Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Ils doivent rester saints pour leur D., et ne pas profaner le nom de leur D. ; car ce sont les sacrifices d'Hachem, c’est le pain de leur D. qu’ils ont à offrir : ils doivent être saints (Emor 21,6)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Ce verset nous parle des Cohanim et les enjoints à être saints et ne pas profaner leur fonction sainte. Mais les mots répétés à la fin du verset semblent être en trop, "ils doivent être saints" car ça a déjà été dit au début du verset.
On va le comprendre grâce à une parabole : Un roi avait offert à deux de ses sujets de beaux habits et leur demanda de les porter en son honneur, un simple employé et un ministre. Après quelques temps il s’aperçut qu’ils ne l’avaient pas écouté et continuaient à porter leur habits de tous les jours. Il les jugea et les condamna, mais demanda aux juges d’être beaucoup plus durs avec le ministre, car si l’employé avait enfreint la parole du roi, il n’était qu’un simple employé, tandis que le ministre de part sa fonction avait déjà une obligation de bien s’habiller pour faire honneur à son roi, en enfreignant la parole du roi il commit donc une deuxième faute. Il avait déshonoré son rang et la parole du roi.

Il en est de même avec les Cohanim, Hachem a déjà demandé à tous les Bné Israël d’être saints et de ne pas lui faire honte avec une conduite indigne. Donc quand il vient préciser les Halachot, les lois spécifiques aux Cohanim, il vient aussi leur dire : "ne croyez pas que vous êtes astreints à la même sainteté que tout le reste d’Israël, vous êtes mes ministres, qui s’occupent de mes sacrifices, vous êtes doublement obligés de préserver cette double sainteté".

[d'une certaine façon cela s'applique de nos jours : plus une personne est impliquée dans le service d'Hachem, plus elle a un devoir de sainteté conséquent.
Le monde environnant la percevant comme un proche représentant d'Hachem en ce monde, elle se doit d'être plus irréprochable dans sa sainteté.]

"Je suis Hachem votre D., qui vous ai sortis du pays d’Egypte pour que vous n’y fussiez plus esclaves ; et j’ai brisé les barres de votre joug, et je vous ai fait marcher la tête haute" (Bé'houkotaï 26,13)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
le midrach (Téhilim Sho’her Tov chap.6) raconte l’histoire d’un roi, qui avait décrété que tous les contrevenants à la loi se verraient infligés comme punition, la lapidation par une pierre énorme de plusieurs dizaines de kilos. quand vint le jour ou son propre fils, le prince, fauta. Le roi demanda que faire à ses conseillers, et ils lui dirent que pour ne pas revenir sur sa parole sans tuer son fils, la seule solution était de prendre cette pierre, la briser en petits cailloux et ensuite de les jeter à son fils un par un. De cette manière, la pierre aura bien été jetée à son fils et en même temps il était sauf.

C’est ce qu’on peut lire dans notre verset, Hachem avait pourtant décrété et annoncé à Avraham que ses enfants seraient en exil 400 ans, mais l’esclavage en Egypte ne dura effectivement que 210 ans, car les Bné Israël étaient tombés tellement tombés bas jusqu’à la 49e des portes d'impureté, qu’ils devaient sortir impérativement de suite.
Hachem a donc pris son décret de 400 ans, et a brisé les 190 ans restant à effectuer et les a répartis dans les autres exils.
C’est ce qui est dit : "et j’ai brisé les barres de votre joug" = j’ai brisé le décret des 400 ans à l’instar de la pierre du roi et du prince, "et je vous ai fait marcher la tête haute" = je vous ai laissé survivre et ne vous ai pas achevé avec une punition mortelle.

"Vous vous adjoindrez un homme par tribu (ich ich miBné Israël), un homme qui soit chef de sa famille paternelle (ich roch lévét avotav)" (Bamidbar 1,4)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Dans ce verset, Hachem demande à Moché et Aharon de prendre le prince de chaque tribu pour les assister dans le décompte des Bné Israel. Mais il y a caché ici un détail sur la nature de ces princes.
Il est dans la répétition du mot : "ich ich", il n’était pas nécessaire de répéter ce mot pour comprendre qu’on prend un prince par tribu et un seul. Mais pour le comprendre il nous faut citer le Arizal (Shaar Maamaré Rachbi 19c) qui lui-même cite le Zohar (Noa’h Tome 1 page 260a) qui demande pour quoi il est écrit 2 fois Noa’h à la suite (comme pour Avraham, Yaakov, Moshé et Shmouel)?
Et de répondre que les tsadikim ont 2 néchamot, le Arizal explique qu’une est dans leur corps mais l’autre est à l’extérieur et elle puise de la lumière Divine d’en haut et la renvoi sur la néchama du corps.
De là, il en ressort que les tsadikim, quelque part, comptent double, et c’est ce que veut dire notre verset : "Vous vous adjoindrez un homme par tribu", mais "ich ich" un vrai tsadik qui possède ces 2 néchamot, un qui soit "chef de sa famille paternelle" par sa tsidkout, le mot chef se dit "rosh" la tête c’est-à-dire le plus haut réellement.

C’est ce qu’on voit 13 versets plus loin : "Moché et Aharon s’adjoignirent ces hommes, nommément désignés" (Bamidbar 1,17). Le mot "nommément" est écrit : "בְּשֵׁמֹת" (béchémot – par leur nom), mais peut se lire : "ב-שמות" (beit chémot – deux noms), c’est la double néchama de ces tsadikim qui est encore mise en avant ici.

"Tout homme parmi les Bné Israël et le converti séjournant parmi Israël, qui donnera [quelqu'un] de sa descendance au Molé'h, sera mis à mort" (Kédochim 20,2)

-> Parmi les diverses sortes d'idolâtrie (avoda zara), la Torah évoque le service d’une divinité appelée Molé'h. Elle interdit de faire "passer son enfant au Molé'h".
Le Séfer ha’hinoukh (mitsva 208) décrit le rituel prohibé : les parents de l’enfant l’amenaient au prêtre du Molékh et montraient l’enfant à l’idole, puis ils allumaient un grand feu devant elle. Le prêtre ramenait ensuite l’enfant à son père qui le faisait passer à travers le feu, devant le Molé'h.
Le Séfer ha'Hinoukh rapporte un débat entre les Richonim quant au sort de l’enfant lors de cette pratique.
Rachi et le Rambam estiment que l’enfant passait rapidement dans le feu et n’était pas tué. Cependant, le Ramban pense que l’enfant mourrait brûlé. Selon cet avis, en dépit de la dépravation des idolâtres, il convient d’expliquer le but de cet acte barbare et comment un père pouvait tuer son fils pour la avoda zara.

Pour répondre à ces questions, analysons une autre loi de la Torah concernant le culte du Molé'h.
Le Séfer ha'Hinoukh souligne que la punition n’était appliquée que si la personne sacrifiait une partie de ses enfants. En revanche, si elle sacrifiait tous ses enfants elle n’était pas sanctionnée. Comment cela se fait-il?

Il explique ce paradoxe, ce qui nous aide à comprendre comment un individu pouvait tuer son fils en servant le Molé'h. Il précise que les prêtres du Molé'h promettaient aux parents que s’ils sacrifiaient l’un de leurs enfants pour ce dieu, ils bénéficieraient d’une "bénédiction" pour leurs autres enfants, qui auraient tous une belle vie.
Évidemment, c’était faux, mais nombreux furent ceux qui tombèrent dans le piège et qui furent prêts à sacrifier un enfant en faveur de ses frères. Puisque le culte classique consistait à ne pas sacrifier tous ses enfants, celui qui agissait de la sorte n’était pas sanctionné malgré son acte odieux.

=> Ceci explique comment des parents pouvaient faire tuer leur enfant : ils se souciaient en réalité du bien-être de leurs autres enfants.
En quoi est-ce pertinent dans notre vie?
Nous ne sommes aucunement tentés de servir des idoles, surtout si cela demande de tuer des enfants. Pourtant le rav ’Hanokh Plotnik affirme que cette idée peut s’appliquer dans nos vies, quoique de façon moins drastique.

Les parents désirent parfois "sacrifier" un enfant pour le bien-être de ses frères et sœurs. La vie ne peut rien garantir et l'on ne choisit pas ses enfants. Nous souhaitons tous voir chacun de nos enfants devenir un érudit en Torah, un Grand de la génération future. Mais tous les enfants ne sont pas forcément destinés à cela.
Parfois, une yéchiva de premier, voir de 2e rang, n’est pas adaptée à l’enfant ; celui-ci n’est pas en mesure de tenir le rythme d’une étude si intensive. Mais certains parents s’entêtent : "Non! Notre fils doit étudier dans CETTE Yéchiva. Parce que s’il entre dans un autre type d’institution, ses frères et sœurs auront du mal à se marier". Bien qu’il vivra une expérience difficile dans cette yéchiva, les parents estiment qu’il doit y entrer pour le bien-être de ses frères et sœurs.

Le rav Plotnik montre que parfois, l’erreur est de vouloir, consciemment ou non, placer l’enfant dans un danger spirituel pour le bien des autres. Ce cas n’est qu’un exemple. Il existe d’autres situations où un parent n’agit pas pour le bien de l’enfant, mais pour la réputation de la famille et pour mériter la considération des autres.
[les parents veulent que leurs enfants soient ce qu'ils auraient voulu être, ou bien ce qui leur permettra d'être bien vu dans la société (signe de réussite dans l'éducation s'il a tel métier), ... et par cela on "sacrifie" l'enfant tel qu'il est réellement. On ne veut pas le mieux de l'enfant, mais le mieux pour soi-même. (on le grille/brûle devant le dieu molé'h de notre génération [l'égo, le que dira-t-on, ...])]

-> Le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Si les parents montrent qu’ils acceptent et qu’ils aiment cet enfant [sur le déclin spirituel] en dépit de ses choix de vie, non seulement ce dernier verra qu’on lui voue un amour inconditionnel, mais ses frères et sœurs le comprendront également. Par conséquent, ils réaliseront que l’amour des parents à leur égard est également inconditionnel.
En revanche si les parents font preuve de moins d’amour et d’égards envers l’enfant qui fait "fausse route", les autres auront moins confiance en l’amour de leurs parents. Ainsi le fait de sacrifier un enfant en le renvoyant ostensiblement de la maison "pour le bien des autres", peut avoir un effet négatif également sur ces derniers.
Puissions-nous tous mériter d’élever chacun de nos enfants de la façon qui lui est la plus adaptée.

Utiliser les mauvaises influences pour le bien

-> Avant de nous détailler la liste des relations interdites, nous ordonne : "N’imitez pas les pratiques du pays d’Égypte, où vous avez demeuré, n’imitez pas les pratiques du pays de Canaan où Je vous conduis" (A'haré Mot 18,3).

-> Rachi nous informe que Mitsraïm et Canaan étaient les nations les plus dépravées, et les quartiers où résidaient les juifs étaient les plus immoraux de tous.
=> Pourquoi Hachem a-t-Il placé le peuple juif dans les endroits les plus corrompus du monde?

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) répond à cette question dans un essai concernant la façon de réagir aux mauvaises influences. Il note qu’un entourage néfaste peut être très nuisible pur l’individu. Néanmoins, si ce dernier est suffisamment fort pour ne pas se laisser influencer par ces emprises négatives, il peut les utiliser pour se renforcer et améliorer son service de D.
Comment y parvenir?

Le rav Dessler remarque que le simple fait de voir le mal autour de nous peut nous dégoûter, parce que ses défauts sont d’autant plus visibles ; ceci nous permet de nous renforcer et d’apprécier davantage le bien.
D’après cet enseignement sur la nature humaine, rav Dessler explique pourquoi Hachem plaça, à dessein, le peuple juif dans les endroits les plus dépravés au monde.
Il écrit : "À chaque fois qu’un tsadik devait s’élever à un haut niveau, il fut placé dans un environnement bas et corrompu afin d’apprendre l’abjection du mal et de s’efforcer de s’en éloigner jusqu’atteindre le bien suprême".

-> Rabbi Yéhochoua Gefen ajoute à cela :
Hachem décida que le peuple juif allait vivre en Égypte pour qu’il développe une répugnance profonde vis-à-vis de l’impureté qui y régnait. C’est effectivement ce qui motiva les Bné Israël à implorer Hachem de les faire sortir de ce terrible endroit. Ce dégoût intense leur permit de passer rapidement du 49ème degré d’impureté à un niveau tel qu’ils purent recevoir la Torah. S’ils avaient vécu dans un environnement moins immoral, ils n’auraient pas pu s’élever et atteindre un si haut niveau.

Cela peut également expliquer pourquoi le peuple juif devait se rendre à Canaan, un endroit si abject. Le fait de voir le comportement extrêmement immoral des Cananéens était censé les dégoûter du mal et leur faire apprécier la moralité de la Thora.
[le peuple juif avait le choix de rejeter complètement les pratiques des Cananéens ou de les accepter comme voisins et de se laisser influencer négativement. L’histoire montre qu’il n’a pas totalement banni ses voisins et qu’il s’est, par moments, laissé influencer par les Cananéens. ]

Le rav Dessler utilise ce fondement pour comprendre un autre passage de la paracha A'haré Mot : le Séir laAzazel (le bouc émissaire). Durant le jour le plus saint de l’année, Yom Kippour, Hachem nous ordonne de traverser le désert avec un bouc et de le jeter du haut d’une falaise.
Pourquoi traverser le désert?
Le rav Dessler répond que le désert est un endroit où les gens sacrifient des boucs pour les démons. En conduisant l’animal dans ce lieu impur et en voyant de près cette impureté le jour de Kippour, le peuple se renforçait dans leur avodat Hachem.

Le principe de rav Dessler nous aide également à comprendre quelques faits liés à la fête de Pessa’h. Nous entamons la Haggada en évoquant nos ancêtres idolâtres. Le rav Dessler demande en quoi cela est relié à l’histoire de la sortie d’Égypte.
Il répond que la grande négativité que côtoya Avraham Avinou lui permit de s’élever à un niveau de kédoucha tel que cette sainteté ne put et ne pourra jamais être supprimée. La sortie d’Égypte est le résultat direct de cette kédoucha. C’est pourquoi nous parlons de l’idolâtrie de nos ancêtres pour montrer qu’en conséquence de leur impureté, Avraham put atteindre un niveau incroyablement élevé et c’est cette grandeur qui permit la sortie d’Égypte.

Nous pouvons à présent mieux comprendre pourquoi la Haggada parle tellement des mauvaises influences de nos ancêtres idolâtres, de l’Égypte et de Lavan. C’est peut-être pour susciter en nous une aversion pour cette immoralité et, par conséquent intensifier notre appréciation du fait qu’Hachem nous fit sortir de ce pays et nous donna la Torah.

Dans la société actuelle, nous devons inévitablement faire face à l’influence du monde laïc ; même lorsque nous vivons dans un milieu orthodoxe, le mal nous harcelle quotidiennement. Il est bien entendu vivement recommandé de l’éviter au maximum, mais il reste impossible de supprimer tout contact avec cet entourage. L’enseignement de rav Dessler peut nous aider à gérer ces influences et peut-être même, à les utiliser positivement.
En prenant conscience des vices de la laïcité, nous pouvons renforcer notre appréciation pour la beauté du mode de vie imposé par la Torah.

[ dans notre vie plus nous sommes capables de pointer du doigt les carences de la façon de vivre des non-juifs, plus cela va mettre en avant tout le positif du fait de vivre en tant que juif. Quelle chance on a, merci Hachem!
La société environnante nous permet ainsi d'être encore plus fiers d'être juifs, et cela nous encourage à agir en ce sens par reconnaissance pour notre papa Hachem. ]

"Lorsqu'il nettoiera les bougies, il fera brûler les encens"  (Tétsavé 30,7)

=> Pourquoi les encens devaient-elles être brûlés au même moment que le nettoyage et l'allumage de la Ménora?

En fait, la Menora symbolise le Sage qui éclaire le monde par la lumière de ses enseignements. La Torah veut nous enseigner que le sage doit avoir également un sens particulier pour sentir qui n'est pas comme il le paraît.
En effet, parfois certaines personnes, qui cherchent à éloigner des juifs du droit chemin, se comportent au début comme il se doit, pour ne pas être identifiées. Ce n'est qu'une fois qu'ils ont réussi à s'imposer qu'ils mettent en pratique leur projet vicieux d'écarter des personnes de la bonne voie.
Le véritable Sage doit, en même temps qu'il allume la Ménora et dispense sa Torah, être capable de sentir et de flairer tous ceux qui, malgré leurs apparences, viennent introduire des idées contraires à la Torah au sein du peuple. Et les encens, qui se réfèrent justement à l'odorat, font allusion à ce flaire dont doit être doté le Sage.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

"Quand tu feras le dénombrement [ki tissa ét roch – littéralement: "Quand tu lèveras la tête"] des Bné Israël" (Ki Tissa 30, 12-15).

=> Pourquoi "compter" se dit ici "lever la tête"?

Le Avné Ezel nous explique que lorsqu’on compte des individus et qu’on les organise en un groupe uni, ils s’élèvent et deviennent plus importants. Le particulier qui n’est pas dénombré manque de valeur et n’a pas d’influence sur la vie communautaire.
En revanche, le particulier que l’on compte devient un membre à part entière de la communauté et a un impact sur le groupe. C’est la raison pour laquelle la Torah désigne le dénombrement par l’expression : "lever la tête".
Cependant, pour que l’impact de l’individu se traduise par une élévation de tout le groupe, il faut au préalable que ce premier "lève sa propre tête", en se rappelant constamment de ses défauts afin de les réparer (plutôt que de faire l'autruche).
C’est aussi le sens de notre verset : "Quand tu lèveras la tête des Bné Israël pour les dénombrer (lifkoudéhem - לִפְקֻדֵיהֶם )" = si tu veux leur "lever la tête" dans la voie du judaïsme, apprends-leur à "dénombrer" leurs défauts et ce qui leur manque (nifkad - נִפקָד).

Ainsi, lorsqu’Hachem ordonne à Moché de "lever la tête" des Bné Israël, Il demande de hausser leur niveau spirituel et de réorienter leurs priorités : les préoccupations matérielles ne doivent plus être le centre de leurs attentions. De ce fait, en "levant sa tête", le juif dévoile le "Moché" qui est en lui, celui à qui incombe l’élévation de la tête de l’ensemble du peuple juif.
En effet, le midrach Tan’houma sur notre paracha relate que Moché enseigna la Torah à tous les membres d’Israël et les éduqua aux mitsvot.

["lever la tête" = lève la tête des juifs pour qu'ils ne fassent plus l'autruche sur leurs défauts, axes d'amélioration.
Mais également "lever la tête" = qu'ils aient conscience de leurs qualités, des niveaux énormes qu'ils peuvent atteindre. En effet, les autres nations regardent ce monde avec une vision très matérialiste (vers le terrestre, vers le bas), tandis qu'un juif doit regarder Hachem au Ciel, doit voir plus haut que l'éphémère (la façade trompeuse de ce monde) et viser l'éternel, la Vérité (volonté d'Hachem).]

"Et toi, rapproche de toi Aharon ton frère" (Tétsavé 28,1)

-> Moché symbolise l'étude de la Torah. C'est lui qui l'a fait descendre sur terre.
Aharon, par contre, représente le service d'Hachem, à travers son travail dans le Michkan en tant que Cohen.
De nos jours où le Temple n'est actuellement plus présent, cela a été remplacé par la prière qui constitue le service du cœur.

Hachem vient signifier ici à Moché que certes l'étude de la Torah est fondamentale, c'est même la base. Mais pour être vraiment complète et parfaite, on doit y associer la prière et la dévotion qui renforce le lien de l'homme avec son Créateur.
Dans l'étude, c'est Hachem Qui s'adresse à l'homme. Dans la prière, c'est l'homme qui s'adresse à Hachem. Les deux sont indispensables. "Et toi (Moché), rapproche de toi Aharon ton frère".
[Ohr Chmouël]

"Vois, j’ai désigné expressément Bétsalel, fils d’Ouri, fils de 'Hour, de la Tribu de Yéhouda. Et je l’ai rempli d’une inspiration divine, d’habileté, de jugement, de science, et d’aptitude pour tous les arts" (Ki Tissa 31,2-3)

=> Bétsalel fut désigné par D. pour réaliser la tâche de construction du Michkan et de ses ustensiles. Pourquoi Bétsalel fut-il choisi?

On peut citer :
1°/ Lorsque Moché monta au Ciel pour recevoir la Torah, D. lui montra le Michkan et les ustensiles qu’Il désirait qu’on Lui construise. Lorsqu’Hachem apprit à Moché que la tâche de construction du Tabernacle et de la fabrication des ustensiles ne lui était pas attribuée, en raison de son rang de Roi, ce dernier demanda à D. qui allait donc construire le Michkan. Hachem prit alors le Livre d’Adam Harichone. Les noms de tous les rois, guides et prophètes jusqu’à la Résurrection des morts y étaient consignés.
Le nom "Bétsalel" était inscrit comme architecte du Michkan. Il était désigné pour cette tâche depuis la Création.
[midrach Chémot Rabba 40]

Ainsi, aucun dirigeant ne peut être responsable d’une communauté s’il n’a pas été préalablement désigné par le Ciel. [Midrach Leka’h Tov]

2°/ Bien que désigné par le Ciel, Hachem demanda à Moché si Bétsalel était digne à ses yeux. Moché lui répondit que s’il était digne aux yeux de D., il l’était certainement aux siens.
Lorsque Moché présenta plus tard Bétsalel au peuple, comme architecte du Michkan, il leur demanda à son tour s’ils acceptaient que Bétsalel soit celui qui construira le Michkan. Ils lui répondirent que s’il était digne aux yeux de D. et à ses yeux, il l’était aussi aux leurs. [guémara Bérakhot 55a]

3°/ Bien qu’âgé de 13 ans, lors de sa nomination (guémara Sanhédrin 69a), Betsalel possédait déjà une intelligence remarquable, car comme le disent nos Sages : "D. ne donne la Sagesse qu’à celui qui a de la sagesse" (guémara Béra'hot 55a).

4°/ Bétsalel savait comment combiner les lettres avec lesquelles les Cieux et la Terre ont été créés (guémara Béra'hot 55a).
Bétsalel connaissait le Chem Haméfourach (le Nom Ineffable) de 42 lettres, à l’aide duquel D. créa le Monde (42 - מ”ב : est formé des initiales de : מעשה בראשית [maassé béréchit – Création du Monde]).
Ainsi, en décomposant le nom Bétsalel (בְּצַלְאֵל) en: בצל (BéTsel - à l’ombre) אל (E-l [de] D.), on obtient l’allusion au Nom מ”ב , qui est formé des lettres situées après les lettres אל (soit ב après א et מ après ל) ["l’ombre" de אל]
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada].

Bétsalel doit son nom à sa sagesse. Quand Hachem dit à Moché: «Va demander à Bétsalel qu’il me fabrique un Michkan, une Arche (Aron - ארון) des ustensiles", Moché bouleversant l’ordre des mots, alla dire à Betsalel : "Fabrique pour Lui un Arche, des ustensiles et un Michkan".
Bétsalel remarqua : "Moché, notre Maître, l’usage veut qu’on construise d’abord une maison, puis qu’on y fasse entrer les ustensiles. Toi, tu me dis : Fais des ustensiles, et une Arche, et enfin un Michkan. Si je fais des ustensiles, où les mettrai-je? Hachem a demandé sans doute que je lui fasse un Tabernacle, puis une Arche et des ustensiles".
Moché lui répondit : "C’est peut-être parce que tu es à l’ombre (Bétsel בצל ) de D. (El אל ) que tu sais les choses"
[guémara Bérakhot 55a]

5°/ "Betsalel (בְּצַלְאֵל), fils d’Ouri (אורי), fils de ‘Hour (חור)" = de même que ‘Hour (חור), le fils de Myriam, la sœur de Moché, fit don de soi pour empêcher la faute du "Veau d’Or" (antithèse du Michkan), Bétsalel mit tout son cœur et toute son âme pour la construction du Tabernacle. [Likouté Si’hot]

Il était le fils de "Ma Lumière" (Ori - אורי) car il fit une "Demeure" pour Celui qui détient la Lumière (אור).
Il était le petit-fils de ‘Hour (חור) car il rendit libres (Béné ‘Hourin - בני חורין) les Bné Israël de la faute du "Veau d’Or" [grâce à la construction du Michkan]
[Ohr ha’Haïm haKadoch]

<-------------------->

-> b'h, également sur Bétsalel : https://todahm.com/2018/08/08/6885-2

+ Yéhochoua : l'exemple de la nécessité de s'attacher aux érudits en Torah

"Moché se leva avec Yéhochoua son serviteur ; puis il gravit la montagne de D." (Michpatim 24,13)

-> Rachi explique, sur les mots : "Moché se leva avec Yéhochoua" : Je ne sais pas ce que faisait Yéhochoua ici : je pense qu’il était comme un disciple accompagnant son maître jusqu’aux limites de la montagne, mais qui n’avait pas le droit d’aller plus loin. Et ensuite, Moché monta seul sur la montagne de D. Yéhochoua planta sa tente et resta là-bas pendant 40 jours.

-> À la fin de la paracha Michpatim, Rachi affiche la grande loyauté de Yéhochoua envers son rav, Moché Rabbénou. Il suivit indéfectiblement Moché autant qu’il le pouvait, et même quand ce n’était plus réalisable, il resta loin du peuple, pour rester aussi proche de Moché que possible. [il campait à la limite permise comme cela au retour de Moché, il pourra de nouveau profiter de sa présence dès que possible, sans rien en perdre.]
C’est ce dévouement à l’égard de son rav et ce désir de passer chaque instant possible en sa compagnie qui prouve la grandeur de Yéhochoua et qui explique son ascension ultérieure au poste de dirigeant du peuple juif.

Nos Sages énumèrent les diverses fois où Yéhochoua fit preuve de soumission à l’égard de son maître. La Torah le nomme "intendant de Moché" (Béaaloté'ha 11,28) et nos Sages précisent qu’il lui apportait des serviettes aux bains et qu’il se levait tôt chaque matin pour sélectionner la plus grande part de manne et la donner à Moché. [Baté Midrachot, 234]
Et en ce qui concerne l’étude de la Thora, il s’efforçait de comprendre et d’émuler son rav au point que la quémara Yérouchalmi (Péa 1,1) affirme que même pour les sujets qu’il n’avait pas appris de Moché, son propre raisonnement correspondait à ce qui avait été transmis à Moché au Mont Sinaï.

Yéhochoua était entièrement satisfait de son rôle subalterne ; il ne se sentait nullement rabaissé, mais plutôt ennobli d’être le second de Moché.
En effet, le midrach (Bamidbar rabba 21,15) raconte que c’est par le mérite de la modestie et de la soumission de Yéhochoua à Moché, qu’il devint le dirigeant du peuple d'Israël.
Selon ce midrach : Hachem dit à Moché : "Yéhochoua t’a constamment servi et t’a accordé beaucoup d’honneurs. Il arrivait tôt et sortait tard de ta maison d’étude ; il arrangeait les bancs et étalait les tapis. Puisqu’il t’a servi de toute sa force, il est digne de servir Israël".

Yéhochoua accepta volontiers sa mission en tant que "numéro 2" et arriva par conséquent au poste éminent de leader du Klal Israël.
L’une des leçons que l’on peut tirer de Yéhochoua est l’importance de se cramponner aux érudits en Torah. L’exemple de Yéhochoua nous apprend qu’il ne suffit pas de poser plusieurs questions au Rav, il faut s’y attacher continûment, utiliser chaque moment comme une opportunité de voir comment se comporte un talmid ‘hakham.
[d'après le rav Yéhonatan Gefen]

[le fait d'apprendre des comportements de notre rav est vu comme plus important que d'apprendre ses enseignements de Torah.]