Aux délices de la Torah

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"Mais plus ils (les égyptiens) l'accablèrent (de labeurs), plus sa population [juive] se multipliera et plus elle augmentera" (Chémot 1,12)

La Torah aurait dû écrire : "Plus sa population se multipliait et plus elle augmentait".
Rech Lakich explique ainsi (l'utilisation du futur) : L'esprit Saint (roua'h hakodech) annonce ici que la population des Bné Israël se multipliera et s'accroîtra (dans le futur) ...

"Les égyptiens firent travailler les Bné Israël avec dureté (béparékh)" (Chémot 1,13).
Selon rabbi El'azar, ils les asservirent avec des paroles douces (bépé rakh), mais selon rabbi Chmouël bar Na'hmani, ils les asservirent avec cruauté (béparékh).

"Ils leur rendirent la vie amère par de rudes travaux sur l'argile et la brique et par tous les ouvrages des champs" (Chémot 1,14) : selon Rava, ils les firent commencer par des travaux sur l'argile et la brique, puis ils leur donnèrent à effectuer tous les travaux des champs.
Le verset (1,14) poursuit : "Toutes ces corvées, ils les imposèrent avec cruauté (béparékh) : selon rabbi Chmouël bar Na'hmani, au nom de rabbi Yo'hanan, ils donnaient le travail réservé a des hommes à des femmes et inversement.
[guémara Sota 11a-b]

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-> Hachem avait promis à Avraham cette bénédiction permanente : "Je ferai de toi une grande nation, Je te bénirai et Je grandirai ton nom" (Béréchit 12,2).
En effet, en descendant en Egypte, tous les 70 membres de la famille de Yaakov étaient importants ('hachouvim) et respectés par les égyptiens et leur roi. Mais lorsqu'ils furent asservis durement, ils perdirent leur importance et la considération aux yeux des égyptiens.
Hachem décida alors de les grandir en nombre, afin de respecter la promesse faite à Avraham.
['Hidouché haRim]

-> Pourquoi au début du verset Chémot (1,12) cité, est-il écrit : "plus ils l'accableront" au futur, alors que le passé : "plus ils l'accablèrent" conviendrait mieux?
C'est pour nous enseigner que chaque fois que nos ennemis nous opprimeront, qu'Hachem nous en préserve, la conséquence sera toujours positive : nous en sortirons renforcés et plus riches au sens propre et au sens figuré.
[Ora'h 'Haïm]

-> Les égyptiens nous ont asservis par des corvées pénibles, afin de nous affaiblir physiquement. Mais ils ignoraient que la Providence Divine bénissait Son peuple proportionnellement à son affaiblissement physique.
En effet, toute diminution de nos forces physiques entraîne un surplus de sainteté qui s'attache à notre âme, et cela devient une source de bénédiction : c'est pourquoi l'esprit Saint (roua'h hakodech) a publié : "ainsi il s'accroîtra".
Cette destinée surnaturelle a toujours caractérisé les misères et la grandeur d'Israël par rapport aux autres nations.
[Maharal - Guévourot Hachem - 12]

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=> Comment concilier les 2 avis sur la servitude : bépé rakh (paroles douces) et béparékh (avec cruauté)?

-> Selon le midrach Yalkout Chimoni, après que Pharaon ait dit : "Allons, ingénions-nous contre lui", il réunit l'Assemblée d'Israël et leur demanda : "Faites-moi une faveur : aidez-moi à confectionner des briques de construction".
Lorsqu'ils virent Pharaon se mettre lui-même à l'œuvre, les Bné Israël s'empressèrent de l'aider et ils fabriquèrent le maximum de briques, car ils étaient robustes.
Le soir, Pharaon préposa des chefs de corvée pour compter le nombre de briques confectionnées par chacun des Bné Israël. Pharaon imposa alors à chacun, à partir de ce jour, de confectionner le même nombre de briques quotidiennement.
Ainsi, Pharaon a commencé par des paroles douces (bépé rakh) pour un travail consenti et a terminé par une servitude dure (béparékh).
[Maharcha]

[Rabbi Chimon bar Yo'haï a expliqué à son fils rabbi El'azar que la dureté des travaux imposés aux Bné Israël, dans une terre étrangère, par un peuple cruel qui les méprisaient, a eu pour conséquence un repli du peuple d'Israël sur lui-même, qui a formé un bloc resté fidèle à son alliance avec Hachem.
C'est par cette cohésion que ce peuple a survécu, grâce à ces épreuves difficiles en Egypte qui le soudaient.]

-> Selon le midrach Aggada, les égyptiens ont proposé avec bépé rakh (paroles douces) aux Bné Israël de confectionner des briques et de les rétribuer à raison d'une pièce d'or pour chaque brique;
Avec beaucoup de zèle, ils ont donc fabriqué les uns 100 briques, les autres 200 briques en une journée.
Aussitôt, les égyptiens ont décrété une obligation de fournir dorénavant chacun le même quota de briques, gratuitement, passant ainsi à une servitude cruelle (béparékh).

-> L'utilisation de béparékh (v.13), est pour nous enseigner que même les paroles douces, dans un but d'atteindre une servitude cruelle, sont considérées comme des paroles dure (béparé'h).
[Maharal]

-> Le principe de at bach, consiste à associer à la première lettre de l'alphabet : aléph la dernière tav, et à la seconde lettre bét l'avant dernière chin, ...
Ainsi, par ce principe, aux lettres : פרך (parékh), on associe les lettres respectives qui forment le mot : וגל de guématria 39, qui représente les 39 travaux imposés avec dureté.
C'est pourquoi, lorsque les Bné Israël furent libérés de cette servitude, dès la sortie d'Egypte, ils reçurent l'ordre de ne pas effectuer ces 39 travaux durant chaque Shabbath.
[Tossefot - guémara Pessa'him 117b]

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-> "Les égyptiens firent travailler les Bné Israël avec dureté" (Chémot 1,13)

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte nos commentateurs qui enseignent :
En d'autres termes, plus les juifs se démenèrent afin de faire des briques, plus ils furent ensuite forcés d'en produire pendant leur asservissement sans recevoir le moindre supplément de salaire.

On apprend d'ici l'ampleur de la récompense réservée à ceux qui placent leur confiance en D. et le châtiment de ceux qui se conduisent à l'inverse.
Car celui qui eut confiance que de toute façon sa subsistance était fixée dans le Ciel et qui par conséquent ne se fatigua pas outre-mesure, fut récompensé pendant toutes les années de l'exil.
Car alors on ne lui imposa pas de s'efforcer plus que le strict nécessaire dans la fabrication des briques et il ne dut fournir que la même quantité qu'il avait fournie le premier jour.

Le rav Biderman cite l'exemple d'Amram, le père de Moché.
Lorsque Pharaon a offert un pièce d'argent pour chaque brique, il n'en a pas été surexcité à l'idée d'en devenir ultrariche.
Il s'est rappelé que la parnassa vient d'Hachem, et ainsi il n'a fait qu'une seule pierre.
Ayant un pièce d'argent, cela était suffisant pour sa hichtadlout du jour, et il a passé le restant de la journée à servir Hachem.
Lorsqu'ensuite Pharaon les a obligés à répéter leur production du 1er jour, tout ce qu'Amram avait besoin de produire était une seule brique.
Ainsi, tout au long de l'esclavage, il a pu bénéficier de cette vision : ne faire que la hichtadlout minimale nécessaire.

[nous avons également ces 2 chemins aujourd'hui : est-ce que nous allons nous investir outre mesure dans notre travail, se disant au mieux c'est bon j'étudierai plus tard, ou bien préférons-nous ne pas s'y consacrer plus que nécessaire afin de pouvoir davantage être disponible pour faire la Volonté d'Hachem?
D'une certaine façon cela revient à se demander : est-ce que je préfère davantage investir dans mon monde actuel (acquérir un maximum de biens, avoir un maximum de "briques" sur son compte bancaire!) qui est éphémère, ou bien je souhaite investir autant que possible dans mon monde à venir qui est éternel? Est-ce que mon boss qui dirige ma vie : c'est Pharaon (représentant de la matérialité) ou bien c'est Hachem?]

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+ Au final, le boss c'est toujours Hachem :

-> A l'origine, l'Egypte (Mitsrayim) était le fils de 'Ham qui était lui-même le fils de Noa'h, comme il est écrit : "Et les fils de 'Ham : Kouch, Mitsrayim, Poute et Canaan" (Noa'h 10,7).
Ainsi, nous voyons que la terre d'Egypte fut appelée au nom de Noa'h, comme il est écrit : "Il avait accompli de grandes choses en Egypte, et des prodiges dans le pays de 'Ham (niflaot béérets 'Ham)" (Téhilim 106, 21-22).

Quant au peuple d'Israël, il descend d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov.
Eux-mêmes font partie de la descendance de Chem, fils de Noa'h.
Or, les enfants de 'Ham furent maudits par Noa'h après le déluge, comme il est écrit : "Noa'h se réveilla ... il dit : maudit soit Canaan ; l'esclave des esclaves il sera pour ses frères. Béni soit Hachem le D. de Chem et que Canaan soit leur esclave" (Noa'h 9,25-26).

Le Békhor Chor explique qu'en réalité la malédiction de Noa'h eut une emprise sur toute la descendance de 'Ham (Kouch, Mitsrayim, Poute, Canaan, ...).
Canaan fut maudit plus que les autres. Car il a été dit à son sujet : "Maudit soit Canaan ; l'esclave des esclaves il sera pour ses frères".

Nous comprenons à présent pourquoi Pharaon eut si peur d'Israël ("Agissons avec sagesse contre lui" (ava nit'hakéma lo - Chémot 1,10). En effet, ce peuple descendait directement des enfants de Chem, alors que l'Egypte (Mitsrayim) était un peuple qui descendait de 'Ham, dont les membres étaient maudits et voués à être les esclaves de Chem.
Pharaon pensa que le moment était arrivé pour le peuple juif, descendant de Chem, de dominer les égyptiens et de les asservir comme l'avait mentionné Noa'h dans sa malédiction : "l'esclave des esclaves il sera pour ses frères".

Suite à cela, les égyptiens réagirent, comme il est écrit : "Les égyptiens asservirent les Bné Israël avec dureté. Ils leur rendirent la vie amère" (Chémot 1,13-14).
Pharaon pensait réussir à prendre le dessus sur la malédiction de Noa'h par ses forces d'impureté. Il voulait inverser la tendance pour que les descendants de Chem deviennent dès lors les esclaves des descendants de 'Ham.
En réalité, les égyptiens, qui étaient réellement esclaves, nettoyèrent et purifièrent les Bné Israël qui avaient pour mission de servir Hachem.
Et si Pharaon avait pris connaissance de cela, il n'aurait jamais asservi le peuple d'Israël au travail de la paille et de la brique, mais il leur aurait accordé tout ce qu'il y avait de mieux en Egypte. Et en faisant cela, il les aurait alors enfoncés dans l'impureté de l'Egypte jusqu'à ce qu'ils ne veuillent plus ou ne puissent plus en sortir.

=> Ainsi sont les voies du Créateur (Hachem) qui organise le monde et accomplit le verset : "Celui qui réside dans les cieux en rit, Hachem se raille d'eux" (Téhilim 2,4).
Alors que Pharaon pensait être le maître et les Bné Israël ses esclaves, il était le réel esclave de la Providence Divine qui l'a utilisé pour asservir les enfants d'Israël. Tout cela dans le but de les nettoyer de leurs défauts, puis de faire venir les âmes épurées à Sa rencontre et à la rencontre de la Torah.

[d'après le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

"Un homme de la famille de Lévi (Amram) alla et épousa une fille de Lévi" (Chémot 2,1).

Où alla-t-il?
Il alla selon le conseil de sa fille (Myriam), d'après rav Yéhouda ben Zévina.
En effet, Amram était l'homme le plus important (gadol hador) de sa génération ; dès que Pharaon le racha décréta que tout garçon qui naîtrait serait jeté dans le fleuve, Amram se dit : "Nos efforts (pour engendrer) sont vains (inutiles)".
Il divorça alors de sa femme ; tout le peuple suivi son exemple et divorça.
Sa fille (Myriam) lui dit alors : "Père, ta décision est plus cruelle que celle de Pharaon : ce dernier n'a décrété que la mort des garçons, tandis que toi, tu as décrété celle des garçons et des filles! De plus Pharaon n'a décrété (la mort des garçons) que dans ce monde-ci tandis que toi, tu as décrété dans ce monde-ci et dans le monde à venir. Enfin, il y a un doute si le décret du racha Pharaon se réalise ou non, tandis que pour toi, qui es "tsadik", il est certain que tes décrets se réaliseront selon le verset : "Ce que tu décrètes se réalisera pour toi" (Iyov 22,28).

Amram repris alors sa femme et tout le peuple en fit de même.
Le texte dit : "Il épousa" ; il fallait écrire : "Il reprit son épouse".
Rabbi Yéhouda bar Zévina répond : C'est pour t'apprendre qu'il organisa une cérémonie nuptiale (avec le même faste qu'un 1er mariage) ; il la conduisit sous un dais nuptial (luxueux), Aharon et Myriam dansèrent devant eux et des Anges récitaient : "Une mère heureuse au milieu de ses enfants" (Téhilim 113,9).
Le texte dit : "une fille de Lévi (Chémot 2,1) : Yo'hévét pouvait-elle être appelée "une fille", alors qu'elle avait 130 ans?
Selon rav Yéhouda bar Zévina, c'est pour t'enseigner qu'elle retrouva les signes d'une première jeunesse.
[guémara Sota 12a]

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-> Le Zohar rapporte que l'ange Gavriel a dansé à leur mariage.

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-> D'après Tossefot (guémara Baba Batra 60b), il semble que parmi tous ceux qui avaient imité l'attitude d'Amram, en se séparant de leurs épouses, n'étaient autorisés à le faire que ceux qui comme Amram avaient déjà accompli la mitsva de pirya vériv'ya, en ayant engendré au moins un garçon et une fille (il avait déjà : Aharaon et Myriam).

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-> Le 'Hatam Sofer (rapporté par son élève : Téchouvot Maharam Shick - Ora'h 'Haïm 70) enseigne :
Hachem a conclu avec nos ancêtres une alliance par laquelle Il préserverait leur postérité et lui donnerait la terre d'Israël en héritage.
Dès lors que les juifs décrétaient sur eux-mêmes de ne plus procréer, une génération finirait, sans qu'une nouvelle ne lui succède. Le danger surgirait alors que la postérité de notre père Avraham s'éteigne.
Dès lors, Hachem aurait été contraint de délivrer Israël immédiatement et de ramener les enfants à leurs frontières. Cependant, la chose n'est vraie que si la communauté entière se conforme au décret.

La guémara (Baba Batra 60b) dit : "Du jour où le Temple a été détruit ... et du jour où a suffi le royaume qui promulgue de sévères décrets à notre encontre ... nous aurions dû légitimement décréter que personne ne se marie ou n'engendre. Ainsi la semence de notre père Avraham se serait-elle éteinte d'elle-même.
Cependant, on laissa les juifs [se marier et procréer du fait qu'ils n'auraient de toute façon pas pu s'en abstenir], il était préférable qu'ils commettent cette transgression de façon involontaire que de façon intentionnelle [si l'interdiction leur avait été signifiée]".
Si la semence d'Avraham se serait éteinte, alors Hachem aurait été obligé de nous délivrer immédiatement [avant qu'elle ne disparaisse]. Cependant, parce que les réchaïm et les simples d'esprit ne nous auraient pas entendus alors la semence d'Israël aurait été préservée par eux, tandis que les tsadikim auraient disparu.

Telle est l'intention d'Amram. Il divorça de sa femme pour que chacun en fasse autant avec la sienne. Ainsi, la semence de notre père Avraham aurait été appelée à disparaître et la libération se serait immédiatement ensuivie.
Cependant, seuls les tsadikim divorcèrent de leurs femmes tandis que les masses gardèrent les leurs.
Ainsi, Myriam s'est-elle lamentée : "Ton décret est plus sévère que celui de Pharaon".
Dans la mesure où seuls les tsadikim (justes) agissent comme tu le demandes, leur semence seule périra, tandis que les réchaïm (mauvais) se multiplieront.
Ainsi, le mal est double.

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-> A propos du verset de Bamidbar (Béaaloté'ha 11,26) qui relate la prophétie de Eldad et Médad dans le camp d'Israël, le Targoum Yonathan dit que Eldad et Médad étaient les enfants de Yo'hévét, donc les demi-frères de Moché, car après qu'Amram ait divorcé de Yo'hévét, cette dernière épousa Elitsafane fils d'Ouziel, et petit-fils de Kéhat, donc neveu de d'Amram.
Yo'hévét et Elitsafane ont donné naissance à Eldad et Médad.

=> Comment alors Amran a-t-il pu réépouser Yo'hévét, alors qu'il est interdit à tout homme de réépouser sa divorcée si elle se remarie avec un autre homme?

-> "En récompense de ce qu'Avraham a écouté Ma voix et gardé Mon observance" (Béréchit 26,5)
Selon le Ramban, nos Patriarches n'ont observé les Commandements de la Torah qu'en terre d'Israël, et non pas à l'extérieur, car la Torah n'avait pas encore été promulguée ...
Ainsi Amram s'est permis de réépouser Yo'hévét, bien qu'elle se soit remariée avec Elitsafane après son divorce, car ils vivaient en Egypte ; mais s'ils avaient vécu en terre d'Israël, il ne l'aurait pas réépousée.
De même, Yaakov a épousé 2 sœurs (interdit de la Torah) car il était chez Lavan, en dehors d'Israël et avant le don de la Torah.
[Chout méBéer]

-> Le Maharal (Gour Arié - Vayichla'h) enseigne :
Il y a lieu de distinguer, avant le don de la Torah, entre les commandements positifs (mitsvot assé) que nos Patriarches respectaient et les commandements négatifs (mitsvot lo taassé) que nos Patriarches n'observaient pas encore.
C'est pourquoi, Yaakov n'a pas tenu compte de l'interdit d'épouser 2 sœurs et Amram n'a tenu compte de l'interdit d'épouser sa tante ni de l'interdit de réépouser sa femme divorcée et déjà remariée.

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=> Quelle était l'intention de Myriam avec son argument à son père : Pharaon n'a décrété (la mort des garçons) que dans ce monde-ci tandis que toi, tu as décrété dans ce monde-ci et dans le monde à venir ?

-> Amram pensait que si les garçons étaient jetés dans le fleuve, les filles demeurées en vie ne trouveraient plus à se marier.
Myriam dit alors à son père qu'il se trompait, car un homme juif peut épouser plusieurs femmes, et même si les filles d'Israël devaient épouser des égyptiens, les enfants seraient juifs.
Ainsi, le peuple d'Israël pourra se maintenir dans le monde.
[Ets Yossef]

-> La durée de servitude, prévue pour 400 années, aurait pu être écourtée si la population des Bné Israël s'était fortement accrue en Egypte, car les corvées prévues auraient été effectuées par plus de personnes.
Lorsque Pharaon décréta l'élimination des garçons nouveau-nés, la durée de servitude serait revenue à 400 années.
Myriam vient dire alors à son père : en répudiant vos épouses pour ne plus avoir d'enfants, il n'y aura plus de servitude et la durée se prolongera donc au-delà des 400 années.
[Divré Chaoul]

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=> Quelle était l'intention de Myriam avec son argument relatif au monde à venir?

-> Certes avec le décret de Pharaon, les garçons mourront dans ce monde après leur naissance, mais ils vivront dans le monde futur.
Par contre, avec la décision d'Amram les enfants ne naissent pas dans ce monde, et ils ne pourront donc pas entrer dans le monde à venir.
[Rachi]

-> Pour le Iyoun Yaakov, le message adressé par Myriam à son père ne concernait pas les enfants, contrairement à l'opinion de Rachi, mais concernait les parents.
En effet, les parents qui n'auront pas de fils dans ce monde-ci, à cause du décret de Pharaon, ne perdront pas leur monde à venir du fait qu'ils n'ont pas négligé la mitsva de procréation
Cependant, la décision d'Amram, qui a encouragé les autres parents à divorcer, donc à ne plus procréer, va faire perdre à tous ces parents leur monde à venir, à l'exemple de 'Hizkiyahou à qui le prophète Yéchayahou avait dit : Tu vas mourir dans ce monde-ci et tu ne vivras pas dans ce monde à venir pour t'être empêché d'accomplir le commandement de pirya vériv'ya.

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Selon la guémara (Moéd Katan 8b), lorsqu'un homme se remarie avec son ancienne femme dont il avait divorcé, la cérémonie nuptiale devrait être sobre, sans excès de joie.
=> Pourquoi Amram a-t-il réépousé Yo'hévét avec tant de faste et une grande joie?

-> Le faste de ce mariage avait un double but : publier cette nouvelle union et aussi encourager tous les juifs qui s'étaient séparés de leur femme à reprendre eux aussi leurs épouses.
[Tossefot Yécharim - guémara Baba Batra 120a]

-> Yo'hévét était déjà enceinte de 3 mois lors de ce remariage ; cependant Amram et Yo'hévét l'ont célébré avec une joie excessive afin que Moché, le sauveur d'Israël selon la prophétie de Myriam à laquelle croyaient ses parents, ne naisse pas d'une maman divorcée.
Cette grande joie anticipait sur la futur sortie des Bné Israël par Moché.
[Maharcha]

-> Ce mariage fastueux, alors que Yo'hévét était déjà enceinte de 3 mois de son fils Moché, semble en contradiction avec le fait qu'Elitsafane s'était marié avec Yo'hévét après le divorce d'Amram, et avait eu 2 enfants Eldad et Médad.
En fait, selon le commentateur Adéret Eliyahou, après que Yo'hévét quitta Elitsafane, elle se remaria avec Amram avec une cérémonie très discrète, afin que les égyptiens ne le sachent pas et ne les surveillent pas sur une éventuelle naissance.
Mais Amram a constaté que tous les autres n'avaient pas repris leur repris leurs épouses, car ils ignoraient le remariage discret d'Amram avec Yo'hévét.
C'est pourquoi, après avoir conçu Moché, après leur remariage, Amram et Yo'hévét firent une nouvelle cérémonie, 3 mois après leur remariage, mais cette fois avec faste et publicité, afin que chacun des Bné Israël reprenne sa divorcée.

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=> "Elle (Yo'hévét) retrouva les signes d'une première jeunesse".
Quels signes et pourquoi?

-> Avant son remariage avec Amram, Yo'hévét retrouva les signes d'une nouvelle jeunesse, c'est-à-dire le tribut périodique des femmes, ainsi qu'un beau visage et la disparition de ses rides.
[Rachi]

-> Pourquoi a-t-elle bénéficié de ces miracles, alors qu'elle était déjà enceinte depuis 3 mois?
Le Iyoun Yaakov explique :
- C'est parce que sans ces signes de jeunesse, les gens auraient pu penser que Amram réépouse Yo'hévét à un moment où en raison de son âge avancé, il ne peut plus enfanter et il n'a donc plus à craindre que ses enfants soient jetés dans le fleuve dès leur naissance ; les gens qui pouvaient encore engendrer n'auraient donc pas repris leur épouses.
C'est pourquoi Yo'hévét a rajeuni miraculeusement afin que tous les gens imitent l'attitude d'Amram et réépousent leurs femmes.

- De plus, ce rajeunissement a eu lieu afin que les égyptiens le voient et commencent leur compte de 9 mois depuis ce remariage avec une femme "rajeunie" apte à enfanter, afin que Amram et Yo'hévét puissent cacher Moché, conçu déjà depuis 3 mois, dans leur maison durant 3 mois, avant que les égyptiens viennent le prendre pour le jeter dans le Nil.

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+ Apprendre à accepter un reproche :

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Je me suis toujours demandé, par quel mérite Amram et Yo'hévet ont eu le mérite de mettre au monde un fils comme notre maître Moché?

Pour comprendre, il faut aller au fond de la pensée d'Amram. Il était le grand sage de la génération, le chef du tribunal rabbinique. Il ne s'agissait pas d'un homme jeune, mais d'un individu de 130 ans.
Il avait étudié toute sa vie la Torah, et tous l'appréciaient énormément. Il avait une fille de 3 ans, elle était intelligente, mais très jeune.

Amram vit que chaque garçon qui naissait était jeté dans le Nil, devenant ainsi de la nourriture pour les poissons.
D'autres en comblaient les trous des pierres manquantes dans les constructions de Ramsès.
Il s'est demandé : "Dans ce cas, pourquoi mettre des enfants au monde?"
Amram s'est levé et a divorcé de son épouse, il a servi d'exemple à tout le peuple juif.
Chacun devait faire comme lui afin d'éviter les assassinats d'enfants ...

Amram le tsadik [de la génération] n'a pas fait ce que de nombreux autres auraient fait, il ne l'a pas grondée : "Retourne à la maternelle jouer!"
Il ne lui a pas dit de ne pas se mêler des affaires des grands. Il ne lui a pas non plus demandé si elle avait déjà étudié la Torah ... Amram ne s'est pas du tout mis en colère.
Il lui a seulement demandé : "Pourquoi dis-tu cela?"
Myriam lui a répondu avec bon sens : "Du fait du décret de Pharaon, il n'y aura pas de garçons, mais il y aura des filles. Mais à cause de ton décret, il n'y aura ni filles ni garçons".

Amram a été convaincu sur le champ, sans penser à son honneur personnel, il demanda à sa fille de se dépêcher de rentrer à la maison, pour demander à sa mère de se remarier. Eh oui, elle les réconcilia!
Myriam voulait et a fait la paix entre eux, elle remit ensemble son père et sa mère, et elle dansait devant eux. Après une année, un fils leur est né, notre maître Moché.

=> Par quel mérite ont-ils mérité une telle lumière?
Par le mérite du courage de Amram, par la grandeur d'avoir accepté la vérité d'une petite fille, est né [Moché] le réceptacle de la vérité, de la Torah de vérité.
On constate la force d'accepter un reproche.

Souvent, nous sommes récalcitrants aux reproches, on ne veut pas les accepter. La nature de l'homme fait qu'il n'aime pas qu'on lui dise quoi faire, même si on a raison. Un homme n'est pas prêt à entendre une remarque de sa fille ou de son fils.
Celui qui est prévoyant comprend que cela ne fait pas de différence de qui provient la remarque. Il faut prendre en compte l'essence de ce qui a été dit.

"La fille Pharaon descendit vers le fleuve pour se baigner" (Chémot 2,5)

Rabbi Yo'hanan dit au nom de rabbi Chimon bar Yo'haï qu'elle est venue se purifier (se laver) des idoles de son père (Pharaon) ...
- Le verset (2,5) poursuit : "Et ses compagnes allaient sur la rive du fleuve" : rabbi Yo'hanan dit ... qu'elles allaient à la mort ...

- Le verset (2,5) poursuit : "Elle aperçut le berceau parmi les roseaux" ; lorsque les servantes virent que la fille de Pharaon voulait sauver Moché, elles lui dirent : "Maîtresse, quand un roi publie un décret, même si le monde ne s'y soumet pas, il est d'usage que ses enfants et les gens du palais respectent le décret et toi (sa fille), tu désobéirais au décret de ton père!"
L'ange Gavriel vint alors les terrasser (et elles moururent).

- Le verset (2,5) se termine ainsi : "Elle envoya sa servante (amata) pour le prendre" : Rabbi Yéhouda et Rabbi Né'hémia s'opposent sur le sens du mot : "amata".
L'un dit qu'il s'agit de son bras et l'autre dit qu'il s'agit de sa servante : Un maître dit que "amata" désigne son bras (car le mot "ama" désigne l'avant-bras ou la coudée) ; l'autre maître dit que "amata" désigne sa servante, car il n'est pas écrit "yada" : son bras ...
[L'ange] Gavriel aurait épargné de la mort l'une des servantes, car il n'est pas convenable que la fille d'un roi demeure seule. Quant à celui qui traduit "amata" par bras, c'est pour nous enseigner que son bras s'est considérablement allongé.
[guémara Sota 12b]

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=> Pourquoi le verset (Chémot 2,5) dit-il que Batya descendit : "al hayéor" (au-dessus du fleuve) pour se baigner et non pas "él hayéor" (vers le fleuve) ou "bayéor" (dans le fleuve)?

-> La fille de Pharaon, Batya n'est pas sortie vers le fleuve pour s'y baigner, ce qui serait inconvenant pour une princesse, mais elle s'est baignée dans le palais royal, dans sa salle de bain qui était située au-dessus du fleuve.
Elle avait une vue plongeante sur le fleuve, ce qui lui a permis de voir le berceau de Moché sur le fleuve parmi les roseaux. De là, elle envoya (sa servante ou sa main) pour le prendre.
C'est pourquoi, le texte a employé le mot : "al" (au-dessus) plutôt que "él" (vers).
[Sforno]

-> La fille de Pharaon était écœurée de l'idolâtrie de la maison royale et du peuple égyptien symbolisée par le fleuve (le Nil), considéré comme un "dieu" à cause de son rôle économique prépondérant en Egypte.
Elle décida ce jour-là de se "laver" (se purifier) de l'idolâtrie de son père et de son peuple.
C'est pourquoi, le texte écrit : "al hayéor" (au-dessus du fleuve) pour indiquer qu'elle vient se purifier et se convertir (comme le dit Rachi) et s'élever au-dessus du fleuve, c'est-à-dire au-dessus de l'idolâtrie de son père et de son peuple.
Devenue juive, Batya épousa plus tard Kalev, surnommé Méred, selon le verset : "Ceux-là furent les enfants de Batya, fille de Pharaon, qu'avait épousée Méred" (Divré haYamim I 4,18).
Ce mariage de Batya avec le tsadik Kalev confirme sa conversion.
[d'après la guémara Méguila 13a]

-> Selon le Maharcha, l'emploi de "al" (au-dessus) [et non : "dans"] indique qu'il s'agit d'un bain de purification.

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-> Comment Batya a-t-elle effectué une immersion dans le Nil (mikvé) afin de se convertir, sans la présence d'un Bet Din?
De plus, les égyptiens ne peuvent entrer dans l'Assemblée d'Israël qu'après 3 générations après une conversion ; donc comment a-t-elle pu épouser Kalev?
En réalité, ces restrictions n'existeront qu'après le don de la Torah ; or Batya s'est convertie avant le don de la Torah.

-> La guémara (Méguila 13a) explique ainsi le surnom Méred de Kalev, un des 2 explorateurs qui avait fait un bon rapport sur le pays d'Israël exploré.
Hachem s'est dit : Que vienne Méred (Kalev) qui s'est opposé (marad) aux 10 explorateurs qui dénigraient le pays, et qu'il épouse Batya, qui elle aussi s'est opposée à l'idolâtrie de son père et à ses ordres, en recueillant Moché qu'elle savait être juif.

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=> Comment Batya peut-elle se tremper dans le Nil pour se "laver" des idoles, alors que ce fleuve est lui-même objet d'idolâtrie?

-> C'est parce que la fille de Pharaon fut frappée d'une plaie de lèpre (négaïm) intense sur son corps, et qu'elle ne pouvait pas se baigner dans l'eau chaude de son palais, qu'elle dut descendre se baigner dans les eaux froides du Nil.
Lorsqu'elle vit le berceau de Moché qui pleurait, elle le saisit et guérit aussitôt de sa lèpre.
Elle s'est dit : Cet enfant doit être un tsadik et elle décida de le maintenir en vie.
Or, quiconque sauve la vie d'une personne est considérée comme ayant sauvé tous ses descendants potentiels ; c'est pourquoi Batya a bénéficié de la vie dans ce monde-ci et de celle dans le monde futur.
[Pirké déRabbi Eliézer - 48]

-> Pour réparer une faute, il est nécessaire de se placer à l'endroit même du défaut.
Or l'idolâtrie des égyptiens se concentrait sur le Nil qu'ils déifiaient en raison de la prospérité que ce fleuve amenait et la fille de Pharaon décida de s'immerger pour se purifier de cette idolâtrie et y renoncer, car c'était justement le lieu de l'idolâtrie de son père et de son peuple.
[Iyoun Yaakov]

[lorsque Pharaon fut atteint de plaies lépreuses, ses devins lui conseillèrent de se baigner chaque jour dans le sang de 150 enfants juifs. Selon le Péninim Yékarim, Pharaon ne s'est pas baigné dans les eaux froides du Nil, car il considérait cela comme une offense au Nil (sa divinité), de s'y baigner nu pour guérir.
Par contre sa fille, atteinte de lèpre, ne considérait plus le Nil comme une divinité et s'y est donc baignée pour guérir de sa lèpre.]

-> Bien que Batya ait compris, en ouvrant le berceau, que cet enfant se distinguait des autres et qu'il s'agissait du sauveur d'Israël prédit par les devins de son père, elle eut pitié de Moché et le sauva, car à ce moment elle rejeta les idoles de son père et s'attacha à la foi juive.
Elle amena cet enfant dans le palais royal, justement parce qu'il était juif.
Cette attitude de Batya confirme sa conversion.
[Ets Yossef]

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=> Pourquoi Batya a-t-elle envoyé sa main pour saisir le berceau qui était très éloigné d'elle et donc hors de sa portée?

-> Batya a réuni toutes ses forces, déterminée à sauver cet enfant, en y mettant tout son cœur.
Elle a alors eu le mérite de dépasser ses limites naturelles et atteindre le berceau de Moché, éloigné de plusieurs coudées, en tendant sa main.
Rien ne résiste à la volonté de l'homme lorsqu'il agit d'un cœur entier : il peut même retrouver le niveau illimité d'Adam avant la faute et atteindre beaucoup plus qu'il n'aurait obtenu par ses forces naturelles : cette capacité prouve la grandeur de l'homme.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 32)]

-> Batya ignorait initialement que son bras s'allongerait miraculeusement pour pouvoir saisir le berceau parmi les joncs , elle a quand même tendu son bras et fait des efforts pour atteindre ce berceau inaccessible.
On en tire une leçon : lorsqu'une personne accomplit une bonne action, même si les chances de réussite sont faibles ou nulles, elle doit quand même agir de toutes ses possibilités et avoir confiance qu'Hachem complétera son action.
[rabbi Mendel de Kotzk]

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-> La main de la princesse s'est allongée miraculeusement de 60 amot (plus de 30 mètres) pour pouvoir accéder au berceau de Moché.
Il y aune allusion à ce grand allongement dans le verset (Chémot 2,5) : il existe 60 lettres entre le début de ce verset et la lettre shin (ש) du milieu du mot "vatichla'h" (elle envoya sa main - ותשלך).
[Maharcha - guémara Méguila 15b]

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne :
Le bras de la fille Pharaon s'est allongé de 60 coudées ; on trouve une allusion à ce 60 amot dans le verset : "Batya le nomma Moché, disant : "Car je l'ai tiré des eaux"" (Chémot 2,10).
L'expression : "min hamaïm méchitihou" (des eaux je l'ai tiré - מִן הַמַּיִם מְשִׁיתִהוּ) aurait dû être écrite de façon plus contractée : "mimaïm méchitiou" (ממים משיתיו).
Ainsi, le texte a ajouté 3 lettres : la lettre noun (נ) dans le mot min (מן), la lettre hé (ה) dans le mot "alaïm" (המים) et la lettre hé (ה) dans le mot : "méchitihou" (משיתהו).
La guématria totale de ces 3 lettre supplémentaires : 50+5+5=60 fait allusion à l'allongement du bras de Batya de 60 amot.

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+ "Rabbi 'Hanina fils de rav Pappa a a dit : Ce jour-là (où Moché fut sauvé des eaux de Batya), c'était le 21 du mois de Nissan. Les Anges de service dirent devant Hachem : "Maître du monde, celui qui est destiné dans le futur à chanter (pour Te glorifier et Te louer) le Cantique de la Mer à cette même date (21 Nissan), peut-il être frappé en ce jour?"
[selon la guémara, c'était une année embolismique de 13 mois : 7 Adar naissance de Moché, puis la majorité (24 jour) du mois d'Adar I, puis un mois entier de Adar II, et la majorité (21 jours) du mois de Nissan]
Mais rabbi A'ha fils de rabbi 'Hanina a dit : ce jour-là, c'était le 6 du mois de Sivan. Les Anges de service dirent devant Hachem : "Maître du monde, celui qui est destiné dans le futur à recevoir la Torah sur le mont Sinaï à cette même date (6 Sivan) peut-il être frappé en ce jour?"
[Moché est né un 7 Adar, et si on compte 3 mois, on parvient au 6 Sivan]
[guémara Sota 12b]

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-> Il existe une sainteté dans le temps et dans l'espace pour des événements qui doivent se produire dans le futur, car ces grands événements futurs laissent déjà, à effet rétroactif, des traces à la date et à l'emplacement de ces événements fondamentaux.
C'est ainsi que cette date du 21 Nissan, où Moché et les Bné Israël glorifièrent Hachem, porte une trace de sainteté, capable d'influencer le sauvetage de Moché en ce 21 Nissan qui précède de 80 ans la récitation du Cantique de la Mer.
[rabbi Tsadok haCohen]

-> Selon le 1er avis, Yo'hévét n'a pas attendu 3 mois entiers, car elle a volontairement placé le berceau de Moché sur le Nil, à l'avance (le 21 Nissan) [soit au bout de 74 jours après sa naissance, et non 90 (3 mois)], afin qu'il bénéficie du mérite de ce jour futur du 21 Nissan, où il entonnera le Cantique de la Mer, afin de le sauver de la noyade dans le fleuve.
[Iyoun Yaakov]

[d'une certaine façon, on peut dire que grâce à Moché : l'eau de la mer Rouge s'est ouverte nous sauvant d'une mort physique, et l'eau de la Torah nous sauve d'une mort spirituelle.]

Avoir un appareil photo dans sa tête n'est pas une bénédiction!
L'homme ne vient pas au monde pour photographier. Il y a suffisamment d'appareils de ce type dans le monde.
Nous y sommes venus pour fournir des efforts, pour peiner à la tâche ...

Tu as des difficultés? Sache que c'est très bien!
Justement quand tout ne va pas comme on le voudrait, on a le mérite de faire des acquisitions en Torah.
Car elle ne s'acquiert que par les efforts, les souffrances.
C'est uniquement de cette manière que l'homme peut s'élever dans la Torah.

[le Steïpler]

Aimez la vérité et la droiture et attachez-vous à elles, car par elles vous réussirez.
Que la vérité et la droiture vous soient agréables même quand vous avez l’impression d’y perdre, plus que le mensonge et l’artifice auxquels vous avez l’impression de gagner.
Sachez que la vérité et la droiture sont les joyaux de l’âme, et qu’elles donnent au corps la force, l’assurance et l’éternité.

[Rambam - dans un lettre à sa famille]

L'essence de la prière est d'affermir la conscience que "il n'y a rien d'autre que Lui".
Tout a été donné par Hachem, et c'est vers Lui que nous adressons nos demandes, car de Lui seul dépend toute chose.
Quand nous nous adressons à Lui d'un cœur pur, il se crée automatiquement une élévation de l'âme et un rapprochement de Lui.

Certes, nous avons un devoir clair de faire régner sur nous le Créateur. Mais en réalité, nous ne savons pas comment nous y prendre ... l'heure la plus propice pour cela est la prière, qui est entièrement remplie de la connaissance de Hachem.
Si l'on utilise convenablement le moment de la prière, cela s'avère immensément utile.
[rav Yé’hezkel Lévinstein - Ohr Yé’hezkel]

"Naftali est une biche qui s’élance, il apport d’heureuses nouvelles" (Vayé'hi 49,21)

-> Le rabbi Chmouël Chamaï explique ce verset d'une manière allusive :
"Naftali" (נַפְתָּלִי) est formé des mêmes lettres que téfilin (תפילין).
Et "ayala" (une biche - אַיָּלָה) est formé des lettres de Eliya (אליה). [Elya est un diminutif de Eliyahou]
Cela nous enseigne que celui qui observe la mitsva des téfilin en accord avec la halakha, mérite de voir le visage du prophète Eliyahou.
Non seulement cela, mais il mérite également la fin du verset : "il apporte d’heureuses nouvelles", tout le monde a du plaisir à écouter ses paroles et elles sont acceptées, ainsi qu’il est dit : "le tsadik décrète et Hachem accomplit".

Les mains du Sage qui écrivent des interprétations de Torah ont la même sainteté qu'un objet de culte ; la Présence Divine réside sur elles.
[Rama de Pano]

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-> De plus à force de tourner les pages de livres saints avec leurs mains, alors elles vont devenir également saintes, et c’est pour cela que nous les embrassons en signe de respect pour cet effort permanent dans l’étude de la Torah, qui est kadoch.

"Au commencement, Hachem créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1)
Le Yessod haAvoda explique que le monde a été créé pour les tsadikim qui se répètent constamment à eux-mêmes que Hachem a créé le monde (que : "Au commencement, Hachem créa ...").

=> En d'autres termes, Hachem a créé notre monde pour les juifs qui ont de la émouna.

-> L'acronyme de : "barou'h chéamar véaya aolam" (Béni soit Celui qui a parlé et le monde fut - ברוך שאמר והיה העולם) est : בשוה (équitablement - béchavé).
Le Baal Chem Tov explique que lorsque nous sommes persuadés que c'est Hachem qui dirige le monde (que absolument rien ne peut se passer sans qu'Il émette un décret), alors le bien et le mal sont équivalents (chavé - שוה), car lorsque nous avons conscience d'être constamment entre de bonnes mains (celle de papa Hachem), alors nous savons que tout est parfait.

[en ce sens la joie et la tranquillité sont les signes que notre émouna en Hachem est bonne, et à l'inverse si nous avons des inquiétudes sur le futur alors c'est que notre émouna est défectueuse, que nous ne sommes pas suffisamment persuadés que Hachem gère tout de la meilleure des façons possibles!]

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-> La guématria de "vaét'hanan" (j'ai imploré [en prières] - ואתחנן) est la même que celle de : "chira" (un chant - שירה), soit 515.
La raison est qu'une personne doit tellement avoir confiance en Hachem, qu'elle en vient à chanter à Hachem, et ce même avant d'être délivré [de son problème].

[nos soucis prennent l'importance que nous voulons bien leur accorder. En leur exprimant à quel point Hachem est grand, alors toutes nos craintes deviennent tellement petites, voir insignifiantes.
Quoiqu'il puisse m'arriver, je n'ai rien à craindre, car c'est papa Hachem qui dirige tout pour mon bien ultime!]

Etre humble = transformer la Rigueur en Miséricorde

"Les sacrifices à D. (ziv'hé Elohim) d'un esprit brisé, d'un cœur brisé ... tu ne dédaignes point" (Téhilim 51,19)

-> Le Nom d'Hachem : Elohim (אלהים) représente la Rigueur et la justice Divine, et il a une guématria de 86.
Grâce à l'humilité, lorsque l'homme a le cœur brisé, alors il va briser cela en deux, ce qui donne 43, soit la guématria de : Hachem est bon! (tov Hachem - טוב יהוה), comme dans le Téhilim (145,9) : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses Créatures".

Hachem (יהוה) est le Nom Divin lié à la miséricorde complète.
Ainsi, par le fait d'avoir un cœur brisé [d'humilité face à Hachem], nous pouvons adoucir la rigueur de la justice Divine et l'inverser en bonté et en miséricorde.

[rabbi Tsvi Hirsch de Zidichov]