Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Les golems

+++ Les golems (paracha Vayéchev) :

"Avraham courut vers le troupeau" (Vayéra 18,7)

-> Le Malbim commente que le veau s'est échappé, et que Avraham ne pouvant pas le rattraper, il a été obligé d'en créer un nouveau.
C'est le sens de la suite du verset (v.18,7) : "il s'est dépêché de le faire (laassot oto)".

-> Le grand-père du 'Hida, le 'Hessed léAvraham, écrit que Avraham créait du bétail en utilisant le Séfer Yétsira, comme il est écrit dans le verset : "le veau qu'il a fait (achèr assa)" (Vayéra 18,8).

D'ailleurs, le Malbim explique que c'est la raison pour laquelle Avraham a donné à ses invités (les anges) du lait et de la viande (mélange interdit selon la Torah).
Ceci n'a été possible, que parce que la viande qu'il leur a donné n'était pas de la vraie viande naturelle, mais une qu'il avait créé lui-même.

-> Le Raavad écrit que Avraham créait également des golems humains.
Cela peut se voir directement dans la lecture littérale des mots : "les gens qu'ils avaient faits (achèr assou) à 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,5).
[dans son Pirouch haRaavad léSéfer Yétsira 6,4]

<--------------->

+ Les Golems dans la guémara :

---> Golem humain :

Rava créa un homme (un golem en utilisant les forces de la sainteté), et l'envoya voir Rabbi Zeira.
Rabbi Zeira commença à parler avec lui, mais celui-ci n'a pas répondu. [En effet, un golem ne possédant pas d'âme, n'a pas la capacité de parler]

Rabbi Zeira (réalisant que ce n'était pas réellement un homme) va s'exclamer : "Mon ami (Rava) a dû te créer. Retourne à ta poussière."
[guémara Sanhédrin 65b]

---> Golem animal :
Rav 'Hanina et Rav Ochia s'asseyaient ensemble tous les vendredis pour étudier le Séfer Yétsira (le livre de la création). Au travers de leur étude, un veau se créait, qu'ils mangeaient par la suite [en l'honneur du Shabbath].
[guémara Sanhédrin 67b]

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï (Sanhédrin 65b) dit que manger de la viande qui a été créée par le Séfer Yétsira ne rassasie pas, ni ne nourrit le corps ... et sûrement on ne ressent pas le goût de la nourriture.
Si tel est le cas, pourquoi Rabbi 'Hanina and Rav Ochia ont-ils créé un veau la veille de Shabbath avec le Séfer Yétsira (en utilisant différents arrangements des lettres du Nom d'Hachem à partir desquels Il a créé le monde), et l'ont mangé pendant Shabbath?
Ils ont agi ainsi afin de montrer la puissance de la sainteté des Noms saints d'Hachem, qui [par exemple] ont permis de créer ces veaux.

<--->

On peut citer certains emplois du Nom d'Hachem :
1°/ Rachi (Chémot 2,14) nous dit que Moché a utilisé le chem haméforach (le Nom Divin Havaya tel qu'il est écrit) pour tuer l'égyptien qui a frappé un juif ;
2°/ Rabbi 'Hanina and Rav Ochia se plongeaient dans les lois de la création (Séfer Yétsira) la veille de Shabbath, ils créaient un veau et le mangeaient. Cela était réalisé uniquement en combinant les lettres du Nom d'Hachem avec lesquelles le monde a été créé. [Rachi - guémara Sanhédrin 67b]
3°/ Rava créait un personne avec le séfer yétsira, puisqu'il avait appris comment arranger les lettres du Nom d'Hachem, avec lesquelles Il a créé le monde. [Rachi - guémara Sanhédrin 65b]

4°/ Rabbi Avraham Weinsberger (1805-1885) a une fois rendu visite au 'Hatam Sofer, et ils ont discuté de l'antisémitisme rampant de l'époque, en plus des difficultés à obtenir sa subsistance.
En raison cette situation, la émouna de nombreux juifs commençait à diminuer.
Rabbi Weinsberger a alors proposé au 'Hatam Sofer qu'il serait peut-être approprié d'utiliser les Noms saints d'Hachem pour créer un golem ou autre créature similaire, afin d'augmenter la émouna des juifs.
Le 'Hatam Sofer lui a dit : "Crois-moi. J'ai la capacité avec les Noms saints et la combinaison des Noms d'Hachem de créer un golem sans beaucoup d'effort, comme avaler un verre d'eau.
Mais la raison pour laquelle je ne le fais pas est à cause de la guémara (Yérouchalmi Yoma 3,7) qui dit que celui qui est familier avec le Nom Divin ne peut tirer aucun avantage d'autrui, et je tire avantage d'autrui puisque je reçois différentes choses des gens car je suis un rav".
[Shu"t 'Hatam Sofer - Ora'h 'Haïm 198]

5°/ Rabbi Shimshon d'Ostropoli enseigne que les noms : אדני et יהוה ont été utilisés pour ouvrir la mer Rouge.
Il est écrit : "Et toi, lève ton bâton et étends ta main au-dessus de la mer et fends-la" (véata arèm ét maté'ha ounété ét yadékha al ayam ouvkaéou - Béchala'h 14,16).
Si tu lève (arèm) les lettres de : "maté'ha" (ton bâton - מַטְּךָ), alors nous avons : ניל qui a une valeur de 90.
Ensuite, on va sous (nété) les lettres de : "yadé'ha' (ta main - יָדְךָ), nous avons : טגי qui a une guématria de 22.
Puis, au-dessus (al) des lettres de yam (mer - יָּם), on a : כנ, soit une valeur de 70.
Nous avons un total de 182 (soit : 90+22+70).
La dernière étape est "fends-la" (ouvkaéou), divise en deux 182 = 91, qui correspond à la guématria de la sommes de אדני et יהוה.

<---------->

-> Selon le Kouzari (maamar 4,25), l'auteur du Séfer Yétsira (livre de la création) est notre Patriarche Avraham.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin écrit sur son maître le Gaon de Vilna :
"Le Séfer Yétsira était totalement clair pour lui depuis qu'il était enfant ...
En discutant d'une certaine partie du Séfer Yétsira avec lui, je lui ai dis que selon ce qu'il était en train de signifier, le fait de créer un golem est une grande tâche à accomplir.

Il m'a répondu qu'une fois, il a commencé à créer un golem, mais cependant en plein milieu du processus, une certaine image est passée dans sa tête, de laquelle il a compris qu'il ne devait pas continuer, car il était alors trop jeûne.
Je lui ai demandé quel âge il avait à ce moment là, et il m'a répondu qu'il n'avait pas encore 13 ans.

[Hakdamat Rabbi 'Haïm Volozhin au Biour haGra léSafra déTsniouta]

<------->

-> Le Tséma'h David, un des principaux élèves du Maharal de Prague, a écrit un livre d'histoire, dans lequel il y a la biographie de son illustre maître.
Cependant, il ne mentionne à aucun moment qu'il a créé un golem.

De même, le 'Hida a écrit le livre : Shèm haGuédolim, qui consiste en des biographies des personnages importants de l'histoire juive.
Il y rapporte que Rabbi Eliyahou Baal Chem (1550-1583) a créé un golem, mais en abordant le Maharal de Prague, il ne faut aucune mention de cela.

=> Il semblerait que le Maharal de Prage n'a jamais créé de golem.

<------->

-> Rabbi Yaakov Emden (le Yaavets), fils du Chacham Tzvi, qui était lui-même le petit-fils de Rabbi Eliezer Baal Chem de Chelm, raconte que son ancêtre a créé un golem qui a beaucoup trop grandi, au point qu'il a décidé de le tuer.
Au moment où son ancêtre essayait de faire cela, le golem l'a griffé à son visage.
[Le 'Hida rapporte qu'ayant beaucoup grandi, il a craint qu’il ne détruise le monde, c’est pourquoi il a enlevé le Nom de D. de son front et il est retourné à la poussière.]

Rabbi Yaakov Emden aborde également le fait qu'un golem ne peut pas compter dans un minyan, car il n'a pas la capacité de parler ou d'entendre.
[Chéélat Yaavets - vol.2, 82]

-> Le 'Hida (Birké Yossef - Ora'h 'Haïm 55,4) écrit :
"Il n’y a pas de doute qu’un tel homme a le même statut que quelqu’un qui est sourd-muet. En effet, quand on crée un tel homme, il n’a la force que de respirer, donc il ne peut certainement pas participer à un minyan, car il est comme un homme qui n’entend pas et ne parle pas, il ne participe pas à un minyan."

<------------------------->

"Yossef rapportait des paroles médisantes sur eux, à leur père" (Vayéchev 37,2)

-> Rachi rapporte : Tout ce qu’il voyait de mal chez ses frères, les fils de Léa, il le rapportait à son père.
Il s'agit du fait : qu’ils mangeaient de la viande arrachée à des animaux vivants, qu’ils humiliaient les fils des servantes en les traitant de serviteurs, qu’ils étaient soupçonnés d’actes de débauche.

=> Comment comprendre que ces enfants de Yaakov, si justes (à l'origine de tribus!) puissent commettre de telles fautes?
Et s'ils ne les ont pas commises comment Yossef a-t-il pu dire de tels mensonges à leur sujet?

D'ailleurs, le Chla haKadoch fait remarquer que l'utilisation du terme : "vayavé" (rapportait - וַיָּבֵא), et non pas : "véotsi" (mot impliquant le fait d'inventer une histoire), implique que les frères avait réellement fait ce que Yaakov a rapporté.

-> Le Chla haKadoch répond en rapportant que Avraham a écrit le Séfer Yétsira, et qu'il l'utilisait pour créer des golems.
Il a ensuite transmis ce livre à Its'hak, qui l'a passé à Yaakov, qui l'a alors transmis aux enfants de Léa, puisqu'ils avaient une généalogie plus pure que celle des servantes : Bila et Zilpa.

Utilisant le Séfer Yétsira, les enfants de Léa, ont créé des animaux (cf. à l'image de rav 'Hanina et rav Ochia ci-dessus).
Un animal qui est créé de cette façon ne nécessite pas d'abattage rituel (ché'hita), et l'interdiction de manger de sa chair alors qu'il est toujours vivant (Sanhédrin 65b), ne s'applique pas.
Yossef a été témoin de ses frères agissant ainsi, mais il n'a pas réalisé que l'animal en question n'était pas un vrai.

De plus, ses frères créaient des golems sous une forme féminine, et lorsque Yossef a vu ses frères marchant avec une femme, il a supposé à tord que c'était une vraie femme.

Par ailleurs, lorsque les enfants de Léa étaient en train d'étudier le Séfer Yétsira, et que leurs autres frères souhaitaient les rejoindre, ils l'interdisaient au motif qu'ils étaient les enfants de servantes (et non d'une lignée généalogique directe menant à Avraham).
Yossef ne voyant pas toute l'histoire, a rapporté à Yaakov qu'ils humiliaient les enfants de Bila et Zilpa, en les traitant de serviteurs.

<--->

-> Yossef raconta à son père que ses frères consommaient de la chair d'un animal vivant, ce qui constitue un interdit des 7 lois noa'hides (guémara Yérouchalmi Péa 1,1).
En réalité, les frères de Yossef ne souhaitaient pas prendre des animaux du troupeau de leur père. Ils avaient appris de leur père les profondeurs des secrets de la Torah. Or lorsqu'ils voulaient manger de la viande, ils utilisaient la kabbala pour créer un animal à partir de rien. Ce type d'animal ne nécessite pas de ché'hita réglementaire.
Yossef n'ayant pas encore atteint l'âge de 20 ans, il n'avait pu recevoir de Yaakov l'enseignement de cette sagesse et donc ne connaissait pas ces choses.
Il pensa, par conséquent, que ces animaux nécessitaient un abattage rituel d'après la halakha.
[...]

De plus, la guémara (Sanhédrin 59b) demande s'il est possible que la viande tombe du Ciel?
La guémara répond par l'affirmative et rapporte l'histoire de Rabbi Chimon ben Halafta qui rencontra en chemin des lions affamés qui voulaient le dévorer. Il mentionna donc le verset : "Le lionceaux rugissent après la proie, demandant à D. leur pâture" (Téhilim 104).
Deux morceaux de viande tombèrent alors du Ciel pour épargner Rabbi Chimon. Le premier morceau fut dévoré par les lions, Rabbi Chimon emporta au beit hamidrach le second morceau et demanda si cette viande était impure et inapte à la consommation ou si elle était pure et consommable.
Il fut répondu qu'il n'y a rien qui ne tombe du ciel qui soit impur.
[Tsor ha'Haïm]

<--->

-> Les liens entre Yossef et ses frères commencèrent à se détériorer quand il fit des rapports négatifs à leur père, Ya'acov. L’une d’elles concernait le "Ever min ha'haï" : les frères consommaient d’un animal abattu tandis que le corps de l’animal continuait de bouger (ce qu’on appelle "méfarkesset"). Yossef pensait qu’ils transgressaient l’interdit de Ever min ha’haï, consommer d’un animal qui vit encore.

Le Parachat Dérakhim (darouch 1) précise que d’après les lois de la Torah pour les Bné Israël, une fois l’animal abattu, il est autorisé d’en consommer les membres, même s’il remue encore. Mais selon la loi pour les Bné Noa’h, même si l’animal a été tué, tant qu’il bouge, il est considéré comme vivant et il est alors interdit de le consommer.

Le Parachat Dérakhim ajoute que les frères se considéraient comme des Bné Israël en tous points et qu’il leur était donc parfaitement permis de manger la bête même si son corps remuait encore.
Yossef était d’accord sur ce statut des Bné Israël, mais du fait de sa sublime vertu, il estimait qu’il ne devait prendre compte de ce rang que quand la Halakha était plus exigeante. Par contre, quand le statut de Ben Israël permettait plus de souplesse, il agissait avec rigueur, comme s’il était un Ben Noa’h.
Le fait qu’il ait été très strict envers lui-même n’aurait certainement pas dérangé les frères, mais ce qui posa problème, c’est que Yossef pensait qu’ils devaient être aussi rigoureux que lui.
Il alla jusqu’à informer Yaakov qu’ils transgressaient l’interdit de Ever min ha'haï en consommant d’un animal qui remuait encore (ce qui n’est interdit que pour les Bné Noa’h).

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Comme c’est toujours le cas, nos Sages mettent en avant les défauts des grands personnages de la Torah et grossissent leurs erreurs pour qu’elles nous touchent, à notre niveau. Ainsi, il semblerait que l’erreur de Yossef ait été de vouloir imposer ses exigences personnelles aux autres, ce qui engendra en un profond ressentiment de leur part.

Ce développement nous permet donc de tirer la leçon suivante : il ne fait pas imposer ses comportements louables ou exigences à autrui.
Ceci s’applique également à la façon dont nous considérons les personnes qui ne sont pas à ce niveau ; lorsqu’une personne fait preuve d’une certaine rigueur en matière de Halakha, elle a tendance à regarder de haut les individus qui n’agissent pas de la sorte. Les dégâts causés par cette attitude supplantent les bénéfices de la bonne action en question.
Un grand Rav dit à quelqu’un qui voulait s’imposer une nouvelle ’Houmra que si, à cause de celle-ci, il allait regarder les autres de haut, il valait mieux s’en abstenir, car le fait de se sentir supérieur aux autres entraîne un préjudice qui outrepasse le bénéfice apporté par la nouvelle exigence.

<------------------------>

+ Bonus (b'h) : Yossef et le lachon ara :

-> "... avec les fils de Bilha et les fils de Zilpa, épouses de son père ; Yossef rapportait des paroles médisante sur eux, à leur père" (Vayéchev 37,2)

Comment est-ce que Yossef a-t-il pu dire du lachon ara sur ses frères?

Il a bien respecté les 3 conditions cumulatives permettant de rapporter des paroles dénigrantes :

1°/ Si on a pu dire à cette personne d'arrêter son mauvaise action, et qu'elle ne nous a pas écouté, alors nous pouvons le dire à quelqu'un d'autre que cette personne sera susceptible d'écouter.

"avec les fils de Bilha et les fils de Zilpa" = Yossef a essayé de les faire changer, mais ils ont répondu que s'il se permettait de dire cela, c'est uniquement parce qu'ils sont les fils des servantes, et qu'il pensait être meilleur qu'eux.

2°/ On doit rapporter exactement ce qui s'est passé sans ajouter d'opinion subjective.

"Yossef rapportait (des paroles)" (vayavé Yossef) : le verset utilise : "rapportait" plutôt que : "disait/racontait", afin de signifier qu'il répétait exactement l'histoire sans aucunement l'enjoliver.

3°/ On ne doit pas tirer de profit du fait de donner l'information.

"à leur père" (el avihem) : Yossef ne dit pas : "à son père", car il ne souhaitait obtenir aucun honneur, aucune faveur de son père pour son comportement. Son seul désir était que leur père à eux (Yaakov) puisse les influencer afin qu'ils changent leur comportement pour le mieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.