Aux délices de la Torah

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Le 15 Av = un Yom Tov grâce au fait de contrôler ses yeux

+ Le 15 Av = un Yom Tov grâce au fait de contrôler ses yeux :

-> La guémara (Taanit 26b) déclare : "Rav Shimon ben Gamliel dit : Israël n'a pas de yamim tovim comme le 15 Av et Yom Kippour. Ce jour-là [du 15 Av], les jeunes filles juives sortaient avec des vêtements blancs empruntés pour ne pas faire honte à celles qui n'en avaient pas ... Et que disaient-elles?
"Jeune homme, lève les yeux et regarde ce que tu veux choisir. Ne te concentre pas sur la beauté. Veille sur la famille"."

-> Le séfer miZékénim Et'bonen cite le rav Mordé'haï 'Haïm de Slonim qui explique ainsi la grandeur de ce jour :
Du fait que les jeunes filles devaient demander aux ba'hourim de lever les yeux pour les regarder afin de choisir l'une d'entre elles à épouser, on comprend qu'elles ne le faisaient généralement jamais.
Il est utile d'instaurer un Yom Tov pour commémorer leur incroyable niveau de chemirat énayim (garder ses yeux de voir des choses interdites, non modestes).

Ce qui paraît mauvais est en réalité bon

+ Ce qui paraît mauvais est en réalité bon :

"Quelle divinité a-t-elle accompli des miracles pour venir prendre une nation au milieu d'une autre ... comme tout ce que Hachem ton D. a fait pour toi en Égypte, sous tes yeux?" (Vaét'hanan 4,34)

-> Le rav Barou'h de Mezhibouzh explique l'expression "en Égypte, sous tes yeux" (bémitsraïm lééné'ha) en disant que les gens pensent souvent que leur situation est mauvaise. Ils la prennent pour "Mitsrayim" (מִצְרַיִם), c'est-à-dire que c'est une mauvaise période ("tsara").
Or, tout cela n'est que "à tes yeux" (lééné'ha). Cela ne te paraît mauvais que pour toi, mais en réalité, c'est pour ton bien.

Toute prière a un impact

+ Toute prière a un impact :

Hachem dit à Moché : "C'est trop pour toi! Ne continue pas à Me parler davantage de cette chose" (Vaét'hanan 3,26)

-> Le rabbi de Kretchnif (cité dans Guilyon Kol Emouna), note qu’il semble que Moché n’ait rien accompli avec ses 515 prières. [cela peut nous décourager si l'on ne voit pas la réalisation de nos prières malgré notre insistance. ]
Pourtant, en réalité, il a accompli de nombreuses choses. Bien qu’il n’ait pas mérité d’entrer en terre d’Israël, il en a accompli bien d’autres. C’est pourquoi Hachem lui a dit de ne plus parler de "cette chose". Il disait que ses prières ne serviraient à rien pour cette chose, mais qu’elles serviraient à bien d’autres.

[l'idée est que chacune de nos prières a un impact, est écoutée. Nous ne verrons le résultat qu'après notre mort dans le monde de vérité (ex: elle a aidé un juif ailleurs, elle va nous servir plus tard dans la vie, elle va aider un de nos descendants, ...)]

Le pouvoir de la prière avec des larmes

+ Le pouvoir de la prière avec des larmes :

"Et j'ai imploré (Vaét'hanan - וָאֶתְחַנַּן) Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Rachi dit que le mot : 'hinoun (חִנּוּן) implique toujours l'idée de "matnat 'hinam" (un don gratuit).
-> Le rabbi de Kretchnif (séfer Raza DeShabbath) explique cela en citant la guémara (Béra'hot 32b) qui dit : "Rav Elazar dit : Depuis le jour où le Temple a été détruit, les portes de la prière sont fermées, mais celles des larmes ne le sont pas".

Les larmes représentent un don gratuit, car celui qui demande quelque chose gratuitement le demande souvent avec larmes et pleurs. [puisque je n'ai pas de mérite, rien sur lequel m'appuyer pour espérer avoir une chose, alors j'en viens à prier si fort que j'en pleure, car je ne peux compter que sur la bonté d'Hachem. ]
Il est également connu que les prières de Moïse "à ce moment-là" représentent la rédemption finale, comme le dit le prophète Yirmiyahou (50,9) : "A ce moment-là, ils chercheront des fautes parmi Israël et il n’y en aura pas".
La période entière, du présent jusqu'à l'envoi de la géoula par Hachem, est appelée "à ce moment-là".

Le verset indique donc que Moché a prié "à ce moment-là", ce qui signifie qu'il a prié pour que les prières récitées en temps d'exil (galout) soient efficaces. Mais comment ces prières peuvent-elles être entendues si les portes de la prière sont fermées?
C'est pourquoi il est dit qu'il a demandé un "don gratuit", en référence aux larmes. Grâce au mérite des larmes, même les prières dites en exil peuvent être entendues.

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-> Concernant la puissance des prières récitées avec des larmes, le séfer Ha'Hasidim (ot 130) écrit :
"Certaines personnes ne méritent pas que leurs prières soient exaucées par Hachem, mais parce qu'elles prient avec force et avec larmes, et qu'elles pleurent et implorent Hachem sans cesse, Il accepte leurs prières et accomplit leur volonté, même si elles n'ont aucun mérite ni aucune bonne action."

-> b'h, voir également : Le pouvoir des larmes : https://todahm.com/2019/07/08/le-pouvoir-des-larmes

Joie par le don aux pauvres

"Vous mangerez là-bas devant Hachem, votre D., et vous vous réjouirez avec tous les efforts de votre main, vous et vos foyers, selon ce que Hachem ton D. t'aura béni" (Réé 12,7)

-> L’expression "bé'hol michla'h yadé'ha" (avec tous les efforts de votre main - בְּכֹל מִשְׁלַח יֶדְכֶם) indique que l'on trouvera de la joie dans ses efforts terrestres.
Le séfer Kli 'Hemda (écrit par le rav Shmouel Laniado) s'interroge sur la raison pour laquelle le verset le formule ainsi, au lieu de simplement dire que l’on se réjouira pendant la fête.

Il répond que si l’on remercie Hachem pour tout ce qu’on a, notre principale source de joie à Yom Tov ne viendra pas des mets spéciaux préparés pour la fête.
Notre joie principale viendra plutôt du fait que, grâce à Hachem qui nous a donné des moyens de subsistance abondants, on est capable d’aider les autres et de leur donner de l’argent. leurs besoins de Yom Tov.
Les jours précédant Yomtov, ces pauvres voient les juifs plus aisés préparer toutes sortes de mets délicats, mais ils n'ont pas d'argent pour quoi que ce soit, et ils en sont profondément découragés et attristés. Lorsque cet homme peut les aider, c'est sa principale source de joie de Yom Tov.

Lorsque le verset dit qu'il faut "manger là devant Hachem, ton D.", il parle de savourer Yom Tov avec des mets délicats. Cependant, ce ne sera pas la principale source de joie. La joie principale vient plutôt de se réjouir "de tous ses efforts", ce qui fait référence à la tsédaka donnée aux pauvres pour leurs besoins de Yom Tov.

Par ailleurs, le séfer Atéret Yéchoua écrit que les premières lettres du verset : "Véhitsalta nafchi michéol ta'htit" (Sauve mon âme du purgatoire - Téhilim 86,13) forment le mot : "manot" (portions).
Cela indique que lorsqu'une personne donne des portions aux pauvres, elle est sauvée du purgatoire (guéhinam).

"Voyez, je mets devant vous aujourd'hui la bénédiction" (rée ano'hi noten lifné'hem ayom béra'ha - Réé 11,26)

+ Traiter chaque jour comme si c'était le dernier :

-> Le séfer Lé'hem Ani explique qu'il faut traiter chaque jour comme s'il s'agissait de son dernier jour sur terre. Cet état d'esprit incite à rester fidèle à Hachem et à rester fidèle à Sa Torah et à Ses mitsvot.
[on devra alors rendre des comptes dans le monde de Vérité, et il ne nous sera plus possible d'acquérir directement de nouveaux mérites. ]

En conséquence, le verset dit que Hachem nous donne simplement "ayom" (ce jour). Il veut que nous considérions la vie comme si nous n'avions qu'un seul jour à vivre et, par conséquent, que nous Lui obéissions fidèlement. Et par ce mérite, nous recevrons toutes les bénédictions de la Torah.

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+ Montrer à chacun qu'il peut être comme Lui :

-> Le midrach Tan'houma rapporte que Moché disait : "Voyez. Voyez comme j'ai choisi le bien et comme je suis différent de toutes les autres nations."

Le Sifté Tsédek demande comment on peut dire que Moché, l'homme le plus humble qui ait jamais vécu, s'est vanté de cette manière.

Il répond que Moché disait en réalité : "Regardez-moi. Je suis l'homme le plus humble, mais parce que j'ai fait de bons choix, j'ai atteint un niveau élevé en choisissant de suivre les voies de la Torah. Vous êtes tous plus grands que moi, vous pouvez donc certainement faire de même."

Cela rejoint la déclaration de Hillel lors de la Sim'hat Beit Hachoéva (Soucca 53a) : "Si je suis ici, tout le monde est ici". Son intention était : "Si je suis digne d'être ici, tous les autres le sont certainement."

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+ Concernant la Hachga'ha de Hachem :

-> La Kédouchat Yomtov demande pourquoi le verset utilise le mot "ano'hi" plutôt que le plus courant "ani".
Il répond en citant le rabbi de Tsanz qui affirme qu’il existe deux niveaux de émouna.
Certains ont la émouna en Hachem parce que la Torah nous ordonne de croire en Lui. D’autres ont la Emouna parce qu’ils voient clairement par eux-mêmes que Hachem gouverne le monde par Sa Providence Divine.
Il affirme que le deuxième niveau est plus élevé que le premier.

Dans ce contexte, la Torah recommande de voir "ano'hi". Le Baal Hatourim écrit qu’il s’agit d’une référence au mot "ano'hi" dans les Asseret Hadibrot (Yitro 20,2 - les 10 Commanandements).
Ainsi, le verset recommande de voir par soi-même "ano'hi Hachem Eloké'ha". On doit avoir de la émouna non seulement parce que la Torah nous ordonne de croire, mais parce qu'on peut voir par soi-même les voies de Hachem.

Une garantie de richesse

"Tu prélèveras la dîme de toute ta récolte ... chaque année" (Réé 14,22)

-> La guémara (Shabbat 119a) dit : "Asser té'asser" (Donne la dîme afin de devenir riche).

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Rée 14,22) explique que lorsqu'une personne donne de l'argent à la tsédaka, cet argent monte jusqu'au Ciel et se présente devant Hachem.
Par exemple, si une personne donne une pièce à une œuvre caritative, cet argent monte au Ciel. Hachem le regarde et dit : "Cet homme a donné une pièce à la tsédaka parce qu'il en avait 10."
Hachem considère que cette personne a accompli une mitsva avec les 10 pièces, car toutes les pièces ont contribué à la tsédaka.
En récompense, Hachem lui donne la possibilité de donner 10 pièces à la tsédaka l'année suivante, en lui donnant 100 pièces.

Ainsi, le verset dit : "Asser" = si quelqu'un donne un dixième de son argent à la tsédaka.
"Té'asser et kol tévouat zar'ékha" = l'année suivante, il donnera un montant de maasser égal à toute la récolte de cette année.

-> Le Noam Elimélé'h donne une explication similaire.
Il cite la Michna (Pirké Avot 4,2) qui dit : "La récompense d'une mitsva est (une autre) mitsva", et explique que si quelqu'un donne le maasser, Hachem le récompense en lui donnant les moyens de donner à nouveau le maasser.
Il ajoute que le verset dit que si quelqu'un donne la dîme une année, l'année suivante, Hachem lui donnera suffisamment de récoltes pour donner "kol tévouat zar'ékha", la quantité de dîme équivalente à la totalité de la récolte de l'année précédente, ce qui signifie que ses revenus augmenteront 100 fois par rapport à l'année précédente. Le verset conclut en disant que la même chose se produira "année après année".

+ Qui a été créé pour qui, le peuple d'Israël pour la Torah, ou la Torah pour le peuple d'Israël?
Le midrach (Kohélet rabba 1,9) conclut que c'est la Torah qui a été créée pour le peuple juif.

Quelle surprise! La Torah, qui est si sainte, la Torah que les anges du Ciel désiraient ardemment recevoir, tout le but de sa création était pour le peuple juif.
Hachem est venu au mont Sinaï avec des dizaines de milliers d'anges célestes, a tonné dans les cieux et a secoué la terre jusqu'à son noyau, pour le peuple juif.
S'il s'est "dérangé" pour venir, pour ainsi dire, c'est pour que nous et nos amis soyons juifs, membres de Sa nation qui est si proche de Lui.
Et c'est le but que nous devons viser [dans notre vie] : être proche de Lui, de sorte que notre cœur et notre âme ressentent la présence de Hachem.
[rav Kalonymus Shapira - 'Hovat haTalmidim - chap.8]

Le Zohar (3:152) dit : "Celui qui pense que la Torah n'est rien d'autre que sa forme extérieure, son esprit s'éteint et il n'a pas de part dans le monde à Venir".
En d'autres termes, le Zohar nous dit que quiconque étudie la Torah avec rien de plus que son intellect sec, comme s'il étudiait n'importe quel sujet banal, perd sa part dans le monde à Venir.
L'aspect simple et intellectuel de la Torah n'est rien d'autre que sa couche extérieure, et celui qui "revêt" cette couche [externe] est Hachem. Lorsque nous étudions la Torah, nous devons essayer de nous rapprocher d'Hachem qui s'est caché dans la Torah.
Vous voulez purifier votre âme ; Rabbi Akiva a déjà dit (Yoma 85b) : "Tout comme le mikvé purifie ceux qui sont devenus impurs, Hachem purifie le peuple juif". Mais seuls ceux qui viennent au mikvé et s'immergent dans ses eaux peuvent être purifiés. En d'autres termes, essayez de pénétrer au-delà de la couche extérieure de la Torah pour atteindre Hachem, qui est à l'intérieur, et alors vous serez purifiés.
[rav Kalonymus Shapira - 'Hovat haTalmidim - chap.9 ]

La terre d’Israël et le Gan Eden

+ La terre d'Israël et le Gan Eden :

-> Rech Lakich a émis l'hypothèse selon laquelle le Jardin d'Eden se trouve en Israël, et son entrée serait située à Beit Shéan, en raison de la qualité exceptionnelle des fruits qui y poussent. [Erouvin 19a]

-> Cependant, Rabbi Kisma enseignait que le caveau des Patriarches se trouve à proximité immédiate de la porte du Gan Eden. [Zohar 'hadach 77b ]

C'est également l'opinion du Ram'hal (dans son Adir Bamarom chap.8) qui écrivit que l'émanation de la Lumière divine y est si élevée qu'elle adoucit la rigueur.
Ces lumières se trouvent dans le Jardin d'Eden, et leur éclat s'étend jusqu'au caveau des Patriarches, l'endroit même où se trouve le passage vers le Gan Eden.
Ainsi, l'entrée du Gan Eden serait localisée à 'Hevron, au caveau des Patriarches, en terre d'Israël.

-> Mais, un autre enseignement du midrach (Pirké déRabbi Eliézer - chap.20) affirme que l'entrée du Jardin d'Eden se trouve au Har Hamoria.
En effet, après sa faute, Adam Harichon fut renvoyé du Gan Eden et se retrouva sur cette montagne, qui est adjacente à la porte du Jardin.

Il est précisé ailleurs (dans le midrach Socher Tov - Téhilim 72,6) qu'Adam s'est établi juste à l'extérieur du Gan Eden, sur le Har Hamoria, à Jérusalem.

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-> Rech Lakich émet plusieurs hypothèses sur l'emplacement du jardin d'Eden. [Erouvin 19a]