+ La nostalgie ressentie par un seul juif à l'égard de la terre d'Israël exerce une influence sur la Délivrance du peuple tout entier :
-> "L'aspiration sainte à l'amour de Sion ... lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal (Israël) ... et la lumière du Salut et de la Délivrance se répand comme l'aube qui se déploie au-dessus des montagnes."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.6]
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-> Le processus de repentance (téchouva) a commencé dès le premier homme. La faute d'Adam avait suscité la chute dans l'exil des étincelles de sainteté tombées hors du gan Eden. Les étincelles se sont enfoncées dans les profondeurs et l'obscurité du monde physique. Pour restaurer l'humanité et le monde dans leur pureté originelle et leur connexion à Hachem, les étincelles exilées doivent être récupérées. [Arizal - chaar haGuilgoulim - intro 3]
Adam et les générations qui suivirent entamèrent ce processus de réparation. Par la suite, la tâche de parfaire le monde incomba à Avraham et à ses descendants. Si la lignée royale de David avait réussi à maintenir un Royaume de Torah en terre d'Israël, la Création serait revenue à la perfection. (rav Tsadok haCohen - Ma'hchévet 'harouts 93b)
Mais lorsque le peuple d'Israël a fauté, les étincelles qu'il avait déjà rassemblées furent dispersées et exilées avec lui aux 4 coins de la terre.
Le rassemblement des exilés en Israël s'effectue parallèlement au retour à leur source des étincelles tombées. La nation exilée doit libérer la sainteté emprisonnée dans l'impureté des nations. (rav Tsadok haCohen - Takanat haChavim 31a)
L'esprit Divin qui brille en permanence au plus profond de l'âme du peuple juif agit comme un aimant, attirant les fragments exilés de l'inspiration Divine et de la sainteté. Lorsque les exilés reviennent en Israël, les étincelles de sainteté reviennent avec eux.
Nos Sages (Meguila 29a - Rachi Nitsavim 30,3) enseignent que, lorsque Israël est en exil, la Chékhina est également en exil. De même, lorsque le peuple juif revient en Israël, la Chékhina revient avec eux.
En effet, la Délivrance d'Israël ramène Hachem vers le monde.
Ainsi, la nostalgie du peuple juif pour la terre d'Israël catalyse non seulement la Délivrance d'Israël, mais également la repentance (téchouva) et le perfectionnement du monde entier. (rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 5,8)
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-> Pour que la Souveraineté Divine soit complète, dans le monde, dans les esprits et les cœurs de l'humanité tout entière, toute la nation d'Israël doit vivre en Israël, dominant l'ensemble de sa terre.
[rabbi Avraham Azoulay - 'Hessed léAvraham 3,7]
-> Le Kol Tahor (fin chap.5), un élève du Gaon de Vilna, écrit :
"Notre maître le Gaon de Vilna, recommandait à ses élèves de faire leur aliya en Israël et de poursuivre le rassemblement des exilés. Il encourageait en outre ses élèves à précipiter la Fin révélée et la réalisation de la Délivrance en s'installant en terre d'Israël."
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-> Le juif qui est parvenu à établir une relation intime vivifiante avec Israël la porte avec lui, même lorsqu'il doit voyager hors du pays.
L'étrangeté qu'il ressent en galout agit comme une protection contre la pollution qu'il y trouve, préservant son salubre attachement à la terre d'Israël.
Tout juif, où qu'il vive, possède cette aptitude à établir un lien de vie avec Israël. S'il parvient à se purifier, à cheminer honnêtement en lui-même pour se découvrir, pour ôter chaque klipa l'une après l'autre, chaque diaspora, chaque culture étrangère, à remonter plusieurs générations dans le temps dans l'histoire de sa famille pour découvrir sa patrie d'origine et ses racines - s'il est courageux, déterminé et assez chanceux pour établir cette relation, il en arrivera à se sentir étranger dans sa vie de diaspora et à ressentir une fervente nostalgie pour Sion.
S'éveiller de la galout à une nouvelle vie en Israël ressemble au cheminement du repentir d'un juif qui se tourne vers une nouvelle vie de Torah. Au début, il se sent étranger à son ancien mode de vie. Il ressent son impureté et aspire à se détacher de son ancien style de vie et de son ancien environnement. Il ne se reconnaît plus dans la vie qu'il menait autrefois. De nombreuses choses qu'il appréciait auparavant lui semblent désormais ne revêtir aucune importance. Il recherche un nouveau milieu, de nouvelles valeurs, de nouveaux objectifs et de nouveaux idéaux ...
Si un juif n'aspire pas activement à la terre d'Israël, c'est que quelque chose ne va pas dans sa vie spirituelle. S'il a conscience d'être juif et en est fier, le fait qu'il soit satisfait de la galout indique qu'il est toujours détaché de l'idéal juif.
Car les expressions les plus authentiques du judaïsme et de l'identité juive sont une dévotion pour Hachem, la Torah, le Peuple d'Israël et la terre d'Israël. Aucune de ces dimensions ne peut être complète sans les autres (Sidour Beit Yaakov - Introduction).
... Le Kouzari (5,27) écrit que Jérusalem ne pourra être reconstruite que lorsque les juifs y aspireront au point d'embrasser ses pierres et sa poussière, comme le dit le verset : "Tu te lèveras, Tu prendras Sion en pitié, car il est temps de lui faire grâce : l'heure est venue. Car Tes serviteurs affectionnent ses pierres et ils chérissent jusqu'à sa poussière" (Téhilim 102,14-15).
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Selon le rav Avraham Kook : "L'aspiration sainte à l'amour de Sion (terre d'Israël), au souvenir de la terre à laquelle sont liées toutes les bonnes choses de la vie, lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal, les âmes innombrables qui lui sont liées ..."
Le rav Avraham Kook dévoile ici un secret très profond de la Délivrance. Le réveil de la nostalgie pour Sion n'influence pas seulement la vie de la personne qui aspire à la terre qu'elle chérit, il influence également son environnement et le peuple juif dans son ensemble.
La nostalgie d'une personne pour Sion réveille la nostalgie d'autres juifs.
Comme chaque âme juive est liée à chacune des autres âmes du Klal Israël, l'aspiration d'une seule à la Délivrance exerce une influence positive sur toutes.
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Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1ere partie) explique que tout ce qui existe dans notre "monde d'en bas", sur terre, a son équivalent spirituel dans les "mondes supérieurs". Un mouvement dans le monde d'en bas provoque un mouvement parallèle dans les mondes d'en-Haut.
Les mondes supérieurs réagissent en envoyant leur influence céleste vers la création d'en bas.
Toute âme juive sur la terre a son équivalent sublime dans le monde céleste supérieur. Comme l'âme céleste supérieure d'une personne est unie à toutes les âmes du Klal Israël, ses actions sur terre influencent l'ensemble du Klal. Lorsqu'un juif fait une mitsva, l'ensemble du Klal s'en trouve amélioré.
De même, une transgression sur terre dégrade l'ensemble de la nation.
C'est pourquoi, la nostalgie d'une âme juive pour la terre d'Israël déclenche une réaction en chaîne dans toute la nation juive. Un invisible bombardement de nostalgie est déclenché dans l'âme collective du Klal Israël où se trouvent rassemblées toutes les âmes, sans séparation, en une unité spirituelle.
Du fait de l'unité intérieure du Klal, la nostalgie d'une seule personne pour la terre d'Israël affecte tous les juifs.
Tous les juifs ne vont pas se précipiter en Israël, mais la réaction en chaîne suscitée par la nostalgie pour Israël pave la voie de la Délivrance (guéoula).
[rav Tsvi Fishman commentant le rav Kook ]
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[ b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2024/11/12/israel-se-sentir-mal-den-etre-eloigne-notre-nostalgie-a-son-egard-amene-la-gueoula ]