+ Celui qui prie régulièrement est immédiatement exaucé :
-> Il est rapporté dans le midrach (Dévarim rabbah 2,11) :
Rav 'Hanina bar Papa demanda à Rav Shmouel bar Nahman : le verset dit : "ma prière s’élève vers Toi, Hachem, au moment propice" (Téhilim 69,14). Qu'est-ce que cela signifie?
[il ressort de ce verset que les prières ne sont pas acceptées en tout temps, mais seulement en des "temps favorables, propices".)
Il lui répondit : Les portes de la prière sont parfois ouvertes, parfois fermées.
Rav Anan dit : Les portes de la prière ne sont jamais fermées, comme il est dit : "Comme Hachem votre D. est proche à tout moment lorsque nous L'appelons" (Vaét'hanan 4,7).
"Appeler" fait référence à la prière, comme il est dit : "C’est avant que vous n’appeliez que je vous répondrai" (Yéchayahou 65,24).
Rav 'Hiya bar Rava dit : Il est écrit : "Espère en Hachem. Renforce et fortifie notre cœur et espère en Hachem" (Téhilim 27,14). Priez et priez encore, et le temps viendra où ce que vous désirez vous sera accordé."
=> Nous constatons que les avis divergent parmi les Sages quant au moment où les prières sont exaucées. Certains affirment que les portes de la prière sont parfois fermées, tandis que d'autres affirment qu'elles ne se ferment jamais. Chacun justifie son opinion par un verset. Si tel est le cas, on peut se demander comment tous les versets peuvent être interprétés selon l'un ou l'autre de ces avis.
Dans un verset, il est dit qu'il existe un "moment propice" pour prier, tandis que dans l'autre, il est dit que Hachem est proche de nous chaque fois que nous L'invoquons. Comment répondre à cette apparente contradiction?
-> Le Maguid de Doubno (séfer Michlé Yaakov) explique avec un machal :
Un homme riche payait un salaire conséquent au médecin local pour qu'il vienne chez lui chaque matin examiner la santé des membres de sa famille et soigner tout membre de la famille souffrant d'une maladie. Les autres habitants de la ville n'étaient pas aussi aisés ; ils ne faisaient donc appel au médecin que pour une visite à domicile lorsqu'un membre de leur famille était malade, et ils lui versaient une somme forfaitaire pour la consultation.
Comme le médecin savait que les gens ordinaires le payaient à la consultation, il prenait son temps pour soigner leurs malades. Il ne leur donnait pas immédiatement le meilleur médicament. Il préférait commencer par d'autres traitements, ce qui lui obligeait à venir plusieurs fois et à recevoir quelques paiements.
Cependant, comme l'homme riche le payait pour venir chaque jour, il n'avait aucun intérêt à prolonger les traitements de sa famille ; il guérissait donc son proche malade le plus rapidement possible.
Le principe fondamental est que si une personne croit pouvoir réussir par ses propres efforts et ses propres capacités, elle ne se tournera vers Hachem que si elle s'y sent vraiment obligée. Elle ne priera que si elle ne voit aucun moyen de s'aider elle-même.
Elle compte d'abord sur elle-même et ne se tourne vers Hachem qu'en dernier recours.
Hachem ne répond pas immédiatement aux prières d'une telle personne, car Il sait que s'Il lui donnait immédiatement ce dont elle a besoin, Il n'entendrait plus parler d'elle.
C'est pourquoi Il prend son temps pour l'aider, afin de prier pendant plusieurs jours.
En revanche, les tsadikim prient Hachem chaque jour. Ils comptent sur Lui pour tout et prient vers Lui pour tout ce dont ils ont besoin. Il n'a donc aucune raison de ne pas les exaucer immédiatement.
De même, le roi David dit : "Aie pitié de moi, Hachem, car je T'invoque tout le jour" (ki élé'ha ékra kol ayom - Téhilim 86,3). Le roi David semble dire que Hachem devrait avoir pitié de lui, car il prie vers Lui tous les jours.
Le séfer Arvé Na'hal (parachat Vaéra) explique le cas d'un enfant qui souhaite que son père lui donne quelque chose. Si l'enfant demande constamment ce qu'il désire, son père ne pourra pas le lui refuser, car il sait qu'il n'aura pas de répit tant qu'il n'aura pas exaucé son souhait. Mais si l'enfant demande une ou deux fois, le père pourrait le repousser, sachant qu'il finira par oublier.
Si l'enfant est intelligent et ne veut pas avoir à demander à son père plusieurs fois avant de comprendre qu'il est sérieux, il dira : "Sache que je le veux vraiment et que je ne cesserai de te le demander tant que tu ne me l'auras pas accordé. Autant accepter maintenant, sinon tu devras m'entendre te harceler à ce sujet encore et encore".
C'est ce que le roi David disait : "Hachem, je T'invoquerai toute la journée. Alors, au mieux, aie pitié de moi maintenant, sinon je continuerai à Te demander jusqu'à ce que tu cèdes".
=> Ceci explique tous les versets (ci-dessus). Tout dépend de la fréquence à laquelle on prie.
Si on prie constamment, notre prière sera exaucée immédiatement, quelle que soit notre prière. Cependant, si une personne ne prie que lorsqu'elle désire quelque chose, les portes de la prière ne lui seront pas toujours ouvertes.
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[le risque en priant régulièrement est de le faire avec moins de cœur, voir machinalement. Il faut donc trouver des astuces personnelles (ex: modifier un peu les termes) pour garder cette flamme du premier jour. ]