Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Sarah réussit [à surmonter comme son mari] les 10 épreuves, et elle amena les femmes à reconnaître Hachem, tout comme Avraham l'avait fait pour les hommes.
[midrach Bérechit rabbah 39,14 ]

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-> C'est grâce à cette foi inébranlable que Sarah mérita de devenir plus grande qu'Avraham en matière de prophétie (voir Vayéra 21,12).
De plus, la Torah dit que Hachem se souvint d'elle et lui accorda un fils (Vayéra 21,1), et en cela, elle différait des autres matriarches : dans le cas de Rivka, c'est à Its'hak que Hachem a accédé (Toldot 25,21), et Ra'hel a obtenu la conception grâce au Nom Elokim.
Cependant, Sarah a mérité un niveau supérieur, comme l'enseigne le midrach (Bérechit rabba 53,6) que Hachem Lui-même s'est souvenu d'elle.

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-> Le Abir Yaakov (Pitou'hé 'Hotam - Vaéra) explique que le nom Sarah (שרה) a la même valeur numérique que l'acronyme des 10 plaies : דצ'ך עד'ש באח'ב (détsa'h adach béa'hav). [avec le kollel pour chacun des 3 termes, ainsi qu'un kollel pour les 3 ensemble]
Le mérite de Sarah fut le catalyseur des plaies et rapprocha le moment de la délivrance, comme nous l'enseignent les Sages, qui nous disent que son mérite fut rappelé aux Juifs lors de la sortie d'Égypte.
[voir midrach Chémot rabba (15,12) : "Ils doivent veiller à le manger pendant la nuit, comme il est écrit : "Ils mangeront la viande cette nuit-là, rôtie au feu, en raison d'Avraham, que j'ai sauvé de la fournaise ardente. Les matsot représentent Sarah, qui a préparé des gâteaux sans levain pour les anges, et ils n'ont pas goûté au pain. Le maror représente Yaakov, qui a été poursuivi par Essav tout comme ses fils ont été poursuivis par les égyptiens." ]

Les 2 niveaux de crainte du Ciel

+ Les 2 niveaux de crainte du Ciel (selon le rabbi de Berditchev) :

-> La crainte d'Hachem se situe à 2 niveaux bien différents.
Il y a une "crainte inférieure", à savoir la crainte de fauter parce que cela l'éloignerait d'Hachem.
Il y a ensuite la "crainte supérieure", beaucoup plus élevée, où la personne devient inconsciente de sa propre identité.
Bien que ces deux niveaux soient très éloignés l'un de l'autre, il est impossible d'expérimenter le degré de "crainte supérieure" sans avoir d'abord atteint le degré de "crainte inférieure".

1°/ La crainte inférieure est la crainte de la faute. Or, la crainte de la faute ne signifie pas simplement la crainte du châtiment, car même les gens "bas (spirituellement parlant)" possèdent la crainte du châtiment. Ce n'est pas ce qu'on appelle la "crainte de la faute".
La "crainte de la faute" à laquelle nous faisons référence est plus élevée que cela. Elle consiste à être effrayé par les conséquences de la rébellion contre la volonté d'Hachem. Une personne déteste l'idée d'être coupée et séparée d'Hachem, et ne veut que s'approcher de Lui.
[lorsque l'on faute, sans téchouva, on a une punition afférente, mais également chaque faute nous éloigne d'Hachem (on a des écorces d'impureté qui font écran, faisant qu'on perçoit moins le Divin, la sainteté). Ainsi, nous devons certes avoir peur des punitions terribles qu'une faute peut nous amener, mais surtout de l'éloignement avec Hachem. ]

La source d'une telle crainte provient de la contemplation de la grandeur d'Hachem et de la méditation sur le fait qu'Il est la racine et la source de tous les mondes (Zohar 1,11b), qu'Il englobe et imprègne tous les mondes (Zohar 3,225a) et que tous les mondes, les âmes, les anges, les séraphins, les ofanim et les saints 'hayot ne sont rien comparés à Lui.
Toute leur existence ne découle que de la lumière et de la vitalité que leur Créateur émet à chaque seconde et à chaque instant, comme il est dit : "Qui renouvelle dans Sa bonté, chaque jour, perpétuellement, l'œuvre de la Création" (prière du matin avant le Shéma). Si, pendant un seul instant, la lumière et la vitalité se retiraient, tout serait détruit.
En se concentrant et en méditant sur ce concept, une personne en viendra à se rendre compte de sa propre bassesse et de son manque de valeur. (sans Hachem, je meurs dans la seconde, je n'ai pas la moindre force de vie, de santé, de ressource, ...)
... Une telle contemplation engendrera la peur et la crainte de ne pas transgresser la volonté d'Hachem. C'est ce type de crainte que l'on appelle le niveau inférieur de la crainte, qui est la peur de la faute.

2°/ La crainte supérieure est plus élevé que ce niveau, et elle implique une totale abnégation face à l'exaltation d'Hachem et à sa glorieuse majesté.
En méditant et en se concentrant sur l'essence, à quel point Il est infini (Zohar 1,100b), d'à quel point aucune pensée ne peut Le saisir, de quelque manière que ce soit, d'à quel point Lui-même, en essence, est au-delà de tous les attributs ; d'à quel point Il est bien plus élevé que tout l'ordre de progression par lequel le monde a été créé, car aucun ne peut Lui être comparé, ...
En contemplant tout cela profondément, en s'y concentrant profondément, une personne atteint un effacement total, devenant oublieuse de son propre statut de personne.

... Une telle conscience est qualifiée de "crainte supérieure". Elle est analogue à celle d'une personne qui se présente devant le roi. Ce faisant, elle est saisie d'effroi et d'une peur intense, car elle voit l'essence du roi et sa glorieuse majesté. La personne se renie complètement et n'a plus conscience de sa propre existence.
À ce moment-là, cela n'a pas de sens de dire qu'elle considère sa propre bassesse et son manque d'estime de soi, car elle se renie complètement et n'a plus conscience de sa propre identité.
En revanche, lorsqu'elle n'est pas devant le roi et qu'elle ne fait que contempler la grandeur du roi, sa prise de conscience de la bassesse de son existence et de son manque d'estime de soi sera proportionnelle à sa compréhension de la grandeur du roi ...

Telle est donc la principale différence entre la crainte inférieure, celle de la faute, et la forme supérieure. La crainte supérieure se caractérise par l'abnégation totale et l'oubli de sa propre existence ... Plus la sagesse d'une personne augmente, en sondant et en méditant sur cette idée, plus le niveau supérieur de crainte d'une personne augmentera, amenant finalement une personne à l'auto-annulation totale.

Cependant, il est impossible d'atteindre cette forme supérieure de crainte si elle n'est pas d'abord précédée par le niveau inférieur de crainte, celui de la crainte de la faute, comme expliqué plus haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 10,12 ]

À l'avenir, le corps se délectera du repas du Léviathan (Baba Batra 75a).
Le cœur (l'âme), quant à lui, n'apprécie que le plaisir spirituel, c'est-à-dire en étant informé que nos fautes sont pardonnées et en accomplissant de nombreuses mitsvot.
Selon nos Sages (Yoma 86b) : "Grand est le repentir (téchouva), car il transforme les fautes délibérées en mérites véritables".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Na'hamou]

=> A l'avenir, lorsque nos anciennes fautes auront été transformées en mérites par notre téchouva (de notre vivant), le corps et l'âme se délecteront, le corps se délectera du Léviathan, et l'âme de ses mérites nouvellement trouvés (qu'on a pas fait, mais provenant de notre téchouva).

Lorsque vous étudiez la Torah, gardez à l'esprit en présence de qui vous étudiez.
Il peut arriver que dans votre étude, vous semblez éloigné du Créateur ; vous devez donc toujours réfléchir sérieusement [à ce sujet].
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 54]

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-> Hachem se trouve pour ainsi dire "concentré" dans la Torah.
"La Torah et Hachem, ne font qu'un", comme l'affirme le Zohar : "Hachem est appelé Torah ... et la Torah n'est autre que Hachem" (Zohar II:60a) ; "la Torah est littéralement le Nom du Saint, béni soit-Il ... et Lui et Son Nom ne font qu'un" (Zohar II:90b).

+ "Beaucoup ont imité Rabbi Shimon bar Yo'haï, mais ils n'ont pas réussi" [guémara Béra'hot 35b ]

-> Cela signifie qu'ils voulaient s'imposer de nombreuses mortifications afin d'atteindre le niveau de Rabbi Shimon bar Yo'haï. C'est pourquoi ils n'ont pas réussi.
Lorsque vous servez Hachem, n'ayez d'autre objectif que d'apporter satisfaction au Créateur, et non d'atteindre des niveaux [élevés].
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 47 ]

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-> Notre texte met l'accent sur la condamnation des motivations cachées : la recherche égoïste du "niveau de Rabbi Shimon bar Yo'haï " ne mènera à rien.
Ailleurs, le Baal Shem Tov (Keter Shem Tov - sect. 4) ajoute un avertissement : en essayant d'atteindre ce niveau, vous dépassez votre propre niveau et vos capacités, imitant naïvement les autres pour atteindre quelque chose qui vous dépasse.
Cependant, cela est contre-productif. Car :
1°/ vous n'obtiendrez pas ce que vous recherchez, et
2°/ vous perdrez ce que vous aviez déjà.

"En ce temps-là, j'implorai Hachem en disant" (Vaét'hanan 3,23)

Le mot "disant" (lémor) semble être redondant.
L'explication semble être la suivante : Moché a d'abord prié Hachem afin de lui permettre de prier.
"En disant" fait référence à ce qu'il voulait demander, sauf qu'au début, il était incapable de l'exprimer, car il était gêné d'être devant Hachem. C'est pourquoi Moché a dû implorer Hachem de l'aider à prier.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaét'hanan 3,23]

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-> "Savoir devant qui l'on se tient" (voir Béra'hot 28b) est une composante indispensable de la prière.
Avant même de commencer à prier, nous supplions D. de nous aider à atteindre l'état de prière.
[nous devons réserver un temps avant de prier pour prendre conscience de la grandeur d'Hachem (qui peut tout), et réaliser à quel point Il est proche de tout ceux qui l'appelle (en prière), à quel point Il désire et apprécie chacune de nos prières. ]

"Je jure que fût-ce un fil, fût-ce une lanière (lacet) de chaussure, je ne prendrai rien de ce qui est à toi" (Lé'h Lé'ha 14,23)

Avram revient victorieux de la bataille qu'il a livrée face aux monarques ravisseurs de son neveu Lot, et voilà qu'il refuse alors la proposition du roi de Sodome de prendre quoi que ce soit du butin commun.

La guémara (Sotah 17a), rapporte au nom de Rava, qu'en récompense de son refus de prendre "un fil ou une lanière", ses enfants (le peuple juif) mériteront de recevoir 2 mitsvot :
-> les fils de tsitsit ;
-> et les lanières des téfilines.

Pourquoi est-ce que ces 2 mitsvot sont réalisées spécifiquement durant la prière de Cha'harit?

Selon la guémara (Béra'hot 26b), Avraham est à l'origine de l'idée de prier D. chaque matin (cha'harit).

De plus, lorsqu'il a parlé au roi de Sodome, il a d'abord cité le fil (tsitsit) et ensuite la lanière (téfiline).

=> C'est ainsi, que nous, descendants d'Avraham, nous mettons lors de la prière du matin d'abord le talith, et ensuite les téfilines.

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

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-> "Du fil au lacet de chaussure" (14,23)

=> Pourquoi Avraham choisit-il précisément ces exemples pour dire au roi de Sedom qu'il n'accepterait aucune richesse de sa part?

En fait, si Avraham réussit à obtenir la victoire contre les 4 rois, c'était pour 2 raisons :
- D'abord, il avait de grands mérites à son actif. Comme le dit le midrash, Avraham œuvrait sans cesse à "coudre" la terre avec le ciel. C'est-à-dire qu'il œuvrait à ce que l'on reconnaisse Hachem sur terre comme Il est reconnu au Ciel, comme si la terre devait être cousu au ciel.
- De plus, s'il gagna la guerre, c'est aussi parce que concrètement, il se hâta de poursuivre les 4 rois et de les combattre physiquement.

Quand Avraham refusa les richesses du roi de Sedom, il lui dit qu'il ne voulait de récompense ni pour "le fil", allusion à ce grand mérite de "coudre" le ciel et la terre. Le "fil" fait allusion à cela, car matériellement c'est avec du fil que l'on coud.
Et il ne cherchait pas non plus de récompenses pour "les lacets de chaussure", quand il attacha ses chaussures pour se mettre concrètement à poursuivre les 4 rois et les combattre physiquement.
[Haémék Davar]

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+ "Je jure que fût-ce un fil, fût-ce une lanière de chaussure, je ne prendrai rien de ce qui est à toi"

-> Le 'Hatam Sofer explique que la poursuite en question a eu lieu la nuit de Pessa'h, qui est un moment où il est interdit de recevoir une contrepartie financière pour un travail qui y a été fait, car cela représente un salaire qui aurait été perçu pour un travail effectué pendant une Shabbath ou une fête.
Et même s'il y a des façons permises de recevoir cette compensation, le traité de guémara Shabbath enseigne que les hommes pieux ne les utilisent pas.
C'est donc pourquoi Avraham a évité de prendre quoi que ce soit, "fût-ce un fil ou un lacet de chaussure".

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+ Rava commente : En récompense de ce que Avraham dit (au roi de Sodome qui lui offrait le butin de guerre) : "Je ne prendrai rien (de ce qui est à toi), fût-ce un fil ou fût-ce une lanière de sandale" (Lé'h Lé'ha 14,23), ses descendants bénéficieront de 2 commandements divins : le fil bleu-azur des tsitsit et les lanières des téfilin.
[guémara Sota 17a]

-> Il n'a rien pris parce que cette victoire militaire était miraculeuse et qu'Avraham ne voulait pas profiter d'un acte miraculeux, car les miracles réalisés par Hachem sont généralement déduits du capital spirituel de l'intéressé.
[Chla]

-> Avraham aurait légitimement accepter le butin proposé par le roi de Sodome, d'après le droit de guerre (du gagnant), sans que cela ne soit du vol, cependant, il a refusé afin de réaliser un acte public de kidouch Hachem.
[Torah Témima - Béréchit 14,23]

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-> Selon Rachi (Noa'h 9,23), Chem a marché à reculons et il a recouvert d'un habit Noa'h, ivre et dénudé, à la sortie de l'Arche, par respect pour son père.
C'est pourquoi, ses descendants seront récompensés de la mitsva de porter un talith (vêtement) pourvu de tsitsit.

=> Est-ce le mérite de Chém, fils de Noa'h, ou bien celui d'Avraham qui est à l'origine du port des tsitsit?

-> En fait, par son action, Chem a donné le mérite au peuple juif d’avoir le talith, c’est à dire le vêtement, pour avoir recouvert son père d’un vêtement.
Et Avraham, pour avoir refusé de prendre même un fil, a donné le mérite à Israël d’avoir les tsitsit, c’est à dire les fils et les franges.
=> Ainsi, à eux deux on a mérité la mitsva en entier : les franges (par Avraham) rattachées à un vêtement (par Chem).
[le Pardès Yossef]

-> Rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si'ha 9) explique :
Chem, par l'action respectueuse envers son père Noa'h, a créé le "noyau" (la potentialité) de la mitsva des tsitsit, tandis qu'Avraham, 10 générations plus tard, grâce à son attitude noble vis-à-vis du roi de Sodome, a développé cette potentialité jusqu'à l'amener à sa réalisation.
Nous pouvons donner une image de ces 2 étapes : un petit noyau est à l'origine (en potentialité) de la croissance d'un bel arbre fruitier ; cependant, ce noyau ne pourra pas se développer et devenir une réalité sans terre, sans pluie et sans soleil.
Ainsi, Avraham a concrétisé ce commandement des tsitsit ordonné par Hachem, dont Chem est à l'origine dans sa potentialité.

"Avraham était âgé de 99 ans quand il fut circoncis" (Lé'h Lé'ha 17,24)

"Avraham a observé la Torah toute entière" (guémara Yoma 28b)

=> Pourquoi a-t-il attendu d'être si âgé pour réaliser la mitsva de se circoncire?

1°/ Le corps humain d'une personne est la propriété unique de D.
Ainsi, , il est interdit de s'infliger des dommages ou des souffrances (guémara Baba Kama 90b).

Avraham voulait réaliser sa brit plus tôt, mais il respecta la loi juive de ne pas causer de dommage à son corps, propriété de D.

Par contre, dès que D. le lui a directement ordonné, ce n'était plus considéré comme se blesser volontairement, mais comme accomplir une mitsva.

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2°/ Selon la guémara (Avoda Zara 27a), une personne non circoncise n'est pas qualifiée pour réaliser une circoncision.

Avraham étant le 1er homme à se circoncire, il n'y avait alors aucune personne pour la lui réaliser, selon la loi juive.

D. lui a ordonné de se circoncire, mais Il l'a aussi aidé à le faire (vécharot imo habérit -> Il coupa avec lui la brit).
Une fois qu'il était correctement circoncis, Avraham a pu alors circoncire les membres de sa maisonnée (cf.Ora'h 'Haïm).

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3°/ La guémara (Kiddouchin 31a) de dire : "Une personne qui réalise un acte par obligation a plus de mérite qu'une personne qui réalise un acte sans en en être obligée."

Contrairement à toutes les autres mitsvot, la circoncision ne peut se faire qu'une seule fois dans la vie d'une personne.
Ainsi, Avraham a attendu d'en être obligé, ordonné par D., avant de la réaliser.

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

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4°/ Pourquoi Avraham a-t-il attendu 99 ans pour se circoncire?

Le rabbi Yéhouda Leib Eiger (petit-fils de rabbi Akiva Eiger), dans son Torat Emet, apporte la réponse suivante :
Selon le midrach, la circoncision (mila) a été donnée pour enseigner aux convertis au judaïsme que vous n'avez pas besoin d'être un juif de naissance, vous pouvez devenir juif même à 99 ans.

Cette pensée peut certainement être étendue pour inclure aussi le juif de naissance qui s'est écarté du chemin de la Torah.
Un tel juif ne doit pas s'empêcher de revenir à l'observance de la Torah, en pensant : "Comment puis-je me rapprocher de D., alors que j'ai passé ma vie entière loin de la Torah et des mitsvot?"
Avraham donne la réponse en ayant été circoncis à 99 ans.

De plus, la Torah ne donne pas de date particulière pour la circoncision d'Avraham. Elle dit simplement : "C'est en ce même jour que fut circoncis Avraham" (Lé'h Lé'ha 17,26).
=> Pensez seulement à aujourd'hui, le jour où vous cherchez l'abri de la Présence Divine. Ne ressassez pas le passé, seul le présent compte.

"Et à l'âge de 8 jours, vous circoncirez tout mâle dans vos générations" (Lé'h Lé'ha 17,12)

Le Imré Emet nous dit que lors de la circoncision, on ne peut pas dire de l'enfant qu'il s'y est prêté docilement, puisqu'on ne lui en a pas laissé le choix.

En revanche, lorsqu'il aura grandi et qu'il pratiquera la circoncision sur son propre fils, il deviendra évident qu'il aura apporté son consentement à la sienne, effectuée des années auparavant.

Le compliment

+ Le compliment :

1°/ Le compliment en tant que besoin ...

-> Le Rambam nous apprend que la perception d'appréciation constitue le besoin le plus considérable de l'être humain.

Il a écrit dans son commentaire sur la michna (chapitre 'Hélek du traité Sanhédrin) :
"Car tu t'aperçois que la plupart des hommes harassent leur esprit et leur corps par un labeur et un effort sans pareils, simplement pour obtenir de l'estime et de l'honneur auprès de leurs semblables ...
Nombreux sont ceux qui renoncent au plus grand plaisirs du corps par la seule crainte du déshonneur et de la honte que leur en infligerait leur entourage, ou par souci de leur réputation."

-> Nos Sages, à propos de l'expression (dans la bénédiction de Yaakov à son fils Yéhouda - Béréchit 49,12) : "Ses dents blanches" comme :
"Rabbi Yo'hanan l'affirme : "Mieux vaut montrer ses dents blanches [sourire] à son prochain que de l'abreuver de lait." (guémara Kétouvot 111b)

-> Ce besoin profond et la souffrance qui affecte celui qui en est frustré explique la rigueur avec laquelle la Torah juge celui qui porte atteinte aux sentiments d'autrui et l'humilie en public :
"Quiconque fait honte à son prochain en présence de tiers n'a pas de part au monde à venir." (guémara Baba Métsia 59a)

Pourquoi une telle sévérité?
Parce que l'humiliation de son prochain est assimilé à son meurtre.
Il suffit, pour s'en rendre compte, d'observer la couleur du visage de l'offensé, qui vire au blanc, comme sous l'effet d'un coup porté par le meurtrier vidant sa victime de son sang. (cf. b"h, l'article : faire honte à son prochain : https://todahm.com/?s=meurtrier ).

Et il en est réellement ainsi ; les gens qui rapportent ce qu'ils ont ressenti lors d'une humiliation en public déclarent couramment qu'au moment de l'incident, il auraient préféré mourir plutôt que de subir une telle détresse, ou qu'ils ont prié que la terre s'ouvre et les engloutisse (à D. ne plaise).

-> Nos Sages nous enseigne également qu'un meurtrier conserve une part au monde à venir, après qu'il s'est lavé et purifié de sa faute, alors que "celui qui fait honte à son prochain" la perd.
Le Maharal d'expliquer que si le meurtrier a tué le corps de sa victime, celui qui a causé son humiliation a commis un forfait plus grave encore : il a tué son être profond.

-> L'importance que revêt l'image positive de l'homme à ses propres yeux apparaît dans le commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Vayikra 19,18), dont la mise en application consiste en tout 1er lieu dans le devoir de le louer, comme le souligne le Rambam sur ce verset :
"Il lui est enjoint d'aimer chaque membre d'Israël comme lui-même ... C'est pourquoi, il doit formuler ses louanges." (Hilkhot Dé'ot 6,3).

L'homme aspire à ce qu'on loue non seulement sa personnalité, mais également ce qui lui appartient ou se rattache à lui (ses enfants, son mari/femme, sa maison, ...).

(b"h) N'hésitez pas à consulter, l'article : "L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui" : https://todahm.com/2015/02/16/limportance-de-valoriser-et-de-temoigner-de-lappreciation-a-autrui/

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2°/ Le compliment en tant qu'acte de bienfaisance :

-> La guémara (Baba Batra 9b) nous enseigne combien, par sa valeur, le don affectif au prochain l'emporte sur le fait de lui accorder un moyen de subsistance :
"Rabbi Yits'hak enseigne : Quiconque fait don d'une prouta à un pauvre recueille 6 bénédictions, alors que celui qui l'encourage par ses paroles en reçoit 11."

Cet acte d'encourager le nécessiteux et de lui procurer le sentiment que l'on compatit à sa souffrance l'emporte sur le fait de lui donner l'aumône
Le Maharcha (Soucca 49b) d'expliquer que : "plus grande est la guémilout 'hassadim que la tsédaka, celle-là en appelant à sa personne (bégoufo), et celle-ci uniquement à sa propriété (bémamono)."

Celui qui a de l'argent à sa disposition préférera en offrir au nécessiteux plutôt que de l'aider de sa personne.

-> Les maîtres du moussar définissent le pauvre comme le prototype du "nécessiteux" auquel s'identifie tout individu, chacun pouvant être considéré comme tel dans certains domaines, à l'instar de celui en besoin d'argent.
Ainsi :
-> la femme est la "pauvre" de son mari : elle a besoin de lui.
-> le mari est le "pauvre" de sa femme : il a besoin d'elle ;
-> les enfants sont les pauvres de leurs parents : ils ont besoin d'eux.

=> Voilà pourquoi les principes énoncés au sujet du pauvre s'appliquent à tous les rapports d'assistance.

-> Nos Sages nous enseignent que l'homme peut prêter son assistance sur 3 plans :
1°/ par son argent ;
2°/ par sa personne (par des actes engageant sa personne) ;
3°/ par l'appui et les encouragements verbaux.

Le plus dur est la gratification orale de chaleur et de sentiment.
En effet, l'homme est disposé à faire don de son argent, voir engager ses propres actions au profit de son prochain, mais il a du mal à lui céder une partie de son âme ( = le fait de formuler un compliment ou témoigner de l'affection).

-> Le prophète Yécha'aya (58,10) décrit celui qui réconforte et encourage le pauvre par ses paroles, comme "lui offrant son âme" : "Offre ton âme à l'affamé, et rassasie le torturé"

[A un pauvre, l'investissement dans les 3 plans sont nécessaire, mais celui dont autrui à le plus besoin est le 3e.]

-> D. attend des époux qu'ils se lient en une âme, et cela ne peut se réaliser qu'en se manifestant mutuellement un lien positif et chaleureux.
Celui qui sent que son conjoint le considère et l'apprécie se lie d'autant plus intensément à lui, et plus son conjoint le lui fait savoir et le lui affirme par des mots, plus il l'encourage et le complimente, plus cette relation s'approfondit et se resserre.

Ainsi, peut se réaliser la fonction primordiale du mariage : s'attacher mutuellement par des chaînes de l'amour.

=> D'une manière générale, le compliment est générateur de lien entre les personnes, c'est également un stimulant en tant qu'encouragement à l'action positive.