Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Rabbi El'azar fils de Rabbi Yossi dit : "Tout acte de bonté ('hessed) ou de charité (tsédaka) que le peuple juif accomplit dans ce monde-ci contribue à une grande paix et crée des anges défenseurs auprès de notre Père Céleste" ...
Rabbi Yéhouda enseigne dans une "braïta" : "la tsédaka a une grande vertu : elle nous rapproche de la guéoula, car il est dit : "Ainsi parle Hachem : Observez la justice et pratiquez la tsédaka ; Mon salut est prêt de venir et Ma délivrance (guéoula) à se manifester" (Yéchayahou 56,1).
[...]
La tsédaka nous délivre de la mort, d'après le verset : "la tsédaka nous sauve de la mort" (Michlé 10,2).
[guémara Baba Batra 10a]

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=> Comment comprendre la double vertu du 'hessed et de la tsédaka : l'instauration du Shalom (paix) et la création d'Anges défenseurs?

-> Le Maharcha explique :
Quiconque prodigue des bienfaits (guémilout 'hassadim) à autrui, ou lui distribue de l'argent de tsédaka, fait preuve de miséricorde envers son prochain.
Or, selon Rabban Gamliel (guémara Shabbath 151b), Hachem sera Miséricordieux avec celui qui est miséricordieux envers les créatures, mesure pour mesure, d'après ce verset : "Il témoigne Sa miséricorde à ceux qui sont miséricordieux" (Réé 13,18).
La miséricorde Divine envers cet homme généreux, qui a pitié d'autrui, se manifestera essentiellement par un état de Shalom (paix) et par la création d'un Ange intercesseur auprès de Lui.

-> Le Torat 'Haïm écrit à ce sujet :
Selon le midrach (Béréchit rabba 8,5), au moment où Hachem s'apprêtait à créer l'homme, il consulta les serviteurs Célestes.
La Bonté ('hessed) dit : que l'homme soit créé, car il est capable d'actes de guémilout 'hassadim.
La Justice (tsédek) dit également : que l'homme soit créé, car il pratiquera la tsédaka.
Par contre, la Vérité (émet) dit que l'homme ne soit pas créé, car il pratiquera souvent le mensonge.
De même, la Paix (shalom) protesta : que l'homme ne soit pas créé, car il est porté sur les querelles et les disputes.
Que fit Hachem?
Il prit la Vérité et la jeta sur terre, d'après ce verset : "Il prit Vérité et la jeta sur terre" (Daniel 8,12).

Ainsi, lorsqu'Israël pratique le 'hessed et la tsédaka, la paix ne protestera plus, car son avis devient minoritaire après que la Vérité soit "à terre".
Mais si Israël ne pratique pas le 'hessed et la tsédaka, la paix pourra protester contre la création de l'homme, et donc il n'y aura pas de paix entre Israël et Hachem.

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=> Comment comprendre que la tsédaka rapproche l'instant de la guéoula (Délivrance)?

-> Le Maharcha explique :
Selon le principe de réciprocité, mesure pour mesure, lorsqu'Israël accomplit la mitsva de tsédaka, Hachem accomplit à son tour un acte de tsédaka envers les Bné Israël en les délivrant de l'exil.
Même si pendant l'exil, Hachem n'abandonne pas Son peuple et fait pour lui de la tsédaka discrètement, si Israël pratique la tsédaka, il sera récompensé par une tsédaka révélée lors de la guéoula.

-> Le 'Hida dit :
Selon le midrach (Dévarim rabba 5,3), alors que les sacrifices (korbanot) ont le pouvoir d'expier seulement les fautes involontaires, la tsédaka a le pouvoir d'expier aussi bien les fautes involontaires que les fautes volontaires.
C'est pourquoi, la tsédaka, qui diminue les fautes même volontaires qui bloquent l'arrivée de la guéoula a le pouvoir de rapprocher la guéoula.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Si, selon Rabbi Yéhouda, seule la tsédaka a le pouvoir de rapprocher la guéoula, pourquoi le verset cite aussi la Justice : "Observez la justice et pratiquez la tsédaka" (Yéchayahou 56,1)?
C'est pour nous enseigner que la pratique de la tsédaka n'a le pouvoir d'accélérer la manifestation de la guéoula que si l'argent distribué aux nécessiteux est obtenu avec droiture et justice par le donateur.
C'est pourquoi le verset commence par l'observation de la Justice, pour rappeler que c'est la condition d'efficacité de la tsédaka pour amener la guéoula.
[...]
Le mot tsédaka (צדקה) est formé des 4 lettres qui s'écrivent en "plein" :
- on a : צדי (tsadi [appelé aussi : tsadé, tsadik]) ;
- puis : דלת (dalet) ;
- et : קוף (kouf) ;
- et enfin : הה (hé).
Les secondes lettres respectives (dalét, lamed, vav et hé) ont une guématria totale de : 45, qui est la même guématria que celle du mot : guéoula (גאולה).
De plus les lettres finales restantes (soit : youd, tav et pé) ont une guématria totale de 490, qui est égale à celle du mot פדות (pédout - délivrance), et également à celle du mot : תמים (tamim - complet).
=> Nous avons ainsi une allusion numérique au fait que la tsédaka conduira à une délivrance complète.

-> Les mots : "Si tu prêtes de l’agent à [quelqu'un de] Mon peuple" (Michpatim 22, 24) ont la même valeur numérique que : "Je vous enverrai rapidement le machia'h fils de David".
[Imrot Téhorot]

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=> Pourquoi la tsédaka a t-elle le pouvoir de nous sauver de la mort?

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) donne les 2 justifications suivantes :
1°/ La tsédaka sauve de la mort selon le principe de réciprocité, mesure pour mesure.
En effet, la tsédaka, distribuée à un pauvre considéré comme "mort" par manque total de moyens, redonne vie à ce dernier. Réciproquement, le donateur, pour qui la mort a été prévue dans le Ciel, est digne d'être sauvé de cette mort.

2°/ La tsédaka n'est pas une chose naturelle, car distribuer une partie de ses biens à autrui sans contrepartie s'oppose à la nature humaine.
C'est pourquoi, la tsédaka ordonnée par Hachem a un caractère spirituel et a donc le pouvoir d'être plus puissante que la mort qui est un évènement naturel attaché à la matière.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La mort est qualifiée d'obscurité ('hochekh) d'après le verset : "Avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière" (Kohélet 12,2), et la vie est qualifiée de lumière (or) d'après le verset : "Car près de Toi est la source de vie ; à Ta lumière nous voyons le jour" (Téhilim 36,10).
Or, la guématria du mot : tsédaka (charité - צדקה) est de 199.
Si l'on retranche : mavét (mort - מות) de guématria : 446, à la valeur numérique de la tsédaka, on obtient : 207 (446-199), qui est la guématria du mot : or (lumière - אור).
Ainsi, il y a une allusion numérique au fait que la tsédaka repousse la mort symbolisée par l'obscurité et maintient la vie symbolisée par la lumière.

Le puits de Myriam

+ Le puits de Myriam :

-> Grâce au puits de Myriam, on identifiait les sites de campements des différentes bannières et on marquait leurs frontières.
Les puits s'arrêtait à l'endroit où devait se placer le Michkan, précisément à l'entrée du parvis, près de la tente de Moché. Ainsi, on dressait les 12 piliers du Michkan autour du puits.

Ensuite, au début du chant des Lévi'im (évoqué dans la paracha 'Houkat), l'eau de ce puits commençait à surgir de la terre et à se diviser en plusieurs ruisseaux. L'un d'eux se partageait pour couler [vers l'intérieur] en direction des 4 angles de l'enceintE du Michkan et [vers l'extérieur] en direction de l'extrémité du camp.

L'un de ces ruisseaux traversait le camp des Lévi'im dont il faisait le tour, puis il atteignait chaque famille individuellement. Les autres affluents jaillissaient en direction des tribus juives et encerclaient chacune d'elles. De la sorte, chaque tribu connaissaient les limites de son territoire.

De plus, une voie d'eau reliait une bannière à l'autre. Ainsi, chaque fois qu'une femme désirait passer d'un camp à l'autre [par exemple pour épouser une homme d'une autre tribu], elle s'y rendait en bateau.
[cela se passa en plein désert aride pendant 40 ans pour des millions de personnes!]
[Méam Loez - Bamidbar 2,25-31]

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-> Tout comme la manne a servi de nourriture aux Bné Israël pendant les 40 années passées dans le désert, le puits de Myriam leur a fourni une alimentation liquide. Et tout comme la manne pouvait avoir le goût de n'importe quoi, le liquide du puits de Myriam pouvait avoir le goût du liquide que l'on voulait. [midrach Talpiot yayin]
Selon la Mékhilta (Yitro), on pouvait goûter du vieux vin, du vin nouveau, du lait, du miel et n'importe quoi de sucré.

-> L'eau coulait au milieu du camp comme un fleuve (Hadar Zékénim - 'Houkat), et autour du puits poussaient toutes sortes d'herbes dans lesquelles les gens se roulaient et qui devenaient pour eux un parfum (midrach Shocher Tov 23).
Dans l'eau, il y avait toutes sortes de poissons gras (Béréchit rabba 66,3), et grâce à l'eau, chacun pouvait planter des figues, des raisins et des grenades à proximité et ils produisaient des fruits en un seul jour (Tan'houma Kédochim 7).

"Prends Aharon et son fils El'azar et fais-leur gravir le mont Hor. Dépouille Aharon de son costume et revêts-en son fils El'azar. Aharon rejoindra [ses ancêtres] et mourra là-bas" ('Houkat 20,25-26)

-> Le Méam Loez enseigne :
Hachem ordonna à Moché de faire monter Aharon au sommet du mont Hor, vêtu des 8 vêtements de prêtrise.
Une fois arrivés, il devait lui ôter ses vêtements dans l'ordre où ils avaient été passés.
Par exemple, la tunique portée à même la peau devait être enlevée la première et ainsi de suite.
De plus, au fur et à mesure que ses vêtements de grand prêtre (Cohen Gadol) étaient retirés, son fils El'azar devait les porter.
Ainsi, Aharon aurait la satisfaction de voir El'azar porter les habits de Cohen Gadol en tant que son successeur.

Selon nos Sages, le fait que les vêtements fussent ôtées de cette façon représentait un grand miracle.
Théoriquement, il n'était pas possible d'enlever la tunique intérieure sans commencer par ôter la ceinture qui soutenait le pectoral et l'éphod. Pourtant, c'est ce qui se produisit.
Ainsi, alors que El'azar revêtait les 8 vêtements dans l'ordre où Aharon les avait mis, il ne fut pas nécessaire de dévêtir entièrement Aharon.
[...]

Un commentateur remarque qu'Aharon n'eut pas besoin de revêtir ses habits sacerdotaux pour cette occasion car il les avait déjà mis ce jour-là pour accomplir le service sacré.
Dès qu'il termina d'offrir le sacrifice quotidien avec l'encens et d'allumer la ménora, Moché l'emmena, encore vêtu de ses vêtements sacerdotaux, aux sommets de la montagne.
Là, Moché les lui ôta et les passa à El'azar.

Pendant que Moché retirait à Aharon ses vêtements l'un après l'autre, D. l'habillait d'un vêtement spirituel venant des "habits" de la Présence Divine (chékhina).
Ainsi, il ne fut privé d'aucun des habits de prêtrise.

[Lorsque Moché apprit la mort prochaine d'Aharon,] il s'exclama : "Maître du monde! Pourquoi désires-Tu sa mort si rapidement? Est-ce à cause de Ton serment qu'il n'entrerait pas en terre d'Israël? Qu'il reste dans le territoire qui sera donné en héritage aux descendants de Gad et Réouven, hors de la terre d'Israël. Les Bné Israël entreront au pays sans lui. Il n'est pas nécessaire de causer sa mort."
D. lui répondit : "Sache que cela est impossible. La terre d'Israël dont Je fais présent aux Bné Israël est conditionnelle à la mort d'Aharon. Si tu ne veux pas qu'Aharon meure, les Bné Israël n'entreront pas en terre d'Israël".
[...]

Lorsque tous trois (Moché, Aharon, El'azar) parvinrent au sommet de la montagne [Hor], Moché commença à dévêtir Aharon.
Il lui demanda : "Aharon, mon frère, que vois-tu?"
Aharon répondit : "Je ne vois rien d'autre que les Nuées de gloire".
Moché dit : "Entre dans cette grotte, mon frère".
Lorsque Aharon y pénétra, il vit un lit préparé, auprès duquel se trouvait un candélabre à 7 branches.
Aucun tsadik ne mérita un tel privilège.

Cependant, la Torah avait déjà fait allusion à cette distinction par les mots : "Lorsque tu allumeras les lampes, les 7 lampes illumineront la ménora" (Béaaloté'ha 8,2).
Hachem faisait savoir à Aharon que pour le récompenser d'avoir accompli le commandement d'allumer la ménora dans le Michkan, 7 lampes seraient allumées à sa mort.

Moché pria Aharon de s'allonger sur le lit, d'allonger les bras et les jambes puis de fermer la bouche et les yeux. Aharon s'exécuta.
Moché demanda : "Que sens-tu?"
Aharon répondit qu'il ne pouvait pas décrire la sensation du moment de la mort mais qu'un instant plus tôt, il avait perçu un goût indescriptible. C'est alors que la Présence Divine emporta l'âme d'Aharon par un baiser, et la colonne de nuée le couvrit.

Après que Moché et El'azar aient embrassé Aharon, D. leur ordonna de quitter la grotte. Lorsqu'ils furent sortis, l'entrée de la grotte se referma.
Après avoir vu la mort d'Aharon, Moché pria : "Puisse-t-il être Ta volonté que ma mort soit semblable à la sienne!"
Lorsque vint le moment où Moché devait quitter ce monde, D. lui dit : "Meurs sur la montagne que tu as gravis et sois réuni à ton peuple, comme ton frère Aharon mourut sur le mont Hor et fut réuni à son peuple" (Haazinou 32,50).
D. annonça à Moché que comme il l'avait demandé, sa mort serait identique à celle d'Aharon.

Après la fermeture définitive de la grotte, Moché descendit de la montagne avec El'azar, pratiqua une déchirure sur son vêtement et se lamenta : "Malheur! Oh! Aharon, mon frère! Toi qui portes toutes les prières des Bné Israël en ce jour où par ta mort tu fais expiation pour eux! Malheur! Ce protecteur d'Israël n'est plus!"

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"Moché fit comme D. le lui avait ordonné. [Tous trois] gravirent le mont Hor en présence de toute la communauté. Moché dépouilla Aharon de son costume et en revêtit son fils El'azar.
Aharon mourut là, au sommet de la montagne.
Moché et El'azar descendirent de la montagne. Le peuple se rendit compte qu'Aharon était mort. Toute la famille d'Israël pleura Aharon pendant 30 jours" ('Houkat 20,27-29)

-> Le Méam Loez commente :
Lorsque les Bné Israël virent que seuls 2 des 3 hommes qui avaient gravi la montagne revenaient, ils émirent 3 opinions.
Un groupe affirmait que Moché avait tué son frère pour s'approprier la prêtrise, le 2e qu'El'azar avait assassiné son père pour prendre sa place, et le 3e que le moment de la mort d'Aharon était venu.
Ils interrogèrent Moché et El'azar à leur retour et ceux-ci leur répondirent qu'Aharon était mort.
Ils leur demandèrent comment cela était possible alors qu'après la révolte de Kora'h, Aharon avaient vaincu l'Ange de la mort et arrêté l'épidémie. Ils s'exclamèrent : "Comment l'Ange de la mort avait-il pu abattre Aharon alors qu'il s'était interposé entre les morts et les vivants et avait mis fin à l'épidémie" (Kora'h 17,13).

Les Bné Israël menacèrent donc de lapider Moché et El'azar s'ils ne leur rendaient pas Aharon.
Consterné, peiné et perplexe, Moché implora D. et sa prière fut acceptée.
Hachem ordonna aux anges de sortir le corps d'Aharon et de l'exhiber en l'air afin que les Bné Israël le voient et cessent d'accuser Moché et El'azar.

Les anges exécutèrent l'ordre de D. : le lit portant le corps d'Aharon fut suspendu en l'air. Hachem passa devant et fit son éloge funèbre : "La Torah de vérité était dans sa bouche et on ne trouvait pas d'iniquité sur ses lèvres. Il marchait avec Moi en paix et avec intégrité, et il détourna de nombreuses personnes de la faute" (Mala'hi 2,6).
[...]

Lorsque les Bné Israël entendirent l'éloge funèbre de D. et les anges, ils se mirent eux aussi à prononcer l'éloge d'Aharon, jeunes et vieux, hommes et femmes.
Une période de deuil profond s'ensuivit ; elle dura 30 jours.

Le deuil général qui s'ensuivit ne fut jamais égalé.
Lorsque Myriam était morte, seuls Moché et Aharon prirent le deuil. Moché lui-même ne fut pas pleuré par tous les Bné Israël car beaucoup d'entre eux avaient des griefs contre lui à cause des fréquents reproches qu'il leur avait adressés.
Par contre, tout le monde aimait Aharon. Ses paroles étaient toujours aimables et conciliantes. Même lorsqu'un homme péchait, il ne l'accusait jamais brutalement d'être un fauteur. Il s'adressait à lui avec respect et lui disait : "Mon fils, je t'en prie, n'agis plus comme cela car c'est contraire à la volonté de D."
Chaque fois qu'il voyait un homme se disputer avec son épouse, il ne les quittait pas avant d'avoir rétabli la paix entre eux. Pas un seul Bné Israël ne l'aimait pas.

La leçon du rocher : rien de mal ne peut sortir d’une mitsva

+ La leçon du rocher : rien de mal ne peut sortir d'une mitsva :

-> Dans la paracha 'Houkat, le peuple d'Israël a soif. Hachem recommande à Moché de parler à un rocher après quoi il en sortira de l'eau. Moché frappe le rocher au lieu de lui parler. Certes l'eau sort, mais Hachem punit Moché pour ne pas avoir respecté l'ordre de parler.
Hachem lui dit : "Parce que vous (Moché et Aharon) n'avez pas eu confiance en Moi pour Me sanctifier aux yeux des enfants d'Israël, c'est pourquoi vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans la terre que Je leur donne" ('Houkat 8,12).

=> C'est étonnant : à priori Moché a certes désobéi et n'a pas respecté l'ordre de parler, mais où y a-t-il eu un manque de confiance en Hachem? Quel est le lien entre la confiance et la sanctification du Nom Divin ?
Quelle était exactement la faute? Et pourquoi Moché n'a-t-il pas parlé au rocher et l'a-t-il frappé?

Pour expliquer tout cela, rapportons un midrach qui dit qu'Hachem a spécifié un certain rocher devant lequel il devait parler. Ce devait être ce rocher et non un autre.
De plus, toute la raison pour laquelle Hachem réalise des miracles, c'est pour que l'on reconnaisse Sa Grandeur et Sa Toute-Puissance de sorte que Son Nom soit sanctifié.
Le midrach ajoute que les juifs ont commencé à dire : "Moché connaît le secret de ce rocher-là. S'il souhaite nous montrer un vrai miracle, qu'il sorte de l'eau de cet autre rocher!"
Moché se trouva alors dans un véritable dilemme. S'il suit le peuple et qu'il parle à un autre rocher qui sortira de l'eau, certes cela conviendrait au peuple et le miracle sera accepté par tous. Le Nom Divin pourra donc être sanctifié. Seulement, d'un autre côté, par cela il contreviendrait à la Parole Divine qui lui a spécifié un certain rocher explicitement.
Et s'il parle au rocher désigné par Hachem, il respecterait ainsi l'ordre reçu, mais il en ressortirait une certaine profanation du Grand Nom, car le miracle ne sera pas accepté.
=> Moché se trouvait donc dans un doute énorme. Il ne savait pas vraiment quoi faire, quel chemin choisir. Il voulait bien-sûr obéir à l'Ordre d'Hachem. Mais il craignait que la glorification du Nom Divin, qui est l'objectif de tout miracle, ne soit pas obtenu. Le peuple risquait de dire qu'il n'y a là aucun miracle et que Moché connaissait simplement le secret de ce rocher.
Ainsi, Moché cherchait éperdument à trouver une solution pour que le Nom d'Hachem soit malgré tout sanctifié.
[de plus selon le midrach, il y avait un miracle et chaque Bné Israël avait une vision identique en étant au 1er rang du rocher. Moché le savait et son choix avait donc un impact important sur chaque juif!]

Et finalement, la volonté de Moché de révéler le miracle et de grandir le Nom du Créateur prit le dessus. Il se mit à parler au rocher désigné par le peuple, estimant qu'en s'écartant légèrement de l'ordre d'Hachem, cela révélerait encore plus Sa Grandeur, en faisant taire les fausses rumeurs du peuple.
De ce fait, Moché s'approcha du rocher choisi par le peuple et commença par lui parler. Mais alors, l'eau ne sortit pas, car finalement ce n'était pas le bon rocher. Voyant que sa parole n'aboutissait pas, il en vint à frapper le rocher à 2 reprises et finalement, malgré tout, l'eau finit par sortir.
Mais d'après tout cela, Moché avait de pures intentions. Il ne souhaitait que sanctifier le Nom Divin. Ce qu'il craignait le plus, c'est que le peuple ne reconnaisse pas le miracle.
=> De ce fait, pourquoi fut-il puni? Où était l'erreur? Fallait-il qu'il s'adresse au ''bon'' rocher au prix de sacrifier la valeur du miracle et ses conséquences?

La solution à ce problème se trouve dans un midrach qui dit que quand l'eau sortit du rocher que Moché a frappé, alors tous les rochers du désert se fendirent et sortirent de l'eau. Il est même rapporté que les petites pierres aussi donnèrent de l'eau.
Il ressort de cela que malgré toute sa bonne volonté, le calcul de Moché était erroné. Car même si Moché avait suivi scrupuleusement l'ordre Divin et qu'il avait parlé au ''bon'' rocher, alors là aussi le Nom Divin aurait été sanctifié comme il le fallait. Car tout le peuple aurait constaté que tous les rochers sortirent de l'eau, et parmi eux, le rocher qu'ils souhaitaient aussi en aurait fait parti.
Dès lors, même en suivant l'ordre reçu, le Nom Divin aurait été sanctifié, et le calcul de Moché contenait donc une erreur. Car, en ''désobéissant'', même s'il cherchait à bien faire, malgré tout cela a entraîné encore moins de Gloire pour Hachem, puisque le miracle a été finalement diminué dans le sens où Moché fut contraint de frapper le rocher, et ce à 2 reprises.
Alors que s'il avait suivi l'ordre, l'eau serait sorti par sa simple parole, et même de tous les rochers du désert!

Mais on peut néanmoins s'interroger. Moché voulait bien faire, et comment pouvait-il à l'avance savoir que tous les rochers allaient sortir de l'eau et que le miracle finirait par être reconnu.
Au stade où Moché se trouvait, dans le présent, Moché ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer, comment comprendre qu'il fut puni pour ne pas avoir considéré un élément du futur qu'il ignorait à l'avance?
=> C'est précisément pour cette raison que dans la réprimande qu'Hachem lui fit, Il lui reprocha le manque de confiance, et pas d'avoir désobéi. Car puisqu'il reçut un Ordre explicite d'Hachem, il aurait dû croire et avoir confiance, que d'une mitsva et du respect d'un Commandement Divin, rien de mal ne peut sortir.
Et même au contraire, il ne peut en sortir qu'une sanctification du Nom Divin.
Et puisque Moché ne désirait que sanctifier le Saint Nom, il aurait dû reconnaître qu'aucune profanation ne pourrait sortir du respect d'une mitsva. Cela est absolument impossible
C'est plutôt en déviant de l'ordre reçu, même avec de bonnes intentions, que l'on diminue Sa Gloire. C'est cela la confiance qui lui manquait. Il devait avoir confiance que, même si la logique prouvait le contraire, malgré tout la réalité est qu'en respectant l'ordre d'Hachem il y aura forcément une sanctification du Nom.
C'est pourquoi, Hachem lui dit : "Vous n'avez pas eu confiance en Moi pour Me sanctifier" = C'est à dire que même si toute son intention n'était que de ''Me sanctifier'', l'erreur était de ne pas avoir assez ''eu confiance'' que d'un Ordre d'Hachem sortira forcément une sanctification du Nom Divin.

Et même si toutes les considérations logiques allaient dans le sens contraire, prônant que c'est en s'écartant un peu de l'ordre que l'on glorifiera encore plus le Nom d'Hachem, malgré tout la confiance commence là où la logique s'arrête.
Et Moché aurait dû s'armer de cette confiance simple que rien de mal ne peut sortir d'une mitsva. Bien plus, l'essentiel de la sanctification du Nom d'Hachem ne peut venir que de par l'accomplissement des mitsvot, et de rien d'autre.
Il en ressort que l'homme ne doit pas s'écarter des moindres détails dans la pratique des mitsvot, et ce, peu importe le calcul que l'on
peut avoir. Car c'est le seul chemin pour réussir.
Mais pour y arriver, il faut renforcer sa foi et sa confiance dans ce grand principe qu'aucun mal ne peut venir de l'accomplissement des Mitsvot.
[Basé sur le Madrégat Haadam]

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=> évidemment qu'il nous est inconcevable de penser juger les actions de Moché, qui sont très au-delà de notre perception, mais nous apprenons de là l'importance de se renforcer dans l'idée qu'en réalisant la volonté d'Hachem nous ne perdons jamais, au contraire.
Nous devons accomplir les mitsvot avec beaucoup de joie et de fierté, car elles ne font qu'apporter énormément de positivités!

"Aharon sera rassemblé à ses peuples" ('Houkat 20,24)

-> Le Alcheikh haKadoch dit qu'il convient de remarquer la signification de l’expression : "être rassemblé à ses peuples".
De quels peuples s’agit-il?

C’est indiscutablement ce que dit le Zohar à propos de Rabbi Its'hak.
Quand le temps est venu de quitter ce monde, nos Sages ont enseigné qu’il se produit un éveil en haut et que tous les proches de la personne, sa famille et son entourage, viennent l’accueillir.
Quand quelqu’un n’a pas de faute susceptible de le retarder pour arriver là où il doit aller, il les suit immédiatement, et ils se réjouissent avec lui devant D.

C’est à ce propos qu’il est dit "être rassemblé à ses peuples" = on est rassemblé à ceux qui viennent vous accueillir, et qui s’appellent vos "peuples", à cause de la relation de proximité qu’ils ont avec vous.

"Notre âme est excédée de ce pain léger" ('Houkat 21,5)

Comment comprendre ces paroles négatives dites par les Bné Israël sur la manne? Surtout qu'ils se sont exprimés ainsi après 40 ans [dans le désert nourris de cette façon sublime].

En fait, la manne était une nourriture hautement spirituelle. Elle convenait parfaitement à des personnes très élevées comme la génération de la sortie d'Egypte (dor déa), qui ont reçu la Torah, et qui étaient tous des prophètes.
Mais à présent, nous sommes face à la nouvelle génération, moins élevée, qui est destinée à entrer en Terre Sainte et se confronter avec la matérialité et la nature. Cette génération ne se sentait pas au niveau de consommer cette manne. C'est pourquoi, ils la critiquèrent.
[selon Abarbanel, ils disaient que la manne est un aliment spirituel qui convient à la vie spirituelle dans le désert, mais elle ne pourra assumer leurs besoins pour les durs travaux agricoles qu'ils devront dorénavant accomplir une fois en Israël.]

Mais malgré tout, Hachem leur donna à eux aussi cette manne. Car, s'ils avaient su accepter leur situation avec joie, sans se plaindre, alors la difficulté aurait été dépassée.
Parfois, face à une épreuve, l'homme se plaint, pensant ne pas pouvoir la surmonter. Mais, c'est en acceptant malgré tout la décision Divine avec joie, que la dureté s’adoucit, et alors on trouve en soi les forces de la surmonter.
['Hidouché haRim]

[on apprend une leçon fondamentale : lorsque nous traversons des moments difficiles, nous devons accepter avec joie et sans se plaindre (certes je ne comprends pas mais cela vient d'Hachem pour mon bien ultime!).
Grâce à une telle attitude (bita'hon), qui va à l'encontre de la naturalité, nous avons le mérite qui donne la possibilité à Hachem de nous adoucir notre vie et nous combler de bénédictions.
Ainsi, une difficulté devient une source énorme de bienfaits lorsque nous surmontons notre instinct et que nous proclamons que c'est notre papa Hachem qui est aux manœuvres derrière.]

"Le Cananéen, roi de Arad, habitant du Sud, entendit qu'Israël était venu par le chemin des explorateurs (déré'h aatarim), et il fit la guerre contre Israël" ('Houkat 21,1)

-> Rachi commente :
Il entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu ..., comme indiqué dans la guémara (Roch hachana 3a). Et Amalek a toujours été la cravache servant à punir Israël, prête à sévir à tout moment.
[...]
L'assaillant était bien Amalek, mais il voulait empêcher le peuple juif de le désigner par son véritable nom dans leurs prières adressées à D. pour solliciter Son aide.
Ainsi, pour les tromper, Amalek a ordonné à ses troupes de parler la langue cananéenne tout en gardant leurs habits traditionnels.
Désemparés à la vue d'un ennemi habillé comme Amalek mais parlant la langue de Canaan, les juifs ont simplement imploré D. de les soutenir contre "ce peuple" (v.21,2), et ils l'ont vaincu.

-> On a vu, selon Rachi, que Amalek est comme rodant en permanence autour du peuple juif attendant que ce dernier faiblisse spirituellement pour avoir le droit de l'attaquer.
Cependant lors de notre épisode, la Torah ne nous indique pas qu'il y a eu une telle faiblesse.
=> Pourquoi Amalek nous a-t-il attaqué?

Rachi explique le peuple juif était en train de marcher sur le chemin "emprunté par les explorateurs".
Rav 'Haim Yaakov Goldvicht (Achoufat maara'hot) enseigne que d'après nos Sages, celui qui se trouve à un endroit où se sont trouvés des réchaïm auparavant, sera influencé négativement par l’impact négatif qu'ils auront laissé dans ce lieu.
De sorte, quand les juifs ont emprunté le chemin des explorateurs, il est sûr qu’ils ont été touchés par leur impact négatif et ont été fragilisés spirituellement.
C'est ainsi que Amalek est venu les combattre, suite à cette affaiblissement.

"Voici la loi de la Torah que Hachem a ordonnée en ces termes : Parle aux Bné Israël et ils prendront pour toi une vache rousse (para adouma), parfaite, sans aucun défaut, et qui n'a pas encore porté un joug" ('Houkat 19,2)

-> Le rav Yaakov Kaminetsky explique que la mitsva de la vache rousse consistait à servir Hachem même sans en comprendre la raison : en effet, cette vache rousse avait la particularité de purifier celui qui était impur, et de rendre impur celui qui était pur.

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 397) dit à ce sujet : "Bien que j'ai écrit des explications pour toutes les mitsvot, en ce qui concerne la vache rousse je n'ose pas "ouvrir la bouche", car elle est très profonde et même le roi Chlomo dit à son sujet : "Je pensais la comprendre mais elle s'est tenue loin de moi" (Kohélét 7,23)."

-> Rachi sur Béchala'h (15,25) et Michpatim (24,3) écrit : "A Mara, Il leur a donné à étudier quelques-unes des sections de la Torah, celles concernant le Shabbath, la vache rousse, le respect des parents et les tribunaux".
=> Nous comprenons facilement que Hachem donna aux Bné Israël, avant qu'ils ne reçoivent la Torah, les mitsvot de Shabbath et du respect des parents, car Il voulait qu'ils se préparent à les accomplir, mais quel intérêt représentait la mitsva de la vache rousse qu'il était encore impossible de réaliser? En effet, pour cela, il fallait attendre de construire le sanctuaire (Michkan)".

Le rav Yaakov Kaminetsky répond : Hachem voulait qu'ils se préparent à recevoir la Torah en l'étudiant, c'est pourquoi il avait choisi précisément la mitsva de la vache rousse, d'où nous apprenons qu'il ne nous est pas demandé de réaliser les commandements de Hachem parce que nous les comprenons et qu'ils nous paraissent rationnels, mais au contraire, qu'il s'agit d'une ordonnance sans aucune logique, que nous accomplissons car tel est le décret de Hachem.
=> En ce sens, la para adouma est une réelle préparation à recevoir toutes les mitsvot de la Torah. Car elle dépasse notre intelligence et notre compréhension, et doit être accomplie parce qu'ainsi nous l'a ordonné notre Créateur.

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+ Le respect des lois irrationnelles, générateur de foi en D.

-> "Voici la loi de la Torah" (zot 'houkat haTorah)
Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1192) enseigne :
Afin de nous aider à Lui rester fidèles en dépit de tous les malheurs qui dépassent notre entendement, Hachem nous a ordonné de respecter des lois irrationnelles, ayant le statut de décret ne pouvant être remis en question.
En nous habituant à observer des mitsvot que nous ne comprenons pas, nous acquérons une foi absolue en D., résistante aux soubresauts des événements dramatiques de la vie.

Dans notre paracha ('Houkat), nous pouvons lire : "Voici (zot) la règle lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" ('Houkat 19,14) Rapprochons ce verset de celui qui ouvre cette paracha : "Ceci (zot) est un statut de la loi" ('Houkat 19,2).
Chacun d’entre nous doit savoir qu’il reçoit du Créateur les forces nécessaires pour surmonter toutes les difficultés rencontrées au cours de son existence, même les plus ardues où la mort fait intrusion dans sa tente, dans son territoire personnel.
Comment?

Par le biais de l’accomplissement des ‘houkim. En effet, celui qui s’habitue à se plier à ces lois irrationnelles sans poser de question, pour se plier à la volonté Divine, y puisera les forces de résistance à l’adversité, qu’il parviendra aussi à accepter sans remettre en doute sa foi en D.

Dans la paracha Béa'alotékha (10,35), il est écrit : "Or, lorsque l’arche partait, Moché disait : “Lève-Toi, D.! Afin que Tes ennemis soient dissipés et que Tes adversaires fuient de devant Ta face!ˮ"
Rachi commente : "Du fait que l’arche les devançait d’un chemin de 3 journées, Moché disait : “Fais halte, attends-nous et ne t’éloigne pas davantage”."
Il en ressort que l’arche précédait le camp des enfants d’Israël d’une distance de 3 jours, afin de leur indiquer le chemin.
Tentons de nous imaginer la marche de nos ancêtres dans le désert. Une colonne de nuée avançait devant eux pour leur aplanir la route, une colonne de feu en faisait de même durant la nuit pour les éclairer. De plus, ils recevaient une nourriture céleste, la manne, tandis qu’ils étaient accompagnés par un puits qui les désaltérait de ses eaux tout au long de leur traversée.

L’arche les devançait également pour leur indiquer le chemin, mais Moché l’appelait pour lui demander d’attendre les Bné Israël et ne pas s’éloigner plus qu’une distance de trois jours, afin qu’ils se sentent protégés dans sa proximité. S’il s’était éloigné davantage, ils n’auraient pas pu percevoir sa présence et se seraient sentis perdus.

Rappelons que l’arche, qui contenait les tables de la Loi, est le symbole de la Torah. En outre, tout juif détient une étincelle de l’âme de Moché. Chacun d’entre nous lance cet appel à Hachem : "Ne T’éloigne pas trop de moi, car j’ai besoin de Te sentir proche".
Hachem lui répond : "Je reste à Ma place, aussi, si tu as l’impression d’être perdu et loin de Moi, cela signifie que tu t’es éloigné."

Mais comment éprouver continuellement la proximité de Hachem?
En s’attachant à la Torah et aux mitsvot, y compris celles dépassant notre entendement.
Celui qui observe inconditionnellement l’ensemble des mitsvot sans exception méritera de ressentir une proximité continuelle d'Hachem, même lorsqu’il est confronté à des tragédies comme la mort d’un proche. Car, l’homme accoutumé à accomplir la parole Divine sans la moindre contestation ne perdra pas sa sérénité suite à la disparition soudaine et incompréhensible d’un être cher, du fait qu’il perçoit continuellement l’amour et la proximité d'Hachem.

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-> On peut prolonger cela avec les paroles de rabbi Aharon Zakaï (Torat haParacha) :
L’homme doit placer devant ses yeux le fait que l’essentiel de son service est d’être un "serviteur" du Créateur, un serviteur qui n’a rien d’autre au monde que les ordres de son Maître, et qui ne fait pas de calculs compliqués, même si ce sont des calculs pour l’honneur du Ciel, car s’il en faisait il ne serait déjà plus un esclave, mais un homme libre qui se conduit selon son bon vouloir.
C’est pourquoi dans toutes les mitsvot dont nous connaissons la raison, il se peut que même en les accomplissant dans tous leurs détails, nous ne soyons pourtant pas totalement disposés à accepter Sa souveraineté, car il se peut que nous accomplissions seulement ce que notre logique approuve.
Mais dans cette mitsva dont la raison n’a pas été révélée, et dont Hachem a dit : "J’ai édicté une loi, J’ai décrété un décret, tu n’as pas le droit de transgresser Mes décrets" (Bamidbar rabba 19,2), notre véritable service témoigne si nous sommes les esclaves du Créateur, qui accomplissons toutes les mitsvot, ou bien des serviteurs qui ne sont intéressés que par l’accomplissement de notre propre volonté.
C’est pourquoi le Satan et les nations du monde essaient de nous faire trébucher justement par cette mitsva, qui n’a pas de raison, et d’ébranler par là tout notre travail spirituel en nous faisant découvrir que nous ne servons pas Hachem mais uniquement nous-mêmes.
C’est pourquoi nous devons leur répondre : "C’est une loi et un décret devant Hachem, nous n’avons pas le droit d’en discuter, nous devons accomplir Sa volonté, même quand elle est au-delà de notre compréhension".
Il en va de même pour toutes les mitsvot : que nous en comprenions la raison ou pas, nous devons uniquement accomplir Sa volonté.

"On prendra pour celui qui est impur, des cendres de la combustion de [l’animal de] purification, et l’on mettra dessus de l’eau [prise à une source] vive, dans un récipient" (‘Houkat 19,17)

-> La Torah caractérise le processus de purification par la vache rousse de : 'hok (un statut), signifiant qu'il n'est pas compréhensible par l'homme.
Même le roi Salomon, le plus sage de tous les hommes a dit : "Je voudrais me rendre maître de la sagesse. Mais elle s'est tenue loin de moi." (Kohélét 7,23).
Nos Sages (midrach rabba 19:3,6) expliquent qu'avec sa sagesse, il pensa pouvoir comprendre la raison de la vache rousse, mais il n'y ai pas parvenu. Moché est le seul auquel D. l'a expliqué.

La guémara (Roch Hachana 21b) explique le verset : "Kohélet s'appliqua à trouver des dictons de prix, des choses écrites avec droiture, des paroles de vérité" (Kohélét 12,10) comme signifiant que le roi Salomon (Kohélét) voulait être l'égal de Moché en sagesse.
Il est écrit cependant : "Il n'a plus paru, en Israël, un prophète tel que Moché" (Dévarim 34,10).

=> Quelle était l'idée du roi Salomon en pensant atteindre le niveau de compréhension de Moché, en ce qui concerne la vache rousse?

Les 1eres lettres des mots de notre verset : "latamé méafar serfat a'hatat" (לַטָּמֵא, מֵעֲפַר, שְׂרֵפַת הַחַטָּאת) permettent de former le nom : Shlomo (שלמה).
Comme il a trouvé une allusion à son nom dans le passage discutant de la vache rousse, il a présumé qu'avec du zèle et une étude assidue, il pouvait en comprendre le sens et la signification.
Cependant, ces lettres permettent de former aussi le nom : למשה, à Moché, renvoyant au fait que la signification de la vache rousse n'a été révélée qu'à Moché et personne d'autre.

Durant toute l'histoire du peuple juif, les cendres de 9 vaches rousses ont été préparées, et la 10e le sera lorsque le Machia'h sera là (Yalkout Réouvéni et Para 3,5)
Lorsque D. a donné à Moché le statut de la vache rousse, il lui a dit : "Ils prendront pour toi une vache rousse entière" (vayi'hou élé'ha para adouma), que nos Sages expliquent comme signifiant : "cela te sera toujours crédité à toi (Moché) car dans les cendres de toutes les cendres futures, on devra y mélanger des cendres de la 1ere que tu (Moché) as préparé."

On a vu que les 1eres lettres de notre verset : "Pour purifier l'impur, [on prendra] des cendres provenant de la combustion du purificatoire", permettent de former : léMoché (למשה), ce qui renvoie au fait que durant toutes les générations, on devra mélanger les cendres de la vache rousse avec celle de Moché.

C'est à ce propos que les allégoristes disaient : "Venez à 'Hechbon! Cité de Si'hon, qu'elle soit reconstruite et établie" ('Houkat 21,27)

-> Rav Chmouël ben Na'hmani enseigne au nom de rabbi Yo'hanan :
Que signifie le verset : "C'est à ce propos que les allégoristes (mochlim) disaient" = les mochlim (traduit ici par : allégoristes), ce sont ceux qui dominent (mochlim) leur mauvais penchant.
"Venez à 'Hechbon!" = venez établir le compte ('hechbon) du monde : comparez ce que vous coûte une mitsva par rapport à sa récompense, et les bénéfices d'une faute par rapport à sa punition.
"qu'elle soit reconstruite et établie" = si tu agis ainsi, tu te construiras dans ce monde-ci et tu t'établiras dans le monde futur.
[guémara Baba Batra 78b]

-> Considère la perte [occasionnée par l’accomplissement] d’une mitsva en regard de la rétribution [accordée pour son observance] et le gain occasionné par une faute en regard de la perte [qu’elle te vaut].
Considère 3 choses et tu n’en viendras pas à fauter : sache ce qui est au-dessus de toi : un œil qui voit, une oreille qui entend, et que tous tes actes sont consignés dans un Livre.
[rabbi Yéhouda haNassi - Pirké Avot 2,1]

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-> L'une des stratégies employées par le yétser ara consiste à laisser l'homme accomplir une mitsva d'importance relative, en vue de lui faire commettre une faute nettement plus grave.

Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) affirme que cela ressemble à la façon d'agir d'un chasseur qui place de la nourriture dans des pièges pour attirer ses proies.
Les intentions de cet homme sont sans équivoque : son souci n'est nullement de nourrir les bêtes, mais de les attraper en leur offrant quelques menus bouts de pain.
Ainsi en est-il du yétser ara : il laisse parfois à l'homme la liberté d'accomplir une mitsva, dans l'intention de le capturer ensuite dans ses filets.
... le yétser ara laisse parfois un homme accomplir une certaine mitsva, dans le seul but de l'entraîner ensuite à commettre de nombreuses fautes. Si bien qu'en fin de compte, c'est le gagnant.

[à l'image d'une souris toute content d'avoir sur le moment un magnifique morceau de fromage, se pensant trop forte et intelligente, mais au final c'est cela sa déchéance, sa mort.]

Chacun devra toujours être sur ses gardes, sous peine de tomber dans les filets du yétser ara, qui ne cherche qu'à perdre l'homme ici-bas et dans l'au-delà.

-> Le Saba de Kelm a dit à son fils :
"Vois-tu ces enfants qui jouent? Sache que dans la vie, tous les hommes jouent de la même manière!
La seule différence tient dans leur jeux : lorsqu'un enfant devient adulte, il se choisit d'autres amusements. Mais au demeurant, le yétser ara qui anime ces jeunes enfants est celui que l'on retrouve chez les grandes personnes. Tant qu'un homme ne fait pas l'effort de déraciner ses désirs et ses tentations, il reste un enfant!"

L'unique conseil nous permettant d'échapper aux griffes du yétser ara est celui que nous donnent ici nos Sages : "Etablir le compte du monde : comparer ce que vous coûte une mitsva par rapport à sa récompense, et les bénéfices d'une faute par rapport à sa punition".
En nous y conformant, nous pouvons avoir l'assurance que s'accomplira également la fin de cette sentence : "Si tu agis ainsi, tu te construiras dans ce monde-ci et tu t'établiras dans le monde futur".

[à l'image des enfants, le yétser ara nous donnent un petit joujou, un petit plaisir, afin que nous nous occupions, et faisons abstraction de l'essentiel du pourquoi nous sommes dans ce monde! Nous passons alors à côté de notre vie, puisque ne prenant pas nos responsabilités de rester fidèles à la volonté de papa Hachem!!]

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-> Le Lé'ka'h Tov, se basant sur le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam), commente :
Le yétser ara (mauvais penchant) tente souvent de nous séduire avec ce genre d'arguments : "A quoi bon tenir compte du monde futur? Occupe-toi de l'instant présent, et ne te soucie pas d'un avenir inconnu!"

[il y a le temps! Profites à fond maintenant, et ensuite tu te consacrera à fond à ton olam aba!]

Mais la guémara ci-dessus nous propose une réponse à lui opposer : "Si tu méprises le monde futur de la sorte, c'est parce que à tes yeux, il s'agit d'une vie qui durera tout au plus quelques siècles.
Mais cela est totalement faux : le monde de l'éternité est sans limites! [il est réellement éternel, soit sans limite de durée, existant pour toujours!!]
Ainsi, comment troquerais-je donc un monde éphémère contre une existence qui n'a pas de fin?"

Tel est précisément le calcul dont parlent nos Sages :
"Compare ce que vous coûte une mitsva" = l'effort, le coût pour la faire est limité, "par rapport à sa récompense" = qui est quant à elle éternelle, ce qui nous invite à réfléchir au sens de "l'éternité".
- De même : "les bénéfices d'une faute par rapport à sa punition" = laquelle est également éternelle.
[si je faute, j'aurai à en payer un grand prix pour toujours (sauf téchouva), et à l'inverse pour une mitsva, j'en recevrai une grande récompense pour toujours, pendant une durée sans fin!]

La guémara ajoute : "Si tu agis ainsi, tu te construiras dans ce monde-ci et tu t'établiras dans le monde futur" = si tu gardes à l'esprit la signification de l'éternité, tu bâtiras ici-bas un monde de mitsvot, et automatiquement, "tu t'établiras dans le monde futur".

[le yétser ara nous fait passer ce monde-ci pour quasi éternel (il y a le temps!), au point qu’inconsciemment nous pensons que la mort c'est pour les autres, que nous faisons partie d'une minorité de quasi immortels.
Le 'Hafets 'Haïm s'interrogeait d'ailleurs sur comment les gens peuvent consacrer autant d'énergie pour un monde qui dure très peu de temps, et si peu en comparaison pour un monde qui n'a pas de limite de durée, qui est éternel. Cela devrait être l'inverse!

Notre travail est de ne pas se faire avoir, d'avoir conscience de la vérité : lorsque nous n'agissons pas en accord avec la Torah, nous aurons sans fin à payer pour cela (sauf téchouva). Les comptes sont vites fait car payer pour cela, année après année, pour toujours, pour un simple acte, on ne peut pas être plus perdant que cela. Le problème comme on l'a vu c'est qu'on n'a pas conscience de ce qu'implique des conséquences pour l'éternité!

De même pour une bonne action, qui implique que pour un petit effort, sacrifice, prix à payer initial, on aura de Hachem chaque jour, sans durée de fin, une sublime récompense. Quel investissement est plus rentable que cela?

Un juif doit avoir un regard qui va au-delà de la petitesse de ce monde, et qui doit prendre en considération l'éternité qu'il se construit, et dans laquelle il va évoluer pas pour 1 milliards d'années, mais pour toujours!]

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-> Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou) enseigne :
"Car 'Hechbon était devenue la ville de Si'hon, roi des Amoréens, celui-ci ayant fait la guerre au précédent roi de Moav, et lui ayant pris tout son territoire jusqu'à l'Arnon. C'est à ce propos que les allégoristes disaient" ('Houkat 21,26-27).

Selon la guémara (Guittin 38), ce verset nous apprend que "les territoires de Amon et de Moav ont été purifiés par Si'hon".
En clair, cela signifie qu'il avait été défendu au peuple juif de combattre les nations d'Amon et de Moav, comme il est écrit : "Ne moleste pas Moav et n'engage pas de combat avec lui ... Je ne te permets aucune conquête sur le le sol des enfants d'Amon" (Dévarim 2,19 et 19).
Cependant, après que la ville moabite de 'Hechbon fut conquise par Si'hon, le roi amoréen, celle-ci a été ainsi "purifiée" de l'interdiction d'engager des combats contre elle.
Ce qui permit par la suite aux Bné Israël de la conquérir, puisqu'elle n'appartenait désormais plus au peuple de Moav.

A n'en pas douter, lorsque Si'hon prit le contrôle de 'Hechbon et de tout le territoire moabite, ses victoires lui procurèrent une immense satisfaction, attribuant sa réussite à son génie militaire.

Ce qu'il ignorait, c'est que son triomphe avait été guidé depuis le Ciel pour donner la possibilité à Israël de s'emparer de 'Hechbon.
Tel est le sens littéral de notre verset : "C'est à ce propos que les allégoristes disaient ..." = lorsque 'Hechbon est devenue la "cité de Si'hon", elle a pour ainsi dire ouvert ses portes devant les juifs ...

Selon nos Sages, ceux qui dominent leur yétser ara s'adressent aux gens du peuple et leur disent : "Pourquoi poursuivez-vous fiévreusement les plaisirs de ce bas monde? Réfléchissez donc au sort de la ville de 'Hechbon : si Si'hon avait sur qu'il ne profiterait pas de ses victoires, mais qu'elles permettraient simplement à Israël de lui reprendre tous les territoires conquis, il n'aurait certainement pas mené ces guerres! Ainsi devons-nous nous-mêmes considérer toutes nos ambitions terrestres, qui ne sont que vanités!"

Lorsqu'on établit ce "compte du monde" qui nous invite à envisager la finalité des choses, on saura mesurer avec lucidité ce que nous coûte une mitsva par rapport à sa récompense, et les bénéfices d'une faute par rapport à sa punition.

-> Le Léka'h Tov ajoute :
Généralement, pour attirer les hommes dans ses filets, le yétser ara génère en eux du plaisir et de la satisfaction lorsqu'ils commettent un méfait. De la sorte, le fauteur éprouve un sentiment de "victoire", se considérant comme supérieur à tous ceux qui n'évoluent pas dans le même monde que lui.
Mais la réalité est tout autre : chaque pas franchi dans la direction indiquée par le yétser ara conduit à la perdition. Loin d'être victorieux, celui qui emprunte cette voie court à sa perte.

Le fauteur s'apparente à cet égard au roi amoréen Si'hon, lors de la conquête de 'Hechbon.
Ce dernier était également convaincu que chaque bataille remportée contre Moav le rapprochait de la victoire ultime.
Mais avec le temps, il s'aperçut que tous ses succès militaires avaient finalement entraîné sa perte, puisqu'ils avaient simplement pour but de "purifier 'Hechbon" et d'en ouvrir les portes devant Israël. Ses triomphes n'étaient donc en rien des "victoires" : ils annonçaient au contraire sa futur défaite.

C'est pourquoi les hommes dominant leur yétser ara nous invitent à calculer le "coût" d'une mitsva = ce que le yétser ara s'ingénie à nous présenter comme une perte ; par rapport à sa récompense.
Et inversement, nous devons estimer les "bénéfices" d'une faute = ces prétendues avantages que le yétser ara fait miroiter dans le cœur des contrevenants, par rapport à sa punition.

[en écoutant notre yétser ara, nous nous réjouissons aujourd'hui de ce sur quoi nous pleurons pour l'éternité.
A l'inverse, en faisant les comptes, nous nous permettons une souffrance, renonciation passagère, pour une joie éternelle, sans fin dans le temps, pour toujours!!!]

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-> "Lorsqu'un homme commet une faute, le yétser ara s'efforce d'insuffler dans son cœur un sentiment de satisfaction à l'égard de ce qu'il a réalisé. De la sorte, l'individu sera stimulé dans sa démarche et s'empressera de la réitérer"
[Zohar - rapporté dans le Torat Its'hak (du rav Its'hak Waldesein)]

[ainsi, si nous ne faisons pas les comptes ('hechbon) de façon neutre, sans sentiment, nous risquons de nous faire manipuler par notre yétser ara.]

Par exemple, on peut se focaliser sur les conséquences positives d'une mauvaise action, en se persuadant qu'en réalité c'est pas si mal ce qu'on a fait (légitimation). Cependant, en accomplissant une mitsva, cela aurait entraîné des effets positifs bien plus considérables.

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-> Par l'étude du moussar, la biographie de nos Sages, la fréquentation de nos Sages, ... nous pouvons stimuler nos profondes émotions, et mériter de grandir et d'atteindre la Vérité, si on l'a désire ardemment.

-> "Bien que les tsadikim se dévouent pour les mitsvot et s'adonnent entièrement à l'étude de la la Torah, ils n'ont pas le sentiment de s'épuiser à la tâche.
Au contraire, ils se perçoivent comme un homme qui accumulerait des gains ou qui se divertirait, tant leur passion est grande pour la Torah."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Balak 23,21]

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-> "L'homme n'éprouvera de joie qu'en procurant satisfaction à D., et il ne tirera plaisir que de Son service.
Il n'aspirera qu'à accomplir Sa volonté, et il ne se précipitera que pour remplir Ses missions ...
De même pour chacun de ses mouvements : il ne bougera le pied ni ne clignera les paupières que pour satisfaire la volonté de se son Maître."
[rabbénou Bé'hayé - Avodat haElokim - chap.5]

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-> "Venez à 'Hechbon!" = venez faisons l’examen (‘Hechbon) du monde, ce qu’il y a à perdre à une mitsva contre ce qu’il y a à y gagner, et ce qu’il y a à gagner à une faute contre ce qu’il y a à y perdre.

Le rabbi Israël Salanter explique ainsi ce passage :
Nos yeux voient qu’une personne en vole une autre qui est un tsadik, et il réussit dans ce méfait, alors que celui qui est volé dégringole de plus en plus.
Si nous jugeons l’affaire d’après ce que voient nos yeux, apparemment il y a une injustice dans la conduite du monde de Hachem.
Tout cela est uniquement parce que notre vie est courte.
Si nous étions comme D., sachant ce qui s’est passé dans toutes les années précédentes, nous n’aurions aucune difficulté.
C’est ce qui est dit : "Faisons l’examen du monde", c’est-à-dire l’examen général des événements du monde, et alors nous nous apercevrons qu’il n’y a aucune injustice ni aucun oubli.

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-> "Venez à 'Hechbon!"

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°775) écrit :
"Nous [les juifs] n’avons pas le droit de vivre de manière irresponsable, sans procéder à un examen de conscience. En effet, nous devons analyser tout ce qui nous arrive et comprendre pourquoi Hachem agit ainsi avec nous, afin de pouvoir orienter nos actes, les réparer et les ajuster.
Et même si D. nous envoie du mal et emploie la rigueur envers nous, il nous faudra examiner minutieusement nos actions pour comprendre pourquoi tel a été notre sort, et c’est par ce biais que nous mériterons de réparer nos actes.
On trouve également dans la guémara (Béra'hot 5a) que Rava a dit au nom de Rav ‘Hisda : "Si l’on se voit frappé par des malheurs, on examinera ses actes, comme il est dit ‘‘Examinons nos voies, scrutons-les et retournons à Hachem’’ ...

Il ne faut surtout pas dire, afin d’apaiser sa conscience, que les souffrances sont fréquentes dans le monde et qu’elles sont le fruit du hasard, car quiconque pense ainsi ne fera qu’attirer sur lui encore plus de malheurs, jusqu’à qu’il s’éveille et procède à un examen de conscience.
[Hachem nous fait passer un message sur des choses extérieures à nous, puis sur nous de façon légère, puis Il en augmente l'intensité jusqu'à ce que nous saisissons son appel à faire téchouva. Ainsi, en faisons régulièrement les comptes ('hechbon) de ce qui se passe, nous pouvons alors saisir au plus vite ce que nous devons améliorer, et nous nous épargnons bien des soucis!]

C’est pour cela qu'une paracha est appelée "A’harei Mot".
En effet, après un décret aussi lourd que celui de la mort des fils d’Aharon, chacun doit examiner ses actes, les analyser et essayer de comprendre pourquoi D. a agi ainsi.
Chacun de nous doit dire "C’est à cause de moi que ce malheur a eu lieu".
Ainsi, nous réparerons nos actes et cesserons d’agir de façon répréhensible. C’est le sens de l’expression "A’harei Mot" : après (a’har) avoir assisté à un mauvais décret, ou tout simplement après (a’har) une mort, il y a lieu d’examiner nos actions.
[selon nos Sages tout malheur qui se passe dans le monde, est un moyen pour Hachem de nous inciter à nous améliorer, à retourner vers Lui].
[...]
Le but des souffrances est de nous ramener vers le bon chemin : lorsqu’une personne se repent et améliore ses actes, les malheurs ne la touchent plus, car il n’y a pas de souffrances sans faute, et pas de mort sans péché. Heureux est celui qui sait profiter de ces moments importants pour examiner ses actes dès que des souffrances le touchent. C’est ainsi qu’il mérite d’acquérir son monde à venir en un instant, car en réfléchissant sur les raisons qui ont provoqué une telle situation, il se repent et se rapproche beaucoup de D. et de Sa Torah ...

Mais si la personne en question n’accorde aucune attention à ce qui lui arrive et continue à suivre sa voie aveuglément, elle perdra le cadeau que Hachem lui a fait en lui envoyant des malheurs afin de l’éveiller de sa torpeur. Elle pourra alors perdre son monde à venir en un instant. Ainsi, nous pouvons exploiter les souffrances qui viennent à nous comme un tremplin pour évoluer spirituellement, mais à condition d’analyser ce qui nous arrive.
[...]
C’est uniquement en analysant tout ce qui nous arrive dans la vie quotidienne que nous mériterons de connaître Hachem, de nous rapprocher de Lui, de nous repentir et de Le remercier pour toutes les bontés qu’Il nous accorde."