Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"En ces jours et en ce temps-là [de l'époque du machia'h], dit Hachem, on recherchera le péché d'Israël, et il aura disparu, les fautes de Yéhouda, et on ne les retrouvera point ; car mon pardon est assuré" (Yirmiyahou 50,20)

=> Pourquoi est-ce qu'on recherchera le péché?

-> Selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu’une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.

Le prophète Yé'hezkel (33,19) dit : "lorsque le méchant renonce à sa méchanceté et pratique la justice et la vertu, grâce à elles [ses avérot et ses mitsvot], il vivra".
Ainsi, selon nos Sages, même les avérot (fautes) deviennent une source de vie, car elles deviennent des mitsvot.

-> Le rabbi Avraham Yéhochoua Heshel (le rabbi de Apt) enseigne :
C'est pour cela que nous rechercherons nos fautes. En effet, chaque faute peut se transformer en une mitsva [si on a fait téchouva par amour de D.].
Ainsi, il ne faut jamais être brisé par son passé, car en faisant téchouva, même nos fautes deviennent des mérites."

-> Le rabbi Lévi Its’hak de Berditchev a dit à un grand racha : "Je suis jaloux de toi, car lorsque tu feras téchouva, alors tu auras tellement de mitsvot!"

[plus une personne se sent nulle (car ayant tellement fait de mauvaises choses dans sa vie), plus elle doit trouver de l'espoir en cela, et non du désespoir, car cela signifie qu'après téchouva elle aura tellement de mérites, qu'elle sera une personne énorme!
Evidemment, nos Sages enseignent que si nous fautons dans l'optique de faire téchouva ensuite, il nous sera très très difficile de faire téchouva (nous n'aurons pas l'aide Divine), car la téchouva est ce qui nous a conduit à fauter, du coup elle ne peut plus vraiment nous venir en aide ensuite!]

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-> Nos Sages disent : "Pensez à un faute est pire qu'une faute (ir'ouré avéra kachin méavéra)".
Nous devons arrêtons de penser à nos fautes [après avoir fait téchouva], car se les ressasser dans notre tête est pire que les fautes elles-mêmes.
['Hazon Ich]

[notre yétser ara nous fait tomber dans la faute en la minimisant à nos yeux, et ensuite il cherche à nous faire culpabiliser [ex: nous faisant oublier la force de la téchouva], car on devient alors à nos yeux tristes, brisés et sans valeur, ce qui est propice à fauter et à ne plus faire tellement des mitsvot.]

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-> Pendant la nuit de Yom Kippour, nous récitons la bénédictions de "ché'hékhiyanou".
Cela est étrange car en raison de la crainte et de la peur du jugement, cela ne semble pas être le bon moment de dire une telle bénédiction (se réjouir d'arriver à un tel moment).

Le rabbi Yissa'har Dov de Belz répond que nous ne disons pas "ché'hékhiyanou" sur le yom tov, mais plutôt sur nous-même, car lorsque nous faisons téchouva nous devenons [véritablement] comme une personne totalement nouvelle.
Tel est le potentiel de la téchouva.

-> Le 'Hafets 'Haïm dit : "La téchouva expie. Nous ne sommes plus la personne qui a commise la faute".

Rabbi Barou'h Ber (Birkat Chmouël) dansait en déclarant : "Je suis un nouveau Barou'h Ber! Je suis une nouvelle personne!"

=> une fois que nous avons fait une téchouva sincère, nous pouvons regretter positivement notre passé (pour aller de l'avant vers un meilleur futur en apprenant de nos erreurs), mais pas négativement en se morfondant passivement dans la boue, car nous sommes une nouvelle personne! Ce n'est pas nous qui avons accompli cela!
[lorsque notre yétser ara nous laisse comprendre que nous sommes un moins que rien en ayant pu faire une telle faute grave, alors grâce à notre téchouva, nous pouvons lui affirmer : "tu te trompes de personne, c'est sûrement quelqu'un d'autre, personnellement je n'ai jamais fait cela!"]

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-> Le Réchit 'Hokhma fait remarquer que le vidouï (confession de nos fautes) est écrit dans l'ordre alphabétique : "achamnou, bakadnou, gazalnou, ...".
Il explique que nos fautes ont contaminé toutes les lettres de l'alphabet qui sont les lettres qui ont permis la Création du monde, et nous corrigeons ces dégâts par notre vidouï.

Cependant, le Réchit 'Hokhma note qu'il est important que le vidouï commence par : 'hatati (j'ai fauté), qui n'est pas la 1ere lettre de l'alphabet, car ce mot repousse tous les Accusateurs (comme le Satan qui proclame nos fautes).

Si nous commencions par dire nos fautes, le Satan irait au Ciel et dirait : "Ecoute ce qu'il dit. Il affirme lui-même qu'il a fauté!" (donc punis-le!).
Mais après que nous reconnaissons : 'hatati (j'ai fauté), le Satan est réduit au silence, il ne peut plus parler contre nous.

[De plus, en rapportant nos fautes, il prend le risque qu'elles se transforment en mérites ('hatati = téchouva potentiellement par amour). Ce qui aurait un effet contraire (donc il se tait, et ne nous accuse pas!).]

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-> Lorsqu'un homme dit sincèrement le vidouï, il n'est pas déféré devant les anges pour êtres jugé : c'est devant Hachem qui juge toujours pour le bien qu'il se présentera.
[Zohar - Pin'has 231a]

-> b'h, également : https://todahm.com/2020/07/20/14183-2

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-> On doit dire tous les mots du vidouï bien que l'on soit sûr que nous-mêmes n'avons pas commis certaines des fautes mentionnées ici, et ceci n'est pas considéré comme un mensonge devant Hachem, et ce pour plusieurs raisons :

1°/ tous les juifs sont garants les uns envers les autres (kol Israël arévim zélazé), et il est possible d'être accusé et puni pour les fautes d'un autre juif, lorsqu'en le côtoyant, on ne les lui a pas reprochées.
C'est la raison pour laquelle on dit le vidouï au pluriel (achamnou, bagadnou, gazalnou, ...) et non pas au singulier, bien que généralement toute confession soit personnelle.
On emploie malgré tout le pluriel pour inclure les fautes des autres qui retombent sur notre compte.
[rabbénou 'Haïm Vital - Chaar haKavanot]

2°/ Il est aussi possible que nous ayons transgressé ces fautes dans une précédente réincarnation ('Hessed laAlafim 13,13)

3°/ De nombreuses fautes énoncées dans le vidouï ont des dérivés qu'il est possible que nous ayons transgressés.
C'est le cas de certaines fautes que l'homme méprise et qu'il juge comme peu importantes, et qu'il foule du pied : comme se mettre en colère (qui est considéré comme faire de l'idolâtrie) ou faire honte à un ami en public (ce qui est assimilé à un meurtre), ...

4°/ Certaines fois, bien que l'on sache personnellement que nous n'avons pas commis ces fautes, il se peut qu'une autre personne ayant la même racine de son âme (chorech nichmato) les ait perpétrées.
C'est pourquoi on les mentionne dans le vidouï afin de les réparer (Kaf ha'Haïm 131,6).

5°/ Le Rambam dit que puisque les actions d'une grande personne font l'objet d'un contrôle plus strict que celles d'un de niveau moindre (ex: on juge les tsadikim selon l'épaisseur d'un cheveu!).
Ainsi, une faute très mineure, peut être jugée au Ciel autant qu'une offense majeure.
En ce sens, on voit le prophète faire des reproches au roi David pou avoir pris la femme de Ouria, bien qu'elle a reçu un gét (acte de divorce) de son mari avant qu'il ne parte [mourir] au combat.
['Hida -Midbar Kédémot 6,11]

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-> "Mais plutôt, nous avons fauté, nous et nos ancêtres" (aval 'hatanou, ana'hnou véavoténou - Vidouï de Yom Kippour)
=> Pourquoi devons-nous aussi confesser les fautes des générations précédentes?

1°/ Selon la guémara (Sanhédrin 27b), nous sommes punis des fautes des générations précédentes si nous suivons leur mode de vie.
Le Ohr ha'Haïm (Vayikra 26,40) fait remarquer qu'une bonne compréhension des fautes de nos ancêtres est souvent un prérequis pour la téchouva. En effet, dans notre vie de tous les jours, on fait des choses simplement parce que "ça a toujours été comme ça", dans notre famille, dans notre communauté/environnement. [mais est-ce la volonté de D.?]

Les enfants doivent confesser les fautes de leurs parents car ils ont pu être la cause des fautes de leurs parents.
Par exemple, les enfants qui demandent à leurs parents de leur fournir des choses qui sont du luxe inutile, peuvent entraîner que leur père va travailler excessivement et qu'il va négliger son étude de la Torah.
[rabbi 'Haïm Zaitchek - vaAni Téfilla]

2°/ Il est rapporté dans les écrits du Arizal que l'âme d'un enfant est connectée à celle de ses parents.
Lorsqu'un fils devient un racha, cela peut causer à ses parents d'en venir aussi à fauter.
Le fils est donc d'une certaine façon responsable des fautes que ses parents ont pu commettre.
[Rabbi Yaakov méLissa (Palgé Maim - Eikha 5,7)]

La Néila

+ Néila (fin de Kippour) :

-> L'objectif des 10 jours de téchouva est le jour de Kippour, et l'objectif de Kippour est la Néïla, car tout va d'après la clôture.
[michna Beroura]

-> La Néila est le moment où Hachem signe les décrets pour l'année à venir.
A ce moment, il y a une immense miséricorde, et toutes nos fautes sont expiées.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Ram'hal écrit que pendant la Néila, on peut atteindre le niveau d'Adam avant la faute.

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-> Bien que la guémara (Yoma 86) enseigne que la faute de 'hiloul Hachem n'est expiée qu'au moment de la mort, le Messekh 'Hokhma prouve que pendant la Néila on peut expier toutes nos fautes, même la faute extrêmement grave de 'hiloul Hachem (profanation du Nom Divin).

Lorsqu'une personne faute par du 'hiloul Hachem, les anges ne peuvent plus raconter ses mérites.
Ils ne peuvent plus innocenter cette personne, et dire que ses fautes n'étaient pas si graves, car cela reviendrait à diminuer l'honneur du Roi. En effet, c'est comme si quelqu'un se rebelle contre le roi, et ensuite quelqu'un d'autre venait au tribunal pour dire que sa faute n'est pas si grave.
Minimiser le crime de rébellion contre le roi est en soi une rébellion, car cela implique que le roi ne mérite pas un honneur maximal, et que cela n'est pas si grave de s'opposer à Hachem, le Roi des rois.

=> C'est la raison pour laquelle le 'hilloul Hachem ne peut généralement pas être expiée (sauf par la mort), car les anges ne peuvent pas rapporter nos mérites [jusqu'à en obtenir l'expiation pour cette faute].

Cependant pendant la Néila, Hachem Lui-même nous juge.
Il détermine ce que nous serons, et Il peut nous pardonner, même si nous avons commis la grave faute de 'hilloul Hachem.

==> Nous ne devons pas perdre espoir, la Néila est notre opportunité d'être seul en face à face avec papa Hachem, pour demander pardon et obtenir une année exceptionnelle, et cela grâce à ce moment d'une immense miséricorde.

Kol Nidré

+ Kol Nidré :

Kol Nidré consiste essentiellement en une annulation des vœux, serments, ...
Pourquoi y a-t-il autant de crainte, une ambiance si particulière de téchouva au moment de Kol Nidré (début de Yom Kippour)?

-> Le Zohar enseigne que Kol Nidré annule les serments de Hachem.
Si un décret difficile, scellé par un serment, doit arriver pour la nation juive, on peut l'annuler par le Kol Nidré, lorsque nous le disons avec téchouva.
En effet, Kol Nidré a le pouvoir d'annuler les serments que lorsqu'il y a également [des pensées] de téchouva. [c'est pour cela qu'il y a un éveil au repentir à ce moment]

-> Selon nos Sages, à Yom Kippour nous prions ensemble avec les anges.
Rabbi Pin'has de Koritz explique qu'au début de Yom Kippour (à Kol Nidré), Hachem va donner aux juifs des pensées de téchouva, car les anges ne veulent pas être parmi des fauteurs.

-> La guémara (Yoma 20a) dit que : "haSatan" (השטן) a la valeur numérique de 364. Pendant 364 jours [de l'année] il a le droit d’accuser, mais le jour de Kippour (le 365e jour) il n’a pas le droit d’accuser.

Le Satan sait qu'il ne travaillera pas le jour de Kippour, et c'est pourquoi il essaie de pousser les juifs à la faute dans les moments avant que Yom Kippour n'arrive, et alors il amène ces fautes dans la Court d'En-Haut.

Le Baal Chem Tov dit que les juifs peuvent ressentir intrinsèquement ce qui se passe En-Haut.
Ils sentent qu'ils sont en danger et que le Satan est en train de les accuser [il y met toutes ses forces, ne pouvant plus le faire ensuite!], et c'est pour cela qu'ils font téchouva, au moment de Kol Nidré.

-> La force du peuple juif est la parole (la prière).
Afin qu'elle puisse avoir le plus d'impact possible, nous affûtons cette arme, en annulant les vœux qu'on a pu prendre [par la parole], et ce afin d'avoir une parole plus pure (sans défauts), donc plus efficace.

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-> Le Oh ha'Haïm haKadoch écrit dans une lettre : "Un riche m'a acheté l'honneur de sortir le Séfer Torah pour Kol Nidré. Lorsque que j'ouvre le aron kodech, une lumière brillante remplie la synagogue.
C'était comme si les portes du Gan Eden s'ouvraient."

Le jugement principal est à propos de nos remords.

En effet, on n'est pas toujours responsable de nos mauvaises actions. Le yétser ara, les influences extérieures, l'impureté du monde, nos mauvaises habitudes, et pleins d'autres choses, rendent inévitables que l'on en vienne à fauter.

Cependant, il n'y a pas d'excuses de ne pas ressentir des profonds regrets. Nous devons au moins être mal du fait d'avoir fauté.

[rabbi Bounim de Peschischa]

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-> Adam a dit : "La femme ... m'a donné du fruit".
Ainsi, le problème de la 1ere faute, n'est pas la faute en elle-même, mais plutôt le fait que Adam n'a pas regretté ce qu'il a fait.

Le principal est le regret, car lorsque nous regrettons, alors il y a de la place pour progresser et s'améliorer.
Mais lorsque que nous ne regrettons pas ce que nous avons pu faire (trouvant pleins d'excuses pour s'en dédouaner), alors on ne pourra pas devenir meilleur.

[Hachem sait que nous sommes humains et non des anges, et qu'ils nous arrivent de tomber. Cependant, nous devons Lui témoigner notre dégoût d'agir contre Sa volonté, et espérer Son aide pour ne plus reproduire un tel comportement.]

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-> "Celui qui comment une faute et qui en a honte, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Rav - guémara Béra'hot 12b
- kol aossé dévar avéra oumit'bayéch bo, mo'halin lo kol avonotav]

Rabbi Yochiyahou Pinto explique que la honte est un signe qu'on déteste vraiment la faute, et alors cette honte a le pouvoir d'expier pour cette faute.

Grande est la téchouva car elle arrive jusqu’au Trône Divin (kissé hakavod).
[guémara Yoma 86a]

-> La guémara se base sur le verset : "Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D." ("véchavta ad Hachem Eloké’ha" - Nitsavim 30,2).

Rabbénou 'Hananel explique que si les fautes d'une personne [sont si nombreuses/graves] qu'elles arrivent jusqu'au Trône Divin, que cette personne a souillé tout le chemin jusqu'au Trône Divin, et bien elle pourra encore faire téchouva et sa téchouva sera [toujours immédiatement] acceptée.

[nous ne devons pas écouter notre yétser ara qui nous laisse croire qu'il y a une limite à la téchouva (ex: la téchouva c'est génial, mais bon pour moi qui suis si mauvais, à quoi ça peut bien servir!).
Non, quoiqu'on ait pu faire, la téchouva fonctionne toujours! Et papa Hachem nous attend toujours les bras grands ouverts avec impatience et un amour infini.]

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-> "Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D." ("véchavta ad Hachem Eloké'ha")

Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg explique qu'il faut faire téchouva : "ad" (jusqu'à), c'est-à-dire en ayant des objectifs pas trop grands, clairs et atteignables.
Il ne faut pas essayer de vouloir en faire trop, d'être au-delà de ce que nous pouvons supporter.
AMais plutôt à l'image d'une échelle posée au sol et allant au ciel (jusqu'à Hachem), nous devons avancer sur la durée dans notre téchouva échelon après échelon, car ce n'est qu'ainsi que pas à pas nous parvenons à nous améliorer jusqu'à atteindre Hachem ("ad Hachem Eloké'ha").

10 jours de téchouva – L’importance de la tsédaka

+ 10 jours de téchouva - L'importance de la tsédaka

-> Bien que nous soyons jugés sur toutes nos actions, nous devons se focaliser sur la tsédaka, car nous devons savoir que rien n'est aussi aimé par Hachem que la tsédaka.
[Mé'il Tsédaka]

[le mot "tsédaka" peut se décomposer en : tsédék hé (la justice d'Hachem - צדק ה).
Lorsque nous prenons exemple sur Hachem qui juge favorablement, qui donne sans raison (don gratuit par amour d'autrui), alors mesure pour mesure Hachem va se comporter ainsi avec nous.
Combien cela nous est indispensable de bénéficier de beaucoup de bonté Divine en cette période où toute notre année va être décidée dans ses moindres détails.]

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-> "C'est la justice, la justice seule que tu dois rechercher (tsédek tsédek tirdof - צֶדֶק צֶדֶק תִּרְדֹּף) afin que tu vives" (Choftim 16,20)

Rabbénou Efraïm explique que nous devons poursuivre la mitsva de la tsédaka, "afin que tu vives" = afin que le jugement nous soit déclaré pour la vie.

"Afin que tu vives et que tu prennes" (lémaan tikhyé véyarachta - וְיָרַשְׁתָּ).
Rabbénou Efraïm fait remarquer que les lettres du mot "véyarachta" (tu prennes - וְיָרַשְׁתָּ) forment : תשרי ו (Tichri vav).

La guématria du "vav" est de 6, en allusion aux 6 jours de Tichri pendant les 10 jours de téchouva où nous pouvons donner de la tsédaka.
En effet, nous ne pouvons pas le faire pendant les 2 jours de Roch Hachana, à Shabbath Shouva, et à Yom Kippour.
Cela nous laisse donc 6 jours pour donner de la tsédaka : "Afin que tu vives et que tu prennes".

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-> "La téchouva, la prière et la tsédaka annulent la rigueur du décret" [guémara Roch Hachana 16b]

-> "Dans ce monde, on peut apaiser Hachem avec des paroles, à savoir la prière, et Le soudoyer avec l'argent, par des actes de tsédaka.
[Maharcha - guémara Béra'hot 28b]

[cela ne sera plus possible dans le monde futur, après notre mort, comme l'affirme rabbi Yo'hanan ben Zakaï dans cette guémara (Roch Hachana 16b)]

Kippour – Un jour hors de ce monde

+ Kippour - Un jour hors de ce monde :

-> La guémara (Pessa'him 54a) dit : "7 choses ont été créées avant que le monde ne fût créé. Elles sont : la Torah, la Téchouva, le gan Eden, le guéhinam, le Trône de gloire, le Temple et le nom du Machia'h".

=> Ainsi la téchouva a été créée avant la Création, et lorsque nous faisons téchouva nous entrons dans une dimension qui est au-delà du temps (le temps étant une des choses que D. créa pendant les 1ers jours de la Création), au-delà de l'espace de ce monde.

[A Roch Hachana nous proclamons la Royauté de D., et Yom Kippour est le jour particulièrement dévoué à la téchouva, point culminant des jours depuis le début du mois d'Elloul.]
Ainsi, bien que Yom Kippour soit un des 365 jours de l'année, son essence est au-delà du temps et de l'espace, au-delà des limitations de ce monde.

-> "Aharon [le Cohen Gadol] ... ne peut entrer à tout moment dans le Saint des saints [mais uniquement le jour de Kippour]" (A'haré Mot 16,2)

Le Kli Yakar explique : Le Cohen Gadol ne peut pas entrer "à tout moment", qui est lié à une notion de temps. Cependant, il peut y entrer un jour qui est au-dessus du temps, c'est-à-dire à Kippour.
Le Kli Yakar écrit clairement : "Tous les jours de l'année sont une partie du temps, Yom Kippour est le seul jour qui est au-dessus du temps".

De façon intéressante, la guémara (Méguila 10b) rapporte à propos du Aron (objet central du Saint des saints du Temple) : "nous avons reçu la tradition de nos ancêtres que le Aron ne prenait aucune place."
Rachi commente : "Le Aron était au milieu du Saint des saints. La distance entre le Aron et les murs était de chaque côté de 10 amot. La taille entière du Kodech haKodachim était de 20 amot par 20 amot.
Nous voyons que le Aron ne prenait aucune place".

=> La particularité de Yom Kippour est que c'est le seul jour où le Cohen Gadol (représentant tout le peuple juif) pouvait entrer dans le Kodech haKodachim, qui est une réalité en dehors de l'espace (à l'image du Aron qui ne prenait pas de place).

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-> Le Bné Yissa'har (Tichri 8) écrit :
"Le traité qui discute des mitsvot de [Yom Kippour] n'est pas appelé Yom Kippour, mais plutôt d'une façon ambiguë : "Yoma" (le jour).
La guémara qui discute de Shabbath s'appelle "Shabbath", celle abordant les lois de Roch Hachana a pour nom : "Roch Hachana". De même, nous avons le traité Soucca (Souccot) et Pessa'him (Pessa'h).
Pourquoi la guémara parlant de Yom Kippour s'appelle : "Yoma"?

C'est parce que Yom Kippour vient d'un endroit caché [hors de ce monde], et il est ainsi approprié de le cacher.

C'est aussi pourquoi certains tsadikim ne disent pas facilement son nom : "Yom Kippour", mais plutôt d'une manière ambiguë : "Yom haKadoch" (le jour saint) ...
Nous cachons son nom pour témoigner que ce jour provient d'un monde caché qui est au-delà du temps."

=> Yom Kippour est un jour si élevé qu'on l'appelle d'une façon dissimulée, et non directement.

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-> Lorsque la Torah parle des Yom Tov, elle précise d'abord la date, et ensuite elle dit les mitsvot relatives à ce jour.
Par exemple, pour Roch Hachana : au 7e mois, le 1er jour du mois" (Pin'has 29,1), et ensuite elle détaille ses halakhot.

L'exception est pour Yom Kippour, où la Torah (A'haré Mot 16,1-28) écrit 28 versets discutant des sacrifices qui sont apportés à Yom Kippour, mais elle ne dit pas quand ces sacrifices (korbanot) doivent être apportés.
Et c'est seulement ensuite, que la Torah (A'haré Mot 16,29-30) écrit : "au 7e mois, le 10e jour, vous devez jeûner et ne pas travailler ...car en ce jour, vous serez expiés".

=> Cela témoigne d'une certaine dissimulation de la nature élevée de ce jour, au-delà des lois de la nature.

-> "Grand est le jour de Hachem, et extrêmement redoutable : qui pourra le supporter?" (Yoel 2,11)
Le midrach dit que ce verset fait référence à Yom Kippour, qui est un jour unique et saint.

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-> "Pendant toute l'année, le Satan, qui n'est autre que le yétser ara, réussit à emprisonner l'homme dans ses filets.
Il l'affaiblit et lui coupe les jambes en le faisant fauter.
Toutefois, lorsqu'arrive Yom Kippour et que Hachem asperge les juifs d'eaux pures et les lave de leurs fautes, Il délie par cela toutes les cordes du Satan et de son triste cortège, et sur le champ, chaque juif retourne chez Hachem avec amour et joie."
[rabbi Mordé'haï 'Haïm de Slonim]

=> Yom Kippour est tellement en dehors de ce monde, que c'est le seul jour où le Satan (yétser ara) n'est pas là, et nous sommes tous individuellement dans les bras de notre papa Hachem.

"Moché est venu avec Hochéa, fils de Noun, déclarer toutes les paroles de ce cantique au peuple" (Haazinou 32,44)

Après avoir prononcé le cantique de Haazinou, la Torah rapporte le verset ci-dessus, et nos commentateurs s'interrogent sur le fait qu'ici Yéhochoua est appelé Hochéa, contrairement aux autres endroits où la Torah le nomme par le nom que lui a donné Moché (cf. Chéla'h Lé'ha 13,16), à savoir Yéhochoua
=> Pourquoi cela?

-> Selon Rachi, la raison est :
Pour signaler que son esprit ne s’est pas enorgueilli et que, malgré la grandeur qui lui a été conférée (ce jour-là était le jour où allait se réaliser la transition du pouvoir de Moché à Yéhochoua), il est resté aussi humble que par le passé (au moment de son changement de nom, lorsque encore rien de particulier ne le distinguait des autres).

-> Seul les dirigeants savaient que Moché avait changé le nom de Hochéa : la Torah emploie donc ici le nom sous lequel la masse du peuple le connaissait.
[Ibn Ezra]

-> Moché avait donné ce nom à Yéhochoua pour l'honorer et l'élever, mais lorsque la Torah évoque sa présence à côté de son maître, elle évite de lui donner son titre.
[Ohr ha'Haïm]

-> Le nom que lui a donné Moché était une prière pour le protéger des explorateurs, mais à présent que toute cette génération s'est éteinte, il n'en a plus besoin.
[Kli Yakar]

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-> Le 'Hatam Sofer explique que Moché nomma son élève Yéhochoua, au lieu de Hochéa, avant d'envoyer les explorateurs en terre d'Israël. Par ce changement de nom, il pria pour qu'Hachem aide son disciple à ne pas se laisser influencer par le complot des explorateurs.

Ainsi par ce nom, Moché signifiait que Yéhochoua avait besoin d'une aide Divine particulière pour rester dans le droit chemin, c'est-à-dire qu'il ne pourrait pas rester un tsadik de lui-même, par ses propres forces.
Or, quand en ce jour, Yéhochoua s'éleva et devint le chef d'Israël à la place de Moché, cette élévation lui permit de se remplir de nouvelles forces. A présent, il pourra rester un homme droit et tsadik par ses propres moyens, sans avoir encore besoin de compter sur une aide Divine particulière, lui provenant de la prière de Moché qui l'appela ''Yéhochoua''.

C'est pourquoi, à présent, la Torah le nomme ''Hochéa'', son nom d'origine, qu'il portait avant que Moché ne lui change son nom en Yéhochoua pour exprimer la prière qu'il formula pour qu'Hachem lui vienne en aide.
En effet, à présent qu'il s'est élevé au rang de chef d'Israël, il détient désormais les forces personnelles pour servir Hachem de lui-même, sans avoir besoin de compter sur une aide supplémentaire

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-> Le 'Hanoukat haTorah rapporte le midrach qui dit que quand Hachem changea le nom de Saraï en Sarah, la lettre Youd qui se trouvait à la fin du nom de Saraï, se présenta devant Hachem pour se plaindre du fait qu'elle a été retirée de son nom.
Alors Hachem la consola en lui disant que viendra le jour où elle retrouvera une place d'honneur. Et en effet, quand Moché changea le nom de son disciple de Hochéa en Yéhochoua, il lui ajouta la lettre Youd au début de son nom.
Il s'agissait justement de la lettre Youd de Saraï, qui lui a été ôtée, et qui venait à présent d'être ajoutée à Yéhochoua.
Ainsi, la promesse qui lui a été faite venait de se réaliser.

Or, notre matriarche reçut le nom de Sarah (à la place de Saraï) quand elle avait 89 ans. Et elle vécut 127 ans.
Ainsi, la lettre Youd fut enlevée de son nom et resta en suspends pendant une période de 38 ans.
Cette lettre devait donc rattraper ce temps en étant ajoutée au nom de Yéhochoua, pendant ce même nombre d'années.
Or, Moché ajouta la lettre Youd au nom de son disciple pour le nommer Yéhochoua, avant d'envoyer les explorateurs, la 2e année après la sortie d'Egypte.

=> Désormais, la 40e année après la sortie d'Egypte, 38 ans après l'ajout de la lettre Youd à Yéhochoua se sont achevés.
A présent que cette lettre Youd a fini de recevoir son entière compensation, Yéhochoua dût restituer cette lettre et il fut rappelé de nouveau par son nom d'origine Hochéa.

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-> Le Maharcha rapporte l'enseignement de nos Sages qui dit qu'une fois entré en terre sainte, Yéhochoua aurait dû prier pour supprimer le penchant pour l'idolâtrie. S'il avait prononcé cette prière, ce penchant aurait disparu et le peuple aurait cessé de s'adonner à l'idolâtrie.
Même si Moché ne pouvait pas faire une telle prière, car il ne bénéficiait pas du mérite de la terre sainte, où il n'était pas entré, malgré tout, Yéhochoua, qui bénéficiait du mérite de la terre sainte, aurait pu prier pour supprimer le penchant à l'idolâtrie, et il aurait réussi à le faire.
=> Puisqu'il ne prononça pas cette prière, il fut puni et la Torah lui ôta la lettre Youd de son nom pour l'appeler seulement Hochéa.

Le Pné David ajoute que c'est la lettre Youd de son nom qui lui fut ôtée, car c'est cette lettre qui lui a été ajoutée par Moché pour qu'il ne médise pas de la terre sainte, symbolise donc justement le mérite de la terre d'Israël.
Puisqu'il ne profita pas de ce mérite pour prier pour supprimer le penchant à l'idolâtrie, c'est pourquoi il perdit cette lettre.
Cette punition lui fut donnée lors du récit du cantique de Haazinou, car ce poème évoque les punitions qui s'abattront sur les juifs s'ils s'adonnent à l'idolâtrie.
Ainsi, Yéhochoua en est un peu responsable. Il aurait pu éviter cela s'il avait prié pour supprimer ce penchant.

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-> "Moché appela Hochea bin Noun Yéhochoua" (Chéla Lé'ha 13,16)

Pour dire : que Hachem te sauve (yéhochiakha) de l’emprise des explorateurs.

Quand Yéhochoua a été envoyé pour explorer le pays, il avait déjà dépassé la moitié de sa vie, or nos Sages (guémara Yoma 38b) ont dit : "si la moitié de la vie de quelqu’un est passée sans qu’il ait fauté, il ne fautera plus".
Par conséquent, pourquoi Moché a-t-il eu besoin de prier pour que Yéhochoua soit sauvé de l’emprise des explorateurs et ne pèche pas avec eux, puisque la moitié de sa vie étant passée sans faute, il lui était promis de ne pas fauter à l’avenir?

Le livre "Gan Ravé" répond à cela en fonction de ce que dit la guémara (Taanit 3a): les gens qui meurent avant leur temps, dans le Ciel on donne les années qui leur restaient à un talmid ‘hakham qui est pauvre et se montre compatissant.
Quand Moché a vu la modestie de Yéhochoua, il a craint que la moitié de sa vie ne soit pas encore passée, car il était possible qu’on lui ajoute du Ciel encore de longues années, provenant de ceux qui étaient morts avant leur temps.
C’est pourquoi il a dû lui ajouter la lettre youd et prier pour qu’il soit sauvé de l’emprise des explorateurs.

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-> b'h, voir le 1°/ de : https://todahm.com/2020/07/20/questions-reponses-paracha-chelah-leha

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-> "La seule exception sera Kalev, fils de Yéfouné. Puisqu'il a suivi D. de tout son cœur, non seulement il la verra mais Je lui donnerai, à lui et à ses descendants, le sol qu'il a foulé" (Dévarim 1,36)

-> Le Méam Loez écrit :
Il s'agit de la bonne région située autour de 'Hevron, comme il est écrit : "Ils montèrent vers le Néguev et arrivèrent à 'Hévron" (Bamidbar 13,22).
Hachem a employé ici une double expression : "il la verra et Je lui donnerai ... le sol". Si la terre lui était donnée, n'est-il pas évident qu'il la verrait?
Cela nous enseigne que Kalev possédait 2 mérites : celui de voir le pays de ses propres yeux, et celui d'y recevoir une part et d'avoir des enfants qui en hériteraient. Yéhochoua, par contre, n'a pas eu d'enfants.

La Torah nous donne la raison de la récompense de Kalev : "parce qu'il a suivi D. de tout son cœur".
Inquiet du complot des explorateurs, Kalev a prié sur la tombe des Patriarches de ne pas s'y laisser entraîner. Il a donc mérité d'avoir des enfants qui hériteraient de sa part. Il n'en a pas été ainsi de Yéhochoua, car Moché avait prié pour lui : "Que D. te sauve du plan des explorateurs".
Yéhochoua a donc mérité d'entrer en terre sainte mais n'a pas transmis son patrimoine à ses enfants.

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-> Le Méam Loez (Dévarim 1,37) enseigne :
Moché a commis une faute : comme il l'avait fait pour Yéhochoua, il aurait dû prier que les explorateurs ne diffament pas la terre sainte. Hachem se montre exigeant envers les tsadikim.
Pourtant, il n'a pas voulu châtier Moché de n'avoir pas prié pour ne pas qu'on le soupçonne d'avoir participé au complot des explorateurs.
Hachem a donc attendu que Moché qualité les Bné Israël [au moment de l'épisode où il a frappé le rocher] de : "rebelles" ('Houkat 20,10).
A ce moment-là, Moché fut puni pour la faute des explorateurs ; l'entrée en terre sainte lui a été interdite.

"Grande est la téchouva car elle rapproche l'homme de la Présence Divine, comme il est dit : "Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." ...

La téchouva rapproche ceux qui sont éloignés.
Hier, il était haï par Hachem, pris en horreur, repoussé et abominable.
Aujourd'hui, il est aimé, agréable à Ses yeux, proche de Lui et l'objet de Son affection."
[Rambam - Halakhot Téchouva 7,6]

-> "Je prends à témoin les Cieux et la terre que Hachem attend et espère dans les juifs plus encore qu'un père attend son fils ou la femme son mari."
[Tana déBé Eliyahou chap.31]

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-> Le Mabit (Beit Elokim 6) écrit : les fautes de celui qui se repent entièrement sont effacées, et même s'il trébuche après à nouveau, cela lui sera imputé comme la 1ere fois qu'il faute, car toutes les dettes sont annulées par le repentir.

-> Rabbi Tsadok haCohen dit : "Le repentir est en mesure de déraciner complètement la faute rétroactivement.
Cependant, cette force n'a été donnée qu'aux juifs.

Il demeure toutefois que même un non-juif peut annuler le châtiment qui pèse sur lui lorsqu'il corrige sa conduite (à l'image des habitants de Ninvé, ville non-juive, au temps du prophète Yona, qui réussirent à annuler le décret de destruction qui pesait sur leur ville grâce à leur repentir)."

Si un des plus grands tsadikim de tous les temps venait dans notre synagogue pour Yom Kippour, n'est-ce pas que tout le monde prierait avec ferveur (kavana), et ferait une téchouva sincère?

A Yom Kippour, Hachem Lui-même vient dans notre synagogue [et Il a un plaisir énorme à nous écouter].
Ne devons-nous pas prier comme il le faut?

[rav Elimélé'h Biderman (Kippour)]