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"Voici les engendrements de Noa’h, Noa’h était un homme juste" (Noa'h 6,9)

-> Rachi : les engendrements des tsadikim sont leurs bonnes actions.

-> Le Beit Yaakov enseigne :
Tout homme a l’habitude de dire qu’il ne se donne du mal que pour ses enfants, afin qu’ils grandissent et qu’ils soient de bons juifs et des bnei Torah.
Quand ces enfants deviennent adultes, de nouveau ils ne font pas attention à eux-mêmes et disent aux aussi qu’ils ne se donnent du mal que pour leurs enfants. Si bien qu’on aimerait bien voir un fils digne de ce nom ...

C’est pourquoi le verset dit : "Voici les engendrements de Noa’h, Noa’h" = Noa’h ne s’est pas négligé pour travailler uniquement pour ses enfants, mais il s’est considéré lui aussi comme un fils et s’est donné du mal pour s’élever lui aussi.
C’est lui-même qui était ce fils digne de ce nom, qui a compris qu’il avait le devoir de servir Hachem.
C’est la signification de l’explication : "les engendrements des tsadikim sont les bonnes actions", les tsadikim voient leurs bonnes actions comme s’ils étaient eux-mêmes des fils.

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-> Rabbi El'azar Azkari (auteur du Sefer 'Haredim, du chant Yédid Néfech, et élève du Arizal) avait l’habitude de dire :
Bien qu’un juif doive s’empresser d’engendrer des fils pour servir Hachem, il doit surtout s’empresser d’être lui-même une plante agréable aux yeux de Hachem, agréable par ses bonnes actions, car alors le Maître du jardin trouvera bon d’en faire sortir d’autres plantes qui lui ressemblent.

C’est pourquoi quand la Torah énumère les engendrements de Noa’h, elle raconte d’abord que c’était un homme juste qui marchait avec Hachem, et que c’est ainsi qu’il a donné des engendrements.

"Au commencement, D. créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1)

La Torah a été écrite avec 22 lettres saintes par lesquelles Hachem a créé Son univers.
On y trouve une allusion dans les initiales des mots du premier verset de la Torah : "Au commencement, D. créa le ciel et la terre" (Béréchit bara Elokim et hachamayim véet haaretz - בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ).
Si l’on rassemble les initiales, on obtient une valeur numérique de 22, tout comme le nombre de lettres qui composent la Torah.

Le Ben Ich ‘Haï explique que c’est pour cette raison que de nombreuses prières suivent l’ordre de l’alphabet : afin d’y inclure les 22 lettres saintes avec lesquelles le monde a été créé et par lesquelles la Torah a été donnée, et que nous soyons sauvés par ce mérite.

Une allusion à cette idée apparaît dans le verset : "Remets ta destinée à Hachem ; confie-toi à Lui : Il fera le nécessaire" (Téhilim 37,5) :
-> "Remets ta destinée à Hachem" = tu dois prier D., c’est-à-dire selon l’ordre des lettres qui précèdent celles du Nom de D.
La lettre "youd" est précédée du "tét" ; le "hé" est précédé du "dalet " ; le "vav" du "hé" ; et le "hé" du "dalet".
La valeur numérique de l’ensemble de ces lettres est égale à 22.
-> Si tu agis ainsi, "confie-toi à Lui : Il fera le nécessaire", et Il écoutera ta prière.

"Hachem organisa en une femme la côte qu’Il avait prise à l’homme" (Béréchit 2,22)

-> Dans les bénédictions du matin, la femme dit : "Béni sois-Tu … qui m’as créée selon Sa volonté."

L’auteur du Séfer Avné Zikaron interprète cette bénédiction ainsi :
la femme loue D. de l’avoir créée femme. En quoi est-ce préférable?
Quand Il voulut créer l’homme, Il consulta les anges, afin de nous enseigner l’obligation d’un plus grand de consulter un plus petit (Rachi). C’est donc comme si les créatures célestes avaient participé à la création de l’homme. Or, celle de la femme résulta exclusivement de la volonté divine, d’où la signification profonde de la bénédiction qu’elle prononce quotidiennement.

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-> "Hachem organisa en une femme la côte (atséla - הַצֵּלָע) qu’Il avait prise à l’homme" (Béréchit 2,22)

-> En réorganisant les lettres du mot "atséla" (une côte - הַצֵּלָע), on obtient : "laétsa" (au conseil - לעצה).
Quelle est la signification de cela?
Le sens devient clair lorsque nous examinons la guémara (Baba Métsia 59a) : "Si ta femme est petite, penche-toi pour lui parler et prendre conseil d'elle".

En d'autres termes, un mari doit écouter "au conseil" (לעצה) de sa femme, qui a été formée à partir de sa côté (הַצֵּלָע).
[le 'Hida]

Le préalable à la Torah = la crainte du Ciel

+ Béréchit - Le préalable à la Torah = la crainte du Ciel :

-> "Faisons l'homme" (Béréchit 1,26)

-> "La conclusion de tout chose : tout est su et crains D." (Kohélet 12,13)
Le rav El'hanan Wasserman (Kovets Earot Yébamot p.150) enseigne à ce sujet :
"L'intention est la suivante : ne pense pas que la crainte de D. est une simple valeur chez un homme, que celui qui ne la possède pas s'appelle aussi un homme à ceci près qu'il lui manque cette vertu.
C'est à ce propos que le verset vient enseigner qu'il n'en n'est rien. Car celui qui n'a pas de crainte de D. n'est pas du tout qualifié d'homme, mais seulement de simple être vivant car "c'est là tout l'homme" (suite du verset ci-dessus).
Sans elle, une personne ne possède pas le niveau d'homme.
La valeur d'un homme ne dépend que de sa Crainte du Ciel et de la grandeur de celle-ci : s'il en a beaucoup, c'est un grand homme ; s'il n'en n'a que peu, c'est un homme petit, et s'il n'en a pas du tout, ce n'est pas du tout un homme, mais un animal sous forme d'homme.

Cela s'explique grâce au verset : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,26), que le Zohar commente ainsi : Hachem s'adressa à toute la création en lui disant ''faisons tous ensemble l'homme, que tous s'associent à sa création'', à savoir que chacun donne à l'homme de sa propre nature, que le taureau lui donne de sa nature de taureau, que le lion lui donne de sa nature de lion, que le serpent lui donne de sa nature de serpent, ...
Il en résulte que même un seul homme est un monde en microcosme qui contient en lui les aspects de toutes les créatures.

Dès lors, les forces de toutes les bêtes sauvages se trouvent contenues en lui et il n'existe donc pas de bête aussi féroce que l'homme.
De plus, celle-ci possède des armes que nulle autre bête ne possède : l'intelligence et la parole.
S'il est nécessaire d'attacher n'importe quelle bête féroce avec une chaîne en fer, combien de chaînes sont-elles nécessaires pour attacher une bête féroce aussi redoutable que l'homme!
Lorsque Hachem créa l'homme, il est certain qu'Il créa également la chaîne qui pouvait le retenir et l'empêcher de détruire le monde entier.
Cette chaîne, c'est la crainte d'Hachem qui, elle seule, est en mesure d'empêcher l'homme d'être une bête féroce.

Hormis celle-ci, aucun stratagème ne peut le retenir de nuire. Et même s'il était sage et philosophe comme Aristote, cela ne lui serait d'aucun secours dès l'instant où son mauvais penchant viendrait l'attaquer.
Lorsqu'Avraham s'adressa à Avimélekh, il lui dit : "Seulement, il n'y a pas de crainte de D. dans cet endroit et on me tuera pour (prendre) ma femme" (Vayéra 20,11). L'intention en employant le terme "seulement" était de lui signifier qu'en dehors de la crainte d'Hachem, aucune vertu, sagesse ou bonne conduite ne leur manquait, et malgré tout, rien ne pouvait les aider s'il n'y avait pas de crainte de D."

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-> b'h, en prolongement voir également : https://todahm.com/2021/11/07/33551

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-> La récompense de la crainte de D. est immense, comme il est dit : "Combien la bonté que tu as réservée à ceux qui te craignent est
grande" (Téhilim 31,20)
Nos Sages enseignent à ce sujet (Brakhot 6b) : "Le monde entier n'a été créé que pour ordonner cette chose-là (la crainte d'Hachem)".

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-> "Un sot ne saurait craindre la faute" (Pirké Avot 1,5)

-> Le rabbi Mendel de Kotzk disait :
Si un sot avait une quelconque crainte d'Hachem, alors il ne resterait plus un sot, et il est certain qu'il commencerait à étudier et à apprendre [la Torah], et à ne plus être un sot.

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-> "La Torah sans crainte et sans miséricorde ne peut s'élever.
La Torah et les mitsvot sans crainte et sans miséricorde ne peuvent s'établir devant Hachem"
[Tikouné Zohar - tikoun 10 p.28a]

-> Le Maguid de Mézéritch nous enseigne que l'homme doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre la crainte de D. car c'est par par cet intermédiaire qu'il méritera d'atteindre l'amour de D. qui lui sera octroyé comme un cadeau du Ciel.

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-> Il est rapporté dans le Zohar (Chéla'h Lé'ha 165a) que lorsque l'âme arrive au gan eden, cette dernière ressent une joie d'une intensité inégalée qui lui permettra de se rapprocher et de connaître davantage le Maître de l'univers. Mais elle ressent au même instant une crainte d'une même intensité car sans cette dernière, il est impossible de s'élever.

-> C'est le secret de l'élévation spirituelle de chaque être humain : c'est la crainte de D. qui va créer un réceptacle permettant à l'homme de recevoir et d'attirer sur lui depuis les mondes supérieurs de nouvelles aptitudes spirituelles qui vont le réjouir davantage.
Ce principe fonctionne comme un effet piston. Lorsque l'homme stagne dans son étude de Torah et dans la compréhension de cette dernière, c'est parce que son niveau de crainte du Ciel et de pureté "stagnent" aussi.
Mais s'il brise son cœur par un désir ardent de se rapprocher de son Créateur, cet élan va créer un canal qui le reliera aux mondes supérieurs et lui permettra d'attirer sur lui une abondance plus élevée qu'auparavant.
Ainsi cette crainte sans précédent déversera sur lui une élévation spirituelle qui lui procurera une joie sans précédent.
[Tsror ha'Haïm - Vayakel]

La prière est nécessaire pour faire descendre l’abondance qui nous a été octroyée au Ciel

+++ La prière est nécessaire pour faire descendre l'abondance qui nous a été octroyée au Ciel :

+ "Et il n'y avait pas d'homme pour travailler la terre" (Béréchit 2,5)

-> Rachi de commenter : "Pourquoi D. ne fit-il pas pleuvoir? Parce qu'il n'y avait pas d'homme pour travailler la terre et personne n'existait pour reconnaître le bienfait de la pluie. Lorsqu'Adam vint et qu'il comprit qu'elle était nécessaire au monde, il pria pour elle et elle tomba. Les arbres et la verdure purent alors pousser."

=> Cela nous enseigne que Hachem créa le monde de telle sorte que l'abondance est prête à descendre sur Terre.
Cependant, celle-ci ne peut parvenir à l'homme tant qu'il ne prie pas pour cela.

-> "La prière est considérée comme un moyen naturel d'aide. Ce n'est pas un miracle" (Maharcha - Kidouchin 29b)
Le Maharcha (guémara Kidouchin 29b) écrit qu'un miracle qui se produit grâce à la prière n'est pas décompté des mérites d'une personne (habituellement, lorsqu'un homme doit avoir recours à une intervention miraculeuse d'Hachem, cela lui est retranché de ses mérites).
Le Maharcha explique qu'en effet, Hachem a établi que celui qui a besoin de quelque chose peut être délivré grâce à sa prière. Il n'y a donc en cela aucun miracle.

-> Le 'Hazon Ich (Maassé Ich 7,103) écrit : "L'essentiel de la Hichtadloute (l'effort personnel de l'homme afin de
pourvoir à ses besoins) réside dans la prière.
Certes, il est parfois demandé à l'homme d'agir. Toutefois, s'il agit sans prier, il est certain qu'il n'a pas rempli son devoir de Hichtadloute."

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-> S'il est certain qu'Hachem comble les besoins de chaque créature, néanmoins, l'homme ne doit pas ménager ses efforts en priant Hachem de tout son cœur pour les obtenir et pour être préservé de toute épreuve.
Car l'abondance octroyée au Ciel à chaque homme ne lui parviendra que grâce à sa prière.

Béréchit – tout progrès spirituel ne peut germer que de l’obscurité et de l’échec

+ Béréchit - tout progrès spirituel ne peut germer que de l'obscurité et de l'échec :

-> La Guémara (Avoda Zara 8a) enseigne que le jour où Adam, le premier homme, fut créé et que le soleil se coucha, il se lamenta en disant : "Malheur à moi! A cause de ma faute, le monde s'est obscurci et va revenir au néant".
Il continua à pleurer ainsi toute la nuit et lorsque l'aube pointa, il s'écria : "Tel est le cours naturel du monde !"

En voyant l'obscurité s'abattre sur le monde, Adam pensa que tout espoir était perdu, qu'il n'avait aucun moyen de se repentir ni de se relever de la faute d'avoir mangé le fruit de l'arbre de la connaissance. Son péché était tellement grave que le monde était sur le point d'être anéanti.
Cependant, lorsqu'il vit pointer l'aube et briller le soleil, il prit conscience que le cours normal des choses était que, au contraire, c'était justement après un échec que la lumière pouvait surgir à nouveau et l'illuminer comme celle du soleil.

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Chacun d'entre nous dans son existence traverse des périodes obscures pendant lesquelles il se lamente en pensant : "Malheur à moi! A cause de mes fautes, ma vie n'a plus de sens ..."
Et il continue ainsi à pleurer sur son triste sort pendant toute la durée de ses épreuves.
Qu'il sache que tel est le cours naturel du monde et qu'il accepte ces épreuves avec amour et confiance : très vite l'aube de la délivrance pointera et éclairera de nouveau son existence.

D'après ce qui précède, on peut comprendre le midrach (Yérouchalmi Béra'hot 8,5) selon lequel ''la nuit qui suivit (la sortie du premier Shabbat de la Création), Hachem donna l'idée au premier homme de frapper 2 silex dont il sortit du feu sur lequel il prononça une bénédiction."
Cela vient évoquer que même au plus profond de l'obscurité, l'homme est toujours en mesure de trouver la lumière, grâce à sa réflexion.
Tout homme a en lui la faculté qui permet de distinguer entre la lumière et l'obscurité et de trouver cette lumière précisément au sein de l'obscurité.
C'est à cause de ce don de discernement reçu à ce moment-là que nos Sages ont institué la bénédiction de "Ata 'honantanou Hachem Elokénou mata vé'achkél" (Tu nous as gratifié Toi Hachem, notre D., de connaissance et d'intelligence) prononcée à l'issue du Chabbat.

La guémara (Shabbat 86b) rapporte à propos du verset : "C'est une chose qu'Il a ordonnée pour mille générations" (Téhilim 105,8) que la Torah a été créée mille générations avant son don sur le Mont Sinaï (974 générations depuis la génération du monde).
Et le midrach ajoute à cela que Hachem créait alors des mondes et les détruisaient jusqu'à ce qu'il crée celui-ci.
Rabbi 'Haïm Chemoulévitch voit dans cet enseignement l'allusion que : nombreux sont ceux qui se plaignirent en prétendant : "J’ai déjà essayé de me prendre en main mille fois, et rien n'y a fait, je retombe à chaque fois ... Que puis-je y faire!"
C'est à cette intention que nos Sages nous dévoilent que Hachem Lui aussi (si l'on peut dire) créa alors des mondes qu'il détruisit ensuite. Malgré tout, ll continua à chaque fois à créer de nouveaux mondes jusqu'à ce qu'il crée finalement le monde dans lequel nous vivons.
=> Dès lors, pourquoi l'homme fait de chair et de sang se découragerait, tant qu'il n'a pas tenté également 974 fois de se renforcer, à l'instar de son Créateur qui ne cessa de créer le monde 974 fois!

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-> Le Beit Israël entendit une fois son père, le Imré Emet, commenter le verset : "Hachem regretta d'avoir créé l'homme sur la Terre et Il s'en attrista" (Béréchit 6,6) :
"Il n'est pas question ici d'expliquer (que D. préserve) qu'Hachem s'est attristé d'avoir créé l'homme, car il est écrit par ailleurs : "Force et joie résident auprès de Lui", et la tristesse n'existe donc pas dans le Ciel. Mais cela vient nous enseigner que les gens de la génération du déluge étaient constamment joyeux car il ne leur manquait jamais rien (comme le dit la guémara Sanhédrin 108a).
Or le AriZal a dévoilé que grâce à la joie on peut atteindre les niveaux spirituels les plus élevés et que la Rigueur Divine ne peut s'exercer tant que la joie se manifeste.
Par conséquent, bien qu'ils eussent perverti leurs voies et transgressé l'Alliance, néanmoins Hachem ne put leur infliger leur châtiment.
C'est pourquoi Il suscita la tristesse dans leur cœur et le déluge put avoir lieu."

-> Le Sforno (Béréchit 4,6) exprime explicitement cette idée :
"Lorsqu'existe une réparation possible à ce qui a été endommagé, on ne devra pas s'affliger sur ce qui est passé, mais il faudra s'efforcer au contraire d'obtenir cette réparation en vue de l'avenir."

-> Lorsque Caïn se vit refuser son offrande, il est écrit alors : "Hachem dit à Caïn : pourquoi es-tu irrité et pourquoi es-tu affligé? Si tu t'améliores, tu pourras te relever" (Béréchit 4,6-7)
Certains expliquent que Hachem lui dit la chose suivante : "Même si tu as échoué dans ce domaine et que tu n'as pas offert ton sacrifice comme il convenait (raison pour laquelle il n'a pas été agréé), un argument de taille t'est cependant reproché : est-ce une raison
de te décourager?
Pourtant, l'homme est en mesure de se relever de n'importe quel échec et de progresser grâce à celui-ci encore davantage!
"Si tu t'améliores, tu pourras te relever" = tu pourras t'élever encore bien plus haut que là où tu étais jusqu'à présent!"

[fauter involontairement est humain, et il existe la téchouva.
Notre yétser ara veut que nous culpabiliser, déprimons (je suis nul!), mais nous devons y voir une occasion de devenir encore meilleur!
De cette obscurité de notre vie, on l'a transforme en lumière!
(d'ailleurs, de son côté Hachem, si l'on fait une téchouva par amour, transforme nos péchés en mérties. L'obscurité devient donc une lumière encore plus forte!)]

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[ -> "Pourquoi es-tu affligé?" (Béréchit 4,6)
Le sens de la question est : "Es-tu vraiment triste parce que ton offrande a été refusé? Ou bien plutôt parce que celle de ton frère a été acceptée?"
Cette parole incite chaque homme à se poser la question de savoir quelles sont ses véritables motivations dans sa réaction. Cela l'éclairera beaucoup sur lui-même et le fera bien progresser dans son Service d'Hachem.]

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-> Il est écrit dans le 1er verset de la Torah : "Au commencement [au début de tout travail spirituel], la Terre était Tohu Bohu (néant et désordre) et les ténèbres régnaient sur l'abîme".
Rabbi Tsadok haCohen de Lublin que cela fait référence aux actes des pécheurs, car c'est seulement lorsque l'homme surmonte cette obscurité qu'il peut apprécier combien la lumière est bonne et douce, comme l'enseigne le Zohar (partie II,184a) : "la lumière n'éclaire qu'au milieu des ténèbres".
Cela ressemble à l'écorce amère qui précède la formation du fruit. De la même manière, un écran commence toujours par séparer l'homme de la satisfaction qu'il éprouvera après avoir travaillé sur lui-même.
C'est aussi la raison pour laquelle, dans la Torah, le jour suit la nuit (guémara 'Houlin 83a) car c'est seulement après la nuit et l'obscurité que l'homme pourra aborder la lumière du jour
(tandis que dans le domaine des choses saintes (des sacrifices), c'est l'inverse : la nuit est considérée comme le prolongement du jour qui précède, car lorsqu'un homme est déjà parvenu à la sainteté, il peut d'emblée commencer à travailler dans la lumière comme s'il était déjà dans le fruit à l'intérieur de l'écorce).

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-> Le rav de Rouzhin enseigne :
"Le premier homme, après s'être caché de devant Hachem, se justifia en disant : "J'ai entendu la voix dans le jardin et j'ai eu peur car je suis nu et je me suis caché" (Béréchit 3,10-11).
Il voulait ainsi exprimer que son âme était mise à nu après avoir transgressé la volonté d'Hachem, et cela constituait la raison de sa honte et de sa fuite.
Hachem lui répondit alors : "Qui t'a dit que tu étais nu?", voulant
ainsi lui signifier : "Qui t'a dit que cela représente une raison suffisante pour fuir mon Service?"
Car même le travail de celui qui est nu de toute mitsva et ne possède ni Torah ni sainteté est extrêmement cher à D."

[dans le cadre du libre arbitre notre yétser ara nous pousse à fauter, et ensuite il nous maintient dans un climat de culpabilisation, de tristesse, de manque de valorisation de soi.
D'ailleurs, le pire n'est pas de tomber (c'est normal : nous ne sommes pas des anges, mais des humains), mais plutôt de ne pas se relever, de se morfondre à terre dans le désespoir.
N'oublions jamais : Quoique peut faire un juif, il restera toujours l'enfant adoré de son papa Hachem. Quoique nous puissions faire (même le pire du pire), nous sommes toujours : "extrêmement cher à D." ]

Béréchit : tout commence par la émouna

+ Béréchit : tout commence par la émouna :

-> "Au commencement, D. créa le Ciel et la Terre" (Béréchit 1,1)

Certains Tsadikim expliquent que le premier verset de la Torah constitue une allusion au fait que l’homme, au préalable et avant tout ("au commencement"), doit savoir et reconnaître que "D. créa le Ciel et la Terre", ainsi que tout le cortège céleste, et qu’Il dirige tous les évènements en exerçant une providence individuelle sur chaque créature.

Au début de la paracha Béréchit, Rachi rapporte le midrach qui enseigne que (le monde a été créé) pour Israël qui est appelé "Réchit" (‘les prémices’ : jeu de mots entre Béréchit, le commencement, et Réchit, les prémices).
Le Yessod haAvoda explique : "Cela signifie que l’essentiel de toute la création est l’existence des Bné Israël qui ne cessent de proclamer par leur bouche et d’entretenir la foi dans leurs cœurs que c’est D. qui a créé le Ciel et la Terre et qu’Il gouverne tout.
Cette Emouna particulière des Bné Israël dans la providence Divine constitue le but de la création."

Cela figure également en allusion dans les mots du midrach : "Le monde a été créé pour Israël qui ne cessent de relire que Béréchit Bara Elokim (au commencement D. a créé le Ciel et la Terre)."
[il y a un jeu de mots entre נקראו (nikra'ou - ils ont été appelés) et לקרוא (likro - lire), qui ont la même racine, et entre Béréchit (commencement), et Réchit (les prémices).

-> "Hachem marqua Caïn d’un signe afin que celui qui le trouverait ne le frappe pas" (Béréchit4,15).
Le rav Lévovitz l'explique ainsi :
"Celui qui croit d’une foi intègre en Hachem n’aura jamais le cœur brisé à cause de tout ce qui lui arrive, qu’il s’agisse d’une perte d’argent ou de tout autre préjudice causé par autrui, car il sait pertinemment que "personne ne peut se cogner même un doigt ici-bas si cela n’a pas été décrété auparavant En- Haut" (guémara 'Houlin 7b).
Il en résulte que ce n’est pas l’autre qui est la cause de ce qui lui arrive, et D. nous préserve de penser également que cela puisse s’être produit sans intervention. Au contraire, tout ce qui se passe est le fruit de la parole Divine et n’est que bénéfique.
C’est ce que suggère le verset en disant : "Hachem marqua Caïn d’un signe" = il s’agit du signe d’une foi pure.
Dès lors, la suite du verset : "celui qui le trouverait ne le frappe pas" vient évoquer que tout ce qui lui arriverait (‘ce qu’il trouverait sur son chemin’) ne peut lui frapper le cœur et l’esprit (lui faire perdre sa sérénité), car il sait que tout provient d’Hachem.

-> Dans le livre de Yona (qui est la Haftara à Min’ha de Yom Kippour), il est écrit : "Hachem dit au poisson de rejeter Yona sur la terre ferme (Yona 2,11). Celui qui ne fait que "lire" le texte a l’impression que le poisson a soudain mérité la prophétie et le dévoilement de la pensée Divine, puisque D. Lui-même lui parla.
En vérité, tel n’est pas le sens du texte, mais comme l’explique le Radak, Hachem suscita l’envie au poisson de rejeter Yona.
Le Ibn Ezra lui aussi évoque la même idée : "Hachem dit au poisson" est à prendre au sens figuré comme l’expression du fait qu’Hachem l’obligea à accomplir Sa volonté.
Cela signifie que, certes, le poisson rejeta Yona parce qu’il le désirait, mais ce "désir" lui-même fut suscité par Hachem qui l’obligea ainsi à accomplir Sa volonté. Et il en est de même de tout ce qui se passe dans le monde : même s’il nous semble que celui qui agit suit son propre désir, en fait, c’est Hachem qui suscite en lui ce désir.

[béréchit : "au commencement" => au quotidien dans chacun de nos choix on doit d'abord se rappeler que l'origine de toute chose est Hachem, et sans Lui elle n'aurait pas la force d'exister. Qu'Il a créé un monde où tout se goupille à la perfection, et dont nous n'avons pas conscience des infinies bontés qu'Il nous fait en permanence.
A partir de là seulement, on peut poursuivre : est-ce que je vais suivre Hachem ou bien mon yétser ara? est-ce que je vais faire preuve d'humilité et accepter que tout ce qui m'arrive est pour le bien (ayant même de la gratitude envers D.), ou bien vais-je me plaindre et Lui donner des conseils (ayant de l'ingratitude envers D., me croyant même supérieur à Lui!)? ...
De même que la Torah démarre par la Création, le "béréchit", de même dans chacune de nos démarches dans ce monde où l'on s'apprête à créer, à faire quelque chose, on doit avoir en tête que l'origine première de toute chose est Hachem, on doit faire preuve de émouna dans LE boss, le Roi des rois.]

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-> La guemara (Béra'hot 60a) rapporte qu’une fois, Hillel entendit des cris en provenance de la ville alors qu’il était en route pour chez lui.
Il dit alors : "Je suis certain que ces cris ne proviennent pas de ma maison!"
Un des commentateurs (le rav Almosnino) s’interroge : d’où Hillel pouvait-il en être si certain?
Il explique : C’est parce qu’Hillel avait toujours enseigné chez lui la voie de la confiance en D. qui consiste à accepter tout ce qui arrive avec amour, sans céder à la panique.
Dès lors, il pouvait être persuadé que les gens de sa maison ne crieraient jamais, même face à une situation difficile.

-> "Heureux le peuple qui jouit d’un tel sort" (Téhilim 144,15)
[achré a'am chéka'ha lo - littéralement : "Heureux le peuple à qui c’est comme cela"]
Le Toledot Yaakov Yossef commente ainsi : "Heureux est celui qui dit : "C’est comme cela"."
L’homme heureux est celui qui a de bonnes pensées, quelle que soit la manière dont Hachem se comporte avec lui, car il est convaincu que cela aussi provient d’Hachem.
Et il n’éprouve envers Lui aucun ressentiment du fait de sa situation.

[certes ma situation actuelle est difficile, mais "béréchit" = c'est Hachem qui créé et gère constamment tout à la perfection, et c'est moi qui actuellement n'ait pas les outils pour tout comprendre. ]

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-> Sur le premier verset de la Torah, Rachi y écrit : "Pourquoi [Hachem] a-t-Il commencé [la Torah] par Béréchit ? (ma taam pata'h biBéréchit - מַה טַּעַם פָּתַח בִּבְרֵאשִׁית)?   Pour révéler à Son peuple la force de Ses actes ..."

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique ce commentaire différemment.
Rachi dit : "Ma taam?" (taam = la raison, le goût) = combien est délicieux ce "goût" qui revient à celui qui commence par Béréchit, qui s'imprègne de émouna en Hachem qui a créé le monde.
Il obtient ainsi les outils nécessaires pour accepter ce qui lui arrive avec amour, quoi qu'Hachem décide de faire.

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+ La récompense de ceux qui placent leur confiance en Hachem :

-> La paracha Béréchit rapporte le dialogue entre Hachem et Caïn (v.4,14-15) : Ce dernier s’écria : "Celui qui me trouvera me tuera" et
Hachem lui répondit : "Ainsi, quiconque tuera Caïn, sera puni au septuple, et Hachem le marqua d’un signe afin que celui qui le trouverait ne le frappe pas".

Le Or Ha’Haïm explique que ce signe est celui qui est "inscrit sur le front de ceux qui accomplissent des mitsvot et qui les protège" (cf. Zohar Vayikra 16b).
Et la raison pour laquelle Caïn mérita ce signe est qu’il parvint à prendre conscience qu’à l’exception d’Hachem, personne d’autre ne pouvait le protéger et que le premier qui le trouverait le tuerait.
Il mérita en récompense qu’Hachem lui fournisse Sa protection.

[si Caïn qui venait de tuer son frère a mérité une protection spéciale de D. grâce à sa émouna, alors à combien plus forte raison pour chacun de nous lorsque nous plaçons concrètement et totalement notre confiance en Hachem!]

Surmonter son mauvais penchant = trouver grâce aux yeux d’Hachem

+ Celui qui surmonte son mauvais penchant mérite de trouver grâce aux yeux d’Hachem (paracha Noa'h) :

-> Un des moyen de mériter de trouver grâce aux yeux d’Hachem est : la guémara (Souca 49b) enseigne que "celui qui possède la grâce, cela prouve qu’il a la crainte du Ciel".

Le Sfat Emet (année 5656) écrit à ce sujet : "Lorsque l’âme se purifie et se nettoie, l’image Divine repose sur elle. Et une fois qu’elle est à l’image Divine, elle mérite d’office de trouver grâce aux yeux d’Hachem.
Grâce à quoi son âme se purifie-t-elle et se nettoie-t-elle?
Grâce au fait qu’il surmonte son mauvais penchant pour tout ce qui concerne la jalousie, les désirs matériels et la recherche des honneurs (les trois vices) qui font sortir l’homme du monde".

=> Le Sfat Emet poursuit en développant à quel point l’homme qui surmonte son yétser ara est apprécié aux yeux d’Hachem :
Il est écrit dans la paracha Noa'h (8,21) : "Hachem sentit l'agréable odeur et Il dit en Lui-même : ‘Désormais, Je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme, car les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance'."
Le Baal haTourim rapporte que l’expression : "il sentit l'agréable odeur" (vayara'h ét réa'h - וַיָּרַח אֶת רֵיחַ) n'apparaît qu'à 2 reprises dans la Torah :
- dans ce verset ;
- et au sujet de Its’hak lorsqu’il bénit Yaakov : "Il respira l'agréable odeur de ses habits" (Toldot 27,27)
Le Kédouchat Lévi rapporte l’enseignement de mon père (le père du Sfat Emet) qui demande à propos de notre verset ("Hachem respira l'agréable odeur"), d’où provenait celle-ci.
Et de répondre : elle provenait de l’homme de chair et de sang, parce que, dans celui-ci, réside le mauvais penchant qui l’incite sans cesse à se détourner du service Divin et néanmoins, il le surmonte pour servir Hachem.
C’est à ce propos qu’il est écrit : "Hachem respira l'agréable odeur et Il dit en Lui-même : ‘Désormais, Je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme, car les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance’", ce qui signifie : "Puisque l’homme répand une agréable odeur grâce à ce yétser ara qui est en lui depuis son enfance et qu’il combat pour le surmonter, c’est pour cette raison que Je ne maudirai plus la terre".

Le Kédouchat Lévi continue en rapportant les paroles du Maguid de Mézéritch : non seulement le travail spirituel des Bné Israël répand une odeur agréable devant Hachem, mais Hachem se confectionne (si l’on peut dire) un habit grâce à ce travail spirituel.
C’est le sens du verset : "Israël, c’est par toi que Je me couvre de gloire" (Yéchayahou 49,3).
"Se couvrir de gloire" a ici le sens de "se revêtir", comme il est dit : "Ils se couvrirent de feuilles de figuier" (Béréchit 3,7).

Le Maguid de Mézéritch ajoute : plus encore, Hachem ne s'habille que du travail des Bné Israël et non de celui des anges.
La raison en est que c’est ce service spirituel des Bné Israël qui Lui procure un immense plaisir, car c’est en eux que réside le yétser ara qui les pousse à se détourner du service d’Hachem et ils le surmontent. Ce qui n’est pas le cas des anges, comme cela est rapporté dans la guémara (Shabbat 89a) à propos de Moché Rabbénou qui répondit aux anges : "Vous n’avez aucun yétser ara en vous".
Dès lors, le service des anges ne représente pas une si grande innovation aux yeux d’Hachem.

Et c’est pourquoi le Baal haTourim (cité plus haut) rapporte les 2 seules occurrences de cette expression (il sentit l'agréable odeur) : dans notre verset "Hachem respira l'agréable odeur" et dans le verset : "Il (Its’hak) respira l'agréable odeur de ses habits", car l'agréable odeur dégagée par le travail de l’homme sur lui-même constitue (si l’on peut dire) les habits dont Hachem se revêt.

Noa’h – Trouver grâce aux yeux d’Hachem en étant agréable aux hommes

+ Noa'h - Trouver grâce aux yeux d’Hachem en étant agréable aux hommes :

-> Le Séfer ‘Harédim (66, 75) écrit :
"Si un homme veut trouver grâce aux yeux d’Hachem, il doit veiller à ne pas se mettre en colère, car il est dit : "Et Noa’h trouva grâce aux yeux d’Hachem" (Béréchit 6,8) sans en expliquer la raison.
C’est que l’explication est contenue dans le nom même de ce juste (tsadik). Car il était ‘Noa’h’ (agréable en hébreu) dans ses paroles, dans ses actes et dans sa conduite (comme cela est enseigné dans le Zohar).
C’est pour cela qu’il trouva grâce ('hén - חן en hébreu, qui est composé des mêmes lettres que le nom de Noa’h - נח) aux yeux d’Hachem".

-> Un enseignement similaire est rapporté dans la guémara (Pessa’him 113b) : "Trois sortes de personnes sont aimées d’Hachem : celui qui ne se met pas en colère, celui qui ne s’enivre pas, celui qui ne tient pas rigueur".

Le Yichma’h Israël (paracha Noa'h) rapporte au nom du Séfer haYachar de Rabbénou Tam que si, certes, le libre arbitre est donné à l’homme de choisir entre le bien et le mal, cependant, si celui-ci mérite de trouver grâce aux yeux d’Hachem, alors Hachem l’élève au-dessus du libre arbitre.
Et il sera obligé, de par sa nature et de par son essence, de n’accomplir que le bien. Et cela afin qu’il donne naissance plus tard à une descendance juste et vertueuse.

Le Yichma’h Israël explique que l’enseignement du Séfer ‘Harédim et celui du Séfer haYachar se rejoignent.
En effet, celui qui se préserve de la colère et est agréable (Noa’h) avec les autres dans ses paroles, dans ses actes et dans sa conduite, mérite de bâtir une descendance vertueuse et mérite par-là de trouver grâce aux yeux d’Hachem.
Cela nous permet de comprendre le verset : "Et Noa’h trouva grâce" (ונח מצא חן). Sa conduite était douce et sereine envers les créatures et il ne tenait pas rigueur aux gens, ainsi mérita-t-il d’engendrer une descendance vertueuse (notre Patriarche Avraham et tous les justes (tsadikim) du monde), de trouver grâce aux yeux d’Hachem et de mériter tous les bienfaits et les bénédictions du Ciel.

[combien nous devrions suivre cet exemple et aspirer à trouver grâce aux yeux d’Hachem en étant agréable aux hommes ... ]

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-> Le Midrach (Béréchit rabba 30,5) enseigne : "Noa'h (agréable) pour le Ciel, Noa'h (agréable) pour les créatures".

-> Le 'Hatam Sofer fait remarquer qu'en cela, Noa'h était l'antithèse des gens de sa génération. Ces derniers avaient en effet perverti entièrement leurs relations avec autrui (outre le fait qu'ils avaient perverti leurs voies vis à vis d'Hachem).
C'est à ce sujet qu'il est écrit : "D. vit que toute chair avait perverti sa voie sur la Terre" (Noa'h 6,12).
Le 'Hatam Sofer écrit : "Lorsque le verset dit qu'ils avaient perverti leur voie, le mot "voie" se réfère à D., pour dire qu'ils n'allaient pas dans les voies d'Hachem qui est miséricordieux et fait grâce à Ses créatures, ce que l'homme doit chercher à imiter dans ses rapports avec autrui. S'ils s'étaient comportés de la sorte, Hachem Lui-même aurait usé de miséricorde et de compassion à leur égard, même s'ils étaient des fauteurs envers Lui.
Mais à présent qu'ils agirent à l'opposé de cette conduite, leur sentence fut définitivement scellée."

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-> Le midrach (Tan'houma 5) enseigne que Noa'h est qualifié par la Torah d' "homme tsadik" (Noa'h 9,6) pour avoir nourri les créatures d'Hachem.
Seuls 2 hommes reçurent dans la Torah ce nom de tsadik et pour la même raison : Noa'h et Yossef. Il est en effet écrit au sujet de Yossef : "Pour avoir été vendu contre de l'argent, le tsadik" (Amos 2,6).
Combien est immense la récompense de ceux qui prodiguent la bonté. Ils sont considérés comme les bâtisseurs du monde, comme il est dit : "Le monde sera bâti par la bonté" (Téhilim 89,3).
Par ce biais, ils méritent eux-mêmes de bâtir leur propre monde en donnant naissance à des enfants vertueux, comme l'écrit le Sforno à propos du verset : "Noa'h engendra trois fils" (Noa'h 6,10).
[ainsi d'après le Sforno, la bienfaisance est un remède pour avoir des enfants vertueux! ]

-> Le 'Hatam Sofer rapporte à ce propos le verset : "Toute la journée, il prodigue, il prête, et sa descendance est bénie" (Téhilim 37,26), et explique que c'est grâce au fait de prodiguer et de prêter qu'un homme verra s'accomplir la fin du verset : "sa descendance est bénie" et qu'il méritera d'avoir des enfants bons et vertueux.
Il ajoute : "De plus, il méritera également la bénédiction, l'abondance et une longue vie, en étant bon avec autrui, à l'instar de Noa'h qui mérita de reconstruire le monde grâce à la bonté qu'il prodigua à tous les animaux."

"La colombe revint vers lui sur le soir, saisissant dans son bec une feuille d’olivier fraiche" (Noa'h 8,11)

-> Le midrach (Tan’houma Tetsavé 5) commente :
"Telle la colombe qui a apporté la lumière dans le monde, vous aussi qui êtes comparés à la colombe, apportez de l’huile d’olive et allumez une lumière!"

=> A priori, ce midrach demande une explication : en quoi la colombe a-t-elle apporté la lumière au monde en rapportant une feuille d’olivier?

Le Maharal Diskin explique (à la fin de paracha Pékoudé) que les feuilles d’olivier sont particulièrement résistantes, comme la
guémara (Ména’hot 53b) le rapporte : "Les feuilles d’olivier ne tombent ni en été ni en hiver". [il y a des feuilles sur l'arbre toute l'année]
De fait, elles ne se désagrégèrent pas au cours du déluge mais flottèrent à la surface des eaux.
Lorsque la colombe revint avec une feuille d’olivier, elle suggéra ainsi à Noa’h : "Regarde, le Créateur savait depuis la création du monde que viendrait un jour où un homme juste, appelé Noa’h, m’enverrait de l’arche afin de voler à la surface des eaux "pour voir si les eaux avaient baissé sur la face du sol" (Noa'h 8,8), et je ne m’aurais alors rien eu pour me nourrir. Il a donc créé les feuilles de l’olivier qui sont très résistantes afin qu’elles ne soient pas détruites dans les eaux du déluge, et grâce à elles, j’ai de quoi me sustenter!"

C’est pourquoi le midrach enseigne que la colombe a apporté la lumière au monde : en effet, elle éclaira le monde avec cette croyance dans le fait que le Créateur a préparé depuis le commencement du monde ce dont chaque être vivant aurait besoin.

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+ "La colombe revint vers lui sur le soir, saisissant dans son bec une feuille d’olivier fraiche" (Noa'h 8,11)

-> Rachi donne 2 explications du mot : "saisissant".
Il écrit : "Au sens littéral, c’est un langage signifiant "arracher", et d’après le midrach, c’est un langage signifiant "subsistance". La colombe dit à Hachem que ma subsistance soit amère comme la feuille d’olivier mais de la main d'Hachem et non pas douce comme le miel, mais de la main de l’homme".

=> Le Divré Israël pose une question : pourquoi Rachi n’explique t-il pas que le sens littéral du mot "saisissant" ("taraf" - טָרָף) est un langage de subsistance, comme on le voit dans le verset : "téréf natan liré'av" (Il donne leur subsistance à ceux qui le craignent - טֶרֶף נָתַן לִירֵאָיו - Téhilim 111,5).

Il répond qu'en réalité, il y a lieu de se demander en quoi la colombe a failli pour mériter de trouver une feuille d’olivier, amère de nature, à l’instar de nombreux d’entre nous qui se demandent en quoi ils ont fauté pour que leur subsistance leur parvienne avec autant de difficultés et d’épreuves.
C’est à cet effet que Rachi explique que le sens premier de ce terme dans ce verset est ‘arracher’, et d’après ce que nous enseignent nos Sages (guémara Brakhot 64a) : "Celui qui anticipe l’heure prévue, l’heure lui est défavorable".

En rapportant cette feuille d’olivier, la colombe fit preuve d’un manque de confiance en Hachem, qui était en mesure de lui apporter sa subsistance à l’heure voulue. C’est pourquoi c’est une feuille d’olivier amère (et non douce) qui se présenta à elle.
En revanche, celui qui place sa confiance en D. et s’arme de patience verra toutes ses entreprises réussir de la manière douce, qu’elles concernent sa subsistance ou tout autre besoin!