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Une prière = un face à face avec Hachem!

+ Une prière = un face à face avec Hachem!

-> La prière n'est pas seulement tout en haut du monde, mais elle propulse l'homme en haut du monde. En effet, dès qu'on se met à prier on se retrouve en face de la Présence Divine, [comme l'affirme rabbi 'Hassida : "Celui qui prie doit se voir comme si la Présence Divine se tient face à lui" (guémara Sanhédrin 22a)]
[Saba de Kelm]

-> Lorsqu'un homme répand ses prières devant notre Père au ciel ... il convient qu'il se représente dans son cœur et son esprit qu'il se tient à présent devant le Créateur du monde, et que Hachem se trouve près de lui, écoutant attentivement chaque mot qu'il prononce.
[Yessod véChorech haAvoda]

-> Lorsqu'un homme prie en prononçant correctement les mots de la prière, la Présence Divine se trouve devant lui et répète avec lui chaque mot de sa prière.
[...]
L'homme doit exprimer à chaque instant une courte prière à Hachem, et cela pour chaque besoin de la journée (même le plus basique). Ceci le rapprochera beaucoup de Lui.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]

-> Il faut croire que Hachem approche Son oreille de ta bouche, écoute ta prière, se remplit de miséricorde et te donne ce que tu demandes, comme il est dit : "Ils ont crié, et Hachem a entendu".
Or, le début du travail pour s'y habituer consiste à prendre conscience et à avoir le sentiment qu'au moment de la prière, on se tient devant Lui et l'implore.
Et au moment où l'on prononce les mots : "barou'h ata", il faut ressentir que l'on s'adresse vraiment à Hachem par ce "Tu".
[rav Yé'hezkel Levinstein]

-> Avant de commencer à prier, l'homme doit réfléchir devant qui il va adresser sa prière ...
L'homme doit se rapprocher, se lier à Hachem pendant la prière au point de se détacher complètement de la matérialité de ce monde ...
L'homme avec sa bouche arrive à faire bouger les mondes supérieurs.
[Maggid de Kouznitz - un élève du Maggid de Mézéritch]

-> Lorsqu'un homme s'apprête à commencer la Amida, il devra se représenter qu'il se trouve devant le Roi des rois et que devant Lui, il prie ... il faut pour cela s'imaginer et réfléchir clairement que l'on se trouve devant le Créateur et que l'on s'entretient avec Lui ; même si nos sens ne nous aident pas dans ce but.
Sache que c'est là le travail le plus difficile : que se dessine dans le cœur de l'homme une perception claire de cela.
Celui qui a un esprit, qui réfléchit et met du cœur, pourra fixer lui-même comment il s'entretient avec Hachem, que devant Lui il implore, et surtout imaginer qu'Hachem écoute avec attention chacun de ses mots, comme un homme qui écoute attentivement son prochain lorsqu'il lui parle et s'adresse à lui".
[Ram'hal - Messilat Yécharim (chap.19)]

-> Le fait de savoir s'adresser à la personne que nous appelons est une chose évidente, mais pourtant nous ne le réalisons pas forcément au moment de la prière.
On peut donner l'exemple d'un homme qui se fait agresser dans la rue un soir alors qu'il sortait d'une bijouterie, le voleur se doutait bien qu'il avait en sa possession des objets de valeur. Il est probable que cet homme va se mettre à crier : "au secours! aidez-moi!", même s'il n'y a personne dans cette petite ruelle, afin que peut être quelqu'un l'entende et vienne l'aider.
Mais imaginons que cet homme voit en face de lui, sur l'autre trottoir, d'autres personnes qui sont susceptibles de l'aider, alors son cri : "au secours! aidez-moi!" sera poussé avec une intensité différente et une intonation différente. Ce ne sera plus un cri de désespoir mais un appel visé et dirigé vers une oreille susceptible de l'entendre.
[de même : est-ce que nous prions en se disant que peut-être le Maître du monde Hachem écoutera, ou bien prions-nous avec la conscience qu'Il est véritablement en face de nous]
[Néfech Yéhoudi]

-> Le rav Pinkous (introduction à son Chéarim baTéfila) écrit :
"L'essentiel de la prière c'est de ressentir la réalité d'Hachem, qui rappelons-le est bien plus vraie, éternelle, profonde et intense que notre existence éphémère quand bien même la nôtre est plus facilement perceptible par nos 5 sens.
Rappelons-nous aussi combien Hachem est proche de nous comme le dit le midrach (Yérouchalmi Béra'hot 9,1) : "Rabbi Pin'has a enseigné l'idolâtrie (avoda zara) est une idole (matérielle) toute proche de celui qui la sert mais cette idole est loin de lui répondre. Hachem a l'air très éloigné de nous mais il n'y a personne de plus proche que Lui ... [Combien donc Hachem est loin de nous] mais lorsque l'homme pénètre dans la synagogue et se met à murmurer, Hachem l'écoute comme son ami qui discute avec lui."
L'homme doit s'efforcer de se rappeler combien l'existence d'Hachem est réelle, et doit essayer d'ancrer cela dans tous ses sens afin que sa crainte soit sensorielle ... Pour cela, il faudra se fixer du temps libre dans la semaine pour préparer sa prière."

-> Avant de prier la Amida devant le Créateur du monde, on devra penser qu'on se trouve face à la Présence Divine, et ressentir qu'on répand notre supplique devant Hachem.
[cf. Choul'han Aroukh 98,1 -
Il y est aussi écrit : "On devra penser que Hachem accepte notre prière uniquement du fait qu'Il est un roi bon et miséricordieux".]

-> Le rav 'Haïm de Brisk (dans ses 'hidouché Hilkhot téfila) dit que d'après le Rambam, il y a 2 sortes de kavanot à avoir dans la Amida : comprendre tous les mots de la 1ere bénédiction, et se voir en face de la Présence Divine tout au long de la Amida. Celui qui n'a pas le cœur libre pour se voir en face de la Présence Divine ne peut être considéré comme en train de prier. Il bouge, parle, espère, mais cela n'a pas pour autant un statut de prière.

-> "Respectez l'honneur de votre prochain comme le vôtre. Et lorsque vous priez, sachez en face de Qui vous vous tenez"
[conseils de rabbi Eliézer à ses élèves avant de quitter ce monde - guémara Béréa'hot 28b]

-> Le midrach Téhilim nous enseigne qu'il n'est pas suffisant de savoir qu'Hachem est en face de nous dans la prière, il faut également savoir l'appeler par Son Nom, c'est-à-dire avoir une vrai perception de "Qui" est en face de nous. Lorsque l'on parle du "Nom d'Hachem", cela désigne Ses midot et Sa conduite envers nous.

-> Certes le besoin de l'homme et ses demandes personnelles interviennent dans la prière comme un moyen ou comme une motivation, mais ce n'est pas là l'essentiel du service de la prière.
Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.69) écrit :
"Le secret des sacrifices (korbanot) est de révéler qu'Hachem est unique et qu'il n'y a personne d'autre à part Lui. Lorsque l'homme apportait son sacrifice, il réalisait que tout est nul et non avenu devant Hachem et que tout revenait vers Lui comme ce sacrifice qui monde en fumée. L'homme prenait conscience qu'il n'y a rien d'autre que la bonté d'Hachem et que Son existence Divine est bien réelle, beaucoup plus que n'importe quelle existence humaine, qui finalement est annulable, fragile et retourne vers Lui (comme ce sacrifice). L'homme réalisait qu'il n'y a pas vraiment de créature ou même de création et c'est là la perfection d'Hachem qu'il n'y a rien d'autre à part Lui".
[selon la guémara (Béra'hot 26b), les prières sont venues se substituer aux sacrifices/offrandes quotidiennes. Les mots du Maharal sur les sacrifices, qui sont actuellement nos prières, sont donc très intenses!
Le plus important dans une prière n'est pas d'obtenir ce que l'on demande, mais plutôt de vivre un moment puissant d'intimité avec notre papa Hachem, qui peut absolument tout, qui nous aime infiniment, qui est plein de miséricorde, ...]

-> Nos Sages ont interdit de passer devant ou à côté de quelqu'un qui récite la Amida (Choul'han Aroukh 102,1-5), et ce pour 2 raisons principales :
- Cela trouble la concentration de celui qui prie (Maguen Avraham - 6) ;
- La place où l'homme prie devient un espace de sainteté puisque la Présence Divine se trouve face à lui. Pour marquer le respect dû à cet endroit, on ne passera pas ni ne s'assiéra dans les 4 amot d'un homme qui prie, car la place d'un homme est définie par ses 4 amot (Kaf ha'Haïm 102,1).

On peut également citer le fait qu'il est interdit de cracher pendant la Amida et celui qui n'a pas le choix le fera derrière lui, et la Michna Broura (97,8) explique : "à cause de la Présence Divine qui est devant lui".
Et également selon la michna Broura (91,6), celui qui prie doit se couvrir la tête et baisser les yeux afin de ne pas regarder la Présence Divine qui est en face de lui.
Et aussi selon la michna Broura 123,1), l'homme doit se pencher à gauche dans le "ossé chalom bim'romav", car il doit s'imaginer être en face de la Présence Divine et se penche donc à sa gauche qui est la droite de la Présence Divine.

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-> D'après la kaballa, la répétition de la Amida a plus d'importance que la Amida priée à voix basse et elle monte encore plus haute dans les Cieux (Ben Ich 'Haï Térouma 2 ; Kaf ha'Haïm 124,2)

Le Tour (au nom du Séfer Héïkhalot) rapporte qu'au moment où les fidèles répondent kadoch kadoch kadoch ... et élèvent leurs yeux au ciel (en soulevant les talons), Hachem s'exclame : "Je n'ai pas de plus grand plaisir que quand leurs yeux sont dirigés vers Moi et Mes yeux vers eux.
A ce moment, et depuis Mon trône céleste sur lequel est gravée l'image de Yaakov, Je les enlace, les embrasse et rapproche leur délivrance ..."
Par le mérite de la kédoucha, Hachem emplit l'homme de la sainteté venant du Ciel.

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[imaginons si le 'Hafets 'Haïm (voir le roi David, Avraham Avinou) se tenait à côté de notre place à la synagogue : quelle serait notre attitude, visage, prière? A combien plus forte raison devons-nous être rempli et tremblant de crainte à chaque prière à la conscience du Roi des rois [Hachem] qui est en face de nous et nous regarde.
Il peut sonder notre cœur et nos pensées, et désire plus que tout nous voir courir se réfugier vers Lui en prières!

Le rav Yérou'ham Lévovitz écrit : "Même si un homme sait bien prier avec kavana, le manque de crainte du Ciel que la prière entraîne pourrait faire en sorte que tout le salaire de sa prière soit perdue".
En effet, rabbi Eliézer a donné ce conseil à ses élèves avant de quitter ce monde : "lorsque vous priez : sachez devant Qui vous vous tenez" (guémara Béra'hot 28b).
=> Normalement on devrait avoir tellement de crainte à faire face à Hachem que cela nous empêcherait d'ouvrir la bouche pour parler.
D'ailleurs, le Beit Yossef dit : "Hachem séfataï tifta'h ou fi" = nous commençons la Amida par ces mots : "Ouvre ma bouche", cela vient nous signifier que normalement notre crainte révérenciel d'être face au Roi des rois Hachem, devrait nous empêcher de prononcer chacun des mots de la Amida. En ce sens nous avons besoin de l'aide de D. pour pouvoir ouvrir notre bouche, en ce moment si exceptionnel!

D'ailleurs, selon le Beit Yossef : "Pourvu (alévaï) que nous arrivons déjà à ouvrir la bouche tant la crainte est grande devant le Roi des rois".
En ce sens, avant chaque prière, le rabbi de Tzanz priait de pouvoir prier.

==> Nous avons une chance exceptionnelle de pouvoir passer devant le Roi des rois, plusieurs fois par jour, sans faire la queue pendant des heures. [quelle joie, gratitude, honneur!]
Mais une prière n'en reste pas moins : faire grandir notre perception de la présence d'Hachem en face de nous, avec toute la crainte, la gravité du moment que cela implique.
D'une certaine façon, plus Hachem est grand à nos yeux dans nos prières, plus nos soucis [actuels ou à venir] vont se faire petits.]

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-> Le Séfer 'Hassidim (fin du 18) écrit que ceux qui lisent les péssouké dézimra d'une voix chantonnant forte et agréable, et qui ne connaissent pas les versets et qui se trompent en les lisant, leur prière et leur chant sont acceptés comme un parfum agréable. Egalement, Hachem est très heureux et dit : Regardez comment il chante devant Moi!

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-> "Il s'efforcer de garder les yeux baissés lorsqu'on prie, comme il est écrit : "Mes yeux et mon cœur seront constamment là-bas" (Méla'him I 9,3)
De même, il faut tourner en permanence son cœur vers le Ciel, comme il est écrit : "Elevons nos cœurs avec nos mains vers D. qui est au Ciel" (Eikha 4,31)." [guémara Yébamot 105b]

-> Rabbénou Yona (commentaire sur Béra'hot chap.5) écrit :
Celui qui prie doit essayer de s'imaginer debout devant le Trône Divin Céleste. Or ceci est impossible tant qu'il est alourdi par les affaires de ce monde (soucis financiers, problèmes professionnels, ...).
C'est pourquoi il doit, avant de prier, se défaire de toutes ses préoccupations matérielles.
Les générations précédentes avaient un proverbe pour cela : "Si tu veux te concentrer sur tes prières, tu dois d'abord débarrasser ton âme de ton corps".
Alors seulement ton cœur pourra se libérer pour s'envoler vers le Ciel.

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar 'Hechbon haNéfech 3,9) enseigne :
"Il faut se libérer du monde et chasser de son esprit toutes les pensées qui risquent de distraire son attention de la prière. Il faut être sérieusement conscient du fait que l'on se tient devant son Créateur, et choisir soigneusement les mots et les thèmes que l'on entend évoquer.
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Mon cher frère, il n'est que temps que tu comprennes ce qu'est réellement la prière! Ce n'est rien moins que l'aspiration passionnée de l'âme vers D., et son entière reddition devant Lui."

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