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Le Birkat haMazon

+ Le Birkat haMazon :

"Et tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Hachem, ton D." (Ekev 8,10)

+ Manger pour bénir :

-> Le Sfat Emet comprend le verset comme signifiant qu'après avoir mangé et être rassasié, on en vient naturellement à bénir Hashem.
La guémara (Béra'hot 35a) dit que c'est une "svara" (conclusion logique) que l'on ne peut pas tirer de plaisir de ce monde sans faire une bénédiction. Il est donc naturel de bénir automatiquement Hachem après avoir mangé.

Le Sfat Emet ajoute que manger procure à une personne une excitation spirituelle qui la pousse à bénir Hachem.
Ainsi, le verset dit qu'après avoir mangé, on est poussé à bénir Hachem.

-> Le rav Shlomo de Karlin (cité dans le séfer Shama Shlomo) explique que ce verset (Ekev 8,10) signifie que même si une personne est rassasiée après un repas, elle devrait être plus satisfaite du Birkat Hamazon qu'elle fait après que du repas lui-même. En conséquence, il traduit le verset comme suit : "Et tu mangeras, et tu seras satisfait de la bénédiction".
[si je suis content d'avoir eu du matériel éphémère, à combien plus je dois être joyeux d'obtenir aussi du spirituel, qui va éternellement m'être agréable dans le monde à Venir. ]

-> On raconte que l'assistant du 'Hatam Sofer lui apportait chaque jour son petit-déjeuner et une tasse de café après la prière Cha'harit. Un jour, l'assistant se dit : "Le Rav ne sait pas s'il a mangé ou non, alors pourquoi devrais-je me donner la peine de le servir? Je vais manger son repas et s'il me pose des questions, je lui dirai qu'il a déjà mangé."
Et c'est exactement ce qu'il fit. Il mangea le repas, ne laissant que quelques miettes dans l'assiette, et la posa devant le 'Hatam Sofer avec la tasse de café.
Un peu plus tard, lorsqu'il revint voir le Rav, le 'Hatam Sofer lui demanda : "Qu'est-il arrivé au petit-déjeuner d'aujourd'hui? "
Le chamach répondit : "Le Rav l'a mangé. Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais vous avez mangé."
Le 'Hatam Sofer répondit : "Il est vrai que je ne me souviens pas si j'ai mangé ou non, mais je me souviens si j'ai fait une bénédiction ou non, et je me souviens très bien que ce matin, je n'ai pas fait de bénédiction avant ou après avoir mangé."

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+ Grâce à la gratitude, nos mérites ne nous sont pas déduits :

-> Le séfer Avodat Panim (écrit par le rav Aharon Yossef Louria) demande comment pouvons-nous tirer du plaisir de ce monde. Cela ne réduit-il pas notre récompense dans le monde à Venir?

Il répond par une machal : un homme qui travaillait dans une épicerie a un jour conclu un accord avec le propriétaire. Il était convenu qu'il pouvait prendre tout ce qu'il voulait dans le magasin quand il le désirait. Il devait noter ce qu'il prenait et cela serait déduit de son salaire à la fin du mois. Bien sûr, seules les choses qu'il prenait à crédit étaient déduites de son salaire. S'il prenait quelque chose et le payait immédiatement, le montant ne serait pas déduit plus tard.

De même, si une personne tire du plaisir de ce monde, cela est déduit du "paiement" qu'elle aurait reçu dans le monde à Venir. Cependant, cela n'est vrai que si elle ne "paie" pas immédiatement. Si elle paie immédiatement, elle peut recevoir sa récompense intégrale dans le monde à venir.

Et comment paie-t-on dans ce monde?
En faisant des bénédictions et en remerciant Hachem de pourvoir à nos besoins.
C'est pourquoi nos Sages appellent la bénédiction une "matbéa" (pièce de monnaie - voir Béra'hot 40b), car c'est la monnaie utilisée pour "payer" Hachem.

Nous apprenons de cela que plus nous remercions Hachem dans ce monde, plus nous pourrons profiter de notre récompense dans Olam Haba.
Cette idée peut être utilisée pour expliquer le verset : "Comment puis-je rendre à Hachem tout le bien qu'il m'a fait? Je lèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom de Hachem" (Tehillim 116,12-13).
La manière dont nous payons Hachem est de le louer et de le remercier.

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+ Trouver des étincelles sacrées grâce aux bénédictions :

-> Le rabbi de Trisk (séfer Magen Avraham - parachat Chéla'h) écrit :
"Lorsqu'une personne mange avec sainteté et récite des bénédictions avant et après avoir mangé avec kavana, elle a la capacité d'élever les nitsotsot (étincelles) de sainteté et de les ramener à leurs racines célestes."

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+ Entendre le Birkat Hamazon du roi David :

-> "Quiconque récite le Birkat Hamazon avec kavana méritera d'entendre le Birkat Hamazon de la bouche du roi David lorsque Hachem organisera une séouda pour les tsadikim dans le futur."
[séfer Kav Hayashar - fin du chap.87 ]

<--- + La richesse grâce au mérite des bénédictions : -> Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakema'h - Eré'h Béra'ha) écrit que lorsqu'on fait une bénédiction sur la nourriture, on apporte la richesse et la bénédiction au monde entier.
Mais si quelqu'un mange sans réciter le birkat hamazon, il est coupable d' "oublier le nom d'Hachem".
Cela ressort du fait que le verset qui suit immédiatement celui qui parle de manger et de réciter le Birkat Hamazon dit : "Prends garde de ne pas oublier Hachem, ton D."
Par conséquent, on est tenu de se souvenir de réciter une bénédiction après avoir mangé et de réciter toutes les bénédictions avant de manger.

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+ Kavana & les bénédictions qui atteignent les cieux :

-> Le séfer Séder Hayom écrit que lorsqu'une personne prend soin de réciter les bénédictions avec concentration, les mots de ses bénédictions s'élèvent et traversent les cieux jusqu'à atteindre le Trône de gloire d'Hachem, et Hachem, pour ainsi dire, se réjouit d'elles.
En récompense, Il ouvre Sa main et accorde beaucoup de bienfaits au monde.
Nous voyons donc que réciter correctement les bénédictions est une ségoula pour que la richesse descende sur le monde.

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+ Les bénédictions nous accompagnent dans le monde à Venir :

-> Le Zohar affirme que si l'on récite le Birkat Hamazon avec kavana, nos bénédictions nous accompagnent après notre mort et annoncent devant nous que nous avons béni Hachem avec kavana (de notre vivant).

Le séfer Beit Vaad lé'Hakhamim (parachat Vayéra) utilise ce concept pour expliquer le verset (Vayéra 21,33) qui dit qu'Avraham a planté un "échel". Le mot "échel" est l'acronyme de "a'hila chétiya lévaya" (nourriture, boisson et accompagnement), ce qui indique qu'en leur donnant à manger et à boire et en leur apprenant à faire des bénédictions, Avraham fournissait à ses invités un accompagnement pour le monde à Venir.

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+ Les bénédictions protègent le corps après la mort :

-> Le séfer Sifté Cohen (al HaTorah) écrit : "J'ai entendu dire que si l'on fait une bénédiction sur tout ce que l'on mange et que l'on ne met rien dans son corps sans bénédiction avant et après, notre corps ne sera pas affecté par les vers après notre mort.
En effet, les vers sont le résultat d'une malédiction, comme il est dit : "Car les vers les dévoreront" (Ki Tavo 28,39), et une bénédiction est le contraire d'une malédiction ... "Béra'ha" est également la guématria de "krouz" (une annonce), ce qui indique qu'il est annoncé qu'aucun dommage ne touchera le corps de celui qui prononce des bénédictions."

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+ Augmenter la force de l'armée céleste :

-> "Rav Youdai dit que les bénédictions sont si puissantes qu'elles augmentent la force de la Pamalya Shel Maala (armée céleste).
Rav 'Hania dit que le Birkat Hamazon est si puissant qu'il augmente la bénédiction dans le travail manuel d'une personne."
[Zohar 'hadach - midrach Ruth ]

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+ Kavana avec Hatmada (assiduité) :

-> Un homme s'est un jour approché du rav de Jérusalem, le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, et lui a dit qu'il avait des problèmes avec sa parnassa. Le rav Yossef 'Haïm lui a dit qu'il devait se concentrer (kavana) lorsqu'il récitait le Bikat Hamazon, comme l'écrit le séfer Ha'Hinoukh (mitsva 430) : "J'ai reçu une tradition de mes maîtres selon laquelle quiconque fait attention à Birkat Hamazon sera soutenu honorablement tout au long de sa vie."

L'homme répondit qu'il avait essayé cela et que cela n'avait pas aidé, et le Rav lui dit : "Faites cela avec hatmada (assiduité). Continuez et n'arrêtez pas, et à la fin, vous verrez votre salut."

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+ Le soin apporté aux bénédictions est la preuve d'un cœur pur :

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakéma'h - Eré'h Béra'ha) écrit que puisque la Torah nous dit de réciter le Birkat Hamazon, nous avons l'obligation importante de le faire, et celui qui le fait montre qu'il a une forte émouna et un cœur pur, et qu'il est également un 'hassid et quelqu'un qui craint Hachem.

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+ La protection offerte par les bénédictions :

-> La guémara (Nazir 66b) dit que fournir de la nourriture à une personne est aussi difficile que d'ouvrir la mer Rouge.
Le Maharcha écrit que c'est pour cette raison que Hachem nous commande de réciter des bénédictions sur la nourriture. Il explique qu'il existe des forces destructrices qui tentent d'empêcher notre nourriture de nous parvenir, et que les bénédictions que nous récitons agissent en notre faveur, contre ces forces destructrices, et nous permettent de recevoir notre subsistance.

C'est pourquoi la guémara compare les bénédictions et le fait de répondre Amen à des soldats qui mènent une guerre. Les bénédictions mènent une guerre en notre nom contre les forces destructrices qui tentent de nous empêcher de recevoir notre parnassa.

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+ Roua'h Hakodech à travers les bénédictions :

-> Le séfer Shaar Hayi'houdim indique que le Arizal dit à son élève, le rav 'Haïm Vital, que le principal moyen de mériter de recevoir le roua'h hakodech (esprit saint) est à travers les bénédictions.
Lorsqu'on récite comme il faut les bénédictions, on annule le pouvoir des "klipot" impures (forces du mal) qui s'attachent à la nourriture que l'on mange, ce qui permet de tirer un bénéfice spirituel de cette nourriture.

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+ La plus grande de toutes les mitsvot :

-> Le séfer Mitsvot Zémaniyot (écrit par le Richon, le rav Israël ben Yossef Hayisroeli) écrit :
"Sache, mon fils, que la plus grande de toutes les mitsvot, et la plus forte de toutes les avodat (service d'Hachem), est la bénédiction.
Quiconque croit est tenu de bénir Hachem pour tout ce qu'Il crée dans ce monde, avec la bénédiction individuelle de chaque chose, au moment opportun."

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+ Le Birkat Hamazon est la bénédiction principale :

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv Ha'avodah 18) écrit que la bénédiction principale est le Birkat Hamazon, car c'est par cette bénédiction que nous remercions Hachem pour toute la nourriture qu'Il nous fournit.
Il cite la guémara (Pessa'him 118a) qui dit qu'il est plus difficile de nourrir une personne que d'apporter la rédemption (guéoula) et ajoute qu'il est donc logique que, puisque le remercier pour cela est si important, cela doit certainement être fait avec dévotion et pureté.

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+ Un seul Birkat Hamazon avec Kavana peut changer une personne :

-> Le séfer Emet miKotzk (ot 68) rapporte que le rabbi de Kotzk disait que faire un seul Birkat Hamazon selon la halakha peut transformer une personne craignant Hacheme (yaré Shamayim).
La preuve en est que (comme le relate la guémara dans Sotah 10a), Avraham invitait des voyageurs chez lui, leur offrait à manger, puis leur demandait de réciter le Birkat Hamazon, et de cette manière, il les transformait en personnes nouvelles.

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+ Le Birkat Hamazon est plus puissant que la prière (téfila) :

-> Le séfer Taamé Haminhagim (page 174) rapporte que le Maguid de Mézéritch était encore plus attentif à chaque mot du Birkat Hamazon qu'il ne l'était dans la prière, car la prière est dérabanan (obligation issue de nos Sages), tandis que le Birkat Hamazon est dé'oraïta (de la Torah).

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+ Une ségoula pour une longue vie :

-> Le rav Haïm Palagi (séfer Kol Ha'Haïm - siman 80) écrit que réciter le Birkat Hamazon à voix haute est une ségoula pour une longue vie.
Cela ressort du verset : "Écoute ma voix selon ta bonté ; Hachem, selon ta règle, soutiens-moi" (Téhilim 119,149).
Cela peut se traduire par le fait que si l'on utilise sa voix pour réciter le Birkat Hamazon selon la règle de Hachem, c'est-à-dire à voix haute (avec kavana), on sera "soutenu", ce qui signifie que l'on vivra longtemps.

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+ Annuler la colère divine :

-> Le Béer Hétiv (Oré'h 'Haïm 185;1) écrit que la raison pour laquelle la lettre "pé finale" (ף) ne se trouve pas dans le Birkat Hamazon est que cette lettre symbolise " 'haron af", la colère divine, et que si l'on récite le Birkat Hamazon correctement, on ne subira pas la colère divine et on mènera une vie prospère et honorable.

[cette lettre (ף) suggère les mots שצף קצף חרון אף (l’irritation, la colère, la fureur). Et celui qui veille à dire le Birkat Hamazon avec concentration, est préservé de tout cela. ]

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+ S'accrocher davantage à Hachem par le Birkat Hamazon qu'avec la prière :

-> Le Likouté Yéhouda cite son grand-père, le Imré Emet, qui dit au nom du rabbi de Kotzk que les 'hassidim sont plus attachés au Birkat Hamazon qu'à la prière (téfila).

En effet, nos Sages (guémara Béra'hot 31a) disent qu'il est interdit à une personne ivre de prier, mais qu'elle peut réciter le Birchas Hamazon. [Yérouchalmi, cité par Tossafot ibid]
Cela nous enseigne que même une personne qui est comme un ivrogne, dans le sens où elle n'est pas à un niveau élevé d'avodat Hachem, peut tout de même se connecter à Hachem à travers le Birkat Hamazon.

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+ Avraham a rapproché les gens grâce aux bénédictions :

-> Nous constatons que les bénédictions ont un grand pouvoir pour rapprocher les gens de leur Père céleste (Hachem).
Le Beit Israël de Gour rapporte qu'un 'hassid a un jour dit au rabbi de Kotzk qu'il ressentait un grand éveil spirituel (hit'orérout) grâce au Birkat Hamazon.
Le rabbi répondit : "Avraham Avinou rapprochait les non juifs (goyim) authentiques grâce aux bénédictions (guémara Sotah 10a), car il n'y avait pas encore de Torah à cette époque. Il a donc rapproché les goyim d'Hachem en leur disant de faire des bénédictions."

[par exemple, il demandait soit de payer un prix élevé pour le repas, soit de faire la bénédiction à D. à la fin du repas. Si même un non juif pouvait être affecté, alors à plus forte raison un juif est impacté par les bénédictions, le birkat hamazon. ]

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+ "Tu mangeras, tu seras rassasié, et tu béniras Hachem ton D." (Ekev 8,10)

-> Le Zohar (II, 218a) rapporte que "le Birkat Hamazon est très cher aux yeux d’Hachem, et que celui qui bénit Hachem alors qu’il est rassasié, doit y mettre tout son cœur et sa volonté, joyeusement et sans tristesse aucune. De la sorte, s’il récite cette bénédiction joyeusement et de bon coeur, on lui procure également (sa subsistance) dans la joie et de bon coeur. Il ne sera jamais triste, mais seulement joyeux et aura l’esprit toujours occupé par des paroles de Torah."

-> Le séfer 'Hinoukh écrit :
"J’ai reçu de mes Maîtres (que D. les protège) que celui qui prend garde au Birkat Hamazon voit sa subsistance assurée largement durant toute son existence."

-> Le Maharcha (guémara Nazir 66b) l’explique de la manière suivante :
"Comme "la subsistance de l’homme est difficile comme la traversée de la mer Rouge" (guémara Pessa'him 118a), Hachem ordonne à celui qui a mangé et s’est rassasié, de le bénir, car ainsi, Hachem déverse sur lui Ses bénédictions. En effet, l’homme a contre lui des anges Accusateurs qui veulent empêcher qu’on lui prodigue avec abondance cette subsistance si difficile. Or, les bénédictions du Birkat Hamazone se dressent comme des défenseurs et des avocats contre ces accusateurs."

-> On a coutume de réciter après le Birkat Hamazon une série de "Hara'haman" qui sont tous, de grandes requêtes.
Le 'Hafets 'Haïm explique que ces requêtes sont prononcées après le Birkat Hamazon parce qu’un homme, ayant accompli ce commandement positif de la Torah, suscite grâce à cela un temps propice dans le Ciel. C’est alors le moment pour lui de demander à Hachem ce dont il a besoin.

Rabbénou Bé’hayé (parachat Yitro 19,3, rapporté dans le Magen Avraham Ora’h ‘Haïm 263,1) exprime la même idée au sujet de l’allumage des bougies de Shabbat. Lorsqu’une femme procède à celui-ci, elle est en mesure de prier qu’Hachem lui donne des enfants qui illumineront la Torah, "parce que la prière est davantage écoutée au moment de l’accomplissement d’une mitsva".

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-> b'h, également sur le birkat hamazon : https://todahm.com/2022/05/16/le-birkat-hamazon

Transfert des mauvais décrets des juifs aux non-juifs

+ Transfert des mauvais décrets des juifs aux non-juifs :

"Et Hachem éloignera de toi toute maladie et toutes les mauvaises plaie de l'Égypte ... Il ne s'en prendra pas à toi, mais il les fera tomber sur tous tes ennemis" (Ekev 7,15)

-> Le rav Méïr de Premichlan (cité dans séfer Divré Méïr) explique ce verset en citant la guémara (Béra'hot 34b) qui dit que lorsque Rav 'Hanina ben Dossa priait pour un malade, il disait lesquels mourraient et lesquels vivraient. Il demande si l’on peut comprendre pourquoi il disait lesquels vivraient, mais pourquoi a-t-il dit lesquels mourraient? Pourquoi a-t-il choisi d’annoncer une mauvaise nouvelle?

Il répond que l’intention de la guémara est que ces paroles faisaient partie de la prière de Rav 'Hanina.
Il disait que "celui-ci" : se référant à ce malade juif, vivrait, tandis que "celui-ci" : se référant à un non-juif, mourrait à sa place.
Il transférait ainsi le décret de mort d’un juif sur un non-juif.
Ce concept a été observé par Rav Méïr lui-même. Un homme vint un jour le voir, et lui dit qu'un membre de sa famille avait besoin de secours. Rav Meir lui dit avec son roua'h hakodech : "Il y a un non-juif qui vit dans le voisinage de ton parent. Cet homme mourra de maladie, tandis que ton parent vivra". Et il en fut ainsi.

Dans cet esprit, le rav Meir Premichlan explique les paroles que nous récitons lors des Yamim Noraïm : "Ou'téfila ou'téchouva ou'tsédaka maavirim et ro'ah haguézéra" (la téchouva, la téfila et tsédaka effacent le mauvais décret). Le mot "maavirim" signifie littéralement "passer outre".
Il explique que le décret n'est pas annulé. Au contraire, il est transmis des juifs aux non-juifs.

C'est dans cet esprit qu'il explique le verset qui dit qu'Hachem "ôtera de toi toute maladie ... et la fera tomber sur tes ennemis". Si un décret sévère de maladie doit être exécuté, Hachem l'appliquera sur nos ennemis, plutôt que sur nous.

"Ce sera parce que (véaya ékev) vous écouterez ces lois et que vous les garderez et les accomplirez" (Ekev 7,12)

1°/ Accomplir toutes les mitsvot évite de revenir en réincarnation :

-> Le séfer Agra déKallah écrit que ce verset suggère que chaque juif est tenu de rectifier son âme en accomplissant les 613 mitzvot.
Il existe cependant certaines mitzvot que les gens ne peuvent pas accomplir. (par exemple, quelqu'un qui vit en dehors d'Israël ne peut pas réaliser les mitsvot qui ne peuvent être accomplies qu'en terre d'Israël, et quelqu'un qui n'est pas Cohen ne peut pas accomplir les mitsvot qui sont spécifiques aux Cohanim).
Mais si l'on étudie les halakhot de ces mitsvot et si l'on attend avec impatience et aspire au jour où l'on pourra les réaliser, c'est comme si on les avait accomplies.
Cependant, si quelqu'un ignore complètement ces mitsvot, il devra revenir dans ce monde dans une réincarnation (guilgoul) jusqu'à ce qu'il les accomplisse.

Ce verset commence par le mot "véaya", qui évoque toujours la joie. Le verset dit que si quelqu'un écoute toutes les lois de Hachem en les étudiant (tichméoun ét amichpatim aélé), même s'il est incapable de les accomplir, il n'aura pas à revenir dans ce monde dans une réincarnation.
Le verset poursuit en disant qu'on peut aussi "les garder et les accomplir" (ouchmartèm vaassitèm otam), ce qui signifie qu'on peut aspirer au jour où on pourra les accomplir, ce qui est également considéré comme si on avait accompli les mitsvot.

-> Le Chlah haKadoch (Torah Chébikhtav - Vaét'hanan) écrit de manière similaire que les 613 mitsvot que Hachem nous a données complètent et perfectionnent une personne, chaque mitsva correspondant à la perfection de l'un des 248 membres et 365 tendons du corps.
Le Chlah ajoute que même si personne ne peut accomplir les 613 mitzvot, car par exemple celui qui n'est pas Cohen ne peut réaliser les mitsvot spécifiques aux Cohanim et la plupart des gens ne peuvent accomplir les mitsvot de yiboum, 'halitsa ou ma'hzir gérouchato, ... il existe néanmoins un moyen d'être considéré comme ayant accompli toutes les mitsvot.

Il explique cela à l'aide d'une machal (parabole) d'un roi qui écrit toutes les lois du pays dans une lettre qu'il envoie à tous ses citoyens. Tout le monde reçoit la lettre et fait ce qu'il peut. Certains s'engagent dans l'armée et partent faire la guerre, d'autres construisent le palais du roi, et d'autres encore collectent les impôts. Quand quelqu'un fait sa part (agissant au mieux de ses capacités selon les lois du roi), il gagne le titre de "serviteur du roi".
Puisqu'il a fait au maximum de ce qu'il peut faire, il est considéré comme s'il avait tout fait.

De même, Hachem nous dit dans Sa Torah ce qu'Il veut que nous fassions. Nous lisons la Torah et faisons tout ce que nous pouvons. Nous lisons chaque mitsva et voyons lesquelles nous pouvons accomplir, et nous faisons tout ce que nous pouvons.
De cette manière, nous sommes appelés "serviteurs de Hachem", et c'est comme si nous avions accompli toutes les mitsvot de la Torah, car Hachem sait que nous voulons vraiment les accomplir toutes, et Il nous récompense pour nos bonnes intentions comme si nous avions réellement accompli l'action [nos Sages disent qu'Hachem nous compte comme si on l'avait fait de la meilleure façon possible, avec les meilleurs intentions].

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[véaya ékev = le terme "ékev" signifie aussi "talon". Par facilité, on peut avoir tendance à négliger (à fouler du pieds) certaines mitsvot (ex: ou bien de les faire à contre cœur, sans joie) : ce n'est pas pour moi, j'aime pas, c'est d'une autre époque, ... Pourtant "véaya" (terme renvoyant toujours à la joie), nous devons considérer toute mitsva comme une chance, une occasion joyeuse pour nous et pour Hachem, ... ]

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2°/ La joie de suivre le droit chemin avant la venue du machia'h :

-> Le rav Avraham 'Haïm de Zlotchov (séfer Oré'h lé'Haïm) demande pourquoi le verset utilise les mots "véaya ékev"(ce sera parce que), plutôt que de dire simplement : "Si tu obéis à ces lois".

Il répond que le verset utilise le mot "ékev" pour faire allusion à "ikvéta d'méchi'ha", la période qui précède immédiatement l'arrivée du machia'h. A cette époque, le monde sera rempli de mensonges et les gens courront sans vergogne après des désirs vains. Nous serons incapables de protester contre les fauteurs, car ce sont eux qui occuperont les postes de dirigeants.

Si une personne suit le droit chemin même pendant cette période difficile et obéit à toutes les mitsvot de la Torah, elle sera grandement récompensée et sera très appréciée et estimée par Hachem.
C'est pourquoi le verset utilise le terme "véaya" (והיה), qui dénote toujours la joie, car une personne qui suit la Torah même à l'époque de "ékev" procure beaucoup de joie à Hachem.

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3°/ Il est plus facile d'éviter les grandes fautes que les petites :

-> Le mot "ékev" signifie littéralement "talon".
Rachi dit que ce verset parle des "mitsvot mineures que les gens piétinent avec leur talon".

-> Le Beit Aharon de Karlin dit : "Mes enfants, soyez très prudents avec les fautes mineures. Il est plus facile d'éviter les fautes majeures que les fautes mineures. Il faut se concentrer principalement sur les petits fautes."

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+ "... et Hachem, ton D., gardera l'alliance et la bonté qu'Il a promises à tes Pères (avoté'ha)" (Ekev 7,12)

4°/ La bénédiction pour l'avenir :

-> Le verset dit que si nous suivons les lois d'Hachem, nous serons protégés par l'alliance qu'Hachem a conclue avec les Avot (Patriarches). Nous pouvons nous demander : si nous obéissons à la Torah et avons nos propres mérites pour nous protéger, pourquoi avons-nous besoin du mérite des Avot?

Le Maguid de Doubno (séfer Michlé Yaakov) répond à cette question par la parabole d'un homme qui a laissé à son très jeune fils 1000 pièces d'or en héritage. Avant sa mort, le père a demandé à son ami d'élever son fils et de veiller sur sa fortune. L'ami s'est engagé à le faire. Il a accueilli le garçon chez lui et l'a élevé comme son propre enfant. Quand il a grandi, il l'a fait entrer dans son entreprise et lui a versé un salaire chaque mois. Cela a duré plusieurs années.

Un jour, le garçon a découvert que son père lui avait laissé 1000 pièces d'or. Il s'est dit : "Pourquoi dois-je travailler pour quelqu'un d'autre? Pourquoi ne puis-je pas vivre de ma propre fortune?"
Il a dit à son tuteur : "Donne-moi mon argent et je m'occuperai de moi-même à partir de maintenant!"

L'ami du père lui répondit : "Voici ton argent. Prends-le et pars si tu le souhaites. Mais je te conseille de mettre cet argent de côté pour le garder en sécurité et de ne pas l'utiliser. Si tu commences à le dépenser, tu le gaspilleras petit à petit jusqu'à ce qu'il ne te reste plus rien. Il serait dans ton intérêt de continuer à travailler pour moi et à toucher un salaire, et d'économiser ton argent pour le moment où tu en auras vraiment besoin."

Le nimchal est le suivant : les Avot (Patriarches) ont confié leurs mérites à Hachem pour qu'il les garde en sécurité. Ils ont tout mis "à la banque", afin que leurs descendants puissent les utiliser en cas de besoin. Hachem ne nous les donne pas tous en même temps, car nous les gaspillerions et nous nous retrouverions sans rien.
Au lieu de cela, Il nous dit de travailler par nous-mêmes et d'obéir à Sa Torah afin que nous gagnions notre propre "salaire" et que nous puissions conserver l'intégralité des mérites des Avot pour les générations futures.

En conséquence, le verset dit que si nous observons la Torah, Hachem "gardera la brit des Avot (véchamar Hachem ... ét abérit) et préservera leurs mérites pour l'avenir (lorsqu'on en aura véritablement besoin).

"Et Il (Hachem) vous a affligés et vous a laissés souffrir de la faim, puis Il vous a nourris de manne ... afin de vous enseigner que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais plutôt de tout ce qui sort de la bouche de Hachem" (Ekev 8,3)

1°/ La subsistance arrive de manière inattendue :

-> Le séfer Maagalé Tsédek explique que la subsistance arrive souvent de manière inattendue. Quelqu'un peut penser qu'il gagnera de l'argent d'une certaine manière, mais il finit par le gagner d'une manière qu'il n'avait jamais prévue.
Lorsque le peuple juif était dans le désert, il n'aurait jamais pu imaginer que sa subsistance tomberait du ciel, mais c'est en réalité ainsi qu'ils ont été nourri. [selon un avis, sur la manne on faisait la bénédiction : "amotsi lé'hem min achamayim" (qui fait sortir le pain du ciel) ]
Cela nous enseigne que la parnassa ne vient pas de la manière que l'on pourrait attendre. Elle vient plutôt de Hachem de la manière qu'Il juge appropriée.

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2°/ Soutenu comme les anges :

-> Le 'Hafets 'Haïm explique à quel point il est simple pour une personne d'avoir du bita'hon en se basant sur le fait qu'il existe un nombre incalculable d'anges. A priori, il semblerait très difficile d'avoir suffisamment pour subvenir à tous leurs besoins, mais avons-nous déjà vu un ange collecter des dons?

De même, il faut réaliser qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour sa parnassa. Peu importe le nombre de personnes, Hashem peut prendre soin de toutes.
[Hachem a l'infini, et peut donner l'infini à une infinie de créature, et il Lui restera l'infini ... ]

Le récompense pour les mitsvot difficiles

+ Le récompense pour les mitsvot difficiles :

"Ce sera en récompense de ce que vous écouterez ces décrets, que vous les observerez et les accomplirez, que Hachem ton D. gardera pour toi l'alliance et la bonté dont Il a fait serment à tes ancêtres" (Ekev 7,12)

-> Rachi commente que ce verset nous enseigne à être méticuleux avec les mitsvot légères qui sont souvent foulées aux pieds.

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Mais comment savoir quelles mitsvot sont des mitsvot légères? La réponse est que les mitsvot faciles à accomplir sont des mitsvot légères, et que les mitsvot difficiles à accomplir sont des mitsvot importantes.

Cela ne veut pas dire que celles qui sont difficiles à accomplir sont plus importantes. En réalité, nous n'avons aucun moyen d'évaluer l'importance relative des mitsvot.
La michna (Pirké Avot 2,1) dit : "Sois vigilant à une mitsva légère comme à une importante, car tu ne connais la récompense des mitsvot".
La Torah ne nous révèle pas la récompense des mitsvot, et il est possible que nous soyons davantage récompensés pour les mitsvot que nous percevons comme légères que pour celles qui semblent plus importantes.

Si nous ne connaissons pas la stature réelle des mitsvot, pourquoi les mitsvot faciles à réaliser sont-elles considérées comme légères?
Ces mitsvot ne sont "légères" que dans le sens où la récompense pour leur accomplissement est moindre, car la récompense principale pour les mitsvot est pour l'effort fourni dans la réalisation de cette mitsvot et non pour la mitsvot elle-même.
Plus on s'investit dans une mitsvot, plus la récompense est grande, comme le déclarent nos Sages : "la récompense pour une mitsvot est proportionnelle au degré de difficulté" (léfoum tsara agra - Pirké Avot 5,22).
Ainsi, même si la récompense pour une mitsva spécifique est moindre, un degré élevé de difficulté garantit que nous sommes davantage récompensés pour cette mitsva que pour d'autres mitsvot.
En revanche, une mitsva "légère" peut être grandement récompensée, mais sa récompense globale sera moindre parce qu'elle est facile à accomplir.

La Michna ('Houlin 12,5) déclare : "Si, pour une mitsva facile [chiloua'h haken] qui ne coûte qu'environ un issar (אִסָּר) [une petite pièce de monnaie], la Torah déclare 'qu'elle sera bonne pour vous et que vous aurez de la longévité' (Réé 12,5), on est certainement [grandement récompensé] pour les mitsvot difficiles de la Torah".
La récompense pour la mitsva de chiloua'h haken est en effet immense, mais la récompense principale pour une mitsva reste proportionnelle à l'effort et à l'abnégation dont elle fait l'objet. En tant que tel, nous pouvons être assurés que la récompense pour chiloua'h haken est inférieure à celle d'autres mitsvot parce que le degré de difficulté est faible.
Ainsi, la mitsva de chiloua'h haken est considérée comme une mitsva légère, même si nous n'avons aucun moyen de connaître la véritable envergure d'une mitzva.

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=> La récompense principale d'une mitsva est l'effort que nous déployons pour l'accomplir. Nous ne connaissons pas l'importance relative des mitsvot, mais nous pouvons être sûrs qu'une mitzva difficile à réaliser est mieux récompensée.

"Et vous mettrez ces paroles sur votre cœur" (véchamtem ét dévaraï élé al lévav'hem - Ekev 11,18)

=> Si l'on nous demande d'accepter pleinement les paroles d'Hachem, comme le suggère le verset, il aurait dû être écrit "dans ton cœur", mais pourquoi est-il écrit "sur ton cœur"?

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk, la réponse est que, bien que nous devions accomplir tous les commandements (mitsvot) au mieux de nos capacités à tout moment, il peut y avoir des domaines et des obligations où nous avons des difficultés ; et dans ces domaines que nous ne sommes pas encore prêts à accepter sur nous-mêmes, où nous ne sommes pas en mesure de placer la mitsva "dans" notre cœur, nous devons au moins les placer "sur" notre cœur afin que, lorsque le moment sera venu, ils nous soient facilement accessibles, et qu'ils puissent simplement s'imprégner de nous.

En fait, ce principe est connu du rav de Kotzk qui a fait la déclaration : "Si vous voulez être un tsadik, alors vous êtes un tsadik ... et même si vous voulez simplement vouloir être un tsadik, alors vous êtes aussi un tsadik!"

-> Peut-être pouvons-nous suggérer que cette puissante citation suit le même principe que celui que nous avons mentionné plus haut. Parfois, nous ne sommes pas prêts à atteindre des niveaux de religiosité plus élevés. Parfois, les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons nous empêchent même de vouloir grandir de cette manière.
Cependant, le rabbi de Kotzk nous enseigne que même dans les moments où nous sentons que nous ne sommes pas prêts pour ce niveau de croissance et que nous ne pouvons pas le placer dans notre cœur, nous devrions au moins ne pas rejeter le concept de croissance à l'avenir ; nous devrions au moins vouloir grandir de cette manière en les plaçant SUR notre cœur, pour un moment futur de notre vie, avec l'espoir ultime que notre effort de croissance nous permettra un jour d'atteindre le niveau de grandeur que nous ne pouvons même pas imaginer.
[rabbi Moché Kormornick]

"Se référant à la terre d'Israël, le verset déclare que "les yeux d'Hachem sont constamment [dirigés] sur elle" (Ekev 11,12).

-> Le Alchikh haKadoch (sur ce verset avec Roch Hachana 17b) demande quelle est la pertinence de souligner que les yeux d'Hachem sont "toujours" [dirigés] sur cette terre?

Le Alchich haKadoch répond que la terre d'Israël n'est pas sous la juridiction d'un Ange Tutélaire/gardien, mais qu'elle est gouvernée directement par Hachem Lui-même (sans aucun intermédiaire), faisant référence à la hachgakha pratit, la providence personnelle dont jouissent les habitants de la terre d'Israël, par opposition à la hachgakha klalit, une providence Divine plus générale qui gouverne les autres nations du monde.
En tant que telle, la terre d'Israël est jugée différemment de tous les autres pays. En effet, tous les autres pays sont jugés à Roch Hachana et le verdict de ce jugement dure jusqu'au Roch Hachana suivant.
Par conséquent, si une nation est jugée favorablement à Roch Hachana, sa terre recevra la pluie dont elle a besoin cette année-là, même si son comportement s'aggrave au fil de l'année.
Inversement, si les actions d'une nation étaient insuffisantes à Roch Hachana, elle ne recevrait toujours pas assez de pluie tout au long de l'année, même si elle se repentait de ses mauvaises actions après Roch Hachana.

Cependant, la terre d'Israël est différente. En effet, elle est toujours jugée.
Par conséquent, même si le jugement d'Hachem à Roch Hachana détermine la quantité de pluie que la terre recevra cette année-là, l'endroit où elle tombe dépend des actions du peuple juif, jugées sur une base constante.
Ainsi, si Hachem a déterminé à Roch Hachana que la nation juive ne méritait pas de recevoir beaucoup d'eau, mais qu'au cours de l'année, elle s'est repentie et a augmenté son niveau de dévouement envers Lui, alors, bien que les précipitations soient encore rares (comme cela a été décrété à Roch Hachana), la pluie tombera néanmoins au bon endroit et au bon moment, donnant à la terre suffisamment d'eau pour qu'elle prospère.

Confiance & attachement à Hachem

"Tu t'attacheras à Lui" (Ekev 10,20)

-> Le Messé'h 'Hokhma commente que ce verset nous enseigne la mitsva d'avoir du bita'hon :
"Hachem est "notre Roi, notre Père, notre Sauveur" (Yéchayahou 33,22). Nous avons la émouna qu'Il est attaché à Ses créatures afin de subvenir à leur subsistance et à leurs besoins, et qu'il est à leurs côtés afin de les protéger de toute souffrance, de toute maladie et de tout manque vital, et qu'Il ressent plus que lui-même, ce qu'un homme ressent.
"Dans toutes leurs épreuves, Il est avec eux dans l'épreuve" (Yéchayahou 63,9), Il est Tout-Puissant, Unique, Hachem et connaît les agissements, les pensées profondes et les manigances de chacun ; Il agit donc pour son bien, mieux qu'il ne le ferait lui-même.
Dès lors, l’homme peut demeurer confiant, tranquille et serein et il ne lui incombe d'accomplir comme efforts pour obtenir sa subsistance que ce que le Créateur lui a imposé par décret Divin, comme l'a largement développé le célèbre 'Hassid (le 'Hovot Halévavot) dans son 'Chaar Ha Bita'hone'.

Et c'est tout le thème du verset : "Tu t'attacheras à Lui", car en se représentant mentalement qu'il est attaché à la Providence Divine et qu'Hachem ressent ses besoins mieux que lui-même, l'homme reste confiant et serein, et il ne s'inquiète jamais au sujet de ses affaires. Que valent, en effet, ses propres possibilités en regard de celles du Créateur auquel il est attaché, et qui ressent (si l'on peut dire) tout ce qui lui manque?
C'est ce qui s'appelle "attachement". Cette mitsva concerne tout le monde sans exception, comme nos Sages le commentent à propos du verset : "Nombreuses sont les souffrances du racha, et celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera" (Téhilim 32,10) = "même un racha, s'il place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera. Car puisqu'il place sa confiance en Lui, Hachem, par bonté, le sauvera"."

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-> "Il n'y a pas de désir au monde qui soit plus doux et plus chéri, plus aimé, plus désiré et plus espéré que l'attachement à Hachem"
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Béréchit 2,1]

"Peut-être direz-vous dans votre cœur : "Ces peuples sont plus nombreux que moi ; comment pourrai-je les chasser?" Ne les craignez pas!" (Ekev 7,17-18).
Une personne n'a plus rien à craindre de ses ennemis dès lors qu'elle prend conscience que ses seules forces ne peuvent suffire à les vaincre. [et qu'ainsi elle compte à 100% sur Hachem, sans plan B]
[rav Azaria Figo - le Bina lé'Itim ]

La kavana

+ La kavana :

-> "de Le servir de tout votre cœur et de toute votre âme" (Ekev 11,13)

-> La guémara (Taanit 2a) commente que la prière est appelée le "service du cœur".
De son côté, rabbi Moché Cordovéro ajoute que la prière est également le "service de l'âme".

-> En effet, rabbi Moché Cordovéro (Pardes Rimonim - chaar 32, chap.3) écrit :
"Le souffle d'une personne peut former des lettres qui contiennent de la spiritualité, mais cette spiritualité doit être alimentée, afin que les lettres de ses prières puissent s'envoler vers les Cieux.
C'est le rôle de la kavana, de puiser la force nécessaire pour injecter de l'esprit dans les lettres et les mots qu'il prononce dans sa prière et les envoyer vers les mondes supérieurs.
A travers la pensée et la kavana de la personne, il pousse la prière à s'élever vers les cieux afin que les paroles de la bénédiction et de la prière puissent accomplir leur tâche et faire descendre la nourriture et les bénédictions appropriées.

Lors de la prière ou de la récitation d'une bénédiction, pour que l'âme (néfech) d'une personne s'accroche à ces paroles et s'élève avec la prière, on doit d'abord dépouiller son néfech du corps qui l'habille et se débarrasser de toutes les pensées matérielles qui occupent son coeur, qui sont comme un vêtement souillé sur l'âme.
Ensuite, son néfech peut s'élever seul et sans entrave. C'et pourquoi les mots : "de Le servir ... de toute votre âme" (oul'ovdo bé'hol ... nafché'hem - Ekev 11,13) font référence à la prière car la prière est appelée : "néfech"."