Aux délices de la Torah

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Nazir = s’élever au niveau d’Adam avant la faute

"Car la couronne de son D. est sur sa tête, durant toute la période de son statut de nazir, il est saint pour Hachem" (Nasso 6,7-8)

-> Le Alchikh haKadoch nous éclaire sur le statut de nazir. Il nous explique que Hachem a souhaité nous enseigner que chaque juif, même s'il n'appartient pas à la descendance des Cohanim, a le potentiel de grandir en sainteté jusqu'à atteindre le niveau de sainteté du Cohen Gadol.

Voici ses paroles :
"Hachem a distingué parmi Son peuple saint, la tribu de Lévi, et parmi ses membres, la descendance d'Aharon, et parmi eux, le Cohen Gadol qui fut distingué parmi tous ses frères. Ne viens pas croire que le niveau de sainteté dépend de nos ascendants car D. vient nous enseigner ici qu'il n'en est pas ainsi.
En effet, il appartient à chaque homme de s'écarter de la matérialité du monde et de se sanctifier jusqu'au niveau qu'il s'est fixé.

Il est écrit au sujet du Cohen Gadol une précision importante : "Pour son père et sa mère, il ne se rendra pas impur ... car le sacre de l'huile d'onction de son D. est sur lui" (Emor 21,21).
Le Cohen Gadol prend ses fonctions suite à l'onction qu'il reçoit. C'est donc un facteur extérieur à lui qui va déterminer son statut contrairement au nazir.
En effet, un nazir ne se rendra pas non plus impur pour ses parents mais ce niveau de sainteté dépend de lui, de sa volonté sincère et de son amour pour Hachem et il est écrit à son propos : "Car la couronne de son D. est sur sa tête" (Nasso 6,7)."

=> Lorsque nous analysons les paroles du Alchikh Hakadoch, nous sommes amenés à comprendre que la sainteté du nazir est plus élevée que celle du Cohen Gadol.
Le Cohen Gadol atteint ce niveau de sainteté par le statut qu'il endosse après avoir reçu l'onction tandis que la sainteté du nazir provient d'un choix personnel de se mettre en retrait de la matérialité de ce monde même sans avoir reçu l'huile d'onction.

[ il est à noter que : Rabbi 'Haïm Vital témoigne qu'il a entendu de son maître le Arizal, que les commentaires du Alchikh haKadoch sur la Torah représentent une des 70 explications enseignées dans les mondes supérieurs.]

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=> Approfondissons les enseignements du Alchikh haKadoch : au-delà du choix personnel d'endosser le statut de nazir, en quoi la sainteté de ce dernier peut-elle dépasser celle du Cohen Gadol?

-> Le Chlah haKadoch (Torat Ohr - Nasso 11) enseigne :
"Nos Sages (guémara Béra'hot 63a ; Sota 2a) disent : "pourquoi la section du nazir est-elle juxtaposée à la section de la femme soupçonnée d'adultère (la sota)? Ceci pour nous apprendre que quiconque voit la femme soupçonnée d'adultère dans son humiliation, qu'il se sépare, qu'il s'abstienne de boire, du vin."
On explique : il devra s'abstenir de consommer tout ce qui provient de la vigne qui est selon certains avis le fruit de l'arbre de la connaissance.
En effet, 'Hava pressa du fruit défendu, qui était une grappe de raisin, à Adam et le midrach (Béréchit rabba 19,5) nous enseigne que ce vin le mit en état d'ébriété ...
A cause du vin qu'elle a servi à son mari, la mort frappa le monde. Si Adam n'avait pas fauté en s'abstenant de consommer du fruit de la vigne, il aurait conservé son niveau de sainteté et son vêtement de lumière.
Cependant après la faute, il fut revêtu d'un vêtement de peau jusqu'à ce qu'Aharon vienne réparer cette profanation par l'intermédiaire de l'onction sainte.
[le 'Hatam Sofer explique que le fruit de l'arbre de la connaissance, la vigne, aurait été permis le jour du Shabbat si Adam avait patienté. En effet, il aurait sanctifié le kidouch avec le vin. ]

Lorsque le nazir s'écarte du vin de son propre gré, il dévoile son intention profonde de revenir au niveau d'Adam Harichon avant la faute, c'est-à-dire de réparer ce qui causa la perte du vêtement de lumière d'Adam.
Ainsi, lorsqu'un homme prononce le vœu de devenir nazir, il exprime son désir de s'écarter des plaisirs de ce monde de toutes ses forces et il fixe une période spécifique en fonction de ce que son corps peut accomplir. Il se contente alors de satisfaire les besoins élémentaires de son corps et s'écarte des envies superflues.
[ le mot nazir signifie "s'abstenir", "renoncer" tandis que le mot nézer signifie "couronne", "diadème". ]

C'est le sens des mots de la Torah : "Car la couronne de son D. est sur sa tête" = c'est-à-dire qu'il s'est placé au niveau d'Adam Harichon avant la faute, car il était couronné par D. lui-même sans l'intermédiaire de l'onction.
Cependant, lorsque la période de son vœu se sera écoulée, il redeviendra comme tous les autres hommes et sa couronne se retirera de sa tête, et c'est la raison pour laquelle il devra apporter un sacrifice tout comme Adam Harichon qui dut apporter un sacrifice après sa faute, comme l'ont enseigné nos Sages : "Adam Harichon apporta en offrande un taureau" (guémara Shabbath 28b).
Ainsi le nazir amène un sacrifice pour la même raison."

-> "Hachem fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (Béréchit 3,21).
Les sages du Midrach (Béréchit rabba 4,8) expliquent à propos de ce verset qu'à l'origine, la fonction de prêtrise (Cohanim) revenait aux premiers-nés qui réalisaient des sacrifices jusqu'à ce que la tribu de Lévi hérite de la couronne de la prêtrise.
Adam Harichon en tant que premier-né de l'humanité, apporta un sacrifice, comme il est écrit : "plus agréable à Hachem qu'un taureau aux grandes cornes et aux puissants sabots" (Téhilim 69,32).
Il se vêtit pour ce faire des habits du Cohen Gadol, comme il est écrit : "Hachem fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (Béréchit 3,21) = il s'agissait de vêtements précieux que les premiers-nés pouvaient revêtir.
Avant de mourir, Adam transmit ses vêtements à 'Hét, qui les transmit à Métouchela'h, qui les transmit ensuite à Noa'h. Comme nous l'explique la Torah, Noa'h se leva et réalisa un sacrifice pour Hachem : "Il prit de tous les animaux qui étaient purs" (Noa'h 8,20).

Rabbénou Bé'hayé nous fait remarquer que la Torah utilise exactement le même terme "vayalbichem" (revêtir - וַיַּלְבִּשֵׁם) au sujet du Cohen Gadol (Tsav 8,13) mais aussi au sujet d'Adam Harichon (Béréchit 3,21).
De plus, le verset : "Hachem fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (וַיַּעַשׂ יְהוָה אֱלֹהִים לְאָדָם וּלְאִשְׁתּוֹ כָּתְנוֹת עוֹר וַיַּלְבִּשֵׁם - Béréchit 3,21) contient huit mots faisant ainsi allusion aux huit vêtements du Cohen Gadol.

-> Le rav Pin'has Fridman conclut ce développement ainsi :
D'après ces explications, si Adam n'avait pas consommé de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il serait devenu le roi de toute la création sans même les 8 vêtements de prêtrise que Hachem lui confectionna après la faute.
En effet, avant la faute, Adam n'avait pas de vêtements de prêtrise (Cohen), c'est uniquement après cette dernière qu'il perdit la couronne de la royauté et que Hachem le revêtit des habits de prêtrise pour lui permettre d'évoluer dans ce monde ici-bas.

Nous comprenons de quelle façon le nazir peut s'élever à un niveau de sainteté équivalant voir supérieur au Cohen Gadol puisqu'il peut s'élever au niveau d'Adam Harichon avant la faute.
Il est écrit dans la Michna : "Tout le monde n'est pas apte à prendre cet éloge" (Béra'hot 16b), en l'occurrence de formuler le vœu de nézirout et de s'élever au niveau de sainteté d'Adam Harichon avant la faute.
Pour y parvenir, il faut que l'intention de l'homme qui en émet le vœu soit dirigée vers Hachem. En maîtrisant les envies de notre corps, en y prenant conscience et en dédiant cette élévation au Maître de l'univers, nous devenons comme ce nazir qui cherche à s'élever en sainteté et à prendre part à la réparation de la faute originelle.

Ceux qui ont jeûné 40 jours

+ Ceux qui ont jeûné 40 jours :

Il y a une limite naturelle à la durée pendant laquelle une personne peut jeûner et rester en vie.
Pourtant, il existe des personnes qui ont pu miraculeusement jeûner pendant 40 jours. On peut citer :
- Moché sur le mont Sinaï. [Ekev 9,9]
- Les Bné Israël pendant la dernière série de quarante jours que Moché passa sur le mont Sinaï (pour récupérer les 2e Tables de la Loi). [Tana déBé Eliyahou Zouta 4]
- le roi Shlomo. [Yalkout Chimoni - Michlé 929]
- Eliyahou. [Méla'him I 19,8]
- les mouton de Yitro que Moché gardait. [midrach haGadol Chémot 3,1 ; midrach Agada Chémot 3,1]

Réaction de 2 géants à la perte de leur femme

+ Réaction de 2 géants à la perte de leur femme :

-> Alors que le 'Hida (1724-1806) était à Livourne, il reçut une lettre l’informant du décès de sa femme (qu’il découvrit plus de 30 jours après, ce que la halakha appelle שמועה רחוקה).
Il écrit : "Après la Havdala, je suis entré dans ma chambre, j’ai ouvert la lettre qui mentionnait le décès de ma femme, qui était pieuse, intelligente, craignant D., gentille, modeste, la prunelle de mes yeux et la maîtresse de maison. Mon monde s’est assombri." Je ne voulais révéler cette nouvelle à personne pour ne pas être forcé de me remarier.
Le‘Hida poursuit : "J’ai allumé une bougie, je suis allé à la synagogue et j’ai pleuré là pendant environ une heure, puis je me suis lavé le visage. Je suis retourné chez moi ... Je me suis assis par terre pour réciter le Tikoun ‘hatsot et j’ai enlevé mes chaussures. J’ai pleuré ma femme comme on le fait pour une רחוקה שמועה car elle est morte le vendredi, le 20 Sivan en l’an 1773.
J’ai tout fait sereinement. Je suis tombé malade à la nouvelle du décès de ma femme ... J’avais mal et j’ai fait l’éloge de la perte d’une perle spéciale car elle était presque unique dans la génération ..."

-> Dans une lettre datée du mercredi 6 août 1796 (Igrot Rabbi Akiva Eiger 109), rabbi Akiva Eiger (1761-1837) écrit qu’après la mort de sa femme, il était submergé par la douleur et le chagrin :
"Je suis devenu dangereusement faible. Je ne pouvais ni manger ni boire. Mon estomac ne pouvait rien retenir longtemps et je pouvais à peine ingurgiter assez de nourriture pour pouvoir réciter une bérakha a'harona.
Je ne pouvais pas dormir et j’ai dû consulter un médecin. Je suis reconnaissant envers D. de m’avoir légèrement guéri, mais je ne peux toujours pas prier sans que mes pensées ne soient perturbées et confuses. Je ne peux même pas apprendre une simple sougya (un sujet, un thème de la guémara) en profondeur."

-> "Si tu es joyeux, alors Hachem t'aidera en toute situation"
[Rabbi de Slonim - Torat Avot]

-> "Lorsqu'une personne est joyeuse, elle peut échapper à tous les problèmes et malheurs"
[Dégel Ma'hané Efraïm - Likoutim]

"Hachem attend de pouvoir embrasser les lèvres d'une personne au moment où elle dira des mots de Torah et de prière avec crainte et amour."

[le Toldot Yaakov Yossef - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov - paracha Ekev ]

"Honorer le Shabbath fait plus d'impact au Ciel que 1 000 jeûnes"

[midrach Tan'houma - Béréchit 3]

-> "Uniquement le jour du Shabbath, les 3 Patriarches portent leurs couronnes, et tous les juifs sont nourris par eux.
A Shabbath, tous les réchaïm en enfer ont un répit, et tout jugement sévère du monde est suspendu.
A Shabbath, la Torah est couronnée de couronnes de perfection, et le bruit de la réjouissance est entendu dans 250 mondes."

[Zohar - Paracha Yitro]

"La plus grande bonté que l'homme puisse faire envers Hachem est d'en faire ici bas avec les autres"

[Gaon de Vilna]

"Moché les envoya du désert de Paran sur la proposition de Hachem ; c'étaient tous des notables (anachim), chefs des enfants d'Israël étaient-ils" (Chéla'h Lé'ha 13,3)

-> Rachi explique l'utilisation du terme "anachin", comme signifiant qu'au moment où ils sont partis ils étaient des justes et ils n'avaient aucune intention de parler négativement de la terre d'Israël.

Regardons de plus près les mots que Rachi utilise : "béota chaa kéchérim ayou".
=> Il semble nous signifier que les explorateurs étaient encore des justes pendant 1 heure après leur départ? Sur quoi se base-t-il pour affirmer cela?

Nous allons voir la belle réponse apportée par le rav Eizel Charif, alors qu'il n'avait que 8 ans.

-> "Selon le nombre de jours où vous avez exploré la terre, 40 jours, un jour pour une année, un jour pour une année, vous porterez vos iniquités, 40 ans, et vous saurez ce que [signifie] se détourner de Moi" (Chéla'h Lé'ha 13,34)

On a :
1 jour d'exploration = 1 année dans le désert ;
24 heures = 1*12 mois
=> 1 heure d'exploration = 1/2 mois dans le désert, soit 15-16 jours.

-> Le peuple juif a quitté l'Egypte le 15 Nissan, 1er jour de Pessa'h.
Il est entré en terre d'Israël le 10 Nissan (cf.Yéhochoua 4,19), ce qui correspond à 5 jours en avance par rapport au décret des 40 années dans le désert.

-> Rachi écrit (Dévarim 1,2) que si les juifs avaient mérité de traverser le désert directement pour aller en Israël (sans faire aucun détour), il aurait fallut 11 journées.
Cette période ne doit donc pas être comptabilisée dans la punition des explorateurs (40 ans d'errance).

=> Suite à ce constat, il ressort qu'il manque une période de 1/2 mois (16 jours) sur les 40 années.

Afin de résoudre cette difficulté, Rachi a conclu qu'ils avaient de bonnes intentions pendant la 1ere heure de leur mission, ce qui justifie la réduction de la peine pour cette durée.

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-> "Ils allèrent et revinrent trouver Moché et Aharon" (Chéla'h Lé'ha 13,26)

Rachi explique : "C’est pour comparer leur départ à leur venue. De même que leur venue était dans une mauvaise intention, leur départ était dans une mauvaise intention".

Apparemment c’est difficile, car Rachi lui-même (v.13,3) a expliqué qu’à ce moment-là ils étaient honnêtes
L'Admour rabbi Avraham Méïr de Gour donne l'explication suivante : nos Sages (guémara (Kidouchin 40) disent que Hachem joint une bonne pensée à l’acte, alors qu’il ne joint pas une mauvaise pensée à l’acte.
D’après cela, au moment où Moché a envoyé les explorateurs, même si leur départ était a priori dans une mauvaise intention, la mauvaise pensée n’avait pas encore été ajoutée à l’acte, donc à ce moment-là ils étaient honnêtes.
Mais une fois qu’ils ont mis leur mauvaise pensée à exécution et ont dit du mal de la terre d'Israël, la mauvaise pensée a déjà été ajoutée à l’acte, et c’est ce que dit Rachi : "C’est pour comparer leur départ à leur venue".

"Moché les envoya du désert de Paran sur la proposition de Hachem ; c'étaient tous des notables (anachim), chefs des enfants d'Israël étaient-ils" (Chéla'h Lé'ha 13,3)

-> Rachi fait remarquer que le qualificatif "anachim" (notables), révèle qu'au moment de leur départ en mission, ils étaient tous des justes.

[Il apparaît qu'ils n'avaient alors aucune intention de médire sur la terre d'Israël]

=> Comment comprendre que des personnages si importants ont si rapidement et radicalement mal tournés?

-> Le Maharal (Gour Aryé Dévarim 1,22) enseigne que le peuple juif dans son ensemble avait peur de la population résidant en Israël, au point qu'il ne pensait pas pouvoir la vaincre pour prendre possession du pays.
Les explorateurs ont été envoyés en tant que représentants du restant de la nation, et le principe est qu'un envoyé (chalia'h) devient influencé par les intentions de ceux qui l'envoient en mission.

La guémara (Kidouchin 41b) dit : "l'envoyé d'une personne est comme cette personne" (chlou'ho chel adam kémoto).

Bien qu'il y ait à ce sujet des débats en terme de loi juive, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Chéla'h Lé'ha 13,2) explique que cela peut se comprendre de façon littérale.

Lorsqu'une personne accepte une mission et est d'accord d'en être l'émissaire, elle devient spirituellement connectée à celle qui l'a mandaté et influencé dans ses objectifs.

Ainsi, bien que les espions étaient eux-mêmes des justes dès qu'ils ont été envoyés en exploration, devenant les émissaires de toute la nation, ils se sont transformés pour devenir comme ceux qui les ont envoyés.

-> Par exemple, le 'Hafets 'Haïm a envoyé le rav Méïr Shapiro pour le représenter au 2e Knéssia Gédolah (congrès mondial de Torah - en 1929), ne pouvant pas s'y rendre personnellement.
Les rabbanim ont voulu l'honorer en le faisant intervenir en 1er, mais le rav Shapiro leur a demandé de passer à la fin afin de pouvoir bénéficier de l'influence du 'Hafets 'Haïm (l'ayant mandaté pour cette tâche), le plus longtemps possible.

-> Le 'Hatam Sofer fait remarquer que la Torah appelle parfois un émissaire par : mal'akh (un ange).
Pourquoi cela?

Si l'émissaire est influencé par celui qui l'a envoyé en mission, à plus forte raison lorsque l'initiateur est Hachem.
Ainsi, une personne agissant comme émissaire de D. mérite d'être dénommée : un ange (mal'akh).

"Nous avons crié vers Hachem et Il a entendu notre voix ; il a envoyé un émissaire (mal'akh) et nous a fait sortir d'Egypte" ('Houkat 20,16).

Il s'agit de Moché (cf.Rachi), et puisqu'il agissait comme un émissaire de D., il a mérité d'être appelé un : mal'akh.

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Cependant, la Torah est claire sur le fait qu'ils ont dû rendre des comptes pour ce qu'ils ont fait, au point de mourir tragiquement (v.14,36-37).
=> Puisque leur faute provenait de l'influence négative du peuple, pourquoi ont-ils été punis? Que pouvaient-ils faire d'autre?

Le 'Hidouché haRim explique qu'avant de partir, les espions n'auraient pas dû se voir comme des représentants de la nation, mais plutôt comme des émissaires de Hachem et de Moché.
Cette faute va avoir des conséquences décisives et fatales.

-> Le Sfat Emet enseigne que nous devons appliquer cela à notre vie quotidienne.
En effet, normalement nous faisons nos choix en fonction de ce qui nous semble être correcte et logique.
Cependant, lorsque nous nous engageons à ne pas agir selon nos motivations personnelles, mais uniquement parce que Hachem souhaite que nous le fassions, nous méritons alors une bénédiction et un succès énormes, car grâce à cela nous devenons, dans chacune de nos actions, des anges représentants Hachem.

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-> "Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> Moché envoya les explorateurs pour visiter la terre sainte. Quand ils revinrent, ils présentèrent au peuple un rapport de leur visite. Quand on analyse le texte, on peut s'apercevoir qu'ils ne firent que dire ce qu'ils ont vu. Apparemment, ils n'ont fait que dire la vérité, ce que leurs yeux ont vu.
=> Où était donc la faute?

-> Le Rabbi Mendel de Kotsk explique que dire la vérité ce n'est pas se contenter de décrire la réalité telle qu'elle est. Car ne pas modifier la réalité c'est simplement ne pas mentir. Mais ce n'est pas encore dire la vérité. Ainsi, quelqu'un peut ne pas mentir, en décrivant la réalité telle qu'elle est, mais sans qu'on puisse encore affirmer qu'il dise la "vérité".
En fait, la vérité, c'est lire et interpréter la réalité en conformité avec la Parole d'Hachem. Si quelqu'un décrit une situation sans rien modifier à la réalité, mais que ses yeux humains lui laissent interpréter les faits de façon différente à la Parole d'Hachem, alors si c'est un homme de vérité, il fournira tous les efforts nécessaires pour s'ingénier à l'interpréter en conformité avec la Parole Divine, et pas selon ce que ses yeux humains le laissent comprendre.

Ainsi par exemple, un homme qui a travaillé durement et à reçu en rétribution un grand salaire, s'il se dit que c'est son travail qui lui a permis d'avoir ce salaire, ce ne sera pas la vérité, même si c'est ce qui paraît de la réalité. Car la vérité c'est qu'Hachem a béni son travail et c'est Lui Qui lui a envoyé le salaire, comme il est dit : "Il bénira toutes les actions de tes mains".

=> Certes, les explorateurs n'ont fait que décrire la réalité de ce que leurs yeux ont vu lors de leur visite de la terre, mais malgré tout ils ont commis en cela une grave faute. Leur erreur a été de ne pas avoir voulu investir des efforts pour mettre en accord cette réalité qu'ils ont vue avec la Parole d'Hachem qui avait dit que cette terre était une bonne terre. Ils ont décrit ce qu'ils ont vu, les géants, les fruits énormes, les nombreux enterrements, ..., ce qui a débouché à la conclusion évidente qu'ils ne pourront pas conquérir une telle terre.
Ce qu'on leur reproche c'est de ne pas s'être efforcé d'interpréter les mêmes faits, mais selon la Vérité de la Parole d'Hachem, comme l'ont fait Yéhochoua et Kalev qui proclamèrent : "Cette terre est très très bonne".
Ne laissons pas les apparences de nos yeux humains diriger notre jugement. Au contraire, c'est la vérité de la Torah qui doit orienter notre lecture de tous les événements de nos vies.

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+ Quand le mensonge se déguise en Vérité :

-> La paracha Chéla'h Lé'ha s'étend sur la faute des explorateurs. Rachi explique que le peuple se réunit autour de Moché et lui demanda d'envoyer des hommes pour explorer la terre Sainte. En cela, les Hébreux commirent une faute et leur requête déplut à Hachem. En effet, Il avait déjà annoncé que ce pays est une bonne terre. L'envoi d'explorateurs n'était donc pas justifié. Seulement, on peut s'interroger.
=> Pourquoi le peuple désirait-il tant envoyer ces hommes? N'avait-il pas confiance en Hachem qui avait promis que cette terre était bonne? Une telle hypothèse révélant un manque si grand de confiance en Hachem n'est pas envisageable!
D'autre part, il est dit (dans la paracha de Dévarim v.1,23) que cette demande du peuple plut même à Moché (qui dit : "La chose fut bonne à mes yeux"). Comment comprendre une telle chose? Surtout s'il s'agissait d'un manque de confiance en Hachem clair et évident?
Tout cela nous conduit à dire que la faute d'envoyer des explorateurs était bien plus fine que ce que l'on peut penser.

-> En fait, on sait bien qu'un peuple qui désire conquérir un pays et entreprendre une guerre, envoie au préalable des espions dans ce pays, pour identifier les différents chemins et déterminer la stratégie la plus adaptée pour cette conquête. Telle est la voie naturelle des choses.
Seulement, à l'époque, les Hébreux étaient accompagnés continuellement par la Présence Divine, qui réalisait pour eux des miracles constants. Certes, généralement la Torah demande à ce que l'homme adopte la voie naturelle, tout en plaçant sa confiance en Hachem qui est le Seul qui peut sauver. C'est ce que l'on appelle la Hichtadlout. Cependant dans la situation des Hébreux dans le désert, qui étaient entourés par des miracles manifestes d'Hachem, pour eux, exceptionnellement, ils devaient placer exclusivement toute leur confiance en Hachem sans procéder à aucune Hichtadlout.
C'est là que le peuple se trompa, en pensant que même à leur niveau, il fallait également procéder à une certain Hichtadlout. En effet, Hachem aime diriger le monde selon l'ordre naturel, pour préserver le libre arbitre de l'homme. De la sorte, quand Il réalise un miracle, Il cherche à le diminuer au maximum et à lui laisser le plus possible une apparence naturelle. Les juifs pensaient que dans leur démarche d'envoyer des explorateurs, ils suivaient cette Volonté Divine de cacher au maximum le miracle. Et en cela, ils pensaient même réaliser une mitsva.

Seulement, le fait que nos Textes voient dans leur démarche une erreur, cela révèle qu'au plus profond de leur coeur, de façon même imperceptible, ils manquaient quelque peu de confiance en Hachem et leur demande découlait en vérité d'une certaine tendance enfouie dans leur coeur à agir naturellement, non pas pour la mitsva, mais pour se rassurer, pensant que par là, ils sécuriseraient un peu plus la réussite de la conquête. Mais ce mauvais calcul relevait du subconscient. Ils étaient loin de s'avouer tout cela. Pour eux, dans leur esprit, ils pensaient réaliser leur mitsva de Hichtadlout pour cacher le miracle.
Il s'agissait donc d'une très fine erreur d'appréciation dans l'équilibre entre Hichtadlout et confiance en Hachem. Ils croyaient que leur Hichtadlout était louable, alors qu'en réalité, elle était superflue et venait pointer un léger manque de confiance en Hachem duquel ils n'étaient pas conscients.
Mais en réalité, ce n'est pas tout. Leur démarche était encore bien plus profonde que cela. Car, ils ne pensaient pas qu'il fallait procéder à une démarche naturelle (Hichtadlout) simplement pour connaître les chemins les plus adaptés pour la conquête. Ce n'est pas en cela qu'ils se trompèrent en pensant qu'il fallait agir. Car pour cela, ils avaient une totale confiance en Hachem et savaient fermement qu'Il allait les aider. Ce n'est pas en cela que leur mauvais penchant allait les induire en erreur. Il était sûr de ne pas réussir.

L'erreur d'appréciation était encore bien plus fine que cela. Le Midrach explique que quand le peuple demanda à Moché d'envoyer des explorateurs, Moché leur en demanda la raison. Alors ils expliquèrent qu'Hachem leur avait promis de leur faire hériter les richesses du pays. Mais, sachant que les Hébreux s'apprêtaient de conquérir le pays, les habitants risqueraient de cacher tous leurs trésors. Et cela risquait de compromettre la réalisation de cette Promesse Divine. Il convenait donc d'envoyer des explorateurs qui allaient identifier les endroits secrets et connaîtraient les lieux susceptibles de contenir les trésors. Et ainsi, cela permettra de réaliser la Promesse Divine et Son Honneur restera conservé.
Au niveau conscient, toute la démarche du peuple d'envoyer des espions était d'éviter une faille dans la sanctification du Nom d'Hachem, dans le cas où on ne trouverait pas les trésors. Ce n'était même pas de perdre l'occasion de s'enrichir qui les perturbait. Tout leur souci n'était que de préserver l'Honneur d'Hachem.
Entendant tout cela, Moché donna bien sûr son accord. Cette démarche lui plut.
Et malgré tout, Hachem identifia une faute. Car en réalité, Il perçut qu'au très fond de leur coeur, leur aspiration provenait d'un manque très fin de confiance en Hachem et d'une volonté imperceptible d'agir naturellement pour assurer leur conquête, pensant inconsciemment que leur action naturelle les aidera. Il s'agissait bien, à un niveau microscopique, d'un léger manque de confiance en Hachem. Et ce manque était si fin, que même Moché n'identifiait pas la faille. Tout paraissait provenir des intentions les plus pures.
Personne n'avait réussi à percevoir qu'une intention négative très fine se cachait.

=> Tout cela montre combien un défaut peut se dissimuler au point que même Moché puisse ne rien remarquer.
De plus, nous voyons aussi que la faute du peuple était d'une finesse telle qu'en apparence tout paraissait être une très grande mitsva, celle de rechercher à augmenter l'Honneur d'Hachem. Le peuple était à un niveau spirituel si haut que pour le tromper, le mauvais penchant (yétser ara) devait leur présenter l'erreur comme une grande mitsva. Car le penchant sait s’immiscer en finesse dans le coeur, présentant une Hichtadlout erronée comme si elle était voulue par Hachem. De plus, ne tentons surtout pas d'expliquer les fautes du peuple juif de l'époque de la Torah selon notre échelle, pensant que ces hommes pouvaient avoir des considérations simples et comparables aux nôtres.

==> Mais tout cela nous mène à nous interroger. S'il est possible de commettre des erreurs si fines sans s'en rendre compte, le danger est donc très grand. Comment pouvons-nous déterminer la vérité? Comment identifier l'erreur si tout peut paraître si parfait?
C'est qu'en fait, chaque homme est effectivement capable de connaître la vérité des choses, s'il le veut vraiment. En scrutant le fond de son coeur avec un regard authentique, en voulant vraiment connaître la vérité, on arrivera à l'identifier. Car le mauvais penchant ne peut pas recouvrir complètement la vérité. Même s'il peut présenter le mensonge comme une vérité, malgré tout, au fond de lui-même, l'homme sait que le droit chemin est encore plus vrai. Dans Sa Bonté, Hachem n'a pas permis au penchant de cacher totalement la vérité. Chacun peut, s'il le désire vraiment, discerner dans son coeur, la vraie vérité.

[ basé sur un enseignement du rav Eliyahou Dessler (Mikhtav MéEliahou) - rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

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+ Grâce à la droiture, on se préserve de tout mal :

-> "Moché les envoya depuis le désert de Pharane sur l'ordre d'Hachem, tous des personnages considérables, chefs des Bné Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,3)

-> Rachi : "A chaque fois que les versets comportent le terme ‘personnage’ (Ich), cela signifie qu'il s'agit d'une personne importante. A ce moment-là, ils étaient (encore) irréprochables".

=> Ce commentaire de Rachi est a priori étonnant : si les explorateurs étaient véritablement irréprochables, au point que la Torah elle-même en témoigne, comment se fait-il qu’ils tombèrent ensuite d’un niveau tellement élevé jusqu’aux extrémités de la bassesse?

-> Le Chem miChmouël (année 5677) rapporte l'explication suivante :
Rachi lui-même commente le verset "Sois droit avec Hachem ton D." (Choftim 18,13) : ‘Va selon Lui avec droiture, espère en Lui, et ne sonde pas l’avenir, mais tout ce qui t’arrivera accepte-le avec innocence (sans calcul). Et alors tu feras partie de Son peuple et tu seras Son partage’.
Le Chem miChmouël écrit que l'on peut donc en déduire, que l’inverse est aussi vrai : en ne se conduisant pas avec droiture, un juif s’exclut lui-même du peuple et du partage d’Hachem ...
Si les Bné Israël n’avaient pas perdu cette ‘Témimout’ (innocence et droiture) mais avaient poursuivi leur périple à travers la terre d'Israël, sans chercher à savoir comment ils parviendraient à la conquérir, il est certain qu’ils auraient réussi
, comme l’affirme Rachi (paracha Dévarim) : ‘S’ils n’avaient pas envoyé des explorateurs, ils (les Bné Israël) n’auraient pas eu besoin de leurs armes’.

Néanmoins, du fait qu’ils perdirent leur ‘Témimout’ et qu’ils tentèrent de sonder l’avenir, ils n’étaient désormais plus avec Hachem (‘Son peuple et Son partage’) et il n’est plus surprenant de voir à quelles extrémités ils arrivèrent ...
Car, sans l’aide d’Hachem, l’homme n’est en mesure de faire face à aucune épreuve.

-> Le Chem miChmouël écrit :
"il est écrit : "Sois droit avec Hachem ton D.", et Rachi d'expliquer : ‘alors tu seras Son peuple et Son partage’.
Une des conditions de la ‘Témimout’ est de ne pas (chercher à) sonder l'avenir et de ne pas s'ingénier à suivre son intelligence, mais de se soumettre à la volonté d'Hachem, à l'instar des Bné Israël lorsqu'ils s'écrièrent devant la Mer Rouge : ‘Nous ne comptons que sur les paroles du fils d'Amram (Moché)’.
Il est compréhensible qu'en disant : ‘Envoyons des hommes devant nous et ils espionneront la Terre pour nous’, ils s'écartèrent du chemin de la ‘Témimout’, et le Nom d’Hachem qui était avec eux, se retira d’eux".

-> Cela rejoint également ce que le ‘Hatam Sofer explique à propos du châtiment qu’Hachem décréta pour la faute des explorateurs :
"Dans ce désert ils finiront" (Chéla'h Lé'ha 14,35) = cela signifie qu’ils devraient s’attarder pendant 40 ans dans le désert jusqu’à redevenir droits, comme ils l’étaient au début, avec Hachem (l’expression "ils finiront" employée dans le verset est ‘itamou’ (יִתַּמּוּ) qui a la même racine que ‘Témimout’).
Cette ‘Témimout’ consiste également à savoir et à être convaincu que tout ce qui se déroule dans le monde est le fruit de la volonté Divine. Elle nous enjoint par conséquent à ne nous reposer que sur Hachem.

-> Les commentateurs de la ‘Hassidout (comme le Imré Emet et le Beit Israël) ont largement développé cette paracha des explorateurs. Elle nous enseigne qu’un homme ne doit jamais compter sur ses propres forces ni sur ses mérites personnels, c’est-à-dire sur ses mitsvot et ses bonnes actions dans le domaine spirituel, ou ses forces physiques dans celui matériel, et penser que grâce à eux, il pourra parvenir à ses fins.
Il devra enraciner profondément en lui-même le sentiment qu’il est entièrement démuni de toute force personnelle et ne peut rien accomplir sans décret céleste préalable, et que tout dépend de la volonté Divine.
Celui qui ne se repose que sur Hachem méritera son aide dans tous les domaines et tout ce qu’il entreprendra réussira. En revanche, l’homme qui ne se repose que sur lui-même est voué à l’échec.

C’est l’enseignement que l’on peut tirer des explorateurs. Ces derniers étaient les chefs des Bné Israël tant dans le domaine spirituel que matériel, et nous n’avons aucune notion de leur niveau : le Ramban (verset 4) écrit que la Torah les a énumérés selon leur importance en ordre décroissant.
Il en ressort d’après cela que Kalev Ben Yéfouné n’était que le troisième. Quant à Yéhochoua Bin Noun, il n’est mentionné qu’en cinquième position. Par ailleurs, ils étaient dotés d’une force physique hors du commun (cf. ce qu’explique le Ibn Ezra sur le verset 2), et ils se reposèrent sur la force de leur poignet pour conquérir la terre d’Israël. Néanmoins, lorsqu’ils y entrèrent et la parcoururent de part en part, ils furent saisis de crainte et tellement terrifiés qu’ils déclarèrent : "Il n'y a rien (à faire) car le peuple (de ses habitants) est fort et il est plus puissant que nous".
Seuls Yéhochoua et Kalev se considéraient comme insignifiants et savaient qu’ils ne possédaient rien par eux-mêmes, comme l’explique le Targoum Yonathan Ben Ouziel (sur le verset 13,16) : ‘Lorsque Moché vit l’humilité de Yéhochoua, il lui changea son nom de Hochéa en Yéhochoua’.
De même, Kalev alla se prosterner sur les tombeaux des patriarches afin de solliciter la miséricorde Divine, car il sentit qu’il ne possédait aucun mérite personnel et qu’il devait faire appel à celui de ses ancêtres.
Ce fut uniquement parce qu’ils se reposèrent sur Hachem qu’ils eurent la témérité de tenir tête aux autres explorateurs et d’affirmer courageusement : "Nous y monterons et nous la conquerrons car nous le pourrons".
Finalement, ce furent les seuls parmi les 600 000 Bné Israël de la génération du désert qui eurent le mérite d’entrer en terre d'Israël.

-> Le ‘Hidouché haRim explique que :
"L’intention des explorateurs avait uniquement pour but le bien des Bné Israël. Ils virent que ces derniers résidaient dans le désert dans une situation idéale : ils étudiaient la Torah auprès de Moché, n’avaient aucun souci matériel, ni de nourriture, ni de vêtement, et ils se consacraient seulement au service d’Hachem en vivant du pain Céleste.
Craignant qu’en entrant en terre sainte, les Bné Israël se retrouvent plongés dans les soucis matériels inhérents à l’exploitation des champs, les explorateurs se mirent en danger pour eux en oeuvrant afin qu’ils s’attardent encore 40 ans dans le désert et puissent ainsi continuer à se nourrir de la manne.
Néanmoins, leur attitude ne trouva pas grâce aux yeux du Ciel, car un homme n’a aucun conseil à donner à Hachem et il doit présumer que la manière dont il est dirigé est la meilleure pour lui."

-> Dans la suite de son commentaire, le 'Hidouché haRim ajoute les mots qui suivent :
"Ce qui leur fut imputé comme une faute est qu'ils innovèrent des raisonnements de leur propre initiative alors qu'ils auraient dû suivre le chemin de la droiture et s'efforcer de se soumettre en suivant la voie de la ‘Témimout’, sans faire de calcul. Ils auraient dû penser qu’un homme doit servir Hachem de l’endroit où Il l'a placé".

"Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

Il y a une ressemble entre : "chéla'h lé'ha" et "lé'h lé'ha".
Rachi commente Lé'ha : "Pour ton bonheur et pour ton bien." (Lé'ha lé'ha 12,1)

=> Il semble que le fait d'envoyer les espions, qui a fini en désastre (morts + errance de 38 années supplémentaires dans le désert), a été en réalité quelque chose de positif, d'avantageux pour le peuple juif.

Comment comprendre cela?

b'h, Nous allons voir une réponse du rabbi David Feinstein.

-> "Le peuple pleura cette nuit-là" (Chéla'h Lé'ha 14,1)

Ces larmes ont eu des conséquences : "[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J'établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là] pour les générations à venir."
[guémara Taanit 29a ; ainsi que Rachi sur Téhilim 106,27]

Cette nuit du rapport des explorateurs était celle du 9 av, et c'est ce jour là que les 2 Temples ont été détruits et que beaucoup d'autres tragédies touchèrent le peuple juif à travers l'histoire.

-> Le Baal haTourim fait remarquer que la guématria de : chéla'h (שלח) est de 338, et c'est une référence à l'année 3338 de la Création, durant laquelle le 1er Temple a été détruit.

-> "Mizmor de Assaf. Ô D., des païens ont envahi ton héritage, souillé ton Temple saint, réduit Jérusalem en un monceau de décombres." (Téhilim 79,1)

Un mizmor est normalement un chant pour exprimer notre gratitude et nos louanges à Hachem.
Ce Téhilim abordant la destruction du Temple, devrait plutôt être une "kina", une expression de notre tristesse et une lamentation.
Pourquoi le commencer par "mizmor"?

Nos Sages (midrach Béréchit rabba 42,3) enseignent que Hachem "a laissé éclater Sa colère sur le bois et les pierres", ce qui signifie qu'au lieu de détruire les juifs pour leurs fautes, Il a redirigé Sa colère sur le Temple et a expié nos fautes par sa destruction.

=> Ceci explique pourquoi Assaf a fait un chant de louanges à Hachem.

En reliant tout cela, rabbi David Feinstein dit que puisque cette destruction du Temple nous a été si bénéfique, et puisque qu'elle a été déclarée en raison de la faute des explorateurs, le terme lé'ha témoigne bien de : cela est à notre avantage.
[cela nous a évité de subir directement la colère de D.]