Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Voici les comptes du Sanctuaire, le Sanctuaire du témoignage, établie par l’ordre de Moché, tâche confiée aux Léviïm sous la direction d’Itamar, le fils d’Aharon le Cohen" (Pékoudé 38,21)

Les Sages ont dit (Tan’houma Pékoudé 38,21) que quand on a compté les offrandes, on a trouvé qu’il manquait un petit peu de tout ce qui avait été offert, et les bné Israël ont immédiatement suspecté Moché d’avoir volé, jusqu’à ce qu’ils comptent de nouveau sous les instructions de Moché et s’aperçoivent qu’ils s’étaient trompés la première fois, parce qu’ils n’avaient pas compté les crochets.

Or c’est difficile à comprendre. Comment les bné Israël ont-ils pu soupçonner Moché, qui les a fait sortir d’Egypte, leur a fait descendre du Ciel la manne et les cailles, les a conduits dans le désert et a été l’envoyé de Hachem pour leur donner la Torah, d’avoir porté la main sur l’argent des offrandes, surtout que Moché était riche, ainsi qu’il est écrit (Ki Tissa 34,1) : "Taille pour toi", pour toi, pour que tu t’enrichisses [des débris de la taille des Tables] (voir Chemot Rabba 46, 2). D’ailleurs, au moment du pillage de l’Egypte, Moché n’a rien pris et a laissé l’argent pour aller s’occuper des ossements de Yossef (guémara Sota 13a).
=> Alors comment est-il possible de le soupçonner?

Il semble que ce soit le résultat d’une intervention du Satan, qui a essayé de toutes ses forces de faire échouer la pureté de la construction du Sanctuaire (Michkan), parce qu’il avait très peur qu’on érige le Sanctuaire, où tout pécheur pourrait apporter un sacrifice en expiation, et où, à Yom Kippour, il serait pardonné à tout le peuple d’Israël.
Alors, la "klipa" (force du mal) y perdrait beaucoup.
C’est pourquoi il a fait rentrer un esprit d’impureté qui s’est étendu au monde depuis la faute du Veau d’Or, et bien que Hachem ait pardonné la faute du Veau d’Or à Israël, la trace en restait.
Le Satan a fait rentrer cet esprit d’impureté dans le cœur des bné Israël au moment de la construction du Sanctuaire, à tel point qu’ils ont soupçonné Moché. Il pensait que peut-être de cette façon il allaient le contester, alors au lieu que la Présence Divine descende sur le Sanctuaire, Hachem punirait les bnei Israël.
Il a fallu que Hachem rappelle à Moché de compter les crochets, alors les bné Israël ont compris combien la faute du Veau d’Or les avait affectés, au point que maintenant ils avaient osé soupçonner le tsadik.
[d'après rabbi David Pinto - La voie à suivre n°666]

<--->

-> Le rabbi Chlomo de Radomsk enseigne :
Tout Israël savait que le Michkan avait entièrement été érigé par la générosité. Et l’argent qui avait été donné sans que l’intention soit pure, n’avait pas été accepté.
Or chacun était petit à ses propres yeux, craignait, hésitait et se disait : "Certainement, mon offrande n’a pas mérité de faire partie de la construction du Sanctuaire, comment l’aurais-je mérité?"

Tout le monde venait trouver Moché et s’inquiétait de savoir quelles offrandes restaient et n’avaient pas mérité de participer à la sainteté.
Toutes les explications ne leur suffisaient pas, jusqu’à ce que Moché leur prouve avec un calcul que toutes les offrandes jusqu’à la dernière avaient été entièrement utilisées pour le travail du Sanctuaire, en leur disant : "Vous êtes tous des tsadikim, vous méritez tous de participer à l’offrande pour le Michkan ..."

<--->

=> Pourquoi ont-ils demandé un compte exact à Moché, qui leur avait demandé de donner pour le Michkan, alors que lorsqu’ils avaient "ramassé" pour le Veau d’Or, quand de tout l’or qui s’était accumulé n’est sorti qu’un petit veau, ils n’ont pas demandé des comptes?
Pourquoi est-ce qu’à toute génération on demande des comptes à ceux qui ramassent pour la tsédaka et non à ceux qui ramassent pour toutes sortes de "veaux"?

b'h, cf. la réponse dans le 2°/ : https://todahm.com/2019/04/16/questions-reponses-paracha-vayakel-et-pekoude

"Car la nuée de Hachem était sur le Michkan le jour et le feu la nuit aux yeux de tous les bné Israël pendant tous leurs voyages" (Pékoudé 40,38)

-> Le Avné Ezel enseigne :
"Pendant tous leurs voyages" = dans tous les voyages et les péripéties que connaîtront les bné Israël dans leurs errances en exil, ils mériteront toujours que Hachem ne les repousse pas et ne les abandonne pas.
Pendant nos meilleures époques, correspondant au moment du "jour", la colonne de nuées est ce qui marche devant nous pour nous guider dans le désert de l’exil.
Et au moment de la "nuit", correspondant à nos moments sombres et difficiles de pauvreté et de persécutions, la colonne de nuées sera comme un feu qui dévorera ceux qui méditent de nous exterminer.
Ils peuvent comploter et légiférer contre les juifs, leurs projets seront déjoués, car Hachem est avec nous comme une colonne de feu, qui protège notre existence dans la nuit et l’obscurité.

<------->

-> "Car la nuée de Hachem était sur le Sanctuaire le jour et un feu y était la nuit" (Pékoudé 40,38)

Rabbi Yéhouda Tsadka (Kol Yéhouda) explique que le talmid ‘hakham, qui représente un "Sanctuaire", doit adopter ces 2 qualités qu’il y avait dans le Sanctuaire : la nuée et le feu.

- La nuée : représente l’humilité. Le talmid ‘hakham doit toujours être réservé et humble, et couvert comme la nuée.
- Le feu : représente le fait que parfois, le talmid ‘hakham doit être comme un feu, pour veiller à protéger la religion juive.

<------->

-> "Car la nuées d'Hachem était sur le Michkan le jour, et un feu s'y trouvera la nuit" (Pékoudé 40,38)

-> Un juif qui sert Hachem est un véritable Michkan. Même si dans son coeur brûle l'enthousiasme et le feu sacré du service d'Hachem, malgré tout, quand il se trouve en plein jour, devant les gens, alors il placera un nuage pour voiler son ardeur.
Par mesure de discrétion et d'humilité, et pour ne pas risquer d'en faire plus pour le regard des autres, le Juste (tsadik) cache son feu intérieur par un ''nuage'' quand il est en plein ''jour''.
Mais la nuit, quand il se retrouve avec lui-même, loin des foules et du publique, c'est là que se révèle son feu intérieur, et, dans la discrétion, il entreprend son Service d'Hachem, dans l'ardeur et le feu qui est en lui.
[Rav Valkovichk]

"Moché ne pouvait pas entrer ... car la nuée reposait dessus" (Pékoudé 40,35)

=> Pourquoi la nuée a-t-elle ici empêché Moché d'entrer dans le Michkan, alors que lors du don de la Torah, Moché a pu pénétrer dans la nuée pour monter sur le mont Sinaï?

En fait, il est certain que la nuée n'a pas empêché Moché d'entrer dans le Michkan. Il aurait aussi pu entrer dans la nuée. Seulement, quand il vit cette nuée, il interpréta qu'Hachem lui signifiait que le moment de pénétrer dans le Michkan n'était pas encore arrivé et qu'il fallait attendre encore un peu.
Or, pour un tsadik comme Moché, le simple fait de constater qu'Hachem ne veut pas encore qu'il entre, lui rendait impossible d'y pénétrer. Car si Hachem ne veut pas, alors on ne peut pas.
Et même si physiquement on pourrait, malgré tout pour un Juif, il ne devrait pas y avoir de plus grand frein que de savoir qu'Hachem ne veut pas.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

A propos du compte du Omer : "sept semaines entières (témimot)" (Emor 23,15)

-> Le midrach demande: "Quand les sept semaines sont-elles témimot?"
Et répond : "Lorsqu’on accomplit la Volonté de D."

=> La témimout (l’intégrité) consiste à annuler sa volonté devant celle du Créateur. Lorsque l’homme réalise cela, les semaines deviennent "entières" c’est-à-dire qu’il exploite son temps de façon optimale.
Plus encore, s’il efface ses propres intérêts devant ceux d'Hachem, il bénéficie d’une aide du Ciel qui accroit ses capacités au-delà de la normale et de façon surnaturelle.
[d'après le Collel de Sarcelles - feuillet communauté 5782]

L’essence d’un juif

" Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à Hachem une offrande de bétail ... il l’approchera, selon sa volonté, devant Hachem" (Vayikra 1,2-3)

-> Rachi commente les mots "Il l’approchera" : Ceci nous enseigne qu’on le forçait ; on pourrait penser qu’il agissait contre son gré, mais le verset précise "selon sa volonté" (lirtsono - לִרְצֹנוֹ).
Comment est-ce possible ? Ils le forçaient jusqu’à ce qu’il dise "Je veux".

=> Dès le début de la Mitsva des sacrifices, une contradiction apparaît. La Guémara (Roch Hachana 6a), rapportée par Rachi, déduit de ce verset que pour valider un Korban (sacrifice), il fallait que la personne l’offre volontier. Or la guémara déduit du même verset que si quelqu’un ne veut pas apporter un Korban qu’il est tenu d’offrir, le Beth Din devait l’y forcer. Comment parler alors de don volontaire, si l’individu y était contraint?
La guémara explique que le Beth Din le forçait jusqu’à ce qu’il affirme vouloir l’apporter, mais ceci ne résout pas le problème soulevé, étant donné que la personne semble obligée de dire une telle chose.

-> Les mots du Rambam, dans son développement sur les lois du divorce, nous aident à répondre à cette question.
Si un homme s’est marié à une femme qui lui était interdite, le mariage est validé, bien que prohibé. [C’est le cas, par exemple du Cohen qui se marie avec une divorcée. Dans d’autres cas, le mariage reste invalidé, même si les "conjoints" tentent de le célébrer (ex: des frères et sœurs ou un homme qui s’unirait à une femme déjà mariée).]
Dans ce cas, le Beth Din oblige le mari à divorcer, ce qui nous mène à la même question, à savoir comment forcer un divorce alors que celui-ci doit se faire avec le consentement du mari.
On répond que le Beth Din contraint le mari à divorcer, jusqu’à ce que ce dernier déclare qu’il accepte de le faire. Comment cet acte peut-il alors être considéré comme effectué de plein gré?

Le Rambam (Hilkhot Guirouchin 2,20) explique : "On ne parle de coercition que si l’individu est contraint de faire ce qui n’est pas imposé par la Torah, comme le fait de vendre ou de donner un objet. En revanche, si c’est le yétser ara qui empêche d’accomplir une mitsva ou qui incite à commettre une faute, on peut être forcé à agir ou à s’éloigner de l’interdit".

Ce principe du Rambam est très important. Chaque juif désire, au fond de lui, faire ce qui est bien. Ainsi, quand il est contraint d’accomplir une mitsva ou de s’abstenir de commettre une faute, on considère que son "moi" véritable souhaite faire le bien et c’est uniquement son yétser ara qui le trouble en lui faisant penser qu’il veut mal agir. Par conséquent, quand il est obligé de faire cette bonne action, c’est de plein gré qu’il le fait, si ce n’est qu’il faille le forcer à exprimer son désir intérieur.

-> Dans cet ordre d’idées, le rav Chlomo Wolbe explique, concernant l’injonction de la Torah de ne pas suivre les désirs de notre cœur et de nos yeux, que le "moi" de l’individu ne correspond pas à ses désirs : le yétser ara le trompe et lui fait croire que ces désirs constituent son essence, mais en réalité, c’est l’âme qui est l’essence de la personne ; or celle-ci désire accomplir la volonté divine.

-> Le rabbi Yéhonathan Gefen ajoute à cela :
On peut ainsi expliquer le sentiment d’échec et de culpabilité que l’homme ressent quand il faute. Il peut facilement tomber dans le piège et prendre ces échecs comme la preuve qu’il est mauvais. En réalité, notre véritable nature est bonne et au fond de nous-mêmes, nous connaissons la vérité.
Le rav Noa'h Weinberg évoquait souvent cette idée, précisant que chacun a étudié toute la Torah, à l’état fœtal, et lors de la naissance, un ange vient donner un coup sur la lèvre supérieure et l’on oublie cette étude. Mais la Torah ne nous quitte pas, elle s’enfouit en nous et c’est grâce à cette connaissance profondément ancrée en chaque juif que nombre de nos frères retrouvent le chemin de la Torah, la voie de ce qui fait réellement partie de nous-mêmes.

<--->

[nous avons tous en nous une âme pure et bonne, une partie infiniment élevée d'Hachem, mais de la poussière s’est accumulée autour. En la retirant, nous pourrons découvrir notre véritable grandeur et faire ce que nous désirons vraiment, à savoir, nous lier à Hachem.
Nous devons faire attention à ne pas percevoir la poussière sale de notre intériorité et se dire que nous ne valons pas grand chose. Mais au contraire nous devons avoir conscience de l'incroyable essence Divine que nous avons en nous une fois la saleté autour retirée, et nous devons aspirer à agir en accord avec cette grandeur interne, la transformant en actes réels, selon la volonté de D.
"selon sa volonté" = notre verset transmet cette idée au moment où l'on apportait un sacrifice au Temple. On brûlait toutes les conséquences du fait d'avoir fauté, ces saletés qui salissent notre vision de notre intériorité, nous laissant croire que nous sommes de "sales juifs". Le but est de sortir de ce processus de téchouva (dont le sacrifice était le terme) en étant persuadé d'être un sublime juif, cet enfant adoré par papa Hachem, cet être humain en apparence mais ayant des pouvoirs Divins (néchama) en lui.]

A propos de la bénédiction octroyée à ceux qui respectent les lois de la Chemita, la Torah affirme : "La terre donnera ses fruits, dont vous vous nourrirez abondamment, et vous y résiderez en toute quiétude. Mais si vous dites : Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne pouvons ni semer, ni rentrer nos récoltes? Je vous octroierai Ma Bénédiction dans la sixième année, tellement qu’elle produira la récolte de trois années" (Béhar 25,19-21)

=> Pourquoi la bénédiction divine est-elle liée au questionnement des Bné Israël: ‘Que mangerons-nous’?

On peut citer les explications suivantes :
1°/ Le premier verset ("La terre donnera ses fruits, dont vous vous nourrirez abondamment, et vous y résiderez en toute quiétude") promet que quelle que soit la quantité de nourriture disponible, celle-ci suffira grâce à la Bénédiction divine.
Cependant, si votre foi n’est pas assez forte pour vous satisfaire de cette promesse et que vous vous demandez comment une seule récolte pourra suffire si longtemps, Hachem promet d’assurer une bénédiction telle, que vous serez tranquillisés en voyant l’abondance de la récolte. [Sforno]

En revanche, le ‘Hazon Ich [Cheviit 18,4] enseigne : La Torah ne garantit pas que chacun jouira d’une grande prospérité d’une nourriture abondante malgré les restrictions de la Chemita. Elle promet seulement à Israël que, contrairement à la nature apparente des choses, le repos de la terre ne provoquera pas forcément un manque de nourriture ; il y aura une bénédiction générale pour ceux qui observent ces Lois. Cependant, comme c’est toujours le cas, les fautes de certains peuvent annuler la bénédiction et des particuliers souffriront peut-être à cause des actes de leurs prochains.

2°/ Puisqu’ils demandent "Que mangerons-nous?", il sera nécessaire de leur accorder la bénédiction.
Mais s’ils avaient une foi parfaite, et n’avaient pas posé de questions, la bénédiction aurait déjà été présente. [Noam Eliméle'h]

3°/ Que signifie la question : "Que mangerons-nous"? Celui qui donne la vie ne donne-t-il pas la subsistance. Etant donné que toutes les générations ne méritent pas que D. leur fasse des miracles, elles veulent savoir comment leur subsistance leur viendra de façon naturelle. La réponse est que la bénédiction reposera sur la récolte de la 6e année, phénomène qui ressemblera à un "évènement naturel".
Mais l’homme doit savoir qu’en réalité, il n’y a pas de différence entre la nature et le miracle. La nature est le miracle le plus grand et le plus extraordinaire qui soit. Si l’on comprend les choses ainsi, la question "Que mangerons-nous?", n’a pas de raison d’être. Pendant toute l’année, avoir de quoi manger est un miracle.
Pourquoi demander comment et de quelle façon ce miracle se produit? Si les Enfants d’Israël posent cette question, cela signifie qu’ils voient une différence entre la nature et le miracle. Il faudra donc que "Ma Bénédiction" se manifeste sous une apparence naturelle. [Sfat Emet]

A ce sujet, on peut citer un enseignement du rav Elimélé'h Biderman :
Si l’homme est véritablement convaincu que c’est Hachem qui conduit le monde et s’il comprend que rien ne se fait tout seul, il saura aussi qu’il n’y a aucune différence entre la nature et le miracle mais que tout est le fruit de la Parole Divine. Il comprendra alors que même après qu’il laboure et ensemence (les autres années), il est encore nécessaire que Hachem fasse germer la récolte et les fruits de la terre et il se gardera de se glorifier en disant : "Voilà l’oeuvre de mes mains!" [certes on doit faire une hichtadlout nécessaire, mais sans un décret d'Hachem rien n'est possible]
C’est ainsi que le ‘Hatam Sofer explique que la génération du désert à la sortie d’Egypte avait été habituée de tout temps à ce que la récolte et la subsistance poussent du sol. Dès lors, lorsqu’ils virent qu’Hachem accomplissait le verset "Voici que Je vais vous faire descendre le pain du Ciel", ils n’en crurent pas leurs yeux. Avait-on déjà entendu pareille chose? La nourriture qui tombe du Ciel pour tout le peuple d’Israël!
Ce transport de la manne attisa en eux la conscience que le Créateur existe. En revanche, leurs enfants, qui naquirent sur le chemin de la sortie d’Egypte, ne s’étonnèrent nullement de ce phénomène car ils y avaient été habitués depuis leur naissance. A quel moment furent-ils saisis de surprise?
Lorsqu’ils entrèrent en terre d'Israël et qu’ils virent de leurs propres yeux que l’on enfonçait des graines de semence dans le sol et que, des profondeurs de la terre, apparaissait soudain une pousse, qui fleurissait, bourgeonnait et finissait par donner naissance à un fruit. Quel grand miracle!
Mais en réalité, la tombée de la manne ne constitue pas un prodige plus extraordinaire que ce qui pousse de la terre et ce qui pousse de la terre n’est pas plus prodigieux que la tombée de la manne (mais seulement l’étonnement de l’homme est fonction de l’habitude). Le travail de chacun consiste à percevoir le miracle d’Hachem dans chaque détail de son existence et la multitude de Ses bienfaits.
Par ailleurs, en réfléchissant aux événements inhabituels qui surviennent parfois, il prendra conscience que la Royauté Divine s’étend sur le monde entier et qu’Hachem peut modifier à Sa guise les lois naturelles.
Il se rendra ainsi à l’évidence que ‘la nature’ elle aussi est gérée selon une providence prodigieuse jusque dans
ses moindres détails ...
Seule la force de l’habitude empêche l’homme de s’émerveiller lorsqu’il voit le même phénomène chaque jour.
C’est pourquoi le véritable croyant devra s’efforcer en permanence de réfléchir et de voir dans chaque chose les merveilles de la Providence Divine.
[d'une certaine façon la Chemita (tous les 7 ans), fonctionne comme le Shabbath (tous les 7 jours), où l'on arrête tout et où l'on doit prendre du recul sur notre train-train quotidien, et y mettre plus fortement le "je place Hachem en face de moi en permanence" (chiviti Hachem lénegdi tamid).]

4°/ Rabbi Leib ‘Harif disait dans le même sens, quelque peu différemment : Si un juif se décharge de son fardeau sur D., s’il éprouve une confiance parfaite en Lui, sans poser de question, il n’a nul besoin d’une bénédiction d’abondance. Il n’est pas nécessaire que son champ de blé produise une récolte abondante, ce qui lui demandera un gros travail de moissonnage, battage et mouture. Il se suffira de peu, alors "que vous mangerez à satiété" = c'est-à-dire : il mangera peu et ce peu lui suffira.
Lorsque les Bné Israël demandent "Que mangerons-nous?", cela montre qu’ils ne sont pas animés d’une foi très intense. Il leur faut donc que "J’accorderai Ma Bénédiction" soit tangible: que le blé soit abondant dans le champ et que le travail soit abondant lui aussi.
Cependant, lorsqu’ils le mangeront, la bénédiction ne sera pas présente et, de ce fait, ils n’éprouveront pas une sensation de satiété.

<--->

-> "Et si vous dites : Que mangerons-nous la 7e année" (Béhar 25,20)

-> La Torah rapporte que si l'homme s'interroge sur ce qu'il mangera lors de l'année de la Chemita, où tout travail agricole lui est interdit, alors Hachem lui répond : "J'ordonnerai Ma Bénédiction la 6e année et la terre produira alors assez de récolte pour les 3 années suivantes ».
Apparemment, Hachem vient ici rassurer ceux qui doutent sur Sa capacité de les nourrir suite à la Chemita et Il promet de leur envoyer Sa Bénédiction. Seulement, Hachem bénira bien-sûr aussi, et même encore plus, ceux qui ont confiance en Lui et ne se posent pas de question.
=> Pourquoi donc relier cette bénédiction à une interrogation qui semble exprimer un certain doute?

-> En fait, pour le 'Hatam Sofer, cette question n'exprime pas un manque de confiance. Bien-sûr qu'Hachem peut nourrir chacun même sans passer par le travail de la terre. Dans Sa Toute-Puissance, Il peut réaliser un miracle et les nourrir en envoyant même de la Manne ou autre. Seulement, nos Sages disent que l'essentiel de la joie qu'un homme éprouve de ses biens provient de l'effort qu'il a investi pour les obtenir. Un bien obtenu sans effort ne procure pas autant de profit que ceux qu'on a peiné pour acquérir.
De ce fait, même s'il sait avec certitude qu'Hachem peut le nourrir même miraculeusement, l'homme pourrait encore se demander : "Que mangerons-nous la 7e année?". Dans la vision de la Torah, ''manger'' ce n'est pas seulement consommer, mais c'est profiter pleinement de ce que l'on consomme. Et si Hachem réalise un miracle et que l'on vit la 7e année en consommant une nourriture miraculeuse, que l'on n'aura pas obtenue par notre effort, on n'en profitera pas pleinement.
C'est exactement cela le sens de la question : "Et si vous dites : Que mangerons-nous la septième année, mais voici que nous ne sèmerons pas et nous n'engrangerons pas notre récolte". Même si Hachem nous entretient miraculeusement, mais que mangerons-nous, c'est-à-dire qu'en profiterons-nous vraiment? Si on n'a pas semé et investi des efforts pour obtenir cette subsistance et que nous n'engrangerons pas notre récolte, obtenue par nos efforts, quel profit en tirerons-nous?
Et Hachem de répondre qu'Il bénira les fruits de la 6ème année, qui auront eux été obtenus par son effort et ils suffiront pour les 3 années suivantes, de sorte que même pendant la Chemita, on profitera de ses efforts.
Hachem souhaite nous donner un bien parfait, qui nous procurera un profit total. C'est aussi pour cela qu'Il nous a donné toutes les mitsvot a accomplir, pour mériter leurs récompenses et recevoir Ses Bénédictions par nos efforts et non gratuitement. C'est seulement ainsi, que nous pouvons profiter pleinement de Ses Bienfaits.

<----->

b'h, d'autres commentaires sur ce verset :
-> https://todahm.com/2020/03/11/13346-2

-> https://todahm.com/2021/05/23/31747
-> https://todahm.com/2020/05/23/13504-2
-> https://todahm.com/2015/06/23/3325-2

"S’il se forme sur la peau d’un homme une tumeur (Séet - שְאֵׂת), ou une dartre (Sapa'hat - סַפַּחַת) ou une tâche (Bahérét - בַהֶרֶת), pouvant dégénérer sur cette peau en affection lépreuse (néga tsaraat - נֶגַע צָרָעַת)" (Tazria 13,2)

Le midrach (Vayikra Rabba 15,9) enseigne que les 4 formations de "lèpre" sont une allusion aux 4 Empires de l’Exil du peuple juif : "Séet : c’est Babel ... Sapa’hat : c’est la Médie ... Bahéret : c’est la Grèce ... Néga Tsaraat : c’est Edom (Rome)".
=> Quelles sont les implications de la comparaison d’Edom (le dernier exil de l’histoire) avec l’affection lépreuse "Néga Tsaraat"?

1°/ Le mot "Néga" (plaie - נגע) est l’anagramme du mot "Oneg" (Délice - ענג), allusion au Shabbat, comme il est écrit : "Si tu considères le Shabbat comme un délice " (Yéchayahou 58,13 - וקראת לשבת ענג).
De même, le mot "Tsaraat" (lèpre - צרעת) est l’anagramme du mot "Atséreth" (Fête - עצרת), allusion aux Solennités, comme il est écrit : "Une fête pour Hachem" (Réé 16,8).
La plaie de la peau "Néga Tsaraat" symbolise la dissimulation de D. dans la Nature, fortement ressentie durant l’Exil d’Edom (les mots Or [עורֹ - peau] et Yiver [עִוֵּר - aveugle], sont formés des mêmes lettres).
Le Shabbat et le Yom Tov sont au contraire les témoignages de la Présence de D. dans le Monde et dans l’Histoire. Ils ouvrent les yeux et le coeur de l’homme pour que celui-ci ressente le Créateur du Monde, ils déchirent la "peau (עור) de la Nature" pour qu’apparaisse la lumière (אור) cachée du Divin (le Aleph se substitue au Aïn). [Sfat Emet]

2°/ L’exil d’Edom est le plus douloureux des exils, au même titre que la plaie de "Néga Tsaraat" est la plus sévère des quatre, car Essav (Edom) reçut la bénédiction (celle de "vivre par son glaive") directement de la "force du Vieillard" (Its’hak Avinou). [Midrach cité - Yets Yossef]

3°/ Edom sera frappé "d’affections lépreuses", à la Fin des Temps, lors de la Délivrance finale. [Matanot Kéhouna sur le midrach]

4°/ La plaie d’Edom (Néga Tsaraat) est composée de 2 mots (contrairement aux 3 autres) car le dernier Exil présentera deux facettes : la domination d’Essav (l’Occident) et la domination d’Ichmaël (l’Orient).
Les premières et dernières lettres de "Néga Tsaraat" (נֶגַע צָרָעַת) totalisent la même valeur numérique (avec le
collel: +1) que celle du mot Torah (611).
Les lettres centrales forment par ailleurs le mot "Gara" (Diminuer - גרע). Ainsi, l’augmentation de l’étude de la Torah réduira jusqu’à annulation le joug de l’Exil d’Edom. [Ma’hsof HaLavan]

5°/ La comparaison de la "Néga Tsaraat" avec l’Empire d’Edom, nous indique la fin de notre Exil. En effet, la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne : "Le Fils de David (Machia’h) ne viendra que lorsque le gouvernement (d’Edom) tout entier aura tourné à l’hérésie ... (Car il écrit: ) – Il est tout entier devenu blanc (de la Néga Tsaraat), il est pur - (Tazria 13, 13)".
Le ‘Hatam Sofer (voir aussi le Maharcha) nous explique que lorsque Edom se retournera contre nous, approcheront alors les temps messianiques, car Israël reviendra vers D. et l’implorera de le sauver de ce Roi "dur comme l’était Haman en son temps".

6°/ La guémara (Sanhédrin 98b) relate que le Machia’h (Libérateur de l’Exil d’Edom) est appelé "le Métsora (“lépreux”) de la maison de Rabbi (Yéhouda HaNassi)".
Ainsi, dans l’épisode où Rabbi Yéhochoua ben Lévi demande au prophète Élie où se trouve le Machia’h, celui-ci lui répond qu’il est lépreux et se trouve parmi un groupe de lépreux affligés de souffrances.
Le Machia’h est ainsi désigné car il se trouve en exil et qu’il ressent la douleur et l’affliction liées à une telle condition. De même, est-il séparé du monde (de fait de son élévation), à l’instar du Métsora qui est isolé des autres.
La paracha de métsora relate le "jour de la purification" du Métsora, ce qui, s’agissant du Machia’h, évoque le moment où celui-ci se révèle et délivre le Peuple juif.
A ce titre, le Ohr ha’Haïm nous décrit de manière magistrale (cf.ci-dessous), comment le processus de purification du Métsora fait allusion au processus de la Délivrance du peuple juif.
[b'h, d'après un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Tazria Métsora 5781]

<--------->

=> Comment la purification du Métsora (lépreux) fait-elle allusion à la Délivrance d’Israël?

Voici une synthèse du commentaire du Ohr Ha’Haïm HaKadoch (Métsora 14,1-9) :
- "Voici la Loi du Métsora" = ceci est une allusion aux Bné Israël qui se sont rendus impurs (la domination des Nations) par les "infections" de la Tsaraat [les souffrances infligées] (en raison de la médisance) ;
- "Le jour de sa purification" = lorsqu’il purifiera son langage et son comportement (et qu’il sera en mesure de mériter la Délivrance) ;
- "On l’amènera devant le Cohen" = Il s’agit d'Hachem appelé "Cohen" selon les dires du Zohar. A cause de leurs fautes, les Bné Israël se sont éloignés de D., aussi, à travers leur téchouva et leurs bonnes actions, se trouveront ils rapprochés de leur Créateur.
- "Le Cohen sortira du camp" = Hachem "sortira" du Lieu de Sa Chékhina (la terre d'Israël) vers les terres impures des Nations, dans lesquelles les juifs ont été exilés à cause de leurs fautes, comme il dit : "Et Hachem sortira et combattra contre ces Nations" (Zé'haria 14,3) ;
- "Et il examinera le lépreux" = D. verra alors que le peuple juif a fait téchouva et qu’il s’est purifié des "plaies" occasionnées par la Tsaraat (la médisance et plus généralement la haine gratuite, cause première de son dernier Exil) ;
- "Le Cohen ordonnera que l’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs" = il s’agit des 2 Machia’h (Machia’h Ben Efraïm [Yossef] et Machia’h Ben David) dont les âmes très élevées, sont comparées aux oiseaux (capables de s’élever dans les hauteurs du Ciel). Aussi, le Zohar (Balak) compare-t-il le Libérateur à un grand oiseau qui va s’élever et dominer le Monde.
Selon la Tradition, Machia’h Ben Efraïm viendra en premier, puis mourra [tué dans la Guerre de Gog ouMagog - voir guémara Soucca 52b], et ensuite seulement se dévoilera Machia’h Ben David.
- "Du bois de cèdre, du cramoisi et de l’hysope" = désigne le mérite des 3 Patriarches qu’Hachem associera [à celui du Machia’h Ben Efraïm] ;
- "Le Cohen ordonnera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive" = la mort du Machia’h Ben Efraïm fera expiation pour le Peuple, ainsi que rachat de leur âme, désignée par "un vase de terre", en raison de la formation du corps de l’homme à partir de la terre, et de leur bassesse spirituelle comparée à "un vase de terre" prêt à se briser. Cette expiation et ce rachat seront nécessaires à cause de l’absence de Torah, comparée à "de l’eau vive", au sein d’Israël.
- "Il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l’hysope; et il les trempera, avec l’oiseau vivant, dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive" = Hachem accordera au Machia’h Ben David (l’oiseau vivant) le mérite des Patriarches et l’investira de la vengeance de la mort du Machia’h Ben Efraïm.
- "Il en fera 7 fois l’aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre" = Hachem raffermira Sa Miséricorde à l’égard d’Israël, cela conduira à l’expiation des 7 niveaux d’impureté et annulera, en conséquence, tous les obstacles à l’attachement au divin.
- "Puis il le déclarera pur, et il lâchera dans les champs l’oiseau vivant" = Alors, grandira le Machia’h Ben David, auquel la royauté lui sera donnée pour régner sur le Monde entier.
- "Celui qui se purifie lavera ses vêtements, rasera tout son poil, et se baignera dans l’eau ; et il sera pur" = Les Bné Israël laveront les "vêtements" souillés de leur âme (leurs actions), se détacheront des plaisirs de ce Monde (leurs comportements - Midot), et purifieront leurs pensées dans l’eau de la Torah.
- "Ensuite il pourra entrer dans le camp" = Le peuple juif retournera vers le "Camp de la Chékhina" (le Temple), à Jérusalem, qui descendra construit du Ciel.
- "Mais il restera 7 jours hors de sa tente" = Cependant, il ne pourra s’approcher pour s’unir à la Chékhina tant qu’il n’aura pas laisser passer les "7 jours de propreté" (à l’instar du processus de purification de la femme Nidda).
- "Le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il rasera tout son poil ; il lavera ses vêtements, et baignera son corps dans l’eau, et il sera pur" = Le "7é jour", entièrement purifiés, les Bné Israël recevront la lumière de la Sainteté et s’uniront alors à la Chékhina (Présence Divine).
[b'h, d'après un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Métsora 5779]

Ne jamais désespérer du repentir :

+ Ne jamais désespérer du repentir (téchouva) :

"Demain, Hachem fera savoir qui lui est consacré pour apporter les offrandes" (Kora'h 16,5)

=> Cette annonce de Moché face aux chefs du Sanhédrin qui revendiquaient la Kéhouna (la prêtrise) pour eux-mêmes, mérite quelque explication. En effet, pourquoi en a-t-il repoussé l'échéance au lendemain et ne leur a-t-il pas donné la possibilité d'apporter leurs encensoirs sur le champ afin de déterminer qui était le Cohen authentique désiré par Hachem?

-> Le Arougat haBossem explique que tous les juges du Sanhédrin étaient Tsadikim et Moché savait qu'avant d'aller dormir, ils examineraient leurs actes de la journée écoulée. Ils prendraient alors certainement conscience de leur erreur (d'avoir contesté la suprématie d'Aharon en tant que Cohen) et se repentiraient.
C'est effectivement ce qui arriva. Néanmoins, en faisant cet examen de conscience, ils furent tellement remplis de honte en pensant qu'il n'existait aucun espoir de repentir pour la faute commise, qu'ils préférèrent mourir plutôt que de vivre.

Mais en réalité la main d'Hachem est constamment tendue pour recevoir les repentants et ils n'auraient pas dû s'inquiéter de cela car l'essentiel du repentir dépend précisément de la honte ressentie pour avoir enfreint la Volonté Divine.
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a) n'ont-ils pas enseigné : "Un pincement de cœur (de regret) vaut plus que de nombreux coups"?

-> "Hachem parla ainsi à Moché : Dis à Eléazar, fils d'Aaron le Cohen de retirer les encensoirs du milieu de l'embrasement ... Les encensoirs de ces hommes, coupables de leur propre mort, on les transformera en plaques minces dont on revêtira l'autel, parce qu'ils ont été présentés devant Hachem et sont devenus saints ; et ils serviront d'enseignement aux enfants d'Israël" (Kora'h 17,2-3).
Cela vient faire allusion à l'erreur qu'ils commirent en désirant "rendre leur âme", étant certains que tout espoir était perdu.
Les encensoirs servirent à recouvrir l'autel "comme souvenir pour les Bné Israël" (זִכָּרוֹן לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל - Kora'h 17,5) afin de rappeler aux générations futures que l'homme ne doit jamais renoncer à se rapprocher d'Hachem même s'il est rongé par la honte de ses fautes. Car au contraire, c'est précisément le point de départ de son repentir.

<--->

-> Dans le même ordre d'idées, le rav de Trisk explique la raison pour laquelle on récite plusieurs fois le verset : "lam'natséah lé bné Kora'h mizmor", avant de sonner du Shofar à Roch Hachana (dans le rite Achkénaze).
Car chacun se trouve en cet instant crucial au milieu d'un examen de conscience.
Parfois, celui-ci peut conduire l'homme au découragement et à la résignation en pensant que tout espoir est perdu. C'est pourquoi on lui rappelle que les fils de Kora'h étaient déjà en train d'être engloutis dans la terre lorsqu'ils eurent des remords au dernier instant et que grâce à cela, ils méritèrent d'être préservés de nombreuses souffrances du Guéhinam (guémara Sanhédrin 110a).

Cela représente pour nous un enseignement : même lorsqu'une personne se trouve "enterrée" par ses fautes, elle est encore en mesure de revenir à son Créateur qui agréera son repentir.
D'ailleurs, l'essentiel du yétser ara consiste à conduire l'homme au découragement plus que la faute elle-même qu'il lui fait commettre.

[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

Gardez mes commandements et pratiquez-les : Je suis Hachem (ouchmartem mitsvotaï vaassitem otam - Emor 22,31)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :

Ce verset se compose de 3 parties :
- garder les mistvot = c’est la perfection dans la mistva au niveau de la pensée, car le mot "shmira" s’accorde avec le cœur.
- les pratiquer = c’est la perfection dans l’action.
- Je suis Hashem = il est évident que ces 2 niveaux l’action et la pensée doivent s’accomplir tous les deux avec amour pour Hachem, Sa Torah et Ses Mitsvot.
Donc une fois l’amour dans la pensée et une fois dans l’action nous donne 2 fois le mot Ahava (Amour) qui a pour valeur numérique 13 et deux fois 13 donne 26 la valeur numérique de Youd – Hé – Vav – Hé, le Saint Nom d’Hachem.
=> C’est donc en respectant les mitsvot à ces 2 niveaux, la pensée et l’action, avec perfection technique mais aussi avec amour, que l’on dévoile le nom et la présence d’Hachem dans le monde.

"Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles" (Bamidbar 1,2)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Ce verset se traduit littéralement par "lève la tête de toute la communauté", il nous permet de prendre une leçon sur la manière dont on doit regarder nos frères juifs qui se sont éloignés du droit chemin. Même s’ils en arrivent à force de concessions et d’imitations du monde non-juif, à ne plus être différents d’eux extérieurement, il reste un dernier rempart, qui des fois est même assez incompréhensible. C’est l’insistance à conserver la mitsva de la brit mila et de ne pas accepter les mariages mixtes.
Ces 2 choses là sont le dernier recours contre l’assimilation totale et c’est grâce à elles que le peuple juif est toujours là, certes affaibli par les exils, mais toujours présent.

L’idée de toujours garder un œil bienveillant sur le juif qui s’égare, de lui chercher une défense plutôt que d’accuser et primordiale et même quand il y a une mistva de parler durement à quelqu’un pour l’aider à se ressaisir, cela doit être superficiel, mais au fond de soi et surtout envers le Créateur, on se doit de n’être que de bons avocats pour nos frères.

On le lit ici dans ce verset, dans le terme "Lève la tête" pour parler du décompte, "de TOUTE la communauté", il n’y avait pas besoin de dire toute la communauté, comme si on allait recenser une partie seulement. Mais c’est pour nous dire de toujours chercher les circonstances atténuantes chez l’autre, chez tous les autres, même les plus éloignés, ceux qui se préservent des mariages mixtes "selon leurs familles" et n’ont plus que la brit mila de "leurs maisons paternelles".