+ Hachem a pitié de nous. Même lorsqu'Il est en colère, Il frappe d'une main et guérit de l'autre.
[Suite à la destruction du Temple,] Il nous a exilés au mois d'Av, un mois d'été.
S'Il nous avait exilés en hiver, un grand nombre de juifs dépourvus de vêtements chauds et enchaînés seraient morts de froid en route.
Ainsi, lorsque les juifs se couchaient dans les champs, ils ne souffraient pas. De plus, ils trouvèrent des grenadiers et des vignes sur leur route.
Hachem a également agi avec bonté en faisant que Titus décide de ne pas amener les juifs dans le désert, car dans ce lieu inculte, ils seraient morts de faim. Au contraire, Titus les a conduits dans un lieu habité, et partout où ils allaient ils trouvaient une ville et de quoi se nourrir.
[Méam Loez - Vaét'hanan]
+ En infligeant un terrible esclavage aux Bné Israël, les égyptiens avaient l'intention de causer de la peine à Hachem.
Puisque nous savons que dans toutes les détresses que les Bné Israël peuvent traverser, Hachem en ressent la souffrance comme si c'était la Sienne, ainsi les égyptiens avaient l'intention d'infliger de la douleur à Hachem.
[imaginons la scène : lorsque les égyptiens frappaient les juifs, en réalité à leurs yeux c'est comme s'ils frappaient directement Hachem! Chaque souffrance que ressent un juif, Hachem également la ressent! Plus un juif croulait sous la douleur, plus les égyptiens étaient content car ainsi ils espéraient faire mal à Hachem! ]
C'est le sens de "afin de L'accabler de leur dure labeur" (léma'an anoto bésivlotam - Chémot 1,11).
En vérité, cette conscience de la souffrance d'Hachem (si l'on peut dire), était le plus douloureux pour les juifs, et c'est cela qui les a poussés à crier à Hachem de mettre un terme à leur esclavage.
[Imré Noam]
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[l'esclavage était tellement atroce qu'ils étaient obligés d'en arriver à souffrir, mais malgré cela ils souffraient encore davantage du fait que cela causait des souffrances à Hachem.
On doit essayer de s'inspirer de nos ancêtres, en évitant de souffrir inutilement pour la moindre petite chose (évitant ainsi des souffrances inutiles à Hachem), et en demandant d'être sauvés de nos difficultés non pas pour nous mais pour Hachem, car nous ne voulons pas causer de douleur à D. à cause de la nôtre!
("Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir" - Vaét'hanan 6,5).
On doit apprendre des égyptiens qu'à chaque fois que nous causons une souffrance à un juif, c'est comme si nous causions cette souffrance à Hachem!]
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-> b'h, également sur cette notion de souffrance d'Hachem : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi
+ Les juifs en Egypte sont descendus jusqu'au 49e niveau d'impureté, et devaient être sauvés en urgence.
En effet, s'ils étaient restés un instant supplémentaire ils auraient atteint le 50e et plus bas niveau d'impureté, qui aurait été pour eux un point de non retour.
C'est pourquoi ils ont été délivrés avant qu'ils ne tombent à un tel niveau.
Cependant, cela était valable avant de recevoir la Torah [au mont Sinaï].
Avant que la Torah ne soit donnée, il existait cette notion de point de non retour. [si on descendait trop bas dans l'impureté, alors on ne pouvait absolument plus remonter, c'était terminé pour nous!]
Cependant, depuis que la Torah a été donné, cela n'existe plus. Même quelqu'un qui est tombé au plus bas niveau d'impureté possible (le 50e), il lui sera toujours possible de revenir à ses racines [pures et saintes] par la force de la Torah.
Etudier la Torah et s'attacher à la Torah peut transformer même le plus grand racha en un tsadik.
[à ce sujet, b'h, voir aussi le Ohr ha'Haïm haKadoch & Eglé Tal : https://todahm.com/2020/03/23/etre-kadoch-grace-a-la-torah ]
C'est pourquoi dans la Haggada de Pessa'h, juste avant de parler des 4 enfants, dont le racha, nous disons : "béni soit Hachem qui a donné la Torah à Son peuple Israël" (barou'h chénatan Torah léamo Israël) = en effet, par le biais de la Torah même l'enfant racha peut revenir.
[Divré Yoël]
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[ceci est un message d'espoir fondamental. Depuis le don de la Torah, un juif ne doit jamais désespérer, car même dans nos moments les plus bas, on doit savoir qu'avec la Torah (et téchouva) on peut tout réparer et montrer très très haut. ]
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+ La sortie d'Egypte & le 50e niveau d'impureté :
-> Le Bné Yissa'har enseigne que les 4/5e des Bné Israël ne quittèrent pas l'Egypte et périrent durant la plaie de l'obscurité, car ils avaient malheureusement atteint le 50e degré d'impureté.
-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli dit que la raison essentielle du refus de l'ange d'Egypte de laisser sortir le peuple d'Israël était que les Bné Israël n'avaient pas achevé leurs années d'esclavages en Egypte. En effet, la faute de la vente de Yossef par les 10 tribus, altéra le Nom d'Hachem (יהוה) dont la guématria est de 26.
S'il en était ainsi, les Bné Israël devaient donc rester en Egypte : 26*10 = 260 ans.
Lorsqu'Hachem envoya Moché libérer le peuple juif d'Egypte, après "seulement" 210 ans, il leur restait encore 50 années d'esclavage à réaliser en Egypte. Ainsi, l'ange de l'Egypte pensa pouvoir empêcher Israël de sortir en leur faisant atteindre la 50e porte d'impureté, causant une dégradation telle qu'ils ne puissent plus jamais sortir d'exil.
[Rachi (Béchala'h 14,10) rapporte qu'à la mer Rouge les Bné Israël aperçurent l'ange de l'Egypte venir du ciel pour aider les égyptiens.
Le rabbi Chimchon d'Ostropoli donne l'explication suivante : lors de la vente de Yossef, les tribus endommagèrent le Nom divin אהיה et non pas le Nom יהוה. Il y a eu 9 frères (tous sauf Réouven et Binyamin), ainsi que la Présence Divine qui s'associa à la vente.
Ainsi, les accusations de l'ange directeur de la nation égyptienne n'eurent pas d'emprise puisqu'il s'était trompé sur le dommage causé aux lettres du Nom divin. [évitant leur descente au 50e niveau d'impureté!]
Or : 10 * 21 (אהיה) = 210, le nombre d'années que passèrent précisément les juifs en Egypte pour réparer et expier la faute de la vente de Yossef.]
-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]
-> Lorsque les Bné Israël se retrouvèrent face à la mer Rouge, un grand danger spirituel planait au-dessus d'eux.
Nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "yam souf" (mer Rouge - ים סוף), le mot "yam" (mer - ים) a une valeur numérique de 50 tandis que le terme סוף (sof) signifie littéralement "la fin".
Ainsi, cette mer est appelée "yam souf" (ים סוף), car la 50e porte est la dernière.
Il ne se trouve pas de niveau inférieur à celui-ci. Les égyptiens voulurent noyer Israël dans la mer afin qu'il n'y ait plus aucune réparation possible.
-> On peut ajouter que le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Si les égyptiens avaient réussi à enfouir les Bné Israël au 50e niveau d'impureté, il n'aurait plus été possible de dire : "Yaakov n'est pas mort" (guémara Taanit 5b) : car aucun enfant n'aurait suivi son chemin dans la sainteté.
Ainsi, les égyptiens souhaitèrent noyer le peuple d'Israël dans la mer (ים), qui sont les initiales de "Yaakov est mort" (Yaakov mét - יעקב מת).
Cependant Hachem fendit la mer (ים) afin d'introduire entre ces 2 lettres, le Nom divin : "El" (אל).
["Il [Yaakov] l'appela El, le D. d'Israël" (Vayichla'h 33,20)]
On a alors les lettres : יאלם, qui sont les initiales de : "Yaakov avinou lo mét" (Yaakov avinou n'est pas mort).
C'est une allusion au fait que Yaakov n'est pas mort, et c'est précisément par le Nom Divin El (אל) que les Bné Israël furent délivrés d'Egypte.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]
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-> "Il prit 600 chars de choix ainsi que tous les chars de l'Egypte" (Béchala'h 14,7)
=> Si Pharaon avait pris avec lui tous les chars de l'Egypte, pourquoi préciser qu'il avait pris 600 chars de choix?
-> En fait, nos Sages disent que Pharaon avait décrété de jeter les nouveaux nés hébreux dans le Nil, car il savait qu'Hachem juge "mesure pour mesure". Pharaon pensait qu'Il ne pourrait être puni par l'eau étant donné que depuis le déluge, Hachem avait déjà promis qu'Il n'enverrait plus jamais de déluge. Mais Hachem trouva le moyen de punir les égyptiens en les noyant dans la mer des joncs. Alors, comment comprendre que Pharaon se soit lancé à la poursuite des enfants d'Israel en direction de la mer? Pourquoi n'a-t-il pas réalisé qu'Hachem cherchait peut-être à le punir en noyant son armée dans la mer?
En fait, le miracle de l'ouverture de la mer s'est opéré par le Nom d'Hachem composé de 72 Noms, chaque Nom composé lui-même de 3 lettres. Ce qui fait un total de 216 lettres. Ce Nom ressort des lettres des 3 versets figurant avant l'ouverture de la mer (chacun de ces 3 versets contenant 72 lettres). Pharaon avait compris cela et il prit avec lui une force d'impureté composée aussi de 216 forces, pour lutter et vaincre son pendant dans la sainteté. Il pensait qu'il serait ainsi protégé et se permit de poursuivre les Hébreux vers la mer, sans crainte.
Tel est le sens profond du verset : "Il prit 600 (שש מאות) chars (רכב) de choix (בחור)", que l'on peut aussi traduire par : "Il prit 6 des lettres (שש מ-אות) du mot רכב (char - de valeur numérique 222)".
Quand on prend (on retire) 6 de 222, il reste 216, valeur numérique du mot בחור (de choix). Cela vient dire qu'il prit avec lui ces 216 forces d'impureté pour se mesurer contre la force de la sainteté du Nom de 216 lettres, laquelle allait opérer l'ouverture de la mer.
Parallèlement à cela, il a aussi pris tous les chars d'Égypte, au sens matériel. Mais Hachem, dans Sa Grandeur, a saboté son plan et a fait que sur ces 216 forces qu'il comptait prendre, qu'il en oublie une et n'en prit que 215. De ce fait, il n'avait plus de protection et c'est ainsi que toute son armée fut submergée par la mer.
C'est le sens du verset : "Les chars de Pharaon et son armée, Il jeta (ירה) dans la mer". La valeur numérique de ירה étant de 215.
[Arizal]
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-> "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer" (Béchala'h 15,2)
Dans l'un des versets qui précède l'ouverture de la mer, il est écrit : "Les Bné Israël levèrent les yeux et virent l'Égypte qui voyageait derrière eux et ils eurent très peur" (Béchala'h 14,10).
Nos Sages expliquent que ce verset ne dit pas : "Ils virent les égyptiens" mais "l'Égypte". Cela évoque l'ange protecteur de l'Égypte. Les Hébreux levèrent les yeux au ciel et virent que cet ange voyageait et accourait au secours de son peuple égyptien. C'est pour cela que les Hébreux eurent très peur.
Nos Sages disent aussi que lorsque Hachem décide d'anéantir une nation, il annihile d'abord son ange protecteur dans le ciel, et le peuple en vient ainsi à disparaître. Il en fut de même pour cet ange responsable de l'Égypte, qui fut anéanti au moment de l'ouverture de la mer.
C'est ainsi qu'il est dit : "Hachem fait la guerre à l'Egypte", allusion à cet ange qu'Hachem combattit en-haut.
Ainsi, après l'ouverture de la mer : "Israel vit l'Egypte, mort sur le bord de la mer", il s'agit encore de cette ange protecteur de l'Egypte.
Le livre Karnaïm dit que cet ange se nommait Sorev (סורב), ce qui veut dire "refuser". Ainsi, l'Egypte a toujours refusé de libérer Israel, malgré les plaies et les avertissements d'Hachem. De plus, le mot סורב peut aussi se lire בו סר (Bo Sar), c'est-à-dire "en lui סר (terme ayant la valeur numérique 260)" [בו = en lui]. Car l'Egypte, dans son impureté, a entaché les 10 manifestations du Nom Divin de valeur numérique 26, soit en tout, 260.
C'est pour cela que lorsque Hachem s'était révélé à Moché dans le buisson ardent, il est écrit : "Hachem vit qu'il
(Moché) s'était écarté (סר) pour voir". Hachem perçut que Moché avait vu ce dégât provoqué par l'Egypte, entachant
ces 10 manifestations du Saint Nom.
Lorsque les égyptiens furent noyés, il est dit : "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer (סוס ורוכבו רמה בים)". Les initiales qui composent cette phrase forme le mot סורב (Sorev). Car l'armée égyptienne périt dans la mer une fois que cet ange fut anéanti.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]
+ Hachem soufre Lui aussi de notre exil.
A chaque garde (toutes les 4 heures de la nuit), D. est assis, rugit comme un lion et dit : "Malheur! J'ai détruit Ma maison, brûlé Mon Temple et exilé Mes enfants parmi les nations!"
Un jour, rabbi Yossi est entré dans une ruine de Jérusalem et a entendu une voix se lamentant comme une colombe.
Le prophète Eliyahou a demandé à rabbi Yossi s'il entendait une voix.
Lorsque rabbi Yossi lui a répondu qu'il l'entendait, Eliyahou lui a confié : "Cette voix se lamente ainsi non pas une fois mais 3 fois par jours. Quand les juifs se rassemblent dans les synagogues, récitent le kaddich et s'exclament : "yéhé chémé rabba mévorakh" (Que Son grand Nom soit loué), Hachem hoche la tête et dit : 'Heureux le Roi qui est loué de cette façon dans Sa maison' " (guémara Béra'hot 3a).
Les paroles de D. signifient : "Où est le temps où Israël se rassemblait au Temple et M'y louait? Pourquoi le Père a-t-il exilé Ses fils parmi les nations? Malheur aux enfants qui ont été écartés de la table de leur père!"
[...]
Hachem voit les nations vivre dans la paix et dans la prospérité. Il regarde leurs temples idolâtres et leurs maisons somptueuses, puis Il voit le Temple détruit et livré aux mains des peuples et notre peine.
A ce moment-là, D. s'enveloppe de jalousie. Il rugit comme un lion et s'exclame : "Comment un esclave peut-il exiler son maître et gouverner à sa place?!"
Alors, le ciel et la terre tremblent de peur que D. ne détruise le monde. C'est là l'origine des tremblements de terre.
Depuis la destruction du Temple, il n'y a plus de rire devant Hachem car la grandeur a été prise aux juifs et donnée aux nations.
De plus, le nombre des ailes des anges appelés 'Hayot qui entourent le Trône de Gloire a diminué.
Lorsque le Temple existait, ces anges avaient 6 ailes, comme il est écrit : "Les anges Sérafim sont debout au-dessus de Lui, chacun ayant 6 ailes" (Yéchayahou 6,2).
Après la destruction du sanctuaire, le nombre de leurs ailes a été réduit à 4, comme le dit Yé'hezkiel : "Chacun avait 4 ailes" (Yé'hezkiel 1,6).
La suite d'anges qui servent D. a diminué aussi. De plus, on ne voit plus le ciel dans toute sa pureté ; en de nombreux endroits, des nuages couvrent son éclat.
Il existe un lieu en Haut appelé Jérusalem ; il se trouve juste en face de la Jérusalem terrestre.
Hachem a juré de ne pas entrer dans la Jérusalem céleste tant que la Jérusalem [d'en-bas] serait désolée.
Il est écrit : "Le Saint est parmi vous et Je ne viendrai pas dans la ville" (Ochéa 11,9) : jusqu'à ce que Hachem soit parmi les juifs ici sur terre, D. n'entrera pas à la Jérusalem d'en Haut.
Chaque jour amène des malédictions plus pénibles que les précédentes. Chaque jour, le monde s'affaiblit.
Tant que le Temple existait, nous offrions des sacrifices ; la Présence Divine résidait parmi nous.
Nous ressemblions à un enfant qui tète à la poitrine de sa mère. Chaque jour, nous goûtions la bénédiction, la nourriture et la joie.
Nous étions en sécurité sur notre terre et le monde entier était nourri par notre mérite.
A présent, le Temple est détruit et D. nous accompagne en exil pour nous protéger. Les choses ont changé.
Le monde s'affaiblit chaque jour et la joie a disparu, en Haut comme sur la terre.
Le monde est nourri uniquement grâce à la kédoucha que nous disons chaque jour dans "ouva létsion" et grâce au kaddich récité après une étude lorsque nous répondons : "amen yéhé chémé rabba mévorakh" (Amen, que Son grand Nom soit loué) ...
[A la destruction du 2e Temple,] Hachem n'a pas fixé de durée à l'exil amer où nous nous trouvons aujourd'hui. Ainsi, D. nous soulèvera et nous ramènera en terre sainte de Sa main comme un père tient son enfant. Il nous consolera et nous conduira à Sion dans la joie.
Il est écrit : "Ce jour-là, Je relèverai la soucca tombée de David" (Amos 9,11).
Lorsque viendra le moment de notre délivrance, D. dans Sa Gloire nous relèvera de la poussière. Les choses ne se passeront pas come à la fin de l'exil babylonien. Hachem nous fera un grand honneur.
[Méam Loez - Vaét'hanan 4,31]
+ Selon nos Sages, tout celui qui observe le Shabbath peut prendre un décret et Hachem veillera à l'accomplir. [midrach Chémot rabba 25]
C'est pour cette raison qu'en Egypte Pharaon n'a pas permis aux juifs d'observer le Shabbath, comme le mentionne le midrach Tan'houma.
Il avait peur qu'en leur permettant d'observer le Shabbath, cela mènera qu'au final leurs prières pour la délivrance soient acceptées.
[rav 'Haïm Palaggi - Ténoufat 'Haïm]
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[cela doit renforcer à nos yeux la puissance et la valeur qu'a chaque Shabbath, et dont D. dit à Moché : "J'ai un beau cadeau dans Mon trésor, son nom est Shabbath" (guémara Bétsa 16a).]
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-> "Les égyptiens firent travailler les Bné Israël avec dureté (béfarékh)" (Chémot 1,13).
Le principe de at bach, consiste à associer à la première lettre de l'alphabet : aléph à la dernière tav, et à la seconde lettre bét l'avant dernière chin, ...
Ainsi, par ce principe, aux lettres : פרך (parékh), on associe les lettres respectives qui forment le mot : וגל de guématria 39, qui représente les 39 types de travaux productifs (méla'hot) imposés avec dureté aux esclaves juifs en Egypte.
C'est pourquoi, lorsque les Bné Israël furent libérés de cette servitude, dès la sortie d'Egypte, ils reçurent l'ordre de ne pas effectuer ces 39 travaux durant chaque Shabbath.
[Tossefot - guémara Pessa'him 117b]
-> Selon le Maasé Nissim, les juifs se reposent le Shabbath en s'abstenant de 39 méla'hot, afin de se rappeler de la sortie d'Egypte.
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-> Shabbat est un jour pour Hachem comme pour nous, comme nous le voyons dans le fait qu’il nous est interdit d’exécuter les 39 melakhot. En fait, "Hachel é'had" (Hachem est Un - יהוה אחד) a une guématria de 39, car comme c’est un jour pour Hachem et pour nous, nous nous abstenons d’effectuer les 39 melakhot.
Combien y a-t-il de chapitres dans le Traité Chabbat? 24.
De plus, les premières lettres des 5 mots "ושמרו בני ישראל את השבת" (le peuple juif observera le Shabbat - Ki Tissa 31,16), ont une valeur numérique de 24.
[rav Yéhochoua Alt]
Quelles tribus ont été exemptées de l’esclavage en Egypte?
+ Quelles tribus ont été exemptées de l'esclavage en Egypte?
1°/ la tribu de Lévi. [midrach rabba 5,16]
2°/ les tribus d'Efraïm et de Ménaché. [midrach Shocher Tov 81]
3°/ la tribu de Yissa'har (puisqu'ils étaient également immergés dans la Torah, comme la tribu de Lévi pouvait l'être). [Divré Shaül]
4°/ les tribus de Réouven, de Chimon et de Lévi.
Ces tribus n'ont pas reçu de bénédiction de leur père Yaakov, et il y avait une vraie préoccupation sur le fait que ces 3 tribus ne se considèrent pas elles-mêmes comme faisant partie des Bné Israël.
Si elles auraient été réduites à l'esclavage, il est fort probable qu'elles se seraient totalement assimilées avec les égyptiens, en croyant à tord que de toute façon elles ne faisaient pas partie des Bné Israël, puisque n'ayant pas reçu de bénédiction de la part de Yaakov.
Afin d'empêcher cela d'arriver, Hachem a orchestré de telle façon que ces 3 tribus ne soient pas soumises à l'esclavage.
[Messe'h 'Hokhma - Vaéra 6,13 ;
il ajoute ensuite que les tribus de Réouven, de Chimon et de Lévi ont en fait acheté de nombreux esclaves juifs (des autres tribus), au gouvernement égyptien, et ce afin de les avoir comme esclaves travaillant pour eux (les sauvant ainsi du terrible esclavage égyptien). ]
Par quels moyens les Bné Israël se sont-ils différenciés des égyptiens?
+ En Egypte, par quels moyens les Bné Israël se sont-ils différenciés des égyptiens?
Ils n'ont pas changé :
1°/ leurs noms ;
2°/ leur langue ;
3°/ leurs habits ;
4°/ leur nourriture ;
5°/ ils se sont mariés qu'entre eux ;
6°/ ils ne disaient pas de lachon ara ;
7°/ ils ont gardé la brit mila ;
8°/ ils avaient de la émouna en Hachem.
[midach Vayikra rabba 32,5 ; midrach Léka'h Tov 6,6 ; midrach Léka'h Tov Dévarim 26,5 ; Pirké déRabbi Eliézer 48]
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-> Bien que nous trouvions des sources indiquant que les juifs ne gardaient pas leur brit mila (cf. midrach Chémot 1,8), le Beit haLévi (paracha Chémot) explique qu'en réalité ils l'ont gardée, mais ils ont essayé de recouvrir leur brit mila afin qu'extérieurement en apparence, il semblerait qu'ils n'aient pas fait la circoncision.
En effet, ils pensaient à tord que cela permettrait de réduire le sentiment d'animosité des égyptiens à leur égard.
-> De son côté, le rav Yossef Deutsch écrit : quelques juifs ont abandonné la brit mila après la mort de Yossef afin de mieux s'assimiler aux égyptiens, mais la majorité d'entre eux ont fermement continué à observer cette mitsva.
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-> Nous disons dans la Haggada : "les égyptiens nous ont fait mauvais" (vayir'ou otanou amitsrim)
Le Yaavets explique qu'ils ont pu y parvenir en rendant les juifs pauvres, comme la guémara (Erouvin 41b) l'affirme : "Un pauvreté extrême peut faire qu'une personne aille à l'encontre des paroles d'Hachem".
-> Le Maharil Diskin écrit que les égyptiens imposaient des impôts très élevés aux juifs, à tel point que les juifs tombaient dans une dette profonde, qu'ils ne pouvaient pas payer.
Les égyptiens ont décidé de les rendre esclaves afin qu'ils paient leurs dettes.
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-> Bien que les juifs étaient alors esclaves en Egypte [dans des conditions terribles], ils ont fait une alliance de bonté entre eux, afin de toujours être là l'un pour l'autre.
[Tana déBé Eliyahou rabba 23]
Cela n'était pas une tâche facile, puisqu'ils n'avaient pas grand chose à se partager ensemble.
Cependant, ils partageaient avec plaisir leur maigre ration de matsa que leur donnée à manger leur contremaître, s'il voyait qu'un autre juif en avait davantage besoin qu'eux.
De plus, ils s'encourageaient les uns les autres dans leurs moments de besoin.
[ainsi, malgré qu'ils n'avaient rien, ils partageaient tout ce qu'ils pouvaient à la fois matériellement que moralement!]
C'est pourquoi nous commençons le Séder de Pessa'h en proclamant : "tout ceux qui ont faim, viennent et mangent" (kol dikhfin yété véyékhol), puisque c'est par le mérite de la bonté qu'ils avaient les uns envers les autres que nous avons pu être libérés d'Egypte.
Nous devons également suivre leur exemple, et marcher dans leurs pas en pratiquant la bonté (en faisant une alliance de bonté entre nous!).
En effet, nous espérons que par le mérite de notre propre bonté, nous mériterons également la délivrance, comme nous l'affirmons à la fin de ce passage de la Haggada : "l'année prochaine en terre d'Israël" (léchana abaa béar'a déIsraël).
Les nations non-juives ne fautent-elles pas, elles aussi?
Certes, mais Hachem est uniquement préoccupé par les fautes d'Israël. Comme un père se soucie davantage de la conduite de son fils que du comportement des enfants de son voisin, D. se soucie principalement des actes d'Israël.
[Méam Loez - Eikha 1,8]
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-> Nos Sages racontent qu'au tout début de la Création, D. s'est tenu à Jérusalem et a prié : "Puissent Mes enfants accomplir Ma volonté afin que Je ne détruise pas Mon sanctuaire".
[Méam Loez - Eikha 2,8]
-> Hachem ne punit jamais Israël pour apaiser Sa colère.
Les châtiments ont pour but de nous faire revenir à Lui de tout notre cœur.
Après la destruction de Jérusalem, le peuple juif a été conduit à un repentir sincère : "leur cœur a crié vers D.!" (Eikha 2,18)
[Méam Loez - Eikha 2,18]
-> Toutes les souffrances sont des bénédictions cachées destinées à élever Israël à un niveau supérieur de service de D.
[Méam Loez - Eikha 3,22]
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-> Le Méam Loez (Eikha 3,21) écrit :
En réfléchissant sur la nature de l'exil, un juif doit éprouver encore plus d'espoir. Si les difficultés de l'exil avaient cessé, on aurait pu penser que D. a simplement puni Son peuple puis l'a abandonné.
Cependant, en constatant les souffrances ininterrompues endurées tout au long de notre exil, nous comprenons qu'il s'agit d'une forme d'éducation.
Notre Père céleste édifie la conduite de son enfant, Israël.
Un père qui aime son fils le surveille attentivement, le réprimande pour ses erreurs et cela améliore sa conduite.
Hachem refuse d'abandonner Israël. Il est avec lui à chaque moment et lui apprend à agir de façon juste.
Lorsque ce processus d'éducation sera terminé, Israël délivré.
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-> Ailleurs, le Méam Loez (Eikha 1,12) enseigne :
"La punition du juif est unique car elle résulte de sa relation particulière avec Hachem. Aucune autre nation ne pourrait être punie de la même façon que le peuple juif.
La guémara (Kétoubot 66b) raconte qu'après la destruction de Jérusalem, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a aperçu la fille de Nakdimon ben Gourion, l'un des hommes les plus riches de Jérusalem, ramasser du blé entre les excréments d'animaux appartenant aux romains.
Bouleversé par ce spectacle, rabbi Yo'hanan s'est exclamé : "Tu es heureux, Israël! Lorsque tu accomplis la volonté de D., aucun peuple ne peut te dominer, mais lorsque tu n'accomplis pas Sa volonté, Il te livre non seulement à un peuple bas ... mais aux animaux d'un peuple bas".
A première vue, l'abaissement d'Israël jusqu'aux "animaux d'un peuple bas" n'est pas une raison pour se réjouir!
Cependant, en remarquant l'ampleur du déclin d'Israël, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a souligné la relation privilégiée d'Israël avec Hachem.
Il a montré que son histoire est faite de récompenses ou de punitions.
Comme Israël n'est pas soumis aux lois de la nature, aucune douleur n'est comparable à la sienne.
Les succès et les défaites des nations sont d'envergure limitée. Par contre, Israël a le potentiel de s'élever prodigieusement haut ou de tomber jusqu'à des profondeurs sans précédent.
Il existe une dimension supplémentaire à cette réalité : la véritable tragédie qu'Israël a connue à la destruction du Temple : le recul de la Présence Divine, ne peut être comprise par aucune nation.
Comme le midrach l'explique : "Ce qui m'est arrivé (à moi, Sion) ne vous arrivera jamais à vous".
Seul un juif peut connaître et comprendre la portée de notre tragédie.
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[d'une certaine façon, le fait que le Temple a été détruit et que nous soyons en exil est une preuve manifeste de l'importance que nous avons aux "yeux" d'Hachem.
Le Méam Loez (Eikha 1,1) dit que D. se lamente : "Non seulement J'ai brûlé Ma maison, détruit Ma ville, exilé Mes enfants parmi les nations mais Je dois encore, maintenant, être assis solitaire!"
Hachem nous aime tellement, bien plus qu'un père qui punit son fils pour le bien, et qui en souffre davantage de le faire car c'est son fils.
Ainsi nous pleurons certes de honte de causer de la peine à papa Hachem, mais également nous pleurons en développons notre conscience d'à quel point chaque juif est important à Ses yeux, peut importe ce qu'il peut faire (uniquement pour le fait d'être Son fils!).]
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-> Les juifs sont "les enfants d'Hachem votre D." (Dévarim 14,1).
Un père n'aime pas son fils parce qu'il est intelligent ou parce qu'il lui obéit, mais parce qu'il est son fils. Cet amour est essentiel, fondamental et permanent. Même lorsqu'un fils n'a aucune qualité, son père l'aime de tout son cœur.
C'est de cette façon que D. aime Israël. Quelle que soit notre conduite, nous sommes Ses enfants.
Ainsi, les manifestations externes de la destruction du Temple reflètent la colère. Pourtant, lorsque l'on entre dans le Saint des saints, lorsqu'on pénètre au cœur du sanctuaire, l'amour se révèle par l'image des chérubins enlacés.
[lorsque les non-juifs ont pénétré dans le Saint des saints, ils ont vu les chérubins enlacés, signe de la proximité et de l'amour d'Hachem pour nous.]
Sous cet aspect, bien que l'exil soit une chute évidente, une perte de la majesté d'Israël, une force extrêmement profonde le motive : l'amour.
D'une manière subtile, que seule Sa sagesse fondamentale envisage, D. guide le processus de développement de Son fils.
Une descente en vue d'une ascension est considérée comme une ascension. Bien que la destruction du Temple et l'exil semblent être une descente pour le peuple juif, le but de D. était d'élever le peuple juif à un niveau encore supérieur.
Le midrach (Abba Gourion) dit que le jour où le Temple a été détruit, le machia'h est né.
La destruction du Temple a entamé la préparation à la délivrance. Caché derrière la chute du peuple juif était le désir de D. de faire venir le machia'h et d'élever Israël, et l'humanité entière, à un état de plénitude.
[la guémara (Pessa'him 87b) donne l'idée que l'exil est la graine de laquelle poussera la délivrance. Une graine doit se décomposer totalement dans la terre avant de pouvoir germer et produire une plante.]
De même, la destruction du Temple et notre exil ont pour but de débarrasser Israël de tous ses aspects superficiels, et de lui permettre de fleurir dans la délivrance.
De plus, lorsqu'on récolte des plantes, la quantité dépasse très largement celle des graines plantées. [ainsi en se remémorant les tristes heures du peuple juif et personnelles, on prend conscience qu'on récoltera beaucoup beaucoup plus de belles choses. Nos larmes génèrent un espoir et une joie énormes! ]
Par ailleurs, en accomplissant les mitsvot dans divers pays où nous sommes dispersés, nous démontrons que chaque aspect du monde peut révéler Son unicité et que "Hachem est Un et Son Nom est Un".
[Méam Loez - Eika - Appendice]
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-> b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi
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-> La guémara raconte que rabban Gamliel, rabbi El'azar ben Azaria, rabbi Yéhochoua et rabbi Akiva voyageaient ensemble lorsqu'ils ont entendu le tumulte de la ville de babylone à une distance de 120 mil.
Les rabbanim se sont mis à pleurer mais rabbi Akiva a ri.
- "Akiva, pourquoi ris-tu?"
- "Pourquoi pleurez-vous?"
- "Ces non-juifs se prosternent devant des statues et brûlent de l'encens à des idoles et pourtant ils vivent en paix. Le Temple de D. a été brûlé par le feu et nous ne pleurerions pas?"
- "C'est justement pour cela que je ris. Si ceux qui transgressent Sa volonté jouissent de la prospérité, à plus forte raison ceux qui accomplissent Sa volonté".
[lors du 9 Av nous lisons les kinot, et nous rapportons toutes les horreurs que nous avons pu subir au cours de l'Histoire. Mais au lieu de désespérer, nous devons nous rapporter les paroles de rabbi Akiva : "Pourquoi pleurez-vous?"
Plus nous pleurons pendant la période du 9 Av, plus nous développons en nous la certitude que de grandes choses doivent germer devant nous. Combien est beau le futur des enfants de papa Hachem!]
Au Séder de Pessa'h, nous devons nous accouder (c'est-à-dire avoir tout notre poids qui repose sur un point : notre coude), et par cela nous attestons que dans notre vie nous n'avons personne sur qui nous appuyer si ce n'est papa Hachem (ein lanou al mi lé'ichahen éla avinou chébachamayim).
[Séder haAroukh 2,55]
+ Dans la Haggada de Pessa'h (au début de Dayénou), nous disons : "combien de faveurs d'Hachem à nous" (kama maalot tovot mimakom alénou), et non pas : "combien de faveurs à Hachem de nous" (kama maalot tovot lamakom alénou).
Cela nous enseigne que Hachem a du plaisir à nous donner Sa bonté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]