Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Même si quelqu'un atteint un niveau spirituel très élevé, presque le niveau d'un prophète, ses mérites ne sont pas comparables aux mérites de ceux qui enseignent aux gens le bon chemin et redressent ceux qui fautent dans leur service d'Hachem.
Les mérites d'une telle personne continuent de croître en fonction des bonnes actions de ceux qu'elle a améliorées.
[que ce soit sur la personne en elle-même, sur autrui qu'elle va influencer positivement grâce à cela (ex: ses proches), sa descendance, ...]
['Hovot haLévavot - chaar Ahavat Hachem - chap.6 ]

[non seulement après notre mort on verra les mitsva/avérot que l'on a pu générer directement/indirectement, mais cela sera également actualiser ensuite à Yom Kippour (qui est un jour de jugement des vivants et des morts) en fonction de ce qui a pu être accompli par notre influence durant l'année passée (ex: sur les descendants de très nombreuses années après).
Ainsi, on ne peut pas imaginer l'impact d'un mot positif, d'un sourire, de paroles de Torah, ... ]

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-> En plus de l'avantage mathématique dont bénéficie celui qui enseigne aux multitudes, le rav Eliyahou Dessler explique que les mérites que l'on reçoit pour avoir amené les autres à la droiture ne sont pas seulement multipliés en fonction du nombre quantitatif de mitsvot accomplies par et à travers ceux qu'il a améliorés, mais que ses propres mitsvot d'amener les autres à la droiture sont également multipliées qualitativement.

-> La Torah ne parle pas de la récompense que nous recevrons dans le monde à venir pour avoir accompli la volonté d'Hachem. Le 'Hovot haLévavot (chaar Ahavat Hachem - chap.4) explique que la raison en est que nous ne méritons pas de récompense pour avoir accompli les mitsvot seules.
Ce n'est qu'en enseignant la avodat Hachem aux autres et en les guidant vers la vertu, en plus de sa propre avoda, qu'une personne mérite de recevoir une récompense.
Certes, celui qui accomplit des mitsvot reçoit une récompense, mais le 'Hovot haLévavot explique que cette récompense est un 'hessed (bonté) d'Hachem. On ne mérite une récompense pour ses actions que si l'on travaille pour améliorer la productivité [spirituelle] des autres.

-> Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Mikhtavim) a déclaré que ce 'Hovot haLévavot nous enseigne que le fait d'amener les autres à la droiture n'est pas seulement quelque chose de vertueux ; c'est plutôt une nécessité. On doit être un mézaké et arabim dans le cadre de sa propre avodah.

[Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]

[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]

Celui qui se moque des paroles des Sages [en Torah] est jugé avec des excréments bouillants.
[guémara Guitin 57a]

-> Le feu du Guéhinam brûle chaque personne selon l'étendue de sa méchanceté. Mais si l'un d'entre eux est jugé dans des excréments bouillants, les autres souffriront également de l'odeur. Tous insulteront et maudiront cette personne qui s'est moquée des paroles des Sages et qui leur a causé une souffrance supplémentaire. Cette injure sera plus douloureuse pour lui que sa souffrance physique.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Téchouva 4]

"Ils ont eu une envie et ils dirent : qui pourrait nous donner à manger de la viande?" (Béha'aloté'ha 11,4)

=> Littéralement, la Torah dit : "Ils eurent envie d'une envie". Que signifie cette expression?
D'autre part, que leur manquait-il? La Manne avait tous les goûts que les hommes souhaitaient consommer. Ils y trouvaient aussi le goût de la viande!

-> Le Sfat Emet explique :
En fait, les juifs dans le désert ont consommé de la Manne, un pain venant du Ciel, qui contenait une part infime de matérialité. C'était une nourriture spirituelle. Ce pain les raffinait et chassait de leur coeur tout désir matériel pour assouvir les plaisirs du monde.
Ces juifs, voyant qu'ils n'avaient plus de désirs physiques (du fait de la consommation de la Manne), en étaient venus à "avoir envie d'une envie". Ils avaient 'envie' de ressentir à nouveau des 'envies' matérielles.
C'est pourquoi, ils demandèrent à manger de la viande. Non pas pour avoir le goût de la viande en bouche. Ils l'avaient déjà trouvé dans la Manne. Mais pour consommer un aliment physique en vue de reconnecter leur âme aux envies matérielles.

=> Mais, étaient-ils lassés de nourriture spirituelle pour demander de ressentir à nouveau des envies physiques? Pourtant, un homme qui est épuré des désirs matériels, ressent le plaisir spirituel. Il atteint un niveau de satisfaction totale! Logiquement, il ne devrait plus rechercher de plaisirs physiques qui le ferait régresser!

En fait, les juifs trouvaient que leur Service Divin était trop simple. Sans plaisirs matériels, il n'y avait plus d'efforts à fournir pour Servir Hachem. Ils demandaient à se reconnecter aux plaisirs physiques pour fournir plus d'efforts et Servir Hachem. Ils voulaient ainsi se retrouver dans la situation de lutte contre des envies matérielles! Leur Service Divin serait plus élevé!

=> Mais alors, pourquoi ont-ils été punis? Leur intention n'était-elle pas louable?
Car Hachem attend que l'homme Le serve selon ce qu'Il attend de lui, et non selon ce qu'il souhaite faire de plus louable.
Hachem a donné de la Manne. Il attendait qu'ils Le serve en conséquence. L'erreur a consisté à imaginer ce qui serait mieux pour Servir Hachem.
L'homme doit s'habituer à accepter les situations que Hachem lui envoie et Le servir en fonction, sans chercher à y échapper, même par bonne volonté de servir Hachem encore mieux.

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"Et la foule qui était parmi eux exprima un désir ... Qui nous donnera à manger de la viande?" (Béaaloté'ha 11,4)

-> Le 'Hatam Sofer rapporte au nom du Arizal que les âmes des personnes qui sont mortes sans avoir accompli leur réparation seront réincarnées dans des animaux. Leur consommation par des juifs qui respectent les lois de la cacherout achèvera leur réparation. Durant la plaie des ténèbres, quatre cinquièmes du peuple juif mourut, comme le rapporte Rachi dans la paracha Béchala'h (v.13,18).

-> Moché voulut trouver un mérite au peuple qui désirait manger de la viande. Par cette consommation, le peuple pouvait apporter une réparation à tous ces hommes qui avaient péris durant la plaie de l'obscurité.
Cependant, Hachem qui sonde le cœur et les reins savait parfaitement que l'intention qui les animait était uniquement d'assouvir leurs envies et c'est la raison pour laquelle il est écrit ensuite : "La colère d'Hachem s'enflamma grandement, et cela se révéla mauvais aux yeux de Moché" (Béaaloté'ha 11,10), c'est-à-dire que Hachem se mit en colère contre eux tandis que Moché voulait leur trouver un mérite.

-> A ce sujet, le Chem miChmouël explique la raison pour laquelle nous ne consommons pas de poisson avec de la viande. En effet, il est écrit que les justes se réincarnent dans des poissons tandis que les réchaïm se réincarnent dans de la viande et il ne convient donc pas de les consommer ensemble.
[Tsor ha'Haïm]

La joie amène la guéoula

+ La joie amène la guéoula :

"Pour ne pas avoir servi Hachem ton D. dans la joie" (Ki Tavo 28,47)

-> Le Sfat Emet (Ki Tavo - 5643) commente :
"On peut apprendre de là, a fortiori dans le bien, que lorsque les Bné Israël servent, même en exil, Hachem dans la joie, alors qu’ils sont démunis de tout, que c’est précisément de cela que germera la délivrance.
C’est pourquoi cette raison de l’exil a été dévoilée dans la Torah, afin que nous puissions la corriger en nous conduisant à l’inverse, à savoir en nous efforçant de servir Hachem dans la joie même au milieu des épreuves."

"Racheter, tu rachèteras le premier-né de l'homme ... et ceux qui doivent être rachetés à partir de l'âge d'un mois, tu rachèteras selon la valeur de 5 shekels d'argent" (Kora'h 18,15-16)

=> Quel est le sens profond de ce commandement?
De plus, pour quelles raisons Hachem nous a-t-il ordonné de procéder au rachat précisément avec 5 shekels d'argent?

-> Selon le Zohar (Bo 42a) :
"Le premier-né sera racheté par un montant d'une valeur de cinq sélaïm d'argent qui a la même valeur que la lettre hé (ה) du nom d'Avraham (אברהם)".

=> Ce passage nécessite une explication : quel est le rapport entre la mitsva du rachat du premier-né et la lettre hé (ה) qui fut ajoutée à Avraham (passant de Avram à Avraham)?

-> Le Zohar (hakdama 14a) explique le commandement du rachat du premier-né.
Lorsque naît un fils premier-né dans le peuple d'Israël, immédiatement 2 anges se tiennent devant lui : l'ange de la vie et l'ange de la mort, qui combattent l'un contre l'autre.
L'ange de la vie fait tout ce qui est en son pouvoir pour transmettre la vie au nourrisson tandis que l'ange de la mort se bat pour le faire mourir, que D. nous en préserve.
Ainsi, lorsque l'homme accomplit la misva du rachat du premier-né, il le rachète concrètement des mains de l'ange de la mort pour qu'il ne puisse pas le dominer.
Et c'est le secret du verset : "D. vit tout ce qu'Il avait fait, et voici que c'était très bien (tov méod)" (Béréchit 1,31), le mot "tov" (bien - טוב) se rapporte à l'ange de la vie tandis que le terme "méod" (très - מאד) se rapporte à l'ange de la mort.
Ainsi, le rachat permet de renforcer l'ange de la vie et d'affaiblir l'ange de la mort. Par ce rachat, il lui
rachète la vie et l'ange du mal abandonne le combat.

[Les 2 anges cités ici sont les mêmes qui vont le surveiller dans ses actions durant toute sa vie, comme il est écrit : "Car à ces anges, Il a ordonné de te protéger dans toutes tes voies" (Téhilim 91,11). Le Arizal (Ets 'Haïm) écrit que les 2 anges qui accompagnent l'homme durant toute sa vie sont le bon et le mauvais penchant depuis qu'Adam le premier homme a mangé de l'arbre de la connaissance.

Ce passage du Zohar est le fondement de l'enseignement du Séfer 'Hassidim (siman 234) à propos d'un jeune homme qui était sur le point de mourir et criait dans l'agonie : "Rachetez-moi". Ceci fut rapporté à un sage qui leur a répondu : peut-être est-il un premier-né? Ils confirmèrent.
Il leur demanda de le racheter immédiatement pour qu'il puisse vivre. Ils donnèrent immédiatement le montant de cinq sélaim au Cohen et le jeune homme survécut.
Le 'Hida (Midbar Kedmot) écrit : "Nous avons reçu par transmission de nos Anciens, qui eux-mêmes l'ont reçu des premières générations, que lorsqu'un homme accomplit la mitsva de racheter son fils qui est premier-né selon la loi en donnant 5 sélaim au Cohen dans la joie, il peut être assuré que l'enfant vivra et sera préservé de tout dommage et des maladies infantiles. Il grandira pour devenir un homme." ]

-> Nous comprenons mieux pourquoi Hachem nous a ordonné de racheter le premier-né contre 5 pièces d'argent qui correspondent à la lettre hé (ה) que le Créateur a ajouté au nom d'Avraham (אברהם).
Le Zohar (Nasso 123a) nous explique qu'Hachem créa le monde avec la lettre hé (ה) qui est la source de toute la création, et sans qui le monde serait détruit.
La lettre hé (ה) est inscrite sur le corps et ne le quitte jamais afin qu'il puisse subsister.
Selon ce Zohar, lorsque celle-ci s'en va, le "parfum de la mort" arrive et réside sur le corps de l'homme et c'est à ce moment précis que le fils de l'homme est considéré comme mort.

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-> La mitsva du rachat du premier-né apparaît déjà explicitement dans la paracha Bo, comme il est écrit : "Tu rachèteras tout premier-né de l'homme parmi tes fils" (Bo 13,13). Cependant, la Torah n'explique pas comment s'effectue le rachat tandis qu'ici, il est expliqué que le rachat s'accomplit contre 5 shekels d'argent et c'est la raison pour laquelle nous expliquons également cette mitsva dans cette paracha.

-> b'h, rachat des premiers-nés -> les divré Torah sur Bo : https://todahm.com/2020/03/23/12860-2

12 explorateurs accompagnés de l’âme de leur chef de tribu

+++ 12 explorateurs accompagnés de l'âme de leur chef de tribu :

"Envoie pour toi des hommes pour explorer le pays... vous enverrez un homme, un homme par tribu paternelle, tous princes parmi eux" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> Selon Rabbi Akiva, la redondance présente dans l'expression "un homme, un homme" (ich é'had ich é'had) indique qu'ils n'étaient pas 12 espions mais 24 en réalité.

-> Rachi explique au nom de la guémara (Sota 34b) que Moché pria pour Yéhochoua : "Que Hachem te sauve du complot des explorateurs".
L'épreuve à laquelle il allait être confronté était si grande, que Moché jugea nécessaire de prier pour son fidèle disciple afin qu'il ne trébuche pas.

=> Pourquoi Moché a-t-il jugé bon de prier uniquement pour son disciple Yéhochoua et non pour tous les autres explorateurs ?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) explique :
"D'après le sens littéral, Moché pria uniquement pour Yéhochoua car tout le peuple connaissait la prophétie d'Eldad et Medad, selon laquelle Moché allait mourir dans le désert et Yéhochoua ferait entrer le peuple en terre promise. Moché redouta que les explorateurs ne s'en prennent à Yéhochoua. Peut-être allaient-t-ils projeter de le tuer en chemin. Moché pria pour lui en ces termes : "Que Hachem te sauve du complot des explorateurs".
En d'autres termes, qu'ils ne projettent pas de te tuer."

[ainsi Moché ne pria pas dans le but que Yéhochoua ne soit pas influencé par les explorateurs mais plutôt pour le sauver du complot visant à le tuer. ]

[ rabbi Chmouel Vital dans ses annotations sur les paroles du Ari écrit : "on peut juger les explorateurs favorablement. En effet, ils ont parlé de la Terre [d'Israël] en termes négatifs afin que le peuple n'y entre pas parce qu'ils connaissaient la prophétie d'Eldad et Medad. Selon eux, il était préférable de tuer Yéhochoua afin d'empêcher le peuple d'entrer en terre d'Israël et éviter ainsi la mort de
Moché". ]

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=> On vient de voir le sens simple, quand est-il au niveau du sod?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) nous apporte une explication tout à fait surprenante concernant la mission des explorateurs. En effet, il attire notre attention sur un détail dans la Torah concernant la liste détaillée des noms des princes d'Israël : "Pour la tribu d'Efraïm : Hochéa fils de Noun" (Chéla'h Lé'ha 13,8).
Nous pouvons constater que le nom de Yossef n'est pas mentionné alors que pour la tribu de Ménaché il est écrit : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Ménaché : Gadi fils de Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,11).
Puisque Yossef a 2 enfants : Efraïm et Ménaché, pourquoi le nom de Yossef n'est-il pas mentionné également pour la tribu Efraïm?

Le Arizal explique que lorsque le Créateur vit que les espions seraient amenés à fauter, Il décréta que les néchamot (âmes) des tribus elles-mêmes, c'est-à-dire des fils de Yaakov, s'associent aux espions/explorateurs afin de les aider à ne pas tomber dans la faute.
Malgré cette aide providentielle, ils succombèrent ... et c'est le secret du verset : "Ils étaient tous des hommes, chefs des Bné Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,3). Ce sont les tribus elles-mêmes qui sont ici appelées "les chefs des Bné Israël".

=> Nous comprenons les paroles de Rabbi Akiva qui explique que la Torah évoque 12 espions supplémentaires. Il fait allusion aux 12 tribus, c'est-à-dire les 12 fils de Yaakov qui se joignirent aux 12 chefs de tribus de cette génération pour les soutenir dans leur mission difficile.

==> À partir de cet enseignement, le Arizal explique pourquoi Moché pria uniquement pour Yéhochoua et non pour les autres explorateurs. En effet, chaque espion bénéficiait de l'aide de l'âme d'une tribu d'Israël afin de sortir victorieux de l'épreuve qui les attendait.
Cependant, Yéhochoua qui était le prince de la tribu d'Efraim, le fils de Yossef, n'avait pas bénéficié de l'aide providentiel de la néchama (âme) de Yossef car celle-ci s'était déjà attachée au prince de la tribu de Ménaché qui était son premier-né et c'est la raison pour laquelle le nom de Yossef est mentionné uniquement ave la tribu de Ménaché comme il est écrit : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Ménaché : Gadi fils de Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,11).
Aussi, Moché pria spécialement pour Yéhochoua dont l'âme suppléante lui faisait défaut.

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+ Différence entre la réincarnation & venir comme supplément d'âme :

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - hakdama 5) explique qu'il y a une grande différence entre la réincarnation d'une âme que l'on appelle "guilgoul", et l'attachement d'une âme à une autre que l'on appelle "ibour". [ibour néchama]

Le guilgoul vise à corriger un dommage réalisé lors d'une incarnation antérieure. Cette âme entre dans le corps d'une personne au jour de sa naissance et ne peut pas la quitter avant le jour de sa mort. Elle ressent les afflictions subies par le corps physique, y compris les souffrances associées à la mort.

Cependant, parfois l'âme d'un juste descend dans ce monde et s'attache à une personne pour l'aider à traverser une épreuve difficile; elle ne vient pas pour rectifier ses propres imperfections. Elle n'entre pas en cette personne le jour de sa naissance, mais simplement s'attache à elle pour l'aider momentanément en cas de besoin.
Par conséquent, elle n'est pas obligée de supporter la souffrance du corps. Ainsi, cette âme profite des bonnes actions de l'individu qui l'accueille. Mais si ce dernier vient à fauter, l'âme du juste abandonne le corps avant qu'elle ne soit entachée par les transgressions de la personne, comme il est dit : "Retirez-vous, de grâce, d'auprès des tentes de ces réchaïm" (Kora'h 16,26).

Ainsi, les âmes des tribus ne se sont pas réincarnées au sein des explorateurs à proprement parler, mais se sont attachées et unies aux âmes des explorateurs temporairement pour les aider à surmonter l'épreuve difficile qui les attendait.
Par conséquent, lorsque les explorateurs décidèrent de dire du mal de la terre d'Israël, les âmes des fils de Yaakov les quittèrent avant même qu'ils n'aient fauté afin de se préserver des klipot créées par ces transgressions.

Et c'est le sens du verset : "Ils allèrent, ils vinrent vers Moché et Aharon" (Chéla'h Lé'ha 13,26).
Il convient d'être attentif aux mots précis du verset : pourquoi est-il écrit : "Ils allèrent"? Or ils venaient tout juste de rentrer, comme il est écrit : "Ils revinrent de l'exploration du pays au bout de 40 jours" (Chéla'h Lé'ha 13,25). Par conséquent, il aurait dû être écrit : "Ils vinrent vers Moché et Aharon".
Il faut donc comprendre que les mots "ils allèrent" se rapportent aux âmes des tribus qui quittèrent les explorateurs et qui retournèrent au Gan Éden.
Les mots "ils vinrent vers Moché et Aharon" se rapportent aux explorateurs qui revinrent de leur mission avec une mauvaise intention.

-> "Israël servit Hachem tout au long de la vie de Yéhochoua et tout le temps que vécurent après lui les Anciens, témoins de tout ce que l'Eternel avait fait pour Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,1).
Le midrach explique : "Qui étaient ces Anciens? Rabbi Yéhouda Halévi dit au nom de ses Maîtres qu'il s'agissait des descendants de Lévi."
Les descendants de la tribu de Lévi ont soutenu et accompagné Yéhochoua fils de Noun de jusqu'à sa mort, car n'ayant pas fauté durant sa mission d'exploration de la terre d'Israël, la néchama de Lévi fils de Yaakov ne le quitta pas tout au long de sa vie, à la différence des âmes des autres tribus, fils de Yaakov, qui se détachèrent des explorateurs avant qu'ils ne succombent à la faute.
Par ce mérite, tous les membres de la tribu de Lévi, qui vécurent à l'époque de Yéhochoua et des Anciens, ne fautèrent pas contre Hachem et bénéficièrent d'un flux d'abondance des mondes supérieurs sans la moindre obstruction.
[Svhilé Pin'has]

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=> Quelle prière Moché prononça-t-il pour sauver Yéhochoua?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) explique l'importance du changement de nom introduit par Moché.
En effet, il changea le nom de son disciple Hochéa (הושע) en Yéhochoua (יהושע) conformément à sa prière qui signifie : "Que le Nom divin יה puisse te sauver (ושיעך)".
En réalité, Moché pria pour que la néchama de Lévi, fils de Yaakov et fondateur de la tribu de Lévi puisse accompagner Yéhochoua dans sa mission.
En effet, la tribu de Lévi ne fit pas partie de la mission des explorateurs puisqu'aucune portion de la terre d'Israël ne leur était destinée. Par conséquent, en nommant son élève Yéhochoua, Moché pria pour que Hachem envoie l'âme de Lévi qui aurait dû s'attacher à lui, afin qu'elle s'attache à la place à son fidèle disciple qui était comme un fils

"Parle à Aharon et dit lui : quand tu allumeras les lumières vers la face de la Ménorah" (Béaaloté'ha 8,2)

-> Il est écrit dans le Zohar haKadoch (Vayikra 8a) que lorsque le Cohen Gadol s'apprêtait à allumer les lumières de la Ménorah dans ce monde ici-bas ou lorsqu'il préparait les encens, ce sont les lumières des mondes supérieurs qu'il ravivait et une joie profonde réunissait tous les mondes, comme il est écrit : "l'huile et les encens réjouissent le cœur" (Michlé 6,23).

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-> Selon le Zohar (Tikouné Zohar 'hadach ספרא תנינא) que la Ménorah symbolise l'homme.

-> À l'époque du Temple, nous avions encore la Ménorah. Elle attirait sur terre une lumière spirituelle très élevée, le "ohr haganouz". Cette lumière éclairait les âmes d'Israël et les sanctifiait.
De nos jours nous n'avons plus la Ménorah pour nous sanctifier et il est interdit de la reproduire comme il est écrit : "Sa formule, vous n'en ferez pas pour vous" (Ki Tissa 30,37).

-> Le Kéhilat Yaakov rapporte que l'homme possède 7 orifices dans le visage relatifs à ses 4 sens, qui correspondent aux 7 branches de la Ménorah par lesquels l'homme peut s'élever dans la sainteté.
La tige centrale du candélabre correspond à la bouche, les deux premières branches de part et d'autre de la tige centrale correspondent aux deux narines, les deux branches suivantes correspondent aux deux yeux et les branches aux extrémités de la Ménorah correspondent aux oreilles.
Toutes les branches puisent leur lumière de la branche centrale.
La vue, l'ouïe, l'odorat et la parole correspondent aux quatre lettres du Nom divin (יהוה), et lorsque l'homme sanctifie ses sens et les élève dans la sainteté, il unit les 4 lettres du Nom Divin. (renforçons sa présence et son dévoilement dans ce monde)
[d'une certaine façon de nos jours, le fait d'utiliser nos sens, nos traits de caractères comme il le faut, contribue à faire briller la lumière de la Ménorah (chaque juif a en lui un sanctuaire pour faire résider Hachem, et a donc une Ménorah interne.) ]

-> Le Chlah haKadoch écrit que la Ménorah symbolise l'homme qui est prêt à éclairer le monde par l'intermédiaire de la Torah, des commandements et des bonnes actions.
La Ménorah à une taille de 18 téfa'him (1,80 m) soit la taille moyenne d'un homme.
L'homme doit prendre conscience de l'importance de son rôle dans le monde, il doit savoir qu'il est précieux comme de l'or pur aux yeux du Créateur (à l'image de la Ménorah qui était tout en or).
Il doit toujours conserver sa pureté et ne pas être entaché par les fautes qui portent accusation et l'empêchent de recevoir de la lumière des mondes supérieurs.

-> Il est écrit dans la guémara (Baba Batra 25b) : celui qui souhaite la sagesse s'installera au sud, celui qui désire la richesse s'installera au nord.
En effet, la Ménorah est comparée à la sagesse de la Torah et les sept branches qui la constituent sont comparées aux sept livres de la Torah. [vayéhi binéssoa haAron ... - Béaaloté'ha 10,35-36 = comptant comme un livre de Torah à part entière]
Ainsi, celui qui s'affaire à l'étude de la Torah méritera de recevoir la sagesse des sept branches de la Ménorah qui représentent les sept piliers de la sagesse.

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-> Il est rapporté dans le midrach (Tan'houma) que les sept branches de la Ménorah correspondent aux sept planètes qui influencent directement la terre dont la branche centrale correspond au soleil et c'est la raison pour laquelle le 4e jour de la création, ou la quatrième branche de la Ménorah qui est la branche centrale, les astres furent créés.

Le fondement du bita'hon est de ne pas avoir peur.
La peur vient de l'imagination ; la confiance vient de l'âme.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

Renforcer sa émouna sans se plaindre, c’est hâter notre délivrance

+ En se renforçant dans sa émouna sans se plaindre, l’homme hâte sa délivrance :

-> Rabbi Kalonimus Shapira de Piaseczna (dans son Aish Kodech) enseigne :
"Dans notre paracha (Chéla'h Lé'ha 13,28-30), il est longuement décrit comment les Bné Israël se plaignirent et pleurèrent de frayeur en prétendant qu’ils n’avaient pas la force nécessaire pour mener une guerre contre les puissantes peuplades, les "géants" habitant la terre de Canaan.
Face à eux, se dressa Calev Ben Yéfouné, qui proclama tout haut : "alo naalé" ( עָלֹה נַעֲלֶה - v.13,30 - litt. "monter, nous montrons"), et Rachi d’expliquer : "Monter, nous montrons = même jusqu’aux cieux, et même s’Il nous dit : ‘Faites des échelles et montez-y’, nous réussirons dans tout ce qu’Il nous dira de faire."
A priori, cela semble étonnant : était-ce une réponse à leurs plaintes, alors qu’ils avancèrent des arguments rationnels (les habitants de cette terre sont des géants, ils sont très puissants ...)? Pourquoi Calev ne débattit-il pas pour réfuter leurs arguments et se contenta-t-il simplement de leur dire "alo naalé"?
Apparemment, cela ressemble à un dialogue de sourds.

Le rabbi de Piaseczna explique :
"En fait, la émouna d’un juif doit être telle qu’il n’ait pas seulement confiance en Hachem lorsqu’il voit un dénouement rationnel à ses épreuves. Mais même lorsqu’il ne voit aucune issue d’après la raison et les lois naturelles, il devra être convaincu que Hachem le délivrera, et aussi se renforcer dans sa émouna et son bita’hon.
Bien au contraire, il est préférable qu’à un pareil moment, il ne cherche pas à trouver une voie rationnelle pour sortir de son malheur. Car, comme il est clair qu’il n’en trouvera pas, sa foi risquerait d’en être ébranlée, et ce relâchement dans sa émouna pourrait alors empêcher sa délivrance .

Il faudra seulement qu’il dise : "Il est vrai que les habitants du pays sont forts ; il est aussi vrai que leurs villes sont fortifiées ; néanmoins, j’ai foi qu’Hachem, qui est au dessus de toute limite et de toute contingence matérielle, nous sauvera (Monter, nous monterons et nous en prendrons possession - עָלֹה נַעֲלֶה וְיָרַשְׁנוּ אֹתָהּ), sans comprendre ni sonder comment.
=> Une telle émouna et un tel bita’hon hâtent la délivrance.

Cela permet d’expliquer l’attitude de Calev : "Certes, leur dit-il, par des voies naturelles, nous ne sommes pas en mesure de conquérir la terre, car : ‘Son peuple est puissant ... et ses villes sont grandes et fortifiées’. Cependant, sans le comprendre rationnellement, renforçons-nous dans notre émouna et, même si la victoire est ‘dans les cieux’ et qu’Il nous ordonne de prendre des échelles pour y monter, nous réussirons dans tout ce qu’Il nous dit de faire!’’ "

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-> Le Sfat Emet (Chela Lé'ha - 5631) va encore plus loin :
les explorateurs virent par prophétie qu’il leur serait impossible d’entrer en terre d'Israël par des voies naturelles. Seulement, s’ils avaient affermi leur foi en Hachem pour qu’elle soit intègre, ils auraient échappé aux limitations de la nature et auraient ainsi mérité d’y entrer.
Car la émouna est tellement puissante qu’elle annule toutes les forces de la nature.

Pour reprendre ses propres mots :
"En vérité, même la faute des explorateurs provenait d’un manque de émouna, comme l’a expliqué mon père (le ‘Hidouché Harim).
Car, certainement, il leur était apparu, selon leur compréhension, qu’ils n’étaient pas en mesure, puisque dans les faits, ils n’y entrèrent pas [ : ils comprirent par esprit prophétique, que les Bné Israël ne pouvaient entrer en terre d'Israël, comme ce fut finalement le cas].
Mais s’ils avaient eu la émouna, et qu’ils avaient annulé leur compréhension personnelle devant la volonté d'Hachem, cela, en soi, les aurait aidé à sortir des limitations imposées par la nature, comme lorsque Hachem dit à Avraham : "Sors de ton astrologie" (midrach rabba Béréchit 44,12), et que la Torah témoigne (Lé'h Lé'ha 15,6) : "Et il eut foi en Hachem" ( = grâce au fait qu’Avraham eut foi en Hachem, il fut en mesure de sortir des limitations de la nature et de l’influence des astres)."

-> En effet, Hachem est qualifié de "yotser améorot oumatsmia'h yéchouot" (Crée les luminaires et fait germer la Délivrance - יוצר המאורות ומצמיח ישועות) = Hachem éclaire chaque juif de Sa lumière, chacun dans ses épreuves personnelles. Et même s’il semble à ce dernier que les ténèbres l’entourent jour et nuit, qu’il sache qu’il ne s’agit en réalité que d’une lumière dissimulée sous une épaisse couverture, et qu’il lui incombe juste d’ouvrir les yeux.
C’est alors qu’il dévoilera devant lui ce grand éclat, car Hachem est : "atov ki lo tamou ra'hamav ouméra'hem ki lo tamouo 'hassadav" (Il est bon car Sa miséricorde ne tarit jamais, Il est miséricorde ne tarit jamais, Il est miséricordieux, car Ses bontés ne tarissent jamais - rituel de prière).
Dès lors, il est certain que cette épreuve sera bénéfique et source de bénédiction (même si cela ne se voit pas immédiatement, il se réjouira cependant en étant convaincu que sa délivrance est proche. Même lorsqu’il ne voit pas de délivrance possible selon les lois de la nature, il s’abstiendra de chercher "d’où pourrait venir le salut".
Ainsi, il verra que celui-ci est déjà "en route" vers lui.