Aux délices de la Torah

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Sortie d’Egypte – notre source d’inspiration

+ Sortie d'Egypte - source d'inspiration :

-> Les 10 Commandements commencent par les mots suivants : "Je suis Hachem, ton D., qui t'a fait sortir du pays d'Égypte".
Il n'est pas dit "Je suis Hachem qui a créé le monde", mais "Je suis Hachem qui t'a fait sortir d'Égypte", car la sortie d'Égypte, dans tous les sens du terme, est un prélude nécessaire au don de la Torah.

Un jour, le Yéhoudi haKodech demanda à Rabbi Sim'ha Bounim où une personne pouvait trouver l'inspiration dans le service d'Hachem.
Rabbi Sim'ha Bounim répondit qu'il puisait son inspiration dans les merveilles de la Création, comme nous le voyons dans le verset suivant : "Lève les yeux au ciel et regarde. Qui a créé tout cela?" (Yéchayahou 40,26).
Le Yéhoudi HaKodech répond que la nature est une bonne source d'inspiration pour les autres nations, mais que le peuple juif puise son inspiration ailleurs. En tant que nation choisie par Hachem, nous méritons une inspiration particulière, grâce aux miracles qu'Hachem a accomplis pour nous seuls, lorsqu'Il nous a fait sortir d'Égypte et nous a amenés au mont Sinaï pour recevoir la sainte Torah.
Le souvenir de ces miracles nous donne la force de nous engager au service d'Hachem et d'accepter sur nous le Royaume des cieux.
[rabbi David Abou'hatséra]

"Bien que le principal dommage causé par une faute provienne de sa réalisation effective, le mal causé à l'âme du fauteur devient bien pire dans la mesure où ses pensées s'attardent sur la faute.
Il en va de même pour une mitsva. L'essentiel de la mitsva est (l'accomplissement effectif) pour le Ciel, mais dans la mesure où une personne pense à une mitzva et désire l'accomplir, la mitsva améliore l'âme de l'homme"
[Sfat Emet - Bo 5659 ]

Avraham & les mitsvot

+ À partir du moment où Avraham a reconnu le Créateur, il a assujetti son néfech, son roua'h et sa néchama au service d'Hachem. Il n'a pas fait le moindre mouvement avec une partie de son corps pour son propre plaisir.
Au contraire, toute son intention était de donner de la satisfaction à son Créateur. C'est ainsi que les 248 parties de son corps ont été rattachées à leur source en-Haut, devenant ainsi un Char pour la sainte Chékhina.
À travers les parties de son corps, il en vint à reconnaître toutes les mitsvot de la Torah, puisque les 248 membres correspondent aux 248 commandements positifs et que les 365 tendons correspondent aux 365 interdictions (Zohar - Vayichla'h 170b).

À travers chaque partie de son corps, il a reçu une révélation de la racine de la mitsva à laquelle cette partie du corps est attachée. (Ohev Israel - Likoutim 'hadachim - Lé'h lé'ha)

-> Nos Sages nous disent qu'Avraham a réalisé toutes les mitsvot par lui-même et qu'il les a accomplies même sans en avoir reçu l'ordre. Pourquoi alors n'a-t-il pas accompli la mitsva de brit mila, même avant d'en avoir reçu l'ordre?
Le rav d'Apt (le Ohev Israël) explique :
La raison en est qu'Avraham avait atteint un niveau de sainteté si élevé que chaque partie de son corps sentait par elle-même la mitsva à laquelle elle correspondait. Par son corps même, il savait ce qu'étaient les mitzsot.
La seule partie de son corps qui n'avait pas ce sens était l'endroit de la brit mila. Comme il était entouré de l'orlah, qui est une couverture d'impureté, la lumière de la sainteté ne pouvait pas atteindre cette partie de son corps. Ce n'est qu'après qu'Hachem lui a ordonné de couper l'orlah que la lumière de la sainteté a pu atteindre cette partie du corps.

[le Ohev Israël rapporte que la difficulté dans la Akéda Its'hak résidait : Avraham pensait que Hachem voulait qu'il égorge son fils, tandis qu'Hachem ne lui a demandé que de le placer sur l'autel. Ainsi, sa main ne voulait pas prendre le couteau pour égorger Itsh'hak (Vayéra 22,10), sa main sachant inconsciemment la véritable volonté de D., Avraham était dans une situation inhabituelle : le désir d'un membre de son corps (la main), n'était pas le même que celui (qu'il croyait être) d'Hachem. ]

"Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs" (Michpatim 22,21-22)

Le rav Pinkous de commenter :
En général, une personne a recours à la prière comme l'une des nombreuses façons utilisées pour alléger ses souffrances.
La veuve et l'orphelin, cependant, savent qu'ils n'ont personne d'autre vers qui se tourner.
C'est pourquoi ils implorent Hachem maintes et maintes fois, jusqu'à ce qu'ils soient exaucés.

D'ailleurs le roi David enseigne que, dans la prière, nous sommes tous comme des orphelins : "Car mon père et ma mère m'ont délaissé, mais Hachem me recueille" (Téhilim 27,10).

=> Il faut vraiment voir notre prière comme une question de vie ou de mort, ce n'est pas simplement remuer les lèvres, car c'est en fonction de cela que notre vie va se jouer!!

-> "La grandeur d'une prière ne dépend pas de la quantité de mots prononcés pour invoquer Hachem, mais plutôt de la qualité du 'cri du cœur' lancé vers Hachem"
[Rav Yé'hezkel Levenstein]

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-> "Il faut prier de manière suppliante, comme un pauvre homme qui mendie à l'entrée d'une synagogue.
La prière ne doit pas lui paraître comme une charge, de laquelle il cherche à se débarrasser"
[Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 98,3]

-> Le roi David disait ainsi : "Hachem, incline Ton oreille, réponds-moi, car je suis pauvre et indigent" (Téhilim 86,1)

-> Selon le Zohar, la prière d'un homme pauvre est la plus précieuse de toutes (Paracha Balak 195a).
Nos Sages affirment que la prière de quelqu'un dont l'attitude est humble n'est pas méprisée par D., comme il est écrit : un cœur brisé et abattu, Ô D., Tu ne mépriseras pas (Téhilim 51,19).
[guémara Sotah 5b et Sanhédrin 43b]

-> D'ailleurs, nos Sages (guémara Béra'hot 34b) rapporte le fait que plus une personne occupe un poste important, plus elle doit s'abaisser devant D. pendant la prière.
Ainsi, le Cohen gadol se prosternait à la fin de chacune des bénédictions de la amida.
Concernant le roi, il y a 2 opinions : il se prosternait au début et à la fin de chaque des bénédictions, ou bien, il restait courbé durant toute la prière.
[le principe de se prosterner est de se courber pour ne se relever qu'au moment où l'on prononce le Nom divin.]

-> Le rav Eliashiv de nous enseigner :
"L'une des façons de 'prier de manière suppliante' est de prononcer les mots de la prière avec une voix suppliante, 'comme un pauvre homme qui supplie à l'entrée' pour recevoir l'aumône ...
En agissant de la sorte, on montre à Hachem notre totale dépendance à Son égard et que l'on ne compte que sur Lui.
Il y a alors bien plus de chances pour que ses prières soient exaucées"

=> Pour la plupart des personnes, cette situation de pauvreté à ressentir ne correspond pas à leur situation dans la vie, et même si l'on manque de rien, il faut se mettre dans un tel état d'esprit, car notre prière sera alors pleine d'humilité et témoignera de notre conscience sincère que tout provient de Hachem.

[Je suis conscient que je n'ai qu'une seule adresse vers laquelle demander de quoi vivre, que sans cela je n'ai aucun moyen de pouvoir survivre (ma vie en dépend!), que c'est mon papa Hachem et qu'il ne me renverra jamais les mains vides, mais que si je ne demande pas, je ne peux pas avoir, ...]

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+ "Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs"

-> Le verset dit : "toute veuve et orphelin" (kol almana véyatom), pour nous enseigner que même un orphelin (ou une veuve) qui a besoin d'être réprimandé (pour son développement personnel), cela doit être fait avec soin et beaucoup de douceur, pour ne lui causer aucune souffrance.
[haEmek Davar]

-> Celui qui est témoin d'un mauvais traitement d'une veuve ou d'un orphelin, et qui ne proteste pas, est également coupable de ce crime.
[Ibn Ezra]

-> Une veuve se dit en hébreu : "almana" (אלמנה), mot pouvant se décomposer en : אל מנה (la partie manquante).
Un homme et une femme sont 2 parties d'un tout. Lorsqu'un des 2 conjoints décède, il manque une partie qui le rend alors incomplet.
[haktav véaKabbala]

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"N'humiliez jamais la veuve ni l'orphelin. Si tu l'humiliais, sache que, quand sa plainte s'élèvera vers moi, assurément j'entendrai cette plainte, et mon courroux s'enflammera et je vous tuerai par l'épée et alors vos femmes aussi deviendront veuves et vos enfants orphelins" (Michpatim 22,22-24)

-> Hachem précise : "Je vous tuerai par l'épée (ba'hérev)".
Le mot 'hérev (חָרֶב), signifiant : épée, peut également être une abréviation des mots : 'hassadim (bons), ra'hmanim (compatissants) et baïchanim (humbles).
Ainsi, une personne ne possédant pas ces traits de caractère n'est pas un descendant d'Avraham, elle est issue du érev rav qui sortit d'Egypte avec les juifs.
Hachem dit à présent qu'Il punira cette personne parce que ces traits de caractère lui font défaut.
[La guémara (Yébamot 79a) enseigne : "Ce peuple [Israël] se distingue par 3 caractéristiques : la modestie, la compassion et le fait de prodiguer des bontés (le ‘hessed).
Celui qui ne les possède pas ne mérite pas d’être rattaché à ce peuple".]

Hachem établit une alliance : chaque fois que des veuves ou des orphelins crieront vers Lui, Il leur répondra.
S'ils crient Hachem leur répondra plus rapidement, mais même s'ils ne crient pas, ceux qui les maltraitent seront punis.
[...]

Hachem est appelé "le père des orphelins et le défenseur des veuves" (Téhilim 68,6).
Bien entendu, Hachem est le père et le défenseur de toute l'humanité.
Mais la Torah nous enseigne que l'orphelin et la veuve n'auront à dépendre de personne d'autre que D. Lui-même. Il défendra Lui-même leur cause.

Le mot hébreu signifiant veuve (almana) provient de la racine : "alam", signifiant être muet, comme dans le verset : "Je suis muet (néélamti)" (Téhilim 39,10). Une veuve est si accablée qu'elle ressemble à un muet qui ne peut ouvrir la bouche.

Le mot signifiant orphelin est "yatom", de la racine "tom" voulant dire : être épuisé, comme dans le verset : "l'argent était épuisé (vayitom)" (Béréchit 47,15).
Personne n'est "épuisé", c'est-à-dire privé de ses ressources mentales et physiques, autant qu'un orphelin.

Par conséquent, voler un orphelin revient à voler Hachem Lui-même.
Quiconque s'approprie ses biens est pratiquement un athée. Lorsqu'il maltraite un orphelin ou lui prend son argent, il montre qu'il ne croit pas que l'orphelin a un Père au ciel qui le défendra.
Par conséquent, cette faute courrouce Hachem plus qu'aucune autre.

La Torah dit à ce sujet : "Si tu le maltraites, dès qu'il criera, J'entendrai certainement sa plainte" = Hachem le fera de façon surnaturelle afin que veuves et orphelins n'aient pas à demander d'aide aux humains lorsqu'on les maltraite.
Dès qu'ils crieront, Hachem entendra leur voix. Ils n'auront pas à crier une 2e fois car D. Lui-même les vengera.

Il ressort donc de ceci que les veuves et les orphelins sont en meilleure position que quiconque et bénéficient d'une aide Divine plus grande.
Quiconque les vole vole D. et nie Son existence en pensant que personne ne s'occupe d'eux.

La Torah dit littéralement : "Si maltraiter, tu le maltraites (ané taané)".
Cette double expression nous enseigne que si un homme voit une personne maltraiter un orphelin ou une veuve et ne l'arrête pas ou ne s'en soucie pas, Hachem considère qu'il les a, lui aussi, maltraités et Il le punira.
[la répétition indique donc que les 2 personnes peuvent être tenues coupables.]

[on apprend également de cette double répétition que la punition vient si on maltraite un orphelin afin de lui nuire, mais si on le fait pour l'améliorer, dans un but 100% désintéressé, alors Hachem nous en récompensera.]

[Méam Loez - Michpatim 22,22-24]

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+ "Tu ne tourmenteras pas la veuve et l’orphelin, si tu le tourmentes (ané téané - עַנֵּה תְעַנֶּה) et qu’il crie (tsaok its'ak - צָעֹק יִצְעַק) vers Moi, J’entendrai (chamoa échma - שָׁמֹעַ אֶשְׁמַע) certainement son cri"

=> Pourquoi tous les termes sont-ils répétés 2 fois?

Le gaon Rabbi Morde'hai Man a dit que lorsqu’on afflige une femme, elle projette, quand elle rentrera à la maison, de le raconter à son mari ... De même en ce qui concerne un enfant qu’on tourmente, il se dit : Attendez un peu que je rentre à la maison, et je le raconterai à mon père ...
Mais un orphelin et une veuve n’ont pas avec qui partager leur peine quand on les tourmente.

C’est pourquoi leur chagrin est double : une fois le tourment lui-même, et une fois de ne pas avoir à qui le raconter.
"Si tu le tourmentes" = tu lui causes une peine mais il souffre 2 fois, c’est pourquoi "il criera certainement", une fois sur ce qu’on lui a fait, et une 2e fois sur ce que Moi, Hachem, Je lui ai fait en lui prenant son père ou son mari.
Moi aussi, "J’entendrai certainement" ce cri, et aussi le 2e cri.

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+ Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev butait toujours à la lecture du verset : "Ne lésez ni veuve ni orphelin" (Michpatim – 22,21)

En effet, il pleurait même en disant :
"Maître du monde! Tu nous ordonnes si sévèrement de ne pas offenser la veuve et l’orphelin. Ne sommes-nous pas orphelins, nous?
N’est-il pas écrit que nous sommes des orphelins sans père ("yétomim ayinou vé’èn av" – livre d’Eikha 5;3)? ...
Où est Ta pitié?
Pourquoi nous laisses-Tu si longtemps en exil?"

"Rien n’est plus insupportable aux yeux d'Hachem que l’ingratitude.
Adam, le 1er homme fut expulsé du paradis à cause de son ingratitude.
Si D. se mit en colère contre nos ancêtres dans le désert, ce ne fut qu’à cause de leur ingratitude."

[Braïta au nom de Rabbi Eliézer - paracha Béchala'h - chap.7]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne que le très difficile exil en Egypte a été nécessaire afin que le peuple juif n'en vienne pas à penser que toutes les bontés qu'il leur arrive est un fait naturel, normal, puisqu'étant les descendants de Avraham, Its'hak et Yaakov.
Les juifs doivent véritablement apprécier la bonté permanente de Hachem, Le remercier et Le louer pour chaque petite chose qu'Il leur fait.

"Et Essav alla vers Ichmaël et prit pour femme Ma'halat, fille d'Ichmaël" (Toldot 28,9)

A propos de ce verset, la guémara Yérouchalmi (Bikourim 3,3) justifie le fait que toutes les fautes d'un nouveau marié ('Hatan) enseigne :
"Est-ce que Ma'halat est son nom? N'est-ce pas que son nom est Bosmat?
C'est pour nous apprendre que toutes les fautes d'Essav lui ont été pardonnées.
De là, les fautes d'un nouveau marié lui sont pardonnées."

-> En effet, le verset a modifié le vrai nom de son épouse Bosmat en Ma'halat (dérivé de Ma'hal, qui signifie : pardonner), pour nous apprendre qu'un 'hatan, même mécréant comme Essav, voit ses fautes antérieures pardonnées le jour de son mariage.

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 22) explique à ce sujet :
Alors que le jour de Kippour, nos fautes ne sont pardonnées qu'après téchouva, le jour du mariage a un pouvoir supérieur puisqu'il pardonne les fautes du 'hatan, même sans téchouva, puisque l'on sait que ni Essav, ni Ma'halat ne se sont repentis.

D'où vient donc le mérite du 'Hatan de voir toutes ses fautes effacées sans même faire téchouva?

Le mérite du 'hatan est qu'il accepte, ce jour-là, la responsabilité de ses devoirs envers son épouse.
Prendre sur lui le joug de cette responsabilité, pendant toute la durée de sa vie matrimoniale, le grandit et D. lui accorde alors les moyens d'assumer les devoirs auxquels il s'est engagé et lui efface alors toutes ses fautes.

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-> Il est enseigné dans la guémara (Shvouot 13a) que le jour de la 'houpa est appelé "Yom Kippour katane" pour le marié et la mariée. La force du jour de Yom Kippour provient de la puissance et de l'essence du jour même, qui expie les fautes.

Le rabbi Pin'has Friedman ajoute :
C'est-à-dire que l'essence de la sainteté de Yom Kippour lui-même, l'essence de la lumière qui éclaire ce jour-là, purifie et nettoie l'homme de toutes ses fautes ...

En nous apprenant cela du mariage d'Essav, la Torah transmet un fondement très important : tout juif, tel qu'il est, où qu'il soit, même s'il a commis les plus grandes fautes comme Essav le racha, dans l'intériorité de son âme, reste juif. Et lorsqu'arrivera le jour où il s'éveillera, comme par exemple, le jour de sa 'houpa où s'éveille son âme, Hachem dans Sa grande bonté lui pardonnera toutes ses fautes.
[en effet la guémara (Baba Batra 16b) rapporte : "Essav commit ce jour-là 5 fautes : il viola une jeune fiancée, il tua, il nia la résurrection des morts, il renia Hachem, et il méprisa le droit d'aînesse".
Donc si malgré cela Essav a pu obtenir un pardon de ses fautes, à plus forte raison cela est valable pour nous!]

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Essav choisit ses femmes parmi les filles de Canaan ; Ada, fille d’Elon le Hethéen et Olibama, fille d’Ana, fille de Tsivon, le Hévéen ; et Basmat, fille d’Ichmaël, sœur de Névayot. (Vayichla'h 36,2-3)

-> Rachi (v.26,3) commente : On trouve dans le midrach sur le livre de Chmouel (chapitre 17) qu’il existe 3 catégories de personnes dont les péchés sont pardonnés : celui qui se convertit, celui qui est jugé digne d’accéder à une position élevée et celui qui se marie.
Et c’est d’ici que l’on déduit le 3e cas : elle a été appelée Ma‘halat parce que, lorsqu’elle s’est mariée [avec Essav], ses péchés lui ont été pardonnés (nim‘halou).

=> À 2 reprises, la Thora parle des mariages d’Essav (dans Toldot et dans Vayichla'h).
Comment comprendre que les fautes d'une personne sont comblées le jour de son mariage, sans même qu’elle fasse techouva? [cf. rav Chmoulévitch ci-dessus]

-> Le rav Steinman (Ayéleth Hacha’har - Vayichla'h 36,2) note que le mariage est un moment propice au changement et au repentir. Ainsi, nos Sages nous enseignent que les fautes du ‘hatan sont expiées parce qu’il est très probable qu’il fasse techouva, auquel cas il est pardonné.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2017/07/25/le-jour-du-mariage-jour-des-expiations

"Le prodige n'est pas qu'Avraham n'ait pas brûlé dans la fournaise de Our Kassdim, mais que la fournaise n'ait pas été enflammée par l'amour [ardent] d'Avraham pour D."

[Rabbi Moché de Kobrin]

Torah & les souffrances pendant ‘hevlé machia’h

+ Torah & les souffrances pendant 'hevlé machia'h

-> Le rav Elazar Azkari écrit dans le Séfer 'Harédim que les injonctions des Richonim à s'engager dans diverses formes d'autoflagellation ne s'appliquent pas à ceux qui étudient la Torah en profondeur.

De même, on peut déduire de sa déclaration que quelqu'un qui se "tourmente" en étudiant assidûment la Torah en profondeur, en fonction de ses propres capacités, sera exempté des tourments/souffrances associés aux douleurs de la naissance du machia'h.
[rav Moché Sternbuch]

[ tout comme la souffrance émotionnelle d'une personne occasionnée par ses efforts pour surmonter des traits de caractère négatifs peut servir de substitut à la souffrance physique qui pourrait autrement être impliquée par les douleurs de la naissance du machia'h, les rendant ainsi superflues. ]

-> À cet effet, nous trouvons que le 'Hafets 'Haïm, dans une lettre publiée en 1929, écrit que chaque juif a besoin de nombreux mérites pendant la période précédant la venue du machia'h, et afin d'être sauvé des douleurs de la naissance du machia'h, le plus grand mérite pour nous protéger du malheur et de la souffrance est l'étude de la Torah.

Le don de la Torah

+ Le don de la Torah :

-> Pour Hachem, ce jour du don de la Torah est plus grand et plus glorieux que celui où il a créé le monde, l'objectif ayant été atteint.
[guémara Pessa'him 68b ; Zohar 92b]

-> Juste avant de dire les 10 Commandements, D. a fait réciter le Shéma aux enfants d'Israël.
Hachem a dit : Shéma Israël!
Le peuple a répondu : Hachem Elokénou, Hachem é'had!
Moché a conclut : Barou'h chem kévod mal'houto léolam vaèd.
[midrach Dévarim Rabba 2,31]

-> La voix de D. était si puissante que la terre entière va l'entendre, provenant du Sinaï.
[Zohar]

-> Le monde entier, le souffle coupé, reste en suspens pour écouter la présence divine.
Le soleil interrompt sa course, les eaux suspendent leurs cours, les oiseaux cessent de gazouiller, les vaches de meugler, ...
Dans les cieux, les anges se taisent et s’immobilisent.

Au moment où la présence divine se fait entendre, le silence est absolu empêchant quiconque de penser qu'une autre divinité se soit exprimée au même moment.
[Pirké déRabbi Eliézer 41]

-> Selon certaines opinions, toutes les idoles et icônes se rassemblent au mont Sinaï pour se prosterner devant Hachem.
A leur retour dans le temples et les lieux de culte, elles feront sortir des liquides et vomiront, comme pour proclamer : "Comment peut-on abandonner Hachem et servir des statues sans valeur, incapables de parler et de rester propres?"
[le Yalkout Téhilim 714]

-> Avant de dire le 1er commandement, D. énonce les 10 commandements d'une seule traite, sans qu'il soit possible au peuple juif de les saisir, entendant alors une combinaison indéchiffrable de sons.
Le message sous-jacent est que la Torah représente une entité totale, indivisible, directement prononcée par la bouche de D., et que la transgression d'un seul commandement est d'une grande gravité, autant que s'ils transgressaient toute la Torah.
[le Gour Arié]

-> En fin de compte, D. ne répétera ensuite que les 2 premiers commandements, Moché transmettant les autres.
Il est écrit : "Moché a reçu la Torah du Sinaï et l'a transmise à Israël" (Pirké Avot 1,1).
La valeur numérique du mot : Torah (תּוֹרָה) est de 611, allusion au 611 mitsvot transmises par Moché, les 2 autres des 613 mitsvot ayant été entendues directement de D.

-> Selon les Tossefot, la guématria de : Torah, et la même que celle du mot : yirat (la crainte - יראת).
Le prérequis des autres mitsvot, est le fait d'entendre directement de D. les 2 premiers commandements, qui portent sur la souveraineté et la domination de Hachem sur l'univers tout entier.

-> Lorsque Hachem va prononcer le 1er commandement, 7 sons seront émis, adaptés au niveau de chacun : Moché, les Anciens, les hommes, les femmes, les adolescents, les enfants et les nourrissons.
Les embryons eux-mêmes, encore dans la matrice, reçoivent la Torah d'une façon qui leur permet de l'assimiler.
[midrach Tan'houma 11,25]

Selon le Abarvanel, pour les jeunes enfants, le son prenait la forme d'une berceuse, et chacun entendait les sons selon son âge et son degré de compréhension.
De la même façon, les sons se faisaient supportables pour que les femmes enceintes n'en soient pas affectées.

Le Zohar dit que chaque personne du peuple a vu les mots et les a perçu selon son niveau.
Selon Rav Saadia Gaon, lorsque la présence divine parlait, les enfants d'Israël pouvaient voir les lettres et les mots apparaître à la manière de la buée sortant de la bouche lorsqu'il fait très froid.

Chacun des sons émis est traduit en 70 langues afin que la Torah soit révélée dans toutes les langues.
Elle sera ainsi accessible à tous les juifs, quel que soit leur lieu de résidence et leur langue usuelle.
[guémara Shabbath 88b]

-> En ce jour extraordinaire, toutes les âmes juives, présentes et futures, sont rassemblées au Sinaï.
L'âme de ceux qui ont déjà quitté ce monde comme celle de ceux qui n'ont pas encore vu le jour vient se joindre l'assemblée debout au pied du mont Sinaï de sorte que tous les enfants d'Israël, jusqu'à la fin des temps, se trouvent personnellement liés à la Torah.
[Zohar 82a]

-> Selon la Mekhilta, le peuple voit ce qu'aucun mortel n'a jamais vu et ne verra jamais, à tel point qu'ils voient également les sons.
C'est ainsi, qu'ils ont vu le tonnerre et entendu les éclairs.
[Léka'h Tov - Chémot 20,15]

-> Le 1er mot : Ano'hi (אָנֹכִי), jaillit sous une forme perceptible pour les sens de tous ceux qui se tiennent au pied de la montagne.
Les lettres aléf, noun, kaf, et youd, brillent d'un feu ardent dans toutes les directions.
Le peuple tend les bras comme pour les saisir mais les lettres leur échappent : D. leur fait comprendre qu'Il ne se trouve pas au-dessus d'eux, mais absolument partout.
[Zohar - 81a et 82a]

-> Chacun des commandements, sous la forme d'un ange, vient demander individuellement à chaque personne présente, si elle accepte, selon son niveau, toutes les mitsvot, et tous, l'un après l'autre, répondent affirmativement : "Oui, nous les acceptons!"
[Zohar 146a]

Selon le Chela haKadoch, les embryons eux-mêmes, percevant la Révélation comme à travers une fenêtre de cristal, sont interrogés, et donnent la même réponse.

Après avoir sondé le peuple, ces anges, qui ne sont autres que les lettres elles-mêmes, déposent un baiser sur chacun des enfants d'Israël et remontent au Ciel pour se fondre dans les Tables et en former les différentes paroles.
[Zohar 146]

-> Selon le Tour (Chémot 20,15), c'est à cause des tremblements qui ont secoué le mont Sinaï qu'on a coutume de se balancer en priant et en étudiant.

-> Les flammes dévorantes, la sonnerie du Shofar et le bruit terrifiant de la voix de D. sont trop bouleversants pour qu'ils puissent les supporter.
Un grand nombre d'entre eux regrette d'avoir émis le souhait de voir directement la présence divine.
Incapable de supporter cela, les plus faibles rendent l'âme (par crainte ou par amour ardent de s'unir à D.), les plus forts battent en retraite, en espérant pouvoir mieux supporter la présence divine de loin.

Deux anges de service, Michaël et Gavriel, viennent ranimer ceux qui ont expiré ou se sont évanouis, les soutenant et les aidant à rester debout, leur prodiguant des caresses, ...

Puis, ils se dirigent vers ceux qui ont pris la fuite et leur murmurent doucement des paroles de réconfort, à la manière d'une mère prononçant des douces paroles pour rassurer un enfant apeuré : "Heureux êtes vous, peuple d'Israël! Vos souffrances et vos chagrins sont derrière vous. A présent, le bien et la grandeur vous attendent", ou bien : "Vous n'avez rien à craindre, vous êtes les enfants de D."

Sentant la bonté, la miséricorde et l'amour que D. leur témoigne, ils reviennent à la vie.
[Chir haChirim rabba 6,3]

Les anges les ramènent en un instant là où ils se trouvaient.
La même scène va se reproduire après le 2e commandement.

-> Comme le peuple l'a demandé, la voix de D. cesse de lui être directement adressée, et Moché promulgue la suite des commandements.
Michael et Gavriel, les anges de service, prennent Moché par les bras et le conduisent à travers les airs jusqu'au sommet de la montagne, à l'intérieur du arafél, ce brouillard très dense qui entoure la présence divine et où les anges eux-même n'ont pas accès (Pirké déRabbi Eliézer 41).

D. va augmenter l'intensité de la voix de Moché.
Après chaque commandement, D. fait entendre une puissante sonnerie de Shofar afin de convaincre le peuple que c'est en Son nom que Moché leur parle, et non en son nom propre.

Après être redescendu du mont Sinaï, pour "répéter" les 10 Commandements que D. lui a transmis, Moché remonte une fois de plus, pour demeurer pendant 40 jours, au terme desquels il redescendra avec les Tables de la Loi.

Le grand jour de Shavouot

+ Le grand jour de Shavouot :

-> Depuis la création du monde, 26 générations se sont succédées jusqu'au don de la Torah, le monde ne pouvant se maintenir jusque là que grâce à la miséricorde de D.
En effet, le Néfech ha'Haïm dit que si l'espace d'une seconde, la Torah n'était pas étudiée, alors le monde ne pourrait continuer à exister.

D'après certaines opinions, la Torah a été créée 2 000 ans avant la création du monde.

-> Le Tiférét Israël note que le don de la Torah, aboutissement spirituel de ce monde, nous a été donné pendant un Shabbath, jour où le monde atteint son achèvement matériel.

-> Selon nos Sages, de même que celui qui s'approche trop près du feu risque de se brûler et que celui qui s'en éloigne trop aura froid, on doit s'approcher suffisamment de la Torah pour se réchauffer à sa flamme mais ne pas sonder sa profondeur au-delà des capacités qu'on possède, de peur d'y brûler.

-> Le peuple d'Israël, la plus humble des nations, reçoit la Torah des mains de Moché, le plus humble des hommes, sur la plus humble des montagnes, le mont Sinaï.

Le Rabbi de Kotzk explique que la Torah n'a pas été donnée dans une vallée basse (totalement plate à l'inverse d'une montagne, même petite), car il n'y a pas de grand mérite, pour une vallée, à se sentir humble en comparaison des montagnes, qui sont beaucoup plus élevées qu'elle.
Un bel exemple est Moché qui d'un côté est l'être humain ayant atteint le plus haut niveau de toute l'histoire de l'univers, mais par ailleurs, il est également celui qui en est le plus humble.

La montagne représente également la petite partie d'orgueil parfois nécessaire pour répondre au yétser ara (ex : je suis quelqu'un de grand : un juif, descendant d'Avraham, Its'hak et Yaakov, je ne peux pas me permettre de faire un acte aussi mauvais, contraire à Hachem!!).

-> Selon le Aboudraham, à Roch Hachana, lorsque nous entendons le son du Shofar, nous devons avoir en mémoire les sons du Shofar entendus au Sinaï.

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+ Shavouot : le jour de notre mariage

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée."
[Kédouchat Lévi]

-> Lors du don de la Torah, les nuages représentaient la 'houpa, et les Tables de la loi : la kétouba.
[rav Ephraïm al haTorah]

Selon le Radal (commentaire au Pirké déRabbi Eliézer 41), toutes les coutumes observées pour la cérémonie de mariage ont leur origine au don de la Torah.

Rabbi Baroukh Cohen dit que le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux" symbolise la déclaration de D. à la communauté d'Israël : 'Je t'ai épousé et tu n'auras donc pas d'autres époux' (mékoudéchét).

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-> Selon Rabbénou Bé'hayé, le mont Sinaï symbolisait le Temple.
Le dessus de la montagne couvert d'épais nuages était la partie la plus sacrée et représentait le Kodéch haKodachim (le saint des Saints). Le reste de la partie couverte par les nuages ressemblait au Heikhal.
Le sommet du Sinaï, d'un degré de sainteté moins grand, représentait la Azara (la cour du Temple), et le bas de la montagne évoquait les portes du Parvis.
Comme le Cohen gadol, Moché était autorisé à pénétrer dans la partie couverte de l'épais brouillard.

Selon le Pirké déRabbi Eliézer, les femmes étaient complètement séparées des hommes.
La guémara (Soucca 51b, 52a) rappelle qu'à l'occasion des fêtes de Souccot, les hommes et les femmes étaient séparés dans le Temple.

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-> C'est seulement lorsque D. a vu l'amour du peuple juif et son profond désir de s'unir à Lui, qu'Il a commencé à leur donné la Torah.
[Pessikta Rabba 21]

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-> Avant le don de la Torah, et après plusieurs jours de préparation, le peuple juif est allé dormir afin d'être frais et bien disposé.
Lorsque le jour se lève, le peuple dort à poings fermés.
Selon Rabbénou Bé'hayé, D. va alors ralentir la course du soleil afin que cette journée dure 72 heures, 3 fois plus qu'une journée normale.

-> Le grand moment arrivant, la terre se met à trembler, le Shofar sonne, les tonnerres et les éclairs sont de toutes parts, ...

On peut aussi citer l'immense colonne de feu qui a jailli au pied de la montagne, se dressant jusqu'aux cieux.
Le Panim Yafot dit qu'elle était si brillante qu'il était impossible de savoir si c'était son feu qui illuminait la nuit ou bien si c'était le jour qui s'était levé.
Une nuée rafraîchissante surnaturelle permettait au peuple de s'approcher malgré les flammes.
Le Zohar (Yitro 84) dit que la senteur de la fumée provenait des parfums et aromates du Gan Eden.

Moché parcourt tout le campement en s'écriant :
"Mes frères, il n'y a rien à craindre! Allez tous au Sinaï, sans exception! Immédiatement! Notre Fiancé attend Sa fiancée. Notre Maître attend Ses disciples. Ne perdez pas de temps! Venez tout de suite!"
[Zohar - Chémot]

-> Les cieux et la terre se rapprochent l'un de l'autre, puis s'étreignent, et c'est dans cette étreinte que la présence divine fait sa demeure. [Mekhilta Chémot 19,20]
C'est un peu comme si les cieux se désolaient de ce que la Torah quitte les sphères célestes pour les sphères terrestres, et comme si la terre manifestait son plaisir de l'accueillir en son sein.
Les 7 cieux s'ouvrent pour révéler la gloire de la présence divine dans toute sa majesté. [Pessikta Rabba 20]

Selon le midrach Tan'houma (Vayichla'h), les juifs contemplent alors les 22 000 chariots d'anges de feu se tenant d'un côté de la présence divine, qui vont placer des couronnes sur la tête des lévi'im lors du don de la Torah.
Les anges chantent des hymnes de louanges à D.

Certains ajoutent que 60 myriades d'anges (soit 603 550 anges!), se tenaient d'un autre côté, correspondant au nombre d'enfants d'Israël présents.
A l'image des juifs au Temple, malgré l'espace restreint, il ne manquait de place pour personne (anges compris!).

-> Personne n'a pu être empêché d'être témoin de la révélation au Sinaï.
Tous les enfants d'Israël seront en parfaite santé et en pleine possession de leurs moyens, parfaitement aptes à voir, entendre et comprendre ce qui s'y passera.
[la Mekhilta]

De plus, ils seront lavés de toutes fautes et deviennent alors aussi purs que les anges.
Lorsque le serpent a convaincu 'Hava de manger de l'arbre de la Connaissance et qu'elle l'a écouté, il a fait pénétrer en elle une impureté, qu'elle a ensuite communiquée à toute l'humanité, de génération en génération.
A présent, ils sont débarrassés de cette impureté, revenant à un niveau d'avant cette faute.
Malheureusement, cette impureté reviendra suite à la faute du veau d'or.

[Le Hadar Zékénim dit qu'après la faute d'Adam, D. s'est éloigné de ce monde d'une distance de 7 firmaments, et en acceptant unanimement la Torah, le peuple d'Israël a mérité Son retour au plus proche (et ce jusqu'au veau d'or). ]

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-> Tandis que le peuple s'assemble autour du Sinaï, la montagne, soudain, se déracine et s'élève dans les airs pour aller se placer au-dessus de la foule qui la voit à présent comme un disque de verre étincelant suspendu au-dessus de leur tête (guémara Nédarim 20a).
Après avoir acceptés la Torah (sous cette contrainte), ils doivent donner une caution/garantie à Hachem, qui n'acceptera que lorsqu'ils Lui diront : "Nos enfants seront nos garants." (Midrach Rabba 1:3,1).

Au temps de Mordé'haï et Esther, les juifs vont, accepter de se soumettre de plein gré (sans contrainte) et de façon pleinement intériorisée, à la Torah Orale et Écrite.

Certains (comme le Maharal) expliquent qu'au Sinaï le peuple était parfaitement consentant et aurait pu accepter sans aucune contrainte la Torah, mais Hachem désirait cependant sceller ce contrat de "mariage" de façon durable à tout jamais.
En effet, tout comme un homme ayant fait violence à une femme a l'obligation de la garder à jamais pour épouse, D. a 'fait violence' au peuple d'Israël en le forçant à accepter la Torah afin qu'il Lui reste uni pour toujours et que le contrat établi ne puisse jamais être abrogé.

Selon le Gour Arié, l'acception de la Torah a déjà été faite par la déclaration : "Nous ferons et nous comprendrons". Ainsi, le but de cette manœuvre est de faire comprendre au peuple que sans la Torah, il est impossible de vivre.
[c'est soit la Torah, soit la mort enseveli sous la montagne!]

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-> Hachem demande à Moché de prévenir les enfants d'Israël de ne pas dépasser une limite tout autour du Sinaï (Chémot 19,21), et ce malgré l'empressement et le zèle de l'événement.
Comme le rapporte Rachi, D. transmet le message que même si une seule personne venait à mourir, Il verrait en cela une tragédie aussi grande que si plusieurs étaient tombés car chacun des juifs est précieux à Ses yeux.
[La Mékhilta conclut ces paroles de D. à Moché : "Chaque juif est aussi important pour Moi que la Création toute entière".]

Les Tossefot prennent les 3 derniers mots de ce verset et le suivant : "vénéfal miménou rav végam", et font remarquer que les lettres finales forment le mot : "maboul", ce qui sous-entend que si une seule personne tombait, cela serait comme si tous les juifs avaient été effacés par le Déluge.

=> Quelle leçon pour notre vie : nous avons chacun individuellement une valeur immense aux yeux de Hachem.

On ne peut pas se dire que ce n'est pas grave de dépasser les limites fixées par D., parce qu'après tout qui sommes nous et plein d'autres personnes font de même.
Car, même s'il y a des millions de juifs, Hachem s'attriste de notre comportement à chaque fois que nous ne sommes pas à la hauteur (encore plus qu'un papa avec Son fils unique!).

Le Séfer 'Hassidim affirme que si une seule personne du peuple juif n'aurait pas accepté toute la Torah du fond du cœur, alors Hachem ne l'aurait pas donné.