Aux délices de la Torah

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L’humilité – Quelques citations de nos Sages

+ L'humilité - Quelques citations de nos Sages :

-> "L’humilité est plus grande que tout"
[guémara Avoda zara 20b]

-> "L’humilité est la qualité (mida) la meilleure d’entre toutes les bonnes qualités"
[Iguéret haRamban]

-> L’humilité est le joyau de la couronne et la gloire d’un juif.
[...]
L'humilité est le meilleur trait de caractère à avoir, et ouvre les portes pour acquérir tous les autres.
[Rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora - chap.2]

-> "D. considère un acte simple réalisé avec humilité, comme 1000 fois plus important, qu’un grand acte réalisé avec arrogance."
[Or’hot Tsadikim – Chaar 2]

-> Les Sages d'Israël ont envoyé ce message aux Sages de Bavél : "Qui est-ce qui va parvenir au monde futur?
[La réponse est : ] Celui qui est modeste et humble, qui va et viens discrètement, et qui étudie la Torah constamment, sans s'attribuer de crédit à lui-même."
[guémara Sanhédrin 88b]

Le Maharcha commente que l'humilité est le trait de caractère le plus important, tandis que l'orgueil est le pire de tous et il est répugnant à Hachem.

-> Rabbénou Ovadia Bartenora enseigne :
"Bien que dans tous les autres traits de caractère de l'homme, il est toujours préférable de rechercher l'équilibre et de se placer au centre, il n'en est pas ainsi concernant le caractère de l'orgueil. L'homme doit plutôt aller jusqu'à l'autre extrême et se positionner dans l'humilité, car l'orgueil est dégoûtant et repoussant plus que tout".

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-> "L'humilité est l'échelle permettant d'accéder aux meilleures qualités.
Elle représente la 1ere étape dans l'apprentissage du respect de Hachem, et de l'accomplissement des mitsvot.
[...]
Lorsque l'homme modeste est loué pour le bien qu'il accomplit, il en éprouve de la gêne ... [car] il garde constamment à l'esprit que ce qu'il réalise représente à peine le millième de ce qu'il devrait faire ... [et] il ne désire pas qu'on lui attribue des qualités qu'il n'a pas."
[Méam Loez - Lé'h Lé'ha 13,14-18]

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+ Humilité & spiritualité :

-> "Il n'y a pas d'autre trait de caractère qui purifie l'être humain autant que celui de l'humilité.
Il permet de recevoir des secrets de la Torah de la yéchiva Céleste."
[Kav haYachar - chap.7]

-> La Torah ne se maintient que chez une personne qui est humble.
[guémara Taanit 7a]

-> Si vous voulez verser un liquide d'un récipient à un autre, le récipient contenant le liquide doit être au-dessus, et le réceptacle doit être en dessous.
La même chose s'applique dans le domaine spirituel : seule la personne humble et douce apprendra des autres.
Nos Sages nous exhortent à "être extrêmement humbles d'esprit" afin que nous puissions apprendre de chacun.
[rabbi Moché Leib de Sassov - 'Hidouché Remal]

-> "La modestie et l'humilité sont les meilleurs moyens pour acquérir la sagesse"
[le 'Hida - Chem haGuédolim]

-> Le Chla haKadoch dit que si une personne est humble, alors ses prières sont acceptées, ses fautes sont pardonnées, elle a le privilège de s’asseoir en présence de D., et elle est bénie en connaissances et en sagesses de la Torah.
Le Or'hot Tsadikim (Chaar haAnava) écrit également que la prière de l'humble est immédiatement répondue.

-> Hachem ne fait reposer Sa présence (ché'hina) uniquement sur ceux qui sont humbles.
[guémara Nédarim 38a]

-> L'humilité est une clé pour la sagesse.
[Kalla Rabbati 3]

-> Conduis-toi avec humilité, parce que c'est une échelle par laquelle on peut monter vers les hauteurs [spirituelles] les plus élevées.
[Rambam - Iguérét haMoussar]

-> Les hauteurs spirituelles sont refusées à la personne qui n'a pas acquis l'humilité.
[le Tiféret Chlomo - Rav Chlomo de Rodomsk]

-> Selon le 'Hida (Chem haGuédolim), il y avait 3 Yossef qui étaient suffisamment méritants pour écrire l'oeuvre maîtresse de la loi juive : le Beit Yossef.
Il s'agit : de rav Yossef Taitchik, de rav Yossef Bar Lev et de rav Yossef Karo.
Au final, cet honneur a été accordé à rav Yossef Karo, en raison de son humilité exceptionnelle.

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-> "De loin, Hachem s'est montré à moi" (מֵרָחוֹק יְהוָה נִרְאָה לִי - méra'hok Hachem nir'a li - Yirmiyahou 31,2)

Le Kédouchat Lévi (Vaéra) explique : lorsque l'on perçoit notre égo de loin (méra'hok), qu'il n'occupe pas de place dans notre esprit, c'est alors que Hachem se montre à moi (Hachem niré li).

[en se débarrasser de notre égo (MOI, et MOI, et Moi ...), alors on laisse de la place en nous pour qu'Hachem s'y invite!]

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-> "Moché resta sur la montagne 40 jours et 40 nuits" (Michpatim 24,18).

Le rav David Pinto (Pa’had David) demande : Que sont ces 40 jours?
Ils correspondent à la Torah qui a été donnée en 40 jours (guémara Ména’hot 99), et comme 6 de ces jours étaient des jours de préparation à recevoir la Torah, il reste 34 jours (soit : לד), ce qui correspond à dal (pauvre - דל), l’abaissement, pour nous dire en allusion que tout homme doit accepter la Torah comme un pauvre.
En effet, la Torah ne subsiste que chez celui qui est humble, car il doit s’incliner et s’annuler devant elle.

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-> Dans le commentaire du ‘Hida sur Téhilim (Yossef Tehilot), il indique l’objection du Beit Yossef dans "Les principes de la Guemara" sur l’enseignement suivant des Sages (guémara Erouvin 13) : "Pourquoi les disciples de Hillel ont-ils mérité que la halakha suive leur opinion? Parce qu’ils étaient humbles".

Est-ce que parce qu’ils étaient humbles on allait changer la halakha pour qu’elle suive leur opinion?
Le Beit Yossef répond que par le mérite de l’humilité qui était gravée dans leur cœur, ils étaient orientés vers la vérité, car comme on le sait : " il guide les humbles dans le jugement" (Téhilim 25), Hachem fixe la halakha comme les disciples de Hillel.

Et si l’on objecte : est-ce qu’à cause de l’humilité ce sera le contraire du din?
C’est pour cela qu’il a ajouté : "Il enseignera ses voies aux humbles". En effet, Hachem les choisit et leur enseigne la vérité, selon ce qu’a demandé et répondu le Beit Yossef.

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+ Humilité et crainte de Hachem :

-> "Le résultat de l’humilité est la crainte de D."
[Mala'him I 8,27]

-> "Grâce à l’humilité viendra en ton cœur la qualité de la crainte [de D.]"
[Iguéret haRamban]

-> Selon le rav Shamshon Raphaël Hirsch, la crainte de D. est un synonyme de l'humilité.
En effet, plus on se rapproche de Hachem plus on prend conscience de Sa grandeur et de notre petitesse.

-> Le Béér Mayim 'Haïm disait que si Moché rabbénou est devenu si humble, c'est parce qu'en ayant passé du temps au Ciel avec Hachem et avec les créatures Célestes, il a compris son insignifiance.
En effet, face à l'infinité du Créateur, l'humilité est le seul résultat.
[en spiritualité, il faut toujours se comparer/relativiser à ce qu'il y a au-dessus de nous, et pour Moché c'était avec Hachem!]

-> L'humilité est une prise de conscience que tout ce que nous avons, est un cadeau de notre Créateur.
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.22]

-> Selon le roi Salomon : "Fruits de l'humilité, de la crainte de D. : le richesse, l'honneur et la vie!" (Michlé 22,4)

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+ L’humilité : le secret d'une belle vie

-> "D. accorde sa bienveillance aux humbles" (Michlé 3,34)

-> "Au travers l'humilité, on peut tout mériter"
[Rav 'Haïm de Volozhin]

-> "Une véritable humilité est un remède qui a fait ses preuves pour la majorité des problèmes de notre temps."
[Rav 'Haïm Kanievsky - Or'hot Yochèr]

-> "Hachem déverse du bien sur ceux qui Le servent dans l'humilité."
[le 'Hida - Chem haGuédolim]

-> "Une personne avec l’humilité, peut accepter les malheurs et les souffrances.
Une personne orgueilleuse, cependant, ne peut tolérer des événements malheureux."
['Hovot haLévavot 6,10]

-> Lorsque Alexandre le Grand a demandé aux Anciens du Sud ce que doit faire une personne pour vivre (aussi longtemps qu'eux), ils lui ont conseillé d'être davantage humble.
[guémara Tamid 32b]

-> Le plus une personne se fait humble, le plus il lui sera probable de vivre des miracles, des visites de Eliyahou haNavi et d'avoir l'inspiration divine.
[Kav haYachar - chap.7]

-> "[Hachem, ] Tu entends le souhait des humbles" (Téhilim 10,17)
De même, Rachi (guémara Sotah 5a) enseigne : "Uniquement les prières de l'humble sont acceptées".
Le Kol Bo dit : une personne qui n’est centrée que sur elle-même, et non sur Hachem, a ses prières qui sont ignorées.

-> Une personne humble ne sera pas affectée par de mauvais décrets, parce que [se faisant minuscule], il n'y a nulle part où peuvent venir se loger ses mauvais décrets.
[Rab Pin'has de Koretz - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov]

-> Une personne humble qui apprend de tout le monde, peut plus facilement surmonter son yétser ara et est heureuse avec son sort.
[Réchit 'Hochma]

Etre humble, c'est accepter d'apprendre de tout le monde. C'est accepter que l'on peut fauter, et apprendre de ses erreurs, tout en vivant dans la téchouva permanente.
Une personne humble accepte que tout ne va pas comme ELLE veut, mais comme Hachem le souhaite, ce qui permet de ne pas s'inquiéter pour rien de ce qui n'est pas en notre pouvoir et de ne pas être jaloux.
Etre humble, c'est se permettre d'évoluer positivement dans la vie, puisqu'ayant une totale confiance en la toute puissance d'Hachem, en se reposant sur sa bonté et en ne gardant pour nous que ce qui est dans nos cordes.
[c'est être à sa véritable place, et se décharger du reste à D.]

-> Le Steïpler (Karyana déIgarta) affirme qu'il est testé et approuvé qu'à partir du moment où une personne devient véritablement humble, toutes ses questions relatives à la émouna disparaissent, et elle devient totalement croyante.

-> Rabbi Pin'has de Korets disait : "Quand vous croyez que tout vient de Hachem [et pas de vous même], il n'y a alors ni mal, ni mauvais du tout, il n'y a que du bien."

-> Le Or'hot Tsadikim enseigne que l'humilité sauve une personne de beaucoup d'épreuves.
En effet, puisqu'elle se considère comme insignifiante, alors au moment de la juger rien ne sera suffisamment significatif pour amener sur elle des épreuves.

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-> "Hachem ne pardonne les iniquités/fautes qu'à celui qui se considère (par son humilité) comme des "restes"."
[guémara Roch Hachana 17a]

=> Pourquoi l'homme humble est-il plus facilement pardonné que l'homme orgueilleux?

-> Il est évident que si un homme respectable et un homme simple ou méprisable commettent la même faute, cette transgression est plus grave et plus déshonorante pour l'humble respectable.
C'est pourquoi les fautes d'un homme orgueilleux, qui se considère lui-même comme important et respectable, alors qu'il ne l'est pas, seront jugées sévèrement comme s'il était un homme important qui a fauté.
Par contre, la même faute commise par un homme humble, qui se rabaisse à ses propres yeux, sera jugée avec plus d'indulgence comme s'il s'agissait d'un homme simple, même si cet homme n'est pas simple en réalité.
Ce raisonnement justifie la raison pour laquelle l'homme humble qui se considère comme "des restes" bénéficiera d'un pardon plus facilement que l'orgueilleux.
[Lichmoa béLimoudim]

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-> "La terre expiera pour son peuple" (Haazinou 32,43)

-> Le Yessod véChorech haAvoda (rabbi Avraham de Slonim) explique :
Le sens simple de ce verset est que la terre d'Israël apporte l'expiation à ceux qui y résident. Mais, on peut l'expliquer d'un point de vue moral.
"La terre" symbolise celui qui se rabaisse et se considère comme de la terre que tous peuvent piétiner. Cette qualité d'humilité et de modestie apporte l'expiation à ceux qui la détiennent.
Certes, en général un animal qui a un défaut et qui est brisé quelque part, ne sera pas valable et ne pourra pas apporter l'expiation à celui qui l'apporte en sacrifice. Mais en ce qui concerne l'homme, c'est l'homme qui aura son cœur brisé par l'humilité et la conscience de ses défauts, c'est un tel homme qui méritera la plus grande faveur d'Hachem, qui lui apportera l'expiation pour ses fautes. Comme le dit le verset : "Le meilleur sacrifice pour Hachem, c'est un esprit brisé. Un cœur brisé et contrit, Hachem, ne répugne pas".

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-> b'h, également sur l'humilité : https://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-reflexions-de-nos-sages

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+ Autres citation sur l’humilité :

-> Hachem a dit à Israël : "Je vous aime, car même lorsque Je vous accorde de la grandeur, vous minimisez votre valeur devant Moi".
[guémara 'Houlin 89a]

-> "[Hachem] glorifie les humbles"
[Téhilim 149,4 - yéfaér anavim]

-> Le Ramban (dans sa Iguéret) exprime une question, qui contient en elle même la réponse : "Et de quoi peut s’enorgueillir le cœur d’un être humain?"
Le conseil qu’il donne ensuite est : "Rabaisse-toi, et alors D. t’élèvera."

-> "Les personnes humbles, capables de garder le silence lorsqu'elles sont humiliées reçoivent de Hachem une grâce particulière qui rejaillit sur leur entourage."
[Gaon de Vilna]

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-> Quand un homme est petit à ses yeux, il est vraiment un monde ; quand il se prend pour le monde, il est vraiment petit.
[rabbi Noa'h Leibowitz]

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-> "La personne la plus orgueilleuse est celle qui est certaine d'être humble."
[le Imré 'Haïm de Vizhnitz]

-> De la fausse humilité est pire que de l'orgueil.
[Rabbi Yaakov Yossef de Polonne - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov]

-> Un être humain a reçu 2 yeux. Il doit utiliser un œil afin de regarder les bonnes qualités de son prochain, et l'autre œil afin de voir ses propres défaillances.
[Rabbi Méïr de Prémishlan]

-> L'humilité alimente la vérité.
[Baal Chem Tov]

-> "L’unité n’est possible que si chacun est humble et que personne ne s’enorgueillit aux dépens de l’autre."
[le Na’hal Kédoumim]

-> "Le véritable service de D. est d’atteindre l’humilité dans la joie.
Comment peut-on se réjouir tout en se sentant humble?
En sachant que de cette manière, on accomplit la volonté de D.
Ce seul argument est déjà une raison suffisante pour être joyeux."
[Rabbi Meïr de Apta]

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-> Selon le Arizal, la guématria de : anava (humilité – ענוה) est égale à celle de : Samael (un nom du Yétser ara - סמאל), soit : 131.
La seule possibilité de neutraliser la force du yétser ara est au travers l’humilité.
On peut noter par ailleurs que le Téhilim 131 (même guématria que Samael) commence par : "Cantique des degrés. De David. Seigneur, mon cœur n’est pas gonflé d’orgueil".
[Rav 'Haïm Vittal - Chaar haYi'houdim]

-> Une personne humble est considérée comme si elle avait apporté tous les sacrifices rituels.
[guémara Sota 5b ; guémara Sanhédrin 43b]

-> Une personne qui se tient sur le sol a moins de chance de tomber, que quelqu'un se tenant sur une montagne.
[Rabbi Mordé'haï de Lechovitz - élève du rabbi Chlomo de Karlin]
=> L'humilité fait que nous avons davantage les pieds sur terre, que nous n'avons pas la grosse tête, ce qui nous protège de la faute.

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haKniya chap.10) donne des conseils pour toujours rester humble :
- si autrui est plus jeune que toi => respecte-le, car il a moins de fautes que toi ;
- si autrui est plus âgé que toi => respecte-le, car il a plus de mérites que toi ;
- si autrui est plus intelligent (en Torah) que moi => c'est qu'il doit davantage craindre Hachem que moi => Je me dois de le respecter! ;
- si autrui est moins intelligent (en Torah) que moi => cela signifie que lorsque je faute, je le fais avec davantage de conscience et de compréhension que lui => je me dois donc de le respecter!
- s'il est plus riche que moi => il a plus d'occasions de faire de la tsédaka que moi => Respecte-le! ;
- s'il est plus pauvre que moi => c'est qu'il doit souffrir de sa pauvreté, et que par cela il a obtenu plus d'expiations de ses fautes que moi => Respecte-le!
...

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-> En ce qui concerne tous les autres traits de caractère, il est approprié de suivre la voie du milieu, et d'éviter les extrêmes.
Mais l'humilité est tellement importante, et l'orgueil si dangereuse, qu'il est digne de louages de pencher vers l'extrême de l'humilité, afin de s'assurer de ne pas être entacher par l'orgueil/l'arrogance.
[le Rambam - Hilkhot Déot 2,3]

-> "Quiconque a déjà rêvé, a vécu l’extraordinaire passage où ce qui semblait absolument réel, est reconnu quelques secondes plus tard, comme n’ayant été qu’une complète illusion.
Le plus bref des rêves brise définitivement l’attitude prétentieuse et pleine de suffisance, qui sans cela nous ferait penser que mon expérience est parfaitement fiable, et que je vis la seule réalité qui existe.
Un rêve est une expérience d’humilité …"
[Rav Akiva Tatz]

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+ L’humilité en pratique chez nos Sages :

-> Rabbi Moché Feinstein a écrit : "Je ne me serais pas porté volontaire pour ce poste de dirigeant du peuple juif. Mais puisque c'est le rôle que Hachem a choisi pour moi, je dois l'accepter volontiers."

-> Au cours d'une de ses visites à Bialystock (en Pologne), lorsqu'une importante foule se rassemblait pour pouvoir regarder le 'Hafets 'Haïm, ce dernier a demandé : "Pourquoi sont-ils venus? Est-ce que j'ai un type de déformation particulier qu'ils souhaitent voir?"

-> Lorsqu'une importante foule se rassembla pour accueillir le rav Akiva Eiger, celui-ci a éclaté en sanglot : "Je pleure pour notre génération, qui manque tellement de Sages en Torah que les gens me considèrent réellement comme un grand érudit".

-> Rabbi Akiva Eiger a une fois reçu une lettre d’un érudit lui demandant conseil. La lettre commençait par une série de titres élogieux à son égard, du type : "Le vrai gaon, le tsaddik pilier du monde, maître de tous les exilés de diaspora ..."
Le Rav a lu l’introduction, puis l’a lue à nouveau plusieurs fois sans poser la lettre.
Un de ses disciples qui était présent s’est étonné, tel un élève qui analyse le comportement de son maître : "Le Rav nous dirait-il pour quelle raison il relit plusieurs fois l’introduction de la lettre?"
Rabbi ‘Akiva Eiger a répondu : "Je vais vous dire, Untel a écrit à mon sujet ce que j’aurais pu devenir, et en regardant ces titres dont il me désigne, je réalise combien je suis loin de cela et combien je dois m’élever pour correspondre à ce que l’on pense de moi dans ce monde".

-> Le compagnon d'étude du rav Ovadia Yossef, le rav Ben Tsion Abba Shaul, ne souhaitait pas au début que les enfants de la synagogue lui embrassent la main le vendredi soir dans la synagogue.
Cependant, par la suite, il a accepté de le faire, se disant : "S'ils pensent que je suis un érudit en Torah, pourquoi leur retirer une opportunité de rendre hommage à la Torah?"
Néanmoins, il refusa toujours qu'un kollel man ou un autre érudit lui embrasse la main.

-> Le Noam Elimélé'h expliquait que s'il y avait autant de personnes qui venaient le voir pour des bénédictions, c'était afin de lui demander de réparer ce qu'il avait pu abîmer à cause de ses fautes (ex: ne pas étudier et prier autant qu'il faudrait).

-> Le rav Dessler se voyait comme une personne simple, répétant les mots d'autres personnes.
Une fois, en plein milieu d'un cours philosophique profond, il a déclaré : "Que fait une personne simple comme moi, discutant de sujets aussi profonds?"

-> Une année après les hakafot de Sim'ha Torah à la yéchiva de Ponovitch, de nombreux participants ont accompagné le 'Hazon Ich jusqu'à sa maison.
Avant d'arriver à destination, on a entendu un enfant demander à son père : "Papa, pourquoi est-ce que nous marchons jusqu'à la maison de cet homme? Ne connait-il pas le chemin?"
Le 'Hazon Ich s'est retourné vers ce garçon avec un sourire, et lui a dit : "Moi aussi, je me pose la même question!".

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+ "[Le roi] n'éprouvera pas de sentiments de supériorité envers ses frères et ne s'écartera ni à droite ni à gauche de ce mandat afin de conserver longtemps sa royauté en Israël, lui et ses descendants" (Choftim 17,20)

-> "J'honorerai ceux qui M'honorent, et ceux qui Me méprisent seront tenus en piètre estime" (Chmouël I 2,30)

-> Moché est décrit comme "un homme très humble, plus qu'aucun autre homme sur terre" (Béaaloté'ha 12,3)

-> Le roi David écrit (téhilim 131,1-2) :
- "Mon coeur ne s'est pas enorgueilli" = selon nos Sages, le roi David évoque le moment où Chmouël l'a oint comme roi.
- "Mes yeux ne se sont pas élevés [avec fierté]" = cela désigne l'épisode où il a tué le géant Goliath.
- "Je ne me suis pas conduit avec superbe" = fait allusion à l'époque où sa vie et son royaume ont été sauvé après la révolte d'Absalom.
- "[Je n'ai pas recherché] ce qui était caché de moi" = évoque la période qui a suivi la restauration de l'Arche sainte à sa place.
- "J'ai comparé mon âme à un nourrisson se fiant à sa mère" = de même qu'un nourrisson n'a pas honte d'être dénudé devant sa mère, de même le roi David n'a pas eu honte de danser sans réserve parmi le peuple lorsque l'Arche a été apportée à Jérusalem.
Son épouse Mikhal le lui a reproché car elle pensait qu'un roi doit conserver sa dignité même lorsqu'il accomplit une mitsva. A cause de cela, elle est restée stérile.
[Méam Loez - Choftim 17,20]

-> [Toujours en lien avec l'humilité :] Malgré la très haute fonction qu'il exerçait, le Cohen Gadol El'azar, fils de Aharon, n'a jamais permis à quiconque de transporter les objets qu'il avait l'habitude de porter avant de devenir Cohen Gadol.
[Méam Loez - idem]

-> Yéhochafat, roi de Juda, est loué parce que "son cœur s'est élevé dans les voies de D." (Divré haYamim II 17,6)
La guémara (Kétoubot 103b) explique qu'il avait développé l'étude de la Torah en Judée et lorsqu'il voyait un érudit de la Torah, il se levait de son trône et allait l'embrasser.
Le Méam Loez ajoute que le mot employé dans ce verset pour décrire l'attitude de Yéhochafat est : "gava" (élevé), qui peut vouloir dire : "s'enorgueillir".
=> La grandeur et la fierté de ce roi tenaient à son humilité.

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-> Lorsque son maître rav Iira haYéiri quitta ce monde, le roi David commença à enseigner la Torah au peuple d'Israël. Il ne s'asseyait pas sur des coussins ou des chaises pour enseigner comme en avait l'habitude son maître mais il enseignait la Torah à Israël à Israël à même le sol par humilité.
Par ce mérite, Hachem lui dit : puisque tu t'es rabaissé toi-même, sois comme Moi et lorsque Je ferai un décret, tu pourras l'annuler.
[guémara Moed Katan 16b]

Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) commente : nous apprenons ici un grand fondement du judaïsme : tout celui qui est humble a le mérite et la capacité d'annuler les [mauvais] décrets d'Hachem.

-> Au-delà de la grandeur de l'humilité du roi David, une autre raison pour laquelle il se mettait à terre pour enseigner au peuple d'Israël se trouve dans la guémara (Taanit 7a) : "Pourquoi les paroles de Torah sont-elles comparées à l'eau? Comme il est écrit : "ô vous tous qui êtes assoiffés, allez vers l'eau" (Yéchayahou 55,1). Pour t'enseigner que tout comme l'eau quitte un niveau élevé et se dirige vers un niveau plus bas, ainsi les paroles de Torah ne restent qu'auprès de celui qui est humble.
[ ainsi, lorsque le roi David s'asseyait par terre pour enseigner la Torah, il désirait enseigner à ses élèves que la Torah se préserve uniquement chez celui qui sait se rabaisser.]

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-> Nos Sages nous enseignent que Moché et Aharon étaient égaux en importance.
Comment est-ce possible que durant toute leur vie, 2 individus puissent rester identiques dans leurs traits de caractère et au même niveau de piété?

Une des réponses est donnée par le 'Hozé de Lublin de la façon suivante :
La guémara ('Houlin 89a) déclare que Moché et Aharon étaient plus élevés qu'Avraham, car Avraham se décrivait lui-même comme : "poussière et cendre" (Vayéra 18,27), alors que Moché et Aharon se décrivaient par les mots : "Mais nous, que sommes-nous?" (Béchala'h 16,7).
[plus une personne prend sincèrement conscience de sa petitesse, plus elle est élevée!]
Ils se considéraient eux-mêmes comme inexistants, inférieurs à la valeur de la poussière et de la cendre.
Tant que les gens s'attribuent une valeur, quel que soit le niveau insignifiant de cette valeur, ils ne sont pas égaux. Seuls Moché et Aharon, qui ont atteint une annulation totale d'eux-mêmes, peuvent être considérés comme absolument égaux.

[tu aimeras ton prochain comme toi-même => tous les problèmes de jalousie, haine, ... proviennent du fait que l'on s'accorde beaucoup trop de valeur, d'importance (au détriment de Hachem).
Plus notre égo, notre "je" est volumineux, plus nous risquons de "percuter" autrui et de s'en plaindre (c'est pas comme JE veux, tu sais qui JE suis, ...)]

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+ "Noa'h trouva grâce aux yeux de Hachem" (Béréchit 6,8)

-> Le mot : "matsa" (trouva - מָצָא) a la même valeur numérique que : "anava" (humilité - ענוה), allusion au fait que Noa'h a trouvé grâce aux yeux de Hachem par le mérite de son humilité.
Hachem aime les humbles.
[Tsoar haBayit]

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+ "Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel … elle n’est pas non plus de l’autre côté de la mer" (Nitsavim 30,12-13)

-> Le Méam Loez rapporte les paroles de nos Sages :
- "elle n’est pas dans le Ciel" = tu ne trouveras pas la Torah chez celui dont l’esprit s’enorgueillit jusqu’au cieux ;

- "elle n’est pas au-delà de la mer" = ni chez celui qui considère ses connaissances aussi vastes que la mer.
[ -> Tu ne trouveras pas de Torah chez les orgueilleux" (guémara Erouvin 55a)]

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-> Pourquoi est-ce qu'on fait la bénédiction sur les tsitsit du Talith (léit'atéf bétsitsit) et non pas sur le talith lui-même?
Parce que les tsitsit pendent vers le bas, et traînent sur le sol avec humilité et mépris.
C'est pour cela qu'ils sont le plus important.
[rabbi Yé'hezkel de Kozmir]

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+ Les 128 personnes qui sont évoquées dans la michna peuvent être divisées en 3 niveaux.
1°/ Quiconque paraît à un niveau extrêmement honorable, on l'appelle par son nom.
Par exemple, on dit Hillel, Chamaï, Chémaya, Avtalyon, cela montre leur grandeur et leur importance, car il est impossible de trouver un titre qui leur convienne pour les honorer, de même qu'il n'y a pas de titre pour les prophètes.

2°/ Mais les Sages qui étaient un peu inférieurs à ce niveau, on les appelle : Rabban, comme Rabban Gamliel et Rabban Yo'hanan ben Zakaï.

3°/ Ceux qui paraissent un peu inférieurs à ce niveau-là, on les appelle Rabbi, comme on dit Rabbi Méïr et Rabbi Yéhouda.

[Rambam - dans son introduction à Zéraïm]

[ => Il en résulte que plus quelqu'un est grand spirituellement parlant, moins on lui donne de titres, puisqu'il est au-delà de tout titre! ]

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-> "Quiconque a le cœur brisé chaque jour et l’esprit humble, et qui parle peu, chaque jour la Présence Divine est avec lui, et la Torah le considère comme s’il avait construit un autel dans son cœur et y offrait des sacrifices devant Hachem, ainsi qu’il est dit : "Les sacrifices de Hachem sont un esprit brisé, un cœur broyé" (Téhilim 51, 19)."
[Otiyot déRabbi Akiva]

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-> Le Baal Chem Tov se demandait pourquoi les sages du Talmud ont toujours condamné l'orgueil et exalté l'humilité alors qu'il n'est écrit nulle part dans la Torah qu'il faille être humble.
Ce commandement ne figure d'ailleurs pas parmi les 613 commandements du judaïsme.
Nulle part il n'est écrit : "Tu as l'obligation d'être humble".

Il répondait : "La vérité, c'est que l'humilité ne se commande pas. Cela signifierait en fait qu'un homme se tiendrait ce discours : il est vrai que je suis supérieur à tous égard à mes contemporains, mais puisque la Torah m'interdit d'être orgueilleux et me commande, au contraire, d'être humble, alors ... Cette sorte d'humilité qui ne procède pas du plus profond de l'âme est fausse et non avenue.
La véritable humilité vient du cœur, pas du cerveau. Elle doit emplir toute notre personnalité de la manière la plus simple."

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-> Rabbi Baroukh, petit-fils du Baal Chem Tov enseigne : "Le mot 'Adam' est constitué des premières lettres formant les noms d'Avraham, David et Moché. Tous les 3 furent humbles.
Avraham dit : "Moi, poussière et cendre" (Béréchit 18,27) ; le roi David dit : "Je suis vermisseau et non un homme" (Téhilim 22,7). Quant à Moché, il dit : "Et nous, que sommes-nous?" (Chémot 16,7).
Mais, en vérité, il existe un degré supérieur dans l'acte d'humilité : c'est de ne rien dire du tout".

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-> "Que D. te bénisse et te protège!" (début de la bénédiction des Cohanim - Nasso 6,23)

=> Peut-on donc être béni sans être protégé et vice-versa? Ne s'agit-il pas d'une seule et même chose?

-> Selon nos Sages, en vérité quand un homme voit ses affaires prospérer, il est amené à ressentir de la fierté et de l'orgueil. C'est contre ce sentiment-là qu'on sollicite une protection.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch propose une autre interprétation : la bénédiction elle-même peut se transformer en malédiction si on ne sait pas la gérer. Et c'est contre ce risque que l'on invoque protection.

-> Rachi (v.6,23) enseigne : "Que ne t’agressent pas des pillards pour prendre ta fortune ... Hachem est à la fois celui qui donne et celui qui protège."

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-> Dans son discours lorsqu'on enterrait sa mère, rabbi Its'hak Méïr de Gour a dit :
"Dans ce monde, je suis un homme respecté. Bien des gens m'appellent "rabbi".
Quand tu arriveras au monde de la vérité, mère, tu vas sans doute dire que je ne suis pas celui qu'ils croient. Pardonne-moi, mère! Qu'y puis-je si les gens se trompent sur mon compte?"

-> Dans les villages lointains où l'on ne me connaît pas, on m'appelle le tsadik ; dans mon village où l'on me connaît un peu, on m'appelle rabbi Chimon.
Mais ma femme qui elle me connaît mieux que personne m'appelle par mon seul prénom : Chimon.
[rabbi Chimon de Yerouslav]

-> Le manuscrit que tu m'as remis, rabbi Its'hak Méïr, est plein de belles choses. Mais es-tu sûr qu'en l'écrivant tu ne t'es pas dit, fût-ce un instant, que le monde va ainsi se rendre compte que tu es un savant.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Malheur à la génération dont je suis le chef.
[pour en arriver à devoir mettre à sa tête quelqu'un de si peu élevé que moi! ]
[rabbi Yaakov Its'hak de Lublin]

-> Le monde est vraiment bon qui supporte un homme aussi insignifiant que moi.
[rabbi Lévi Itsh'ak de Berditechev]

-> Quel a donc été mon péché pour avoir été condamné à être célèbre?
[rabbi Aharon de Karlin]

-> Sais-tu étudier?
- Un peu.
- Et qui donc, parmi nous tous, sait étudier plus qu'un peu?
[rabbi Its'hak Méïr de Gour]

-> Le plus grand de notre génération n'est rien, vraiment rien, comparé au plus modeste des maître du Talmud.
C'est pourquoi c'est avec crainte et tremblement que nous devons étudier ces maîtres.
[rabbi Shlomo de Karlin]

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Hachem aime les juifs humbles.
[rabbi Arié Loeb de Sapoli]

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-> L'essentiel c'est l'humilité intérieure. Un homme se tient droit, tête haute mais son cœur se prosterne devant D.
[Baal Chem Tov]

-> L'humilité permet de parvenir à la paix.
[rabbi Yaakov Yossef Horowitz]

-> Seul le sucre, qui se dilue totalement dans l'eau, adoucit ...
De la même manière, c'est en diluant son "moi" qu'on peut aider autrui.
[rabbi Its'hak de Vork]

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-> Celui qui est humble est à l'abri du sentiment de la vengeance et de celui de la haine.
[rabbi Barou'h de Kossov]

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-> Selon le Gaon de Vilna : Etre humble, c'est être un humain (et non un animal) : https://todahm.com/2021/12/12/33932

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Si un homme ressent qu'il n'est rien, aucune accusation, aucun démon ne peut le juger ni n'avoir d'emprise sur lui.
Si on vient l'accuser, Hachem dit : "Que voulez-vous de lui, il n'est rien, peut-on juger rien".
C'est seulement lorsque l'individu ressent qu'il vaut quelque chose qu'on le juge.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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+ Grâce à l'humilité - Il est toujours possible de faire téchouva (se repentir) :

-> Bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon, en le rendant incapable de faire téchouva, Moché a envoyé des avertissements à Pharaon avant la plaie des sauterelles : "Jusqu'à quand refuseras-tu d'être humble devant moi?" (Bo 10,3)
=> Cela semble injuste! Comment Moché pouvait-il attendre un tel comportement de Pharaon, alors que celui-ci avait un cœur endurci par Hachem?

Rabbi Shimon Schwab dit qu'on peut déduire de là que bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon dans sa capacité à faire téchouva, Pharaon gardait sa capacité à se rendre humble.
Cette forme particulière de téchouva : la téchouva de l'humilité, est toujours acceptée.

Le Rambam liste différentes fautes pour lesquelles on ne peut pas faire téchouva.
Néanmoins, il y a un principe que : rien ne tient sur le chemin de la téchouva.
=> Comment résoudre cette apparente contradiction?

Tant que nous désirons rester sur le trône confortable de notre toute puissance (je fais ce que JE veux), on peut nous refuser la possibilité de faire téchouva pour certaines fautes.
Cependant, si on choisit de faire une "téchouva de l'humilité", de complétement se rendre humble devant Hachem, alors Hachem nous permet de faire téchouva même sur les fautes dont d'ordinaire le pardon n'est pas possible.

C'est pourquoi à Kippour, on se confesse ainsi : "je suis poussière dans ma vie, et à plus forte raison à ma mort. Voici, je suis devant Toi comme un récipient rempli de honte et d'humiliation" (basé sur la guémara Béra'hot 17a).

=> Ce principe est un grand confort pour chaque juif qui se tient en prière à Yom Kippour, sachant qu'il y aura toujours la téchouva de l'humilité, qui contient une promesse de pardon pour toute personne.
[si la Torah assure que cela était valable pour un racha comme Pharaon, à combien plus forte raison même pour le "pire" des juifs
(chaque juif restera toujours un enfant adoré d'Hachem)!]

-> On peut prolonger cette notion que l'humilité peut tout débloquer, par les paroles du Tiféret Chmouël :
"Un homme désirant réaliser une mitsva ou étudier la Torah, mais qu'il rencontre un obstacle lui rendant impossible de réaliser son désir, et qu'il en a le cœur brisé, alors Hachem Qui connaît les pensées et sonde les cœurs réalisera tout cela pour lui.
C'est-à-dire qu'il lui sera compté comme s'il avait accompli la mitsva et méritera même de ressentir les flux de sainteté qui en proviennent."

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-> Grâce à l'humilité, on mérite de se repentir, car le repentir (téchouva) est réalisé principalement grâce au fait que l'homme ressent sa bassesse et sa petitesse, ainsi que ses nombreux défauts, et il comprend qu'il lui convient certainement de supporter des mépris et des rougissements de honte [assimilés au fait de verser le sang], afin de se rapprocher de la Vérité, et ceci constitue l'essentiel du repentir.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 8]

"Zévouloun occupera le littoral des mers ; il offrira des ports aux vaisseaux" (Vayé'hi 49,13)

-> Selon nos Sages (Sifrei 33,19), résidant sur le littoral, Zévouloun avait la particularité d’entretenir des relations commerciales avec les autres nations par le biais de ses ports.
Son attitude va entraîner que les marchands étrangers vont vouloir visiter la terre d'Israël, en se rendant entre autre à Jérusalem, afin d'y apprendre davantage sur les juifs.
Il en résulta que ces marchands vont devenir si impressionnés de ce qu'ils vont y voir, qu'ils vont quitter leur religion païenne et se convertir au judaïsme.

=> Ainsi, la tribu de Zévouloun grâce à son comportement exemplaire dans ses relations commerciales avec les non-juifs, va générer des impressions très positives sur la religion juive, entraînant au final un kidouch Hachem très nombreux.

-> Le rav Matisyahou Salomon dit que de nos jours nous devons créer un kidouch Hachem dans nos affaires économiques avec les non-juifs, leur permettant ainsi d'avoir un bel aperçu de ce qu'est être juif.

Rabbi 'Haïm Mordé'haï Katz enseignait à ses élèves quittant la yéchiva pour aller travailler : "Vous devez avoir une préoccupation au-dessus de toute autre : sanctifier le Nom de Hachem. Souvenez-vous que chaque chose que vous faites est soit un kiddouch Hachem, soit un 'hiloul Hachem. Faites le maximum pour choisir correctement!"

=> La tribu de Zévouloun nous sensibilise à l'importance de représenter au mieux Hachem, sans nous laisser aveugler par l'argent, nos perspectives futures, l'honneur, ...

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-> "Zevouloun occupera le littoral des mers (yamim - יַמִּים)" (Vayé'hi 49,13)

Le livre "Darach Yéhouda" apporte un enseignement de rabbi Yéhouda Moualam sur le mot "mer" (yam), qui est
écrit ici au pluriel (yamim).
C'est parce qu’il y a 2 mers (yamim) : la mer matérielle où voguent les navires pour faire du commerce, et la mer spirituelle, qui est la mer du Talmud (la yam chél Torah).

Zévouloun avait une association avec son frère Yissa'har, qui étudiait la Torah, pendant qu'il le soutenait financièrement. Or, on sait que celui qui soutient ceux qui étudient la Torah ont une part dans leur étude, car "à l’ombre de la sagesse à l’ombre de l’argent".
Dans l’avenir, quand le riche arrivera dans le monde à venir, on lui dira : prends le salaire de tel et tel traité.
Il répondra : je n’ai jamais étudié ce traité!
On lui dira : en récompense du soutien que tu as donné à un sage en Torah (talmid 'hakham) qui a étudié ce traité, toi aussi tu as la même récompense que lui pour l'étude de ce traité.

C'est donc ce que signifie le verset : "Zévouloun occupera le littoral des mers", il y a 2 mers (le mot "yamim" - ימים [des mers] est formé de 2 fois le mot "yam" - ים [une mer]) : la mer sur laquelle on vogue pour faire du commerce, et la mer spirituelle, la mer du Talmud, du fait qu’il soutient Yissa'har et mérite ainsi le monde à venir.

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-> Le rav Aharon Lev Steinman demande pourquoi nous ne trouvons une telle association que pour l’étude de la Torah (contrat Yissa'har et Zévouloun), et non pas concernant les autres mitsvot.
Pourquoi n’est-il pas possible que quelqu’un mette les téfilin ou mange de la matsa et que son prochain le soutienne financièrement et en retire la moitié de sa récompense?

Dans Sa grande bonté, Hachem a fait en sorte que les éléments dont l’homme a le plus besoin lui soient le plus accessibles. Ainsi, le pain, nourriture de base, est fait à partir de blé, qui est bon marché, contrairement aux fruits et aux légumes. De même, l’eau, vitale à sa survie, est encore moins chère que le pain. Quant à l’air, sans lequel on ne peut survivre, il est gratuit et se trouve en tout lieu.

Or, il en est de même pour ce qui a trait au spirituel. La pérennité du monde dépend de l’étude de la Torah, comme il est écrit : "Si Mon pacte avec le jour et la nuit pouvait ne plus subsister, Je cesserais de fixer des lois au ciel et à la terre".
Cette mitsva est donc plus importante que toutes les autres et sa récompense l’est également, comme il est dit : "L’étude de la Torah équivaut à toutes".
=> C’est pourquoi Hachem donne à chaque juif l’opportunité de l’accomplir, en cela que l’homme incapable de l’étudier lui-même peut en retirer le mérite en soutenant l’étude d’autrui, y prenant ainsi une part active.

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-> Le ‘Hatam Sofer explique que toute personne qui soutient les étudiants en Torah est associée à leurs mérites, selon l’accord entre Issakhar et Zevouloun. De ce fait, même si elle n’a jamais étudié, elle accède à la connaissance de la Torah étudiée par Issakhar.
Cette affirmation est basée sur le verset : "J’ai été jeune (na’ar), j’ai même vieilli et je n’ai jamais vu un juste abandonné", qu’il interprète ainsi :
- "J’ai été jeune (na’ar ayiti)" = bien qu’étant dépourvu (méno’ar) d’étude de Torah ;
- "j’ai même vieilli" (gam zakanti) = j’ai mérité de connaître la Torah comme un homme âgé qui a acquis la sagesse (zaken : zé kana 'hokhma). Pourquoi cela?
- Car "je n’ai jamais vu un juste abandonné" (lo ra'iti tsadik néézar) = je l’ai toujours soutenu avec mon argent.

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-> "Quand le Sanctuaire (Michkan) devait partir, les Lévi'im le démontaient, et quand il devait s’arrêter, les Lévi'im le montaient" (Bamidbar 1,51)

Le Ktav Sofer dit que cela comporte une allusion.
Les Lévi'im envers le Michkan sont comme Zevouloun envers Issakhar. De même que Zevouloun soutient Yissa'har le talmid ‘hakham, pour qu’il puisse étudier toute la journée, les Lévi'im jouaient ce rôle envers le Michkan.

Quand Yissa'har est installé dans la tente et étudie la Torah, Zevouloun s’occupe de lui, mais si Yissa'har se met à errer dans les rues en méprisant ainsi la Torah, Zevouloun lui dira : "Je peux me passer de toi", et fera
descendre ce talmid ‘hakham de sa grandeur dont il n’est pas digne.
C’est ce qui se trouve en allusion dans ce verset : "Quand le Michkan devait partir" (quand Yissa'har va se promener), alors "les Lévi'im le démontaient" (Zevouloun ne le soutient plus).
Mais "quand il devait s’arrêter", quand il reste assis à étudier, alors "les Lévi'im le montaient."

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-> "Le 3e jour, le chef de la tribu de Zévouloun, Eliav ben ‘Helon" (Nasso 7,24)

Eliav ben ‘Helon porte ce nom parce que celui qui permet à Yissa'har d’étudier est comme un père, il s’appelle "Av", ainsi Moché l’a fait passer avant Yissa'har (Vézot haBéra'ha 33,18) : "Réjouis-toi, Zevouloun, dans tes sorties et Yissa'har dans ta tente."

C’est ce que signifie Eliav : Il convient de l’appeler "Av", bien qu’il soit "‘helon", à savoir "‘houlin" (qui s’occupe de choses profanes), car ce n’est pas un ben Torah, il fait du commerce qui est profane et appartient à ce monde-ci, et pourtant il est considéré comme un père.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> D'après certaines opinions, Zévouloun précède Yissa'har, car après la destruction du Temple, le Sanhédrin sera déplacé du territoire de Yéhouda et finira par s'établir sur le territoire de Zévouloun.
D'après d'autres, Zévouloun a mérité ce privilège en soutenant Yissa'har pour lui permettre d'étudier la Torah.
[rav Yossef Deutsch]

-> Les Pirké Avot (3,17) nous enseignent que "sans farine, il n'y a pas de Torah".
Sans moyens de subsistance, il est impossible d'étudier la Torah. Zévouloun a mérité que le Sanhédrin s'installe dans ses frontières parce qu'il a soutenu la Torah de Yissa'har.
[Sforno, Sékhel Tov]

-> Yissa'har s'investit corps et âme dans l'étude. Le mot 'hamor (âne) a une valeur numérique de 248, symbolisant les 248 membres du corps que Yissa'har utilise pour sonder la Torah dans toute sa profondeur.
[Tsor haMor]

Le midrach nous dit que Aharon a mérité de porter le 'Hochèn (Pectoral) en tant que Cohen Gadol, en récompense de sa joie débordante lorsqu'il a accueilli Moché dans le désert.
En effet, Aharon n'a ressenti aucune jalousie à ce que son frère, plus jeune que lui (de 3 ans), puisse être choisi comme le dirigeant du peuple juif, mais au contraire il était plein de joie sur sa réussite.

De là nous apprenons que même les plus grandes personnes peuvent devenir jalouse, et que c'est considéré comme un mérite de leur part lorsqu'elles retiennent leur jalousie.
Nous aussi, nous devons développer cette attitude d'être heureux de la réussite des autres.

[l'Alter de Kelm - Rabbi Sim'ha Zissel Ziv]

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Le midrach (Ruth rabba 5,6) enseigne que si Aharon avait su que la Torah allait immortaliser sa rencontre avec son frère Moché (Chémot 4,14 : "le voici [Aharon] même qui sort à ta rencontre : ... il se réjouira dans son cœur"), il aurait accueilli son frère en exprimant extérieurement sa joie par des tambourins et des danses.
Comment comprendre cela?

-> Le rav Méïr Shapiro explique que la nature humaine est d'être jaloux du succès de son jeune frère (Moché avait 3 ans de moins que lui), cependant Aharon était joyeux du fait que Moché devienne le dirigeant et libérateur du peuple (alors que c'était lui leur responsable jusque là!).
Aharon avait un niveau si élevé qu'il voulait cacher sa piété en ne la montrant pas à l'extérieure, c'est pourquoi il ne se réjouit que dans son cœur.
Si Aharon avait su que la Torah rapporterait cet événement, en révélant le fait qu'il a préféré cacher sa joie, il aurait alors dansé et joué de la musique afin de dissimuler le fait qu'il était à un si haut niveau.
[en exprimant extérieurement sa joie, il souhaitait par humilité que la Torah ne rapporte pas son réel niveau, sa pleine grandeur!]

-> Le rav Berel Povarsky écrit que les tsadikim sont toujours préoccupés par le fait que leurs mitsvot soient 100% en l'honneur de Hachem (léchem chamayim), sans la moindre miette d'intérêt personnel. C'est pourquoi Aharon ne pouvait pas être totalement heureux pour son frère, puisqu'il se demandait s'il n'y avait pas une toute petite part d'intérêt personnel dans son attitude.
Tout ce qui est écrit dans la Torah est complet et parfait, puisque n'étant que Vérité. Ainsi, si Aharon avait su cela (que sa mitsva était 100% désintéressée), sa joie aurait alors été totale, il se serait réjoui encore davantage en dansant et en jouant de la musique.

-> Le midrach (Ruth rabba 5,6) ci-dessus, se conclut par : Sachons qu'aucun acte méritoire ne reste ignoré de Hachem. Eliyahou haNavi le consigne par écrit, et ce compte-rendu est scellé par D. et par le machia'h.
[Par son attitude, Aharon désire nous inspirer sur l'importance qu'a chacun de nos actes aux yeux de Hachem. Il nous interroge personnellement : Que souhaites-tu marquer pour l'éternité dans le livre de TA vie? ... ]

Paracha Vayé’hi & ‘Hayé Sarah

+ Paracha Vayé'hi & 'Hayé Sarah :

-> " 'Hayé Sarah et Vayé'hi, sont les noms de parachiot, décrivant les morts de Sarah et de Yaakov.

- Le 1er mot de 'Hayé Sarah est : "vayiyou" (וַיִּהְיוּ ), d'une guématria de 37, insinuant que ses seules années véritablement heureuses étaient les 37 années qui ont suivi la naissance de son fils 'Its'hak (jusqu'à ce qu'elle décède).

- Yaakov a eu 34 années pleinement heureuses : 17 années entre la naissance et la disparition de Yossef ; et 17 autres années où toutes la famille a été réunie à Goshen (en Egypte).
La guématria de : "Vayé'hi" (וַיְחִי) est de : 34, qui correspondent aux années où il a pu être ensemble avec son fils Yossef, soit durant 34 ans."

[Rav 'Haïm Yossef Kofman - Ma'hchévet haLev]

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Comment comprendre que :
- Vayé’hi signifie : "Yaakov vécut", et traite de la mort de Yaakov ;
- ‘Hayé Sarah signifie : "la vie de Sarah" et commence par la mort de Sarah.

-> Le rav Zalman Sorotzkin (Oznaïm laTorah) suggère que cela nous apprend que la véritable vie n’est pas celle dans ce monde-ci, mais plutôt, celle qui démarre après que l’âme quitte le corps et entre dans le monde à venir.
Ainsi, Sarah et Yaakov sont morts dans ce monde, et ils ont alors pu commencer leur véritable vie.

[Ce monde n’est qu’un bref lieu de passage vers notre endroit de vie éternelle, comme il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]

"Efraïm et Ménaché, comme Réouven et Chimon seront à moi" (Vayé'hi 48,5)

-> Le 'Hida (Rabbi 'Haïm Yossef David Azoulaï) enseigne à ce sujet :

"De nombreuses personnes comparent les valeurs numériques de 2 choses, et assez souvent ils ont un écart de 1. Cependant, nous disons que les 2 sont comparables, puisque nous ajoutons le kollel (possibilité d'ajouter un pour le mot lui-même).

Nous trouvons ici une allusion :
- la guématria de : "Efraïm et Ménaché" (אֶפְרַיִם וּמְנַשֶּׁה) est de 732 ;
- la guématria de : "Réouven et Chimon" (רְאוּבֵן וְשִׁמְעוֹן) est de 731.

Bien qu'en apparence, il y a une différence d'une unité, "ils seront à moi" (יִהְיוּ-לִי) = Yaakov montre qu'ils sont les mêmes pour lui."

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-> Le Méam Loez (Vayé'hi 48,5) rapporte que Yaakov a dit à Yossef :
"Efraïm et Ménaché seront comptés comme mes propres fils et chacun recevra une part de la terre de Canaan.

Je désire encore te révéler un autre secret important, mon fils.
Les pensées qu'un couple nourrit lors des relations conjugales peuvent influencer la nature de l'âme transmise à l'enfant conçu à ce moment.
A l'instant précis des relations, une âme descend pour l'enfant, et se tient près de la tête de chaque parent.
Si on bénéficie d'un mérite particulier, on peut voir effectivement cette âme.

J'étais censé engendrer 14 fils. Efraïm et Ménaché devaient être mes fils, conçus par Bil'a comme des jumeaux.
Mais à cause d'un péché mineur commis par Réouven, qui avait déplacé mon lit de la tente de Bil'a à celle de Léa, ces âmes ne descendirent pas lorsque je connus Bil'a.
La Providence Divine décréta que ces âmes demeureraient dans les cieux jusqu'au jour où tu épousas Asnath. Elles furent alors engendrées par toi.

C'est pourquoi je peux dire que tes fils sont pareils à Chimon et Réouven. Ils sont véritablement mes enfants, puisqu'ils devaient être engendrés par moi."

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-> Yaakov a placé son lit dans la tente de Bil'a, ayant su par prophétie que 2 fils devaient encore naître.
En déplaçant le lit de Yaakov, Réouven a empêché la venue au monde de ces 2 fils, et c'est à Yossef qu'ils sont nés.
Efraïm et Ménaché auraient dû être les fils de Yaakov et son choix est donc parfaitement approprié
[Malbim - Vayichla'h 45,22 au nom du Arizal].

D'après certaines opinions (ex: le Rokéa'h), Yaakov devait avoir d'autres enfants mais à la suite de son combat avec l'ange d'Essav, il n'a plus pu en avoir.

"Le sceptre ne quittera jamais Yéhouda, ni l'autorité de sa descendance" (Vayé'hi 49,10)

-> "Tout homme qui affirme descendre de la lignée de 'Hachmonaï ne peut être qu'un esclave, car pas un seul ne survécut."
[guémara Baba batra 3b]

Les 'Hachmonaïm se dévouèrent corps et âme pour la cause du kidouch Hachem, puisqu'ils agirent afin de rétablir la gloire du Nom divin aux yeux des nations.
Ils célébrèrent même des miracles qui se sont déroulés à leur époque en instaurant des mitsvot particulières, qui sont encore fêtées chaque année à 'hanoucca.

Cependant, le Ramban fait remarquer qu'appartenant eux-même à la tribu de Lévi, ils s'arrogèrent le statut de roi, et démentirent, transgressèrent en cela la bénédiction faite par Yaakov : "le sceptre ne quittera jamais Yéhouda".

=> Ainsi, si un léger écart de conduite peut entraîner des conséquences si terribles, et ce à une famille si prestigieuse, combien nos actes vertueux, même minimes et insignifiants, donneront lieu à des récompenses incommensurables!

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-> Le Saba de Kelm dit à ce propos : si celui qui transgresse une bénédiction de Yaakov mérite un tel châtiment, même quand il sanctifie le Nom de D., jusqu'où alors peut arriver le châtiment de ceux qui transgressent la bénédiction de Hachem, et à plus forte raison la malédiction de Hachem, surtout quand ils ne sanctifient pas le Nom de Hachem, mais au contraire le profanent.

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-> "Yéhouda, c'est toi que tes frères reconnaîtront" (Vayé'hi 49,8)

Yaakov a béni Yéhouda par la royauté.
Il est écrit dans les Pirké Avot (6,6) : "La Torah surpasse la prêtrise et la royauté, car la royauté est acquise par 30 vertus et la prêtrise par 24, tandis que la Torah est acquise par 48 vertus."

La guématria de : Yéhouda (יְהוּדָה) est de 30, comme le nombre de vertus nécessaire pour acquérir la royauté.
[Rabbi David Feinstein - Kol Dodi]

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-> Le Kli Yakar enseigne :
"Yéhouda, tes frères te reconnaîtront, parce que toi Yéhouda, tu as reconnu la vérité dans l’histoire de Tamar, comme le montre le nom Yéhouda, donc mesure pour mesure, tes frères reconnaîtront que la royauté est à toi.
Parce que tu n’as pas eu honte de reconnaître la vérité, tes frères n’auront pas honte de reconnaître cette vérité qu’à toi seul convient la royauté."

-> "Yéhouda est un jeune lion, de la proie de mon fils tu t'es relevé" (49,9)
Rachi explique : "De ta proie : du fait que je t’ai soupçonné à propos de "Yossef a été une proie, une bête féroce l’a dévoré", c’est Yéhouda, qui a été comparé à un lion ; tu es monté : tu t’en es détourné et tu as dit "à quoi servirait-il de tuer notre frère ?"
De même, au lieu de laisser tuer Tamar, il a reconnu : "elle est plus juste que moi"."

Le Kli Yakar commente : "Yéhouda est un jeune lion. Bien qu’il soit comparé à un lion qui a l’habitude de déchirer ses proies, de ta proie, mon fils, tu es monté, tu n’as pas été d’accord pour que Yossef soit déchiré, mais tu es monté, tu as regardé plus haut que tes frères, ainsi qu’il est écrit : "Yéhouda descendit de ses frères" (Vayéchev 38,1), ce qui signifie qu’il s’est séparé d’eux, il ne voulait pas faire partie de leur groupe."

Le rav David Pinto dit : "Nous constatons que Yéhouda, dans sa conduite jusqu’à présent, avait prouvé que personne n’était plus digne de la royauté que lui.
Quand ses frères décident qu’il faut tuer Yossef, il ne s’incline pas, la majorité ne réussit pas à lui imposer son
avis, car il est clair pour lui qu’un tel acte ne convient pas, c’est pourquoi malgré la grande difficulté que cela comporte, il leur tourne le dos, "de la proie de mon fils tu t'es relevé", jusqu’à ce qu’ils tombent d’accord avec lui.
Ce même trait de caractère apparaît dans l’histoire avec Tamar. Il maîtrise parfaitement son langage et reconnaît
la vérité, malgré tout ce que cela implique. Bien qu’il risque maintenant de perdre son statut aux yeux du peuple, cela ne lui fait pas peur, il dit "elle est plus juste que moi" ...

Yéhouda était, par nature, un roi!
Il régnait sur ses membres, il régnait sur ses désirs et ses volontés ... c’est lui qui est digne de
diriger et de conduire, c’est lui qui est digne de se tenir à la tête du peuple et d’être pour lui un exemple.
Certes, Yossef aussi, quand il était chez Potiphar et qu’il est sorti vainqueur des nombreuses épreuves auxquelles
il a fait face, était digne de la royauté, comme les tribus l’ont constaté en Egypte, encore avant de savoir qui il était. Mais il n’était pas arrivé au niveau de "elle est plus juste que moi" (Yéhouda à propos de Tamar)."

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-> Yaakov soupçonnait Yéhouda plus que ses autres fils, car étant destiné à la royauté il avait plus de raisons de se sentir menacé par les rêves de Yossef. [Gour Arié]

-> Selon le Tour, Yaakov faisait prophétiquement allusion au descendant le plus illustre de Yéhouda : David, qui encore jeune montrera sa force et son courage en tuant un lion et un ours (Chmouël I 17,34 et suivant).

-> Le Zohar (Lé'h Lé'ha 89) enseigne que le nom יְהוּדָה (Yéhouda) se compose des lettres du Nom d'Hachem יהוה avec en supplément la lette dalét - ד , cette dernière faisant allusion au roi David (דוד), descendant de Yéhouda.
=> Pourquoi le Nom Divin entoure celui du roi David?

-> Les Sages nous ont enseigné que les événements se déroulant entre Yéhouda et Tamar étaient orchestrés par le Ciel, afin de rapprocher la délivrance, comme il est expliqué dans la guémara (Makot 23b) : "Yéhouda reconnut et dit : elle a raison, c'est de moi" (Vayéchev 38,26). Une voix céleste sortit du Ciel et proclama : "De Moi sont sorties les conquêtes".

Rachi explique que cela signifie : "c'est de Moi que sortiront 2 enfants qui vont conquérir le monde. Et en effet, dans le futur règneront le roi David, et le roi Machia'h".
Il est également expliqué dans le midrach (Béréchit rabba 85,1) : "Ce fut à cette époque, Yéhouda descendit d'auprès de ses frères" (Vayéchev 38,1). Rabbi Chmouel Bar Na'hman enseigne que les tribus étaient affairées dans la vente de Yossef, Yossef s'était consacré à jeûner et a revêtu un cilice, Réouven s'était consacré à jeûner et a revêtu un cilice, Yaakov s'était consacré à jeûner et a revêtu un cilice, Yéhouda s'était affairé à prendre une femme, et Hachem était occupé à créer les lumières du roi Machia'h".

-> Nos Sages enseignent : une grande néchama (âme) ne peut descendre dans le monde qu'en empruntant des voies tortueuses, en forme de labyrinthes, et ce, afin de tromper les forces du mal. Celles-ci ne peuvent ainsi formuler d'accusation et empêcher la venue au monde de cette âme spéciale.
Comme l'exprime clairement le Arizal (Likouté Torah Iyov) avec la sainteté de son langage :
"Lorsqu'une âme est très précieuse et de grande valeur, elle doit venir dans le monde parmi les forces de l'impureté ... Celles-ci se nourrissent de cette âme, et ne lui laissent aucun répit ... Leur intention est de rendre cette âme impure afin qu'elle reste constamment entre leurs mains et en leur pouvoir. Ainsi, la néchama est déposée en un endroit défectueux précisément (par les forces d'impureté) afin qu'elle puisse s'y détériorer davantage".

=> Pourquoi la Providence agit-elle ainsi? Pourquoi donc ces saintes âmes (néchamot kedochot) descendent-elles dans notre monde, dans des endroits qui sont, à nos yeux, discutables?
Le Sifté Cohen répond que Hachem a agencé le monde de cette manière afin que puisse venir le roi Machia'h, car au vu de la situation, le Satan n'est pas sur ses gardes et n'accuse point. En effet, le Satan pense que le roi machia'h ne peut provenir d'une union interdite, mais seulement d'une voie sainte et limpide ; aussi, il détourne son attention de cette sainte âme et la laisse descendre sur Terre dans notre monde.

Rabbi Méir de Prémichlan nous rapporte une allégorie à ce sujet : lorsqu'un commerçant, qui détient des marchandises de grande valeur, souhaite passer la frontière d'un pays sans payer d'impôts, il jette alors de la boue et de la terre sur toute sa marchandise, si bien qu'elle devient sale et nauséabonde. Ceci afin que les douaniers pensent que la marchandise est défectueuse et abîmée, donc sans valeur. Ainsi ils accepteront de le laisser entrer dans le pays sans payer d'impôts, car la marchandise obsolète est non imposable.
Une fois qu'il est entré dans le pays avec sa marchandise, il lui suffit de la laver et elle redevient propre comme elle l'était au départ ...

-> Le Bné Yissa'har (Tichri maamar 10) enseigne : "Sache que, par l'intermédiaire de la lumière encerclante, s'enfuient toutes les forces du mal, comme il est écrit : "Tous les peuples de la Terre verront que le Nom d'Hachem est invoqué sur toi et te craindront" (Ki Tavo 28,10) - "Le Nom d'Hachem est invoqué sur toi" = cela évoque précisément de la lumière qui nous encercle."
La source des propos de cet enseignement se trouve dans le Arizal (Chaar haKavanot daf 2), qui écrit : "Il n'y a rien qui puisse repousser les klipot (les forces de l'impureté) comme la lumière encerclante, car les forces du mal n'ont aucune emprise et ne peuvent se nourrir de la lumière encerclante"
Nous apprenons ici que le Nom d'Hachem (יהוה) symbolise la lumière encerclante, celle qui fait fuir les forces de l'impureté.

Le rav Pin'has Friedman commente :
À présent, nous comprenons pourquoi le Nom d'Hachem (יהוה), symbolisant la lumière encerclante, entoure la lettre dalet (ד) du nom Yéhouda (יהודה). Cela fait allusion au fait que le Nom d'Hachem encercla la néchama de David (דוד) de toutes parts, afin de la protéger des forces négatives. Et de la sorte, ces forces néfastes ne pourront jamais prendre le contrôle sur elle.

"Le Nom d'Hachem encercla la néchama de David (דוד) de tous les côtés". En hébreu, la lettre hé (ה) est constituée de 2 lettres assemblées : la lettre dalet (ד) en haut à droite et la lettre youd (י) inversée en bas à gauche.
Ainsi le Nom d'Hachem (יהוה) comporte en réalité 3 lettres youd dont 2 dissimulées à première vue : la première lettre qui est un youd classique, et les deux autres youd qui, avec le dalet, constituent les deux lettres hé. Si l'on retire ces 3 youd du Nom d'Hachem, on retrouve le nom David (דוד).
C'est par Yéhouda que naîtra le roi David et par lui descendra le Machia'h. Cette démonstration corrobore cette idée puisque ces 3 youd retirés du Nom d'Hachem ont pour valeur numérique 3 x 10 = 30 qui est la valeur numérique de Yéhouda (יהודה).

Dorénavant, nous comprenons pourquoi la Providence dirigea les événements de sorte que Yéhouda épousa Tamar en lui confiant son sceau portant le nom Yéhouda. Car de cette union naîtra le Machia'h ben David. Comme il est expliqué dans le Zohar Hakadoch (Lé'h Lé'ha 81) : "Le Roi David vit pour l'éternité et il sera le Roi Machia'h".
En effet, l'âme si précieuse du Machia'h ben David nécessitait une protection particulière. D'où la nécessité de la bague donnée par Yéhouda à Tamar, sur laquelle était inscrit le nom de Yéhouda (יהודה), formé des 4 lettres du Nom d'Hachem (יהוה), dont la lumière entoure la lettre dalet (ד) qui fait, elle, allusion au Roi David (דוד).

=> Désormais s'éclaircit également la profondeur des paroles de Rabbi Chimon Bar Yohaï, lorsqu'il commente la bénédiction de Yaakov notre patriarche à Yéhouda : "Yéhouda, toi, tes frères te reconnaîtront" (Vayé'hi 49,8) = tout le peuple juif sera appelé par ton nom : Yéhouda (Yéhoudim), et non par le nom d'une autre tribu.
Ceci vient nous enseigner que, de la même façon que le nom de Yéhouda contient le Nom d'Hachem, celui-ci enveloppant et protégeant l'âme de David, il en est de même pour tous les juifs. Lorsque nous observons la Torah et les mitsvot, nous sommes nous aussi entourés de lumières encerclantes qui soumettent nos ennemis, comme il est écrit : "Tous les peuples de la Terre verront que le Nom d'Hachem est invoqué sur toi et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10).

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-> "Yéhouda est un jeune lion (gour aryé)"

Il est écrit : "Ar'yé (אריה) chaag mi lo yira" (Un lion rugit, qui n’aurait pas peur? – Amos 3,8).
Le mot "ar'yé" (lion – אריה) renvoie aux yamim noraim (jours redoutables) :
– le א = renvoie à : אלול (Elloul) ;
– le ר = renvoie à : ראש השנה (Roch Hachana) ;
– le י = renvoie à : יום הכפורים (yom aKipourim) ;
– le ה = renvoie à : הושענה רבא (hochaana rabba).

=> Les enfants de Yéhouda, qui sont Israël, doivent faire particulièrement attention (yagourou) à se repentir pendant ces jours-là.
[Zéra David]

[Ces 4 convocations saintes sont des rugissements du lion (D.) nous conduisant à nous blottir dans Ses bras, suite au fait de réaliser qu’Il est notre unique refuge, qu’Il est Le seul à pouvoir véritablement nous aider/sauver à tout moment de notre vie.
Pendant que le monde continue à tourner comme si de rien n’était, nous, juifs, devons saisir cette immense chance d’entendre le lion rugir, afin de pouvoir donner un nouveau souffle à notre vie : dans la pureté, dans la plénitude, dans la joie/shalom, …]

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-> "Yéhouda, toi que tes frères reconnaîtront" (Vayé'hi 49,8)

-> Le midrach (Béréchit rabba 98,6) explique cette bénédiction de Yaakov à son fils :
"Yéhouda, toi, tes frères te reconnaitront" = Rabbi Chimon Bar Yo'haï enseigne : tous les autres frères seront appelés par le nom de Yéhouda (Yéhoudim = Juifs). Aucun homme ne dira : je suis Réouveni, je suis Chimoni, mais seulement je suis Yéhoudi (Juif)".

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Dans les bénédictions de Yéhouda, on ne trouve pas du tout la lettre zayin, parce que zayin signifie "arme".
Bien que la bénédiction de Yéhouda soit de remporter de nombreuses victoires militaires, son succès ne sera pas dû au maniement des armes mais à la Main d'Hachem.
[rabbénou Bé'hayé]

"Nul ne cogne son doigt sur terre, sans que cela ait été décrété dans les Cieux."
[guémara ‘Houlin 7a]

-> "A chaque fois qu'une personne faute, elle crée une force du mal qui va revenir plus tard la punir.

Cela peut prendre la forme d'un objet inanimé, comme une pierre ou un arbre, qui va lui causer de la douleur ou un dommage physique.
Cela peut prendre la forme d'un animal, comme un chien méchant qui va l'effrayer, et cette peur va expier ses fautes."
[Shomer Emounim - maamar Hachga'ha - chap.12]

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-> Aucune créature, aussi bien humaine que animale, ne peut aider ou faire du mal à une autre personne, si cela n'a pas tout d'abord été décrété par Hachem.
['Hovot haLévavot - Chaar haBita'hon - chap.3]

-> Les gens qui pensent qu'un homme peut faire du mal sans que Hachem ne l'ai d'abord décrété, se trompent.
Certes, l'homme a le libre arbitre de vouloir et d'essayer de faire du mal/nuire, mais pour réellement accomplir son objectif cela est uniquement dans les mains de Hachem.
[Gaon de Vilna - Orot haGra p.301]

-> Un être humain n'a aucun contrôle sur sa capacité à nuire, comme il est dit : "D. est avec moi, je n'aurai pas peur, que pourrait me faire l'homme?" (Téhilim 118,6)
[Rabbénou Yona - Michlé chap.3]

-> La mort se trouve uniquement dans les mains de Hachem.
Si une personne est tuée, le meurtrier en a juste été l'émissaire (il devra rendre des comptes pour cela!), et s'il ne l'avait pas tuée, cette personne serait morte de toute façon.
[Rav Saadia Gaon - Emounot véDé'ot]
Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 241), le Réchit 'Hokhma (Chaar haAva chap.12), et le Séfer 'Harédim, développent la même idée.

-> La guémara Yérouchalmi (Chevi'it 9,1) rapporte que Rabbi Chimon Bar Yo'haï, lorsqu'il est sorti de la grotte, il a entendu une voix Divine disant : "Un oiseau ne peut pas être attrapé par un chasseur, sauf si Hachem l'a d'abord décrété".
Rabbi Chimon a conclu : "Si même un oiseau ne peut pas être attrapé sans que cela le soit décrété par Hachem, à combien plus forte raison pour une personne!"

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-> La guémara (Béra'hot 55a) nous avertit de ne pas marcher à proximité d'un mur qui est bancal.
[la Torah nous demande de faire attention à préserver notre vie.
Tout le monde, même une personne avec un niveau de bita'hon très élevé, sait qu'il ne faut pas traverser une route avec des voitures roulant à toute vitesse. En effet, nous devons prendre garde à notre vie, car pour ce qui est entre nos mains elle dépend de nous.]

"La peur de la mort ne provient que lorsqu'une personne a : un seul monde et plusieurs dieux.
Cependant, lorsque l'inverse est vrai : qu'une personne n'a qu'un seul D. et 2 mondes, alors la mort n'est pas si terrifiante."

[Rav Shalom Ber de Loubavitch]

"Parfois, nous avons tellement de souffrances qu'il nous est impossible de prier ou d'étudier la Torah.
Il se peut qu'à ce moment, Hachem préfère observer comment nous allons accepter notre peine, notre souffrance, plutôt que notre prière et notre étude."

[Rabbi Israël de Ruzhin]

"Nous n'avons pas besoin uniquement d'aller voir des tsadikim comme ségoula pour avoir la crainte de D.
En effet, on nous enseigne que tous les juifs sont des tsadikim (koulanou tsadikim). Ainsi, en regardant profondément à l'intérieur de nous-même, cela aussi est une ségoula pour obtenir de la vraie crainte du Ciel."

[Rabbi Its'hak Meïr d'Apta]