Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Lorsque le Sanhédrin a été exilé, la Présence Divine n'est pas partie en exil avec lui ; lorsque les gardes de Cohanim ont été exilées, la Présence Divine n'est pas partie en exil avec elles ; mais lorsque les juifs ont été exilés, la Présence Divine est partie avec eux."

[midrach Eikha 1,32 -
sur : "Ses enfants sont partis en captivité, toute Sa splendeur à quitté Sion" (Eikha 1,5-6)]

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-> "Partout où les juifs ont été exilés, la Présence Divine a été exilée avec eux, et même quand ils ne font pas Sa volonté, la Présence Divine est avec eux"
[guémara Méguila 29a]

-> Le rav Eliyashiv dit qu'un de nos derniers prophètes a transmis ce même message à sa génération avant qu'ils ne soient expulsés en exil : "Et tous les peuples vous féliciteront, car vous serez, vous, une terre de délices, dit Hachem" (Mala'hi 3,12).
Comment un juif en exil peut-il être considéré sur "une terre de délices"?
La réponse est qu'en exil un juif vit avec la présence d'Hachem, son propre corps devient "une terre de délices", identique à la terre d'Israël.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

+ Les Tables de la Loi étaient faites en saphir, une pierre extrêmement dure qu'il est impossible de briser, et pourtant celles-ci étaient si souples qu'elles se déroulaient comme une feuille de parchemin.

=> Pourquoi les Tables de la Loi avaient-elles cette souplesse?

Pour nous enseigner ceci : bien que l'homme ait un mauvais penchant dur comme la pierre qui l'empêche d'accomplir ce qui est écrit sur les Tables, il ne doit pas désespérer.
Il parviendra à accomplir les mitsvot, car de même que les Tables de saphir pouvaient se rouler comme une feuille de parchemin, D. peut aider l'homme à affaiblir et dominer son penchant.

[Méam Loez - Ki Tavo 27,1]

"Lorsque 2 frères se haïssent, ils manquent de respect à leurs parents car ils leur causent énormément de peine, même après leur mort."

[Méam Loez - Ki Tavo 27,16]

"Les juifs ont prêté serment qu'ils n'abandonneraient jamais D. pour une quelconque divinité, et D. a prêté serment qu'Il n'abandonnerait jamais les juifs en faveur d'un autre peuple"

[guémara Guitin 57b]

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-> "Aujourd'hui, tu as déclaré fidélité à Hachem, faisant de Lui ton D. et [t'engageant à] marcher dans Ses voies, à garder Ses statuts, Ses commandements et Ses lois, et à obéir à Sa voix.
A Son tour, Hachem t'a déclaré Sa fidélité aujourd'hui, faisant de toi Son peuple privilégié (am ségoula) comme Il te l'a promis afin que tu observes tous Ses commandements." (Ki Tavo 26,17-18)

-> Le Yessod véChorech haAvoda fait remarquer que ces 2 versets sont le pendant l'un de l'autre : de même qu'au 1er verset, les Bné Israël reçurent le joug Divin avec amour et acceptèrent les mitsvot, de même au second verset, par amour pour eux, Hachem les choisit parmi toutes les nations pour être le peuple élu.

Cependant, pourquoi le joug des mitsvot ("que tu observes tous Ses commandements") est-il de nouveau mentionné dans la dernière partie du second verset?

Le Yessod véChorech haAvoda affirme que c'est par affection pour nous que Hachem nous a donné les mitsvot, et c'est ce que Moché dit aux Bné Israël : Ne croyez pas que les mitsvot soient un fardeau!
Bien au contraire, Hachem nous a offert un cadeau qui n'a pas de limites : les mitsvot sont la preuve de Son amour pour nous, et leur accomplissement ne peut être que bénéfique.
C'est là le sens de ce verset : "Hachem t'a distingué ... afin que tu sois Son peuple de prédilection", et c'est pour cela qu'Il t'a demandé d'accomplir Ses mitsvot.

=> Il conclut ainsi qu'il nous incombe de remercier le Maître du monde, et de nous réjouir qu'Il nous ait choisis pour être Son peuple.
[Selon le Zohar, la conscience que nous sommes juif doit nous procurer la plus grande des joies possible, au point où aucune mauvaise nouvelle apparente de ce monde ne puisse affecter cette joie. Un juif ne peut ainsi qu'être heureux toute sa vie!]

"Tu seras béni au-dessus de toutes les nations" (Ekev 7,14)

-> "On pourrait remarquer que cette abondance matérielle existe aussi parmi les autres nations. A quoi tient alors la supériorité d'Israël?

Les bénédictions offertes au peuple juif seront plus grandes que celles accordées aux 70 nations.
Israël sera levé au-dessus d'elles parce que ses bénédictions proviennent [directement] de D., alors qu'aucun autre peuple ne peut prétendre à Sa bénédiction directe [mais par des anges intermédiaires].
[...]

Ce verset garantit qu'aucun juif ne sera sujet aux influences astrologiques.
Si un astrologue prédit qu'un certain juif resterait sans enfant ou pauvre toute sa vie, sa prédiction ne doit pas être prise au sérieux.
Alors que les non-juifs peuvent être sujets à ces influences, le destin d'Israël dépend uniquement de D.

Le mot "au-dessus" souligne la différence entre Israël et les autres nations : ce qui peut toucher la vie des nations n'a pas d'incidence sur le peuple élu."

[le Méam Loez]

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+ "Souviens-toi (za'hor tiz'hor) de ce que D. a fait à Pharaon et à toute l'Egypte" (Ekev 7,18)

-> "Malgré le désir [ardent] des égyptiens de détruire Israël, ils n'ont pas réussi : le peuple juif a survécu jusqu'à aujourd'hui alors que les égyptiens ont disparu.
Les juifs sont tenus de se rappeler qu'ils ne doivent pas cette grande victoire à leur propre force mais à l'aide de Hachem.

La double forme du verbe : "Souviens-toi (za'hor tiz'hor) sert à leur rappeler que D. a accompli 2 miracles en Egypte :
- Il a assuré la survie des juifs malgré leurs grandes souffrances et les cruels efforts de leurs oppresseurs pour les anéantir ;
- de plus, Hachem a détruit les puissants égyptiens et a fait sortir les juifs d'Egypte."

[le Méam Loez]

=> Un juif ne peut ainsi jamais perdre espoir, puisqu'il est directement dépendant du Maître du monde, Hachem.

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"Peut-être diras-tu dans ton cœur : ces peuples sont plus nombreux que moi, comment pourrais-je les déposséder? Ne les crains pas! Souviens-toi de ce qu'a fait Hachem, ton D., à Pharaon et à toute l’Égypte" (Ekev 7,17-18)

-> Le Akédat Its'hak (rav Its'hak Arama) explique ainsi le sens de ce verset :
"Lorsque tu t'apercevras que tu n'as aucune chance de vaincre tes ennemis de manière naturelle, alors tu ne les craindras pas, car Hachem fera la guerre contre eux pour toi, de manière surnaturelle, comme ce fut le cas contre Pharaon et les égyptiens.
Mais si, malgré leur force, tu crois que tu pourras les vaincre, alors Il ne se tiendra pas à tes côtés pour te sauver de leur main par des miracles."

-> Le rav Sternbuch écrit qu'il s'agit là pour nous d'un principe fondamental : nous n'avons pas à redouter nos ennemis, mais plutôt craindre que notre niveau de croyance en Hachem (émouna) ne soit pas assez élevé, car s'il est suffisant, Hachem résidera parmi nous et nous délivrera de tous les malheurs.
Tandis qu'en faisant dépendre notre victoire de notre force, nous nous mettons dans une situation de grand danger.

Certains commentateurs expliquent de manière similaire les Téhilim (121,1-2) : "D'où viendra mon aide? Mon aide viendra de Hachem qui a créé le ciel et la terre".
C'est précisément lorsque l'homme sentira que : "D'où viendra mon aide?" = c'est-à-dire que personne parmi ses proches ou ses amis ne pourrait l'aider, que Hachem le sauvera.
[lorsque l'on se tourne à 100% vers D., sans plein B, alors(si l'on peut dire) Hachem se tournera à 100% vers nous pour nous aider!]

Rav Sternbuch rapporte que le rav de Brisk disait que pendant une guerre le vrai front se situe dans le Ciel : grâce à nos prières, il sera facile de remporter la victoire ici-bas.
Si nous avons entièrement confiance en Hachem, et que nous nous renforçons dans l'étude de la Torah et dans la prière, nous serons tous sauvés sans aucune victime.

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"Si tu te diras dans ton cœur : ces peuples sont plus nombreux" (Ekev 7,17)

-> Ce verset parle de la guerre de conquête de la terre sainte. Lorsque le peuple juif verra que les ennemis sont plus nombreux et qu'il se dira : "Comment pourrai-je les vaincre", la Torah recommande : "Ne les craints pas!"

Rabbi Levi Yits'hak de Berditchev explique que ce verset donne ici un conseil précieux à l'homme dans toute situation où il se confronte à une difficulté importante le freinant dans son service d'Hachem.
Quand un homme s'apprête à accomplir une mitsva ou à se repentir de ses fautes pour se positionner désormais dans la bonne voie, il remarquera que des embûches et des difficultés se placent dans sa route.
Que ce soit des embûches matérielles, des ''portes'' qui se ferment, des oppositions de son entourage... Ou encore des embûches d'ordre morales comme la difficulté de renoncer à ses habitudes et ses plaisirs physiques en faveur de la vie spirituelle, ou encore des doutes et des peurs concernant la dureté du travail qui l'attend. Alors, il peut se dire : "Mais comment pourrai-je y arriver? Est-ce vraiment de mon ressort?"

C'est là que la Torah lui donne le précieux conseil qui lui permettra de traverser toutes ces difficultés qui lui paraissent à présent insurmontables. "Ne les craints pas!"
Certes, tu constates des embûches de toute part. Mais malgré tout cela, n'aie aucune crainte, n'aie pas peur! Munis-toi de courage et de bravoure, et avance dans le chemin de la Torah sans te préoccuper de ces obstacles. Et tu verras alors que tu réussiras. En effet, en réalité tous ces obstacles ne sont là que pour mettre à l'épreuve la ténacité de l'homme. Va-t-il être prêt à aller jusqu'au bout malgré les empêchements ou va-t-il s'arrêter devant le doute et l'obstacle?
Ce n'est qu'un moyen de tester son courage et sa volonté de servir Hachem. Mais en vérité, il n'y a absolument aucun obstacle réel, capable de l'empêcher réellement d'avancer. Ainsi, quand l'homme surmonte l'épreuve, quand il dépasse avec courage ses peurs et ses freins et décide de persévérer malgré tout dans le bon chemin, alors Hachem viendra à son aide et le fera réussir. Et il se rendra compte rétroactivement qu'il n'y avait réellement aucun obstacle, il s'avérera que le tout n'était là que pour le pousser à donner le meilleur de lui-même et à avancer avec courage et force. Et cela le fera encore plus grandir, car il aura dépasser l'obstacle. Et grande sera alors sa joie et sa satisfaction, lorsqu'il constatera que la grande montagne n'était en fait qu'un cheveu.

Quelques avantages des mitsvot

+ Quelques avantages des mitsvot (Introduction du Méam Loez (tome n°17) - Dévarim) :

1°/ Celui qui réalise les mitsvot fait résider la Présence Divine (ché'hina) sur terre.
La bénédiction régnera sur toutes choses, et ceci réjouira le monde entier.
Même les réchaïm seront bénis par le mérite des tsadikim qui observent les mitsvot.

En Haut, il existe un lieu particulier où résident des anges armés qui protègent Israël des nations du monde. Lorsque les non-juifs promulguent de mauvais décrets contre le peuple juif, ces anges les punissent.
Ils protègent Israël par le mérite de son empressement à accomplir les mitsvot.

Si les juifs sont négligents dans l'observance des mitsvot, D. nous en préserve, d'autres anges sont prêts à voler à l'aide des nations du monde lorsqu'elles émettent des décrets préjudiciables contre Israël.
Ils brisent le pouvoir du mazal d'Israël afin que les nations puissent les vaincre. Ils détruisent également la force des anges qui veulent faire du bien à Israël.
La Présence Divine quitte alors le peuple juif et la terre est maudite de toutes les façons possibles.
Une force de destruction règne alors dans ce monde et cause de graves dommages. Alors, l'univers ne connaît plus de joie.

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2°/ Même lorsque D. émet un mauvais décret, le tsadik est capable de l'annuler grâce aux mitsvot qu'il accomplit.

3°/ Aucune mauvaise nouvelle n'est annoncé d'en-Haut, car il est écrit : "Celui qui observe les mitsvot ne connaîtra pas de mal" (Kohélét 8,5).
En d'autres termes, celui qui accomplit les misvot et attend avec impatience le moment de les réaliser ne connaîtra rien de mal.
D'en-Haut, il ne lui sera annoncé que de bonnes nouvelles.

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4°/ L'homme qui observe les mitsvot aura une longue vie.

Il ressemble à un homme qui se noie et auquel un ami lance une corde.
"Saisis cette corde et ne crains rien!" lui crie-t-il. Celui qui accomplit les mitsvot ressemble à un homme qui s'accroche à une corde. Il n'a pas à craindre la mort.

Il est écrit : "Vous qui êtes attachés à Hachem votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Dévarim 4,4).
Si vous êtes attachés à Hachem votre D. et que vous observez Ses mitsvot, vous vivrez longtemps.
[...]
D. aime tant les juifs qu'Il les entoure de bonnes actions. Partout où nous allons, nous trouvons des mitsvot à accomplir.

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5°/ Si un juif observe une mitsva dans un but désintéressé et sans motifs ultérieurs, la Présence Divine se reflète sur son visage et les gens acceptent ses paroles.

De plus, quiconque le regarde est empli de crainte. Même les animaux le craindront et ne s'approcheront pas de lui.
Lorsque Daniel a été jeté dans la fosse aux lions, les bêtes ne se sont pas approchés de lui pour lui nuire.

Cependant, si un homme est plongé dans la faute, l'image Divine disparaît de son visage. Comme la Présence Divine l'a quitté, personne ne le craint.
Lorsqu'il fait des remontrances, ses paroles ne sont pas écoutées.
Même les bêtes sauvages ne le craignent pas : à leur yeux, il est semblable à un animal et elles pourraient le tuer et le dévorer comme l'un des leurs.

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6°/ Le mérite des mitsvot protège l'homme de tout mal.

Même si un décret néfaste a été émis contre lui en Haut, une mitsva qu'il a accompli peut le soutenir, sur le moment et dans le futur.
Les mitsvot sont donc comparables à un bouclier : comme un bouclier protège l'home des flèches pendant le combat, les mitsvot qu'un homme a accomplis le protègent des malheurs décrétés en Haut.

Cette personne ressemble à un arbre possédant peu de branches mais de nombreuses racines.
Si touts les vents du monde soufflent, ils n'arriveront pas à l'arracher car les racines qui plongent dans les profondeurs du sol sont très solides.
De même, l'homme qui observe les mitsvot n'a pas à craindre les [mauvais] décrets célestes.
[...]

En plus de cela, D. ne le laissera pas en venir à la faute.

Imaginons une personne qui avance dans un lieu obscur et qui redoute de se blesser sur des épines et des ronces.
Si elle tient une lampe, elle peut marcher sans crainte là où elle désire.
Les mitsvot ressemblent à une lampe, comme il est écrit : "La mitsva est une lampe et la Torah est lumière" (Michlé 6,13).
Les mitsvot illuminent la voie de l'homme afin qu'il n'en vienne pas à fauter.
[...]

L'homme qui accomplit les mitsvot à la perfection, par amour et non par crainte de la punition, mais simplement parce que D. les a ordonnées et qu'il ne faut pas désobéir à Ses ordres, possède une valeur très grande. Le mérite des mitsvot le protégera pendant 2 000 générations, car il est écrit : "[D.] accomplit des actes de bonté pendant 2 000 générations pour ceux qui L'aiment et qui accomplissement Ses mitsvot" (Dévarim 7,9).

Cependant, pour ceux qui accomplissent les mitsvot par crainte [d'être punis], D. n'agit avec bonté que pendant 1 000 générations.

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7°/ L'homme qui observe les mitsvot est si cher à D. qu'Il dit de lui : "Le monde entier n'a été créé que pour cet homme".

Le seul but de la Création était de créer un homme juste qui observe les mitsvot ... Les anges eux-mêmes n'ont été créés que pour prodiguer le bien à cet homme. Par conséquent, les hommes justes sont plus importants que les anges.

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8°/ Chaque fois qu'un homme accomplit une mitsva, un ange est créé.
Cet ange prend sa défense et dit : "J'appartiens à cet homme qui m'a créé en observant tel et tel mitsva".
Hachem garde cet ange en face de Lui et le regarde afin de faire du bien à l'homme.
[...]
Cependant, le contraire est vrai aussi. Chaque fois qu'un homme commet une faute, un mauvais ange est créé.
Il se présente devant D. et dit : "J'appartiens à tel homme. J'ai été créé par telle faute qu'il a commise".
D. tient cet ange et le regarde afin de se souvenir de cet homme et de le détuire.
[d'où l'importance de rapidement faire téchouva sur nos fautes]

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9°/ Il faut savoir qu'avant de venir dans ce monde-ci, l'âme se trouve, certes au Gan Eden, mais elle ne peut ni voir ni goûter l'éclat de la Présence Divine qui est extrêmement intense.

Cependant, après être descendue en ce monde, chaque bonne action que l'homme a accomplie devient un vêtement pour son âme.
Grâce à cet habit, l'âme est capable de percevoir l'éclat de la Présence Divine.
Si un homme contemplait le soleil, il deviendrait aveugle, mais s'il le regarde en protégeant ses yeux d'un tissu, cela lui devient possible.
[ainsi, nous devons aborder chaque mitsva comme une opportunité de pouvoir davantage percevoir Hachem dans l'éternité du monde à venir.]

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-> b'h,lire également : https://todahm.com/2020/07/20/14162/

"C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala’h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le Trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> C'est cela l'un des sens du Kadich que nous récitons, où nous disons : "Yéhé Chemé (שמיה) Rabba".
Le terme שמיה doit se lire comme שמ י-ה , c'est à dire "le Nom" (chém) י-ה
Ainsi, nous demandons : "Que le Nom י-ה soit grandi!" Nous prions pour que Hachem permette à Son Nom de redevenir grand et complet avec les 4 lettres réunies.
Cela est une prière pour que le machia'h se dévoile, et que le Nom Divin soit de nouveau entier et Son Honneur soit ainsi rétabli.

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-> Un jour le 'Hafets 'Haïm dit à l'un de ses élèves :
"Je te lance un défi, fais le tour de la ville et cherche parmi tous les pauvres, même les plus démunis, un pauvre qui n'ait pas de chaise chez lui!
L'élève assidu releva le défi ; il chercha dans toute la ville et se rendit compte du grand nombre de pauvres et de la misère qui pouvait sévir ; ce qui fut déjà une leçon pour lui.
Et en plus, il constata que tous avaient, au moins une chaise chez eux.
Il revint vers le 'Hafets 'Haïm et lui dit : Le Rav a gagné, je n'ai pas trouvé.
Le 'Hafets 'Haïm lui dit : J'ai doublement gagné car non seulement tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais, mais il y a un pauvre qui n'a pas de chaise chez lui!
C'est la Présence Divine (Chékhina) qui est "pauvre" et sans chaise ; comme il est écrit : "ki yad al kess ka mil'hama lamalek dor dor" (car il a la main sur le kess (Trône) d'Hachem ; la guerre contre Amalek perdure de génération en génération!").
Pourquoi il n'est pas écrit le mot kissé (chaise) en entier?
Pour te dire que la Présence Divine n'a plus de chaise à cause des forces du Mal.

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-> Rabbi Chlomo Elkabets a écrit une lettre où il rapporte une révélation de la Présence Divine, à laquelle il a assisté pendant une veillée de Shavouot :
"Une voix se fit entendre dans la bouche du 'Hassid (il s'agit de rabbi Yossef Caro), une voix forte et claire mais sans que la bouche du 'Hassid ne bouge.
La voix s'est adressée à nous en ces termes : "Écoutez mes Chéris, ceux qui embellissent l’embellissement, mes Aimés, que le Shalom soit sur vous!
Heureux de vous et heureux vos mères qui vous ont enfantées, heureux de vous dans ce monde-ci et vous serez heureux dans le monde futur ...
Depuis de nombreuses années Ma couronne est tombée. Je n'ai personne qui vient me consoler. Je suis jetée dans la poussière ; Je jonche les poubelles.
[...]
Et si vous saviez un millième, de millième de millième, ou un dizaines de milliers, de dizaines de milliers, de la souffrance que je ressens et dans laquelle je me trouve, il n'y aurait plus de joie dans vos cœurs, plus de rires sur vos lèvres et vous n'auriez même plus de goût pour la nourriture, en vous rappelant que c'est à cause de vous que je suis dans cette situation.
Alors, renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites ..."

Rabbi Chlomo Elkabets conclut : "Nous avons tous pleuré ce soir-là de tristesse et de joie, d'entendre la Voix de la Présence Divine et de nous rendre compte combien Elle souffre par nos fautes, alors nous sommes renforcés dans l'étude de la Torah et jusqu'au petit matin, la guémara n'a pas quitté nos bouches dans la crainte et dans la joie."

=> On voit que par nos fautes, la Présence Divine est "jetée à la poussière", et que c'est à nous de : "renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites" (le Trône Divine [kess ya] redevenant alors complet!).

"Tous les peuples de la terre verront que le Nom Divin est associé au tien et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10)

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 6a) nous enseignent que "le Nom Divin est associé au tien" fait allusion aux téfilin de la tête.

-> Les initiales des mots du verset : "le Nom de D. est associé " (chèm Hachem nikra - שֵׁם יְהוָה נִקְרָא) sont les lettres : ש et י et נ, qui se prononcent : chin (שין), comme la lettre qui est gravée sur le boitier des téfilin de la tête, en relief des 2 côtés.
Il s'agit de la 1ere lettre du Nom Divin Sha-daï.
[d'après le Baal haTourim]

La lettre chin (ש) a une guématria de 300. A quoi cela renvoie-t-il?

-> Selon certains de nos Sages cela correspond à la permutation des lettres du nom d'Hachem (יהוה), avec le système de guématria At-Bach, où la 1ere lettre (alèph) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l'avant dernière (shin), ...
Ainsi, le nom Divin (יהוה) est transformé en : Mem (40) Tsadik (90), Pé (80) Tsadik (90), d'où une valeur numérique de 300.

[Ainsi, en observant le shin sur les téfilin de la tête (valeur de 300), nous pouvons voir que le Nom Divin, dans son Attribut de Miséricorde, est associé à nous, et cela effraie les non-juifs.
De plus, il y a 2 "shin" : un avec 3 branches et un autre avec 4 branches, éventuellement cela met en avant que les juifs sont éternellement protégés par les mérites énormes de leurs ascendants : les 3 Patriarches et les 4 Matriarches.]

-> Selon Rabbénou Bé'hayé (Ki Tavo), c'est pour faire allusion aux 300 jours de l'année durant lesquels on met les téfilin (en retirant le Shabbath, les fêtes).
Selon les Séfaradim, cette raison n'est pas valable car on ne met pas les Téfilines durant 'Hol Hamo'èd. Il faut donc retirer des jours supplémentaires.

[le calcul : les 52 jours de Shabbath, les 2 jours de Roch Hachana, le jour de Kippour, les 4 jours de Yom Tov Souccot, les 4 jours de Yom Tov Pessa'h, 2 jours de Shavouot = 65 jours => 365-65=300 jours).

-> La valeur numérique des 2 "Chine" sur les téfilin de la tête est égale à 600.
Les deux "Chine" écrits l'un à côté de l'autre forme le mot "Chech" (שש) = le chiffre : 6. On obtient alors 606.
Il y a en tout sept branches (un chin à 4 branches + un autre à 3 branches = soit au total 7 branches).

=> En tout, on obtient 613. Cela fait allusion au midrach selon lequel l'accomplissement de la mitsva des téfilin est équivalent à l'accomplissement des 613 mitsvot.

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-> Les téfilin sont un signe, un témoignage, que nous sommes les serviteurs de Hachem, comme la brit mila et le Shabbath.
En effet, le mot "téfilin" a pour racine "pélila" qui signifie : "preuve", ce qui prouve à l'intention des autres nations, que la Présence Divine règne sur le peule d'Israël.
[Tossafot - guémara Ména'hot 34b ; Tour chap.25]

-> Grâce à l'accomplissement de la mitsva des téfilin, nos prières personnelles sont exaucées et s'élèvent (Imré Pin'has).
Ainsi, le Zohar ('Hayé Sarah 129a) rapporte que depuis la destruction du Temple, Hachem répand Sa Présence Divine parmi le peuple d'Israël par le mérite de la mitsva des téfilin.

-> Nos Sages précisent que celui qui met des téfilin cachères est assuré d'avoir part au monde futur (Chimoucha rabba), et que le feu de l'enfer n'aura pas d'emprise sur lui (Chimoucha rabba).
[par exemple : celui qui enroule lui-même ses téfilin, les anges célestes lui refroidiront l'enfer s'il devait y descendre pour les fautes qu'il a commises (Nimouké Ora'h 'Haïm - au nom du rabbi 'Haïm de Tzanz)]
Cette mitsva garantit également la longévité (guémara Ména'hot 44a).

-> Celui qui ne l'accomplit pas transgresse chaque jour 8 mitsvot positives, car chaque téfilin (du bras et de la tête) contient 4 parachiot, et pour chacune d'elles, le fait de l'attacher sur le bras et la tête est une mitsva (Kaf ha'Haïm 37,6).

Celui qui ne met pas les téfilin fait partie des plus grands fauteurs d'Israël (poché Israël bégoufane) [guémara Roch Hachana 17a].
Celui qui ne les met pas est considéré comme le plus grand des pécheurs, et cela même si une seule fois dans sa vie, il ne les a pas mises (michna Broura 37,2-3 ; Kaf ha'Haïm 35,5).
Ceci à condition qu'il ne fasse pas téchouva à ce sujet (Tossafot - guémara Roch Hachana 17a).

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+ "Tous les peuples de la terre verront que le Nom Divin est associé au tien et ils te craindront"

-> Le Méam Loez (Ki Tavo 28,10) commente :
"Le bras évoque la force et nous portons les téfilines sur le bras pour montrer que l'homme ne remporte pas la victoire par sa force.
De même, les téfilines de la tête évoquent l'intelligence, pour montrer que "il n'existe ni sagesse, ni conseil devant D."

Lorsque les nations verront que nous ne les avons pas vaincues par la force des armes, ni celle de l'intelligence, mais parce que D. veille [constamment] sur nous, elles nous craindront."

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+ "Une fois, les autorités romaines décrétèrent contre Israël qu'ils perceraient le cerveau de tout homme qui porterait des téfilin."
[guémara Shabbath 130a]

-> Le Maharcha commente :
Les autorités romaines n'ont pas interdit le port des téfilin du bras qui sont recouverts, mais ont interdits seulement le port des téfilin de la tête qui sont découverts et dont la vision leur inspirait une crainte, comme il est dit : "Tous les peuples de la terre verront que le Nom Divin est associé au tien et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10).
C'est pourquoi les romains ont menacé de percer le cerveau de tout homme qui braverait leur décret d'interdiction à l'emplacement (au-dessus du front) où il pose les téfilin de la tête.

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+ "Pour les juifs, ce n’étaient que lumière et joie, allégresse et marques d’honneur" (Méguilat Esther 8,16)
Rav Yéhouda dit :
"La lumière" se rapporte à la Torahh …
"La joie" se rapporte au jour de fête …
"L’allégresse" se rapporte à la pratique de la brit mila …
"Les marques d’honneur", c’est le port des téfilin
Rabbi Eliézer haGadol précise qu’il s’agit des téfilin de la tête.
[guémara Méguila 16b]

-> Le port des téfilin constitue un acte d'attachement avec Hachem.
C'est pourquoi la Présence Divine repose sur tout juif qui porte sur lui les téfilin.
Les nations du monde, en voyant le port des téfilin, ressentent cette Présence Divine, et cela leur inspire une crainte du peuple d'Israël.
[Maharcha - guémara Béra'hot 6a]

-> En portant sur nous les téfilin, chaque jour et même en exil, nous témoignons que la royauté Divine reviendra et se révélera à nous.
En effet, à propos de ce verset relatif aux téfilin : "Mettez Mes paroles sur votre cœur ... attachez-les comme signe sur votre bras" (Ekev 11,18), Rachi précise : "Même après avoir été exilés, distinguez-vous par la pratique des mitsvot ; mettez vos téfilin et placez vos mézouzot (à vos portes), pour que ces mitsvot ne soient pas nouvelles pour vous quand la Royauté Divine (Malkhout) reviendra, comme dit le prophète Yirmiyahou (31,20) aux juifs en exil à Bavél : "Fais-toi des signes distinctifs!""
[Sifté 'Hakhamim]

-> Le port des téfilin a pour la finalité la proclamation de notre appartenance à Hachem et devient notre gloire lorsque les peuples de la terre verront que le Nom de Hachem est associé au nôtre.
[d'où le fait que les téfilin sont des marques d'honneur des juifs!]
[Maharal - Ohr 'Hadach]

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=> Pourquoi selon rabbi Eliézer, cela se rapporte qu'aux téfilin de la tête?

-> "Les peuples de la terre verront ... et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10).
Cela ne concerne que les téfilin de la tête, qui portés au-dessus du front sont visibles et reconnaissables par tous, contrairement aux téfilin de la main, cachés aux yeux de tous.
[Tossefot - guémara Ména'hot 35b]

-> Rabbi Eliézer attribue les marques d'honneur aux seuls téfilin de la tête, car ces derniers portent la majorité (2 sur 3) des lettres du Nom Divin שדי (Chadaï) :
- la lettre chin (ש) gravée sur les téfilin de la tête ;
- et la lettre dalét (ד) formée par les lanières au niveau du nœud.
Par contre, les téfilin du bras ne portent que la lettre youd (י) formée par le nœud de ses lanières.
De plus, les lettres chin et dalét du téfilin de la tête sont visibles tandis que la lettre youd du téfilin de la main est cachée.
[Rachi - guémara Ména'hot 35b]

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-> "Tous les peuples de la terre verront que le Nom Divin est associé au tien et ils te craindront"

-> Nos Sages (guémara Béra’hot 6a) nous enseignent que "le Nom Divin est associé au tien" fait allusion aux téfilin de la tête.

Le rabbi Its'hak de Berditchev fait remarquer que la guémara n'emploie pas l'expression : "téfilin de la tête" (téfilin chél roch), mais plutôt : "téfilin [qui sont] dans la tête" (téfilin chébaroch - תְּפִילִּין שֶׁבָּרֹאשׁ).
Le message qui est inscrit dans les téfilin de la tête est : l'unité de Hachem, Le servir de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa richesse, de sanctifier Son Nom, et de se souvenir qu'Il nous a libérés de l'esclavage pour nous rendre pleinement libres.
Ce message doit être absorbé par les juifs revêtant les téfilin, et il doit être incorporé dans la tête afin d'atteindre un état où : "Tous les peuples de la terre verront que le Nom Divin est associé au tien et ils te craindront".

Ainsi : "téfilin de la tête" = c'est une mitsva de valeur limitée, tandis que "téfilin dans la tête" = c'est l'intégration dans notre propre caractère du message théorique contenu dans le boitier, au point où cela se traduit par des pensées et des actions concrètes reflétant ces principes.

La mission du peuple juif est d'être un exemple d'engagement spirituel et de perfection, et les autres nations nous respecterons lorsque notre comportement reflétera la Présence Divine (puisqu'on tendra à se comporter à Son image!).

"N'attendez pas que quelqu'un d'autre prie pour vous.
Priez pour vous-même, et sachez que la prière aide toujours.
Il n'y a pas de prière vaine, inutile! Cela n'existe tout simplement pas dans la réalité."

[le Steïpler]

"Car la chose est très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur pour l'accomplir" (Nitsavim 30,14)

-> Puisque pour parler il faut d’abord réfléchir, ainsi le cœur vient avant la bouche, et le verset aurait donc dû dire d'abord "dans ton cœur" et après "dans ta bouche"?

En fait celui qui veut émettre des reproches à son prochain pour l'aider à améliorer son comportement, il doit alors vérifier si ses paroles proviennent bien de son cœur c'est-à-dire qu'il ressent profondément ce qu’il dit.
Ensuite, il vérifiera qu'il réalise bien ce qu'il exige à l'autre.

Cela se trouve en allusion dans notre verset :
- "Dans ta bouche" : si tu veux parler à ton prochain pour le corriger, il faudra alors appliquer les termes : "Dans ton cœur pour la réaliser" : c'est-à-dire qu'il faut que tu ressentes vraiment dans ton cœur ce que tu dis et que tu le réalises. Seulement alors, tes paroles auront tout leur effet.
Comme le disent nos Sages : "Arrange-toi d’abord et ensuite arrange les autres".
[en effet : "Une personne voit tous les défauts, à l’exception des siens" - Négaïm 2,5

A son époque, le Sifri (guémara Arakhin 16b) dit : "Se trouve-t-il un seul individu, dans cette génération, qui soit apte à faire des remontrances? Il voit la paille dans l’œil du voisin, et ne voit pas la poutre dans le sien!" ]

[Rabbi Noa'h Milkovitch]