Aux délices de la Torah

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"Lavan dit : [Il vaut] Mieux que je te la donne, que de la donner à un autre homme" (Vayétsé 29,19)

-> Ce verset se situe lors de l'arrivée de Yaakov auprès de Lavan, et celui-ci accepte de lui donner la main de sa fille à l'issue de 7 années de travail.

Le rav Yéhouda Assad dit qu'en se basant sur ce verset, nous pouvons affirmer que Lavan n'a pas totalement pris par surprise Yaakov en échangeant ses filles, l'ayant déjà exprimé en allusion à son arrivée.
Comment cela?

Dans la guématria, il existe une façon de procéder s'appelant : "mispar katan".
Cela consiste à prendre la valeur de chaque lettre d'un mot sans tenir compte de ses éventuels 0.
[ex: 40 devient 4]

-> Lavan dit d'abord : "je te la donne" (titi ota la'h), dont le verbe : "donne" (תִּתִּי) a une guématria en mispar katan de : 9 (400+400+10 =4+4+1).

On peut constater que la guématria en mispar katan de Léa (לֵאָה) est également de : 9 (30+1+5 =3+1+5).

-> Ensuite, il dit : "que de la donner" (mititi ota), dont l'expression : "que de donner" (מִתִּתִּי) a une guématria en mispar katan de : 13 (40+400+400+10 =4+4+4+1).

On peut constater que la guématria en mispar katan de Ra'hel (רָחֵל) est également de : 13 (200+8+30 =2+8+3).

=> Lavan faisait allusion à Yaakov : il vaut mieux que je te donne "titi" (Léa), mais "métiti" (Ra'hel) je vais la donner à quelqu'un d'autre, pas à toi.

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+ Mieux que je te la donne, que de la donner à un autre homme"

=> Pourquoi Lavan préféra-t-il que sa fille épouse Yaakov plutôt qu'Essav?

-> Le Maharam Shick explique : si sa fille, qui était tsadékét, se mariait avec un racha, elle parviendrait sans doute à le rendre tsadik. Il était donc préférable qu'elle se marie avec un homme déjà tsadik.
Ainsi, ce mariage ne risquait pas d'augmenter le nombre de tsadikim dans le monde.

"Yaakov vit un puits dans les champs et là, 3 troupeaux de menu bétail étaient couchés aux environs ... Quand tous les troupeaux y étaient réunis, on faisait glisser la pierre de dessus des rebords du puits et l'on abreuvait le bétail, puis on replaçait la pierre sur les rebords du puits" (Vayétsé 29,2-3)

Le midrach (Béréchit rabba 70,8) enseigne :
-> "Un puits dans les champs" : il s'agit du mont Tsion (lieu du Temple) ;
-> "3 troupeaux de menu bétail étaient couchés" : ce sont les 3 fêtes de pèlerinage ;
-> "Car ce puits servait à abreuver les troupeaux" : on puisait de Jérusalem l'Esprit de sainteté ;
...
-> "Quand tous les troupeaux étaient réunis" : les juifs venaient à Jérusalem depuis Lavo 'Hémat jusqu'au fleuve d'Egypte ;
-> "On faisait glisser la pierre" : pour qu'on puisse s'imprégner de l'Esprit de sainteté ;
-> "Puis on replaçait la pierre" : en prévision de la fête suivante."

Le rav Yaakov Israël Beifuss (Yalkout Léka'h Tov Réé) enseigne à ce sujet :
"Lors des fêtes de pèlerinage, Jérusalem était semblable à une station thermale, vers laquelle affluent des personnes du monde entier pour profiter de ses bienfaits thérapeutiques, et guérir de toutes sortes de maux. Quelques semaines passées dans ces lieux suffisent à rétablir la santé des patients tout au long de l'année, voire même plus.

C'est ainsi que l'on doit comprendre le principe du pèlerinage ... à l'occasion de ces 3 fêtes, il suffisait de pénétrer dans l'enceinte du Temple pour s'imprégner profondément de l'atmosphère de sainteté qui y régnait.
L'impression ressentie persistait pendant longtemps, bien après qu'on s'éloignait du Temple."

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-> "La grosse pierre était posée sur la bouche du puits" (aéven gédola al pi abéer - Vayétsé 29,2)

A priori nous aurions dû avoir écrit : "une grosse pierre", et non : "LA grosse pierre" : qui semble désigner une pierre bien précise, connue de tous.
=> Comment comprendre cela?

-> Le Sfat Emet (Vayétsé 5644) répond que la pierre désigne le yétser ara.
[la Guémara (Soucca 52a) cite les 7 noms du yétser ara, et le premier étant : "évène" = la pierre]
En effet, le yétser ara représente une embûche pour les juifs dans chaque chose.
Néanmoins, "sur la bouche du puits", qui évoque la bouche de chaque juif qui s’ouvre pour prier, cette pierre est très grosse, car le yétser ara essaye de toutes ses forces de l’en empêcher.
Pour cette raison, on fait précéder chaque prière de la Amida d’une supplique : "Hachem ouvre mes lèvres et ma bouche dira Tes louanges" (Hachem chéfataï tifta'h oufi yaguid téilaté'ha).

Rachi (v.29,10) dit que Yaakov retira la grosse pierre comme l'on retire un bouchon de l'ouverture d'une bouteille.
Le Sfat Emet écrit : "Le yétser ara, qui est évoqué ici dans la pierre, ressemble à un bouchon.
Certes ce dernier peut être perçu comme le moyen d’empêcher le contenu de la bouteille de sortir, cependant en vérité, tout le but du bouchon est de garder le liquide de tout dommage.
Il en est de même de la pierre qui se tient sur notre cœur et nous empêche de prier. Celle-ci a un objectif uniquement bénéfique : que l’homme puisse la maîtriser et mériter grâce à cela protection et délivrance.
Lorsqu’il parviendra à "la faire rouler" (v.29,10), il verra une abondance de bienfaits se déverser sur lui.

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-> "II vit un puits dans les champs et là, trois troupeaux de menu bétail étaient couchés à l’entour, car ce puits servait à abreuver les troupeaux. Or la pierre, sur la margelle du puits, était grosse." (v.29,2)

Les 3 bergers [que la Torah décrit comme autour du puits] représentent : la pensée (ma'hchava), la parole (dibour) et l'action (maassé).
Cela signifie que nous devons faire des bonnes actions (ex: tsédaka) avant la prière, et nous devons dire : "Hachem ouvre mes lèvres" (Hachem chéfataï tifta'h), c'est-à-dire prier Hachem de nous ouvrir notre bouche en prières, et ensuite le puits s'ouvrira [et nous serons alors capables de prier avec des pensées pures].
[Sfat Emet - année 5650]

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-> "La journée est encore longue... donnez à boire au troupeau" (Vayétsé 29,7)

=> Quand les bergers entendirent cette demande de Yaakov, ils lui dirent qu'en fait, ils ne peuvent pas abreuver le troupeau car il y a une grosse pierre sur le puits qui en empêche l'accès. Mais on peut s'interroger sur la demande de Yaakov. N'a-t-il pas vu cette grosse pierre? Cela est bien-sûr étonnant, puisqu'une si grosse pierre est facilement reconnaissable. Ainsi, pourquoi leur demanda-t-il d'abreuver le troupeau, alors qu'il n'en ont pas la possibilité du fait de cette pierre?

-> Le Sfat Emet explique que Yaakov voulait leur apprendre la qualité de ténacité. Même si cette pierre est grosse et lourde et qu'ils ont déjà sûrement maintes et maintes fois essayé de l'enlever sans succès au point de s'être rendu compte que pour l'enlever, tous les bergers doivent être réunis, malgré tout, Yaakov leur signale qu'il convient encore et encore de réessayer. Il ne faut pas se dire : "Puisque j'ai déjà essayé de nombreuses fois et je n'ai pas encore réussi, alors cela ne sert plus à rien d'essayer encore".

Le midrach explique que cette pierre sur le puits symbolise le mauvais penchant (yétser ara), qui bouche le cœur de l'homme. Parfois, un homme a pu se confronter à ses faiblesses, il a pu avoir lutté contre son mauvais penchant à de multiples occasions pour s'être finalement rendu compte que celui-ci reste trop fort.
Combien de fois a-t-il essayé de résister, de surmonter l'épreuve et la tentation? Mais il est encore et encore retombé! Alors, il peut être tenté de se décourager, de cesser de lutter et de résister, le penchant étant trop fort, voire insurmontable. "La pierre est trop grande sur le puits".

Et là, vient le conseil de Yaacov. Réessaie encore et toujours. Même si tu as tenté et tu as échoué des milliers de fois, ne baisse pas les bras et continue inlassablement à lutter, ne désespère pas! Et avec l'aide d'Hachem, tu finiras par réussir. Hachem Qui voit tes efforts et ta lutte, tes chutes et ta ténacité, finira par te livrer la victoire.
=> Le conseil de base contre le mauvais penchant : Bats-toi inlassablement! Ne cède jamais! Même si tu as déjà échoué des milliers de fois, par la force de ta volonté et par l'aide d'Hachem, tu finiras par réussir.

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+++ Comment stopper le yétser ara d'obstruer notre prière :

+ ll vit, et voici un puits dans le champ. Et voici, là, trois troupeaux de menu bétail couchés à côté, car c'est de ce puits que l'on abreuvait les troupeaux, et sur l'ouverture du puits (litt. bouche du puits - pi abéér), la pierre était grosse (aéven aguédola).
[Lorsque] tous les troupeaux y étaient rassemblés, on roulait la pierre de sur l'ouverture du puits (pi abéér) et l'on abreuvait le menu bétail ; puis l'on remettait la pierre à sa place sur l'ouverture du puits (pi abéér)." (Vayétsé 29,2-3)

-> Le Sfat Emet demande pourquoi il est dit que "la pierre était grosse" se trouvait à l'entrée du puits, au lieu de dire simplement qu'il s'agissait d'une "grosse pierre".

Il répond que le yétser ara peut être comparé à une grosse pierre qui obstrue une personne et tente de la faire trébucher à tout moment.
[la Guémara (Soucca 52a) cite les 7 noms du yétser ara, et le premier étant : "évène" = la pierre]
C'est "la grosse pierre" (aéven aguédola) dont il est question dans ce verset.
Le yétser ara est toujours un grand obstacle pour nous, mais il est encore plus grand lorsqu'il se trouve "sur la bouche du puits". Cela fait référence à la façon dont le yétser hara bouche la bouche d'une personne et ne lui permet pas de prier pour Hachem parce qu'il sait à quel point la prière est puissante.
La puissance de la prière est illustrée par la façon dont le verset décrit "la bouche du puits" comme ayant "tous les troupeaux y étaient rassemblés". Cela signifie que toutes les actions d'une personne sont rassemblées autour de ses prières.

Pour contrer cela, nous demandons à Hachem avant de prier la Amida : "Hachem chéfataï tifta'h" (Hachem ouvre mes lèvres).

La vérité est qu'une personne ne peut avoir la capacité de surmonter le yétser ara et d'ouvrir la bouche pour prier que si elle y travaille. C'est pourquoi la prière est appelée la "avoda (travail) du cœur" (guémara Taanit 2a).
Si quelqu'un travaille sur lui-même jusqu'à ce qu'il ressente dans son cœur un désir ardent de prier, il sera capable de le faire.

Nos Sages (cf. Rachi v.29,10) disent que lorsque Yaakov a retiré la pierre du puits, c'était comme s'il avait enlevé le bouchon d'une bouteille. Cela montre qu'un tsadik sait qu'une bouche a besoin de quelque chose pour la couvrir et protéger son contenu, tout comme un bouchon couvre une bouteille et protège ce qu'elle contient.
Bien qu'il soit bon que la bouche soit généralement couverte, le couvercle doit être enlevé pour la prière, tout comme le couvercle d'une bouteille est enlevé pour profiter de son contenu.
C'est également ce que suggère le terme utilisé dans le verset : "Vayigash Yaakov" (Yaakov s'approcha). Le même mot est utilisé pour désigner le moment où Yaakov s'est approché d'Essav et nos Sages disent (midrach Béréchit rabba 49,9) qu'il s'est approché de lui avec trois choses : L'apaisement, la prière et la guerre.

De même, ce verset fait référence à 3 choses (trois troupeaux/bergers) : les trois prières que nous récitons chaque jour, que nous utilisons pour combattre le yétser hara et retirer sa "grosse pierre" de notre bouche.

"D. se souvint (vayizkor Elokim) de Ra'hel, D. l'exauça et ouvrit sa matrice. Elle conçut et enfanta un fils" (Vayétsé 30,22-23)

-> Le rav Avraham Pam s'interroge sur l'utilisation du nom : Elokim, qui représente l'Attribut divin de rigueur.
En effet, dans le cadre de ce verset, n'aurait-il pas été plus approprié d'utiliser : Hachem, qui représente l'Attribut de miséricorde?

Le rav Pam explique que Ra'hel était stérile, et selon les lois de la nature elle n'aurait dû avoir aucun enfant.
Cependant le jour de son mariage, qu'elle attendait depuis 7 années (durée du travail de Yaakov pour "l'acquérir"), elle a appris que son père la remplacerait par sa sœur aînée Léa.
Dans un moment de total altruisme, elle a placé les sentiments de sa sœur au-dessus des siens, et lui a partagé les signes que Yaakov lui avait transmis dans le but d'éviter toute tromperie venant de Lavan.
[cf. Rachi (29,25) : elle s’est dit : "Ma sœur va subir une humiliation !". Elle lui a donc transmis ces signes.]

En agissant ainsi (éviter une humiliation au prix de se priver d'enfants qui seront à la tête d'une tribu d'Israël, et du fait d'être une Matriarche!), elle a généré un mérite énorme pour elle-même, faisant que la notion de justice divine a été contrainte de changer la nature, et de la récompenser avec un enfant qu'elle n'aurait sinon jamais eu.

-> Le rav Elya ber Watchfogel précise qu'au moment de cet incident, Ra'hel devait être certaine que ses actes auraient pour conséquence inévitable de la condamner à ne jamais se marier avec Yaakov, et donc à ne pas avoir d'enfant avec lui.

La réalité dans cette situation, si elle avait choisi de poursuivre tranquillement son mariage avec Yaakov, comme elle en avait le droit, aurait fait qu'elle aurait vécu certes un magnifique mariage, mais sans le savoir elle était stérile et n'aurait jamais eu aucun enfant.

=> Ainsi, c'est uniquement par cet acte, qui en apparence semblait détruire toutes ses chances d'avoir un enfant, que Ra'hel a produit le mérite qui a changé son destin, et donc celui de tout le peuple juif.

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-> Nos Sages enseignent qu'au moment où Its'hak était ligoté sur l'autel avec son père Avraham tenant le couteau prêt à l'égorger, il a été pris de peur au point que son âme l'a littéralement quitté, et c'est uniquement un miracle qui l'a ramené à la vie.
Le Zohar enseigne que Its'hak est né avec une âme féminine, qui était incapable de se reproduire.
Lorsqu'il a été ramené à la vie, la nouvelle âme qui est venue en lui était masculine, lui permettant alors d'avoir des enfants.

-> Le Chla haKadoch dérive d'ici une belle leçon.
Lorsque Avraham allait vers la Akéda, il pensait sincèrement qu'il était sur le point d'anéantir le futur des juifs, par le fait de sacrifier son unique descendance juive.
Cependant, il était prêt à le faire puisque telle était l'épreuve que Hachem lui avait donné, même si la conséquence de cela serait qu'il n'y aura pas de juif.

Or, en réalité Hachem savait que sans la Akéda, si Its'hak se mariait, il aurait été incapable d'avoir des enfants, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Rivka est née au moment de la Akéda.

=> Ce qui devait être pour sûr la fin du peuple juif, en a été le mécanisme permettant sa continuation.

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"Et après, elle [Léa] enfanta une fille et la nomma Dina" (Vayétsé 30,21)

-> Rachi observe que ce nom "Dina" vient de Din (jugement), parce que Léa s'est imposée à elle-même un jugement.
Elle s'est dit : "Yaakov doit engendrer 12 tribus. J'en ai déjà mis 6 au monde et chacune des servantes 2, ce qui fait un total de 10. Si l'enfant que je porte est un garçon, ma sœur Ra'hel ne sera même pas égale à l'une de ses servantes."
Pour lui épargner cette humiliation, Léa a prié pour qu'un miracle se produise et que l'enfant qu'elle portait soit changé en fille.

-> Le Targoum Yonathan ben Ouziel écrit que le mécanisme permettant la naissance de Dina a été un transfert utérin.

Au moment où Léa attendait un garçon, Ra'hel était également enceinte mais d'une fille.
En réponse aux supplications de Léa pour que sa sœur puisse avoir au moins autant de fils que les servantes, Hachem a miraculeusement échangé les 2 fœtus, faisant que Ra'hel a donné naissance à Yossef, et Léa à Dina.

Lorsque Léa implorait Hachem de ne pas avoir un garçon afin d'éviter une humiliation à sa sœur Ra'hel, elle était prête à faire le sacrifie de ne pas être la mère d'une tribu supplémentaire parmi les 12 du peuple d'Israël.

-> Le rav Shimshon Pinkous fait le développement suivant, en expliquant qu'en réalité elle a obtenu bien plus que ce pour quoi elle a été prête à renoncer.

Le Daat Zékénim (41,45) écrit que Dina a été souillée par Che'hèm (Vayichla'h 34,2 : "il la vit, cohabita avec elle et lui fit violence").
Suite à cela, elle a été enceinte et a donné naissance à une fille.
Cette fille a été envoyée au loin, et suite à des miracles de la providence divine, elle s'est mariée en Egypte à son oncle : Yossef.

Et c'est ainsi que Yossef et sa femme Osnat ont eu 2 enfants : Ménaché et Efraïm, qui sont comptés parmi les 12 tribus d'Israël.

=> En renonçant à être la mère d'une tribu supplémentaire pour l'honneur de sa sœur, Léa a en réalité gagné le mérite d'être la mère non pas d'une, mais de 2 tribus supplémentaires.

Le rav Pinkous fait remarquer que la Torah prescrit : "Si l'objet du vol a été trouvé en sa possession ... il paiera le double" (Michpatim 22,3).
Ainsi, si la Torah demande une double punition pour un méfait, la récompense pour une mitsva doit sans aucun doute être également le double, ce qui est illustré par Léa et Dina.

==> Nous pouvons apprendre de ces différents exemples, que parfois nous avons l'impression de perdre beaucoup si nous accordons du mérite à autrui, mais la réalité est que nous en ressortirons toujours gagnant.
En effet, comme nous n'avons pu le voir, l'existence même du peuple juif est le fruit d'une telle attitude!

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-> "Demain, vous vous lamenterez des choses qui vous font rire aujourd'hui.
Et demain, vous vous réjouirez de ce qui vous a fait pleurer aujourd'hui!"
[le Gaon de Vilna - dans une de ses lettres]

-> "Souviens-toi que les voies de D. sont mystérieuses : tout ce qui paraît bon ne l'est pas nécessairement, et tout ce que nous considérons comme mauvais ne l'est pas forcément."
[Eliyahou haNavi à Rabbi Yéhochoua ben Lévi - rapporté par Rabbénou Nissim Gaon au nom du midrach]

=> Comment pouvons-nous faire dépendre notre bonheur de notre perception faussée de la réalité?
Puisque Hachem fait tout pour le bien, alors nous devons nous réjouir avec ce que l'on a, comme étant le top du top pour nous!

"La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

Le Maguid de Doubno disait : "Il y a certains juifs qui sont la personnalisation de ces mots :

-> "La voix est la voix de Yaakov" = leur façon de prier et d'étudier se conforme parfaitement avec la loi juive ;
-> "mais les mains sont les mains d'Essav" = malheureusement, dès qu'il s'agit des mitsvot de tsédaka ou de prodiguer des bontés (guémilout 'hassadim), ces mêmes juifs gardent leurs mains bien fermées.

Le Maguid de conclure : "Il est vital que de telles personnes sachent qu'un aspect du service divin sans l'autre, ne peut pas perdurer."

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-> "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"

-> Le Baal Chem Tov enseigne que le 'hessed (bonté) n'est pas affectée par l'intention des gens. Même si nos intentions ne sont pas pures, le 'hessed qui est accompli est considéré comme complet, car la besoin dans le besoin a reçu l'aide dont elle avait besoin.
Le rabbi 'Haïm Kreizworth disait qu'on ne peut pas étudier la Torah comme Rabbi Akiva Eiger, ni prier comme lui, mais on peut faire du 'hessed comme Rabbi Akiva Eiger, car le 'hessed signifie aider notre prochain, et l'on fait cette mitsva peut importe la pureté de nos intentions.

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique en ce sens :
"La voix est la voix de Yaakov" = il y a 2 fois le terme "voix" (kol), en allusion à la voix de la Torah et la voix de la prière. Elles sont "de Yaakov", elles doivent être réalisées à l'image de comment Yaakov le faisait : dans la sainteté et avec la bonne kavana.
"mais les mains sont les mains d'Essav" = quand il s'agit des "ayadaïm" (les mains), de les utiliser pour venir en aide à notre prochain, alors cela peut même être "les mains d'Essav". En effet, le 'hessed a de la aleur peut importe l'intention, car celui qui a besoin reçoit l'aide dont il a besoin.

"Lorsqu'une personne vient me voir avec un problème, je ne fais pas de différence entre un grand et un petit.
Quelque soit le problème, il remplit tout mon cœur, la douleur est tout aussi grande."

[le Steïpler - Rabbi Yaakov Israël Kanievsky]

"La Torah protège l'homme de tout mal, elle lui donne une bonne fin et un espoir dans sa vieillesse"

[guémara Kidouchin 82 - Rabbi Néhouraï]

"Souviens-toi que les voies de D. sont mystérieuses : tout ce qui paraît bon ne l'est pas nécessairement, et tout ce que nous considérons comme mauvais ne l'est pas forcément."

[Eliyahou haNavi à Rabbi Yéhochoua ben Lévi - rapporté par Rabbénou Nissim Gaon au nom du midrach]

=> Comment pouvons-nous faire dépendre notre bonheur de notre perception faussée de la réalité?
Puisque Hachem fait tout pour le bien, alors nous devons nous réjouir avec ce que l'on a, comme étant le top du top pour nous!

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-> "Demain, vous vous lamenterez des choses qui vous font rire aujourd'hui.
Et demain, vous vous réjouirez de ce qui vous a fait pleurer aujourd'hui!"
[le Gaon de Vilna - dans une de ses lettres]

"Lorsqu'un juif étudie la Torah, le peuple juif dans son ensemble s’élève.
La résultante automatique est que nos ennemis vont tomber."

[Rav Wolbe - Chiouré 'Houmach - Toldot 27,22]

"J'enterre mon mort ...enterre ton mort ... pour inhumer ton mort ... d'ensevelir mon mort ... ensevelis ton mort ... j'y ensevelisse mon mort ... et ton mort enterre-le" ('Hayé Sarah 23,4-15)

Dans cette discussion du début de la paracha entre Avraham et Efron, il apparaît 7 fois la notion d'enterrer ton mort.
Pourquoi était-il besoin de tant de répétitions?
Pourquoi est-ce que nous avons 6 fois une tournure identique du type : "enterre ton mort", et une seule fois une formulation inversée : "ton mort enterre-le"?

Nous allons voir b'h les réponses du Gaon de Vilna.

Avraham savait qu'en plus de Adam et 'Hava, il y aurait 3 autres couples qui allaient être enterrés dans le caveau de Ma'hpella : Avraham et Sarah ; Its'hak et Rivka ; Yaakov et Léa.
De plus, la guémara (Sotah 31a), nous rapporte que la tête de Eisav y sera également enterrée.

=> Au total, il y aura dans ce caveau : 6 tsadikim et un racha.

Nos Sages (guémara Béra'hot 18) enseignent :
"Les réchaïm sont tenus pour morts même de leur vivant.
Les tsadikim même dans leur mort, ils sont toujours considérés comme vivants et de plus, ils exercent une plus grande influence après leur disparition que de leur vivant."

Cependant, nos Sages (guémara Shabbath 152) font remarquer qu'il y aura une courte période durant laquelle même les tsadikim vont goûter à la mort. Cela se passera juste avant qu'ils ne se relèvent de leur tombe au moment de la résurrection des morts.
Ainsi, c'est uniquement durant ce bref moment, qu'ils mourront d'une vraie mort.

Il en découle que l'enterrement d'un tsadik a lieu avant sa mort.
Son corps est enterré alors qu'il est toujours considéré comme vivant (ayant même plus d'influence que lorsqu'il était vivant physiquement!), et ce n'est que dans le futur qu'il devra mourir pendant un court instant.

A l'opposé, l'enterrement d'un racha a lieu après sa mort. En effet, même s'il vit physiquement, il est considéré comme mort.

Nous voyons donc qu'il y a 6 tsadikim qui vont être enterrés dans le caveau de Ma'hpella, et ce avant leur mort, puisqu'ils sont toujours considérés comme vivants (jusqu'à ce moment précédant la résurrection des morts).
=> Il est ainsi mentionné 6 fois : enterre ton mort = d'abord il est enterré, et ensuite il va mourir.

Par contre, concernant Essav, sa tête y a été enterrée après sa mort.
Il apparaît une seule fois : ton mort enterre-le = d'abord il était mort (puisque se comportant comme un racha) et ensuite il a été enterré.

"[Efron dit à Avraham] "Une terre de 400 Shékels en argent entre toi et moi, qu'est-ce que cela?" ...
Avraham écouta Efron, et Avraham pesa à Efron le prix qu'il avait dit ... 400 Shékels en argent, en monnaie qui a cours partout" ('Hayé Sarah 23,15-16)

+ "Entre toi et moi" :

-> Rachi explique que par ces mots : "entre toi et moi", Efron voulait dire à Avraham : "Que représente cette somme pour 2 personnes qui s’aiment comme toi et moi".

-> Sachant que Avraham et Efron se connaissaient à peine, on peut s'interroger : depuis quand sont-ils devenus des amis, des personnes qui s'aiment?

Dans les mots de Rachi : "2 personnes qui s'aiment" se dit : "chéné oavim" (שְׁנֵי אוֹהֲבִים).
Littéralement, ces termes signifient : "2 gens, qui aiment".
Efron fait donc remarquer à Avraham que chacun d’entre eux est : "une personne qui aime".
Avraham aime les mitsvot de tout son cœur et est prêt à tout pour les accomplir. Et Efron aime l’argent plus que tout.

Ainsi, il convient qu’Avraham paie cher (400 Shékels en argent) le caveau de Ma'hpella. En effet, il aime tellement les mitsvot que cette somme est minime pour lui, si elle peut lui permettre de réaliser une mitsva.
Et Efron aime tant l’argent que cette grande somme est infime pour lui. Il en voudrait bien plus.

=> Efron voulait ainsi signifier à Avraham : "Que représente cette somme pour deux "aimant" comme nous? Toi qui aime les mitsvot et moi qui aime l’argent".

-> Selon Rabbénou Yona, c'était la dernière épreuve de Avraham : prouver qu'il aimait Hachem de tous ses moyens, sans se plaindre du prix élevé de la mitsva.

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-> La paracha 'Hayé Sarah commence par le retour d’Avraham (à la suite de la Akéda) qui apprend une terrible nouvelle ; le décès de sa femme, Sarah. Elle nous raconte ensuite les difficultés endurées pour lui acheter une sépulture.
Nos Sages (Pirké Avot 5,3) affirment qu’Avraham dut affronter 10 épreuves. La plupart des commentateurs estiment que la Akéda fut la dernière et la plus éprouvante. Mais Rabbénou Yona (Pirké Avot 5,3) écrit que l’achat d’un caveau chez "Efron le rusé" constitua l’ultime épreuve (la 10e!).
=> Aussi difficile que cela puisse être de devoir organiser l’enterrement de sa femme, comment imaginer que ce soit plus éprouvant que de devoir sacrifier un fils unique et tant aimé?

-> Rav Yissa'har Frand pense qu’il ne s’agit pas d’une épreuve plus difficile, mais d’un test complètement différent des précédents. Après avoir réussi celui de la Akéda, Avraham aurait pu s’attendre à vivre, dès lors, une vie plus facile. La difficulté fut d’être immédiatement confronté à la nouvelle tragique du décès de Sarah et de devoir s’occuper de son inhumation.

Rav Eliahou Dessler (Mikkhtav méEliyahou - vol.4) affirme qu’il s’agit vraiment de l’épreuve la plus rude qu’Avraham dut surmonter. Il fit face à 2 problèmes. Tout d’abord, il venait d’endurer 2 expériences émotionnellement très éprouvantes : celle de la Akéda lors de laquelle il pensait réellement aller sacrifier son fils unique qu’il avait attendu durant plusieurs décennies et celle de la disparition de son épouse. [on oublie parfois que nos Patriarches aussi élevés qu'ils soient, restent des êtres humains!]
Il dut, immédiatement après, gérer une tâche mondaine et frustrante ; celle d’acheter une sépulture pour sa femme. Imaginons-nous revenir à la maison après une journée difficile et affronter une autre situation délicate à notre retour. Les épreuves d’Avraham furent infiniment plus rudes que celles dans lesquelles la plupart des gens se trouvent.

Ce qui rendit également cette épreuve si pénible fut le personnage avec lequel Avraham dut traiter. Efron n’était manifestement pas l’homme le plus intègre. Rav Yissa'har Frand le compare à un vendeur de voitures d’occasion, qui est prêt à tout pour gagner de l’argent. Il prétend se soucier de l’acheteur, mais augmente le prix de vente au maximum. Si le client réalise que le vendeur essaie de l’escroquer, il se sentira frustré, lui en voudra et désirera certainement, et à juste titre, annuler la vente. Avraham connaissait Efron, il savait à quel genre d’individu il avait affaire, et il venait en plus de vivre des moments très éprouvants.

Quelle fut sa réaction?
La Torah nous raconte qu’il se prosterna devant Efron, le considéra avec grand respect, avec beaucoup de savoir vivre (dére'h erets), comme si ce dernier était l’homme le plus honorable au monde. Avraham garda à l’esprit qu’en dépit de ses vilains défauts, Efron était un être humain. Il voyait en lui un tsélem Élokim (un être créé à l’image de D.).
Comme l’exprime le Rav Dessler : "Ce n’est pas parce que je souffre qu’autrui doit souffrir également".

=> Ainsi, l’enterrement de Sarah fut l’épreuve la plus difficile en matière de relations interpersonnelles ; se conduire convenablement avec son prochain, bien que l’on ait toutes les excuses pour réagir différemment.

[imaginons le tourbillon émotionnel d'Avraham de partir secrètement sacrifier son fils, réussir une épreuve énorme (la Akéda), son impatience de vouloir le partager avec sa femme, d'apprendre qu'elle est morte (c'est ça Ta récompense Hachem pour mes actions), se faire baratiner et arnaquer pour enterrer sa femme, ... tout cela dans de la fatigue du trajet, ...
En ce sens, selon le rav Dessler il s’agit vraiment de l’épreuve la plus rude qu’Avraham dut surmonter!]

Rav Yissa'har Frand applique cette idée à notre quotidien : "Le fait que l’on ait eu une rude journée au bureau ne justifie pas celui de faire souffrir ses enfants ou son conjoint par une humeur orageuse. Ceci demande un contrôle de soi énorme et une capacité à traiter tout être humain : juif ou non juif, le plus dignement possible."

b'h, puissions-nous suivre l'exemple d'Avraham et nous efforcer de traiter les autres correctement, même quand cela nous est particulièrement difficile.

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-> Les Parpéraot léParachat haChavoua expliquent : "entre toi et moi", comme faisant référence à la lettre que Efron (עֶפְרוֹן) et Avraham (אַבְרָהָם) partagent ensemble dans leur nom, soit : le réch (ר).

Le réch a une guématria de 200, et si on la multiplie par 2 (puisque présente dans les 2 noms), nous arrivons à 400.

=> Efron exprime à Avraham que cette somme est l'expression du lien les unissant.
[ainsi qu'importe si c'est un montant important, paie!]

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"Avraham écouta Efron (עֶפְרוֹן) et Avraham pesa à Efron (עֶפְרֹן)"

Dans tout ce paragraphe, le nom de Efron est écrit en entier, avec la lettre vav : “עפרון”, sauf dans ce verset où il est écrit sans le vav (עפרן).

-> Rachi explique que la Torah vient ici faire allusion au fait que Efron a certes au début, tenu de belles paroles, offrant le terrain (où se trouvait le caveau de Ma'hpella) à Avraham. Mais finalement, il n’en a rien fait, prenant de Avraham beaucoup d’argent.
Ce grand défaut de sa part s’est exprimé par la réduction d’une lettre de son nom.

-> Le Baal haTourim explique que ce vav en moins, est parce que Efron avait un "mauvais œil" (rav ayin - רַע עָיִן expression que nous trouvons par exemple dans : michlé 16,7).
La guématria de : רַע עָיִן est de : 400, qui est la même que le nom Efron écrit sans le vav : עפרן.

-> Selon rabbénou Bé'hayé, Éfron désirait introduire un "mauvais oeil" (עין רע) dans l’argent du tsaddik (Abraham), c’est pour cela qu’il proposa la somme de 400 sicles d’argent, équivalente à la valeur numérique de עין רע (ou רַע עָיִן œil malveillant).

-> Pourquoi est-ce spécialement la lettre vav qui symbolise ce trait (midda) d'un "mauvais œil" (personne généralement mesquine, avide de toujours plus de biens).
Le Kli Yakar apporte la réponse suivante.

La guémara (Baba Batra 9b) enseigne que celui qui donne de l'argent à un pauvre est béni par 6 bénédictions, tandis que celui qui est avare avec son prochain juif qui est dans la pauvreté, en ne lui donnant rien, ne reçoit pas ces 6 bénédictions.

La lettre vav, a une valeur de 6.
Ainsi, puisque Efron avait un "mauvais œil", il lui manquait ces 6 bénédictions (en allusion par le vav en moins dans son nom).

-> Le nombre 400 a la même valeur que : "mauvais œil", et le Kli Yakar ajoute que l'on peut observer à 4 reprises dans la Torah un lien entre 400 et le trait du mauvais œil :

1°/ Efron a témoigné d'un "mauvais oeil" en demandant un prix énorme de 400 Shékels "en monnaie qui a cours partout".
Rachi (guémara Baba Métsia 87a) explique que chaque Shékel payé par Avraham pour cette parcelle valait 2500 Shékels ordinaires.
Il a payé un total de 1 million de Shékels ordinaires pour l'achat du caveau.

2°/ Essav, par jalousie que son frère ait reçu les bénédictions de son père, va aller combattre Yaakov accompagnait de 400 hommes.

3°/ Les frères de Yossef étaient jaloux de Yossef, ce qui a conduit à sa vente aux Yichmaëlim, et cela a entraîné un exil en Egypte qui devait durer 400 années.

4°/ Le mesquin Naval haKarméli que David a attaqué avec 400 hommes.

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-> Nos Maîtres disent que le nom d’une personne reflète l’essence profonde de cette personne.
Ainsi, si le nom de Efron est réduit, c’est que par le mauvais comportement qu’il a adopté, il en a été réduit dans son être, celui-ci a donc changé négativement.

Cela vient nous apprendre que les actions d’une personne ne restent pas extérieures à elle. En réalité, elles influent sur son identité et sa nature pour même les modifier, en bien comme en mal.
[Léovdé'ha béEmet]

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-> Quand Efron reçut l’argent, il se sentit plus important car il était dès lors riche. Mais il a en réalité perdu une lettre à son nom ; or le nom représente l’essence de la personne. Il perdit donc de la valeur, de sa véritable valeur.
Notons que la lettre qu’il lui manque est le vav, qui marque le lien entre 2 concepts, 2 choses, il signifie "et". Son lien avec Hachem s’est émoussé. En effet, lorsqu’un individu accorde une plus grande importance à son corps, son âme est inévitablement éprouvée.
Une lutte oppose le corps et l’âme et les 2 forces sont en conflit continu. Si l’âme prend une place prépondérante, le corps est automatiquement affaibli et l’inverse est vrai également.

Le Maharal (Gour Arié - Toldot 25,23) fait une remarque sur le commentaire de Rachi à propos du destin inversement proportionnel de Yaacov et d’Essav. Quand Yaacov tombe, Essav s’élève ; quand Yaacov s’améliore, Essav trébuche. C’est Yaacov qui mène la barque : Essav ne peut s’élever qu’en résultat de la chute de Yaacov et si Yaacov triomphe, Essav est impuissant.
=> Il en est de même pour la lutte entre le corps et l’âme. On peut décider de celui qui vaincra : si l’on s’efforce de renforcer notre âme, la force du corps décline.
[d'après le rav Yéhonathan Geffen]

[Face au yétser ara, il faut appliquer les paroles du roi David (Téhilim 34) :
-> "fuir le mal" (sour méra) = je mets en place toutes les barrières me permettant d'éviter d'y être confronté ;
-> "et fais le bien" (assé tov) = je suis tellement occupé positivement, qu'il n'a pas de place pour venir en moi.
L’abandon du mal signifie affaiblir l’emprise du corps. Mais il faut aussi "faire le bien" ; en s’élevant spirituellement, notre attache au monde matériel sera alors forcément amoindrie.]

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-> Le Steïpler affirme que Efron a fait payer à Avraham le prix fort pour cette terre, puisque Yaakov a pu acheter un terrain apparemment équivalent pour 100 kessita (Vayichla'h 33,19), ce qui est équivalent à seulement 5 Shékels.
Cela indique que Efron a profité de Avraham en lui faisant payer à minima 80 fois plus que le prix du marché.

-> Le 'Hatam Sofer suggère que Efron aurait dû recevoir 406 Shékels, qui est la valeur numérique de son nom écrit avec un "vav", mais en étant si désireux de maximiser le prix, il s'est trompé en établissant un prix de 400 Shékels, qui est la valeur de son nom écrite sans le "vav".

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"400 Shékels en argent, en monnaie qui a cours partout" (v.23,16)

Nous allons voir b'h, un commentaire du 'Hida (Torat ha'Hida) sur les mots : "qui a cours partout" (ovèr lacho'hèr - עֹבֵר לַסֹּחֵר).

Le terme : "ovèr" signifie : qui précède, qui vient avant (comme dans : עובר לעשייתן - avant qu'un acte ne soit fait).
Ainsi : "ovèr lacho'hèr" peut se comprendre comme : qui précède le mot : cho'hèr (סֹּחֵר).
En prenant pour chaque lettre, celle venant juste avant, on obtient : nézék (un dommage - נזק).
[réch-> kouf ; 'hét -> zaïn ; samé'h -> noun]

De plus, ce mot : "cho'hèr" (סחר) a les mêmes lettres que : 'hassèr (חסר - manquant)

=> En escroquant Avraham sur le prix du terrain, Efron s'est endommagé lui-même (נזק), et on s'en souvient comme de quelqu'un de cupide.
Cela a prouvé à quel point Efron était malhonnête, manquant (חסר) totalement d'intégrité.