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La hichtadlout

"Hachem ton D. t'a béni dans toutes les actions de ta main" (Dévarim 2,7)

-> Il n’est pas dit : "dans toutes les pensées de ta tête", mais "dans toutes les actions de ta main".
En effet, il ne convient pas d’investir sa tête et toutes ses pensées dans sa profession pour gagner sa subsistance.
L'homme doit simplement s'acquitter de sa dette par un simple travail, où il ne laisse agir seulement ses mains, en ayant une confiance totale que par cela, Hachem lui donnera ce dont il a besoin.

Mais on ne doit pas y investir sa tête et sa réflexion pour trouver des idées et des subterfuges, pensant que cela aidera à gagner plus, car en réalité cela n’ajoutera rien de plus.

=> Ainsi, la tête ne doit pas être placée dans son travail, mais on doit la préserver que pour l’étude de la Torah.

[Rabbi Barou'h de Kossov]

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-> "Un père est obligé d'apprendre à son fils comment nager" (guémara Kidouchin 29a)

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk disait :
Le secret pour nager est de ne jamais laisser sa tête totalement sous l'eau (ou très brièvement).
Nous vivons dans un monde [matériel] qui nous attire vers lui, et nous devons toujours être vigilant à avoir notre tête au-dessus de l'eau, c'est-à-dire à ne pas se permettre d'être totalement submergé par les préoccupations du quotidien.
[de la même façon que lorsqu'on nage, il faut veiller à garder la tête hors de l'eau, il faudra aussi tâcher de garder la tête en dehors, quant il s'agit de la parnassa. Dans notre tête, il ne doit y avoir que la émouna dans le Maître du monde, et donc le labeur de la parnassa ne doit toucher que les mains.]

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=> Comment savoir si notre est effectuée uniquement avec les mains ou également avec la tête?

-> Le 'Hazon Ich disait : Lorsqu'on plante un clou dans un mur, on peut continuer à taper dessus tant qu'il ne se tord pas. Dès qu'il se tord, on sait immédiatement que la mission a échoué et qu'il faut essayer à nouveau avec un autre clou.
Il en est de même pour la hichtadlout. Un homme peut s'occuper de sa parnassa sans souci, jusqu'à ce qu'il remarque que quelque chose devient "tordu".
Par exemple, lorsqu'il se rend compte qu'il manque une prière à la synagogue ou qu'il arrête même sa prière en plein milieu pour les besoins de sa parnassa, c'est le signe que le clou commence à se tordre, et qu'il ne s'agit plus de hichtadlout mais d'hérésie dissimulée.

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk apporte une autre preuve sur le fait que la hichtadlout doit faire fonctionner les mains et non la tête :
La michna (Baba Métsia - 1er chapitre, michna 4) dit : "Celui qui voit une trouvaille et tombe dessus, puis qu'un autre vient et s'en saisit, c'est celui qui l'a saisie, qui l'a acquise".
=> Pourquoi celui qui attrape l'objet l'a-t-il acquis, et non pas celui qui s'est couché dessus auparavant?

Le rabbi de Kotzk explique que celui qui s'est couché dessus a fait une hichtadlout "hystérique" qui était inconvenante. Il s'est empressé pour obtenir ce qu'il voulait, car il craignait qu'un autre ne s'empare de la trouvaille s'il ne tombait pas immédiatement dessus.
Or Hachem a tout ce qu'il faut dans Son monde, on a le temps de se baisser doucement et de ramasser. Si c'est prévu pour nous, cela ne peut pas s'enfuir!
Ainsi, l'homme, qui fait une hichtadlout démesurée, démontre qu'il a associé la tête à ses efforts, et pas seulement ses mains, oubliant le rôle d'Hachem dans la parnassa.

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-> "Plus grand est celui qui profite de son labeur, que celui qui craint le Ciel" (guémara Béra'hot 8a)

-> L'un des 'hassidim du rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk lui demanda la raison de cette déclaration de la guémara : "Ce n'est qu'à propos de Moché qu'il est dit que la crainte d'Hachem était facile pour lui, mais pour des gens simples comme nous, la crainte du Ciel est dure à atteindre. Alors comment la guémara peut-elle dire que celui qui profite de son labeur dépasse l'homme qui crainte le Ciel?"

Le rabbi de Kotzk lui répondit :
Il faut préciser que pour appuyer ses dires la guémara rapporte le verset suivant : "Du labeur de tes mains tu mangeras, sois heureux et bien" (Téhilim 128,2).
"Du labeur de tes mains" et pas du labeur de ta tête!

Si l'homme travaille pour sa parnassa uniquement avec ses mains, mais que sa tête demeure toujours dans le Ciel, à s'adonner à la spiritualité, il possède une crainte d'Hachem (yirat chamayim) de haut degré.

Il sait que même lorsque ses mains s'occupent de leur travail, ce ne sont pas elles qui lui apportent la parnassa. Sa tête n'est pas plongée dans la parnassa, ni dans d'autres domaines matériels de ce monde, elle reste réservée au Ciel.

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-> Rabbi Aharon Kotler rapporte le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.21) : "L'homme doit faire une hichtadlout pour sa parnassa, car c'est ce qu'a décrété le Roi Absolu [Hachem]. C'est une taxe que toute l'humanité se doit de payer, et dont on ne peut se défiler".
Le rav Kotler ajoute : lorsqu'un homme fait un effort en effectuant encore une hichtadlout, puis encore une, à quoi cela ressemble-t-il? A celui qui a déjà payé ses impôts, mais revient encore et toujours au guichet pour payer".

-> Rabbi Avraham, le fils du Rambam, écrit dans son livre "Hamaspik léové Hachem" que la hichtadlout est une condition qu'Hachem a placée sur Ses créatures, à cause de la faute d'Adam. Nous sommes obligés de respecter cette condition : chacun doit faire sa hichtadlout à son niveau pour qu'Hachem envoie la parnassa.
Mais si l'homme pense, dans son cœur, que c'est la hichtadlout qui li amène la parnassa, il renie l'existence d'Hachem.

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.21) écrit :
"L'homme pourrait aisément rester assis à rien faire et le décret s'accomplirait (à savoir ce qui lui a été octroyé du Ciel), si ce n'était le châtiment de toute l'humanité qui l'avait précédé selon lequel : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain" (Béréchit 3,9).
De ce fait, l'homme est tenu de fournir des efforts dans le but de pourvoir à ses besoins, puisque c'est ainsi que l'a décrété le Roi suprême, et cela constitue comme un impôt que toute l'humanité doit payer et dont elle ne peut s'affranchir. C'est ce que veulent signifier nos Sages lorsqu’ils disent : "Pourrait-on penser que l’homme demeure sans rien faire? C'est pourquoi la Torah écrit : ‘toute l'œuvre de tes mains que tu entreprendras’." (Sifri Dévarim 123).
Cependant, ce n'est pas que la Hichtadlout (les efforts personnels) détermine (sa subsistance) mais seulement que celle-ci est obligatoire. Dès lors, à partir du moment où il a fourni des efforts, l'homme est quitte de cette obligation, il a déjà donné à la bénédiction du Ciel la possibilité de s'accomplir, et il n'a donc désormais plus besoin de gaspiller tout son temps à courir.
Désormais, il ne lui incombe plus que de placer sa confiance dans son Créateur, et il ne doit donc plus du tout s'affliger de ce qui arrive dans le monde."

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-> Lorsqu'un homme se dit : je ferai comme cela, je réussirai et j'obtiendrai tant et tant, de cette manière ses projets n'aboutiront pas.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téchouva]

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-> Le rav Yaakov Israël Pozen dit que la dose de hichtadlout varie d'un homme à l'autre, en fonction de son bita'hon.
Plus l'homme a véritablement confiance en Hachem, moins il a l'obligation de hichtadlout.

S'il en fait trop, cette hichtadlout devient superflue : non seulement elle est inutile car la parnassa de l'homme est déjà prévue depuis Roch Hachana, mais elle constitue une faute et met l'âme en danger d'éloignement d'Hachem.

-> En vue de la rencontre prévue de Yaakov avec Essav, Yaakov devance l'arrivée de son frère en lui envoyant un cadeau particulier : "Il choisit, dans ce qui se trouvait en sa possession, un hommage pour Essav son frère" (Vayichla'h 32,14).
"De ce qui se trouvait en sa possession" = c'est-à-dire sans choisir, sans tri particulier, sans avoir examiné la qualité des bêtes envoyées.

=> C'est surprenant. Tout le but de Yaakov était de trouver grâce aux yeux d'Essav, alors pourquoi ne vérifie-t-il pas ce qu'il envoie?

Rabbi Aharon haCohen, le gendre du 'Hafets 'Haïm explique :
Lorsque Yaakov a vu, dans son rêve, que les anges prenaient du bétail du troupeau de Lavan, et le faisaient passer dans son troupeau à lui (Rachi - Vayétsé 31,10), il comprit que toute la hichtadlout qu'il avait effectuée avec les bâtons pour faire multiplier le troupeau, avait été superflue.
Du Ciel, on se préoccupait de se battre pour lui, on arrangeait tout sans son intervention.

Ce troupeau, gagné par sa hichtadlout disproportionnée (au regard de son niveau), était pour Yaakov un rappel constant de sa faute et il en voulait pas en profiter. C'est pourquoi il l'a envoyé à son frère Essav.
C'est donc ainsi qu'il faut comprendre le verset : "Il prit de ce qu'il avait sous la main en offrande à Essav" = ces bêtes qui lui étaient parvenues par ses mains, par ses efforts et sa hichtadlout [superflue], il les a envoyées à Essav.

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-> Le rav Yaakov Israël Pozen dit que le juif, qui est confiant que sa parnassa est décidée par Hachem, ne voit pas de raison de s'inquiéter ou de trop se fatiguer pour elle.
Il sait qu'en aucun cas, il ne pourra recevoir plus que prévu, et que la hichtadlout qu'il fera ne l'aidera pas non plus à recevoir l'argent avant l'heure qui a été programmée.

L'homme, convaincu qu'Hachem pourvoit à ses besoins, est toujours heureux de son sort et ne s'inquiète jamais du lendemain.
A propos de la manne, il est dit dans le verset (Béaaloté'ha 11,8) : "Le peuple errait pour la recueillir, puis on l'écrasait sous la meule ou on pilait au mortier".
Le Zohar haKadoch commente : "Le terme "errait" (chatou) vient de la même racine que "sot" (chatya/choté).
"Le peuple errait pour la ramasser" : ils sont sots, ceux qui se jettent par terre pour ramasser la manne puisque chaque bien de l'homme lui est réservé et viendra facilement à lui, sans même qu'il n'ait à se baisser!"

[on peut citer le Méam Loez (Béchala'h 16,36) :
"La manne tombait dans la maison et dans la bouche des juifs saints [donc ayant un fort bita'hon (en Hachem)] ... La manne leur tombait réellement dans la main, ils n'avaient plus qu'à la porter à leur bouche pour la manger.
Par contre, au sujet des réchaïm [donc ceux ayant peu de bita'hon], la Torah dit : "Le peuple s'éparpilla et ramassa [la manne]" (Bamidbar 11,8). Ce verset implique qu'ils devaient aller loin dans le désert pour ramasser la manne ..."]

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-> Rien ne vaut pour la subsistance que la émouna.
[Divré Israël]

"L'essentiel de la quête de la subsistance (parnassa) consiste à tourner son regard vers le Ciel avec foi et confiance en Hachem ...
Plus un homme dirige son regard vers le Ciel, plus il reçoit, car de la sorte il devient un réceptacle davantage apte à contenir l'abondance qui se déverse".
[Divré Israël - Vayigach 47,12]

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-> Le rav Yaakov Galinsky, au nom du rabbi Moché Rozenstein, enseigne :
Il apparaît une contradiction entre 2 notions dans le judaïsme.
D'un côté, on dit "Je crois d'une émouna entière que le Créateur a fait, fait et fera toutes les actions", et c'est Lui seul que nous devons remercier pour tout.
D'un autre côte, nous avons l'obligation de hichtadlout selon nos possibilités, comme si c'est nous qui agissions et engendrions des résultats, comme si notre hichtadlout était celle qui porte des fruits.
=> Comment concilier ces 2 notions?

La réponse est que toute la hichtadlout n'est valable que pour le futur.
La hichtadlout ne touche pas le passé.
En ce qui concerne le passé, nous n'avons que la conviction qu'Hachem a fait, fait et fera tout.
Celui qui pense que le résultat aurait été différent, s'il avait agi autrement, frise l'hérésie.

Si l'homme n'a pas fait une certaine hichtadlout, c'est le signe qu'il ne devait pas la faire. La réalité n'aurait pas pu être autre!

-> Le rav Yaakov Galinsky continue en disant qu'en vérité, c'est ce que dit expressément le verset : "L'homme est maître des résolutions de son cœur ; mais c'est Hachem qui détient la réponse de la langue" (Michlé 16,1).
Et Rachi explique : "L'homme planifie son projet et ses paroles dans son cœur, mais lorsqu'il vient à parler, Hachem le rend plus intelligent".

Combien de fois l'homme programme-t-il de dire telle ou telle parole, de riposter de telle façon, et finalement les mots qu'il a sur la langue sont avalés et remplacés par d'autres.
Il s'en veut alors : "Pourquoi n'ai-je pas dit cela?" Et il ne comprend pas que l'activité de la langue appartient à Hachem. Il était décidé qu'il parle de cette façon.

Qui avons-nous de plus grand que Rabbi Yo'hanan ben Zakaï, et que lui est-il arrivé?

Vespasien a accepté de répondre à une seule requête, et Rabbi Yo'hanan a demandé de sauver Yavné et ses Sages, au lieu de demander de lever le siège sur Jérusalem. Pourquoi?
Parce qu'il s'est dit que "Si je demande trop, il ne me donnera rien", ou parce que "Il force les Sages de reculer" (Yéchayahou 44,25).
Le Maharcha (guémara Guittin 56b) explique qu'à cause des fautes de la génération, Hachem a fait qu'il réponde ainsi. L'homme ne dit ni n'agit si Hachem ne veut pas qu'il dise ou agisse ainsi!
[...]

Lorsqu'il naît, l'homme pense qu'il va travailler, obtenir, agir et acquérir.
Lorsqu'il meurt et qu'il passe en revue tout ce qu'il a accompli, il comprend que c'est Hachem qui a œuvré et que c'est un grand 'hessed qu'Il nous fait en nous donnant l'illusion que nos actes portent à conséquence : "Oui, Hachem est la bonté, car Tu rémunères chacun selon son œuvre" (Téhilim 62,13).

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-> Le machguia'h rav Yé'hezkel Lévinstein dit qu'il y dans le monde des dizaines de milliers de bêtes qui se nourrissent des poubelles, et l'on a l'impression que personne ne se préoccupe d'elles, et qu'en outre, on les chasse de partout. Pourtant, elles continuent à vivre, à se multiplier, parce qu'Hachem nourrit toute créature, depuis les grands réem jusqu'aux œufs des poux.
=> S'il en est ainsi pour des animaux, à plus forte raison pour les êtres humains, créés à l'image d'Hachem : Hachem ne les abandonne pas sans nourriture.

-> Le "réem" est un animal de très grand taille qui ne lui permet pas de pourvoir seul à sa nourriture, et si ce n'était Hachem, il ne survivrait pas.

Le 'Hida (Midbar Kdémot 100,12) dit avoir trouvé un ancien parchemin de l'année 226 qui explique que le réem était un animal pur dont la gestation dure 12 ans. Durant la 11e année, la femelle bascule sur le flanc et est incapable de se relever.
Hachem la prend alors en charge complétement : une salive particulière sort de sa bouche et fait pousser des plantes autour d'elle, dont elle se nourrit durant les 12 mois qui la sépare de la mise à bas.

A ce propos, nos Sages (guémara Avoda Zara 3b) disent qu'Hachem "est assis et nourrit le monde entier, depuis le réem jusqu'aux œufs des poux", ces espèces-là, de par leur taille, ne peuvent se débrouiller seules pour trouver de la nourriture, soit parce que ces animaux sont trop grands, soit parce que les insectes sont trop petits.
Ils ont des difficultés à subvenir à leurs besoins, alors Hachem se préoccupe d'eux dans Sa grande bonté.

De la même façon, le roi David dit : "Il donne leur pâture aux bêtes, aux petits des corbeaux qui la réclament".
Rachi explique que le corbeau est cruel vis-à-vis de ses petits, et il ne leur donne pas à manger. Que fait Hachem?
"Il a pitié d'eux et leur apporte des moustiques, attirés par leurs excréments, qui se dirigent directement dans leurs bouches".
Cela se renouvelle jusqu'à ce que les petits corbeaux soient suffisamment grands pour être capables de voler et de chercher de la nourriture par eux-mêmes.

=> Si Hachem se préoccupe tellement de chaque créature, à plus forte raison qu'Il abandonne aucun être humain qui lève les yeux vers Lui et espère en son aide.
[d'après un divré Torah du rav Yaakov Israël Pozen]

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-> "Hachem t'a béni dans toutes les œuvres de tes mains ... Il connaissait ta marche à travers ce long désert ... Hachem ton D. était avec toi et tu ne manquais de rien" (Dévarim 2,7)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 2 - rémez 808) demande : Que signifie "Il connaissait ta marche"? et il répond : "Il [Hachem] était au courant de ta fatigue, ta souillure, ta peine quand tu t'occupes de ta parnassa".

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov explique : "Je sais que l'homme se salit avec les inquiétudes de la parnassa et qu'elle le préoccupe et l'inquiète. Quel est le conseil pour éviter cela?
"Hachem ton D. est avec toi" = sache que c'est Hachem qui fait tout, c'est Lui qui te nourrit et qui donne à chaque créature ce dont elle a besoin. Toi occupe-toi simplement de hichtadlout.
De cette façon, "Tu ne manques de rien" = tu es garanti de ne manquer de rien, et également de ne jamais tomber dans le piège de la réussite ou de l'échec qui te rendent fou".

-> b'h, sur ce verset, voir également : https://todahm.com/2019/10/02/10641-2

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-> "Hachem dit à Moché : Je vais faire pleuvoir pour vous une nourriture céleste" (Béchala'h 16,4)
-> "[Hachem] fit pleuvoir sur eux la manne" (Téhilim 78,24)

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne que la Torah utilise pour la manne le terme "pleuvoir" pour nous rappeler que : combien nous gagnerons d'argent, quand et comment, cela ne dépend pas de nous à l'image de la pluie. C'est entièrement dans les mains d'Hachem!
Nous ne pouvons rien faire pour avoir davantage de pluie (si ce n'est prier pour cela).
De même, il est impossible d'augmenter notre subsistance (sauf par notre prière). Certes nous faisons notre hichtadlout, mais le montant final obtenu ne changera pas, pas une goutte de plus, pas une goutte de moins.

-> 4 clés sont entre les Mains d’Hachem, qu’Il ne confie à aucun émissaire, pas même à un ange : la clef qui commande les naissances (‘haya – accouchement), la clef qui commande les pluies (guéchamim), la clef qui commande la résurrection des mots (té’hiat hamétim) et enfin la clef de la subsistance (parnassa).
[d’après la guémara Taanit 2a et 2b]

-> b'h, sur la notion que la subsistance est déterminée à Roch Hachana : https://todahm.com/2020/12/26/29603

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-> "Tout ce qui s'est passé à l'époque de la manne [la subsistance], se passe encore aujourd'hui, seulement la Providence d'Hachem était révélée à leurs yeux alors qu'aujourd'hui elle est cachée, quand bien même elle est similaire."
[rav Yérou'ham de Mir]

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-> Le Or'hot Tsadikim (Chaar HaSim'ha) écrit :
"(L'homme) devra être confiant qu'Hachem lui apportera la réussite dans ses entreprises et ne pas placer sa confiance en elles. Il pensera qu'elles ne sont qu'un moyen pour Hachem de lui apporter sa subsistance.
A l'instar du bûcheron qui fend le bois à l'aide de sa hache, bien que cette dernière constitue l'instrument qui coupe les bûches, la force nécessaire provient néanmoins de l'homme qui la saisit en main."

-> "Afin qu'Hachem ton D. te bénisse dans toute l'oeuvre de tes mains que tu entreprendras" (Réé 14,29) = selon nos Sages cela signifie que toute l'abondance dont un homme bénéficie, même s'il a travaillé durement pour l'obtenir ne lui est accordée que grâce à la bénédiction d'Hachem.

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-> "Le décret est vrai et l’empressement mensonger" (Vayéchev 37,15).
Le Rambam explique que cela signifie que l’homme ne gagnera exactement que ce qui a été décrété pour lui et tout empressement dans ce domaine et tout effort supplémentaire ne lui serviront à rien.
Si la richesse est son lot, il s’enrichira, même sans travailler davantage.

-> Le rav Shlomo Auerba'h a dit :
"Celui qui place sa confiance dans son métier et dans ses affaires et qui pense que ce sont eux qui lui apportent sa subsistance et qui pourvoient à ses besoins, ressemble à un idolâtre. En effet, qu’est-ce qui le différencie de ce dernier qui s'imagine que les astres et les constellations ont une influence sur l'abondance de ses ressources?
Il en est exactement de même de cet homme qui place sa confiance dans ses entreprises et dont il devient le serviteur en pensant que c'est d'elles que viendra son salut!"

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Au contraire, l'homme doit être parfaitement convaincu que la réussite de ses entreprises n'est qu'un canal par lequel Hachem lui envoie sa subsistance à chaque instant, et que tout ce qui lui est nécessaire lui parviendra, qu'il travaille ou pas pour l’obtenir.
Il devra toutefois agir selon l'ordre naturel du monde et accomplir sa part personnelle d'efforts afin de faire descendre cette subsistance de la main grande et généreuse du Créateur.

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-> "Tu te souviendras d'Hachem ton D. car c'est Lui qui te donne la force de réussir" (Ekev 8,18)

-> Le Yessod haAvod (2,8) commente :
"On nous enjoint par là à avoir la foi que tous les gains réalisés par un homme et l’obtention de sa subsistance, tout est dirigé par Hachem et n’existe que grâce à Son aide. Ce commandement constitue une des 613 mitsvot.
Grâce à cela, Hachem lui viendra en aide même dans les situations les plus difficiles.
Mais s’il pense : "C'est à la force de mon poignet que j'ai réussi", il ne bénéficiera pas de l'aide du Ciel et par conséquent, il ne pourra réussir dans ses entreprises."

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-> Le rav Pin'has Koritz enseigne que celui qui vit avec une confiance entière en D., Hachem le délivrera par des voies auxquelles il n'aurait jamais songé auparavant.

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-> L'une des raisons pour lesquelles nous devons faire hichhtadlout est de nous tester pour savoir si nous croyons que nous sommes la cause des résultats ou si nous croyons qu'Hachem l'est.
[ 'Hovot haLévavot - chaar HaBitachon 3]

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-> b'h, voir également le développement du rav Biderman dans le divré Torah : https://todahm.com/2022/03/30/36000

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-> Lorsqu'il s'agit de gagner sa vie, il existe 2 lignes rouges à ne pas franchir. II faut veiller à ne pas mettre sa santé en danger, et prendre soin de ne pas endommager son lien à Hachem avec des mensonges et des tromperies.
[Baal HaAkéda]

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-> Lorsqu'un homme atteint ses objectifs, il ne doit pas s'enthousiasmer à outrance en portant aux nues son talent et ses capacités. II doit plutôt être convaincu que toutes ses réussites sont dues à la bienveillance de Hachem.
['Hovot haLévavot - ch.4]

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-> Les efforts que l'on doit fournir à cause de la malédiction "Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" (Béréchit 3,19) sont négligeables, comparés aux efforts que l'on doit déployer pour obtenir la bénédiction : "Béni soit l'homme qui a confiance en Hachem" (Yirmiyahou 17,7).
[l'Alter de Novardok]

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-> "Et Hachem, ton Seigneur, te bénira dans tout ce que tu feras" (Béchala'h 15,8).
Selon le Sifri, ces mots impliquent que nous devons agir et ne pas compter sur les miracles.
[il nous est ordonné de faire notre part dans notre relation avec Hachem. ]

-> Lorsqu'on a demandé au 'Hazon Ich combien de hichtadlout il fallait investir, il a répondu : "La hichtadlout, c'est comme frapper un clou dans le mur. Tant que le clou s'enfonce, vous continuez à frapper. Lorsqu'il commence à s'enfoncer de travers, on s'arrête".

-> L'obligation de hichtadlout ne s'applique que jusqu'à ce qu'une personne commence à attribuer le succès à ses propres efforts. Une fois que cela se produit, elle doit cesser immédiatement.
[rav Yé'hezkel Levenstein]

-> Le rav Aharon 'Hadach demanda un jour à son père : "Comment une personne peut-elle acquérir le bon équilibre entre le bita'hon et hichtadlout? N'est-il pas plus facile de choisir la solution qui n'exige aucun effort de sa part? Peut-être qu'une personne qui se contente de s'asseoir et de ne rien faire n'est pas vraiment un baal bita'hon. Peut-être préfère-t-elle simplement suivre le courant parce que l'effort est trop pénible".
Son père, rav Meir 'Hadach, répondit : "Le roi David dit dans les Téhilim que l'homme qui s'abrite en Hachem est heureux. Nous voyons ici que si votre choix vous laisse un sentiment de sérénité, c'est du bita'hon.

-> Étant donné que le bita'hon est plus important que le hichtadlout dans la matérialité, nous pourrions aborder la spiritualité avec la même attitude, à savoir que la principale contribution dans la spiritualité est le bita'hon et que le hichtadlout n'est qu'un facteur secondaire.
Cependant, le Sifté 'Haïm souligne qu'il existe une différence cruciale entre les deux : "En matière de matérialité, la hichtadlout requise est une pénalité qu'une personne doit payer, et il n'est pas bon d'ajouter au paiement de la pénalité [c'est-à-dire qu'il doit minimiser sa hichtadlout autant que possible].
En revanche, dans l'avodat Hachem, il doit faire autant de hichtadlout que possible et s'efforcer de toutes ses forces".

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-> Lorsqu'une personne sait avec certitude (à 100%) qu'Hachem va certainement lui fournir ce dont elle a besoin, mais qu'elle attend de voir par quels moyens merveilleux Hachem va le faire, Hachem ne retiendra pas Ses bénédictions, même par des moyens surnaturels.
[Béer Mayim 'Hayim]

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-> Malgré la nécessité de faire des efforts pour se procurer ce dont il a besoin, l'homme doit comprendre que toute sa hichtadlout ne lui sert absolument à rien pour arriver à ses fins, car c'est Hachem qui détermine sa subsistance.
Dans son travail, il doit simplement être comme quelqu'un qui exécute le décret du Roi, car c'est ce qu'Hachem a décrété pour lui : Il ne lui enverra sa subsistance qu'après ses efforts, comme le disent [nos Sages] dans le Midrach en commentant le verset (Iyov 5,7) : "L'homme est né pour l'effort", Hachem a décidé que si [l'homme] ne fait pas d'effort, il n'aura pas de quoi manger.
Après avoir fait ce qui lui incombe et payé sa dette (c'est-à-dire avoir rempli son obligation) en ayant une activité quelconque, l'homme doit avoir confiance qu'Hachem lui procurera sa subsistance, comme il est écrit : "Tourne ta voie vers Hachem, aie confiance en Lui et Il agira" (Téhilim 37,5).
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

-> Selon le rav David Sutton :
La seule chose qui a changé à cause de la faute d'Adam, c'est l'obligation de travailler. Notre subsistance reste fournie par Hachem seul, exactement comme au Gan Eden; la seule différence, c'est qu'à présent, nous devons faire des efforts.
Pour mieux comprendre l'idée que nos efforts ne sont pas la cause de notre réussite financière, nous devons nous rappeler qu'on voit souvent des gens qui travaillent dur dans un domaine mais qui finissent par gagner de l'argent d'une autre source. C'est parce qu'Hachem décide de nos revenus, et nous ne travaillons qu'à cause du décret divin. Il n'y a pas de relation de cause à effet directe entre notre travail et son résultat. (voir Ram'hal - Messilat Yécharim, ch.21 ; rav Eliyahou Dessler * Mikhtav méEliyahou, Vol.1)

La hichtadlout peut être comparée à la peine de travaux forcés. Un prisonnier proposerait-il de faire des heures supplémentaires? Sûrement pas!
Il en est de même pour la hichtadlout. Nous avons l'obligation de faire la hichtadlout nécessaire. Une fois que nous l'avons faite, nous pouvons nous détendre, car nous avons fait notre part.
Celui qui engage une hichtadlout supplémentaire et fait plus d'efforts que nécessaires ressemble à celui qui travaille au-delà des heures de travaux forcés auxquelles il a été condamné.

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-> L'homme doit comprendre aussi que s'il limite son occupation professionnelle et se renforce dans son bita'hon, il aura besoin de faire moins d'efforts, car [Hachem] lui procurera ses besoins par un métier facile et propre.
Par contre, plus un homme accroît son hichtadlout, l'approfondit et la considère essentielle, en conséquence [Hachem] lui fournit sa subsistance seulement après de grands efforts de sa part.
Comme le disent nos Sages, de mémoire bénie (voir Ramban, Chemot 3,13) : D. dit : "Comme tu es avec Moi, Je suis avec toi". Car le libre arbitre est donné à l'homme pour choisir le bien ou, D. en préserve, le contraire, [et l'homme peut choisir dans quelle mesure accomplir la mitsva de bita'hon.
Si un homme choisit d'avoir un haut niveau de bita'hon, il a atteint un haut niveau de « Je suis avec toi » de la part d'Hachem et il n'aura pas à faire une grande hichtadlout. ]
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

-> "Hachem est ton ombre protectrice à ta droite" (Téhilim 121,5).
Le midrach (cité par le Rambam - Chémot 3,3) explique qu'Hachem est comparé à l'ombre de l'homme. De même qu'une ombre bouge suivant les mouvements de l'homme, Hachem agit en fonction des actes de l'homme.

L'Alter de Novardok (Madrégat haAdam - Darké Bita'hon - chap.2) écrit que cette idée évoque le niveau de bita'hon de l'homme. Hachem traite une personne en fonction de son niveau de bita'hon : plus notre niveau de bita'hon est élevé, plus Hachem nous octroiera des bienfaits, mesure pour mesure.

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-> "Celui qui bénéficie du labeur de ses mains est plus grand que celui qui craint le Ciel" (guémara Béra'hot 8a).

=> Cette déclaration est étonnante. Est-il possible que celui qui passe sa journée au travail et n'a pas la crainte du ciel soit supérieur à celui qui a la crainte du ciel?

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - maamarim 1, 69 et 70) explique que les Sages parlent de deux hommes craignant D. : l'un gagne sa vie en travaillant et l'autre non.
Pourquoi celui qui bénéficie du labeur de ses mains est-il considéré comme supérieur?

Le rav Chmoulévitz répond que celui qui bénéficie de son labeur voit clairement, quotidiennement, qu'il ne peut pas compter sur sa hichtadlout. Il constate qu'il investit parfois beaucoup d'efforts dans une certaine entreprise qui ne réussit pas, mais que l'argent lui arrive ensuite par une source tout à fait inattendue. Cet homme voit constamment la façon dont Hachem s'occupe de lui.
Cependant, celui qui ne travaille pas, même s'il a la crainte du ciel, ne bénéficie pas de ces leçons constantes d'émouna et de bita hon.

Il ajoute que cet enseignement ne s'applique pas seulement à l'homme engagé dans le monde du travail, mais aussi à l'érudit de la Torah qui passe sa journée à l'étude. Cet homme voit constamment la présence d'Hachem.
Il reconnaît qu'Hachem lui donne l'intelligence pour comprendre ce qu'il étudie, et qu'Il lui répond lorsque, devant une difficulté dans l'étude, il L'appelle par la prière.
Bien que la hichtadlout fût au départ une punition pour la faute d'Adam, aujourd'hui, dans le monde d'après la faute, c'est une occasion de renforcer notre bita'hon.

-> Rabbi Yossef Dov Soloveitchik (le Beit haLévi - dans son maamar haBita'hon) écrit :
Notre subsistance nous parvient au prix de grands efforts seulement, à cause de nos nombreuses fautes. Car [Hachem] nous envoie notre subsistance couverte sous "l'enveloppe" du travail, c'est-à-dire d'une façon où la subsistance est le fruit de nos efforts, afin qu'il ne soit pas évident aux yeux de tous que c'est le Créateur qui nourrit et subvient aux besoins de tous les êtres vivants.
Mais en réalité, l'effort et le travail ne sont qu'un bandeau sur les yeux demandé à l'homme afin qu'on ne voie pas la grandeur d'Hachem, c'est-à-dire que c'est Hachem, plutôt que nos efforts, qui nous fournit notre subsistance ...

Mais malgré le décret divin nous imposant de travailler pour notre subsistance, notre travail ne sert en réalité à rien, comme le disent [nos Sages - Kidouchin 4,14] : "ni la pauvreté ni la richesse ne proviennent du métier. Seule la bénédiction d'Hachem enrichit" (Michlé 10,22).

Le lecteur ne doit pas penser qu'il n'est pas nécessaire de travailler, car au contraire, la Torah veut que chaque homme jouisse du travail de ses mains, comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 8a) : "Celui qui bénéficie du labeur de ses mains est plus grand que celui qui craint le ciel".
... Un homme doit comprendre que le travail ne peut produire de résultats que par la bénédiction d'Hachem.

"Nous [le peuple juif] nous trouvons en exil et nous sommes soumis à D. au milieu de peuples qui nous persécutent et nous causent du tort.
Celui qui réalise cela prend conscience du grand miracle dont nous avons bénéficié en ayant survécu depuis la destruction du Saint Temple jusqu'à aujourd'hui.

Pour moi [rav Emden], ce miracle est le plus grand de tous.
Il dépasse toutes les merveilles que D. a accomplies en Egypte, lorsqu'Il nous a délivrés de l'esclavage et qu'Il a ouvert la Mer Rouge."

[rav Yaakov Emden - Yaavetz - dans son introduction à son Sidour]

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-> "Le voici qui se tient derrière notre mur (Chir haChirim 2,9) : ce mur se réfère au Mur Occidental du Temple qui ne sera jamais détruit."
[midrach Bamidbar Rabba 11,2]

Le Rav Eliya Lopian avait pour habitude de dire, lorsqu'il citait ce midrach, que les gens se trompent.
Ils pensent que D. a garanti que le Kotel continuerait d'exister parce que nous avons besoin d'un endroit pour prier, mais cela n'est pas vrai.

Nous avons besoin de prier à proximité de la terre sacrée sur laquelle le Temple était érigée autrefois.
Nous voulons en être aussi près que possible, mais nous n'avons pas besoin d'un Mur.
=> A quoi donc nous sert ce Mur (le Kotel)?

Le rav Lopian répond que nous en avons besoin pour prouver à ceux dont la foi est chancelante, que comme les Sages l'ont affirmé : la Torah est d'origine divine.
Si l'on pouvait accrocher une banderole sur le Mur, elle proclamerait : "Cet endroit est l'argument qui s'oppose à ceux qui nient l'origine divine de la Torah".

[=> de même qu'il est totalement improbable que le mur du Kotel n'a pas été détruit durant les centaines d'années d'absence des juifs sur leur terre, de même il renvoie au plus grand miracle de l'Histoire : l'existence du peuple juif, petit en nombre parmi des nations qui ont constamment essayé de le détruire.]

Les gens qui voyagent à bord d'un train ont la permission de bouger et de faire ce qu'ils veulent [pendant leur trajet].
En revanche, le conducteur doit maîtriser ses émotions et concentrer toutes ses capacités à contrôler chaque aspect du train.

De même, le rabbin d'une communauté conduit le train spirituel des personnes de sa communauté.
Tous leurs yeux sont levés vers lui, recherchant dans chacun de ses actes en privé et en public des conseils pour mener leur vie.
Ainsi, s'il se relâche [dans son comportement], il peut entraîner de tragiques défaillances dans l'ensemble de la vie spirituelle de la communauté.

[rav Yé'hiel Michel haLévi Epstein - Aroukh haShoul'han]

Les juifs sont tous liés au niveau de leur âme, et ne forment qu'une seule unité.
[Sfat Emet]

[le peuple juif est une entité unique, que seule la matière divise]

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+ Avoir de la reconnaissance envers chaque juif :

-> "Même les juifs les plus insignifiants sont remplis de mitsvot comme une grenade [l’est de graines]."
[guémara Sanhédrin 37a]

=> Nous devons avoir de la gratitude envers tout juif, car nous avons pu profiter indirectement du flux positif qu'a entraîné ses mitsvot.

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+ Aimer chaque juif, pour le mal indirect que nous lui avons infligé :

-> "Les juifs sont tous liés entre eux.
Leurs âmes sont unies, chacune contenant [en elle] une partie de toutes les autres [âmes].
C’est pourquoi : "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (guémara Sanhédrin 27b )
[En effet,] Lorsqu’un juif faute, il porte atteinte non seulement à son âme, mais également à sa partie de lui-même qui est présente au sein de tous les autres juifs."
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora]

-> Selon la guémara (Shabbath 55a), il y a uniquement 4 personnes dans l'histoire du monde qui sont mortes sans n’avoir jamais fait de faute.
Il s'agit de : Binyamin (le fils de Yaakov), Amran (le père de Moché), Yshaï (le père du roi David) et Kilav (le fils du roi David). Selon certains, on peut y ajouter : Lévy et Yéhochoua.

=> Combien nous devons être remplis de honte face à tout juif pour lui avoir infligé indirectement les conséquences de nos fautes.
Rien que pour cela, nous devons toujours être bienveillants, au point d'en venir à aimer chacun de nos frères juifs.

[en effet, quoiqu'on puisse reprocher à autrui, cela sera toujours inférieur à la la souffrance que nous lui avons imposée à cause de notre mauvais comportement!)]

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b’h, par exemple également à ce sujet :
-> https://todahm.com/2020/07/21/14356-2
-> https://todahm.com/2015/06/24/3470-2

Les réformistes

+ Les réformistes - Paroles du 'Hatam Sofer :

-> "Ils se croient éclairés parce qu'ils ont fait quelques années d'études à l'université.
Ils sont certains qu'ils peuvent tout expliquer.

Mais que savent-ils?
Que le couteau coupe et que l'eau éteint le feu?

Si nous leur en demandons la raison, ils répondent : "Elle est évidente! Le couteau est dur : il coupe donc le pain, qui est tendre".
Mais si nous insistons et que nous demandons en vertu de quoi ce qui est dur coupe ce qui est tendre, et pourquoi ce n'est pas l'inverse, pourquoi ce qui est tendre ne dissout pas ce qui est dur. Ils n'ont alors pas de réponse.

Nous, juifs croyants, nous savons la réponse!
Nous avons étudié le récit de la Création dans la Torah et nous savons que le Créateur a donné des propriétés particulières à chacune de Ses œuvres. C'est Lui qui a conféré à une substance dure le pouvoir de trancher une substance tendre!

C'est cela, l'explication! C'est cela la Science!
Les réformistes ne savent rien de cette vérité, et ils ont l'outrecuidance de se croire éclairés!"

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[Etre réformiste, c'est dire à D. que Sa Création n'est pas parfaite, et qu'heureusement nous sommes là pour venir l'aider!
Un juif ne s'arrête pas sur un voile de la nature, de la compréhension humaine, mais il sait que l'origine première de toute chose est : Hachem, l'Unique Maître du monde.
Plutôt que de chercher à se croire supérieur, profitons de notre courte vie pour faire confiance à Ses conseils, à Sa Torah de vie!]

"Les juifs sont tous liés entre eux.
Leurs âmes sont unies, chacune contenant [en elle] une partie de toutes les autres [âmes].

C'est pourquoi : "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (guémara Sanhédrin 27b )
[En effet,] Lorsqu'un juif faute, il porte atteinte non seulement à son âme, mais également à sa partie de lui-même qui est présente au sein de tous les autres juifs.

Chacun de nous est le garant de cette partie de nous-même qui se trouve dans le restant de notre peuple.

Puisque tous les juifs sont une même famille, on doit désirer uniquement le meilleur pour notre prochain, regarder positivement la réussite de son voisin, et chérir l'honneur de son ami comme le sien."

[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora]

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-> Dans le domaine matériel, si nous nous cognons violemment notre doigt, c'est le corps entier qui a mal, puisqu'il constitue une seule entité.

Il en est de même dans notre monde spirituel.
Puisque nous sommes tous intimement connectés, toutes mes décisions spirituelles vont affecter l'âme collective [juive].

[C'est ainsi que,] Ma croissance spirituelle va accroître la fibre morale de l'ensemble des juifs, tandis qu'à l'inverse mes mauvaises actions vont impacter négativement la spiritualité de l'ensemble de la nation juive.

[Rav Eliahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Si l’homme s’élève spirituellement, l’univers entier s’élèvera avec lui, mais s’il s’abîme, l’univers entier s’abîme avec lui."
[Ram’hal]

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-> Lorsqu'un juif faute, c'est tous les juifs qui souffrent du renforcement du mal que cela engendre.

S'il en est ainsi, par exemple, lorsqu'un juif est tenté d'aller dans un restaurant sans contrôle de la cacherout, il doit penser : "Si je mange ici j'aurai un plaisir momentané, mais à quel prix?
Je vais nuire à mes amis et à mon entourage. Suis-je égoïste au point de porter atteinte à autant de personnes, et ce uniquement pour pouvoir manger ce sandwich?
Notre exil n'a-t-il pas duré assez longtemps, pour que je sois celui qui va prolonger les souffrances de l'ensemble des juifs?"

Une personne qui aime véritablement son prochain juif évitera d'infliger ce type de dommage.

[Rabbi El'hanan Wasserman - Kovets Maamarim]

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-> "Si un juif s'écarte de sa judaïcité à Paris, c'est parce des gens se relâchent dans leur étude de la Torah à Kovno (en Lituanie)"
[Rabbi Israël Salanter]

[la réalité est que tous les juifs sont liés, dépendants les uns avec les autres.
La réussite d'autrui devient également la mienne! Lorsqu'il va mieux, je vais forcément mieux!
Quand je demande à mon prochain : "Comment ça va?", d'une certaine façon c'est comme si je prends des nouvelles d'une partie de moi-même!]

Les golems

+++ Les golems (paracha Vayéchev) :

"Avraham courut vers le troupeau" (Vayéra 18,7)

-> Le Malbim commente que le veau s'est échappé, et que Avraham ne pouvant pas le rattraper, il a été obligé d'en créer un nouveau.
C'est le sens de la suite du verset (v.18,7) : "il s'est dépêché de le faire (laassot oto)".

-> Le grand-père du 'Hida, le 'Hessed léAvraham, écrit que Avraham créait du bétail en utilisant le Séfer Yétsira, comme il est écrit dans le verset : "le veau qu'il a fait (achèr assa)" (Vayéra 18,8).

D'ailleurs, le Malbim explique que c'est la raison pour laquelle Avraham a donné à ses invités (les anges) du lait et de la viande (mélange interdit selon la Torah).
Ceci n'a été possible, que parce que la viande qu'il leur a donné n'était pas de la vraie viande naturelle, mais une qu'il avait créé lui-même.

-> Le Raavad écrit que Avraham créait également des golems humains.
Cela peut se voir directement dans la lecture littérale des mots : "les gens qu'ils avaient faits (achèr assou) à 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,5).
[dans son Pirouch haRaavad léSéfer Yétsira 6,4]

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+ Les Golems dans la guémara :

---> Golem humain :

Rava créa un homme (un golem en utilisant les forces de la sainteté), et l'envoya voir Rabbi Zeira.
Rabbi Zeira commença à parler avec lui, mais celui-ci n'a pas répondu. [En effet, un golem ne possédant pas d'âme, n'a pas la capacité de parler]

Rabbi Zeira (réalisant que ce n'était pas réellement un homme) va s'exclamer : "Mon ami (Rava) a dû te créer. Retourne à ta poussière."
[guémara Sanhédrin 65b]

---> Golem animal :
Rav 'Hanina et Rav Ochia s'asseyaient ensemble tous les vendredis pour étudier le Séfer Yétsira (le livre de la création). Au travers de leur étude, un veau se créait, qu'ils mangeaient par la suite [en l'honneur du Shabbath].
[guémara Sanhédrin 67b]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Sanhédrin 65b) dit que manger de la viande qui a été créée par le Séfer Yétsira ne rassasie pas, ni ne nourrit le corps ... et sûrement on ne ressent pas le goût de la nourriture.
Si tel est le cas, pourquoi Rabbi 'Hanina and Rav Ochia ont-ils créé un veau la veille de Shabbath avec le Séfer Yétsira (en utilisant différents arrangements des lettres du Nom d'Hachem à partir desquels Il a créé le monde), et l'ont mangé pendant Shabbath?
Ils ont agi ainsi afin de montrer la puissance de la sainteté des Noms saints d'Hachem, qui [par exemple] ont permis de créer ces veaux.

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On peut citer certains emplois du Nom d'Hachem :
1°/ Rachi (Chémot 2,14) nous dit que Moché a utilisé le chem haméforach (le Nom Divin Havaya tel qu'il est écrit) pour tuer l'égyptien qui a frappé un juif ;
2°/ Rabbi 'Hanina and Rav Ochia se plongeaient dans les lois de la création (Séfer Yétsira) la veille de Shabbath, ils créaient un veau et le mangeaient. Cela était réalisé uniquement en combinant les lettres du Nom d'Hachem avec lesquelles le monde a été créé. [Rachi - guémara Sanhédrin 67b]
3°/ Rava créait un personne avec le séfer yétsira, puisqu'il avait appris comment arranger les lettres du Nom d'Hachem, avec lesquelles Il a créé le monde. [Rachi - guémara Sanhédrin 65b]

4°/ Rabbi Avraham Weinsberger (1805-1885) a une fois rendu visite au 'Hatam Sofer, et ils ont discuté de l'antisémitisme rampant de l'époque, en plus des difficultés à obtenir sa subsistance.
En raison cette situation, la émouna de nombreux juifs commençait à diminuer.
Rabbi Weinsberger a alors proposé au 'Hatam Sofer qu'il serait peut-être approprié d'utiliser les Noms saints d'Hachem pour créer un golem ou autre créature similaire, afin d'augmenter la émouna des juifs.
Le 'Hatam Sofer lui a dit : "Crois-moi. J'ai la capacité avec les Noms saints et la combinaison des Noms d'Hachem de créer un golem sans beaucoup d'effort, comme avaler un verre d'eau.
Mais la raison pour laquelle je ne le fais pas est à cause de la guémara (Yérouchalmi Yoma 3,7) qui dit que celui qui est familier avec le Nom Divin ne peut tirer aucun avantage d'autrui, et je tire avantage d'autrui puisque je reçois différentes choses des gens car je suis un rav".
[Shu"t 'Hatam Sofer - Ora'h 'Haïm 198]

5°/ Rabbi Shimshon d'Ostropoli enseigne que les noms : אדני et יהוה ont été utilisés pour ouvrir la mer Rouge.
Il est écrit : "Et toi, lève ton bâton et étends ta main au-dessus de la mer et fends-la" (véata arèm ét maté'ha ounété ét yadékha al ayam ouvkaéou - Béchala'h 14,16).
Si tu lève (arèm) les lettres de : "maté'ha" (ton bâton - מַטְּךָ), alors nous avons : ניל qui a une valeur de 90.
Ensuite, on va sous (nété) les lettres de : "yadé'ha' (ta main - יָדְךָ), nous avons : טגי qui a une guématria de 22.
Puis, au-dessus (al) des lettres de yam (mer - יָּם), on a : כנ, soit une valeur de 70.
Nous avons un total de 182 (soit : 90+22+70).
La dernière étape est "fends-la" (ouvkaéou), divise en deux 182 = 91, qui correspond à la guématria de la sommes de אדני et יהוה.

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-> Selon le Kouzari (maamar 4,25), l'auteur du Séfer Yétsira (livre de la création) est notre Patriarche Avraham.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin écrit sur son maître le Gaon de Vilna :
"Le Séfer Yétsira était totalement clair pour lui depuis qu'il était enfant ...
En discutant d'une certaine partie du Séfer Yétsira avec lui, je lui ai dis que selon ce qu'il était en train de signifier, le fait de créer un golem est une grande tâche à accomplir.

Il m'a répondu qu'une fois, il a commencé à créer un golem, mais cependant en plein milieu du processus, une certaine image est passée dans sa tête, de laquelle il a compris qu'il ne devait pas continuer, car il était alors trop jeûne.
Je lui ai demandé quel âge il avait à ce moment là, et il m'a répondu qu'il n'avait pas encore 13 ans.

[Hakdamat Rabbi 'Haïm Volozhin au Biour haGra léSafra déTsniouta]

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-> Le Tséma'h David, un des principaux élèves du Maharal de Prague, a écrit un livre d'histoire, dans lequel il y a la biographie de son illustre maître.
Cependant, il ne mentionne à aucun moment qu'il a créé un golem.

De même, le 'Hida a écrit le livre : Shèm haGuédolim, qui consiste en des biographies des personnages importants de l'histoire juive.
Il y rapporte que Rabbi Eliyahou Baal Chem (1550-1583) a créé un golem, mais en abordant le Maharal de Prague, il ne faut aucune mention de cela.

=> Il semblerait que le Maharal de Prage n'a jamais créé de golem.

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-> Rabbi Yaakov Emden (le Yaavets), fils du Chacham Tzvi, qui était lui-même le petit-fils de Rabbi Eliezer Baal Chem de Chelm, raconte que son ancêtre a créé un golem qui a beaucoup trop grandi, au point qu'il a décidé de le tuer.
Au moment où son ancêtre essayait de faire cela, le golem l'a griffé à son visage.
[Le 'Hida rapporte qu'ayant beaucoup grandi, il a craint qu’il ne détruise le monde, c’est pourquoi il a enlevé le Nom de D. de son front et il est retourné à la poussière.]

Rabbi Yaakov Emden aborde également le fait qu'un golem ne peut pas compter dans un minyan, car il n'a pas la capacité de parler ou d'entendre.
[Chéélat Yaavets - vol.2, 82]

-> Le 'Hida (Birké Yossef - Ora'h 'Haïm 55,4) écrit :
"Il n’y a pas de doute qu’un tel homme a le même statut que quelqu’un qui est sourd-muet. En effet, quand on crée un tel homme, il n’a la force que de respirer, donc il ne peut certainement pas participer à un minyan, car il est comme un homme qui n’entend pas et ne parle pas, il ne participe pas à un minyan."

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"Yossef rapportait des paroles médisantes sur eux, à leur père" (Vayéchev 37,2)

-> Rachi rapporte : Tout ce qu’il voyait de mal chez ses frères, les fils de Léa, il le rapportait à son père.
Il s'agit du fait : qu’ils mangeaient de la viande arrachée à des animaux vivants, qu’ils humiliaient les fils des servantes en les traitant de serviteurs, qu’ils étaient soupçonnés d’actes de débauche.

=> Comment comprendre que ces enfants de Yaakov, si justes (à l'origine de tribus!) puissent commettre de telles fautes?
Et s'ils ne les ont pas commises comment Yossef a-t-il pu dire de tels mensonges à leur sujet?

D'ailleurs, le Chla haKadoch fait remarquer que l'utilisation du terme : "vayavé" (rapportait - וַיָּבֵא), et non pas : "véotsi" (mot impliquant le fait d'inventer une histoire), implique que les frères avait réellement fait ce que Yaakov a rapporté.

-> Le Chla haKadoch répond en rapportant que Avraham a écrit le Séfer Yétsira, et qu'il l'utilisait pour créer des golems.
Il a ensuite transmis ce livre à Its'hak, qui l'a passé à Yaakov, qui l'a alors transmis aux enfants de Léa, puisqu'ils avaient une généalogie plus pure que celle des servantes : Bila et Zilpa.

Utilisant le Séfer Yétsira, les enfants de Léa, ont créé des animaux (cf. à l'image de rav 'Hanina et rav Ochia ci-dessus).
Un animal qui est créé de cette façon ne nécessite pas d'abattage rituel (ché'hita), et l'interdiction de manger de sa chair alors qu'il est toujours vivant (Sanhédrin 65b), ne s'applique pas.
Yossef a été témoin de ses frères agissant ainsi, mais il n'a pas réalisé que l'animal en question n'était pas un vrai.

De plus, ses frères créaient des golems sous une forme féminine, et lorsque Yossef a vu ses frères marchant avec une femme, il a supposé à tord que c'était une vraie femme.

Par ailleurs, lorsque les enfants de Léa étaient en train d'étudier le Séfer Yétsira, et que leurs autres frères souhaitaient les rejoindre, ils l'interdisaient au motif qu'ils étaient les enfants de servantes (et non d'une lignée généalogique directe menant à Avraham).
Yossef ne voyant pas toute l'histoire, a rapporté à Yaakov qu'ils humiliaient les enfants de Bila et Zilpa, en les traitant de serviteurs.

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-> Yossef raconta à son père que ses frères consommaient de la chair d'un animal vivant, ce qui constitue un interdit des 7 lois noa'hides (guémara Yérouchalmi Péa 1,1).
En réalité, les frères de Yossef ne souhaitaient pas prendre des animaux du troupeau de leur père. Ils avaient appris de leur père les profondeurs des secrets de la Torah. Or lorsqu'ils voulaient manger de la viande, ils utilisaient la kabbala pour créer un animal à partir de rien. Ce type d'animal ne nécessite pas de ché'hita réglementaire.
Yossef n'ayant pas encore atteint l'âge de 20 ans, il n'avait pu recevoir de Yaakov l'enseignement de cette sagesse et donc ne connaissait pas ces choses.
Il pensa, par conséquent, que ces animaux nécessitaient un abattage rituel d'après la halakha.
[...]

De plus, la guémara (Sanhédrin 59b) demande s'il est possible que la viande tombe du Ciel?
La guémara répond par l'affirmative et rapporte l'histoire de Rabbi Chimon ben Halafta qui rencontra en chemin des lions affamés qui voulaient le dévorer. Il mentionna donc le verset : "Le lionceaux rugissent après la proie, demandant à D. leur pâture" (Téhilim 104).
Deux morceaux de viande tombèrent alors du Ciel pour épargner Rabbi Chimon. Le premier morceau fut dévoré par les lions, Rabbi Chimon emporta au beit hamidrach le second morceau et demanda si cette viande était impure et inapte à la consommation ou si elle était pure et consommable.
Il fut répondu qu'il n'y a rien qui ne tombe du ciel qui soit impur.
[Tsor ha'Haïm]

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-> Les liens entre Yossef et ses frères commencèrent à se détériorer quand il fit des rapports négatifs à leur père, Ya'acov. L’une d’elles concernait le "Ever min ha'haï" : les frères consommaient d’un animal abattu tandis que le corps de l’animal continuait de bouger (ce qu’on appelle "méfarkesset"). Yossef pensait qu’ils transgressaient l’interdit de Ever min ha’haï, consommer d’un animal qui vit encore.

Le Parachat Dérakhim (darouch 1) précise que d’après les lois de la Torah pour les Bné Israël, une fois l’animal abattu, il est autorisé d’en consommer les membres, même s’il remue encore. Mais selon la loi pour les Bné Noa’h, même si l’animal a été tué, tant qu’il bouge, il est considéré comme vivant et il est alors interdit de le consommer.

Le Parachat Dérakhim ajoute que les frères se considéraient comme des Bné Israël en tous points et qu’il leur était donc parfaitement permis de manger la bête même si son corps remuait encore.
Yossef était d’accord sur ce statut des Bné Israël, mais du fait de sa sublime vertu, il estimait qu’il ne devait prendre compte de ce rang que quand la Halakha était plus exigeante. Par contre, quand le statut de Ben Israël permettait plus de souplesse, il agissait avec rigueur, comme s’il était un Ben Noa’h.
Le fait qu’il ait été très strict envers lui-même n’aurait certainement pas dérangé les frères, mais ce qui posa problème, c’est que Yossef pensait qu’ils devaient être aussi rigoureux que lui.
Il alla jusqu’à informer Yaakov qu’ils transgressaient l’interdit de Ever min ha'haï en consommant d’un animal qui remuait encore (ce qui n’est interdit que pour les Bné Noa’h).

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Comme c’est toujours le cas, nos Sages mettent en avant les défauts des grands personnages de la Torah et grossissent leurs erreurs pour qu’elles nous touchent, à notre niveau. Ainsi, il semblerait que l’erreur de Yossef ait été de vouloir imposer ses exigences personnelles aux autres, ce qui engendra en un profond ressentiment de leur part.

Ce développement nous permet donc de tirer la leçon suivante : il ne fait pas imposer ses comportements louables ou exigences à autrui.
Ceci s’applique également à la façon dont nous considérons les personnes qui ne sont pas à ce niveau ; lorsqu’une personne fait preuve d’une certaine rigueur en matière de Halakha, elle a tendance à regarder de haut les individus qui n’agissent pas de la sorte. Les dégâts causés par cette attitude supplantent les bénéfices de la bonne action en question.
Un grand Rav dit à quelqu’un qui voulait s’imposer une nouvelle ’Houmra que si, à cause de celle-ci, il allait regarder les autres de haut, il valait mieux s’en abstenir, car le fait de se sentir supérieur aux autres entraîne un préjudice qui outrepasse le bénéfice apporté par la nouvelle exigence.

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+ Bonus (b'h) : Yossef et le lachon ara :

-> "... avec les fils de Bilha et les fils de Zilpa, épouses de son père ; Yossef rapportait des paroles médisante sur eux, à leur père" (Vayéchev 37,2)

Comment est-ce que Yossef a-t-il pu dire du lachon ara sur ses frères?

Il a bien respecté les 3 conditions cumulatives permettant de rapporter des paroles dénigrantes :

1°/ Si on a pu dire à cette personne d'arrêter son mauvaise action, et qu'elle ne nous a pas écouté, alors nous pouvons le dire à quelqu'un d'autre que cette personne sera susceptible d'écouter.

"avec les fils de Bilha et les fils de Zilpa" = Yossef a essayé de les faire changer, mais ils ont répondu que s'il se permettait de dire cela, c'est uniquement parce qu'ils sont les fils des servantes, et qu'il pensait être meilleur qu'eux.

2°/ On doit rapporter exactement ce qui s'est passé sans ajouter d'opinion subjective.

"Yossef rapportait (des paroles)" (vayavé Yossef) : le verset utilise : "rapportait" plutôt que : "disait/racontait", afin de signifier qu'il répétait exactement l'histoire sans aucunement l'enjoliver.

3°/ On ne doit pas tirer de profit du fait de donner l'information.

"à leur père" (el avihem) : Yossef ne dit pas : "à son père", car il ne souhaitait obtenir aucun honneur, aucune faveur de son père pour son comportement. Son seul désir était que leur père à eux (Yaakov) puisse les influencer afin qu'ils changent leur comportement pour le mieux.

La tsédaka nous sauve de la mort

-> "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche"
Le Radal explique : nos bonnes actions nous précéderont pour que l'on soit jugé favorablement et tenteront de nous sauver de la mort, comme il est écrit 'la tsédaka sauve de la mort' (Michlé 11,4 & 10,2)."

-> Nos commentateurs expliquent, qu'en hébreu, les initiales de la phrase "et la tsédaka sauve de la mort" (וצדקה תציל ממות - Michlé 11,4) forment le mot "mort" (mavét - מות).
Cela permet de déduire que lorsqu'on donne de la tsédaka, on est préservé de la pauvreté, et donc automatiquement, on n'est pas concerné par ce qu'affirment nos Sages (guémara Nédarim 64a), qu'un pauvre est considéré comme mort.

En ce sens, selon le Zohar haKadoch (Ekev 273b) : "Nous disons que la tsédaka sauve de la mort, car le pauvre est considéré comme mort, et donc, celui qui lui donne de l'argent lui redonne vie, et en retour, Hachem lui accordera également la vie".

Il faut comprendre quel est ce système de "mesure pour mesure" dont parle le Zohar : pourquoi le bienfaiteur bénéficie-t-il d'une protection contre la mort?
Le pauvre a un statut de mort, et lorsque quelqu'un lui accorde la charité, il le "ressuscite".
Par conséquent, du fait que le donateur s'est investi dans la résurrection des morts en sauvant le pauvre de la mort, Hachem le récompense en lui accordant la vie à lui aussi.

-> "Il existe deux sortes de tsédaka: celle qui sert à sauver l'homme d'une mort violente, et celle qui sert à sauver l'homme du jugement de l'enfer" [guémara Baba Batra 10a]
[ainsi la tsédaka nous apporte de la 'vie' dans ce monde et dans le monde à Venir. ]

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-> "L'homme ne subira jamais le moindre préjudice en accomplissant la mitsva de tsédaka"
[Rambam - Lois sur les dons aux pauvres 10,2 ]

-> "4 choses déchirent la sentence de l'homme: la charité, les cris d'imploration, le changement de prénom et le changement au niveau des actes."
[guémara Roch Hachana 16b]

"Les nations du monde se plaignent que les juifs empêchent les bénédictions de les atteindre.
Elles voient que les juifs sont trop riches, trop talentueux, trop intelligents, et qu'ils prennent tout pour eux-mêmes.

Mais la réalité est qu'ils sont le conduit dans lequel passent toutes les bénédictions.
Dans chaque pays où les juifs prospèrent, c'est l'ensemble du pays qui prospère avec eux.
Il en a été ainsi tout au long de l'histoire."

[Sfat Emet]

Ceux qui ont jeûné 40 jours

+ Ceux qui ont jeûné 40 jours :

Il y a une limite naturelle à la durée pendant laquelle une personne peut jeûner et rester en vie.
Pourtant, il existe des personnes qui ont pu miraculeusement jeûner pendant 40 jours. On peut citer :
- Moché sur le mont Sinaï. [Ekev 9,9]
- Les Bné Israël pendant la dernière série de quarante jours que Moché passa sur le mont Sinaï (pour récupérer les 2e Tables de la Loi). [Tana déBé Eliyahou Zouta 4]
- le roi Shlomo. [Yalkout Chimoni - Michlé 929]
- Eliyahou. [Méla'him I 19,8]
- les mouton de Yitro que Moché gardait. [midrach haGadol Chémot 3,1 ; midrach Agada Chémot 3,1]