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"Moché sortit tous les bâtons de devant Hachem et les exposa devant les Bné Israël : ils les regardèrent, et reprirent chaque homme son bâton" (Kora'h 17,24)

-> On peut avoir tendance à penser que l'herbe semble plus verte chez autrui, et on peut alors en venir à souffrir, à se refuser d'être heureux en appréciant ce que l'on a déjà.
Le Rachach enseigne que si chacun posait sur une place publique un sac empli de toutes ses richesses, ses misères et ses épreuves, et qu’il avait ensuite la possibilité de choisir le sac qu’il voudrait, alors chacun reprendrait finalement le sac qu’il venait de poser.

Selon le rabbi Bounim de Pschisha, on retrouve cette idée dans le verset ci-dessus, où finalement chacun repris son bâton personnel, et réalisa pleinement que son lot dans la vie est ce qu'il y a de meilleur pour lui.

"N'affligez pas la veuve et l'orphelin ; Si tu les affligeais et qu’ils crient vers Moi, assurément J’entendrai leur plainte. Mon courroux s’enflammera et Je vous tuerai par le glaive, vos femmes seront veuves et vos enfants orphelins" (Michpatim 22,21-23)

-> Rachi commente : Il en va de même de tout homme qu’il ne faut pas faire souffrir, mais la Torah a utilisé des exemples courants (veuve, orphelin) car étant faibles et fragiles, il est habituel qu’on les vexe ou qu’on les fasse souffrir.

-> De fait, dans le doute, nous devons soupçonner chaque individu de rentrer dans la catégorie de la veuve et de l'orphelin. En effet, qui peut connaître les sentiments d'autrui, ses épreuves, ses handicaps,...
C'est pourquoi s'applique également à ce sujet le principe général de : "safék déOraïta la 'houmra" (dans un doute qui concerne une loi de la Torah, on se comporte avec rigueur).

-> La Mékhilta explique sur "si tu les affligeais" (im ané taané) : qu’il s’agisse d’une grande souffrance ou même d’une petite souffrance (dans tous les cas, cela est interdit).
[le "ça va, c'est vraiment rien ce que je lui fais/dis!" : n'est pas une excuse valable!]

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-> Pourquoi le verset débute au singulier : "Si tu les affligeais" et se termine par une malédiction au pluriel "Je vous tuerai".

Le Ibn Ezra répond : celui qui verrait un homme affliger un orphelin ou une veuve et ne leur viendrait pas en aide, lui aussi serait considéré comme leur oppresseur ...
Si un seul les opprime et que personne ne leur vient en aide, le châtiment les concerne tous.
Car celui qui est en mesure de protester contre l’oppresseur et ne le fait pas, ou de venir en aide aux victimes et ne le fait pas, lui aussi sera inclus dans le même sort amer, comme s’il les avait lui-même oppressés.
Car le Hachem est particulièrement sévère en ce qui concerne la souffrance occasionnée à une veuve et à un orphelin.

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-> "Si tu le feras souffrir (l'orphelin)... J'enflammerai Ma Colère et Je vous tuerai par l'épée"

=> Ce verset débute par un singulier : "Si tu le feras souffrir", et se poursuit par un pluriel : "Je vous tuerai". Comment l'expliquer?

En fait, quand un homme fait souffrir l'opprimé, tous ceux qui le voient faire doivent l'en empêcher et s'insurger.
Mais, si on le voit passivement, sans réagir et en le laissant faire, alors non seulement Hachem punira le méchant, mais aussi Il déversera Sa Colère sur tous ceux qui n'ont pas empêché.
"Si tu le feras souffrir" = si un homme unique le fera souffrir, alors "J'enflammerai Ma Colère et Je vous tuerai par l'épée" = à savoir vous tous, qui avez vu et n'avez pas empêché.
[rav Moché Sternbuch - Taam véDaat]

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-> Le rav Shach a vu son maître le rabbi Isser Zalman Melzer qui montait à son appartement, puis il est immédiatement redescendu.
Par la suite, rabbi Isser Zalman Melzer est monté à nouveau, et il en est redescendu à peine arrivé en haut.
Le rav Shach lui a demandé ce qui se passait.
Rabbi Isser Zalman lui a répondu : "Il y a une orpheline qui nettoie ma maison, et en ce moment elle chante à elle-même. Si je rente chez moi maintenant alors elle va devoir s'arrêter de chanter, et la Torah dit : "N'affligez pas ... l'orphelin".

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-> Le Gaon de Vilna ("Si tu l’affliges [l'orphelin]" - v.22,22) commente :
Littéralement, ce verset dit : "Si tu le fais souffrir, seulement qu'il crie Je l'entendrai"
=> Comment comprendre cela?

En fait, il peut arriver qu'un homme qui voit un orphelin dans sa peine, souhaite le pousser à prier et à implorer Hachem pour qu'Il le prenne en pitié et lui accorde Ses Bienfaits.
Mais même quelqu'un qui ferait souffrir un orphelin avec l'unique intention de le pousser à implorer Hachem, même s'il a cette bonne intention, Hachem écoutera le cri de l'orphelin et punira cet homme qui l'aura fait souffrir.

Même "si tu le fais souffrir seulement pour qu'il crie", avec cette unique bonne intention qu'il implore Hachem et obtienne Son Secours, malgré tout "Je l'entendrai" et enverrai des lourdes sanctions à cette personne qui l'aura fait souffrir, comme le dit la suite du verset : "J'enflammerai Ma Colère".
Aucune raison n'est valable pour faire souffrir un malheureux.

[on peut arriver à se mentir à soi-même pour justifier le fait de faire du mal à autrui, même un peu, même pour son bien futur, ... mais Hachem nous avertit qu'aucune justification n'est acceptable!]

-> Le rav ‘Haïm Chmoulévitch explique :
"Celui qui met sa main dans le feu, fût-il contraint de le faire par un véritable cas de force majeur, ne pourra se soustraire aux conséquences de son acte en arguant qu’il y était forcé.
Il subira la même brûlure, même s’il avait une intention Léchem Chamaïm (pour Hachem).
Il en est de même à ce sujet : la souffrance d’un juif est un feu, et même si celui qui la provoque y est forcé, même s’il le fait Léchem Chamaïm, il manipule alors un feu dévorant."

-> L’exemple de Pénina (l’autre femme de Elkana, le père du prophète Chmouël) qui faisait de la peine à ‘Hanna en lui rappelant qu’elle n’avait pas mérité d’enfant le prouve.
La Guémara (Baba Batra 16a) enseigne qu’elle agissait de la sorte avec une intention pure afin que ‘Hanna prie de tout son cœur et qu’elle soit exaucée.
Malgré tout, elle fut quand même punie, comme il est dit : "Jusqu'à ce que la femme stérile enfante et que celle qui était rassasiée de fils s'afflige" (Chmouël I 2,5), car tous ses fils moururent de son vivant.

"Nous ferons et nous comprendrons" (Nassé véNichma - Michpatim 24,7)

-> Certains commentateurs voient dans ce verset en allusion une ligne de conduite pour celui qui s'adonne à l'étude de la Torah.
Il est dit : "nous ferons et nous comprendrons", et non l'inverse afin d'évoquer que le moment venu d'étudier, un juif ne doit pas se perdre dans des préparations superflues. Il doit sans tarder se mettre à étudier.
C'est pourquoi la Torah donne la préséance à l'action (nous ferons), car seulement alors il pourra réfléchir avec raison (nous comprendrons).

A quoi cela ressemble-t-il?

A quelqu'un qui viendrait rénover sa maison en la dotant de tout le luxe "dernier cri".
Il prendra son temps afin d'agencer méticuleusement chaque détail avant d'entreprendre les travaux.
En revanche, lorsqu'un incendie se déclarera dans sa maison, il ne perdra pas une seconde pour prévoir dans quel ordre agir.
Mais on le verra courir sans relâche afin de sauver ce qui peut l'être de biens et à plus forte raison de vies humaines.
Il en va de même pour la manière d'aborder l'étude de la Torah.
Dès qu'arrive le moment où il doit étudier, un juif s'imaginera que les flammes du yétser ara menacent de le déloger de la maison d'étude et qu'il n'a d'autre choix que de se jeter dans le feu de la Torah sans plus attendre.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Les personnes pieuses des générations précédentes se préparaient pendant une heure avant de prier afin de pouvoir diriger leur cœur à leur Père au Ciel. [guémara Béra’hot 30b]

Le 'Hidouché haRim note que cela n'est rapporté que pour la prière. Mais il n'est pas dit qu'ils attendaient pendant une heure avant de commencer à étudier la Torah.
La raison est que nous ne devons jamais repousser une possibilité d'étudier la Torah, mais plutôt le faire immédiatement.

[on a toujours de bonnes excuses : je suis trop fatigué, je n'ai pas assez de temps pour bien étudier, ce n'est pas le bon endroit, demain cela sera mieux, ...
Naassé = si tu peux étudier même une minute, alors fais-le!
Nichma = tu verras qu'ensuite tu seras fier d'avoir agi ainsi.
Le "Tu comprendras" ne peut venir qu'après un "tu feras", car avant le yétser ara te brouille, t'anesthésie, l'esprit!]

"Pour celui qui n'aura pas prémédité et dont D. a guidé la main, Je te réserverai un endroit où il s'enfuir" (Michpatim 21,13)

-> Lorsqu'une personne subit une mésaventure, un dommage ou une perte, il devra être convaincu qu'Hachem avait une bonne raison d'agir ainsi à son égard et que tout est le fruit de la Providence Divine.
De cette façon, on peut être certain que Hachem nous aidera à sortir des ténèbres.

C'est ce qu'exprime le verset en allusion :
- "Celui qui n'aura pas prémédité (vaassèr lo tsada (צָדָה))" [jeu de de mot avec le terme צד qui signifie à la fois : "préméditer", et également : "chasser, chercher une proie"] = il ne recherchera pas une proie, un coupable duquel faire dépendre son épreuve, mais il sera au contraire convaincu que "C'est D. qui a guidé ma main".
- Sil agit ainsi, Hachem dira en retour : "S'il fait dépendre la chose de Moi, alors Moi aussi, "Je te réserverai un endroit où il s'enfuira" = Je le mettrai à l'abri de tout ce qui lui cause du tort et tout rentrera dans l'ordre."

=> La Torah enseigne qu'une fois que nos malheurs se sont produits, nous ne devons pas rechercher des responsables, mais plutôt se tourner vers Hachem, qui est l'auteur de tout ce qui se déroule.
En acceptant que rien ne peut se produire sans un décret de sa part, que tout est pour le plus grand bien, alors nous permettons à Hachem de nous sortir de cette situation, de nous couvrir de Son infinie bonté.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Le 'Hozé de lublin écrit :
"Il faut se garder de la colère, garder à l'esprit que tout provient du Créateur comme la guémara ('Houlin 7b) le rapporte : "Un homme ne se cogne pas le doigt si cela n'a été décrété sur lui En-Haut".
Et cela demeure vrai même si le préjudice a été causé par un être qui possède le libre arbitre."

[on peut avoir tendance à penser que tout provient d'un décret d'Hachem, mais cependant lorsqu'une personne nous dérange nous en venons néanmoins à penser : "Il a un libre-arbitre, et il a choisi de me faire du mal. Si ce n'était à cause de lui, rien de mal ne me serait arrivé!"
Lorsque nous tombons, que c'est de notre faute, nous affirmons que c'est la volonté de D.
Mais qu'en est-il lorsque quelqu'un nous frappe, nous dérange, est-ce que c'est de la même manière à 100% d'Hachem? ]

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que même s'il semble à l'homme que c'est un tel qui l'a frappé, il doit savoir, qu'en vérité, le coup ne provient pas du tout d’une main humaine. Car l’homme ne possède aucun pouvoir de causer un quelconque dommage si cela n'a pas été décrété auparavant En-Haut. C’est donc bien Hachem qui l'a frappé.
Il fallait donc pour cela que la Torah donne explicitement l'autorisation de guérir.
C'est pourquoi la Torah a besoin d'apprendre d'un verset que malgré tout il est permis au médecin de le soigner.
[cf. la guémara (Baba Kama 85a) : "la permission a été donnée aux médecins de guérir" (se basant sur : "soigner elle la soignera" - Michpatim 21,18-19).
Rachi commente : "On ne s'opposera pas en disant : "C'est D. qui lui a infligé (ce mal) et lui (le médecin) se permet de guérir!"]

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Michpatim 22,6) écrit : "Il n'y a pas une heure ou même un seul instant où Hachem ne fait pas quelque chose pour une personne, à la fois pour son corps et pour ses besoins."

[d'une certaine façon de même que sans Hachem pendant une seule seconde nous n'existons plus, de même plus largement rien ne peut exister, se passer dans notre vie, sans qu'Hahem ne le permette.]

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-> "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu" (guémara Yoma 38b)

-> "Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre" (guémara Beitsa 16a)

Le Amoud haAvoda écrit également :
La plupart des gens pense que ce qu’ils ont acquis grâce à leur travail et qu’ils possèdent à présent leur appartient. Dès lors, lorsqu’ils perdent de l’argent, ils se lamentent et s’en plaignent.
En réalité, il est très possible que, même si cet argent se trouve en leur possession, il ne fasse pas partie de ce qui leur a été octroyé par le Ciel.
C’est pourquoi, le moment venu, ils le perdent.
Si tout le monde en était convaincu, les lois relatives aux préjudices deviendraient inutiles puisque personne ne revendiquerait une créance, sachant qu’il est impossible d’augmenter ou de diminuer ce qui lui a été fixé.
Seulement, la Torah ne s’exprime (à travers toutes les lois relatives aux préjudices financiers) que contre le yétser Hara qui aveugle les yeux de la raison et poussent l’homme à considérer avec son regard humain qu’un tel lui a causé une perte.

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"Si un homme prémédite contre son prochain pour le tuer avec ruse depuis Mon Mizbéa'h (autel de sacrifice) tu le prendras pour le mettre à mort" (Michpatim 21,14)

=> Pourquoi ce verset évoque particulièrement le fait de le prendre du Mizbéa'h? Que vient faire le Mizbéa'h avec le fait de condamner à mort un tueur avec préméditation?

-> Rachi explique que ce verset vient signifier que même si le criminel est un Cohen qui s'apprête à servir dans le Temple, on le fera cesser son service pour l'exécuter.
Cette explication se base sur la guemara qui dit que même si c'est le seul Cohen qui peut apporter le sacrifice quotidien (sacrifice de Tamid), et que si on le fait cesser ce service, on n'apportera pas ce sacrifice ce jour-là, malgré tout, il faudra le prendre depuis le Mizbéa'h et l'empêcher d'apporter ce sacrifice pour lui appliquer la peine capitale.
L'explication que l'on peut apporter à cela est que le service du Temple permet de se rapprocher d'Hachem. Or, cet homme qui a tué s'est ainsi radicalement séparé et éloigné du Créateur. On l'arrachera donc du service pour lui appliquer sa punition.

-> Le 'Hida cite les Sages Achkénazes qui expliquent qu'un tueur volontaire pourrait argumenter devant le tribunal que l'homme qu'il a tué était peut-être de toutes les façons destiné à mourir du fait d'une maladie interne.
Or, la règle est que celui qui tue une personne qui est doté d'une maladie interne le vouant à la mort dans les 12 mois, même si ce crime est extrêmement grave, mais on ne peut pas le condamner à mort.
Ainsi, un homme qui tue son prochain "avec ruse" en rusant par le fait d'émettre l'hypothèse que sa victime était dotée d'une telle maladie, pour se dispenser de la condamnation à la peine capitale, à cela, la Torah dit qu'on le prendra de l'autel pour l'exécuter. En effet, une bête qui a une maladie mortelle que l'on sacrifie, cette offrande n'est pas valable.
Pourtant, la Torah enjoint d'apporter des sacrifices, même si rien ne nous assure que la bête n'a pas une telle maladie.
Cela prouve que la Torah préconise de suivre la majorité, or la majorité des bêtes sont viables. On apprend donc de l'autel et des sacrifices qu'on y offre que l'on doit suivre la majorité. Et ce même argument nous permettra aussi de décréter que l'homme qui a été tué appartenait aussi certainement à la majorité des gens, qui sont également viables. De ce fait on apprendra de là que ce tueur a certainement tué une personne viable et on pourra ainsi le condamner.
"De Mon Mizbéa'h tu le prendras (ou "tu l'apprendras") pour le mettre à mort".

-> Le Kerem Tsvi rapporte une guémara qui dit qu'un homme qui est né sous l'influence astrale de Mars, aura des tendances à verser le sang. Il risquera donc d'être un criminel, D. Préserve. Malgré tout, il aura les moyens de dépasser cette fatalité en sublimant cette tendance. Il pourra ainsi devenir abatteur rituel.
Ainsi, si un homme tue son prochain avec ruse, en arguant qu'il est né sous Mars et est donc contraint de verser le sang et n'est donc pas responsable de ce crime.
A cet argument, on répondra qu'il avait néanmoins le choix. Il aurait pu verser le sang dans le cadre d'une mitsva. Il aurait pu devenir abatteur rituel et abattre des animaux sur l'autel dans le cadre des sacrifices (à l'époque du Temple).

"De Mon Mizbéa'h tu le prendras pour le mettre à mort", en argumentant qu'il aurait pu abattre des animaux pour le Mizbéa'h. De cette façon, il avait le moyen d'échapper à son destin de criminel. Il est donc entièrement responsable et condamnable pour son crime.

-> Le Apiryon rapporte l'enseignement de nos Sages sur la juxtaposition du dernier passage de Yitro et le premier verset de Michpatim. La paracha de Yitro se termine par l'ordre de ne pas mettre des marches pour monter sur le Mizbéa'h (l'autel), mais d'y mettre une rampe. En effet, les marches contraindraient le Cohen à procéder à de plus grands pas pour monter sur le Mizbéa'h. Alors qu'avec une rampe, les pas pourront être plus petits (et ne feront pas apparaître la peau du Cohen).
Et juste après, commence la paracha de Michpatim qui parle de la justice. La juxtaposition de ces 2 sujets vient enseigner que le juge aussi ne doit pas réaliser de "grands pas" dans la justice. Il ne devra pas aller trop vite et se dépêcher à rendre le verdict. Mais il prendra son temps pour analyser l'affaire avec patience, de sorte à ne pas se tromper dans son verdict.
Notre verset s'inscrit dans le prolongement de cette explication. Même si à première vue se présente à toi une affaire de meurtre où il semble évident que l'accusé a tué avec préméditation, malgré tout ne te dépêche pas de le condamner trop hâtivement. Apprends du Mizbéa'h qui devait avoir une rampe et non des marches pour pouvoir faire des petits pas et applique cela à la justice. Ainsi, sois patient avant de le condamner, et seulement après avoir pris tout le temps nécessaire selon le message du Mizbéa'h, seulement après, "tu le prendras pour le mettre à mort".

"C'est uniquement lorsque nous renforçons notre prochain par des mots agréables, de la valorisation et des encouragements, que nous pouvons sortir victorieux de nos batailles internes et exploiter notre potentiel au maximum.

En effet, il est écrit (Matot 31,49) :
- "avadé'ha" (tes serviteurs) = il s'agit des juifs qui réussissent à servir Hachem comme il le faut ;
- "nas'ou ét roch" = ils ont élevé la tête [et l'esprit par des mots d'encouragement] ;
- "anché hamil'hama acher béyadénou" = des gens de guerre (anché hamil'hama) parmi le peuple juif [qui sont en lutte avec l'obscurité de la vie] ;
- "vélo nifkad miménou ich" = et alors personne n'a été manquant. Cet état d'esprit d'amitié, de responsabilité et d'assistance permet que tous nos frères et sœurs juifs puissent suivre au mieux leur mission dans la vie.

[rabbi Velvel]

"Une terre qui dévore ses habitants" (Chéla’h Lé’ha 13,32)

-> Bien que les explorateurs ont dit cela sûrement avec une mauvaise intention, rabbi Na'hman de Breslev explique qu'il s'y cache une réalité positive.
En effet, la terre d'Israël dévore ses habitants, elle a la capacité de "manger" les juifs qui y vivent et elle les transforme alors en une partie de la terre d'Israël, leur insufflant sa sainteté totalement inimaginable.

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-> "C’est une terre qui dévore ses habitants" (v.13,32)

=> Que signifie cette expression ?

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne :
La terre d’Israël est unique car Hachem y est particulièrement Présent et Révélé. Par opposition aux autres terres où Hachem se cache, "une terre qui dévore ses habitants" est une terre où la réaction de Hachem aux comportements de l'homme est rapidement perceptible.
La conséquence de ce dévoilement de la Présence de Hachem, c'est Sa réactivité instantanée.

Plus perceptible par l’homme selon le principe du "mida kénéged mida" (mesure pour mesure). Comme dit le verset : "ata téchalem lé'ich kémaasséou" (Tu rétribues l'homme selon son action). C'est en cela que s'exprime la Manifestation de la Présence Divine. Pour le Bien comme pour le Mal. Sa réactivité est difficile à vivre pour l'homme qui se sent épié. Il perçoit plus clairement la réaction de Hachem. Il perd même son sentiment d’autonomie et de liberté.
Mais d'un autre côté, cette réactivité de Hachem, lui donnera aussi l'occasion de développer et de renforcer sa émouna (foi) en Hachem.

"Une terre qui dévore (Okhélét) ses habitantsé est une terre où la réaction de Hachem est rapidement perceptible.
C'est cela qui donne l'impression d'être englouti par la terre. Le mot "אכלת" (o'hélét), est composé (dans le désordre) des initiales de la phrase "אתה תשלם לאיש כמעשהו"(ata téchalem lé'ich kémaasséou - Tu rétribues l’homme selon ses actions) = c'est ce qui rend la vie particulièrement difficile en terre Sainte.

"Lorsque 2 juifs se rapprochent dans un amour et une attention réciproques, alors la Présence Divine descend sur eux.
Lorsque "Tu aimeras ton prochain comme toi-même ..." alors "... Je suis Hachem [Je me joins à eux]" (Kédochim 19,18)"
[rabbi Ména’hem Mendel de Kossov]

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-> Si un juif aime l’autre, alors Hachem dit : "Je suis le 3e!"
[rabbi Avraham de Slonim - Kédochim 19,18]

"La plus grande bénédiction de la vie est la capacité d'entretenir une relation avec le Maître du monde."

[Déguél Ma'hané Efraïm - Toldot 27,28
- "Et Il te donnera (véyiten lé'ha) : aElokim"]

L’essentiel de la Torah : aime ton prochain!

+ L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! (paracha Yitro)

-> Le Mabit (Beit Elokim - Chaar haYessodot, 12) fait remarquer que les 5 premiers commandements gravés sur la première des 2 Tables de la Loi (lou'hot) concernent les mitsvot entre l’homme et D. ("Je suis Hachem", ”Tu n’auras pas d’autre D.“, le Shabbat, ...), tandis que ceux de la 2e table sont consacrés aux devoirs entre l’homme et son prochain (Tu ne tueras pas, Tu ne voleras pas, ...).

En comparant les 2 Tables de la Loi, on s’aperçoit que les mitsvot entre l’homme et D. sont énoncées longuement, alors que celles entre l’homme et son prochain sont très succinctes : Ne tue pas (לא תרצח), Ne vole pas (לא תגנוב), ...
Du fait que les 2 Tables de la Loi étaient de la même dimension, on est forcé d’en conclure que les lettres des 5 derniers Commandements étaient écrites en beaucoup plus grosses que celles des cinq premiers.

Le Mabit explique que c’est afin de mettre en avant l’obligation des devoirs envers autrui par rapport à celle des devoirs envers Hachem. Car le fondement de tous les principes consiste à veiller à nos obligations envers notre prochain.

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-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).

Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.

En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Comme toute créature de ce monde, l’homme a été créé pour l’honneur d’Hachem et pour servir son Créateur (barou'h Elokénou chébéranou li'hvodo).
Dans l’introduction du Nefech Ha'Haïm, le fils du rav 'Haïm de Volozhin rapporte au nom de son père (le Néfech ha'Haïm) que : l’homme a également, comme ultime but, dans sa création de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" (lo nivra adam éla léohil léA'hariné).

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 8,8) rapporte que les anges de vérité étaient contre la création de l’homme car il ment [il est koulo chéker]. Les anges du Shalom (paix) étaient contre la création de l’homme car il se dispute, [il est koulo Ktata].
Mais les anges de bonté (mala'hé 'hessed) ont plaidé en faveur de l’homme. [ils doivent être créés car ils vont faire des actes de bonté!]
Ils ont donc su percevoir que la création de l’homme le prédispose à se tourner vers les autres.
En d’autres termes, l’homme n’a été créé que pour l’autre : que ce soit pour Hachem ou pour son prochain et la chose est ancrée dans sa nature.
[le monde n'existe que pour que nous puissions témoigner de la bonté!]

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-> Le commandement d’honorer ses parents (Yitro 20,12), se termine par les mots "afin que tes jours se prolongent".
D’après le Sforno, cette promesse ne concerne pas seulement ce commandement mais tous les 5 premiers Commandements, dont ceux qui le précèdent (qui sont écrits sur la première table de la Loi et qui concernent les obligations envers Hachem).
Ainsi, c’est à leur sujet qu’est écrite la récompense : "afin que tes jours se prolongent", à savoir dans le monde futur (qui se prolonge éternellement - guémara Kidouchine 39b).

Et le Sforno conclut : "Toutefois, pour ce qui est des 5 derniers commandements, qui nous ordonnent de veiller à ne pas nuire physiquement à une personne, à ne pas porter atteinte à son honneur ou à ses biens, ils sont destinés à nous garder du châtiment dans le monde futur et dans ce monde."

=> Il en ressort explicitement que si la récompense et le châtiment des mitsvot de l’homme envers D. concernent le monde futur, en revanche pour les mitsvot de l’homme envers son prochain, l’homme est puni (et à plus forte raison récompensé) déjà même dans ce monde.
Cela est d’ailleurs enseigné par nos Sages (Tossefta Péa 1, 2) : "Sur les fautes envers son prochain, l’homme est puni dans ce monde."

-> Le rabbi Shlomo de Zvhil avait coutume de dire à ce sujet que l’homme reçoit le châtiment des fautes graves commises envers autrui dans ce monde, et ce sont d’elles que proviennent la plupart des épreuves, des souffrances et des maladies graves, tandis que le Guéhinam ne concerne que les fautes de l’homme envers D.

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-> La Michna de Péa (1,1) que nous récitons tous les matins dit :
"Voici les choses dont un homme mange les fruits dans ce monde-ci et profite du capital dans le monde futur : le respect des parents, visiter les malades, recevoir des invités ... faire la paix entre un homme et son prochain, entre un mari et sa femme et l’étude de la Torah par-dessus tout."

La guémara (Kidouchin - fin du pérek richon) explique qu’il s’agit des mitsvot ben adam la'havéro pour lesquelles un homme est payé ici-bas tout de suite.
[Dans la mesure où l’étude de la Torah envoie au monde toutes sortes de bénédictions et permet son maintien, cette mitsva fait aussi partie des mitsvot ben adam lah’avéro).

Le Roch écrit sur cette Michna : et pourquoi n’a-t-on pas trouvé la même segoula pour les mitsvot ben adam laMakom?
De là, Je vois qu’Hachem désire plus les mitsvot ben adam lah’avéro (envers l’autre) que celles ben adam laMakom (envers Lui).

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-> Les 10 Commandements se terminent par : "de ce qui est à ton prochain" (vé'hol acher léréé'ha - אֲשֶׁר לְרֵעֶךָ - Yitro 20,14).

Ces derniers mots impliquent le fait que la totalité des 10 Commandements ont pour objectif : prendre soin de notre prochain, de réfléchir à ce dont ils peuvent avoir besoin (ex: matériellement, psychologiquement) et de les aider autant que nous le pouvons.

Les Richonim disent que les 10 Commandement sont une version abrégée de toute la Torah.
Ainsi, les derniers mots impliquent que : le but de toute la Torah est d'aider notre prochain.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Smag écrit qu'il y a 613 lettres dans les 10 Commandements (sans compter les 2 derniers mots : אֲשֶׁר לְרֵעֶךָ).
Chaque lettre des 10 Commandements représente une des 613 mitsvot.
Ainsi, les 2 derniers mots (à ton prochain - אֲשֶׁר לְרֵעֶךָ) semblent dire que toute la Torah avec ses 613 mitsvot consiste à prendre soin de son prochain.
[l'aboutissement de ces 613 mitsvot, c'est de prendre soin de son prochain!]

[ces 2 mots "אֲשֶׁר לְרֵעֶךָ" (à ton prochain) ont 7 lettres, et ils font allusion aux 7 mitsvot instituées par nos rabbanim (dérabbanan).
[il s'agit : des bénédictions, des bougies de Shabbath, du érouv, du nétilat yadayim, de 'Hanouca, de Pourim et du Hallel.]
On arrive alors à 620 mitsvot (613+7), qui est la guématria de : "kéter" (une couronne - כתר).
D'une certaine façon, le "à ton prochain" vient donner toute sa couronne, tout son éclat, à la Torah.]

-> En ce sens, la guémara (Shabbath 31a) rapporte :
Un jour, un non-juif vint trouver Chamaï et lui dit : "J’accepte de me convertir à condition que tu m’enseignes toute la Torah pendant que je me tiens sur un seul pied".
Chamaï le repoussa avec sa règle de mesure.

Cet homme alla trouver Hillel, qui accepta de le convertir.
Il lui enseigna : "Ce que tu hais, ne le fais pas à ton prochain : c’est là toute la Torah! Le reste est commentaire. Va étudier"

=> Ainsi, Hillel lui a enseigné la Torah en une seule phrase : la Torah toute entière a pour objectif d'aider notre prochain, d'être vigilant à ne pas lui causer le moindre mal.

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-> "Il est écrit : "Israël campa (vayi'han) là face à la montagne [de Sinaï]" (Yitro 19,2) au singulier, car les Bné Israël sont devenus comme une personne, et ce n'est qu'alors qu'ils ont mérité de recevoir la Torah."
[Ohr ha’Haïm haKadoch]

-> Par exemple le rabbi Its’hak de Vork dit à ce sujet :
"Le mot vayi’han (campa) vient de la racine ‘hen (trouver grâce).
La véritable unité n’est possible que lorsque chaque juif trouve grâce aux yeux de son prochain."

=> Il en découle que la Torah n'a pu être donnée que grâce à cette amour envers notre prochain.
Lorsque nous aimons autrui comme soi-même, alors il y a une unité, condition préalable pour recevoir la Torah, et toutes les bénédictions de papa Hachem.

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-> "La montagne de Sinaï était toute fumante, parce que le Seigneur y était descendu au sein de la flamme ; sa fumée montait comme la fumée d'une fournaise" (Yitro 19,18)

-> Le rav ‘Haïm Chmoulévitch (Michpatim 22,22) enseigne : "Celui qui met sa main dans le feu, fût-il contraint de le faire par un véritable cas de force majeur, ne pourra se soustraire aux conséquences de son acte en arguant qu’il y était forcé. Il subira la même brûlure, même s’il avait une intention Léchem Chamaïm (100% motivé pour Hachem).
Il en est de même à ce sujet : la souffrance d’un juif est un feu, et même si celui qui la provoque y est forcé, même s’il le fait Léchem Chamaïm, il manipule alors un feu dévorant."

=> au mont Sinaï, Hachem nous explique qu'autrui c'est du feu.
On peut être tout feu tout flemme de faire la volonté de D., mais si par cela on porte attente même légèrement à un juif, alors on se brûlera. Nous devons donc toujours être très vigilant à l'honneur et au respect d'autrui.

[en apparence on a l'honneur d'Hachem qui est énorme de chez énorme, et celui d'une personne qui semble si simple, voir un racha.
Pourtant le respect d'autrui a le dessus.
Par exemple, en honorant l'image Divine qui est en l'autre, nous renforçons l'honneur d'Hachem dans le monde! En attestant à quel point nous sommes frères, nous poussons Hachem à nous combler de bénédictions en tant que Père heureux et fier de voir Ses enfants qui s'aiment ...]

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-> "Ne monte pas sur Mon autel par des marches afin que ta nudité n’y soit pas découverte" (Yitro 20,23)

Rachi commente : "Car des marches d’escalier t’obligeraient à allonger le pas. Il est vrai qu’il n’y aurait pas, dans ce cas, de véritable mise à nu puisqu’il est écrit : "Fais-leur des caleçons de lin pour couvrir la nudité de la chair" (Tétsavé 28,42). Cependant, l’allongement des pas correspond presque à une mise à nu, et ce serait un manque de respect envers les pierres.
On peut appliquer ici un raisonnement a fortiori : Si la Torah, à propos des pierres, objets inanimés insensibles à toute manifestation d’irrespect, recommande pourtant qu’on leur témoigne des égards à cause de leur utilité, à plus forte raison le devra-t-on envers son prochain, créé à l’image du Créateur, et sera-t-on attentif au respect qu’on lui doit."

-> Le Rambam (Hilkhot guénéva 7,12) et dans le Tour, il est écrit : "La punition des midot (poids et mesures faussées par le vendeur) est plus grave que la punition des arayot (fautes liées à la débauche) car les premières sont des fautes entre un homme et son prochain, alors que les dernières sont relatives à des fautes entre un homme et Hachem."

-> Un acte parfois anodin envers son prochain peut avoir des conséquences considérables : vexation, souffrance, perte d'argent, ...
A ce sujet, la guémara dit, pourquoi les fautes de midot (vol dans les poids et mesures) sont plus graves que les fautes de arayote?
Car la téchouva des fautes ben adam la'havéro est plus difficile.

Le rav El'hanan Wasserman explique (Kovets Chiourim 315) que dans les fautes ben adam lah’avéro : il est indispensable d’apaiser celui qui a été offensé et de s’excuser autant de fois qu’il le faut, jusqu’à ce que lui-même soit d’accord de pardonner d’un coeur entier. Tant qu’il est encore vexé ou blessé notre faute reste entière, et même si plusieurs Kipoour sont passés.
Par contre, dans le domaine ben adam laMakom (envers Hachem), il suffit de s’amender, de regretter et de décider de ne plus recommencer ; ce qui est beaucoup plus simple.

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-> N'oublions pas que Hachem Lui-même est dépendant des souffrances des hommes : "dans toutes leurs souffrances, Il souffre’’ (bé'hol tsaratam lo tsar - Yéchayahou 63,9) ou encore ‘’Je suis avec lui dans son souci’’ (imo ano’hi bétsara – Téhilim 91,15), ce qui déculpe la gravité des fautes entre un homme et son prochain dans la mesure où, à un certain niveau, elles entrainent de la souffrance même chez Hachem Lui-même, qu’Il partage avec l’Homme, dans Sa compassion infinie.

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-> "Œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied ; brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion" (Michpatim 21,25)

Selon nos Sages la Torah voulait, à un certain niveau, que l’homme comprenne que l’œil de l’autre vaut bien notre propre œil, la dent de l’autre vaut bien notre dent et la blessure qui lui a été faite est équivalente à notre propre blessure éventuelle.
C’est seulement lorsque l’homme arrive à imaginer qu’il est dans la peau de celui qui est en face de lui et qu’il ressent presque avec ses propres sens la douleur de l’autre qu’il pourra comprendre la portée du michpat (loi sociale) et la respecter pleinement.
‘‘Œil pour œil’’ veut donc dire : fais attention à ce qui appartient à l’autre comme si ton propre oeil en dépendait, comme si le Beit Din pouvait te punir en t’infligeant la même peine que tu es en train de lui faire.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2015/03/18/3014

"Mon ange marchera devant toi et t’amènera vers le Emori ... et Je l'éliminerai" (Michpatim 23,22)

-> Après l'entrée des juifs [du désert] en Israël, Hachem éliminera les nations qui y vivent.
Mais on peut expliquer qu'Hachem les éliminera justement par le fait même de la venue des Bné Israël dans ce pays. En effet, l'impureté contient toujours une parcelle de sainteté qui lui permet d'exister. Cette parcelle est parfois infime. Et quand de la sainteté se manifeste à l'endroit de cette impureté, alors la sainteté attire et aspire vers elle comme un aimant la parcelle sainte qui se trouve dans l'impureté et qui la fait exister. Et dès lors que l'impureté est vidée de cette parcelle sainte, elle disparaît.

Ainsi, quand les juifs, qui sont emplis de sainteté, entreront en Canaan, lieu de grande impureté, la sainteté du peuple d'Israël aspirera les parcelles de sainteté qui vivifient cette impureté, et c'est ainsi que ces nations impures seront éliminées. C'est par le fait même qu'il "t'amènera" dans le pays, que "Je l'éliminerai".
[Ohr ha'Haïm haKadoch]