Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ La témimout :

"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (tamim tiyé im Hachem Eloké'ha - Choftim 18,13)

-> Selon Rachi : Marche avec Lui avec intégrité, aie confiance en Lui, et ne scrute pas l’avenir. Mais accepte avec intégrité tout ce qui t’advient, et alors tu seras avec Lui et tu seras Sa part.

<--->

+ Qu'est-ce que la témimout?

-> Le rabbi Mendel de Kotzk explique ce verset comme signifiant qu’il faut servir Hachem avec simplicité et constance. Il ne faut pas servir parfois Hachem, et parfois se servir soi-même. Mais plutôt, il ne faut servir qu'Hachem.

-> Rabbénou Yona (dans séfer Sfat Tamim - chap.17) parle longuement du témimout. Il écrit :
Le fait d'avoir la témimout est très grand et précieux.
Si quelqu'un marche avec la témimout, Hachem le désire, lui et ses louanges, comme il est dit : "celui qui marche dans les voies en état 'tamim', celui-là chantera pour Moi" (olé'h bédéré'h tamim ou yécharténi - Téhilim 101,6) ...

La témimout est si grande que quiconque marche avec simplicité de cœur dans toutes ses voies mérite de siéger dans la chambre d'Hachem, comme il est dit : "Qui habitera dans Sa tente? Celui qui marche en étant tamim" (mi yagour béaolé'ha ... olé'h tamim - Téhilim 15,1-2).
Et le roi David loue ceux qui marchent avec la témimout : "Dignes de louanges, ceux qui sont témimé daré'h" (Téhilim 109,1).

Rabbénou Yona poursuit :
Qu'est-ce que la témimout? Il faut parler sans tromperie et agir honnêtement. Sa bouche et son cœur doivent être unis. Quiconque dit une chose de la bouche et pense le contraire dans son cœur n'est pas qualifié de "tam" ; c'est plutôt un escroc ... Mais si l'on marche avec témimout, Hachem nous assiste dans notre travail ...

La témimout est si précieuse aux yeux d'Hachem qu'Il désire quiconque marche avec témimout ...
De plus, grâce à la témimout, Il prépare un chemin droit pour l'homme, comme il est dit : "La qualité d'être tamim aplanit le chemin" (tsidkat tamim téyachèr - Michlé 11,5).

Si l'on agit avec la témimout envers Hachem et envers les autres, Il nous protège de la faute et on peut vivre sereinement et en sécurité, comme il est dit : "J'étais tamim avec Lui et Il m'a protégé de la faute" (vaéhi tamim imo, vaéchtamèr méavoni - Téhilim 18,24).

<--->

-> Le rav Méchoulim Zouché de Tchernobyl (séfer Tsour Tsadik) explique que la principale avoda d'une personne dans ce monde est de travailler à avoir une émouna pchouta (une foi simple en Hachem), et d'atteindre un niveau de témimout, de servir Hachem sans poser de questions.
C'est ce que dit Rachi à propos du verset : "Tamim tiyé im Hachem Eloké'ha" (tu seras simple avec Hachem - Tehillim 36,18). Nous devons marcher avec Lui avec témimout et ne pas nous inquiéter de l'avenir. Ce type d'émouna est plus que tout désiré par Hachem.

<--->

-> Le rav David de Zlatipol enseigne :
"Il est bien connu que Rachi utilisait le moins de mots possible. Aucun mot n'est superflu. Cependant, nous trouvons un passage où Rachi fait exception à cette règle générale et écrit longuement.
Cette exception est son commentaire du verset "Tu seras intègre avec Hachem ton D."
Rachi écrit : "Marche avec Lui avec simplicité (intégrité - témimout), aie confiance en Lui, et ne scrute pas l’avenir. Mais accepte avec intégrité tout ce qui t’advient, et alors tu seras avec Lui et tu seras Sa part."

Pourquoi utilise-t-il autant de mots pour expliquer ce verset?
Parce qu'il souligne l'importance vitale de toujours vivre avec cette mida de ne pas se soucier de l'avenir et de faire confiance à Hachem sans poser de questions. "

-> "tamim tiyé im Hachem Eloké'ha"
Ce verset contient à la fois le nom de Hachem, "Havaya" (Hachem), qui représente Son Attribut de miséricorde (ra'hamim), et le nom "Eloké'ha", qui représente Son Attribut du jugement strict.
Le Yisma'h Israël y voit une indication que, quelles que soient les épreuves que traverse une personne, qu'elle soit facile ou difficile, elle doit faire confiance à Hachem sans réserve et lui obéir avec simplicité.

<--->

+ La récompense de la témimout :

-> Le verset dit : "Grâce à mon intégrité (vaani bétoumi - בְּתֻמִּי - (lié avec 'tam')), tu me soutiens et m’admets en ta présence pour toujours" (Téhillim 41,13).

Le Rama (séfer Torat Hamin'ha - paracha Nitsavim) explique que le roi David nous rapporte comment il a mérité la vie en ce monde et dans le monde à Venir. Il dit qu'Hachem l'a "soutenu" par la vie en ce monde et "soutenu" par la vie dans le monde à Venir(olam aba).
Il dit qu'il a mérité ces deux vies "grâce à mon intégrité", c'est-à-dire grâce à sa témimout.

Le Rama explique ensuite le concept de témimout, qui se définit comme le fait de ne pas compter sur sa propre sagesse, sa force, sa richesse ou ses talents. Au contraire, on s'appuie sur Hachem en permanence et on lui fait confiance.
De plus, un tamim ne cherche pas à prédire l'avenir par l'astrologie ou autres méthodes similaires, car ce sont des méthodes païennes (non juives) sans fondement.
Un tamim s'appuie sur Hachem et Le suit sans se poser de questions. Celui qui tente de changer l'avenir par lui-même ne réussira pas, mais celui qui fait confiance à Hachem avec simplicité trouvera le succès.

<--->

+ Par le mérite de la témimout, on acquiert facilement ce dont on a besoin :

-> Le Gaon de Vilna (séfer Adéret Eliyahou), à propos du verset "vé'éts hadaat tov vara" (l’arbre de la Connaissance du bien et du mal), affirme que cela implique que connaître ce qui est bien ou non est une très mauvaise chose. Il explique que plus une personne est simple et intègre, mieux elle se porte.
Le plus une personne est "tam" (intègre avec Hachem), meilleure sera sa vie, comme il est dit : "Heureux ceux dont la voie est intègre" (achré témimé daré'h - Téhilim 119,1).

Le Gaon de Vilna ajoute que la Torah loue Noa'h, Yaakov et Iyov pour leur mida de témimout. Il explique que plus une personne se dissocie des affaires du monde, plus elle peut se connecter à Hachem.
Si quelqu'un peine pour obtenir quelque chose en se basant que sur ce monde, par des moyens matériels, elle devra fournir beaucoup d'efforts. Mais si quelqu'un s'appuie sur Hachem, elle obtiendra la même chose facilement.

Nous pouvons en tirer la leçon : celui qui sert Hachem avec témimout finira par obtenir ce qui lui est destiné, sans avoir à se fatiguer excessivement ni à commettre de fautes potentiels, tels que le vol et la tromperie.

<--->

-> Certes, on doit faire notre hichtadlout nécessaire, mais par témimout : "Jette ton fardeau sur Hachem, et Il te soutiendra (véhou yé'halkélékha)" (Téhilim 55,23).

-> Certaines personnes ont du bita'hon en Hachem mais n'ont pas les "kélim" (récipients) pour retenir la bonté qu'elles reçoivent en conséquence.
Le verset dit que si quelqu'un "jette son fardeau sur Hachem", ce qui signifie qu'il se fie entièrement à Lui, alors "hou yé'halkélékha", Il (hou) lui accordera les "kélim" pour conserver les bénédictions qu'il reçoit d'Hachem.
Il lui sera octroyé des lieux pour stocker et conserver tout ce qu'Hachem lui donne.
[Tséma'h Tsédek]

-> b'h, également sur ce sujet : Confiez votre fardeau à Hachem : https://todahm.com/2025/06/04/confiez-votre-fardeau-a-hachem

-> La Hachga'ha (intervention) d'Hachem est proportionnelle à la connexion de bita'hon qu'une personne a lorsqu'elle se décharge de son fardeau sur son Créateur.
['Hazon Ich ]
[il est écrit : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23) = plus tu décharges tes problèmes sur D., sachant que seul Lui peut en être la solution, alors plus "Il prendra soin de toi". Certes on fait une hichtadlout nécessaire, mais cela ne retire pas qu'à 100% c'est Hachem qui est derrière toute chose, qu'Il peut tout. ]

-> "Confie-toi en l'Eternel de tout cœur, mais ne te repose pas sur ton intelligence"
Rabbeinu Yonah (Michlé 3,26) commente que le bita'hon signifie se fier à Hachem et non à une personne, non à la puissance de notre propre intellect, non à notre propre compréhension [des choses] ou stratégies car tout dépend du Ciel.

<--->

+ Celui qui dépend uniquement d'Hachem aura un refuge dans ce monde et dans le monde à Venir.
[guémara Ména'hot 29b - kol atolé bit'hono b'Hachem, aré lo ma'hssé baolam azé vélaolam aba ]

=> En mettant toute notre confiance, tous nos espoirs, uniquement en Hachem, alors Hachem nous prend sous Son aile dans ce monde et dans celui à Venir.

<--->

+ La témimout permet d'atteindre des hauts niveaux de sagesse :

-> Le verset dit : "Prétends-tu pénétrer le secret insondable de D., saisir la perfection d'Hachem?" (Iyov 11,7).
Le Yessod Ha'Avoda de Slonim explique qu'on ne peut se connecter à Hachem par l'investigation intellectuelle, car Hachem est bien au-delà de nos capacités mentales. La seule véritable façon de créer un lien avec Hachem est de faire preuve d’une émouna aveugle et de croire que nous ne pouvons pas comprendre Sa grandeur.

<--->

+ La témimout nous octroie un lieu privilégié dans le monde à Venir :

-> Le Riyatz de Loubavitch (séfer Hamamarim) affirme que lorsque le machia'h viendra, nous verrons la grandeur de la témimout et de la pure émouna en Hachem. Nous verrons alors la valeur de l’avodat Hachem des gens simples qui priaient et récitaient les Téhilim avec un cœur rempli de chaleur.

Il ajoute : Nous verrons qu’une chambre spéciale sera construite pour ces personnes, dont les grands sages seront jaloux.

<--->

+ La première danse de ceux qui sont tamim :

-> Le rav Its'hak Houmeler (le rav Its'hak Halévi Epstein, l’un des principaux ‘hassidim de Loubavitch, Rav de la ville de Houmel et auteur de ‘Hana Ariel) a rapporté (Igrot Kodech - Admor Mahariyatz - 'helek 6, page 371) :
"Lorsque le machia'h viendra et que les Patriarches (Avot), les Tribus (Chévatim), Moché, Aharon, les les Névi'im, les Tannaïm, les Amoraïm, les Gaonim et les Tsadiké Hador ressusciteront ; ils réclameront tous à cor et à cri de se retrouver parmi les juifs simples (tamim).
La première danse sera celle de Moché avec ces personnes.
Le roi David dansera ensuite avec émotion avec ceux qui ont passé du temps à réciter les Téhilim (en toute simplicité avec Hachem)."

<--->

-> Le Baal haTanya dit :
"Lorsque j’ai rencontré le Maguid de Mézéritch, il m’a expliqué que le saint Baal Shem Tov faisait l’éloge des gens simples (dans le sens d'intègre avec Hachem, tam) et disait que les choses les plus importantes sont le témimout, la messirat néfech et une émouna inconditionnelle, qu’ils possédaient en abondance."

Lorsque le Tséma'h Tsédek rapporta cette histoire, il ajouta : "Mon grand-père a mérité d’atteindre le niveau de témimout d’un juif simple. En me disant ces mots, il avait les larmes aux yeux."

[quelqu'un de simple (tam) n'a rien sur quoi prendre confiance au détriment d'Hachem (ex: un grand savoir spirituel, des capacités hors normes), il se connecte totalement avec Hachem, avec simplicité, sans se poser de question, sans arrière-pensée, sans penser comprendre toute l'intention de D., .... ]

<--->

+ La puissance d'être tamim :

-> Le rabbi de Berditchev (dans son Kédouchat Lévi) affirme que celui qui agit avec témimout avec Hachem sera assurément aidé dans tous les domaines.
Il écrit : "Hachem veut toujours aider tous les êtres humains. Il veut particulièrement aider le peuple juif, qu'Il appelle Ses enfants. Il est certain que notre Père nous donnera tout ce dont nous avons besoin avant même que nous en ayons besoin. Et il est certain que si une personne a une émouna simple en Hachem, Il lui donnera assurément tout ce dont elle a besoin.
Si l'on fait confiance à Hachem simplement et entièrement (par notre témimout), Il nous aidera assurément. Nous devons savoir qu'Hachem sera assurément avec nous."

<---->

+ La témimout annule le mauvais mazal :

-> Le verset (Choftim 18,14) nous ordonne de ne pas utiliser de forces magiques pour prédire l'avenir.
Le Ohr Ha'Haïm Hakadoch écrit que si les gens agissent ainsi, c'est parce qu'ils manquent de "témimout". Ils ne se contentent pas de vivre l'instant présent et de faire confiance à Hachem pour l'avenir. Ils ressentent plutôt le besoin de savoir ce qui va suivre.
C'est pourquoi la Torah nous ordonne d'abord d'avoir de la témimout et de nous en remettre simplement à Hachem, puis précise que si nous agissons ainsi, nous n'éprouverons plus le besoin de savoir ce que notre mazal annonce pour l'avenir.

En réalité, notre mazal pour l'avenir n'aura aucune importance, car la émouna en Hachem annule le mauvais mazal.
Nous retrouvons cette idée lorsque Hachem dit à Avraham de "marcher devant Lui" avec une foi pure, et même si son mazal est qu'il n'aura pas de fils, par le mérite de sa émouna (de sa témimout), son mazal peut changer.
[ Hachem a demandé à Avraham "marche devant Moi et sois intègre (tamim)" (Lé'h Lé'ha 17,1) = d'une certaine façon : avance, fais ce que tu peux et as à faire, et Moi en apparant retrait je gère tout. ]

<--->

+ Le témimout prévient la chute :

-> Le rav Its'hak d'Amshinov (cité dans le séfer Sia'h 'Hassidim) dit :
"Qui marche dans la droiture marche avec sécurité" (olé'h batom, yélé'h béta'h - Michlé 10,9).
Il explique que ce verset fait référence à ceux qui récitent un chapitre de Téhilim, étudient un morceau de guémara et sont constamment joyeux.

Le roi Chlomo était l'homme le plus intelligent de l'histoire et a vécu une vie à un très haut niveau. Il a témoigné que quelqu'un de son niveau réussit parfois, mais pas toujours. Il y a toujours un risque d'erreur et de tout perdre.
Mais si l'on sert Hachem avec simplicité, on peut "marcher en sécurité", car on ne sera jamais perdu.

Le rav Its'hak d'Amshinov explique ensuite que la faute de l'arbre de la Connaissance (etz hada'at) fut causée par le premier serpent, plus intelligent que tout autre animal. C'était un "oiber 'hakham", l'opposé d'un tamim. Par conséquent, la façon de rectifier cette faute originelle est de vivre avec témimout.
[il y avait l'ordre d'Hachem (ne pas en manger), et le serpent a utilisé la faille de se croire plus malin pour pousser à fauter. ]

Nous voyons également qu'Essav était un grand 'hakham (sage), mais qu'il n'a eu aucune réussite grâce à sa sagesse. Le Arizal va jusqu'à dire qu'il a atteint un niveau de sagesse supérieur à celui de Yaakov. Malgré tout, il est resté un racha.
Yaakov, en revanche, était un "ich tam" (homme simple). Parce qu'il vivait avec témimout, il méritait une vie de vérité et de sainteté.

<--->

Puisque l'esprit humain est si limité, il ne faut jamais remettre en question la façon dont Hachem dirige le monde.
Au contraire, il faut faire preuve de temimout (simplicité et foi) et croire que tout ce que fait Hachem est en fin de compte pour notre bien ...
Si une personne croit cela, elle méritera de voir que ce qu'elle pensait être mauvais était en réalité à son avantage.
['Hafets 'Haïm ]

<--->

+ Acquérir de la témimout par son cerveau et intellect :

Le rabbi de Ropshitz était réputé pour sa grande sagesse. Son rabbin, le 'Hozé de Lublin, lui dit un jour : "Il n’y a pas de commandement dans la Torah d’être intelligent avec Hachem. Il y a cependant une mitsva d’être simple avec Hachem. Alors, pourquoi agis-tu toujours avec autant d’intelligence? Pourquoi la simplicité ne te suffit-elle pas?"

Le rabbi de Ropshitz lui répondit : "Il faut être très intelligent pour être simple. Il est impossible d’atteindre un niveau élevé de témimout sans utiliser son cerveau et son intellect."

[naturellement notre yétser ara fait gonfler notre égo (moi je), notre orgueil, et il faut être malin pour le vaincre et laisser de la place à Hachem. ]

-> Rachi explique : "Marche avec Lui avec simplicité. Espère en Lui et ne t’enquiers pas de l’avenir. Quoi qu’il t’arrive, accepte-le avec simplicité et tu seras alors avec Lui comme son partage."

Le 'Hidouché Harim explique que lorsqu'une personne commence à trop réfléchir, le yétser ara peut s'immiscer et lui voler son bon sens. La Torah nous ordonne donc d'être simples et de ne pas trop poser de questions afin de conserver notre lucidité et notre bon sens.

<--->

+ La racine de la néchama du Baal Shem Tov :

-> Leav Odom Baal Shem révéla un jour à son disciple, le Baal Shem Tov, la racine de sa âme (néchama). Il lui raconta qu'en l'an 5333, vivait à Tsefats un simple juif. Cet homme ne savait que faire la prière. Cependant, c'était un tamim qui servait Hachem avec humilité et simplicité.

Une nuit, après avoir terminé de réciter Tikoun Hatzot, il entendit frapper à sa porte. Lorsqu'il demanda qui était là, il entendit quelqu'un répondre : "C'est Eliyahu Hanavi!"

Il s'empressa d'ouvrir la porte et Eliyahou Hanavi entra. La pièce fut immédiatement baignée de lumière et de joie, et Eliyahou Hanavi dit à l'homme : "Je suis venu te révéler l'heure de l'arrivée du machia'h. Cependant, il y a une condition : tu dois me dire ce que tu as fait le jour de ta bar-mitsva. C'est pour cela que le Tribunal Céleste a jugé que tu mérites de me voir et d'apprendre ce secret."

L'homme répondit avec témimout : "Quoi que j'aie fait, je l'ai fait uniquement pour l'honneur de Hachem. Je ne peux le révéler à personne, même si cela signifie qu'Eliyahu Hanavi ne me dira pas quand le machia'h viendra. Je suis prêt à renoncer à cela, car on m'a appris que lorsqu'un juif fait quelque chose de bien, il doit le faire en privé et n'en parler à personne, afin que son action soit véritablement léchem chamayim (100% en l'honneur d'Hachem)."
Eliyahu Hanavi disparut aussitôt et remonta au Ciel.

Au Ciel, le haut niveau de témimout de ce juif et sa volonté de renoncer à la connaissance de la venue du machia'h afin d'accomplir pleinement ses mitsvot (léchem chamayim) provoquèrent une vive agitation. Le Tribunal céleste examina la question et décida qu'Éliyahou Hanavi devait se révéler à nouveau à lui pour lui enseigner la Torah et des secrets mystiques oubliés.

Cet homme devint la plus grande figure de sa génération. C'était un parfait tsadik, mais personne d'autre ne connaissait sa grandeur et son haut niveau de sainteté.
Lorsque son heure fut venue, cet homme mourut. Après l'avoir jugé, le Tribunal céleste décida que sa récompense serait de revenir dans le monde. Cette fois, il serait contraint de révéler sa grandeur et de créer une nouvelle façon de servir Hachem, insufflant ainsi au monde une nouvelle lumière de sainteté et de pureté.
Ainsi, il sanctifierait le Nom d'Hachem et remplirait le monde de sainteté, ce qui hâterait la rédemption.

L'âme de cet homme était celle du Baal Chem Tov zy’a.

<--->

-> Le rav Yéhouda Tsvi de Razla dit :
"Mon fils, sache que Hachem a de nombreux types de serviteurs. En fonction de l’essence de l'âme de chacun, Il décrète la mission de chacun. Chacun doit accomplir la tâche que Hachem lui confie, et il doit la faire du mieux qu’il peut et avec témimout.

Où que Hachem place une personne, c’est là qu’elle est censée être. S’Il place une personne dans un village où elle est entourée de défis spirituels, elle est censée servir Hachem là-bas. On ne devrait pas penser qu’il pourrait mieux Le servir en vivant dans une grande ville.
Bien que Hachem ait de nombreux serviteurs qui sont des "ministres de haut rang", excellents en Torah et en mitsvot, Il tire parfois plus de plaisir de Son simple serviteur qui vit dans un petit village et fait de son mieux pour Le servir."

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement :

"Tu institueras pour toi des juges et des policiers dans toutes tes portes que Hachem ton D. te donnera, dans chacune de tes tribus, et ils devront juger le peuple avec justice" (Choftim 16,18)

-> Le midrach Tan'houma (4) considère que ce verset traite du fait de juger les autres favorablement.
Il est écrit :
"ils devront juger le peuple avec justice". Ils doivent juger le peuple favorablement et le défendre.
Rav Yéhouda B'Rabbi dit : De qui apprenons-nous cela? De Guidon, fils de Yoach. À son époque, le peuple juif traversait des difficultés et Hachem chercha quelqu'un [dont les mérites puissent venir] les défendre, mais Il ne pu trouver personne, car cette génération était pauvre en mitsvot et en bonnes actions.
Mais lorsque Guidon trouva le moyen de parler favorablement d'eux (des juifs), ils furent sauvés par un ange d'Hachem."

<--->

+ Les tsadikim se jugent sévèrement et les autres jugent chacun favorablement :

-> Le séfer Tiféret Shlomo écrit que la voie des vrais dirigeants et des vrais juges est de voir la nation sous un jour positif.
Lorsqu'on juge son prochain, il faut toujours le juger favorablement, conformément à la Michna (Pirké Avot 1,6) qui exige de juger chacun favorablement. En effet, leur rôle est d'éveiller la miséricorde divine pour chaque juif, même s'il est à un bas niveau spirituel. S'ils trouvent le moyen de le considérer favorablement, il sera considéré comme innocent.

C'était la prière du roi Shlomo : "Tu donneras à ton serviteur un cœur qui écoute et qui comprenne, pour juger ta nation et discerner le bien du mal. Car qui peut juger cette nation difficile?" (I Méla'him 3,9).
C'est difficile à comprendre. Pourquoi un juge aurait-il été nécessaire pour trancher les conflits entre deux parties à l'époque du roi Shlomo? À cette époque, la richesse était omniprésente et chacun avait tout ce dont il avait besoin, alors pourquoi se disputerait-on pour de l'argent?
Le Tiféret Shlomo répond que ce que le roi Shlomo demandait en réalité, c'était que chacun ait le cœur de juger les autres favorablement.

La voie des tsadikim est de se considérer comme humbles à ses propres yeux. Plus on est grand, plus on se perçoit petit (1 Zohar 122b). Ils agissent comme s'ils étaient constamment surveillés et jugés par un juge.
En conséquence, le pasuk dit : "Vous placerez des juges et des gardiens à toutes vos portes" = vous devez agir comme les tsadikim qui se comportent comme s'ils étaient surveillés en permanence et jugés défaillants.
Cependant, cela ne s'applique qu'à eux-mêmes. S'ils doivent se juger sévèrement, ils doivent juger les autres favorablement, comme le poursuit le verset : "Ils jugeront la nation avec justice".

<--->

+ Juger favorablement annule la faute de 'Hilloul Hachem :

-> On rapporte que le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, le rav de Jérusalem, jugeait favorablement tous les juifs, même ceux qui étaient au plus bas spirituellement. On lui demanda un jour : "Que ferait le Rav s’il disait qu’un juif entrait dans un restaurant non casher à Yom Kippour et mangeait toutes sortes de mets non cashère (taréf). Comment le jugeriez-vous favorablement?"

Il répondit : "Je le défendrais en disant qu’il est probablement tombé malade subitement et qu’il avait besoin de manger de la viande immédiatement. Comme sa vie était en danger et qu’aucun restaurant casher n’était ouvert, il a dû se précipiter dans un restaurant taréf pour se restaurer."

On lui demanda alors : "Nous connaissons tous la vérité. Nous savons tous que cet homme est un fauteur. Pourquoi devons-nous nous donner tant de mal pour le défendre?"

Le rav Yossef 'Haïm répondit : "Chaque fois qu’une personne fait une faute, il y a deux choses à considérer.
1°/ la faute elle-même
2°/ le 'hilloul Hachem causé par la faute.
Si nous sommes capables de juger autrui favorablement au sujet de la faute elle-même, alors par ricochet nous pouvons aussi réparer le dommage causé par le 'hilloul Hachem.
C'est pourquoi il faut défendre chaque juif, même si cela nous est [naturellement] difficile."

<--->

+ Le Hékhal Haze'hout :

-> Le 'Hafets 'Haïm (séfer Chemirat Halachon - chap. Hatévouna 7) écrit que celui qui défend un juif devant Hachem devient un canal de lumière pour la chambre sainte appelée "Hékhal Haze'hout", lieu où sont proclamés les mérites d'Israël.

<--->

+ Juger favorablement fait partie de la 'Hassidout :

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) cite le fait de juger favorablement autrui (juif) comme faisant partie de la mida de la " 'Hassidout".
Il écrit : "Il existe un autre principe fondamental concernant l'intention dans la 'hassidout, à savoir le bien de la génération. Car il convient que chaque 'hassid soit motivé dans ses actes pour le bien de toute sa génération, pour leur apporter du mérite et les protéger."

<--->

+ Juger autrui favorablement, permet d'être jugé favorablement par Hachem :

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) écrit que la Torah nous enseigne que pour mériter d’être jugé favorablement pendant les Yamim Noraïm, il faut juger les autres favorablement.

Le rabbi de Berditchev dit qu'Hachem nous juge avec miséricorde et compassion, mais que nous devons d'abord agir pour éveiller Son Attribut de bonté ('hessed).
Lorsque nous nous traitons les uns les autres avec bonté et que nous nous jugeons favorablement, alors Hachem nous juge également favorablement.

[ "Donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35). Hachem attend et est dépendant (si l'on peut dire) nos actes d'être humain juif pour en résulter une force de pouvoir agir.
Ainsi, en jugeant autrui favorablement (même si cela nous est pas facile), nous permettons à Hachem d'également nous jugent pour le bien, avec un bon œil. ]

Cela ressort du verset : "Tu placeras des juges et des gardiens à toutes tes portes", ce qui signifie que tu dois créer des ouvertures pour atteindre le Ciel par tes propres actions.
Le moyen d’y parvenir est de "juger le peuple avec justice" = en jugeant les autres favorablement, tu crées ces portes du Ciel qui te permettent d’être bien jugé par Hachem.

<--->

+ Les bienfaits de l'unité :

-> Le Sar Shalom de Belz affirme que défendre un autre juif suscite une grande miséricorde divine.

[d'où l'importance de juger favorablement autrui (juif), papa Hachem voit comment Ses enfants s'aiment et se regarde positivement, Il se réjouit (si l'on peut dire), et donne avec largesse des bontés (peu importe si l'on est méritant). ]

<--->

+ Les paroles d’une personne ont un impact en-Haut :

-> Le Tiféret Shlomo (sur Masehethe Avot) demande pourquoi la michna (Pirké Avot 1,6) nous recommande de juger les autres favorablement.
En effet, au Ciel on sait ce que la personne a réellement fait et pourquoi elle l’a fait. Alors, en quoi le juger favorablement ici va-t-il l'aider?

Il répond que les paroles prononcées ici-bas ont un grand pouvoir dans les mondes Supérieurs. Lorsqu'on défend notre prochain ici-bas, nous créons pour lui une défense en-Haut, qui le protège des accusations divines.
En revanche, si l'on médit de son ami ici-bas, on crée des accusations contre lui au Ciel.
Bien sûr, Hachem connaît la vérité. Malgré tout, on peut créer un éveil par nos paroles, qui va protéger notre prochain et le préserver de jugements célestes difficiles.

Le Tiféret Shlomo le prouve par la guémara ('Haguiga 15b) qui rapporte qu'Eliyahou Hanavi a dit un jour à Rabba qu'Hachem étudie la Torah de tous les Rabbanan, à l'exception de Rav Méir, qui a étudié la Torah de A'her. (puisqu'il a étudié auprès du racha Élicha ben Abouya, Hachem n'a pas accepté sa Torah)
Rabba a défendu Rav Meir en disant : "Il a trouvé une grenade, en a mangé le fruit et a jeté la peau/écorce" (ce qui signifie qu'il n'a pris que le bon d'A'her et a écarté les mauvaises parties).
Eliyahou dit alors : "Hachem dit maintenant : "Mon fils, Meir, dit ...." " (Hachem parle maintenant de la Torah de Rav Meir.)

Jusqu'à ce que Rabba prenne la défense de Rav Meir, Hachem n'étudiait pas sa Torah. Même s'Il sait tout et connaissait la grandeur de Rav Meir, il fallait qu'un éveil soit créé en son nom en bas dans ce monde.
L'inverse est également vrai. Si une personne commet une faute en privé, à l'insu de tous, l'Attribut de rigueur (midat hadin) ne s'élève pas fortement contre elle, même si Hachem sait ce qu'elle a fait. Mais si quelqu'un révèle sa faute, l'accusation contre lui devient plus forte.

Le Tiféret Shlomo poursuit en disant que la punition pour toutes les fautes est aggravée lorsque les gens disent : "Untel a fait telle chose".
Une fois ces mots prononcés, c'est comme une flèche tirée qui scelle le verdict de l'homme, tant dans ce monde que dans le monde Supérieur.
C'est pourquoi la Torah nous avertit : "Tu réprimanderas ton prochain, et tu ne portera pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17). Cela signifie que lorsqu'on réprimande son ami pour une faute qu'il a commise, il faut le faire avec douceur, plutôt que de "porter la faute".
Autrement dit, il faut simplement faire allusion à la transgression de manière à ce que son prochain comprenne le message, et ne pas la mentionner/viser ouvertement, car cela l'exposerait à des accusations [au Ciel]. [au-delà de tout faire pour garder l'honneur d'autrui]

Cette idée se retrouve également dans les paroles du Zohar : "La Sitra Akhra (force du mal) est un témoin non valable pour témoigner contre Israël. Seulement par le biais d'Israël (d'un juif) que peut se faire valoir l'affaire (accusation au Ciel)".
Nous apprenons de cela que même si l’on sait que son prochain a fait quelque chose de mal, il ne faut pas en parler, car cela scellerait le décret contre lui.

<--->

+ Se juger soi-même d'abord :

-> Le Kli Yakar explique les mots "choftim ou'chotrim titen léha" (tu institueras pour toi des juges et des policiers) en précisant que le mot "lé'ha" (à soi-même) fait référence aux paroles de nos Sages (Baba Métsia 107b) : "Embellis-toi d'abord et seulement ensuite, embellis les autres".
Ainsi, le verset suggère de se juger soi-même et de s'assurer de ne rien faire de mal avant d'en venir à juger les autres.

<--->

+ Juger les autres comme on se juge soi-même :

-> Le séfer Toldot Yaakov Yossef explique ce verset en citant l'explication de la Michna (Pirké Avot 2,4) par le Yaabetz : "Ne juge pas ton prochain avant d'être à sa place". Le Yaabetz explique que la plupart des disputes entre deux personnes commencent parce que l'un se juge lui-même favorablement, mais juge son prohain négativement.
Ainsi, la Michna recommande de se mettre à la place de son ami, c'est-à-dire de le juger de la même manière qu'on se jugerait soi-même. En agissant ainsi, on comprendra la position de cet ami et on ne sera pas aussi dur avec lui.

En conséquence, le Toldot Yaakov Yossef explique que le verset signifie qu'il faut nommer des juges "lé'ha" = pour soi-même, autrement dit, juger les actes de son prochain de la même manière qu'on se jugerait soi-même si l'on avait agi d'une manière identique.
En agissant ainsi, on ne se fâchera pas contre lui et on le comprendra beaucoup mieux.

<--->

+ Juger son propre yétser et non celui des autres :

-> La Michna (Pirké Avot 4,1) affirme : "Qui est fort, celui qui surmonte son yétzer (akovéch yitsro)".
Le séfer Avodat Israël demande pourquoi il est écrit "son yétser" plutôt que "le yétser ara".
Il répond que cela nous enseigne à nous concentrer sur notre propre yétser ara (inclinaison au 'mal'), plutôt que de constamment regarder le yétser ara des autres, comme beaucoup le font.
Il faut voir ses propres défauts et ne pas accorder trop d'importance à ceux des autres.
Il faut plutôt considérer autrui comme de véritables justes et s'efforcer de s'améliorer.

<------------------------->

-> b'h, voir également à ce sujet de juger favorablement autrui : https://todahm.com/category/moussar-pensee-juive/mitsvot-avec-autrui/5-juger-favorablement

"Tu institueras pour toi des juges et des policiers dans toutes tes portes que Hachem ton D. te donnera, dans chacune de tes tribus" (Choftim 16,18)

-> Le rav Barou'h de Mézhibozh (séfer Botsina D'Néhora) explique que ce verset nous ordonne de nommer des juges qui "que Hachem ton D. te donnera" (acher Hachem Eloké'ha notèn lé'ha).
Autrement dit, ils doivent être le genre de personnes qui insufflent dans votre cœur la certitude que Hachem commande le monde.

-> Le séfer Ohr Pné Moché écrit que ce verset contient une allusion à la déclaration de nos Sages (Yoma 38b) : "Hachem vit que les tsadikim étaient peu nombreux, alors Il se leva et les implanta à chaque génération".
Ceci est suggéré par le fait que les premières lettres des mots "choftim véchotrim titèn lé'ha" forment le mot "chotel" (planter - שותל) [planter : lichtol - לִשְׁתוֹל].
Cela indique qu'Hachem place des juges et des dirigeants à chaque génération. [les plus adaptés à l'époque ]

Notre confiance en Hachem, génère qu’Il nous comblera du meilleur

+ Notre confiance en Hachem, génère qu'Il nous comblera du meilleur :

"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Le principe sous-jacent est le suivant : C'est la façon de se comporter d'Hachem que d'accorder de la bonté, en particulier au peuple juif, la nation dont Il est aussi proche qu'un père l'est d'un de ses enfants, et qui sont appelée les enfants d'Hachem (banim l'Hachem).
Il est certain qu'un père comble les besoins et les souhaits de son fils avant même que celui-ci ne le demande. Il est certain qu'Hachem satisfait tous les besoins de la personne qui est imprégnée d'une telle foi.

Telle est donc la signification profonde de la phrase "Tu seras intègre (tamim tiyé) avec Hachem ton D., qui suggère que lorsque vous atteignez ce niveau (d'émouna), lorsque vous croyez que Hachem vous donnera certainement ce dont vous manquez, vous savez alors que vous êtes "avec Hachem, ton D." = que D. est définitivement avec vous.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

<--->

=> Savoir et croire de tout cœur que Hachem est toujours avec nous est l'élément qui garantit qu'Il est avec nous et qu'Il répond à nos besoins.

<------------>

-> "Hachem veut toujours aider tout le monde. Il veut particulièrement aider le peuple juif, qu’Il ​​appelle Ses enfants.
Il est certain que notre Père nous donnera tout ce dont nous avons besoin avant même que nous en ayons besoin. Et il est certain que si une personne a une émouna simple en Hachem, Il lui donnera certainement tout ce dont elle a besoin.
Si l’on fait confiance à Hachem simplement et entièrement, Il nous aidera certainement.
Nous devons savoir qu’Hachem sera certainement avec nous.
Cela se voit dans les mots "tamim tiyé im Hachem Eloké'ha". Lorsqu’on est tamim (tamim tiyé) et qu’on a entièrement confiance en Hachem pour prendre soin de soi, alors on est "avec Hachem" (im Hachem Eloké'ha) et Hachem est certainement avec nous."
[rabbi de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

Juger autrui favorablement = Hachem nous jugera favorablement ainsi que tout le peuple juif

+++ Juger autrui favorablement = Hachem nous jugera favorablement ainsi que tout le peuple juif :

"Vous établirez pour vous des juges et des représentants de la loi dans toutes vos portes ... et ils jugeront le peuple avec droiture" (Choftim 16,18)

-> Chaque jour, Hachem nous juge avec beaucoup de compassion et de bonté. Mais nous devons susciter cette compassion en nous conduisant avec bonté et en regardant les points positifs de nos concitoyens juifs, en les jugeant favorablement. Ce faisant, nous éveillons ce même trait de caractère au Ciel. Ensuite, Hachem se concentre également sur les mérites d'une personne et sur les mérites de l'ensemble du peuple juif.

Ainsi, en servant Hachem ici-bas avec bonté, une personne éveille et ouvre le portail de la bonté en-Haut, par lequel les bénédictions pleuvent sur le peuple juif.
Telle est donc la signification profonde du verset "Vous établirez pour vous des juges et des représentants de la loi dans toutes vos portes" (Choftim 16,18). C'est nous, par l'intermédiaire de nos "portes", qui déterminons le jugement ("établirez des juges") qui est rendu en-Haut.
Le mot "portes" fait allusion aux portails que nous créons et ouvrons par nos actions.

Le verset se termine ainsi : "Ils jugeront le peuple avec droiture (michpat tsédek)" = cela signifie que chacun doit s'habituer à juger son prochain avec un "jugement droit/juste" (michpat tsédek) en soulignant la justice et le mérite de chaque juif.
C'est ainsi que l'on ouvre le portail céleste et que l'on sort blanchi du jugement.
Il en est ainsi parce que "mida kénéged mida (principe du mesure pour mesure), soit selon la manière [la mida, qui peut également signifier un "trait" (comme de bonnes midot) ] dont une personne juge les autres, elle est elle-même jugée" (guémara Méguila 12a).
[En d'autres termes, le trait [mida] dont une personne fait preuve lorsqu'elle juge les autres est le trait dont D. fait preuve lorsqu'Il juge la personne. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

<--->

=> En jugeant les autres favorablement, en leur accordant toujours le bénéfice du doute, nous créons une porte par laquelle nous sommes jugés par Hachem avec bonté et compassion.
[nous faisons en sorte que Hachem se concentre sur les mérites de la personne et du peuple juif en général. ]

L’impact de maudire, de faire de faux témoignage d’autrui

+ L'impact de maudire, de faire de faux témoignage d'autrui :

"C'est par la bouche de 2 témoins ou par la bouche de 3 témoins qu'un chose sera confirmée. Si un faux témoin se lève contre un homme pour parler fallacieusement contre lui, les 2 hommes [et ceux] qui sont les plaignants se tiendront devant Hachem ... et voici, le témoignage était un faux témoignage ; il a témoigné a faux contre son frère. Vous lui ferez comme il a projeté de faire à son frère et tu détruiras le mal de son sein" (Choftim 19,19)

-> La Torah stipule que les édim zomémim (témoins conspirateurs) sont punis du même châtiment que celui qu'ils voulaient infliger à leur victime. Paradoxalement, les édim zomémim ne sont punis que si leur complot n'est pas mis à exécution.
Cette punition est justifiée. En effet, lorsque des témoins font éclore un sinistre complot, leurs mauvaises pensées créent une force spirituelle qui reste puissante même après que le complot a été déjoué. Cette force spirituelle ne se dissipe que lorsque le complot est mis à exécution et devient réalité.
Ainsi, lorsque le beit din découvre que le témoignage des édim zomémim est faux, la force spirituelle qu'ils ont créée se retourne contre ses créateurs, les témoins conspirateurs, au lieu de se dissiper.
Étant donné que les faux témoins sont de toute façon vulnérables au retour de flamme du complot, la Torah autorise le beit din à les punir de la même manière.

En revanche, si leur complot parvient à atteindre son apogée et que la victime subit les conséquences de leur faux témoignage, la force spirituelle créée par leur complot perd de sa puissance et ne peut plus se retourner contre les témoins.
Étant donné que la Torah ne prescrit généralement pas de punition pour les pensées pécheresses, les édim zomémim sont dispensés de punition dans un tel cas.
Naturellement, le fait que leur complot ait été mis à exécution les rend encore plus dignes d'être punis, et en effet, ils seront punis par le Ciel. Cependant, le beit din n'est pas autorisé à les punir tant que le complot n'a pas été exécuté.

Nous retrouvons ce concept dans le cas du complot diabolique ourdi par Haman pour détruire le peuple juif. Son complot n'a pas disparu après avoir été contrecarré par Mordé'haï et Esther. Au contraire, il s'est retourné contre lui, comme nous le voyons dans Esther (9,25) : "[Le] mauvais complot qu'Haman avait conçu contre les juifs s'est retourné contre sa tête, et on l'a pendu au bois, lui et ses fils".
Le complot d'Haman s'est réalisé dans tous ses détails, non pas sur le peuple juif, mais sur lui-même et ses fils. Ils furent tous pendus à l'arbre même auquel il avait prévu de pendre Mordehaï.

L'affirmation de nos Sages (guémara Sanhédrin 49a) selon laquelle "il vaut mieux être maudit que de maudire autrui" repose sur le même postulat.
Lorsqu'une personne maudit autrui, elle crée une force spirituelle qui ne se dissipe pas tant qu'elle n'est pas libérée. Si le maudit était justifié, la malédiction libérera sa force sur le sujet. En revanche, si la malédiction n'était pas justifiée, elle n'aura aucun effet sur la cible. Au contraire, elle rebondira sur son auteur qui en subira les effets néfastes.
De même, nos Sages (guémara Shabbath 97a) nous disent que "quiconque soupçonne à tort son ami d'actes répréhensibles subira un préjudice matériel", car le faux soupçon qu'il nourrit à l'égard de son ami se retourne contre l'accusateur et lui cause du tort.
[Maharal - Gour Aryé - Choftim 19,19]

<--->

=> Les faux témoins sont punis du châtiment qu'ils voulaient infliger à leur victime. Cela est dû à la puissante force spirituelle créée par le complot. Cette force se retourne contre eux si elle n'a pas réussi à nuire à leur victime potentielle.
Cependant, si le complot des témoins a abouti à la punition injustifiée de la victime, le complot ne peut plus se retourner contre eux. À ce titre, ils sont dispensés du châtiment du beit din et seront soumis à la châtiment céleste.

"Conformément à la loi qu'ils t'enseigneront et au jugement qu'ils te diront tu ferons ; tu ne t'écarteras pas de la chose qu'ils te diront, à droite ou à gauche" (Choftim 17,11)

-> Rachi commente : "Même si les Sages disent que la droite est la gauche ou que la gauche est la droite [nous devons écouter leurs paroles], et certainement s'ils vous disent que la droite est la droite et que la gauche est la gauche".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
La Torah nous ordonne d'accomplir les mitsvot conformément aux instructions du beit din, le tribunal juif. Nous devons tenir compte de leurs paroles, même si nous sommes certains qu'ils se sont trompés dans leur compréhension. En effet, la Torah qui nous ordonne de réaliser les mitsvot nous ordonne également de suivre l'interprétation du beit din.
Ainsi, le fait de ne pas suivre les instructions du beit din et d'accomplir la mitsva de la manière dont nous l'avons comprise ne constitue pas l'accomplissement correct de la mitsva.
Au contraire, la réalisation correct de la mitsva est en accord avec ce que le beit din déclare être, aucune autre interprétation n'est acceptable.

Il en va de même pour les différends entre les Sages de la michna et de la guémara. L'opinion de la majorité doit être suivie même si nous sommes certains que l'opinion de la minorité est correcte.
La guémara (Baba Métsia 59a) nous dit que lorsque Rabbi Eliezer s'est disputé avec ses collègues Sages, une voix céleste a confirmé que l'opinion de Rabbi Eliezer était correcte. Néanmoins, l'opinion de ses adversaires l'emporta, et lorsque Rabbi Eliezer refusa de se rallier à l'opinion majoritaire, il fut excommunié.
Ceci est dû au fait que la Torah n'est plus au Ciel. Ainsi, la halakha (loi juive) est déterminée strictement par l'opinion de la majorité et par aucune autre considération. Même si l'un des Sages en désaccord a une plus grande sagesse que les autres, son opinion ne prévaut pas contre l'opinion de la majorité.

<--->

=> Nous devons suivre les directives du beit din même s'il dit que la gauche est la droite et que la droite est la gauche, car Hachem nous a donné les mitsvot conformément à leurs directives.
Il en va de même pour un différend entre les Sages ; nous suivons l'opinion de la majorité même si nous pensons qu'elle est incorrecte.

Grâce à notre confiance en D., nous bénéficions de toutes sortes de délivrances et bénédictions

+ Grâce à notre confiance en D., nous bénéficions de toutes sortes de délivrances et bénédictions :

"Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis et que tu verras des chevaux et des chars, un peuple plus nombreux que toi, ne les crains pas" (Choftim 20,1)

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,32) explique qu’à travers ce verset, la Torah donne l’ordre suivant : "Si un homme voit un malheur s’annoncer, il devra penser que la délivrance est proche et il aura confiance en elle, comme il est dit : "La délivrance de ceux qui Le craignent est proche" (Téhilim 85, 10)."
[Ce verset renferme également un enseignement à propos de la stratégie à adopter afin de vaincre ses ennemis au combat : en effet, il est écrit à cette fin "ne les crains pas", car l’arme la plus efficace est la confiance en D.]

D’après Rabbénou Yona, cette stratégie ne concerne d’ailleurs pas seulement la guerre mais aussi toute épreuve qu’un homme s’apprête à affronter pour laquelle la Torah lui ordonne "ne les crains pas". Ce faisant, elle l’enjoint à la vaillance et au courage associés à la confiance que D. le délivrera.

-> Outre le mal qu’il se cause à lui-même, celui qui donne libre cours à sa crainte porte également préjudice à son entourage en le contaminant du virus de la peur. Il est en effet écrit un peu plus loin (verset 8 ) : "Qui est l’homme qui a peur et dont le coeur est lâche? Qu’il se retire et retourne chez lui, pour que le coeur de ses frères ne défaille point comme le sien."

Rav ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar 5731) explique que le propos n’est pas seulement de décrire celui qui doit sortir en guerre mais qu’il semble que l’on puisse apprendre de cette loi que celui qui a peur et fait fi de la confiance en D., est susceptible d’ébranler le coeur de ses frères comme le sien et il devra donc s’en éloigner, retourner chez lui, afin que personne ne voit sa faiblesse (il est évident que cela ne signifie pas de vivre isolé, mais au contraire, de se renforcer dans sa foi et sa confiance en D. afin de corriger sa peur et son inquiétude chronique et de devenir à l’inverse un exemple pour les autres).

-> Selon le rav Elimélé'h Biderman :
l’inquiétude et la crainte éloignent l’homme de son but et, au contraire, la foi et la confiance en D. l’en rapprochent et suscitent la délivrance et la miséricorde. Grâce à eux, même face à une épreuve, il méritera rapidement de sortir des ténèbres vers la lumière et son salut s’en verra hâté.

-> Le Yisma'h Israël (paracha Vayichla’h 5) écrit :
"lorsque l’homme pense à quel point sa situation est misérable ..., le remède essentiel est la foi, à savoir croire en Hachem ..., et plus l’obscurité s’intensifie, plus il lui sera nécessaire d’enraciner en lui cette force de la foi. Grâce à elle, il méritera d’acquérir la vertu de Bita’hon (confiance en D.) qui découle de cette foi, comme il est expliqué dans le Zohar (2,22a).
Et même si, d’après ce que l’intelligence humaine conçoit, il n’existe plus aucun refuge ni remède à son mal, cependant, il aura confiance dans la bonté infinie et sans limite et dans la grandeur du Créateur. Il sera aussi convaincu que dans Son immense miséricorde, Il peut même venir en aide à une créature aussi misérable que lui ..., et ceux qui placent leur confiance en Hachem et en Sa délivrance ne seront pas déçus, comme l’exprime le roi David : "J’ai placé ma confiance en Toi, que je ne sois pas déçu" (Téhilim 25,1).
Sachons que la Emouna et le Bita’hon adoucissent tout et transforment toute rigueur en miséricorde".

<--->

-> La paracha Choftim (v.20,3-8) détaille l’ordre dans lequel les Bné Israël sortaient en guerre, et la manière dont le Cohen, oint à cette fin, appelait les combattants à livrer bataille.
Il est écrit : "Ecoute Israël, vous êtes prêts aujourd’hui à sortir en guerre contre vos ennemis, et Rachi de rapporter à ce sujet l’enseignement de la guémara (Sota 42a) : "Même si vous ne possédez que le mérite de la lecture du Chéma Israël, cela vaut la peine qu’Il vous délivre".

-> Le rav Mendel de Kotsk explique
"Si l’homme est fort et courageux, au point de penser que grâce au seul mérite du Kriyat Chéma, Hachem le sauvera, et que sa confiance en D. est à ce point forte, il est certain qu’il sera préservé.
Car cela signifie qu’il n’a aucune crainte et grâce à la force de son Bita’hon, Hachem le sauvera par le mérite du Kriyat Chéma (déclaration de foi de l'Unicité de D.).
["Qui est l’homme qui a peur et dont le coeur est lâche? Qu’il se retire" v.20,8]
Mais, celui qui n’est pas convaincu intérieurement que ce seul mérite le sauvera et qui "a peur et le coeur lâche" (Choftim 20,8) est tenu de se retirer du bataillon sauf s’il est exempt de toute faute."

[il en est ainsi dans chaque bataille de notre vie (petite comme grande), l'essentiel est d'y aller courageusement et sans peur car remplit de émouna, et alors grâce à cela on aura la victoire.]

<--->

-> Lorsque le Cohen annonçait la sortie en guerre aux combattants, il disait : "Quel est l’homme qui a construit une nouvelle maison et ne l’a pas inaugurée ... ; qu’il se retire et s’en retourne à sa maison.
Les gardes adresseront de nouveau la parole au peuple et diront : s’il est un homme qui a peur et dont le coeur est lâche, qu’il se retire et retourne chez lui pour que le coeur de ses frères ne défaille pas comme le sien!" (Choftim 20,5-8)

-> Et la Michna (Sota 44a) de rapporter la suite des versets : "Alors, les gardes ayant fini de parler au peuple, on placera des officiers de légions à la tête de l’armée", et de commenter : "Sur les flancs des combattants, on place des gardes devant eux et derrière eux munis de gourdins en fer et ils ont le droit de briser les pieds de ceux qui cherchent à déserter, car le début de la défaite est la fuite".

=> A priori, il faut comprendre : au début, le Cohen s’exprimait de manière avenante et proposait à tout celui qui le désirait de se retirer. En revanche, à la fin, on employait un langage sévère, au point de permettre de briser les pieds des déserteurs.

-> L’explication est la suivante :
Avant qu’un homme s’engage à partir au front, il a le droit de faire son propre examen afin de juger s’il est capable de partir en guerre ou non et si son coeur est trop faible pour cela, il peut retourner chez lui. Mais après avoir accepté de livrer bataille contre l’ennemi, il est tenu de respecter cette décision courageusement.
Car s’il a accepté, il est certain qu’il possède les forces nécessaires pour mener à bien sa mission.

[il en est ainsi dans tous nos projets (en accord avec la halakha). A partir du moment qu'on a décidé de la validité et du souhait de le faire, c’est en soi la preuve que nous avons la force de le réaliser, et Hachem ne nous abandonnera pas, ni ne nous laissera tomber.
Le yétser ara veut nous faire douter, nous retirer notre émouna, car alors on perd cette aide d'Hachem dans les combats de notre vie ]

"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Rachi commente :"Marche avec Lui en étant intègre et espère en Lui. Ne sonde pas l'avenir, mais tout ce qu'Il t'amènera, accepte-le avec intégrité. Tu feras alors partie de Son peuple et tu seras Son partage."
[ce Rachi est incroyable! Il nous donne la définition d'un membre du peuple d'Hachem ("tu feras alors partie de Son peuple" - az tiyé imo). ]

-> "Car ces peuples que tu dépossèdes, ils écoutent les prédicateurs et les oracles ; or toi, ce n'est pas ce qu'Hachem ton D. t'a départi" (Choftim 18,14)
Le Maharitz (rav Yossef Tsvi Doushinsky) explique :
A priori, il aurait dû être écrit dans le verset : «"r toi, il t'est interdit d'aller après eux", car puisque la Torah vient interdire de s'en remettre aux prédicateurs et aux oracles, cela aurait dû être exprimé explicitement.
C'est, qu'en fait, les nations du monde ne croient pas en Hachem, et c'est pourquoi toute leur existence est remplie d’anxiété et de la crainte du lendemain. Ainsi, ne cessent-ils de consulter les prédicateurs et les oracles, pour entendre quel sera leur avenir.
C'est ce que le verset vient exprimer allusivement : toi, juif, tu sais que, même lorsque les choses ne se déroulent pas selon ta volonté (ce qui est suggéré allusivement par les mots du verset "ce n'est pas"), c'est néanmoins : "ce qu'Hachem ton D. t'a départi".
Dès lors, que l'on soit dans une bonne ou une mauvaise posture, tout est le fait d'un décret Divin et tout est pour le bien.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - chaar chmirat haShabbath 3) écrit :
Puisque la connaissance de l'homme, est tellement réduite, il ne nous est pas donné de sonder les desseins du Roi des rois, Hachem. L'homme doit donc marcher avec lui avec intégrité et être convaincu que tout ce qu'Il accomplit est pour le bien, car de la bouche d'Hachem, rien de mal ne peut sortir. De cette manière, il est certain qu'il méritera de voir finalement que ces choses elles-mêmes sont sources de bien et de bienfaisance.

-> Rabbinou Bé'hayé, pour sa part, explique que le verset : "Intègre, tu seras avec Hachem ton D." (Choftim 18,13) vient enseigner à l'homme qu' "Intègre, tu seras" et grâce à cela : "tu seras avec Hachem ton D." (l'expression "tu seras" étant lue avec les termes qui la précèdent comme avec ceux qui la suivent). Et lorsqu'il méritera d'être "avec Hachem", il jouira de la lumière des mondes supérieurs, comme il est mentionné : "Et une lumière résidait avec lui" (Daniel 2,22).
Notre verset vient donc t'enseigner la valeur de l'intégrité et la grandeur de sa récompense.
C'est ce que signifient les paroles du roi David : "Et moi dans mon innocence (en vivant avec intégrité), Tu m'as soutenu et Tu m'as maintenu devant Toi" (Téhilim 41,13) : car par le mérite de l'intégrité, l'homme se tient devant Hachem en permanence.

<--->

-> Rabbi Its'hak Eïzik de Zoutchka enseigne :
"Un homme doit se conduire avec simplicité, intégrité et confiance en D., et se réjouir de la part qu'Hachem lui a octroyée, sans convoiter celle des autres.
Il doit être convaincu que s'IL ne lui a pas accordé plus que ce qu'il possède, c'est le signe que c'est pour son bien.
Il est possible que s'il avait reçu richesse et honneurs, il aurait dû supporter en contrepartie de terribles épreuves, que ce soit dans le domaine de la santé ou celui de l'éducation de ses enfants. Et Hachem lui a évité tout cela dans Sa grande miséricorde et Son immense bonté."

-> "Et n'érige pas de stèle chez toi, chose odieuse à Hachem ton D." (Choftim 16,22).
Le Imré Emet explique allusivement de la manière suivante : "Ne fait pas preuve d'obstination en t'érigeant comme une stèle contre, ce qu'Hachem ton D. déteste". Car si telle est la volonté d'Hachem, il n'est pas bon de s'ériger contre, mais on doit au contraire annuler sa propre volonté devant la Sienne.

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit :
il est préférable d'accepter avec amour les décisions du Créateur qui ne sont que bonté et bienveillance, de la part de Celui qui ne désire que nous préserver du mal véritable.
Certes, la prière est bonne pour annuler ce qui a été décrété, et en outre, l'homme est tenu de prier sans cesse. Néanmoins, s'il n'est pas exaucé, qu'il sache que, du Ciel, on ne désire que son bien le plus absolu.

<--->

-> "Sois intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Ce verset enjoint de se comporter avec simplicité vis-à-vis d'Hachem, sans trop se poser de questions et chercher à comprendre des choses qui pourraient faire douter et éloigner de Son Service et de Sa foi.
On raconte que Rabbi Naftali de Ropshitz se distinguait par son intelligence particulière et sa vivacité d'esprit remarquable. Un jour, son Maître, le 'Hozé de Loublin lui dit : "Tu sais Naftali, dans toute la Torah, il n'est jamais dit qu'un juif doit être futé et particulièrement intelligent. Au contraire, il est dit : "Sois intègre avec Hachem", ce qui implique simplicité voire même naïveté!"
Alors, Rabbi Naftali lui répondit sur place : "Certes, mais pour savoir comment réellement être simple et intègre avec Hachem, sans que cela tombe dans de la sottise, de l'insouciance ou autre dérive, un juif a besoin d'une bonne dose d'intelligence et de vivacité".

<--->

-> "Sois intègre avec Hachem, ton D."

Rachi : on doit accepter ce que Hachem nous donne sans tenter de prédire le futur. Il faut tout accepter avec amour et intégrité.

Le ‘Hafets ‘Haïm faisait la déduction suivante à partir de ce verset : il est écrit que la personne doit agir avec intégrité devant Hachem, mais pas à l’égard d’autrui. Dans les relations avec les autres, la personne doit faire preuve de beaucoup de sagesse et de réflexion et ne doit pas se laisser duper par quelqu’un de douteux.

L’exemple qu’il ramène est celui de Yaakov, appelé "ich tam" et qui pourtant, fit preuve de beaucoup de ruse dans ses relations avec Lavan.
Un jour, plusieurs Bné Thora se plaignirent au ‘Hafets ‘Haïm d’avoir été escroqués par des commerçants malhonnêtes, sur une large somme d’argent. Il leur cita ce verset et remarqua qu’ayant passé plusieurs années en yéchiva, ils s’étaient habitués à se conduire avec témimout envers Hachem. Leur erreur, en revanche, fut de penser qu’il était possible de se comporter avec témimout avec autrui également.

Comment concilier cela avec la nécessité de juger toute personne favorablement?
Le rav Its’hak Berkovits explique que la mitsva de juger l’autre favorablement ne signifie pas qu’il y a une obligation de considérer chaque action de manière positive, irrationnellement, mais elle nous demande de juger l’autre de façon logique, raisonnable et équitable ; on peut avoir tendance à juger autrui durement, injustement. Or la Torah nous rappelle que cela est erroné, sans toutefois nous charger de rendre un jugement illogique.

Par exemple, en ce qui concerne le tsadik, même s’il fait quelque chose qui semble être une avéra, il est tout à fait normal de supposer qu’il n’a rien fait de mal.
À l’opposé, quand un racha fait quelque chose de positif, il paraît logique qu’il existe une façon négative d’interpréter son comportement.
Lorsque le bon sens veut que l’on juge l’autre favorablement, la Torah nous ordonne de le faire, mais quand ce n’est pas le cas, il n’y a aucun impératif de la Torah d’accorder le bénéfice du doute et il y a même parfois une obligation de juger son prochain négativement.

Le rav Yéhonathan Geffen explique : La Torah ne nous demande pas d’être naïf, mais plutôt d’être réaliste et elle nous dit parfois que nous devons juger l’autre défavorablement. C’est pourquoi, lorsque, par exemple, nous commerçons avec les gens, la mitsva de "betsédek tichpot" nous enseigne qu’il ne faut pas être naïf, mais plutôt qu’il faut considérer l’autre justement (avec tsédek) et avec exactitude.
Il est important de se souvenir qu’agir de la sorte n’est pas une mince affaire, notre tendance naturelle peut être de juger l’autre injustement. C’est une erreur, nous dit la Torah ; il faut tenter de traiter les gens équitablement.

[notre yétser ara nous fait mélanger les choses. Mais il doit être clair à nos yeux qu'avec Hachem nous devons lui donner 100% de notre confiance, même si tout semble contre nous.
Avec l'humain, il faut faire preuve de réalisme, de justesse.]

"Apprendre /Interroger des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11)

-> Il y a un concept d’avancer (ol'éh -הולך) ou de rester statique (oméd - עומד). Un הולך est en mesure de grandir spirituellement, comme nous dans ce monde. A l’opposé, un עומד reste statique. Aussi l’ange est-il qualifié d'un עומד, ne pouvant évoluer spirituellement.

Après la mort, on ne peut plus être un הולך. [ce qu'on aura fait dans ce monde déterminera notre position fixe pour l'éternité. ]
Nos Sages (guémara Shabbath 30a) à partir de "bamétim 'hofchi" (Téhilim 88,6), enseignent qu’un défunt est quitte des mitsvot et de la Torah.
Le terme "niftar" (un défunt - נפטר) vient de la racine "patour" (dispensé - פטור) puisqu’une personne décédée est dispensée des mitsvot. Et ce par opposition aux vivants : le mot " 'haï" (vivant - חַי) est lui de la même racine que " 'hayav" (חייב) qui renvoie à l’obligation d’accomplir les préceptes de la Torah.

Par exemple, le Gaon de Vilna (en 1797), agonisant, pleurait sur son lit. Interrogé, il saisit alors ses tsitsit et dit que dans ce monde, pour quelques kopecks, on pouvait acquérir des franges rituelles pour le port permanent desquelles, nous recevons une récompense. Mais une fois au ciel, aucune somme d’argent ne permet plus d’acquérir une mitsva.
[d'une certaine façon, dans ce monde un sourire, une petite pièce à la tsédaka, se retenir de dire un mot de lachon ara, ne pas voir une chose interdite, ... ne coûte rien et permettent de gagner un énorme mérite éternel, mais après notre mort même pour tout l'argent du monde, on ne peut avoir aucune mitsva supplémentaire.
Par exemple également, les morts ne peuvent pas chanter de louanges à Hachem, comme il est dit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).]

"Apprendre des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11). Le sens simple est que l’on ne devra pas trouver parmi nous de nécromanciens.
Mais à la lumière de ce que l'on vient de voir ces mots renvoient à la juste perspective de la vie et à la nécessité de l’optimiser. Comme le disent certains : "Seulement quand on songe que l’on va mourir, on commence alors vraiment à vivre".

Le rav Moché Feinstein explique que le mot "matséva" (une stèle - מצבה) vient de נצב, se tenir debout. Car après le trépas, on reste statique (sur le plan spirituel).
Voir une מצבה (stèle funéraire) doit donc nous dynamiser : "Et le vivant le prendra à coeur" (Kohélét 7,2). On se sentira galvanisé, réalisant que nous avons toujours une capacité d’ascension spirituelle.
[tout qu'il y a de la vie, il y a moyen de réparer et d'accumuler des mérites pour notre éternité! ]
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

<--->

-> Lorsque la guémara fait référence à une personne qui meurt, elle utilise le terme "na'h nafché" (comme dans Kétoubot 104a). En effet, ces mots se traduisent par "son âme se repose", car elle entre maintenant dans le monde réel. C'est là que son âme veut être, pas dans ce monde physique, car l'âme est spirituelle. Par conséquent, son âme est maintenant au repos.

-> Le mot pour vie en hébreu est 'haïm (חיים), qui est au pluriel. C'est parce que nous vivons dans 2 mondes, puisque chaque action que nous faisons dans ce monde affecte l'autre monde.

-> Lorsque l'on quitte ce monde, seules la Torah et les bonnes actions (maasim tovim) l'accompagnent (Pirké Avot 6,9). C'est ce à quoi fait allusion le mot "mét" (מת), qui est un acronyme de maasim tovim et de Torah.
Le mot mét nous rappelle donc que nous devons vivre dans un but supérieur.

<---->

-> Alors que le corps d'une personne abrite son âme, son âme intérieure oblige son corps extérieur à vivre dans un but et une existence plus élevés. En effet, le mot 'haï (un être vivant) est lié à 'hayav (l'obligation). Lorsque l'âme d'une personne quitte son corps, celui-ci n'est plus lié à ces obligations supérieures et devient exempt de toute obligation

En vérité, seule une personne qui vit dans un but supérieur est considérée comme vivante . Une personne qui vit uniquement pour profiter de la vie est considérée comme morte, même de son vivant.
Comme le dit la guémara (Béra'hot 18), même lorsque les justes sont morts, ils sont considérés comme vivants, alors que les réchaïm sont considérés comme morts même de leur vivant.
Une personne qui mène une vie dans un but supérieur est niftar lorsqu'elle meurt parce que sa vie physique n'était pas son objectif, mais seulement un moyen d'atteindre un but supérieur. Une telle personne est comme quelqu'un qui sort (patour, sortir) d'une pièce pour entrer dans une autre.
Cela contraste avec le mot "mita" (mort) qui peut s'appliquer à tout être vivant, y compris les animaux. En effet, [à la différence de "niftar"], "Mita" est la conclusion de la vie et n'évoque rien de ce qui vient après.

[les gens peuvent quitter ce monde, mais ils n'en sont jamais vraiment partis, car ils ont encore un impact dans ce monde, certains pour le bien et d'autres pour le mal. ]
[rav Yéhochoua Alt]