Aux délices de la Torah

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Une prière = un face à face avec Hachem!

+ Une prière = un face à face avec Hachem!

-> La prière n'est pas seulement tout en haut du monde, mais elle propulse l'homme en haut du monde. En effet, dès qu'on se met à prier on se retrouve en face de la Présence Divine, [comme l'affirme rabbi 'Hassida : "Celui qui prie doit se voir comme si la Présence Divine se tient face à lui" (guémara Sanhédrin 22a)]
[Saba de Kelm]

-> Lorsqu'un homme répand ses prières devant notre Père au ciel ... il convient qu'il se représente dans son cœur et son esprit qu'il se tient à présent devant le Créateur du monde, et que Hachem se trouve près de lui, écoutant attentivement chaque mot qu'il prononce.
[Yessod véChorech haAvoda]

-> Lorsqu'un homme prie en prononçant correctement les mots de la prière, la Présence Divine se trouve devant lui et répète avec lui chaque mot de sa prière.
[...]
L'homme doit exprimer à chaque instant une courte prière à Hachem, et cela pour chaque besoin de la journée (même le plus basique). Ceci le rapprochera beaucoup de Lui.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]

-> Il faut croire que Hachem approche Son oreille de ta bouche, écoute ta prière, se remplit de miséricorde et te donne ce que tu demandes, comme il est dit : "Ils ont crié, et Hachem a entendu".
Or, le début du travail pour s'y habituer consiste à prendre conscience et à avoir le sentiment qu'au moment de la prière, on se tient devant Lui et l'implore.
Et au moment où l'on prononce les mots : "barou'h ata", il faut ressentir que l'on s'adresse vraiment à Hachem par ce "Tu".
[rav Yé'hezkel Levinstein]

-> Avant de commencer à prier, l'homme doit réfléchir devant qui il va adresser sa prière ...
L'homme doit se rapprocher, se lier à Hachem pendant la prière au point de se détacher complètement de la matérialité de ce monde ...
L'homme avec sa bouche arrive à faire bouger les mondes supérieurs.
[Maggid de Kouznitz - un élève du Maggid de Mézéritch]

-> Lorsqu'un homme s'apprête à commencer la Amida, il devra se représenter qu'il se trouve devant le Roi des rois et que devant Lui, il prie ... il faut pour cela s'imaginer et réfléchir clairement que l'on se trouve devant le Créateur et que l'on s'entretient avec Lui ; même si nos sens ne nous aident pas dans ce but.
Sache que c'est là le travail le plus difficile : que se dessine dans le cœur de l'homme une perception claire de cela.
Celui qui a un esprit, qui réfléchit et met du cœur, pourra fixer lui-même comment il s'entretient avec Hachem, que devant Lui il implore, et surtout imaginer qu'Hachem écoute avec attention chacun de ses mots, comme un homme qui écoute attentivement son prochain lorsqu'il lui parle et s'adresse à lui".
[Ram'hal - Messilat Yécharim (chap.19)]

-> Le fait de savoir s'adresser à la personne que nous appelons est une chose évidente, mais pourtant nous ne le réalisons pas forcément au moment de la prière.
On peut donner l'exemple d'un homme qui se fait agresser dans la rue un soir alors qu'il sortait d'une bijouterie, le voleur se doutait bien qu'il avait en sa possession des objets de valeur. Il est probable que cet homme va se mettre à crier : "au secours! aidez-moi!", même s'il n'y a personne dans cette petite ruelle, afin que peut être quelqu'un l'entende et vienne l'aider.
Mais imaginons que cet homme voit en face de lui, sur l'autre trottoir, d'autres personnes qui sont susceptibles de l'aider, alors son cri : "au secours! aidez-moi!" sera poussé avec une intensité différente et une intonation différente. Ce ne sera plus un cri de désespoir mais un appel visé et dirigé vers une oreille susceptible de l'entendre.
[de même : est-ce que nous prions en se disant que peut-être le Maître du monde Hachem écoutera, ou bien prions-nous avec la conscience qu'Il est véritablement en face de nous]
[Néfech Yéhoudi]

-> Le rav Pinkous (introduction à son Chéarim baTéfila) écrit :
"L'essentiel de la prière c'est de ressentir la réalité d'Hachem, qui rappelons-le est bien plus vraie, éternelle, profonde et intense que notre existence éphémère quand bien même la nôtre est plus facilement perceptible par nos 5 sens.
Rappelons-nous aussi combien Hachem est proche de nous comme le dit le midrach (Yérouchalmi Béra'hot 9,1) : "Rabbi Pin'has a enseigné l'idolâtrie (avoda zara) est une idole (matérielle) toute proche de celui qui la sert mais cette idole est loin de lui répondre. Hachem a l'air très éloigné de nous mais il n'y a personne de plus proche que Lui ... [Combien donc Hachem est loin de nous] mais lorsque l'homme pénètre dans la synagogue et se met à murmurer, Hachem l'écoute comme son ami qui discute avec lui."
L'homme doit s'efforcer de se rappeler combien l'existence d'Hachem est réelle, et doit essayer d'ancrer cela dans tous ses sens afin que sa crainte soit sensorielle ... Pour cela, il faudra se fixer du temps libre dans la semaine pour préparer sa prière."

-> Avant de prier la Amida devant le Créateur du monde, on devra penser qu'on se trouve face à la Présence Divine, et ressentir qu'on répand notre supplique devant Hachem.
[cf. Choul'han Aroukh 98,1 -
Il y est aussi écrit : "On devra penser que Hachem accepte notre prière uniquement du fait qu'Il est un roi bon et miséricordieux".]

-> Le rav 'Haïm de Brisk (dans ses 'hidouché Hilkhot téfila) dit que d'après le Rambam, il y a 2 sortes de kavanot à avoir dans la Amida : comprendre tous les mots de la 1ere bénédiction, et se voir en face de la Présence Divine tout au long de la Amida. Celui qui n'a pas le cœur libre pour se voir en face de la Présence Divine ne peut être considéré comme en train de prier. Il bouge, parle, espère, mais cela n'a pas pour autant un statut de prière.

-> "Respectez l'honneur de votre prochain comme le vôtre. Et lorsque vous priez, sachez en face de Qui vous vous tenez"
[conseils de rabbi Eliézer à ses élèves avant de quitter ce monde - guémara Béréa'hot 28b]

-> Le midrach Téhilim nous enseigne qu'il n'est pas suffisant de savoir qu'Hachem est en face de nous dans la prière, il faut également savoir l'appeler par Son Nom, c'est-à-dire avoir une vrai perception de "Qui" est en face de nous. Lorsque l'on parle du "Nom d'Hachem", cela désigne Ses midot et Sa conduite envers nous.

-> Certes le besoin de l'homme et ses demandes personnelles interviennent dans la prière comme un moyen ou comme une motivation, mais ce n'est pas là l'essentiel du service de la prière.
Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.69) écrit :
"Le secret des sacrifices (korbanot) est de révéler qu'Hachem est unique et qu'il n'y a personne d'autre à part Lui. Lorsque l'homme apportait son sacrifice, il réalisait que tout est nul et non avenu devant Hachem et que tout revenait vers Lui comme ce sacrifice qui monde en fumée. L'homme prenait conscience qu'il n'y a rien d'autre que la bonté d'Hachem et que Son existence Divine est bien réelle, beaucoup plus que n'importe quelle existence humaine, qui finalement est annulable, fragile et retourne vers Lui (comme ce sacrifice). L'homme réalisait qu'il n'y a pas vraiment de créature ou même de création et c'est là la perfection d'Hachem qu'il n'y a rien d'autre à part Lui".
[selon la guémara (Béra'hot 26b), les prières sont venues se substituer aux sacrifices/offrandes quotidiennes. Les mots du Maharal sur les sacrifices, qui sont actuellement nos prières, sont donc très intenses!
Le plus important dans une prière n'est pas d'obtenir ce que l'on demande, mais plutôt de vivre un moment puissant d'intimité avec notre papa Hachem, qui peut absolument tout, qui nous aime infiniment, qui est plein de miséricorde, ...]

-> Nos Sages ont interdit de passer devant ou à côté de quelqu'un qui récite la Amida (Choul'han Aroukh 102,1-5), et ce pour 2 raisons principales :
- Cela trouble la concentration de celui qui prie (Maguen Avraham - 6) ;
- La place où l'homme prie devient un espace de sainteté puisque la Présence Divine se trouve face à lui. Pour marquer le respect dû à cet endroit, on ne passera pas ni ne s'assiéra dans les 4 amot d'un homme qui prie, car la place d'un homme est définie par ses 4 amot (Kaf ha'Haïm 102,1).

On peut également citer le fait qu'il est interdit de cracher pendant la Amida et celui qui n'a pas le choix le fera derrière lui, et la Michna Broura (97,8) explique : "à cause de la Présence Divine qui est devant lui".
Et également selon la michna Broura (91,6), celui qui prie doit se couvrir la tête et baisser les yeux afin de ne pas regarder la Présence Divine qui est en face de lui.
Et aussi selon la michna Broura 123,1), l'homme doit se pencher à gauche dans le "ossé chalom bim'romav", car il doit s'imaginer être en face de la Présence Divine et se penche donc à sa gauche qui est la droite de la Présence Divine.

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-> D'après la kaballa, la répétition de la Amida a plus d'importance que la Amida priée à voix basse et elle monte encore plus haute dans les Cieux (Ben Ich 'Haï Térouma 2 ; Kaf ha'Haïm 124,2)

Le Tour (au nom du Séfer Héïkhalot) rapporte qu'au moment où les fidèles répondent kadoch kadoch kadoch ... et élèvent leurs yeux au ciel (en soulevant les talons), Hachem s'exclame : "Je n'ai pas de plus grand plaisir que quand leurs yeux sont dirigés vers Moi et Mes yeux vers eux.
A ce moment, et depuis Mon trône céleste sur lequel est gravée l'image de Yaakov, Je les enlace, les embrasse et rapproche leur délivrance ..."
Par le mérite de la kédoucha, Hachem emplit l'homme de la sainteté venant du Ciel.

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[imaginons si le 'Hafets 'Haïm (voir le roi David, Avraham Avinou) se tenait à côté de notre place à la synagogue : quelle serait notre attitude, visage, prière? A combien plus forte raison devons-nous être rempli et tremblant de crainte à chaque prière à la conscience du Roi des rois [Hachem] qui est en face de nous et nous regarde.
Il peut sonder notre cœur et nos pensées, et désire plus que tout nous voir courir se réfugier vers Lui en prières!

Le rav Yérou'ham Lévovitz écrit : "Même si un homme sait bien prier avec kavana, le manque de crainte du Ciel que la prière entraîne pourrait faire en sorte que tout le salaire de sa prière soit perdue".
En effet, rabbi Eliézer a donné ce conseil à ses élèves avant de quitter ce monde : "lorsque vous priez : sachez devant Qui vous vous tenez" (guémara Béra'hot 28b).
=> Normalement on devrait avoir tellement de crainte à faire face à Hachem que cela nous empêcherait d'ouvrir la bouche pour parler.
D'ailleurs, le Beit Yossef dit : "Hachem séfataï tifta'h ou fi" = nous commençons la Amida par ces mots : "Ouvre ma bouche", cela vient nous signifier que normalement notre crainte révérenciel d'être face au Roi des rois Hachem, devrait nous empêcher de prononcer chacun des mots de la Amida. En ce sens nous avons besoin de l'aide de D. pour pouvoir ouvrir notre bouche, en ce moment si exceptionnel!

D'ailleurs, selon le Beit Yossef : "Pourvu (alévaï) que nous arrivons déjà à ouvrir la bouche tant la crainte est grande devant le Roi des rois".
En ce sens, avant chaque prière, le rabbi de Tzanz priait de pouvoir prier.

==> Nous avons une chance exceptionnelle de pouvoir passer devant le Roi des rois, plusieurs fois par jour, sans faire la queue pendant des heures. [quelle joie, gratitude, honneur!]
Mais une prière n'en reste pas moins : faire grandir notre perception de la présence d'Hachem en face de nous, avec toute la crainte, la gravité du moment que cela implique.
D'une certaine façon, plus Hachem est grand à nos yeux dans nos prières, plus nos soucis [actuels ou à venir] vont se faire petits.]

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-> Le Séfer 'Hassidim (fin du 18) écrit que ceux qui lisent les péssouké dézimra d'une voix chantonnant forte et agréable, et qui ne connaissent pas les versets et qui se trompent en les lisant, leur prière et leur chant sont acceptés comme un parfum agréable. Egalement, Hachem est très heureux et dit : Regardez comment il chante devant Moi!

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-> "Il s'efforcer de garder les yeux baissés lorsqu'on prie, comme il est écrit : "Mes yeux et mon cœur seront constamment là-bas" (Méla'him I 9,3)
De même, il faut tourner en permanence son cœur vers le Ciel, comme il est écrit : "Elevons nos cœurs avec nos mains vers D. qui est au Ciel" (Eikha 4,31)." [guémara Yébamot 105b]

-> Rabbénou Yona (commentaire sur Béra'hot chap.5) écrit :
Celui qui prie doit essayer de s'imaginer debout devant le Trône Divin Céleste. Or ceci est impossible tant qu'il est alourdi par les affaires de ce monde (soucis financiers, problèmes professionnels, ...).
C'est pourquoi il doit, avant de prier, se défaire de toutes ses préoccupations matérielles.
Les générations précédentes avaient un proverbe pour cela : "Si tu veux te concentrer sur tes prières, tu dois d'abord débarrasser ton âme de ton corps".
Alors seulement ton cœur pourra se libérer pour s'envoler vers le Ciel.

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar 'Hechbon haNéfech 3,9) enseigne :
"Il faut se libérer du monde et chasser de son esprit toutes les pensées qui risquent de distraire son attention de la prière. Il faut être sérieusement conscient du fait que l'on se tient devant son Créateur, et choisir soigneusement les mots et les thèmes que l'on entend évoquer.
[...]
Mon cher frère, il n'est que temps que tu comprennes ce qu'est réellement la prière! Ce n'est rien moins que l'aspiration passionnée de l'âme vers D., et son entière reddition devant Lui."

La puissance de la Torah

+ Lorsque l'homme se plonge dans la Torah et il l'approfondit, il n'est pas nécessaire de coller son esprit ou sa pensée à Hachem ; en effet, l'approfondissement dans la Torah, à lui seul, suffit pour nous rapprocher et nous coller à Hachem ; car Sa parole, Sa volonté et Lui-même ne font qu'Un (si l'on peut dire) ...
Comme cela est marqué dans le midrach (Chémot rabba 33) : "C'est une bonne acquisition que Je vous donne" (ki léka'h tov natati la'hém). Avez-vous déjà vu un objet qui lorsqu'on l'achète vous permet d'acquérir en même temps le vendeur de cet objet? C'est pourtant le cas de la Torah, dit Hachem, lorsque vous la prenez, vous Me prenez avec elle.
Dans le Zohar (Béchala'h p.71) nous trouvons même : "Viens apprendre qu'Hachem s'appelle Torah" ...

L'explication de ce prodige est que les racines de la sainte Torah sont très élevées, plus que toute autre chose élevée dans les mondes d'en-Haut ; elles partent d'un endroit que l'on appelle "Ein sof" (et qui est "au-dessus" de tous les mondes célestes).
Lorsque nos Sages nous disent que la Torah a précédé le monde (midrach Béréchit rabba 1,4), il faut comprendre qu'elle a précédé tous les mondes d'en-Haut et même le Trône de Gloire Divin ... ceci pour la simple et bonne raison que c'est à partir de la Torah qu'Hachem a tout créé.

Comme il est écrit (Michlé 8,30) : "J'ai été l'outil de création dans Ses mains" ou encore (Michlé 9,1) : "la sagesse construit sa maison", cela fait référence à la Torah qui construit le monde ...
C'est pourquoi nous faisons comme bénédiction : "la vie éternelle Il a implantée en nous", car en s'attachant à la Torah nous héritons de l'éternité du monde futur depuis ses racines les plus hautes jusqu'à nous, ici-bas.
Je n'ai pas de doute que si l'étude de Torah s'absentait du monde un instant, tout serait détruit en Haut et en bas ...

Viens-voir les paroles du Zohar (4b Akdama) : "Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : Combien l'homme doit-il se plonger dans la Torah car Hachem écoute la voix de ceux qui étudient la Torah et chaque mot qu'ils disent et chaque enseignement qu'ils éclaircissent Hachem en fait un ciel ; de plus chaque parole de Torah qui est novatrice dans la bouche de l'homme, monte devant Hachem, se tient devant Lui et Hachem la prend et l'embrasse.
Cette parole qui a été novatrice a la force de monter 70 000 mondes différents jusqu'à la face cachée de la Présence Divine (atik yomin) ..."

[Rabbi ‘Haïm de Volozhin - Néfech ha’Haïm (chaar dalét, chap.10)]

Lorsque les juifs aimeront leur prochain, à la fois à l'extérieur d'eux-mêmes (par des actes, paroles, expressions) et à la fois à l'intérieur d'eux-mêmes (en leur cœur, pensées), alors le machia'h viendra.

[le Bat Ayin (paracha Chémini) - rabbi Avraham Dov d'Avritch - un disciple du Baal Chem Tov]

Nos Sages nous conseillent d'allumer les bougies de ‘Hanoucca à une hauteur inférieure à 10 tefa'him (soit environ 80 cm), en allusion au fait qu'une personne doit se courber avec humilité afin de mériter des miracles.

[le Bat Ayin - rabbi Avraham Dov d'Avritch]

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-> b'h, quelques réflexions sur l'importance de l'humilité : https://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-citations-de-nos-sages

'Hanna répondit au prophète Eli : "... J'ai déversé mon âme devant Hachem" (echpo'h ét nafchi lifné Hachem - Chmouël I 1,15)

=> Pourquoi la prière est-elle particulièrement comparée au fait de déverser quelque chose?

Lorsque nous remplissons un seau avec de l'eau de la rivière, et qu'ensuite nous le déversons dans la rivière, l'eau retourne à sa source.
L'âme de chaque juif provient du Trône Divin d'Hachem (kissé haKavod). Lorsque nous déversons notre cœur en prières, nous nous reconnectons à la source de laquelle nous provenons.
[rav Elimélé'h Biderman]

"Heureux es-tu Israël : Qui est comme toi! Peuple délivré par Hachem, le bouclier de ton secours et qui est le glaive de ta grandeur ('hérev gaavaté'ha)" (Vézot haBéra'ha 33,29)

-> Le mot "gaava" veut dire : fierté, orgueil.
Rabbi Moché de Kobrin enseigne que chaque juif a en lui une tendance à s'enorgueillir, car son âme provient des endroits les plus élevés du Ciel.
[une âme juif vient d'une réalité spirituelle beaucoup plus élevée que celle des non-juifs]
Ainsi, il est naturel, qu'un juif ait de l'orgueil (je suis le fils adoré du Roi des rois, Hachem!)
Cependant, il doit diriger ce sentiment de supériorité dans la bonne direction : se réjouir d'être proche d'Hachem, de pouvoir amener de la satisfaction à Hachem, de pouvoir prier face à face avec D., que Hachem désire et écoute ses prières, ...

La nation juive doit être fière d'être la nation choisie pour être la plus proche d'Hachem [avec la responsabilité qui va avec]. Comme il est écrit : "Heureux es-tu Israël : Qui est comme toi! Peuple délivré par Hachem".

Si un juif n'utilise pas ce sentiment de fierté convenablement, il va mettre cet orgueil dans de mauvaises choses, comme dans le fait de se sentir supérieur aux autres, de penser que sa réussite vient de lui et non d'Hachem.

=> C'est pourquoi, tout juif doit exprimer et entretenir sa fierté, son orgueil, de travailler pour le boss des boss : Hachem.

["qui est le glaive de ta grandeur/fierté ('hérev gaavaté'ha)" = symboliquement un juif doit constamment porter sur lui une épée d'orgueil d'être juif, et grâce à cela il peut combattre son yétser ara (tu sais qui je suis pour me demander de faire ça? Je suis un juif, fils du Roi Hachem, et je suis en train de faire la chose la plus élevée possible : réaliser Sa volonté).
Plus on brandit notre grandeur, plus on s'éloigne des bassesses de ce monde, pour viser, se rapprocher d'Hachem!]

Les Patriarches [Avraham, Its'hak et Yaakov] ont institué la prière ...
Avraham a établi Cha'harit ... Its'hak a établi Min'ha ... et Yaakov a établi Maariv.
[guémara Béra'hot 26]

-> De même qu'on répare un téléphone en effectuant les branchements nécessaires, ce qui permet ensuite une fois qu'on décroche le combiné de parler et d'entendre sans effort, Avraham (suivi par Its'hak et Yaakov), est le "technicien" qui fit tous les branchements spirituels nécessaires entre nous et notre Père céleste.
Il ne nous reste plus qu'à ouvrir notre Sidour, tourner les pages et parler au Ciel.

Même si chacun des Patriarches faisait les 3 prières, chacun d'entre eux a préparé le terrain et organisé un moment de grâce en fonction de son tempérament : Avraham = Cha'harit en parallèle à l'attribut de miséricorde ; Its'hak = Min'ha en parallèle à la Rigueur.

Ces 3 prières ont été aménagées par les Patriarches de sorte que les portes du Ciel soient ouvertes en ces instants particuliers.
Sans cette œuvre sainte, le juif ne pourrait se connecter à Hachem.
Comme l'explique le tsadik de Rouzhin, avant la faute toute heure du jour était favorable à la prière, mais aprèrs la faute, l'atmosphère se dégrada.
C'est alors qu'intervient Avraham qui voua un moment à la prière de Cha'harit, puis Its'hak à Min'ha [Yaakov à Maariv].
Ces moments sont précisément les plus propices pour s'attacher et agréer au Créateur.
[d'après le rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou III]

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-> Le 'Hafets 'Haïm explique également qu'en établissant ces prières, nos Patriarches ont créé un chemin et une capacité à se connecter avec Hachem par le biais de ces prières quotidiennes.

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-> Ra'hél (Vayétsé 30,8) a appelé son enfant Naftali en allusion aux nombreuses prières qu'elle a pu faire pour l'avoir.
Une racine de Naftali (נפתלי) est "pétil" (un fil, une ficelle - פתיל) [cf. Rachi 30,8]
De même qu'une corde, une ficelle est le résultat d'une union d'une multitude de filaments de coton, de laine, ... qui se sont unis, de même lorsque nous prions nous devenons unis avec Hachem.

Par le biais de 3 prières fixées quotidiennement, nos Patriarches ont établi la capacité à nous unir avec Hachem.
[Noam Elimélé'h]

"Vous devez savoir que la prière est extrêmement puissante ; elle peut changer notre nature, elle peut nous sauver du danger, et elle annule les décrets difficiles"
[rabbénou Bé'hayé - Ekev]

-> A Roch Hachana, nous sommes jugés pour la vie et la mort, pour la pauvreté et la richesse, ...
Néanmoins, on doit continuer à prier [même après Roch Hachana et Yom Kippour], car bien que le décret soit scellé, il peut être changé par la prière.
[Méïri - guémara Nédarim 49]

-> La réussite des gens est largement dépendante du mazal sous lequel ils sont nés, et il est très dur de changer le mazal.
Néanmoins, la prière et les bonnes actions peuvent renverser la situation.
Les portes de la prière et des bonnes actions sont toujours ouvertes, et elles nous protègent et modifient les lois de la nature.
Cela est véridique et évident, et cela fait partie des fondements de notre foi.
[Méïri - guémara Baba Kama 80]

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-> Hachem dit : "Je suis miséricordieux et J'écoute les demandes de chaque personne, même si elle n'est pas méritante"
[Ramban - Michpatim 22,26]

-> Le Séfer ha'Hinoukh (533) écrit :
"Le Créateur désire donner des bontés aux gens ... ainsi, Il leur a appris le moyen par lequel ils peuvent recevoir toutes formes de bontés.
Ce moyen consiste à prier à Hachem, car Il a les capacités, et Il répond aux prières de tous ceux qui l'appellent avec sincérité [qu'ils soient méritants ou pas]."

[par exemple nos Sages enseignent qu'un voleur qui demande de tout cœur à Hachem de l'aider à réussir son cambriolage, et bien Hachem va l'aider!
En effet, c'est une loi de la nature : si nous prions à Hachem de tout notre cœur, alors forcément nous avons de forte probabilité de l'obtenir!]

=> Nous devons donc tous prier sans modération, pour que Hachem nous comble de cadeaux gratuits (indépendamment de nos mérites, juste par amour pour nous!).

"Il [Hachem] me conduira (yan'héni) sur les sentiers de justice" (Téhilim 23,3)

-> Le mot "yan'héni" (me conduira - יַנְחֵנִי) peut se lire à l'envers et à l'endroit.
C'est une allusion au fait que même si tout semble être à l'envers et mauvais dans notre vie, en réalité tout est pour notre bien ultime.
[rav Elimélé'h Biderman]

[en effet, rien ne peut se passer sans un décret d'Hachem, et le roi David dit au verset suivant (v.4) : "Quand bien même j'irai dans une vallée de ténèbres, je ne craindrai pas le mal, car Tu es avec moi. Ta force et Ton soutien me consoleront."
Ailleurs, le roi David déclare : "J’ai placé Hachem en face de moi en permanence" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8)
Le mot chiviti (שיויתי) est à rattacher au terme : chiv’yon (l’égalité - שיווין ou השתוות) = ainsi quoiqu'il puisse m'arriver cela m'est égal, car j'ai la certitude qu'aucun juif n'est seul car il a toujours son papa Hachem à ses côtés.
Même s'il y a des turbulences dans ma vie, c'est mon père, le boss des boss, qui est aux commandes et Il prend le meilleur des chemins possibles!]

Hachem dit : A chaque fois que Je vous donne des souffrances dans ce monde, rappelez-vous combien de bonté Je vous donnerai dans le monde futur.
[midrach - Sifri Haazinou]

[toute souffrance nous est dosée et envoyée par Hachem avec une précision extrême.
Tout est pour notre bien ultime, et on doit avoir à l'esprit qu'une toute petite souffrance subie dans ce monde équivaut à une dispense d'une énorme dans le monde à venir.]

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-> Lorsqu’un homme souffre dans ce monde, il s’afflige de ses tourments et voudrait s’en débarrasser.
Cependant, lorsqu’il arrivera dans le monde de la rétribution et qu’il recevra une récompense pour chaque peine et épreuve qu’il a endurées dans ce monde, il se réjouira de chacune d’entre elles [pour l'éternité].
['Hafets 'Haïm]

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-> Les souffrances sont aimées par une personne qui les voit comme des messagers d'Hachem afin de renforcer sa connexion, son attachement ... avec le Créateur, et pour l'élever à un monde qui n'est que lumière ...
Heureux est sa part.
['Hazon Ich - Igrot 1,201]

-> Lorsque l'on fait un électrocardiogramme à une personne, s'il est constitué de hauts et de bas, c'est qu'il y a de la vie.
S'il n'y a qu'un trait droit, c'est une personne morte!
Ainsi, les épreuves de la vie permettent à notre cœur spirituel de battre pour Hachem!

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-> Tout celui dont passent 40 jours sans souffrance a reçu sa récompense dans ce monde.
[guémara Erouvin 16b]

-> Dans la guémara (Sanhédrin 101a), rabbi Eliézer qui était malade a dit selon Rachi : "Hachem est en colère contre moi, et Il me donne beaucoup de souffrances."
Ses élèves ont commencé à pleurer, sauf rabbi Akiva qui riait.
Ils lui ont demandé : "Un Séfer Torah est en détresse, ne devons-nous pas pleurer?"

Rabbi Akiva leur a répondu : "C'est pour cela que je suis heureux. J'étais fréquemment inquiet à savoir si rabbi Eliézer avait perdu sa part dans le monde futur (olam aba), car il avait un monde actuel (olam azé) parfait.
Son vin n'a jamais tourné au vinaigre, son lin n'a jamais été détérioré par la tempête, son huile ne s'est pas gâchée, et son miel n'a pas pourri.
Mais maintenant que je vois mon maître qui est affligé [de souffrances] dans ce monde, je sais qu'il va recevoir le monde futur (olam aba). C'est pour cela que je suis heureux."

Rabbi Eliézer lui a demandé : "Rabbi Akiva est-ce qu'il y a quelque chose dans la Torah que je n'ai pas respecté?"
Rabbi Akiva a répondu : "Maître, vous nous avez enseigné : "II n'est pas d'homme juste (tsadik) sur terre qui fasse le bien sans jamais fauter" (Kohélét 7,20)."

=> Cette guémara (Sanhédrin 101a) nous enseigne que lorsqu'une personne a une vie totalement parfaite (sans aucune souffrance), alors cela pourrait attester du fait qu'elle ne recevra pas de monde futur (olam aba).

D'ailleurs, la guémara (Baba Batra 16b-17a) affirme : "Hachem a donné un goût du monde futur à 3 personnes : Avraham, Its'hak et Yaakov."
[ainsi une vie de total Gan Eden dans ce monde n'est pas possible, sauf si nous recevons dans ce monde limité notre récompense future.]