Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tu as commencé à montrer à Ton serviteur Ta Grandeur" (Vaét'hanan 3,24)

-> Quand une personne souhaite obtenir l'aide Divine dans le service d'Hachem, il doit faire le premier pas. Ainsi, il se doit d'éveiller sa volonté et de faire les efforts qui sont dans son possible. Et après cela, Hachem l'aidera et lui permettra de s'élever dans Son Chemin.
En ce sens, dans la guémara nos Sages disent : "Celui qui se sanctifie un peu ici-bas, on le sanctifiera beaucoup d'En-Haut", ou encore : "Celui qui veut se purifier, on l'aidera".

=> Ainsi, le commencement revient à l'homme, la suite relève de l'Aide Divine. Mais Moché, dans sa grande humilité, s'est exclamé en disant : "Tu as commencé à montrer à Ton serviteur", c'est-à-dire que Moché a dit que même le commencement vient de Toi. Moché, qui n'a épargné aucun effort pour s'élever, a affirmé dans sa modestie que même le commencement de son élévation vient d'Hachem. Comme si lui n'avait rien fait de par lui-même.
[Guinzé Yossef]

"Hachem te prendra en faveur" (Nasso 6,25)

La guémara (Béra'hot 20b) explique que Hachem dit : "Moi Je leur ai dit dans la Torah : "Tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Hachem ton D.". C'est-à-dire que l'on a l'obligation de réciter le Birkat Hamazon lorsqu'on se sent rassasié. Les Sages ont été plus rigoureux et ont imposé de Me bénir à partir de la consommation d'un volume de Kazaït (d'une olive). Ne les prendrai-Je pas en faveur?!"

=> Mais quel est le lien entre la faveur d'Hachem et le Birkat Hamazon?

-> En fait, pourquoi les Sages ont-ils institué la récitation du Birkat Hamazon à partir d'un Kazaït alors que la Torah l'impose quand on est repu après un bon repas?
Certes la logique veut que l'on remercie son bienfaiteur après être rassasié d'un bon repas. Mais les Sages ont regardé l'origine du bienfait dont ils ont bénéficié.
Lorsqu'ils réalisent que c'est Hachem, le Grand Roi, Parfait et Redoutable, qui a créé tous les univers. Lorsqu'ils réalisent que c'est Lui qui s'occupe de les nourrir en particulier, ils en sont si honorés, que même une petite quantité (Kazaït) leur est perçue comme une grande quantité rassasiante.

Lorsque Hachem constate cet attitude de Son peuple, Il leur répond en réciprocité.
Il est clair que dans l'absolu, toute faute commise envers Hachem est extrêmement grave. Mais Hachem ne regarde pas ce qui Lui a été fait, Il regarde plutôt d'où elle vient. Il voit alors que nous sommes des hommes faibles, qui connaissent toutes sortes de tentations et de problèmes leur rendant la vie difficile.
Alors Hachem les prend en faveur. Il les comprend et leur trouve toutes sortes de circonstances atténuantes.
[Kol Sim'ha]

<--->

-> La guémara (Béra'hot 20b) rapporte les paroles de Hachem aux anges : "Comment puis-Je ne pas faire preuve de préférences à la nation d'Israël, qui dit le birkat hamazone à partir d'un kazayit (environ 30g) ou d'un kabétsa (environ 50g - une petite quantité), malgré le fait que Je leur ai ordonné de faire le birkat hamazone à partir du moment où ils sont satisfaits [leur faim]?
Je les favoriserai car ils me favorisent!"

Le Sifri explique : "Hachem va oublier Sa colère, et va tourner Sa face vers nous".

[ainsi grâce au birkat hamazone au moment où Hachem doit normalement s'énerver contre nous, alors non seulement Il ne le fait pas, mais en plus Il va se tourner vers nous pour chercher à nous favoriser!]

<--->

-> La guémara (Béra'hot 20b) dit : "Les anges de service se sont adressés ainsi à Hachem : Maître du monde, il est écrit dans Ta Torah : 'Qui ne favorise personne et n'accepte pas de présent corrupteur' (Ekev 10,17), et pourtant Tu favorises Israël, comme il est écrit : 'Hachem te favorisera' (Nasso. 6,25).
Hachem leur a alors répondu : Pourquoi ne favoriserais-Je pas Israël? Je leur ai écrit dans la Torah : 'Tu mangeras, tu te rassasieras, et tu béniras Hachem ton D.' (Ekev 8,10), et eux sont pointilleux dès le volume d'une olive ou d'un œuf." [guémara Béra'hot 20b ]

-> Le livre Kadoch véNora Chémo (discours 16) écrit :
"Selon mes modestes connaissances, on ne parle pas que de la mitsva de Birkat Hamazon, mais aussi du fait que les juifs remercient Hachem et Lui adressent des bénédictions sur le volume d'une olive' ou sur le volume d'un œuf même lorsqu'ils ne sont pas pleinement satisfaits du bien qu'll leur a prodigué, et ce, quel que soit le domaine concerné.
Ceci est la raison pour laquelle Hachem nous favorise, car celui qui ne remercie que lorsqu'il est 'rassasié', c'est-a-dire pleinement satisfait, ne remerciera jamais, en principe."

=> L'homme n'arrive jamais à être totalement satisfait de l'abondance matérielle que lui a accordée Hachem, car "s'il possède cent sous, il en veut deux cents".
Mais si l'homme sait être reconnaissant pour le "volume d'une olive" ou le "volume d'un œuf" que lui a donné Hachem, alors cela signifie qu'il Le "favorise", et mesure pour mesure, Dieu le favorisera (prendre en faveur) en retour.

Espérer en Hachem

+ Le Ram'hal (dans son drouch sur le kivouï) enseigne :

"Béréchit" : le début de la Création, c'est l'espoir.
En effet, le monde d'en bas est en attente et espère les flux célestes.
"Béréchit bara Elokim" (au début Hachem a créé) = cela ne fait référence qu'à l'espoir [car s'il y a un début, c'est qu'il y a une suite et une fin, et il faut espérer pour qu'elles se réalisent et qu'elles complètent le début].
Le tsimtsoum (limites du monde/manques/problèmes) que nous soyons ici-bas n'a été créé par Hachem, que pour que nous espérions en Lui, et que nous créions un "kav" (un trait, une connexion) entre nous et Sa bonté infinie "ein sof" (qui sans l'espoir reste voilée).
Ce trait "kav", c'est la racine du mot : "kivouï" ou "tikva" (espoir).

Rends-toi bien compte que toutes les créatures sont manquantes, il n'y a pas de chlémout (complétude, perfection) ici-bas.
Comme cela est écrit (dans vayé'houlou) : "acher bara Elokim laasot" : Hachem a créé toutes Ses créatures "laasot" (pour qu'elles se fassent), c'est-à-dire pour qu'elles se complètent elles-mêmes par la suite.
Comment?
Grâce aux flux célestes qu'elles amèneront sur elles-mêmes par leurs bonnes actions, par leurs actions, par leurs prières et par leur Chir (chant de remerciement) ...

De même que les plantes n'ont pas poussé, bien qu'elles avaient déjà été créées, jusqu'à ce qu'Adam réclame [prie] la pluie, de même il n'y a pas de flux qui descende ici-bas si ce n'est qu'on l'attente, et qu'on l'espère.
Le vrai espoir c'est la confiance véritable en Hachem et en Sa Providence, et tout autre espoir ou confiance qui est placée ailleurs est complètement mensonger ...

Celui qui espère en Hachem, sa prière monte toute seule et il n'a même pas besoin d'utiliser d'ange intermédiaire comme c'est l'habitude.
C'est pour cela que Yaakov a dit : "Ta délivrance j'attends Hachem" (lichouaté'ha kiviti Hachem), c'est-à-dire sans intermédiaire, puisque j'espère en Toi. Car cet espoir (kivouï) est un kav, un trait qui perce tous les voiles de ce monde pour nous connecter directement à Hachem.
Le kav a la force de percer les Cieux et les sphères jusqu'à l'infinie lumière et bonté d'Hachem, qui peut alors descendre par ce kav.

Celui qui espère en permanence est dans la joie et n'a aucune souffrance.
Celui qui souffre, c'est celui qui est dans l'angoisse.
Celui qui espère en Hachem, son espoir le fait vivre [car il sait que la Bonté d'Hachem à laquelle il se connecte par l'espoir est infinie : sans aucune ombre, ni limite].
=> Sans espoir, il n'y a pas de vie, il n'y a pas de Béréchit, il n'y a pas de proximité avec Hachem et l'homme sera puni pour ne pas avoir espéré.

Au sujet de celui qui espère, il est marqué : même si je suis assis dans l'obscurité, "Hachem est ma lumière" (Mikha 7,8).
De plus, celui qui espère ne peut pas s'angoisser de ne pas avoir beaucoup de bonnes actions à son compte, comme il est dit : "tu sauras alors que tous ceux qui Me font confiance n'auront pas honte, ne seront pas déçus" (Yéchayahou 49).
C'est là le but et l'accomplissement de toute la Création : lorsque tous les juifs renforceront leur espoir en Hachem et placeront leur confiance en Lui, ils seront alors délivrés.
C'est cela le respect d'Hachem : que l'on se tourne vers Lui et que l'on espère en Lui et tout repose sur ça, comme l'a dit 'Habakouk : "Le tsadik vit par sa croyance en Hachem/émouna" (guémara Makot 24b).

Celui qui espère en Hachem, même s'il descend au Guéhinam, il en ressort immédiatement car la lumière d'Hachem le protège, les anges sont tout autour de lui pour l'élever, son niveau est très grand et ses fautes n'ont pas d'effet destructeur ...
C'est le secret profond de la téchouva lorsque l'homme est connecté à Hachem directement : "Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." (chouva Israël ad Hachem - Ochéa 14,2), car celui qui espère en Hachem a un lien perçant avec Hachem, capable de transpercer tous les cieux et toutes les sphères jusqu'au Trône Céleste.

C'est ce qui est marqué : "aies confiance Israël en Hachem, car avec Hachem il y la bonté" (ya'hél Israël él Hachem), c'est-à-dire que si tu places ton espoir tout en haut, alors là-bas il n'y a que de la bonté ('hessed), et il n'y a pas l'ombre d'une faute ou d'un jugement. [Zohar adra zouta]

Celui qui espère, sort de sa détresse car Hachem est avec lui et Hachem se délivre Lui-même et délivre celui qui a espéré.
C'est ce que veut dire le verset : "En Ta délivrance j'ai espéré" (lichouaté'ha kiviti Hachem) = Ta délivrance à Toi Hachem, Ta propre délivrance, si l'on peut s'exprimer ainsi, car Hachem se trouve avec celui qui espère.

<------------------------>

-> Le Arizal (Otsrot 'Haïm) dit que Hachem a laissé un tuyau entre Lui (l'Infinie bonté) et nous coincés dans ce monde voilé (néélam).
Ce tuyau (appelé : kav) relie Hachem au monde, et il est extrêmement fin et réduit la lumière d'Hachem et la voile immensément.
Le Ram'hal dit : plus un homme "kavé" (espère), plus les flux d'Hachem descendront par le kav.

=> Plus on se renforce d'espoirs en Hachem, plus le kav (tuyau) de lumière infinie d'Hachem qui s'appelle aussi espoir (kavé) peut s'élargir et alors plus Sa bonté infinie peut se déverser sur nous.

"En Ta délivrance j'ai espéré Hachem" (lichouaté'ha kiviti Hachem).
Rabbi Its'hak enseigne que tout ce qu'un homme peut recevoir sur terre c'est grâce à l'espoir (kivouï) en Hachem.
Les souffrances (se terminent) par l'espoir, le kidouch Hachem (s'obtient) par l'espoir, le mérite des Patriarches : par l'espoir, le désir du monde à venir : par l'espoir ...
Les bontés gratuites d'Hachem, le pardon des fautes, s'obtiennent par l'espoir.
[Rabbi Its'hak dit que de façon générale, tout est obtenu par l'espoir (hakol békivouï).]
[midrach - Béréchit rabba 98,14]

-> Le Yéfé Toar commente :
Ce midrach mentionnent les 6 raisons pour lesquelles un homme peut désespérer.
La première raison : c'est la difficulté des épreuves et des souffrances qui font croire à l'homme qu'il n'a plus d'espoir, ni de solution, et l'homme ne voit pas de lumière.
A ce sujet, le midrach dit : "la fin des souffrances" vient par l'espoir. Même lorsque Hachem Lui-même vient nous corriger ou nous punir, Il nous demande d'espérer en Lui pour qu'Il nous délivre de nos problèmes.

-> Le Sifté 'Haïm explique que la proximité qui est créée par l'espoir que nous plaçons en Hachem peut compenser l'éloignement qui a été créé par la faute, et donc faire disparaître toute justification des souffrances qui n'arrive qu'à cause d'une faute.

<--->

-> Le rav de Brisk, lorsqu'il était dans le Guetto de Varsovie répétait souvent à voix basse : "les nazis sont ignobles et ils nous veulent du mal, ils n'ont de pitié pour personne".
Il expliquait cela à ses proches : cela fait plusieurs semaines que les nazis n'ont pas attaqué, je commence à prendre confiance, ce qui m'empêche d'espérer en Hachem.

==> Lorsqu'un sentiment de peur nait dans le cœur de l'homme, alors c'est là que le travail de l'espoir peut vraiment commencer. Cela consiste à ce que la parole d'Hachem et Ses promesses de bonté et de surveillance, dépassent à nos yeux l'obscurité et la peur de la situation présente.

"Chaque jour, Hachem proclame la grandeur de 3 types de personnes : un célibataire qui vit dans une ville et qui ne faute pas avec une femme, un pauvre qui retourne un objet perdu, et un riche qui donne le maaser en privé [sans publicité, sans que personne n'en soit au courant]."
[rabbi Yo'hanan - guémara Pessa'him 113a]

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Lorsqu'une personne vit dans la sainteté, en faisant attention à ses yeux, ... alors Hachem proclame sa grandeur dans tous les mondes.
Même si cette personne n'est pas parfaite, à chaque fois qu'elle est vigilante avec ses pensées et ses yeux, elle amène une joie immense dans le Ciel.

"Vous ne mangerez d’aucune pâte levée" (Bo 12,20)

-> Le Zohar enseigne :
Rabbi Eliezer a dit qu’il est écrit : "vous ne mangerez d’aucune pâte levée (ma’hmétset - מַחְמֶצֶת)".
Les première et dernière lettres de ce terme forment le mot "mét" (mort - מת), ce qui nous enseigne que quiconque mange du ‘hamets à Pessa’h doit s’attendre à la mort.
Cette personne mourra dans ce monde-ci et dans le monde futur, car il est dit : "Cette âme-là sera retranchée".

Pour quelle raison la matsa est-elle appelée ainsi?

Le nom Divin "Sha-daï" signifie : "Celui qui a dit à Son monde ‘Cela suffit! (daï)’, et Il dira également à nos souffrances ‘Cela suffit!’" (en éloignant les esprits malfaisants).
Ainsi, la matsa soumet et anéantit tous les éléments négatifs nous concernant, en les opposant les uns aux autres.
Tout comme le nom "Sha-daï" écrit sur la mézouza fait fuir les démons et esprits malfaisants de l’entrée de la maison, la matsa les fait fuir de tout endroit saint et entraîne une dispute entre eux, comme dans l’expression "Matsa Oumériva" (מצה ומריבה).
C’est pourquoi elle a été appelée : matsa.

"On ne verra pas chez toi de levain et on ne verra rien de levé dans toutes tes frontières" (Bo 13,7)

-> Le ‘hamets qui gonfle après le pétrissage symbolise l’orgueil.
La Torah vient nous enseigner qu’en ce qui concerne l’orgueil, il n’y a pas à suivre la voie moyenne. Même la plus infime quantité est à exclure, il faut aller jusqu’au bout.
C’est cela la matsa, qui est basse et humble, et que nous avons l’ordre de manger.

On apprend de là qu’en ce qui concerne l'orgueil, il faut se montrer aussi intransigeant qu’envers le ‘hamets, que la Torah a absolument banni et qu’elle a appelé une abomination comme l’idolâtrie.
Il faut en suspecter même la plus infime quantité, à l'image du ‘hamets.
['Hida - ‘Hasdei Avot chap.4,4]

-> Le Bina LéItim enseigne :
La raison pour laquelle c’est justement à Pessa’h que nous avons reçu l’ordre de l’interdiction du ‘hamets est une allusion à la bassesse de l’orgueil.
L’impureté de l’Egypte est l’orgueil et la vanité, car "l’ange tutélaire de l’Egypte s’appelle : Rahav (large, gonflé)".
L’une des raisons de l’esclavage était l’orgueil du cœur des Bné Israël à l’époque : ils ne voulaient pas se soumettre à ceux qui les réprimandaient et refusaient d’avoir des chefs comme il convient (à l'image de nos rabbanim reconnus de tous).
C’est pourquoi, mesure pour mesure, leur est arrivé le malheur de l’esclavage et des travaux forcés, qui ont abaissé leur orgueil, sous l’autorité de Pharaon qui est le plus orgueilleux des orgueilleux, au point que son orgueil l’a poussé à faire de lui-même une idole.

Si la raison de l’exil et de l’esclavage était l’orgueil, il s’ensuit que le remède était de mériter la délivrance et la liberté par le contraire, qui est l’humilité et l’éloignement total de toute vanité.

<------------>

+ La matsa = apprendre l'importance de la vivacité :

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Voici un des message enfoui dans la matsa, cette matsa que nous mangeons : nous enseigner la vivacité.

Lorsque nous désirons corriger nos comportements, nous élever, le yétser ara vient parfois nous souffler à l'oreille : "Cela vaut la peine de se renforcer ... Mais pas si vite! Si tu avances vite, tu risques de perdre ta famille qui ne désire pas avancer à ton rythme, tu risques de tout perdre!
Le yétser ara réussit à nous convaincre, car il est préférable que Hachem patiente plutôt que l'épouse ou les enfants fuient ..."

En revanche, la matsa nous enseigne et nous rappelle, que lorsqu'une mitsva ou un acte pouvant nous renforcer se présente à nous, il ne faut pas attendre! Il faut agir vite, avec vivacité, ne pas perdre un seul instant!

"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter!"
Selon les propos de nos Sages, nous en déduisons 2 enseignements :
1°/ Nous devons nous dépêcher de peur de perdre l'occasion qui nous a été offerte de mériter une vie éternelle et appliquer la volonté de notre Père qui est aux cieux, Hachem.
2°/ Nous devons être vigilants à ne pas faire la mitsva avec un visage amer ... car Hachem désire des mitsvot réalisées avec volonté, joie, enchantement, et non pas faites pour ainsi dire, comme si un démon s'était emparé de nous, comme si un lourd fardeau était posé sur nos épaules.
[...]

Le message qui est enfoui dans la matsa est : la vivacité. La vivacité en appliquant les mitsvot.
Ne pas dire : "Doucement doucement, cela viendra avec le temps ..."
Si ton père te demandait un verre de thé, le laisserais-tu attendre plusieurs années?
Evidemment non!
Mais en ce qui concerne Hachem qui patiente que tu appliques les mitsvot, Lui, tu Le laisses attendre ...

La mitsva désigne la vivacité, ne pas la laisser fermenter, ne pas laisser la mitsva fermenter.
Tu comprends quelque chose? Tu vois une bonne chose? Ne la laisse pas fermenter.

"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter"
Quelle est la conclusion?
Premièrement, ne pas faire la mitsva avec un visage amer ...
Deuxièmement, ne pas perdre la mitsva, ne pas la laisser passer, mais la faire avec vivacité, entièrement, avec amour et dévouement.

"Il appela Moché et Aharon pendant la nuit et leur dit : levez-vous, quittez mon peuple" (Bo 12,31)

-> Dans la guémara (Béra'hot 9a), les Sages disent que bien que la délivrance ait déjà commencé à minuit, les Bné Israël se sont malgré tout attardés jusqu’au matin pour sortir.
Eux qui avaient attendu cette délivrance pendant si longtemps sous d'atroces souffrances, et là ils avaient une opportunité peut-être unique de sortir!
Cependant lorsque enfin Pharaon les appelle en disant "levez-vous, quittez mon peuple", tout à coup ils ne sont plus pressés de sortir. Pourquoi cela?
Parce que Hachem leur a ordonné "que personne ne sorte de chez lui jusqu’au matin".

Le rabbi Yaakov Kamenetsky explique que nous apprenons de là que même lorsqu’on sait clairement que le moment de la Délivrance est arrivé, on ne doit pas transgresser fût-ce une seule interdiction.
On ne doit pas désobéir à Hachem, mais attendre et accomplir toutes les mitsvot de la meilleure façon.

<--->

-> "Les Bné Israël s’étaient conformés à la parole de Moché" (Bo 12,35)

Selon le Rambam (Hilkhot Yessod HaTorah - chap.9) : si un prophète ordonne au peuple juif, au nom de D., de transgresser une mitsva temporairement, comme l’avait fait Eliyahou au mont Carmel, il faut lui obéir, sauf si son injonction concerne l’idolâtrie.

C’est ce qui est dit : "Les enfants d’Israël s’étaient conformés" = Sachant qu’il est incorrect de tromper un non-juif et de lui voler ses biens, comment les bné Israël peuvent-ils donner raison à celui qui les incite à commettre une faute?
C’est pourquoi la Torah précise : "selon la parole de Moché", expression qui confère à Moché le statut de prophète.
De ce fait, ils ont donné foi à ces paroles.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Fais donc entendre au peuple que chacun ait à demander à son voisin et chacune à sa voisine, des vases d'argent et des vases d'or" (Bo 11,2)

=> A qui nos ancêtres devaient-ils demander des vases d’argent et d’or? Comment le terme : "rééhou" (lit. : son prochain, traduit ici par voisin) peut-il désigner un égyptien?

Le Gaon de Vilna explique : ce mot se réfère, comme toujours, aux juifs.
Chacun devait demander à son frère juif des ustensiles précieux, car lorsqu’un juif se montre charitable envers son prochain, par ce mérite, Hachem fait en sorte que les non-juifs se conduisent également de la sorte à son égard, mesure pour mesure.

"Une nuit de protection pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations" (Bo 12,42)

-> "Une nuit de protection" :
La nuit de Pessa'h est différente de toutes les autres nuits, et appartient à la miséricorde totale.
Non seulement la nuit de Pessa'h qui a eu lieu en Egypte, mais chaque année c'est une nuit de miséricorde totale.
Ce verset se poursuit d'ailleurs par : "pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations".
[le Kaf Cohen]