Aux délices de la Torah

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"Avraham courut vers le troupeau" (Vayéra 18,7)

-> Le Baal haTourim note que le mot : abakar (le troupeau - הַבָּקָר), a les mêmes lettres que : haKéver (la tombe - הקבר), faisant que le verset peut se lire également : "Avraham courut vers la tombe".

Vers quelle tombe?

Selon nos Sages, c'est de cette façon que Avraham a découvert la tombe de Machpéla.
Un des veaux de son troupeau, qu'il souhaitait égorger pour ses invités a couru, et il l'a suivi jusqu'à arriver à la Méarat haMachpéla.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer ajoute que lorsque Avraham y est arrivé, il a vu Adam et 'Hava couchés, avec des bougies allumées et il a senti l'odeur des sacrifices du Temple.
Il a alors immédiatement compris que c'était un lieu extrêmement saint, au point de l'acquérir pour lui et sa famille.

"Il était debout pour eux sous l’arbre, et ils mangèrent" (Vayéra 18,8)

La Torah nous dit ici qu'Avraham attendait sous l’arbre, le temps que les anges "mangent". Mais pourquoi ajouter : "Il était debout" ?

-> Lorsque quelqu'un invite une autre personne, il ne doit pas montrer de supériorité par rapport à son invité. Au contraire, si nécessaire, un hôte doit se rabaisser au niveau social et intellectuel de son invité pour qu'il se sente plus à l'aise.

Nos Sages enseignent que :
- les anges sont appelés : "ceux qui sont debout" (Omdim), car ils ne peuvent pas avancer et progresser, ils restent toujours dans l’état où ils ont été créés.
- les hommes sont appelés : "ceux qui marchent" (Méalé'h), car tant qu’un homme est vivant, il peut avancer, progresser et toujours s’améliorer.

=> Ainsi, quand Avraham a reçu les anges, il ne voulait pas montrer sa supériorité par rapport à eux : lui peut avancer alors qu'eux sont statiques.

C'est ce que dit le verset : "Il était debout pour eux" = Avraham, dans l'accomplissement parfait de la mitsva d'offrir l'hospitalité, s'est abaissé du niveau d'homme ("qui marche" et avance) à celui inférieur de ses invités : les anges ("debout" et statiques), et cela pour ne pas montrer sa supériorité par rapport à ses invités.

[le Kédouchat Lévi]

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-> Le 'Hidouché Tossafot apporte une autre explication à ce sujet.

"Sous l'arbre" se dit dans le texte : ta'hat aéts.
Le mot ta'hat, en plus de signifier : "sous", peut également se traduire par : "à la place de".

Nos Sages (fin du traité Sofrim) rapportent que Avraham était extrêmement grand de taille.

=> Ce verset peut se comprendre alors : "Il était debout pour eux à la place de l'arbre" afin de les protéger du soleil, et c'est seulement alors que : "ils mangèrent".

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-> On peut ajouter cet enseignement du Zohar (Vayéra 102b) :
L'arbre révélait à Avraham les pensées internes de ses visiteurs.
S’ils croyaient dans le Créateur, l’arbre déployait ses branches, amenant de l’ombre.
S’ils étaient des idolâtres convaincus, l’arbre repliait ses branches, retirant l’ombre.
Avraham n’était alors pas apaisé tant que ses invités ne croyaient pas en D.
[l'arbre lui permettait de savoir comment s'adresser aux étrangers, en déterminant la nature véritable de chaque visiteur. Avraham ne se préoccupait que des hommes, car Sarah se chargeait d'accueillir les femmes.]

=> On peut se rend compte que même en voyant que ce n'était pas des personnes distinguées (de simples arabes), et à priori des idolâtres convaincus (cf.l'arbre qui ne se déploie pas), malgré cela Avraham les a reçu comme des rois.

-> Il leur a fait abattre 3 veaux pour : "leur servir 3 langues avec de la moutarde" qui est "un plat de princes et de rois" (guémara Bab Métsia 86 & le Rachi sur cette guémara).

-> "Avraham rentra en hâte dans sa tente ... Avraham courut au troupeau ..." (Vayéra 18,7)
=> Il se dévoue corps et âme à leur service.

Surtout que ne parallèle, c'était le 3e jour suivant sa circoncision :
-> "Tout homme qui se circoncit éprouve une grande douleur le 3e jour" (Pirké déRabbi Eliézer - chap.29) ;
-> "Lorsqu'Avraham se circoncit, il éprouva le 3e jour une très grande douleur à sa plaie" (midrach Yalkout Chimoni - chap.82) ;
-> De plus, ses bandages l'accaparèrent beaucoup ce jour-là, puisqu'il dut à plusieurs reprises les défaire et les refaire (guémara Baba Métsia 86) ;
-> En ce même jour, Hachem avait fait sortir le soleil de son "enveloppe" et fit régner sur la surface de la terre une chaleur telle qu'aucun être ne pouvait la tolérer. (Pirké déRabbi Eliézer - chap.29).

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-> Il est également écrit dans le Zohar (Vayéra 102b) précédant que :
Près de cet arbre, il y avait également un petit bassin d'eau de source.
Tout individu impur qui s'en approchait, l'eau s'élevait [comme si elle voulait le purifier].
Avraham était donc averti des souillures du visiteur qui devait se purifier en s'immergeant dans ce bassin [qui n'était autre qu'un mikvé].
Si ce dernier s'asséchait complètement, l'étranger devait se purifier pendant 7 jours avant de s'immerger.

"Il (Avraham) implanta une auberge à Beer Chéva" (Vayéra 21,33)

-> Le terme : auberge, qui se dit "éshel" (אשל), forme les initiales des 3 mots : manger (a'hila - אכילה), boire (chtiya - שתיה) et raccompagner (lévaya - לויה), qui sont les 3 marques d'attention fondamentales qu'un hôte doit assurer à ses invités.
Avraham recevait les passants, leur donnait à manger, à boire, et il les raccompagnait.

Ces 3 actes se devaient d’être une réparation pour 3 fautes commises avant lui.
Par le fait de donner à manger, il voulait réparer la faute d’Adam, qui a fauté en mangeant de l’arbre de la connaissance.
En leur donnant à boire, il voulait réparer la faute de Noa’h qui, en sortant de l’arche, planta une vigne et se mit à boire.
Enfin, en raccompagnant ses invités, il voulait contrebalancer la perversion des habitants de Sodome qui interdirent de recevoir des invités.
[Gaon de Vilna]

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[ "Abraham planta un bouquet d'arbres (אֶשֶׁל) à Béer Shava et y proclama le Nom d'Hachem D. de l'Univers" (Vayéra 21,33)
Le Zohar explique que puisqu'Adam a endommagé le monde et l'humanité par l'intermédiaire de l'arbre de la connaissance, a présent mesure pour mesure Avraham entreprend la réparation par l'intermédiaire d'un arbre.]

[Rachi commente : Rav et Chemouel sont en désaccord. L’un enseigne que échel était un verger producteur de fruits qu’il servait à ses hôtes pendant le repas, l’autre que c’était une auberge pour accueillir les passants, dans laquelle on trouvait toutes sortes de fruits. ]

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-> Le midrach (Téhilim 37) ajoute que les lettres du mot : éshel (אשל), peuvent se réarranger pour former le mot : sha'al, qui signifie : demander.
Cela indique que Avraham demandait à ses invités ce que leur cœur désirait, et il s’efforçait ensuite de répondre à leurs demandes.

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-> Nos Sages enseignent que Avraham recevait des invités et qu’après leur avoir donné à manger, il leur demandait de remercier D.
S’ils refusaient, alors il leur imposait de payer une forte somme, et là les invités remerciaient D.
=> Ainsi, il semble que les invités, contraints de payer, ne remerciaient pas D. sincèrement, mais uniquement pour ne pas payer!

En réalité, quand Avraham leur imposait de payer, c’était pour leur apprendre que tout bienfait à un prix et doit se payer.
Il leur montrait à quel point l'homme reçoit sans cesse des bienfaits de D., et en plus gratuitement.
C’est ce message que Avraham voulait leur transmettre en leur demandant de payer, et une fois le message compris, l’invité remerciait D. de tout son cœur.

De même qu'il les nourrissait matériellement, il les nourrissait spirituellement.

-> b'h, les paroles du rav Israël Salanter illustrent bien cela : https://todahm.com/2013/12/01/657

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+ "Il implanta une auberge à Beer Chéva"

-> Selon nos Sages, le terme : auberge, qui se dit "éshel" (אשל), est l'acrostiche de : "a'hila" (la nourriture), "chetiya" (la boisson), et de "lina" (le coucher).
Cela comporte une allusion à nos 3 Patriarches.

1°/ la nourriture = c'est la charité d'Avraham, qui nourrissait tous ceux qui passaient par chez lui, et de cette façon propageait la foi dans le Créateur du monde.

2°/ la boisson = c'est une allusion à Its'hak, qui a creusé des puits.
Or, le fait de creuser renvoie au service Divin.

3°/ le coucher = c'est Yaakov, qui ne dormait jamais, c'est pourquoi il n'est pas mort (guémara Taanit 5b).
La 1ere fois où il a dormi (midrach Béréchit rabba 68,11) était lorsqu'il a rencontré "l'endroit" où il a placé une pierre sous sa tête (Béréchit 28,11), et ensuite (Béréchit 29,1).

C'est ce que nous disons dans la prière : "Le D. d'Avraham, le D. d'Its'hak et le D. de Yaakov", parce que les Patriarches ont tracé la voie qui permet de servir Hachem, ainsi qu'il est écrit : "Le monde repose sur 3 choses : la Torah, sur le service de D. et sur la générosité" (Pirké Avot 1,2).
Ce sont en réalité les 3 choses que nous trouvons chez les 3 Patriarches :
-> la Torah, c'est Yaakov.
On peut citer le guémara (Yoma 28b) : Yaakov a étudié la Torah durant toute sa vie.
Ainsi que le midrach (rabba Vayichla’h) : "Personne n’a autant peiné dans la Torah comme il a pu le faire.
Après avoir étudié (sans interruption, même pour dormir!) dans le bét midrach de Chèm, il est immédiatement parti pour celui de Eivèr, puis pour celui de Avraham."

-> Il est écrit à propos d'Avraham : "il planta un éshel = il a implanté ces qualités dans toutes les générations, pour que les juifs en apprennent la façon de servir Hachem comme il convient.
D'Avraham nous avons appris la générosité.

-> La qualité d'Its'hak est le service de Hachem, qui doit se faire dans la joie.
[la joie de l'amour de D., et ainsi que la crainte de devant qui nous nous tenons constamment!]

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-> Le mot "éshel" (אשל) se compose des mêmes lettres que : "cha'al" (שאל), qui signifie : "demander" ou "interroger".
En effet, Avraham demandait à chaque visiteur ce qu'il souhaitait manger, et le lui apportait.

Un "éshel" est en réalité un arbre.
L'hospitalité est comparable à un arbre fruitier. Quiconque est hospitalier aura de bons enfants.
Cela est d'autant plus vrai lorsque l'invité est un érudit. Permettre à un tel homme d'utiliser nos biens est pareil à une offrande apportée devant D.

Rabbi Yossi (guémara Béra'hot 63) commenta le verset : "Tu n'auras pas en abomination l'égyptien car tu as été étranger en son pays" (Dévarim 23,8).
On en tire la conclusion suivante : si les égyptiens méritent notre respect, alors qu'ils n'ont accueilli Israël que dans leur propre intérêt, celui qui offre l'hospitalité à un érudit, a droit à encore plus de considération.
[...]

Le précepte de l'hospitalité ne concerne pas seulement les pauvres ... un individu qui se trouve dans un lieu étranger, ne connaissant personne, est considéré comme un pauvre ...
On veillera à lui donner un lit confortable, car ceci est aussi important que de mets délicats, car souvent un voyageur est épuisé par la route.

[de nos jours ont doit également être à l'écoute de la pauvreté émotionnelle/psychologique d'autrui (ex: besoin d'être valorisé, d'être écouté, ...).
Un sourire, un compliment, ... (qui sont gratuits) peuvent faire revivre une personne plus que tout l'or du monde!]
[...]

Nos Sages relatent qu'Avraham demanda à Chèm, le fils de Noa'h, grâce à quel mérite ils avaient échappé au Déluge en séjournant dans l'Arche.
Chèm répondit : "Par la charité que nous avions accomplie".
Avraham demanda : Se trouvait-il des pauvres autour de vous? Je pensais qu'hormis vous, l'humanité toute entière avait été tuée.
Chèm répondit : C'est la vérité, mais nous restions éveillés toutes les nuits, nourrissant chaque animal selon ses besoins.
A la suite de cette conversation, Avraham commença à offrir l'hospitalité aux voyageurs.

[Certains disent que le mot "éshel" signifie : verger.] Avraham planta un verger, composé de toutes sortes d'arbres fruitiers, dans lequel il érigea une maison d'accueil destinée aux voyageurs.
Les fruits avaient un goût si délicieux, qu'ils voulaient bénir Avraham, qui leur disait de louer le maître de tout. Il leur enseignait alors les actions de grâces dites après le repas.
S'ils refusaient de louer Hachem, alors Avraham ne leur donner pas la nourriture gratuitement, mais la leur facturait à un prix exorbitant. S'ils se plaignaient, il leur rappelait que la nourriture est rare dans le désert, et qu'elle y vaut 10 fois plus.

[d'après le Méam Loez Vayéra 21,33-34]

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b'h, Par exemple, également sur le thème de l'hospitalité :
-> https://todahm.com/2017/12/11/lhospitalite-2
-> https://todahm.com/2013/12/01/lhospitalite

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"Avraham planta un bosquet d'arbres (éshel) à Béer Chéva" (Vayéra 21,33).
Rech Lakich déduit de ce verset qu'Avraham fit un verger où il planta toutes sortes d'arbres aux fruits délicieux.
Rabbi Yéhouda et rabbi Né'hémia sont en désaccord sur le sens du mot "éshel" : l'un dit qu'il s'agit d'un verger (pour y récolter les fruits à servir à ses hôtes) et l'autre dit qu'il s'agit d'une auberge (pour y accueillir ses hôtes).
[...]
Après que ses hôtes aient mangé et bu, et se levaient pour bénir Avraham, ce dernier leur disait : "Avez-vous mangé de ce qui m'appartient? Non, vous vous êtes nourris de la nourriture qui appartient au D. de l'Univers!"
Alors ils remerciaient, louaient et bénissaient Celui (Hachem) qui n'a eu qu'à dire : "Que le monde soit" et le monde fut.
[guémara Sota 10a-b]

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-> Le mot "éshel" ne représente pas le nom d'un arbre, mais d'un ensemble de nombreux arbres (fruitiers) ou bosquet.
Les fruits de ce verger (pardess) étaient mis à la disposition des nombreux invités d'Avraham.
[Béer Maïm 'Haïm]

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 54,8), le mot : "éshel" (אשל) est formé des 3 lettres initiales : "a'hila" (la nourriture - אכילה), "chtiya" (la boisson - שתיה), et de "lina" (le coucher/l'abri - לינה).
Il y avait un grand arbre prodiguant de la nourriture, de la boisson au moyens de ses fruits, ainsi que de l'ombre et l'abri au moyen de ses nombreuses branches et de son riche feuillage. [cela reste transposable pour ceux traduisant "eshel" par auberge.]
Ainsi, à travers cette hospitalité, Avraham amenait ses hôtes de la gratitude envers l'homme à la gratitude envers Hachem.
[rav Chimchon Raphael Hirsch]

-> Le mot "éshel" (אשל) est l'acronyme de : "a'hila" (la nourriture - אכילה), "chtiya" (la boisson - שתיה), et de "lévaya" (accompagnement - לויה).
La mitsva de raccompagner ses invités, complète la mitsva d'hospitalité, comme le souligne le verset : "Avraham les accompagna afin de les reconduire" (Béréchit 18,16).
Par le mérite de cet accompagnement, le verset suivant (v.17) signale qu'Hachem apparut à Avraham pour lui révéler ce qui allait se passer à Sodome.
[midrach Téhilim 37,1]

On raconte qu'un homme, après avoir reçu un invité, a vu sa maison brûler partiellement.
Le Gaon de Vilna fut consulté pour comprendre pourquoi la mitsva d'hospitalité de cet homme ne l'a pas protégé de ce feu?
Il répondit : c'est parce qu'il avait l'habitude d'accomplir la mitsva de donner à manger et à boire seulement, mais il ne pratiquait pas la mitsva de raccompagner ses invités (sur au moins 2 mètres [4 amot]).
D'ailleurs, si on retire dans le אשל la lettre ל qui symbolise l'accompagnement, il reste le mot : éch (le feu - אש).

-> En plantant son lieu d'hospitalité nomme : "éshel" (אשל), mot formé des initiales de : manger (a'hila - אכילה), boire (chtiya - שתיה) et raccompagner (lévaya - לויה), l'intention de Avraham était de réparer (faire le tikoun) les fautes des anciens, à savoir la nourriture consommée par Adam, le vin bu par Noa'h et l'hospitalité des habitants de Sodome.
[Gaon de Vilna]

-> Le mot "éshel" (אשל) est constitué des mêmes lettres que le mot : "chaal" (questionner - שאל).
Il y a ici une allusion au fait qu'Avraham interrogeait chacun de ses invités : que désirez-vous, des figues, des raisins, des grenades? Et il leur donnait selon leur choix.
[midrach rabba]

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=> Pourquoi Béer Shéva comme lieu d'hospitalité?

-> C'est à Béer Chéva qu'Avraham avait creusé un puits, et un miracle se produisit, car les eaux de ce puits allèrent à sa rencontre.
C'est pourquoi, afin de publier ce miracle, il planta à cet endroit un grand arbre, arrosé par les eaux de ce puits, qui produisit de beaux fruits et de l'ombre.
De plus, Avraham a choisi ce lieu pour son éshel, car là où s'est produit un miracle une fois, la probabilité de bénéficier d'autres miracles à cet endroit est grande.
[Tiféret Tsion]

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=> Les 2 sens du mot éshel (cf. guémara) : verger ou auberge, sont-ils contradictoires?

-> Il est possible qu'Avraham ait installé un verger (pardess) pour que ses hôtes puissent s'y promener , jouir des fruits et de l'ombre, pendant la saison chaude.
Il aurait aussi installé une auberge pour y loger ses hôtes pendant la saison froide.
Ainsi, les avis de rabbi Yéhouda et rabbi Né'hémia ne seraient pas contradictoires, mais complémentaires.
[Iyoun Yaakov]

[Dans les 2 sens du mot éshel, la nourriture matérielle n'était qu'un prétexte à la nourriture spirituelle, permettant à Avraham d'attacher les gens à Hachem]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Le mot "échel", avec ses 2 sens : pardess (verger) et poundak (auberge), désigne en réalité les 2 composantes d'une maison d'étude.
[d'ailleurs les 3 lettres du mot אשל sont les initiales des 3 mots de l'expression : "assifa chel lamdanim" (réunion d'étudiants de Torah - אסיפה של למדנים), donc אשל désigne un lieu d'étude.]
En effet :
- le verger symbolise la maison d'étude dans lequel les disciples d'Avraham étudiaient la Torah, car de même que dans un verger, les divers arbres sont disposés en rangées, les disciples sont disposés en rangées dans la maison d'étude.
- l'auberge désigne le lieu où les étudiants de Torah prennent leurs repas et y dorment.

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-> Avraham désirait nourrir ses hôtes de façon qu'ils récitent le birkat hamazone pour bénir Hachem :
- le maître qui traduit "échel" par auberge, où le repas est servi avec du pain, pense que le birkat hamazone ne se récite que si on a mangé du pain, d'après la Torah.
- mais le maître qui traduit "échel" par verger, où se trouvent uniquement des fruits, pense que la bénédiction sur les fruits d'Israël (raisins, figues , grenade), est également de la Torah (déOraïta).
[Ein Eilyahou]

-> Le verger symbolise les fruits délicieux qui procurent un plaisir délicat, réservés habituellement aux gens riches.
Par contre, l'auberge symbolise un abri nécessaire, réservé même aux gens simples et peu fortunés.
Ainsi, rabbi Yéhouda et rabbi Né'hémia s'opposaient pour savoir si Avraham avait commencé son oeuvre de rapprocher les idolâtres par les gens riches et importants (verger) ou bien par les gens simples qui avaient peu de moyens financiers et qu'il nourrissait et logeait (auberge).
[Oréa'h Yécharim]

-> Le Maharal (Gour Arié) enseigne :
Avraham peut être comparé soit au verger soit à l'auberge :
- de même qu'un verger est composé d'arbres, dont on tire profit des fruits, Avraham est le premier "arbre fruitier" planté par Hachem après 2 millénaires d'obscurité spirituelle, et chacun tirait profit de ses fruits (sa sagesse, son 'hessed, ...).
- de même qu'une auberge est un lieu de réunion et d'accueil des voyageurs, Avraham réunissait les gens et leur prodiguait leurs besoins (parnassa) ; c'est pourquoi il est désigné : le père d'une multitude (av hamone).

Ainsi, rabbi Yéhouda et rabbi Né'hémia s'opposaient sur l'origine de la bénédiction qu'Avraham a amenée dans le monde : est-ce parce qu'Avraham est le premier "arbre fruitier" qu'Hachem a planté, ou bien est-ce parce qu'Avraham était le père d'une multitude, en réunissant et en unifiant une multitude de personnes?

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=> Comment Avraham pouvait-il obliger ses hôtes à bénir Hachem?

-> Selon le midrach, les hôtes d'Avraham, après s'être restaurés, refusaient de louer Hachem et de Lui adresser une bénédiction.
Avraham exigeait alors d'eux de payer leur nourriture et leur boisson à un prix élevé, car dans le désert l'approvisionnement est plus difficile, donc plus coûteux. Ils préféraient alors ne rien payer et réciter une bénédiction "forcée" adressée à Hachem.
[Tossefot Santz]

-> Comment Avraham pouvait-il se contenter d'une bénédiction forcée et non sincère de ses hôtes, motivée uniquement par un intérêt financier?
Avraham était persuadé qu'à la fin, ses hôtes en arriveraient à une véritable reconnaissance d'Hachem, selon le principe : une attitude intéressé (répétitive) finira tôt ou tard par se transformer en une attitude désintéressée (mito'h chélo lichma ba lichma).
[Torat haKinéot]

-> Avraham était prêt à renoncer à des sommes importantes, afin que ses hôtes bénissent Hachem, dans le but de sanctifier D. (kiddouch Hachem).
La plupart de ses hôtes, impressionnés par l'attitude désintéressée d'Avraham, non seulement bénissaient Hachem avec cœur, mais de plus désiraient se convertir.
[Zaït Raanan]

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=> "Alors ils remerciaient, louaient et bénissaient (Hachem)".
Quelles allusions contient le message adressé par Avraham à ses hôtes?

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Avraham leur disait : "michél El a'haltem" (c'est la nourriture qui appartient à Hachem que vous avez mangé - משל אל אכלתם).
Cela est en allusion dans le mot אשל (éshel) où on retrouve les 2 mots : של (chel) et אל (El), en associant la dernière lettre ל du mot אשל respectivement à la lettre voisine ש et à la première lettre א.

De plus, Avraham proposait à ses hôtes : "Remerciez (hodou) et bénissez (baré'hou)", c'est-à-dire seulement par des paroles, sans qu'aucune action ne vous soit demandée, car louer Hachem par des paroles prend toute son importance envers Celui qui a réé ce monde uniquement par Sa parole.

Pourquoi Avraham a-t-il demandé à ses hôtes 3 choses : remerciez, louez et bénissez?
C'est pour faire allusion au birkat hamazone complet composé de 3 bénédictions : celle de la nourriture (birkat hazane), celle du pays (birkat aarets) et celle de la ville de Jérusalem.
[ce n'est que bien plus tard que les sages de Yavné instaurèrent dans le birkat hamzone la 4e bénédictions de "hatov véhamétiv" après que les morts de Bétar aient été enterrés dignement, après avoir jonché les rues de la ville très longtemps, sans sépulture et sans s'être décomposés par miracle.
Ainsi, jusque-là, le birkat hamazone complet était constitué de 3 bénédictions seulement.]

Enfin, le nom d'Avraham (אברהם) fait allusion à l'ordre formulé à ses hôtes, puisque les lettres qui composent son nom sont les initiales des mots de son instruction : "amar baré'hou ra'houm hazan michélo" (Il leur disait : "Bénissez le Miséricordieux à qui la nourriture appartient!" - אמר ברכו רחום הזן משלו).

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-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.4,p.291) écrit :
Au début de la paracha (Lé'h Lé'ha 12,2), Hachem avait dit à Avram : "véhéyé bérakha" (deviens source de bénédiction!), c'est-à-dire que toute relation d'Avram avec les autres était utile pour ces derniers, et leur apportait une bénédiction, notamment sur le plan spirituel.
La bénédiction envers Hachem, réclamée par Avraham à ses hôtes, après les avoir nourris, appelée : "birkat Avraham", avait le pouvoir d'élever le niveau de libre-arbitre de ses hôtes.
Quiconque s'approchait d'Avraham et le respectait, s'élevait et était digne de recevoir une bénédiction sur les 2 plans : matériel et spirituel, selon la promesse Divine énoncée : "Je bénirai ceux qui te béniront (t'encourageront et te respecteront)" (Béréchit 12,3).

"Si je trouve dans Sodome 50 Justes (tsadikim), au sein de la ville, alors Je pardonnerai pour eux à tout l'endroit" (Vayéra 18,26)

-> La guémara (Sanhédrin 99a) rapporte que ces hommes qui déclarent : "A quoi servent donc les Sages? C'est pour eux-mêmes qu'ils apprennent, c'est pour eux-mêmes qu'ils étudient" sont considérés comme s'ils "dévoilaient des aspects erronés de la Torah".

Rachi explique : cela signifie qu'ils "nient ce qui est écrit dans la Torah".

L'une des preuves que cite la guémara à ce sujet figure dans ce que D. annonça à Avraham : "Je pardonnerai pour eux [les tsadikim] à tout l'endroit".
Ceux-ci sont effectivement en mesure d'apporter une protection à tout leur entourage, même si les habitants de leur ville sont des réchaïm encourant un décret de destruction.

-> Le rav Eliyahou Lopian poursuit cette idée :
"Imaginons que l'on ait effectivement trouvé 10 tsadikim à Sodome, la ville n'aurait alors pas été détruite et la vie aurait suivi son cours normal, comme auparavant. Et il ne serait venu à l'esprit d'aucun habitant de Sodome qu'il devait sa vie à l'un de ses voisins.

Même de nos jours, cette remarque conserve toute son actualité : qui sait combien de décrets ont été annulés de notre vivant uniquement par le mérite des tsadikim que nous côtoyons?

Lorsque des soldats reviennent glorieux du front, nous avons tendance à attribuer à eux seuls le mérite de la victoire, d'où l'importance de se remémorer sans cesse ce verset : "Je pardonnerai pour eux à tout l'endroit", et de ne jamais négliger l'immense contribution que les tsadikim et les personnes qui se consacrent à l'étude de la Torah apportent à l'équilibre du monde."

[à la fin de la prière du matin, nous disons : que les Sages apportent la paix sur le monde (talmidé 'hakhamim marbim shalom baolam).
Si nous célébrons les soldats pour ce qu'ils ont pu faire, à combien plus forte raison doit-on avoir en estime nos tsadikim et les remercier de nous éviter des guerres, d'être au calme!]

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-> Le midrach Eikha (chap.2) apporte un exemple à cela :

Lors des guerres menées contre l'empire romain, Adrien avait soumis la ville de Bétar à un siège.
Bar Kokhba et son armée de 200 000 hommes lui tinrent tête pendant 3 ans et demi.

Un Kouti (converti peu fidèle à la Torah) dit à Adrien : "Si tu n'es pas parvenu à vaincre les juifs, c'est parce que tu ne t'en prends pas à leur force véritable : Rabbi Eliézer haModayi (un grand Sage, oncle de Bar Kokhba). Tant que ce tsadik vivra et qu'il observera le deuil et le jeûne, il te sera impossible de les vaincre. Donne-m'en l'occasion, et je t'offrirai une victoire sûre".

Il alla trouvé rabbi Eliézer haModayi, qui était absorbé dans ses prières, et prenant soin d'être vu, il se pencha vers lui comme pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille.
Des témoins se rendirent alors chez Bar Kokhba et lui dirent : "Ton oncle rabbi Eliézer est de connivence avec Adrien. Pour preuve, nous l'avons vu comploter avec un Kouti."

Après que rabbi Eliézer ait achevé ses prières, Bar Kokhba le convoqua et l'interrogea à son tour : "Que t'a donc dit ce Kouti?"
Le Sage répondit : "J'étais totalement absorbé dans mes prières, et je n'ai rien compris de ce qu'il m'a dit!"
La colère de Bar Kokhba éclata alors et il frappa violemment son oncle, qui mourut sur le coup.

Le midrach conclut en ces termes : "Toutes les fautes furent aussitôt prises en compte et la ville de Bétar fut conquise".

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-> "Peut-être y a-t-il 50 justes au milieu de la ville?" (Vaéra 18,24)

Ces hommes doivent être vertueux non seulement en privé, mais aussi "au milieu de la ville" (béto'h a'ir), c'est-à-dire en public.
L'individu prouve sa piété s'il agit toujours selon ses convictions, même lorsqu'il se trouve dans un environnement hostile.
De plus, le juste authentique doit se préoccuper de ses semblables et essayer de les aider à s'améliorer.
[d'après le rabbi Shimshon Raphaël Hirsch]

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-> Rabbi Yo'hanan dit : "A chaque fois que le mot : tsadikim (צַדִּיקִם) est mentionné en lien avec la ville de Sedom, il est écrit sans un second "youd" (צדיקים), pour indiquer qu'ils n'étaient pas parfaitement tsadikim".
[midrach Béréchit rabba 4a]

Le Messekh 'Hokhma explique que le verset souligne "au milieu de la ville", afin d'impliquer que même s'ils ne sont pas considérés comme des tsadikim dans une autre ville, néanmoins si comparés aux autres gens de la ville il y avait des personnes de vertus, alors que par leur mérite Hachem ne détruise pas l'endroit.

Cela correspond au midrach ci-dessus, qui affirme que la notion de tsadikim applicable à Sedom était des gens pas en tous points tsadikim.
[Yalkout Yéhouda]

L’importance de garder sa langue (3e partie)

+ L'importance de garder sa langue (3e partie) :

-> "Il n'y a rien qui distance plus un homme de son Créateur que le lachon ara"
[Ohr ha'Haïm - Vayikra 14,9]

-> "D. dit à propos de celui qui dit du lachon hara : "Lui et moi ne pouvons coexister dans le même monde", ainsi que dit le verset : "Quiconque calomnie son prochain en secret ... lui Je ne puis le supporter" (Téhilim 101:5)."
[guémara Arakhin 15b]

-> "Le peuple juif a été exilé à cause de la faute du lachon hara."
[‘Hafets ‘Haïm – Chmira haLachon – Zé'hira chap.6]

-> Si chacun prenait sur lui d'enseigner et d'accomplir les lois de lachon ara, alors Hachem enverrait certainement le machia'h immédiatement
['Hafets 'Haïm - Kvod Chamayim - chap.3]

-> Lorsque Moché a été témoin de l'exil en Egypte, il en a attribué l'origine dans la faute du lachon ara ... et si le lachon ara a retenu les juifs dans le désert, certainement c'est pour cette [même] raison que nous sommes retenus dans un exil aussi long.
[Maharal]

[si nous désirons véritablement la venue rapide du machia'h, combien nous devrions être vigilant à ce qui sort de notre bouche!]

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-> "Quatre types d’individus ne mériteront pas d’accueillir la présence Divine : les moqueurs, les menteurs, les flatteurs et les médisants".
[guémara Sanhédrin 103a]

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-> Tout celui qui garde sa langue mérite d'avoir un esprit saint qui repose sur lui, car le moins une personne parle [de choses non nécessaires, de lachon ara, ...] le plus proche elle devient de la sainteté.
[midrach Pin'has]

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-> "Prononcer de mauvaises paroles (lachon ara) est une faute très grave parce qu’elle tue 3 personnes : celui qui médit, celui qui écoute ces mauvaises paroles et celui dont on a médit."
[guémara Arakhin 15b ]

Le rav Mordé'haï Schwab dit que sans celui qui écoute, il n'y aurait pas de lachon hara, faisant que celui qui a commis la faute la plus grave est celui qui permet son existence (celui qui écoute).

-> Rabbi Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel) écrit : "Un parent qui parle de lachon ara en présence de son enfant, pourrait verser immédiatement du plomb chaud dans sa gorge".

[la réalité est que dire du lachon ara est une chose tellement grave/nuisible, qu'il vaudrait mieux retirer à son enfant l'usage de la parole plutôt que de lui apprendre à dire du lachon ara. ]

Sur cette notion d'exemplarité, le 'Hafets 'Haïm dit qu'un enfant ne doit jamais entendre un de ses parents mal parler.

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-> " D. forma l’homme poussière de la terre et insuffla dans ses narines l’esprit de vie ; et l’homme devint un être vivant." (Béréchit 2,7)
Selon Ounkelos, "l’homme devint un être vivant" = "Il devint un être doué de la parole."

-> "La parole n’est pas seulement un attribut physique de la personne [mais cela provient également de l’âme]... La définition de l’homme est un être vivant doué de la parole [car sa capacité de parler associe ses aspects physique et spirituel]...
Par conséquent, celui qui dit du lachon hara ... faute par sa parole, qui est son essence.
[D’un autre côté, s’il parle correctement], il parfait son essence."
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - Arakhin 15a]

=> La parole de l'homme définit son essence en tant qu’être humain. Par conséquent, celui qui dit du lachon hara abuse de son essence et la gâche.

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-> Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, les chiens ont réussi à se contrôler en n'aboyant pas.
Hachem a donné à l'homme un intellect, et cependant il est incapable de se contrôler et de refuser d'écouter celui qui lui dit du lachon ara.
Il devient alors même inférieur à un chien.
[le Maharal - rapporté par le 'Hafets 'Haïm]

En ce sens, le Séfer 'Harédim (chap.33) dit que ceux qui disent du lachon ara sont souvent réincarnés en chiens, et pire encore, ils souffrent alors énormément du fait qu'ils se souviennent de leur réincarnation précédente en tant que être humain.

-> Rabbi Moché Amiel fait remarquer que lorsque Chem, le fils de Noa'h, a rapporté le fait que son père était ivre, il a été maudit, tandis que cela n'a pas été le cas pour Noa'h.
=> Ainsi, celui qui parle mal de quelqu'un qui a fauté, est pire que celui qui a commis la faute.

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-> Le roi Salomon est clair : "Mettre un frein à sa bouche et à sa langue, c'est se préserver de bien des tourments (Michlé 21,23).

-> Si une personne fait les efforts de parler moins de paroles de lachon ara, même si ce n'est que 10 mots en moins chaque jour, cela va faire à la fin de l'année un total de plus de 3000 mots de lachon ara évités.
Une telle personne aura ainsi créé plus de 3000 anges qui vont prendre sa défense.
[guémara Kiddouchin 39]

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+ "Maudis soit celui qui frappe son prochain en cachette" (Ki Tavo 27,24)

La guématria du mot : "basséter" (en cachette - בַּסָּתֶר) est de 662, soit la même que : lachon ara (לשון הרע - avec le mot en plus (le kollel)).
[Baal haTourim]

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+ Dire du lachon ara = c'est pire que de se tirer une balle dans la tête :

-> Les mitsvot que nous avons pu faire (parfois au prix de beaucoup d'efforts), partent chez la personne sur laquelle nous disons du lachon ara.
A l'inverse, les fautes de chacune des personnes sur lesquelles nous disons du lachon ara, quittent ces personnes et viennent sur nous.
['Hovot haLévavot ; Chmirat haLachon - Chaar haZé'hira]

[D'ailleurs, c'est une des raisons faisant que nous devons faire faire téchouva (vidouï) sur potentiellement toutes les fautes existantes, car nous ne savons pas quelles fautes nous avons pu récupérer par notre lachon ara sur autrui.

Quel paradoxe : nous disons du lachon ara afin de paraître supérieur à autrui, mais en réalité c'est l'inverse, puisque les mérites que l'on possédait on les lui a donné, et ses défauts, on les lui a pris! ]

-> Selon le Yad David, le nombre de mérites et de fautes transférés est proportionnel à la volonté de vouloir dégrader autrui, au moment où on le dit.

-> Lorsqu'une personne fait téchouva sur son lachon ara (avec autrui et Hachem), ses mitsvot lui sont retournées.

On raconte l'histoire d'un tsadik qui après avoir appris qu'on a dit du lachon ara sur lui, ne s'est pas s'énervé.
A la place, il a envoyé un cadeau à cette personne avec le mot suivant : "Vous m'avez envoyé vos mitsvot comme cadeau. Je voudrais agir de façon réciproque en vous transmettant le cadeau ci-joint."
['Hovot haLévavot]

-> Dans les mots du 'Hovot haLévavot :
"Le jour du jugement final, on montrera à chacun ses actes. Or, de nombreux individus constateront, dans le livre des mérites, des mitsvot qu’ils n’ont pas accomplies et figurant malgré tout à leur actif. On leur expliquera qu’il s’agit de celles des personnes ayant médit d’eux.
De même, d’autres verront qu’il leur manque des mitsvot et s’interrogeront à ce sujet ; on leur dira qu’ils les ont perdues en médisant d’untel et d’untel."

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1183) commente :
"Quelle grande peine éprouveront alors ces derniers! Quand un homme est puni pour son péché, cela est déjà très douloureux, en particulier lorsqu’il est question du jugement de la géhiname. Combien plus cela lui cause-t-il de peine lorsqu’il doit subir une sanction à cause de péchés perpétrés par quelqu’un d’autre, considérés comme les siens suite à sa médisance!
C’est pourquoi Hachem a prévu, déjà dans ce monde, une si grande punition pour la médisance, de sorte à dissuader les gens de transgresser cet interdit et de le fuir comme le feu."
[en effet, selon nos Sages (Arakhin 15b) : "Quiconque médit commet un péché aussi grave que les 3 péchés cardinaux [réunis, et qui sont] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre".]

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-> La loi juive (cf. Choul'han Aroukh 606,1) nous enseigne de ne pas être cruel, et que nous devons pardonner à autrui.
Ainsi, si quelqu'un a dit du lachon ara sur nous, et ensuite nous demande pardon, alors nous devons le lui pardonner.

Le Ben Ich 'Haï demande : lorsqu'une personne dit du lachon ara sur nous, alors toutes nos fautes passent chez cette personne, et nous prenons tous ses mérites.
N'est-il pas alors plus sage de ne pas lui pardonner pour garder ses mérites, et rester débarrassé de nos fautes?

Le Ben Ich 'Haï répond qu'en pardonnant à notre prochain, toutes nos fautes seront expiées, comme la guémara (Yom 23) l'enseigne : "Tout celui qui pardonne à autrui, ses fautes sont pardonnées" (kol amaavir al midotav, maavirin lo al kol péchaav).

Bien que nous perdons alors les mitsvot que nous avons obtenues, néanmoins pardonner est une grande mitsva, car par cela nous réalisons la mitsva de retourner un objet perdu (lui rendant ses mitsvot perdues à cause de son lachon ara).
La récompense de rendre un objet perdu (hachavat avéda) est fonction de l'objet rendu.
=> C'est ainsi qu'en pardonnant et en rendant ses mitsvot à celui qui a dit du lachon ara à notre sujet, nous obtenons un énorme mitsva (les mitsvot retournées ont une valeur infinie et éternelle!).

En ce sens, le Choul'han Aroukh nous conseille de ne pas être cruel, et de pardonner notre prochain, car en pardonnant nous ne perdons rien [au contraire!].
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 16,2) racontent qu'un colporteur vendait ses produits dans les villes voisines de Tsipori (nord d'Israël), et criait : "Qui veut l'élixir de vie?"
Rabbi Yanaï, qui était en train d'étudier, l'entendit vanter sa marchandise. Il lui demanda de lui vendre son "élixir".
Le colporteur lui répondit : "Toi et ceux qui te ressemblent n'avez pas besoin de moi!"
Devant l'insistance de rabbi Yanaï, il prit le livre de Téhilim et lut : "Qui est l'homme qui désire la vie ... préserve ta langue de la médisance" (Téhilim 34,13-14)
Rabbi Yanaï s'exclama alors : "Toute ma vie, j'avais lu ce verset sans avoir pris conscience de cela, jusqu'à ce que ce colporteur me l'apprenne!"

Le 'Hida fait observer que l'étonnement de rabbi Yanaï provenait du fait que le colporteur annonçait : "Qui veut l'élixir de vie?", et non : "Qui veut la vie?"
Car l'homme ne peut mériter la vie futur, que par l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot.
Mais le colporteur lui apprit que de même que certains produits permettent à la récolte et aux aliments de ne pas pourrir et d'être conservés, ainsi il nous est indispensable d'utiliser un élixir pour conserver nos mérites : "Préserve ta langue!"

En effet, rabbénou Bé'hayé, le 'Hovot haLévavot, ... écrivent que celui qui médit sur son prochain verra ses bonnes actions attribuées à ce dernier, quand aux fautes de son prochain, elles lui seront affectées.
C'est pourquoi, l'élixir qui permet de protéger la Torah que nous étudions et les mitsvot que nous accomplissons, afin qu'elles restent nôtres dans le monde futur, est de préserver notre langue.

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-> En général, le malheur atteindra l'homme à cause de son propos [car il aura fauté par la parole].
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Tristesse]

-> Celui qui a l'habitude de se moquer, se tiendra bien évidemment éloigné de la Gloire d'Hachem.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Sim'ha]

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+ Les dégâts extrêmes sur autrui de notre lachon ara :

-> "Une des raisons de la gravité du lachon hara est basée sur le fait que les attitudes d’une personne ont un impact sur les mondes supérieurs.
Les types d’attitudes qu’une personne a dans ce monde provoquent des attitudes similaires dans les mondes supérieurs ...
Lorsqu’une personne dit du lachon hara sur son prochain, elle éveille des forces accusatoires dans les mondes supérieurs contre elle-même et contre le peuple juif.
Par ses paroles, elle donne au Satan le pouvoir d’accuser et d’amener en justice le peuple juif."
['Hafets 'Haïm - Chmirat HaLachon 1;2]

-> "Il me semble clair que la raison pour laquelle la Torah est tellement stricte au sujet cette transgression est que le lachon hara éveille en haut les forces accusatrices contre le peuple juif.
Il parvient même ainsi à tuer un certain nombre de personnes dans différents pays!"

['Hafets 'Haïm - Sefer ‘Hafetz ‘Haïm - Introduction]

-> Lorsqu'une personne va évoquer les fautes de quelqu'un d'autre, alors ses propres fautes sont également jugées au Ciel.
Qui peut se permettre d'avoir les dossiers concernant ses mitsvot et avérot sur la balance d'un jugement très strict, plein de rigueur (et non avec miséricorde, en mesure pour mesure pour avoir été strict avec notre prochain).
[on dit du lachon ara sur autrui (ex: des fautes véridiques de X) plein de fierté d'avoir le dessus sur autrui (enfoncer l'autre pour mieux sentir supérieur), mais en réalité nous perdons tellement!]
[rav 'Haïm Vital - Chaar haKédoucha]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/04/25/le-lachon-ara

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+ "Assurément, la chose est connue" (Chémot 2, 14)

-> Rachi explique que Moché se demandait quelle était la faute des juifs pour ''mériter'' de telles souffrances.
Quand il constata qu'il y avait parmi eux des médisants, il comprit que c'était cela la cause de l'exil, et il dit : "Assurément, la chose est connue" = je connais à présent la raison de cette chose.

Mais lorsque plus tard, Hachem se dévoilera à Moché sur le buisson, et qu'Il l'enverra libérer les juifs d'Egypte, Moché demandera : "Pourrai-je sortir Israël du pays d'Egypte?" (Chémot 3,11)
Rachi d'expliquer cette question : "Mais quel mérite ont-ils pour être libérer?"

=> Ainsi, au départ, Moché ne voyait aucune raison à cet esclavage, mais quand il sut qu'il y avait parmi eux de la médisance, tout d'un coup, il ne voit à présent plus aucune raison pour qu'ils soient libérés.
Même si cela semble étonnant et paradoxal, c'est la réalité : lorsqu'il y a de la médisance, plus aucun mérite ne peut plus aider pour être sauvé!

[Sfat Emet]

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+ "Quiconque dit du lachon hara voit ses fautes grandir jusqu'au ciel, comme il est dit : "Leur bouche s’attaque au ciel, leur langue promène ses ravages sur la terre" (Téhilim 73,9)."

[selon Reich Lakich - guémara Arakhin 15b]

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-> Un juif doit se dire :
"Hachem a eu pitié de moi et m'a donné une âme sainte provenant d'un lieu saint sous le Trône de Gloire et non aux autres nations.
Hachem m'a aussi donné un joyau précieux, la sainte Torah, et ne l'a pas donné aux anges qui la demandaient, mais Il préféra l'accorder à l'humanité.
Comment pourrais-je ne pas apprécier ce joyau et ne pas l'étudier?
Comment puis-je le négliger pour parler de choses banales et me perdre en bavardages non seulement inutiles mais susceptibles de causer de graves dommages? ..."
[...]

-> "Leur bouche est dirigée contre les cieux et leur langue parcourt la terre" (Téhilim 73,9)
Une langue qui médit sur terre peut causer de lourds dommage en haut.
[...]

Celui qui médit de son prochain écarte la Présence Divine d'Israël et lui fait dire : "Moi et lui ne pouvons vivre dans le même monde".
[...]

Un homme qui dit du mal d'un autre est répugnant aux yeux de D.
Hachem dit à l'ange responsable du Guéhinam : "Moi, en haut, Je punirai cet homme. Je lui ferai contracter des maladies pénibles. Toi, en bas [au Guéhinam], tu le puniras après sa mort en le brûlant avec des braises ardentes".

La médisance est si grave que Hachem n'a pourvu aucune partie du corps autant que la langue de protections contre la faute.
Il a placé devant elle une barrière de chair (les lèvres) et à l'intérieur de la bouche une barrière d'os (les dents). Toutes ces précautions ont pour but d'empêcher la langue de fauter.

"Que gagneras-tu et quel bénéfice auras-tu, langue trompeuse?" (Téhilim 120,3).

[compilation personnelle issue du Méam Loez - Tétsavé 28,39]

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+ Lorsqu'un homme médit de son prochain, c'est comme s'il avait transgressé les 5 livres de la Torah.

En effet, le mot Torah [qui veut dire "loi"] est écrit 5 fois à propos de la tsaraat :
1°/ "Telle est la loi (Torah) relative à la marque de tsaraat" (Tazria 13,59) ;
2°/ "Telle est la loi (Torah) du métsora" (Métsora 14,2) ;
3°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la personne portant la marque de tsaraat" (Métsora 14,32) ;
4°/ "Telle est la loi (Torah) de toute marque de tsaraat" (Métsora 14,54) ;
5°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la tsaraat" (Métsora 14,57).

Certains médisent parfois en secret sans que personne ne les entende, mais ils doivent savoir qu'un ange, à leurs côtés, entend et inscrit tous leurs propos.

Médire de son prochain revient à nier Hachem.

Il ne faut pas s'étonner de l'enseignement de nos Sages selon lequel le médisant est frappé de tsaraat. Certes, nous voyons un grand nombre de gens critiquer autrui et rester en bonne santé sans nulle marque sur la peau.
Il faut savoir que la tsaraat mentionné dans la Torah peut atteindre soit le corps soit l'âme. Si elle ne touche pas le corps d'un homme, elle affligera son âme.

La tsaraat spirituelle dépasse en gravité la tsaraat physique.
Chaque nuit, lorsque l'âme monte en Haut, tous les êtres spirituels s'en écartent et la déclarent impure ...
Si un homme ne se repent pas de son vivant, son âme ne sera pas autorisée à entrer dans le domaine des justes après sa mort. Tous le fuiront et se sépareront de lui.

On peut imaginer la douleur que ressent une âme ballottée d'un endroit à l'autre et auprès de laquelle personne ne veut rester.
[...]

Le roi Salomon dit : "Celui qui garde sa bouche et sa langue garde son âme du malheur" (Michlé 21,23).
Rabbi Yanaï dit : Le mot : "malheur", se dit : tsarot, qui ressemble beaucoup à : "tsaraat".
L'âme peut donc, comme le corps, être frappée de tsaraat (fruit du lachon ara) ...

Si l'âme est souillée par la tsaraat, les prières du métsora ne sont pas acceptées avant qu'il ne se repente.
[c'est pour cela qu'il fallait que les proches d'une personne atteinte de tsaraat prient pour lui!] ...

"Le remède de la langue est un arbre de vie" (Michlé 14,5) = le remède à la médisance est la Torah, appelée un "arbre de vie".

[Méam Loez - Métsora 14,1-2]

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-> La voix de Torah de Yaakov n'a plus de pouvoir dans une génération qui pratique le lachon ara qui vient réduire à néant la voix de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - guémara Guitin 56a]

[ici de : https://todahm.com/2020/07/21/14277 ]

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-> Le Shabbath atteint le monde de la Atsilout (le niveau spirituel le plus élevé de la semaine). Ô combien devons-nous être vigilants et ne pas prononcer des paroles interdites, à fortiori du colportage et de la médisance, car celui qui souille sa bouche et sa langue en ce jour si saint, est considéré comme ayant déposé une idole dans le Tabernacle.
[rabbi Nissim Yaguen]

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+ Le 'Hafets 'Haïm a dit aux élèves de sa yéchiva (rapporté par le Léka'h Tov - Kora'h) :
"Dans Hilkhot Déot, le Rambam statue que les personnes appartenant au "groupe des médisants" n'ont pas de part au monde futur.
Il apprend cette loi d'une Tossefta, dans le 1er chapitre du traité Péa.

Dans mon ouvrage sur les lois de la médisance, j'ai sciemment omis cette décision pour éviter de susciter un tollé. Mais au demeurant, telle est bel et bien la Halakha.
[...]

[Depuis] que le Rambam a retenu [comme halakha] la décision de cette Tossefta, aucun mérite et aucune justification ne joueront en votre faveur dans le monde futur ...

En dépit de l'immense affection que j'éprouve envers ceux qui se consacrent à la Torah, je préférerais que 70 yéchivot ferment leurs portes plutôt que de me lier à un "groupe de médisants"."

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-> "Les polémiques constituent une faute extrêmement grave, et celui qui y prend part place toute les mitsvot qu'il a accomplies dans une bourse trouée."
['Hafets 'Haïm - rapporté dans le Léka'h Tov - Kora'h]

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-> Vois et comprends que quiconque émet du lachon hara est passible de lèpre.
Dans ce cas, objecta Rabbi, tout le peuple juif devrait être atteint, puisque c’est la faute de la médisance qui a causé l’exil d’Israël.
La réponse qu’il reçut est que la pauvreté équivaut à la lèpre, car le nécessiteux est dépendant des autres hommes.

C’est également ce qu’indique le Tikouné Zohar, à savoir que cette faute [du lachon ara] cause la pauvreté.
Ainsi, celui qui désire vivre dans de bonnes conditions s’en gardera-t-il
.
[Séfer Hakané - rapporté dans le Davar Chébikedoucha]

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-> [Depuis la destruction du Temple,] toutes les portes du Ciel ont été verrouillées, exceptées de celles [recevant les plaintes] contre un préjudice par la parole.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

-> Tout châtiment céleste sera exécuté par un émissaire, hormis pour un préjudice par la parole [péché que D. punit Lui-même] ; et le rideau céleste ne se refermera pas devant le coupable [car D. l'observe sans cesse, jusqu'à sa punition].
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2021/01/21/chemot-le-lachon-ara

-> https://todahm.com/2021/09/09/32561

"D. bénit le 7e jour et le sanctifia" (Béréchit 2,3)

-> Adam et 'Hava ont été créés et ont fauté, le 6e jour peu avant Shabbath, devant alors être expulsés du Gan Eden.

Le midrach Yalkout Chimoni (Téhilim 843) rapporte que le Shabbath s'est alors présenté à Hachem pour plaider la cause de Adam : "Allez-vous les expulser pendant mon jour? Qu'en est-il de ma sainteté, qu'en est-il de ma bénédiction, pour qu'un tel événement se produise à Shabbath?"

Hachem a été d'accord, et Il a repoussé l'expulsion de Adam et 'Hava du Gan Eden, à après Shabbath.

Lorsque Adam a entendu cela, il a perçu la grandeur du Shabbath et avec gratitude, il a chanté le Téhilim 92, qui commence par : "Psaume. Cantique pour le jour du Sabbath".

=> Tâchons de respecter le Shabbath au mieux, car en plaidant notre cause auprès d'Hachem, il nous redonnera toujours plus que ce que nous pourrons lui donner!

"Hachem fit pour l'homme et pour sa femme des tuniques de peau, et les en vêtit" (Béréchit 3,21)

-> Rabbénou Bé'hayé fait un commentaire magnifique :
Même si Adam et 'Hava avaient fauté, l'amour de Hachem pour eux n'avait en rien diminué.
Il s'est d'ailleurs impliqué Lui-même dans leur réhabilitation et dans la bonté.

[af al pi ché'hatou lo zaz mé'havévan , véou béatsmo histadél bésikounam ouvéguémilout 'hassadim]

-> Juste après la faute, il est écrit : "[Adam et 'Hava] connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent ensemble des feuilles de figuier, et s'en firent des pagnes" (Béréchit 3,7)

On voit qu'ils se sont déjà habillés, mais pourtant Hachem dans son amour intense pour eux, les a revêtu "d’une matière provenant de la peau ... douce et chaude, dont D. leur a fait des tuniques" (Rachi v.3,21).

=> Nous devons avoir conscience que l'amour de Hachem à notre égard ne pourra jamais nous être retiré, même si l'on fait une faute aussi grave que 'Hava (amener la mort sur toute l'humanité).
Cela doit toujours nous donner le moral et nous empêcher de tomber dans une déprime, comme le souhaite le yétser ara.
En effet, à chaque instant, Hachem croit en nous (puisque nous donnant la vie), et Il nous aime intensément! 🙂

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-> Rachi commente (v.3,7) : Pourquoi cet arbre [de la Connaissance] n’est-il pas nommé en toutes lettres?
C’est parce que Hachem n’aime humilier aucune de Ses créatures, et afin que les hommes ne lui fassent pas honte en disant : "Voici celui à cause duquel le monde a été puni !"

Hachem ne donne pas le nom de cet arbre, afin de préserver sa dignité "d'arbre".
=> A combien plus forte raison devons-nous être vigilants de ne pas heurter, faire honte à un être humain?

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-> Nous allons voir b'h un divré Torah du rav Avraham Pam.

'Hava a amené le plus grand désastre possible sur le monde, puisque qu'à cause de sa faute elle a entraîné que tout être humain va devoir mourir, soit la mort à minima de dizaines de dizaines de milliards de personnes durant l'histoire!

Pourtant, suite l'annonce de ce décret de mort, la Torah nous rapporte à aucun moment que Adam va dire un mot dur à l'encontre de sa femme.
Au contraire, suite à cela, il va l'appeler : " 'Hava, car elle était devenue la mère de tous les vivants" (Béréchit 3,20).
Le rav Pam explique que c'est comme s'il lui disait : "Ne te sens pas si mal à propos de ce qui vient de se passer. Ton nom sera : 'Hava, car tu vas devenir la mère de toute l'humanité! Tu vas apporter de la vie au monde!!"

C'est un conseil très important de shalom bayit.
D'une manière générale, lorsque notre épouse fait une erreur (qui sera toujours moins grave de conséquences que celle de 'Hava!), nous ne devons pas l'amplifier, nous ne devons même pas en parler (elle est déjà au courant de son erreur, et n'en est pas fière, alors ne lui rajoute pas de la honte supplémentaire!).
Au contraire : il faut se concentrer sur les choses positives que notre épouse a pu faire ou fera, et l'encourager à avancer et à dépasser l'erreur.

[Indirectement, nous lui montrons que nous avons confiance et que nous tenons à elle, et ce quoiqu'elle puisse faire de négatif! Notre amour, notre attachement à elle, est plus fort que tout!! ]

=> Le rav Pam conclut en disant que : de même que Adam a recouvert la "honte" de l'échec de 'Hava (en ne la critiquant pas et en la complimentant), alors de même, Hachem a recouvert leur honte (d'être nus) en leur donnant un habit agréable pour se revêtir ("Il les en vêtit").

Nos Sages enseignent que : "Lorsqu'un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la présence divine réside parmi eux" (guémara Sota 17a).

=> Quoi de mieux, que de tout faire pour que Hachem soit toujours avec nous, car quand Il est là nous sommes assurés d'avoir Ses meilleures bénédictions, de ne manquer de rien!

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+ "Hachem fit pour l'homme et pour sa femme des tuniques de peau, et les en vêtit" (Béréchit 3,21)

=> Pourquoi Hachem les a habillé de vêtements de peau?

-> Le Tsafnat Paanéa'h explique ainsi :
Au moment où le 1er homme a découvert qu'il était nu, et qu'il avait besoin de vêtements pour se couvrir il devait dire la bénédiction de : "chéhé'héyanou" sur le 1er vêtement qui viendrait sur son corps.
Et si Hachem l'avait revêtu d'autres vêtements, l'homme aurait dû dire la bénédiction, mais d'un autre côté un homme nu n'a pas le droit de dire de bénédiction, ce qui l'aurait mis dans un dilemme sur la nécessité de dire une bénédiction et comment.

C'est pourquoi le verset dit : "Hachem fit pour l'homme et pour sa femme des tuniques de peau, et les en vêtit" = justement des tuniques de peau, parce que nous savons qu'on ne dit pas la bénédiction "chéhé'héyanou" sur du cuir, étant donné que "Sa miséricorde s'étend à toutes Ses créatures".
Par les tuniques de peau faites par Hachem pour l'homme quand il était encore nu, il l'a exempté de la nécessité de dire la bénédiction "chéhé'héyanou" sur le vêtement.

"Alors qu'il était sur le point d'entrer en Egypte, il dit à Saraï son épouse : Voici, je savais que tu es une femme de belle apparence" (Lé'h Lé'ha 12,11)

-> La guémara (Yoma 28b) dit que Avraham observait la Torah toute entière, même si elle n'avait pas encore été donnée.

-> Rachi écrit qu'en raison de son niveau de modestie, Avraham n'avait encore jamais regardé Sarah, sa femme, avant qu'ils ne soient sur le point d'entrer en Egypte.

-> La guémara (Kidouchin 41a) établie qu'il est interdit de se marier avec une femme sans l'avoir au préalable regardée pour s'assurer qu'elle trouve faveur à nos yeux.

=> Si Avraham suivait toute la Torah, pourquoi ne l'avait-il pas déjà regardée avant le mariage?

-> Le Maharcha (guémara Baba Batra 16a) répond qu'en réalité Avraham a vu Sarah dans sa jeunesse avant de se marier avec elle.
Après leur mariage, il ne l'a plus regardé, en ayant conscience que sa beauté diminuera avec le temps passant.
Cependant, lorsqu'il la regarda avant d'entrer en Egypte, il réalisa que son apparence n'avait pas changé pendant tout ce temps (cf. Rachi Béréchit 23,1).

Il donne un autre avis (guémara Yébamot 100b), selon lequel Avraham n'a commencé à observer les mitsvot qu'après avoir réalisé sa circoncision, ce qui n'était alors pas le cas.

-> Le rav Chmaryahou Ariéli (Michméret Ariel), cite le commentaire de Rachi (Béréchit 11,29), disant que Sarah était appelée : Yiska (provenant d'un mot hébreu signifiant : regarder), car tout le monde la regardait pour sa beauté.
Avraham se reposait sur sa réputation, plutôt que de la regarder lui-même avant le mariage.

-> Le rav Zalman Sorotzkin (Oznayim laTorah) dit que la guémara explique que la raison de l'obligation de regarder une femme avant le mariage, est par peur de trouver un défaut chez elle lorsqu'il la regardera après le mariage, et d'en venir alors à la mépriser.
Cette raison ne s'appliquait pas à Avraham qui n'a jamais eu l'intention de regarder Sarah par la suite.

Rabbi Barou'h Téoumim Frankel dit que Avraham (symbole du 'hessed), avait dans son cœur uniquement de l'amour envers autrui.
Ainsi, même en se forçant, il ne pourrait jamais en venir à mépriser une autre personne, et à plus forte raison sa femme.
C'est pourquoi, il n'avait pas besoin de la regarder avant le mariage.

"[Hachem] le fit sortir en plein air, et dit: "Regarde le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter!" Et Il lui dit : "Ainsi sera ta descendance"." (Lé'h Lé'ha 15,5)

-> Lorsque nous regardons les étoiles, elles semblent plutôt petites (comme un petit point lumineux!).
Cependant, en réalité elles sont énormes, comme nous pouvons le constater en s'en rapprochant.

C'est le message que Hachem a souhaité transmettre ici à Avraham : dans ce monde, tes enfants seront considérés comme ayant peu d'importance (des sales juifs!), comme insignifiants parmi les nations.
Cependant, dans le Ciel, ils sont considérés comme étant bien plus important que toute autre nation!

[le Divré 'Haïm]

[lorsque nous ne considérons pas un autre juif avec assez de valeur, c'est parce que dans notre cœur nous sommes trop distant de lui pour pleinement apprécier sa grandeur]

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-> D'une façon similaire, le 'Hatam Sofer enseigne :
"Pour nous une étoile semble petite, mais nous n'avons pas idée à quel point elle est grande et brillante. De la même manière, nous n'avons pas idée d'à quel point les tsadikim sont véritablement grands et brillants."
[Torat Moché - Béréchit p.44]

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-> "comptez les étoiles ... il en sera de même pour votre progéniture"

=> Pourquoi sommes-nous comparés aux étoiles?
Le rav Leib Bakst explique qu’à l’origine, le soleil et la lune étaient de taille égale. Cependant, la lune fut réduite quand elle se plaignit en disant qu’il était impossible à 2 rois d’utiliser la même couronne. Réduisant alors sa taille, Hachem créa néanmoins les étoiles pour la consoler.
Ainsi, le but de la création des étoiles était d’éliminer la douleur d’une autre créature. C’est pourquoi nous sommes comparés aux étoiles puisque c’est ce que fait un juif. Il fait preuve d’empathie, ressent la douleur d’un autre juif et fait ce qu’il peut pour compatir et éliminer cette douleur.

[Rachi (Béréchit 1,16) :
- "Les deux grands luminaires Ils avaient été créés égaux" = mais la lune a été rapetissée car elle s’était plainte en disant : "Il n’est pas possible à deux rois de se partager la même couronne!"
- "Et les étoiles" = Après avoir rapetissé la lune, Il lui a adjoint une armée d’étoiles pour apaiser son chagrin. ]

-> En entendant la douleur de l’un de ses ‘Hassidim, le Rabbi dit : "Quelle grande tragédie. Je n’ai pas de réponses pour toi mais je peux pleurer avec toi."

-> "Comment pouvez-vous m’appeler un tsadik tant que je ressens toujours plus d’amour pour mes propres enfants que pour un autre juif?" (rabbi David de Lelov)

-> Un clercs catholique du 15e siècle en Espagne raconte ce qui s’est passé lors de l’expulsion espagnole en 1492 : les juifs riches ont dépensé leurs dernières pièces de monnaie pour assurer le passage sur les derniers navires quittant l’Espagne pour les juifs les plus pauvres qui risquaient d’être soumis à un baptême forcé.

-> De même, à l'image de Moché qui bien qu’il ait été sauvé par Batya, il ressentait toujours la douleur de ses frères dans l’esclavage, c’est pourquoi il pleurait! (Chémot 2,16).

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-> Le midrach (Pessikta Zoutreta) émet l'idée que Hachem a fait sortir Avraham, d'un lieu construit par l'homme vers l'extérieur lui montrant qu'à l'image des étoiles, Israël est au-dessus et transcende les lois de la nature (én mazal léIsraël).
Ainsi, si Hachem le désire, Avraham et Sarah auront des enfants, bien que de façon naturelle cela soit impossible (Sarah n'ayant pas de matrice).

Cette vision a également montré à Avraham que de même que nul ne peut conquérir les étoiles, de même aucune nation ne pourra jamais anéantir Israël.

-> De même, la guémara (Méguila 16a) dit qu'en comparant Israël aux étoiles, D. nous apprend que lorsqu'Israël accomplit Sa volonté, il est au-dessus de tout, comme les étoiles.
En revanche, quand il désobéit, il est piétiné par tous, comme la poussière et le sable.

-> Ainsi, selon le contexte, le peuple juif se retrouve comparé soit aux étoiles du Ciel, soit au sable de la mer.
Le étoiles sont géographiquement très éloignées les unes des autres, des milliers de kilomètres les séparant. Par contre, les grains de sable semblent collés les uns aux autres.
Le rabbi Israël de Tchoraktov souligne qu'en réalité c'est l'inverse : les astres, gravitant autour d'un même astre plus grand, forment un groupe, comme par exemple le système solaire, alors que les grains de sable semblent attachés, mais s'éparpillent au moindre souffle de vent.
Il en est de même concernant le peuple juif : quand il se trouve à un niveau bas, il est dépourvu de solidarité, à l'instar du sable s'envolant au vent.
Par contre, quand il se hisse à un niveau élevé et que ses membres sont unis autour de la Torah, il se distingue telles les étoiles.

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-> "Regarde le ciel et compte les étoiles" (Lé'h Lé'ha 15,5)
Rabbi Its'hak Abravanel commente : "C'est la nuit que l'on peut voir les étoiles. Et c'est ainsi quand les juifs sont au plus bas qu'ils peuvent apercevoir un peu de lumière. J'ai connu cela moi-même au moment de l'expulsion des juifs d'Espagne".

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+ "Il adviendra que le nombre des enfants d'Israël égalera celui des grains de sable de la mer" (Hochéa 2,1).
Les juifs sont comparés au sable du bord de la bord, tandis que les réchaïm sont comparés à la mer agitée, selon ce verset : "Mais les réchaïm sont comme une mer houleuse qui ne peut s'apaiser" (Yéchayahou 57,20).

Les réchaïm se liguent contre Israël, mais Hachem affaiblit la force de chaque vague au fur et à mesure qu'elle se rapproche du sable (comparé à Israël) du bord de mer.
La seconde vague et les suivantes n'apprennent pas la leçon du sort réservé à la 1er vague déferlante qui s'éteint sur le rivage.
De même, pour les réchaïm ; c'est ainsi que Pharaon s'est dressé en vain contre les juifs ; de même Amalek, de même Si'hon, ... sans succès.
[Maharcha - guémara Baba Batra 73a]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2018/12/08/7972-2

-> voir ci-dessous la comparaison des juifs avec la poussière et avec le sable de la terre.

[D. a dit à Yaakov : "Tes descendants seront comme la poussière de la terre" (Vayétsé 28,14)]

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-> De même que les étoiles illuminent le monde entier, le peuple juif illuminera la terre entière dans le monde futur.
En effet, il est écrit : "Les sages brilleront comme l'éclat du firmament et ceux qui donnent du mérite à la multitude [scintilleront] comme les étoiles, à jamais" (Daniel 12,3).
[Méam Loez - Bamidbar 2,32]

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"[Hachem] le fit sortir en plein air, et dit: "Regarde le ciel et compte les étoiles : peux-tu en compter le nombre? Et Il lui dit : "Ainsi sera ta descendance"." (v.15,5)

Rabbi Meïr Shapiro explique qu'il est évident que Avraham a suivi le commandement de Hachem : il est allé dehors et il a commencé à compter les étoiles.
Mais dans la même phrase, Hachem lui dit que cela est impossible (de toutes les compter).
=> Alors pourquoi D. lui a-t-il demandé de les compter?

Hachem enseigne là à Avraham une importante leçon : même si par le biais de la nature il lui est impossible de compter les étoiles, Hachem dit quand même : "Je veux que tu commence. Tu fais ta part et Je t'aiderai avec le reste. Peu importe si c'est possible ou non, car Tu m'as à tes côtés!"

Hachem dit : "Ainsi sera ta descendance" (ko yiyé zar'ékha) = ce même principe s'applique à tous tes enfants à venir. Je souhaite qu'ils connaissent également cela.
[ne te limite pas à ce qui peut être fait, mais plutôt (regarde plus haut - les étoiles) entreprend ce qui doit être fait (en accord avec la volonté de D.), et avec Hachem tout deviendra possible!]

D'ailleurs, rabbi Méïr Shapiro a mis cela en pratique, et même s'il n'a vécu que 46 années, il a énormément accompli dans sa vie.
On peut citer l'introduction de l'idée révolutionnaire du Daf Yomi, il a fondé et dirigé la grande yéchiva des 'Hakhmé Lublin, il a écrit des livres sur les profondeurs de la Torah, ...

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-> Pour citer dans ses mots, rabbi Méïr Shapiro de Lublin (dans son Imré Daat) :
Toute personne sensée sait parfaitement qu’il est impossible de compter et de connaître le nombre d’étoiles.
Néanmoins, dès qu’Avraham entendit l’ordre du Créateur, il se mit sur le champ à les compter sans chercher à comprendre et sans se dire : "A quoi bon commencer puisque de toutes façons je n’arriverai pas au bout du compte!"
C’est sur cette réaction qu’Hachem lui promit "ainsi sera ta descendance", à savoir : "Je désire que tu élèves tes enfants dans le même esprit : qu’ils ne soient jamais tourmentés par des pensées de découragement, et qu’au contraire, ils se mettent systématiquement à l’œuvre en accomplissant ce qui leur incombe".

Nos Sages (Pirké Avot 2,16) enseignent, en effet : "Tu n’es pas tenu de finir la tâche", Hachem achèvera ce qui est nécessaire, comme il est dit : "D. prendra ma cause en main" (Téhilim 57,3).
La réalité montre que dès qu’un homme fait le premier pas dans le bon sens, il lui sera plus facile de continuer sur cette voie, de s’élever davantage et de parvenir ainsi au but recherché.

[à l'image d'Avraham, de tout temps, un juif ne doit pas se laisser impressionner par des pensées décourageantes, mais qu'il se lance corps et âme à la tâche, qu'ils commencent à faire ce qui leur incombe, et Hachem lui viendra alors en aide.]

-> "Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle" (Yitro 19,4)
L'aigle ayant l'habitude de porter ses oisillons au-dessus de ses ailes, lorsqu'il prend son vol, ces derniers peuvent contempler confortablement le monde de très haut. Néanmoins, pour se hisser sur les ailes de l'aigle, les oisillons ne peuvent bénéficier de son aide et ils doivent grimper tout seuls. Le 'premier pas' leur incombe, et c'est seulement après l'avoir fait qu'ils s'élèveront sans autre effort de leur part ni aucune difficulté.
Hachem dit aux Bné Israël : "Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle" pour leur enseigner que lorsqu'ils font le premier pas en faisant l'effort de s'élever un peu, Lui de son côté, les portera jusqu'à la cîme du monde.

[nos Sages nous disent que la jalousie dans le domaine spirituel peut être positif. En effet, lorsque nous envions et aspirons à devenir comme un grand de la génération, alors au final nous pouvons espérer devenir la meilleure version de nous-même.
Mais si on ne vise pas la lune (les étoiles), alors nous n'atteindrons qu'un sommet beaucoup moins élevé spirituellement parlant.
Les juifs sont comparés aux étoiles car par nature on doit tous aspirer à devenir la star spirituelle de la génération, pour ainsi exprimer le meilleur de soi-même!]

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-> "La lune sera couverte de honte, le soleil de confusion" (Yéchayahou 24,23)
Les étoiles ne seront pas humiliés, contrairement à la lune et au soleil.
C'est pourquoi, les juif sont comparés aux étoiles. [midrach Bamidbar rabba 2,13]

Comment les juifs auront ce mérite de ressembler aux étoiles et de ne pas avoir honte?
C'est par le mérite de leur confiance (bita'hon) en Hachem, comme nous disons dans nos prières : "oul'olam lo névoch, ki bé'ha bata'hnou" (nous n'aurons jamais honte, car en Toi nous avons confiance).
[Béer Moché]

[dans le alénou léchabé'akh, nous affirmons que les autres nations investissent dans du vide, dans des "dieux" qui ne répondent pas => dans le futur, dans le monde de Vérité, ils seront plein de honte.
De notre côté, nous investissons en Hachem, qui est tellement rempli de bonté envers nous, que pour un tout petit acte que nous faisons dans ce monde (un point comme une étoile), nous recevrons une récompense infinie (une étoile est énorme quand on se rapproche d'elle).]

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-> "Israël est comparé aux étoiles", ce que certains expliquent de la manière suivante : Israël est comparé aux étoiles parce que celles-ci ne sont perceptibles que dans l'obscurité. Il en est de même des Bné Israël qui illuminent précisément lorsqu'ils se trouvent dans les ténèbres matériels ou spirituels."
[midrach Esther rabba 7,11]

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-> b'h, au sujet des étoiles voir également : https://todahm.com/2015/08/10/3637

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+ "Ta descendance sera telle la poussière de la terre" (Vayété 28,14)

-> On peut expliquer la comparaison du peuple d’Israël à la poussière de la terre de la façon suivante :
La poussière se trouve posée en bas, sur la terre. Mais quand on marche et on piétine la terre, alors la poussière monte et s’élève jusqu’à la tête de l’homme au point même de pouvoir entrer dans ses yeux et de les piquer.
Il en est de même pour les descendants de Yaacov. Quand les juifs sont bas, spirituellement parlant, et ne cherchent pas à se rapprocher d’Hachem, quand ils sont à terre et que ça ne les dérange pas, alors Hachem réveille leurs ennemis qui viennent les piétiner et les écraser . Et par la pression des malheurs, ils se “réveillent” et se rapprochent d’Hachem.
Malheureusement, comme la poussière, c’est quand ils sont piétinés que les Juifs commencent à remonter et s’élever spirituellement.
[Beit Its'hak]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2019/07/07/9447

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+ Hachem a promis aux juifs de devenir comme la poussière de la terre :

Le Méam Loez (Dévarim 1,11) rapporte :
1°/ Pour nous enseigner que comme la poussière est foulée aux pieds par tous, la Torah ne se maintient chez le peuple juif que s'il se fait semblable à la poussière pour écouter ce que le rav dit à la synagogue.
Même s'ils portent leurs vêtements de Shabbath ou de fête, ... ils doivent [être prêts à] se laisser salir par la poussière en s'asseyant aux pieds des sages pour apprendre la Torah.
Il est écrit à propos de Yissa'har : "Yissa'har est un âne à la forte ossature, se couchant entre les alentours des villes" (Béréchit 49,14). Ce verset nous enseigne que Yissa'har a mérité que toute sa tribu se composât d'érudits parce qu'ils étaient prêts à se coucher dans la poussière ou dans la saleté pour écouter des paroles de Torah.

Un âne accepte n'importe quel fardeau et ne regimbe pas contre son maître comme le cheval ou les autres animaux. Il n'est pas fier : peu lui importe de devoir se coucher en un endroit inconnu plutôt que dans son écurie. De même, les membres de la tribu de Yissa'har ont mérité de posséder la connaissance de la Torah parce qu'ils en ont accepté le joug. Même lorsqu'ils connaissaient de grandes difficultés, ils ne se rebellaient pas contre D. et n'étaient pas fiers. Aucun d'eux ne se souciaient de son honneur personnel mais seulement de celui de D.
Pour étudier la Torah, ils étaient prêts à se coucher dans un tas de détritus.
[la poussière représente : peu importe les efforts, peu importe les conditions, mon honneur personnel, ... ce qui compte c'est acquérir la Torah!]

2°/ Comme le monde ne peut pas exister sans la terre car elle est indispensable à la pousse des plantes et des arbres, le monde ne peut exister sans Israël.
Il est écrit : "Toutes les nations de la terre seront bénies grâce à tes descendants" (Vayéra 22,18). Le monde entier est béni grâce aux juifs, jusqu'aux bateaux qui voguent sur les mers lointaines.

3°/ Les plantes ne peuvent pousser que si la terre est arrosée.
De même, les juifs ont seulement été bénis par le mérite de la Torah comparée à l'eau, comme il est écrit : "Quiconque a soif, qu'il aille à l'eau" (Yéchayahou 55,1).
De plus, comme la poussière de la terre survivra à tout, les juifs survivront même en exil.

4°/ De sa naissance à sa mort, l'homme est entouré de bonnes actions nombreuses comme la poussière.
S'il désire consommer du pain, il se lave les mains et récite une bénédiction avant de manger et une après. Lorsqu'il pétrit de la pâte, il sépare l'offrande de 'halla et récite une bénédictions, et ainsi de suite.
Tel est le sens des paroles : "Qui peut compter la poussière de Yaakov" (Balak 23,10). Qui peut compter les bonnes actions qu'accomplit un juif depuis sa naissance jusqu'à ce qu'il retourne à la poussière?

5°/ Lorsque les juifs tombent au niveau de la poussière et sont extrêmement abaissés, D. a pitié d'eux et les délivre.
En Egypte, les juifs étaient avilis par le travail avec la boue et les briques. Hachem a eu pitié d'eux et les a délivrés avec une main puissante.
D. a dit à Yaakov : "Tes descendants seront comme la poussière de la terre et tu t'étendras à l'ouest, à l'est" (Vayétsé 28,14) = "Lorsque tes descendants atteindront le niveau de la poussière, Je les libérerai et les bénirai comme la poussière de la terre".
Certes, tout le monde foule la terre de ses pieds, mais en fin de compte elle finira par recouvrir chacun après sa mort.

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+ Hachem a promis aux juifs de devenir comme la sable de la terre :

Le Méam Loez enseigne :
1°/ Comme le sable sépare la mer de la terre, la tribu de Lévi est séparée et mise à part pour le service de D.
Il est écrit : "Tu sépareras les Lévi'im parmi les Bné Israël" (Bamidbar 8,14) et : "Il séparera Aharon pour le sanctifier" (Divré haYamim I 23,13).

2°/ La mer désire inonder le monde entier, mais lorsqu'elle voit le sable, elle prend peur et retourne en arrière. De même, lorsque le monde est empli de fautes, D. envoie des anges de destruction pour l'anéantir. Mais lorsque ces créatures célestes voient les juifs observer la Torah et les mitsvot et restés attachés à D., ces forces retournent en arrière comme les vagues de la mer qui avancent en rugissant puis se brisent sur le sable.

3°/ Le sable est blanc et ressemble à une montagne qui entoure la mer. De même, les juifs sont blanchis de leur péchés lorsqu'ils se repentent et accomplissent de bonnes actions. Aucune force spirituelle ne peut les dénoncer. Ainsi, l'attribut de justice se transforme en attribut de pitié (miséricorde).

4°/ Si un homme tentait de mâcher du sable, il s'abîmerait et casserait les dents. De même, lorsque viendra le machia'h, les nations qui ont essayé de dévorer les juifs, comparés au sable, seront détruites.
En effet, Hachem dit :"J'exercerai Ma vengeance contre Edom par l'intermédiaire de Mon peuple Israël" (Yé'hézkel 25,14).

5°/ Si un homme renverse du sable sur un aliment, celui-ci n'est plus mangeable. Quiconque le met en bouche s'abîmera les dents.
De même, quiconque fait du mal aux juifs et leur prend leurs biens n'en profitera pas.
De plus, lorsque viendra le machia'h, les dents des ennemis d'Israël seront brisées car les juifs sont considérés comme consacrés, comme il est écrit : "Israël est consacré à D." (Yirmiyahou 2,3).
Or quiconque fait un usage personnel d'un objet consacré mérite la mort.

6°/ Si l'on jette du sable dans une fournaise, on peut en faire du verre et ainsi en est-il des tsadikim d'Israël. Il leur est possible d'entrer dans le feu et d'en sortir vivants, comme ce fut le cas de 'Hanania, Michaël et Azaria.
De plus, dans le futur, les juifs et les autres nations entreront au Guéhinam. Israël en ressortira en paix alors que les autres nations seront anéanties.

7°/ Si un homme soulève du sable et le jette ailleurs, cela ne fait aucun bruit.
De même, si un juif fait quelque chose en cachette, son prochain reste silencieux et ne le révèle pas.
Les juifs ne disent pas de mal de leurs prochains.

Certes ils ont reçu la bénédiction d'être comme "le sable qui ne peut être compté tant il est nombreux" mais celle-ci ne se réalise que lorsqu'ils font la volonté de D.
Dans le cas contraire, on pourra les dénombrer.
Comment est-ce possible? Ils sont comptés s'ils ne font pas la volonté de D., mais dès qu'ils se repentent et font la volonté de D., ils deviennent innombrables. Comment est-ce possible en un instant?

En fait, chaque tsadik est considéré comme égal à de nombreux hommes ordinaires.
Yaïr, fils de Ménaché, était équivalent à la majorité du Sanhédrin, c'est-à-dire à 36 hommes.
De même, la plupart des tsadikim sont considérés comme égaux à de nombreux juifs. Par conséquent, même si les juifs sont dénombrables, chaque tsadik, selon sa valeur, est considéré comme illimité.
Pour cette raison, lorsque les juifs fautent, D. prend un tsadik (juste) qui fait expiation pour tous.

"Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère" (Lé'h Lé'ha 15,13)
[Dans le texte : יָדֹעַ תֵּדַע כִּי-גֵר יִהְיֶה זַרְעֲךָ בְּאֶרֶץ לֹא לָהֶם]

Ce verset aborde l'esclavage que les juifs seront forcés de subir en Egypte par la suite.
Cependant, nos Sages nous enseignent qu'il est également une allusion aux 6 jeûnes fixés dans le calendrier juif :
-> le youd (de yadoa : יָדֹעַ), d'une valeur de 10 = allusion au 10 Tévet ;
-> le tav (de téda : תֵּדַע) = allusion à TIcha béAv et au Taanit Esther ;
-> le kaf et youd (ki : כִּי) = c'est Yom KIppour, qui tombe le 11 Tichri ;
-> le guimel (de gèr : גֵר), d'une valeur de 3 = c'est celui de Guédalia, qui tombe le 3 Tichri ;
-> le youd et zaïn (de yiyé zar'a'ha : יִהְיֶה זַרְעֲךָ), d'une valeur de 17 = c'est le jeûne du 17 Tamouz.

[Rabbi Israël Bronstein]