Celui qui s'habitue à juger son prochain favorablement et à dire toujours du bien de lui deviendra un réceptacle et un conduit de la sainteté.
S'il le regarde d'un bon œil, il déversera sur lui un flux de bénédictions. Sinon, il aura des effets néfastes.
[séfer 'Haredim 68b]
Catégorie : 5- Juger favorablement
Celui qui aime Hachem et son prochain comme son propre fils, juge ses semblables favorablement, dit toujours du bien d'eux, se montre aussi humble que Hillel l'Ancien, gentil et conciliant, il a le mérite de s'attacher à son Créateur et d'être appelé "saint" (kadoch).
[séfer 'Harédim 68a]
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+ Juger sévèrement son prochain rend impur :
-> Celui qui hait son prochain, le juge sévèrement, médit de lui ou se montre orgueilleux et colérique s'attache aux forces impures et mérite d'être mis à l'écart du camp d'Israël, comme celui qui est frappé d'une affection lépreuse à cause de sa médisance.
C'est pourquoi, il faut se repentir pour bénéficier de la miséricorde d'Hachem et de Son assistance prodiguée à toute personne qui vient se purifier.
[séfer 'Harédim 68b]
Juger autrui favorablement va le pousser s’améliorer
+ Juger autrui favorablement va le pousser s'améliorer :
-> "Sachez que nous devons juger tout le monde favorablement (Pirké Avot 1,6). Même si quelqu'un est [apparemment] un racha complet [défini par ses actes négatifs], il est nécessaire de chercher et de trouver en lui un minimum de bien ; que dans ce petit peu, il n'est pas un racha.
Et en trouvant en lui un peu de bien et en le jugeant favorablement, on l'élève véritablement sur l'échelle du mérite et on peut l'amener à faire téchouva ...
"Véod mé'at vé'en racha" (Téhilim 37,10) = "encore un peu, et le racha ne sera plus" = vous devez chercher le "méat", le petit peu de bien qu'il a encore en lui, parce qu'à cet endroit il n'est pas un racha.
En effet, bien qu'il soit [apparemment maintenant] un racha, comment est-il possible qu'il ne possède pas encore ne serait-ce qu'un petit peu de bien? Est-il possible que, tout au long de sa vie, il n'ait jamais fait de mitsva ou de bonne action?
Et en trouvant en lui un petit peu de bien qui fait qu'il n'est pas un racha, et en le jugeant favorablement, vous l'élevez véritablement de la culpabilité (kaf 'hova), au mérite (kaf zé'hout), jusqu'à ce que, grâce à cela, il revienne à D. dans la téchouva.
[la suite du verset de ce Téhilim (37,10) est : "tu observeras sa place, il en aura disparu". En regardant/jugeant autrui positivement (au point que même un racha "ne le sera plus" à nos yeux), alors on génère qu'il s'améliore, regrette ses actions (téchouva), au point qu'il n'est plus à la place où il a pu être (par la téchouva même le pire racha peut renaître, devenir une nouvelle personne pure spirituellement, où même ses fautes sont devenir des mérites, si téchouva faite par amour). ]
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 282]
=> La façon positive/lumineuse dont nous nous voyons et dont nous regardons les autres affecte directement la réalité, nous permettons à la lumière intérieure d'éclipser les ténèbres de la faute.
"Tu observeras sa place, il en aura disparu", car il est devenu une personne entièrement différente, tout à fait bonne (véhitbonan'ta al mékomo véénénou).
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-> Rabbi Na'hman de Breslev dit que "Azamra", sa doctrine d' "ophtalmologie spirituelle", a le pouvoir de "transformer le monde entier en techouva".
On a vu précédemment qu'avoir un bon regard peut changer autrui pour le bien. [d'une certaine façon, par notre vision sur notre prochain, on agit comme un médecin spirituel qui le pousse à s'améliorer.
Imaginons après notre mort, lorsque l'on nous montrera l'impact de nos regards positifs, de nos paroles positives, ... à quel point nous avons donné et changé la vie d'autrui. ]
Le rav Its'hak Bender commente le concept d'Azamra de rabbi Na'hman :
"Lorsqu'un juif a une pensée de téchouva, c'est parce que quelque part, de l'autre côté du globe, un autre juif a pensé à lui et l'a jugé favorablement" (selon le concept que tous les juifs sont liés les uns aux autres).
-> On vient de voir que notre regard positif sur autrui a le pouvoir de l'impacter positivement, on peut ajouter que cela est aussi valable par nos prières pour autrui.
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-> Rabbi Shimon enseigne dans le Zohar 'hadach (II,128a) :
"Celui qui recherche le jugement favorable d'un autre juif éveille la miséricorde divine et est aimé par Hachem.
Il réconforte la Présence Divine (Chékhina) et se voit accorder l'accès au heikhal hazé'hout, la "chambre du mérite", un royaume merveilleux dans les mondes Supérieurs, rempli de lumière et réservé à ceux qui sont les plus précieux aux yeux d'Hachem."
-> Le rabbi Aharon Roth (Noam haLévavot) dit :
Si, D. préserve, une pensée négative à l'égard d'un autre juif vous vient à l'esprit, criez immédiatement : "Oy! Quel mal ai-je fait pour qu'une pensée aussi impure et étrangère ait envahi la sainteté de mes pensées?"
Posez-vous la question : "Comment ai-je le temps de chercher le mal chez autrui (juif)? Quelle faute ai-je faite, quelle tache ai-je causée dans les mondes Supérieurs qui m'a amené à penser du mal d'un autre juif?"
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-> "Celui qui juge son prochain avec bienveillance sera jugé, lui-même (par le Ciel) avec bienveillance"
-> Lorsque le peuple juif se conduit avec miséricorde et bonté, se jugeant l'un l'autre favorablement, alors Hachem à son tour juge Son peuple favorablement, accordant le bénéfice du doute, et déversant (sur nous) Ses bénédictions de bonté et de vie.
[Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]
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-> Le rav Kook (Orot haKodech 3,12) écrit :
"L'amour de son prochain juif (ahavat Israël) et "le travail de défense" du bien chez les autres (avodat ha'sanégoria), est un travail difficile. Le fait de les défendre dans leur ensemble et en tant qu'individus n'est pas seulement un travail émotionnel, c'est une grande vocation dans la Torah (miktso'a gadol baTorah), impliquant la sagesse la plus profonde et la plus large.
Nombreuses sont les branches qui poussent et sont soutenues par la vitalité du flux de lumière de la Torat 'hessed, l'enseignement de l'amour (envers notre prochain juif)."
"Si une personne juge toujours les autres favorablement et parle bien des autres, elle deviendra un récipient et un canal pour la sainteté.
Mais si une personne fait le contraire, il faut s'en éloigner."
[séfer 'Harédim - chap.4 ]
Voir que le bien chez autrui
-> Le Tiféret Shlomo (Vayéchev 37,14) écrit qu'il faut faire attention à ne pas voir les traits négatifs de son prochain et à se concentrer plutôt sur ses bonnes qualités.
C'est ce que dit le roi David : ""Qui est l'homme qui souhaite la vie? Celui qui aime les jours [et] qui regarde le bien" (Téhilim 34,13) = c'est-à-dire celui qui ne voit que le bien chez son prochain.
"Garde ta bouche du mal, détourne-toi du mal et fais le bien" (34,14) = ce qui signifie que l'on ne doit jamais parler négativement de son prochain, car celui qui le fait s'attire des malheurs et des forces maléfiques qui ont de l'emprise sur lui.
Ce concept est illustré par les anges qui se sont élevés contre la création du monde et ont déclaré : "Qui est l'homme pour que l'on se souvienne de lui?" (Téhilim 8,5).
Ces anges affirmaient que l'homme ne méritait pas d'être créé (parlant mal de la création humaine), et en conséquence, ils furent descendus de leur position élevée et tombèrent dans la faute, comme il est dit (Béréchit 6,2) qu'ils fautèrent avec des femmes humaines.
Nous constatons également que Yérovam a châtié le roi Shlomo, et le midrach rapporte qu'il lui a été dit : "Shlomo a trébuché une fois, mais tu trébucheras plusieurs fois".
Le Tiféret Shlomo explique que le yétser ara est constamment à l'attaque. Sans l'aide d'Hachem, personne ne pourrait y résister.
Par conséquent, si quelqu'un parle mal de son ami et croit qu'il est meilleur que lui et qu'il ne fauterait pas comme lui, Hachem permet au yétser ara de le séduire afin de voir s'il sera capable de le surmonter, et il est susceptible de tomber dans ses griffes.
Juger et parler favorablement de tout juif
+ Juger et parler favorablement de tout juif :
-> "Rechercher le bien, c'est rechercher l'affection ; poursuivre le mal, c'est en devenir la victime" (Michlé 11,27)
Le midrach Cho'her Tov commente :
"Si tu vois un homme qui dit du mal de son ami, même les anges de service diront du mal de lui.
Et si tu vois un homme qui dit du bien de son ami, les anges de service aussi parleront de lui en bien ...
Hachem accorde Sa grâce (et Sa faveur) à celui qui dit du bien de Ses enfants."
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-> "Juge tout homme du bon côté, afin que du Ciel on efface tous tes fautes, et qu'on te juge du bon côté"
[Rabbénou Yona]
Juger autrui favorablement = Hachem nous jugera favorablement ainsi que tout le peuple juif
+++ Juger autrui favorablement = Hachem nous jugera favorablement ainsi que tout le peuple juif :
"Vous établirez pour vous des juges et des représentants de la loi dans toutes vos portes ... et ils jugeront le peuple avec droiture" (Choftim 16,18)
-> Chaque jour, Hachem nous juge avec beaucoup de compassion et de bonté. Mais nous devons susciter cette compassion en nous conduisant avec bonté et en regardant les points positifs de nos concitoyens juifs, en les jugeant favorablement. Ce faisant, nous éveillons ce même trait de caractère au Ciel. Ensuite, Hachem se concentre également sur les mérites d'une personne et sur les mérites de l'ensemble du peuple juif.
Ainsi, en servant Hachem ici-bas avec bonté, une personne éveille et ouvre le portail de la bonté en-Haut, par lequel les bénédictions pleuvent sur le peuple juif.
Telle est donc la signification profonde du verset "Vous établirez pour vous des juges et des représentants de la loi dans toutes vos portes" (Choftim 16,18). C'est nous, par l'intermédiaire de nos "portes", qui déterminons le jugement ("établirez des juges") qui est rendu en-Haut.
Le mot "portes" fait allusion aux portails que nous créons et ouvrons par nos actions.
Le verset se termine ainsi : "Ils jugeront le peuple avec droiture (michpat tsédek)" = cela signifie que chacun doit s'habituer à juger son prochain avec un "jugement droit/juste" (michpat tsédek) en soulignant la justice et le mérite de chaque juif.
C'est ainsi que l'on ouvre le portail céleste et que l'on sort blanchi du jugement.
Il en est ainsi parce que "mida kénéged mida (principe du mesure pour mesure), soit selon la manière [la mida, qui peut également signifier un "trait" (comme de bonnes midot) ] dont une personne juge les autres, elle est elle-même jugée" (guémara Méguila 12a).
[En d'autres termes, le trait [mida] dont une personne fait preuve lorsqu'elle juge les autres est le trait dont D. fait preuve lorsqu'Il juge la personne. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]
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=> En jugeant les autres favorablement, en leur accordant toujours le bénéfice du doute, nous créons une porte par laquelle nous sommes jugés par Hachem avec bonté et compassion.
[nous faisons en sorte que Hachem se concentre sur les mérites de la personne et du peuple juif en général. ]
Juger autrui favorablement
+ Juger autrui favorablement :
-> Le Pélé Yoets (Sanégoriya) dit que lorsque nous jugeons les autres favorablement, nous diminuons la quantité de jugements stricts dans le monde et engendrons plus de miséricorde à la place.
-> Le Maharal Diskin (Kédochim 19,15) dit que les effets négatifs d'un jugement défavorable sont tout aussi néfastes pour la personne qui juge.
Puisqu'il y a un principe que nous sommes affectés par notre entourage, celui qui juge négativement ceux qui l'entourent se considère comme étant dans un environnement négatif, ce qui le rapproche de la faute.
En jugeant une personne favorablement, nous empêchons que cela se produise et créons ainsi un environnement positif pour nous-mêmes.
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-> Nos Sages (guémara Shabbath 127b) nous enseigne qu'un individu qui juge les autres favorablement sera à son tour jugé favorablement par Hachem.
-> Nos Sages (guémara Shabbath 97aa) nous disent que la personne qui soupçonne injustement une autre personne reçoit de la tsaraat ou d'autres souffrances corporelles en guise de punition.
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-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 282) enseigne :
Sachez qu'il faut juger tout le monde favorablement. Même si quelqu'un est complètement racha, il est nécessaire de chercher et de trouver en lui une petite parcelle de bonté dans laquelle il n'est pas racha.
En trouvant la Nékoudah Tova et en la jugeant favorablement, nous l'élevons littéralement du côté du mérite et nous sommes en mesure de l'aider à revenir à la téchouva.
[ b'h, issu du dvar Torah : Voir la Nékouda Tova en chaque juif : https://todahm.com/2023/05/30/voir-la-nekouda-tova-en-chaque-juif ]
Juger autrui favorablement
+ Juger autrui favorablement :
-> Il nous est demandé de ne pas juger une autre personne tant que nous ne sommes pas à sa place. Comme nous ne pouvons jamais être à sa place, nous ne pouvons pas le juger.
[rav Azriel Meir Eiger de Lublin]
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-> Le Yessod véChorech Haavodah (chap.7) considère que les 2 mitsvot : "aimer son ami comme soi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), et "juger les autres favorablement" (bétsédek tispot ét amité'ha), sont comme les pierres angulaires du service d'Hachem.
Lorsqu'une personne fait de ces mitsvot ses porte-étendards, elle s'élève à un niveau extrêmement élevé.
-> Lorsque le rav Yaakov Mutsafi éprouvait des difficultés à justifier les actes d'une personne, il se rappelait que juger les gens favorablement est une mitsva de la Torah, et qu'il sera récompensé pour ses efforts. Hachem l'aidait toujours à trouver un moyen de parvenir à des conclusions positives.
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-> Juger favorablement est une mitsva facile à comprendre. Personne n'aime que l'on critique son enfant. Le désir d'un père est que les gens voient le bien de son enfant et le jugent favorablement.
[Yessod véChorech Haavodah - chap.8]
[imaginons le plaisir que nous apportons à papa Hachem, en se retenant de parler mal de Son enfant adoré (tout autre juif)]
-> Lorsqu'une personne se présente pour défendre le peuple juif, ses paroles peuvent apporter le salut à ses concitoyens juifs. Quelle chance pour une telle personne! Comme son mérite est grand!
[Daméshek Eliezer - Sanigoria]
-> Cette obligation s'applique même au plus grand tsadik. Parce qu'Eliyahou haNavi a parlé en mal du peuple juif, il a été puni.
Pour remédier à ce manquement, il devint responsable d'informer Hachem des bonnes actions du peuple juif et de veiller à ce qu'elles soient enregistrées. [Zohar 'Hadach p.21]
[On peut par exemple rapporter les paroles du Ben Ich 'Haï (guémara Kétouvot 61a) :
"Eliyahou haNavi est préposé pour noter à la fin de Shabbath toutes les mitsvot de chaque juif faites à Shabbath. C'est au Gan Eden, installé sous l'Arbre de Vie (ets 'haïm), qu'Eliyahou écrit chacune des mitsvot de chaque juif faite à Shabbath, c'est pour cette raison que nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath, au moment de la havdala.
De plus, lorsque Eliyahou haNavi inscrit les mérites du peuple d'Israël, il en tire une satisfaction proportionnelle à la qualité et à la quantité des mitsvot accomplies ce Shabbath, et il éprouve pour chaque personne un amour lié à ces mérites. ]
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-> Que se passe-t-il si vous ne trouvez aucun moyen de justifier ce que la personne a fait?
Si l'auteur de cette remarque désobligeante était un handicapé aux capacités intellectuelles limitées, vous ne lui en voudriez pas. Eh bien, toute personne qui dit quelque chose de blessant est un handicapé émotionnel. Il n'a tout simplement pas la capacité de contrôler son yétser ara.
[d'après le 'Hazon Ich]
[Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsqu'un homme s'apprête à faire une faute, il est alors pris d'un vent de folie, comme nos Sages l'affirment : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).
Ainsi, nous pouvons se dire qu'il n'est pas lui même, que c'est son yétser ara qui est au commande et non pas sa réelle intériorité (partie Divine qui reste toujours pure).]
-> Il est très dur de juger autrui favorablement lorsqu'il fait quelque chose qui nous met en colère.
Le Pélé Yoetz (Ahavat reim) nous conseille : considérez les personnes qui ont fait du tort comme n'étant pas maîtres d'elles-mêmes et comme des messagers du Tout Miséricordieux (rien ne peut nous arriver sans qu'un décret d'Hachem ne soit émis pour le permettre).
-> Après avoir écouté une conférence sur la façon de s'entendre avec les autres, une femme a levé la main et a dit au rav Noa'h Weinberg.
"Rav, les idées que vous avez partagées sont très bonnes, mais vous n'avez pas ma belle-sœur dans votre vie. Chaque fois que je quitte la pièce, elle me poignarde dans le dos. Elle n'a jamais rien d'agréable à dire sur qui que ce soit. Comment puis-je m'occuper d'elle?"
Le rav Weinberg a répondu : "Imaginez que vous êtes à un carrefour et que vous attendez que le feu passe. Soudain, quelqu'un derrière vous vous pousse dans la rue. Vous tombez sur la tête et vous vous relevez péniblement, tout meurtri et sale. Vous vous retournez, prêt à donner votre avis à la personne qui vous a bousculé. Vous ouvrez la bouche, et vous découvrez que la personne derrière vous porte des lunettes noires et tient une canne blanche.
Comment vous sentez-vous maintenant? Vous vous calmez et votre colère se transforme instantanément en pitié. Il n'y peut rien. Il est aveugle." [limite on en vient à avoir de la pitié pour l'aveugle, voir on souhaite l'aider ... ]
Le rav Weinberg poursuit :
"C'est votre belle-sœur. Elle est aveugle. Elle ne se réveille pas le matin et ne décide pas de faire du mal aux gens ce jour-là. Elle ne sait littéralement pas ce qu'elle fait. Au lieu de la colère, ayez de la pitié".
Le rav Weinberg a conclu en donnant à tous les participants un outil utile : "La prochaine fois que votre parent, beau-frère, collègue ou voisin fait ou dit quelque chose d'incroyablement tranchant, imaginez-les portant des lunettes noires et tenant une canne blanche.
Ils sont aveugles. Ils ne peuvent pas voir qu'ils font quelque chose de mal. Aidez-les à se guider et montrez-leur gentiment leur erreur.
Mais ne vous attendez pas à ce qu'ils changent du jour au lendemain. Cela prend du temps, et parfois ils ne verront jamais. Ayez pitié d'eux".
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-> Tout le monde est confronté à toutes sortes de déficiences. Reconnaissez que chacun doit relever des défis différents en fonction de sa situation et de ses capacités. [ce qui n'est pas une épreuve pour nous, être très dur à surmonter pour quelqu'un d'autre, et inversement. On est tous unique (traits de caractère, vécu, ...), et ainsi on ne réagit pas pareil. ]
Le yétser ara de votre ami, qui l'a conduit à une faute spécifique (que vous ne commettriez pas et trouveriez répréhensible), est différent du vôtre, qui vous a conduit à un autre péché (qu'ils pourraient trouver inexcusable).
Le fait de vous souvenir de vos échecs devrait vous aider à juger les autres avec bienveillance. Nous sommes tous experts pour juger les autres favorablement. En effet, nous nous jugeons nous-mêmes favorablement, même lorsque nous cédons aux ruses du yétser ara! Comment pouvons-nous alors en vouloir à quelqu'un qui a lui aussi succombé, malgré lui, à son yétser ara?
L'objectif est de dissimuler les déficiences des autres comme vous souhaiteriez que vos propres fautes soient négligées.
-> Nous n'avons aucune idée de ce que notre prochain a vécu. Peut-être que son comportement est sa façon d'exprimer sa propre souffrance, son mal-être interne.
-> Essayons de voir une situation du point de vue de l'autre personne et de la voir comme elle se voit elle-même. Pour atteindre cet objectif, il faut éviter d'entrer en relation avec les autres uniquement par le biais d'une logique froide. Tenez compte de leurs émotions et de leur personnalité. S'il y a du vrai dans ce qu'ils disent, admettez-le ...
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-> Le rav Schneur Zalman de Liadi enseigne que la compassion et la colère ne peuvent coexister.
[ainsi en activant des sentiments d'amour d'autrui, en se focalisant sur du positif en l'autre, sur le plaisir que papa Hachem prendra en voyant Ses enfants s'aimer même quand cela va contre nature, ... et bien on chasse de la colère, et on se permet d'agir comme il le faut, et non pas sous le coup de notre pulsion animale. ]
-> La délectation du pardon [que l'on accorde à autrui] est plus forte que la douceur de la vengeance [que l'on a en réaction à une attitude de notre prochain].
[rav Avraham 'Hasdaï]
L’ayin tova
Lorsque notre prochain [juif] est béni par le destin, nous devrions le bénir pour qu'il ait encore davantage de bonheur.
[Zohar - Bamidbar]
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-> Avoir une ayin tova (bon oeil) signifie qu'une personne doit juger les autres favorablement, leur souhaiter du bien et se réjouir de leurs succès. [Maharal]
-> Le 'Hidouché haRim enseigne :
La réussite/bonheur d'une autre personne doit nous apporter de la joie. Nous devons nous rappeler que son bonheur et son honneur ne nous enlèvent rien. De cette façon, nous ne verrons qu'un juif qui se porte bien, et nous serons heureux ...
Une personne doit s'efforcer d'éradiquer le trait de haine gratuite (sinat 'hinam). Il doit déraciner toute tendance à voir les autres sous un jour négatif. Même s'il ne regarde pas mal les autres, mais qu'il n'a pas un bon œil, et qu'il ne place pas chaque juif dans un cadre positif, cela aussi est de la sinat 'hinam.
[c'est un enseignement incroyable : tant que je ne fais pas des efforts pour avoir des sentiments positifs envers moi prochain, alors je ne suis pas dans une catégorie de "neutre", je suis à certain égard dans de la "haine gratuite". Autrui à des raisons d'être heureux, comment puis-je ne pas en être également content? C'est peut-être que inconsciemment j'ai de la haine gratuite (sans raison il m'indiffère, donc je suis insensible à sa joie), pas 100% de bon oeil ... ]
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-> Le rav Meïr 'Hadach a dit à un de ses élèvres :
"Si nous nous aimions vraiment les uns les autres, permettrions-nous à quelqu'un de calomnier [de dire du lachon] notre ami bien-aimé? Si nous écoutons [un ragot, une calomnie, lachon ara, ...], n'est-ce pas parce que nous manquons d'amour de notre prochain (ahavat Israël)?
Par conséquent, la première étape est de travailler à aimer notre prochain juif, à avoir un ayin tova, pour que chacun voie les qualités de son ami et non ses défauts.
Ensuite, nous ne trébucherons pas sur des propos interdits concernant les autres. Voir les autres sous un jour positif est une garantie contre le fait de penser et finalement de dire du mal des autres."
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-> La différence entre une personne aimable et une personne qui a un ayin tova est qu'une bonne personne comble la demande d'une personne, tandis qu'une personne avec un ayin tova réfléchit de manière proactive à ce qui manque à l'autre personne. [rav Mattisyahou Salomon)
-> Une autre explication de la nécessité d'avoir un bon œil (ayin tova) est de voir la bonté et le 'hessed divin dans chaque événement, même dans ce qui semble être malheureux, révélant ainsi le bien caché dans chaque occurrence.
[Sfat Emet]
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-> Hachem dit à Israël : "Mes enfants bien-aimés ... qu'est-ce que Je vous demande?
Seulement que vous vous aimiez les uns les autres et que vous vous honoriez et respectiez les uns les autres."
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]
=> Comment pouvons-nous refuser la demande d'Hachem? Comment pouvons-nous détester quelqu'un que Hachem aime?
Il faut apprécier la réussite/bonheur de notre prochain juif, et développer notre conscience des belles répercussions spirituelles. [au-delà du ressenti physique]
Par exemple : un autre mariage est la construction d'un autre Temple miniature (où la Présence Divine va résider), un autre enfant est un autre guerrier dans l'armée d'Hachem, plus de richesse se traduit par plus de ressources pour la tsédaka, ...
A l'inverse, il faut être peiné lorsqu'une personne est malade et qu'elle ne peut pas servir Hachem correctement, ce qui constitue une perte dans le service d'Hachem.