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"Des juges et des officiers tu nommeras (titen lé'ha - תִּתֶּן-לְךָ)" (Choftim 16,18)

Rabbénou Efraïm fait remarquer que le mot : "titèn" (תִּתֶּן) a une guématria de 850, qui correspond au nombre d'années durant lesquelles le peuple juif a vécu en Israël jusqu'à la destruction du 1er Temple.

=> C'est par le mérite de la justice, que les juifs ont pu y vivre en paix, et dès qu'ils ont arrêté de la poursuivre ils ont été immédiatement exilés.

Il est écrit : "Tsion sera sauvée par la justice" (Yéchayahou 1,27)
Nous serons libérés et nous retournerons sur notre terre avec le Temple, par le mérite de la justice.

Cependant, la justice n'est pas suffisante, il faut y ajouter la tsédaka, comme nous trouvons dans la suite de ce verset : "et ceux qui retournent vers elle par la tsédaka" (Yéchayahou 1,27).

Rabbénou Efraïm dit qu'en plus de la justice, nous devons faire téchouva (retourner vers D.) et donner à la tsédaka.

Il est écrit : "Justice, justice (צֶדֶק צֶדֶק), tu poursuivras" (Choftim 16,20).
La guématria de "צֶדֶק צֶדֶק" est la même que : למשיח (léMachia'h).

=> Grâce à la tsédaka, nous mériterons l'arrivée du machia'h.

"Quand tu t'avanceras contre tes ennemis pour leur livrer bataille, et que tu verras une cavalerie et des chariots de guerre, une armée supérieure à la tienne, ne les crains pas, car tu as avec toi Hachem ton D. qui t'a fait sortir du pays d'Egypte" (Choftim 20,1)

-> Le rav Yé'hezkel Levistein (Ohr Yé'hezkel) dit que l'homme profondément croyant doit savoir que tous les pouvoirs sont entre les mains de D.

Nous devons avoir la conviction qu'aucune force autonome n'existe dans le monde : seul Sa volonté règne ici-bas!
En effet, toute "cause" que l'on pourrait invoquer est absolument fictive, comme on l'annonça à Sarah : " Est-il rien d'impossible à Hachem?" (Béréchit 18,14).

A chaque seconde, D. renouvelle la Création à partir du néant, et Il peut la modifier à Son gré.

Ainsi, lorsque nous sommes confrontés à une armée supérieure en nombre, il nous faut rester sereins et être certains de la victoire.

Rachi commente :
-> "Cavalerie et chariot" : Tous les chevaux [de l'armée égyptienne] ne comptaient, pour Hachem, que pour un seul (Béchala'h 14,23 & Choftim 20,1) ;

-> "Un peuple plus nombreux que toi" (Choftim 20,1) : [Hachem nous dit : ] C’est à tes yeux qu’il est plus nombreux, mais il ne l'est pas aux Miens.

=> En arrivant au front, même s'il y a l'armée la plus puissante et nombreuse, nous devons être animés du sentiment que nous allons combattre un seul et unique cavalier, car l'ennemi n'est pas plus puissant que cela aux yeux de D.

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-> "Notre souci essentiel doit être de savoir ce que l'on pense de nous dans le Ciel!
Car si là-bas, on nous juge favorablement, nous n'avons rien à craindre des hommes"

[Rav de Brisk]

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+ "Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi et que tu verras des chevaux et des chars, un peuple plus nombreux que toi" (Choftim 20,1)

=> Que vient nous apprendre l'ajout à priori superflu de : "de toi" (mim'ha)?

-> Cela vient nous enseigner que quand on part en guerre et qu'on voit des chevaux, des cavaliers, un peuple nombreux et qu'on a peur d'eux, on doit savoir qu'on a provoqué tout cela par ses fautes, parce que dans tout ce qui arrive dans le monde, pour le meilleur et pour le pire, le facteur principal est l'accomplissement des mitsvot ou l'inverse.

C'est le sens du verset : "Tu verras des chevaux et des chars, un peuple plus nombreux" = sache que cela provient de toi (mim'ha), que c'est toi qui as provoqué cela par tes actes."

[Torat haParacha]

[en prolongeant cela, lorsque nous sommes tout fiers d'avoir vaincus en guerre (surtout face à une armée redoutable : plein de chevaux, chars, ...), en réalité, nous n'avons pas de quoi être si fiers, car sans nos fautes, nous n'aurions même pas eu besoin de mener la bataille!!
La puissance de l'adversité est en partie proportionnelle à la puissance nécessaire pour nous sortir de notre torpeur, de l'état d'impureté que nos fautes ont généré, afin de nous faire revenir vers notre Père Hachem.

-> "Cette voix, c’est la voix de Yaakov, mais ces mais sont les mains d’Essav" (Toldot 27,22)

-> Le midrach commente : "Quand la voix de Yaakov s’entend dans les synagogues et les maisons d’étude, les mains d’Essav ne peuvent pas vous dominer"(én hayadayim yédei Essav choltot ba’hem).

Le Gaon de Vilna explique : "la voix est la voix de Yaakov" (הַקֹּל קוֹל יַעֲקֹב – akol kol Yaakov).
Le 1er kol est écrit sans vav et peut se lire : kal (קל) , qui veut dire léger.
En d’autres termes, lorsqu’une légèreté, une faiblesse, se fait sentir dans la voix de Yaakov, les mains d’Essav le dominent.
Mais lorsque la voix de Yaakov est "pleine" (écrite pleinement, avec un vav), sans légèreté, ni faiblesse, les mains de Yaakov ne peuvent pas le dominer.

Le Gaon de Vilna commente : "les mains sont les mains d’Essav" :
Quand la voix est celle de Yaacov (par l’étude et la prière), alors les mains, sous entendu ses mains, c’est-à-dire les mains du peuple juif, seront les mains de Essav. Le peuple d’Israël aura le droit de "subtiliser" les mains de Essav pour les utiliser pour se défendre et se protéger.
Ainsi, cela revient à dire que "les mains ne seront plus les mains de Essav".
Tous les ennemis d’Israël n’auront plus leurs mains pour faire du mal au peuple juif, puisque leurs mains c’est-à-dire leurs forces seront neutralisées pour être transférées au profit d’Israël en vue de se défendre et de se protéger.

=> Il en résulte de cet enseignement du Gaon de Vilna, que lorsque nous voyons que nos ennemis ont les mains libres pour nous attaquer, c'est que nous nous sommes relâchés dans notre Service Divin, au point de ne plus contrôler leurs mains.
D'où la présence de : "de toi" (mim'ha) dans notre verset ... (en regardant leurs mains, tu peux voir l'état de tes mains!) ]

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+ "Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi"

-> Pourquoi la Torah s'adresse-t-elle au peuple juif en utilisant le singulier (et non : quand vous sortirez)?
C'est pour nous enseigner que si les juifs sont unis, alors ils n'ont absolument rien à craindre.
[un peuple juif totalement uni n'a à craindre aucune guerre!]
[Alshich haKadoch]

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-> "Quand tu t'avanceras contre tes ennemis pour leur livrer bataille, et que tu verras une cavalerie et des chariots de guerre, une armée supérieure à la tienne, ne les crains pas, car tu as avec toi Hachem ton D. qui t'a fait sortir du pays d'Egypte"

-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, ce verset fait référence à la guerre contre notre mauvais penchant.
Nous ne devons pas avoir peur de notre yétser ara et le combattre.
Sans l'aide de D., il est impossible de le dominer. [mais si on fait de notre mieux, alors nous sommes assurés d'être aidés par Hachem, et tout devient alors possible!]
C'est pourquoi le verset nous recommande de ne pas avoir peur car Hachem est avec nous!
Si on Lui montre que nous voulons nous purifier, [que nous combattons à notre niveau le yétser ara], alors Hachem va nous aider à vaincre notre yétser ara et à se rapprocher de Lui.

-> Le rabbi Aharon de Belz enseigne :
Ce verset est une allusion à la guerre que nous devons mener contre notre mauvais penchant.
Les Sages de la Grande Assemblée (anché knesset hagdola) ont fixé que la paracha parlant des lois de la guerre soit lue à proximité du mois d'Eloul (yamim nora'im) afin que nous puissions être familier avec les lois de mener le combat contre notre yétser ara, car le jugement est imminent.

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-> "Car tu as avec toi Hachem ton D. qui t'a fait sortir du pays d'Egypte" (20,1)
Pourquoi le verset mentionne-t-il que Hachem nous a sorti d'Egypte?
Lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, les égyptiens les ont poursuivis avec 600 chars d'élite, accompagnées de tous les chars du pays.
Lorsque le peuple juif a atteint la mer Rouge, ils étaient coincés, entourés de tous les côtés : par la mer devant et par les égyptiens ultra armés derrière eux. Il n'y avait pas d'échappatoire. Malgré cela, Hachem a sauvé les juifs.
Nous devons ainsi toujours avoir en tête que Hachem est avec nous, et nous n'avons donc aucune raison d'avoir peur.  [car sinon c'est avoir une faible valeur de la puissance illimitée de D.!]
[Toldot Its'hak]

-> "Il leur dira : Ecoute Israël (Shéma Israël), vous vous rapprochez aujourd'hui de la bataille contre vos ennemis : n'ayez pas peut, ne vous affolez pas et ne soyez pas brisés devant eux" (20,3)
Le Cohen oint pour la guerre dit : "Shéma Israël" pour les encourager, en leur faisant comprendre que : rappelez-vous toujours que vous êtes appelés "Israël".
Le Zohar rapporte que Yaakov avait 2 noms : Yaakov et Israël.
Yaakov est le nom représentant le talon, un nom qui est utilisé lorsque le peuple juif est à un niveau bas.
Israël est utilisé lorsque le peuple juif est à la tête, au sommet du monde.
Le Cohen rappelle aux juifs qu'ils n'ont aucune raison de craindre l'ennemie car ils sont Israël (au-dessus de tout, comme les lois de la nature!).
[Ecoute Israël, Hachem est ton D., Hachem est Un = un juif ne doit jamais perdre sa fierté suprême d'être le serviteur/fils de Hachem ("Hachem est ton D."), qui est l'Unique, incomparativement au-dessus de toute chose. Cette conscience doit nous rendre plein de joie et de confiance dans les batailles que nous devons mener, car non seulement nous ne sommes pas seuls, mais nous avons Hachem, le Créateur de toute chose, qui nous aime à la folie et peut tout accomplir!]
[Béer Moché]

-> "Car c'est Hachem votre D., Qui vous accompagne pour combattre pour vous contre vos ennemis pour vous sauver" (20,4)
Si quelqu'un suit les voies de la Torah, alors Hachem va l'accompagner en guerre et il sera victorieux.
Si quelqu'un ne craint pas ses ennemis car il est certain que Hachem est avec lui, alors Hachem va également le rendre victorieux sur ses ennemis.
[Ralbag]

[indépendamment de notre niveau spirituel, le fait de craindre totalement D. est un mérite suffisant pour nous assurer la victoire!
En ce sens, Rachi (20,3) commente : "Ecoute Israël" = Même si vous n’avez pas d’autre mérite que d’avoir récité le Shéma Israël (où l'on affirme notre foi en Hachem), vous vous êtes rendus dignes de Son secours.

"Tu institueras pour toi des juges et des policiers dans toutes tes portes que Hachem ton D. te donnera, dans chacune de tes tribus" (Choftim 16,18)

-> Les commentaires de la ‘hassidout expliquent que ce verset traite en allusion de la conduite qu’il incombe à l’homme d’adopter dans son travail spirituel. Sa tête comporte en effet de nombreuses ‘portes’ qui sont les yeux, les oreilles, le nez et la bouche. Il est dès lors nécessaire, disent-ils, de poster à chacune d’entre elles des ‘juges et des policiers’, afin de peser à chaque instant et pour chaque action, le pour et le contre, afin de savoir, si oui ou non, elle doit être accomplie.

-> Selon le Chla haKadoch, les "juges et policiers" sont une allusion à certains aspects de l'être humain.
Notre corps possède 7 "portes" par lesquelles il communique avec le monde environnant : 2 yeux, 2 oreilles, 2 narines et une bouche.
Selon ce que l'individu en fait, ces orifices peuvent être soit une source de bonheur, soit produire des effets dévastateurs.

-> Le Chlah écrit à ce sujet :
"Il y a là une allusion à l’enseignement moral rapporté dans la Michna du Sefer Yétsira (4,2) : l’âme (Nefech) comporte sept portes : deux yeux, deux oreilles, une bouche et deux narines. L’homme est tenu d’être le gardien de ses portes, à savoir de veiller à ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il dit, et ce qui le met en colère (qui sort par le nez) ... A chacune de ces portes, il placera ‘des juges et des gendarmes’, ce qui signifie qu’il se jugera en permanence comme y fait allusion l’expression employé dans le verset ‘pour toi’.
Il veillera dès lors constamment à ce qu’il n’y pénètre aucune transgression."

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Rymanov disait que la Torah nous ordonne de placer des juges et des magistrats à ces 7 portes : d'être attentif à ne pas regarder des choses interdites, à ne pas écouter des commérages et des calomnies, à ne pas se mettre en colère et à ne pas consommer des mets interdits.
[chacune de ces portes a besoin d'une unité de juges et policiers spécialisés : pour les tentations liées à la vue, à l'écoute, ... ]

-> "Mesure pour mesure, si un homme en ce monde garde les "portes" de son corps [empêchant la faute d'entrer], alors il méritera que s'ouvrent devant lui toutes les portes du monde à venir."
[Na'hal Kédoumim]

-> Le rav Eliyahou Lopian rajoute que ce verset nous enjoint implicitement à ne pas laisser nos yeux errer où bon leur semble, sans l'accord préalable du "juge".
Avant d'orienter son regard dans quelque direction, il faut d'abord s'imaginer être en présence d'un magistrat qui pèsera le pour et le contre, et qui décidera si l'on peut regarder ou s'il faut au contraire se détourner.

Or, qui est ce "juge"?
C'est l'intellect, l'âme. La Torah appelle notre intelligence à s'imposer en tant qu'arbitre et à déterminer chacune de nos décisions.

Par exemple, il est écrit :
- "Ne vous égarez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux" (Dévarim 15,39), que nos Sages commentent : "L’œil voit, le cœur convoite et les membres exécutent" et également : "Le cœur et les yeux sont les 2 intermédiaires de la faute".
=> Si l'on ne contrôle pas ces 2 organes, la faute va être réalisée.

- "Que chacun évite de faire entendre des paroles futiles à ses oreilles, car de tous les organes, elles sont les premières à brûler" (guémara Kétoubot 5b), et cela, car elles sont "plus délicates et sensibles au feu" (Rachi).

Nous apprenons aussi que lorsqu'une personne écoute des propos médisants, elle perd sa part du monde futur et paiera le prix de sa faute à jamais (cf.Rambam Hilkhot Téchouva chap.3,6).

[on a tendance à dire que ce n'est que des paroles écoutées, sous-estimant leur gravité, et le pire c'est que cela va empêcher toute téchouva dessus, puisque si peu grave à nos yeux.]

- Sur le verset : "Hachem façonna l'homme ... et l'homme devint un être vient", Onkelos écrit : "Il devint un esprit parlant".
L'essence de l'homme est : un esprit issu d'une âme de vie, doté du pouvoir de la parole.
=> Chacun de nos mots a un impact considérable, et il faut donc y faire attention.

[on fait très attention à ce qui rentre dans notre bouche (la cacherout), mais on n'exerce aucun contrôle sur la cacherout de ce qui en sort!]

=> En tout situation, nous devons nous remettre à notre "juge", qui décidera à quel moment il peut regarder et quant il doit détourner son regard, ce qu'il peut entendre et ce qu'il ne doit pas écouter, ce qu'il peut dire et quand il doit garder le silence.

Il est écrit : "Les réchaïm savent qu'ils se dirigent vers la mort et ils persistent néanmoins dans leurs voies" (guémara Shabbath 31b).
Pourquoi cela?

Parce qu'il leur manque la crainte du Ciel!

"Tu institueras pour toi des juges et des policiers dans toutes tes portes" :
=> "Pour toi" = chaque personne se doit d'avoir "des juges" pour savoir ce qu'elle doit faire ou ne pas faire, et également "des policiers" pour inspirer un climat de crainte, de défense face aux ruses du yétser ara, nous obligeant à suivre la Loi : celle de Hachem.

-> Dans ce verset, la Torah enjoint à chaque personne de placer pour soi-même des juges et des policiers.
Le juge correspond au fait qu’avant chaque action, il faut réfléchir et juger si cette action doit être faite ou pas, si elle est bonne ou mauvaise.
Et une fois que le jugement et la décision a été prise, il faut ensuite faire intervenir le policier pour contraindre le corps à accepter la décision et à la réaliser.
Si l’action a été jugée bonne, le policier doit pousser l’homme à surmonter sa paresse pour agir. Et si l’action est jugée mauvaise, alors il faut agir sur le désir pour que le corps renonce à faire.
[le Beit Its'hak]

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-> "Tu dois savoir que ton plus grand ennemi dans ce monde, c'est ton mauvais penchant qui se mêle à tes forces intérieures et à ton humeur.
Il s'associe à toi dans tes sentiments matériels et spirituels, et te conseille dans tous tes mouvements.
Toi tu n'as pas conscience de sa présence, mais lui reste éveillé "pour" toi.
Tu l'ignores mais lui ne t'ignore pas, et en le combattant par ton esprit, tu seras sauvé."
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot]

-> Le rav Moché Chmouël Shapira écrit : "Ceci est extraordinaire : le plus grand ennemi de l'homme se trouve en lui et domine tous ses secrets. Et si nous pensions que nos décisions étaient les nôtres, nous voyons là le contraire, que c'est le mauvais penchant qui pense et nous conseille en se déguisant comme un ami, et aspire à nous faire perdre le monde futur."

Il rapporte que le rav Chlomo de Guermayza demande : "Puisque le cœur convoite ce que les yeux ont vu, comme le disent nos Sages (guémara Sota 8a), pourquoi le verset dans la paracha Chéla'h Lé'ha (15,39) affirme-t-il : "Et vous, ne vous égarez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux" et fait précéder le cœur aux yeux?
Il répond que c'est parce que, même sa 1ere vision, où l'homme a cédé au mauvais penchant, avait été dictée par son cœur, avant même qu'il y ait réfléchi.

Le rav Shapira conclut qu'ainsi toute écoute, parole, odeur ou vision doit passer par le contrôle des "juges".

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-> En général, les gens ont plutôt l’habitude de juger les autres avec une certaine sévérité, quant à eux-mêmes, ils se jugent plus favorablement.
Pour soi, on essaie souvent de se trouver des bonnes excuses, mais ce n’est pas le cas par rapport aux autres.

Dans ce verset, la Torah vient ici faire allusion qu’en vérité, on ne doit pas avoir deux poids et deux mesures. Le même mode de jugement que l’on emploie pour les autres (souvent dans le sens de la rigueur), on doit aussi se l’appliquer à soi-même.

"Tu institueras pour toi des juges et des policiers" : Le même jugement que tu utilises pour les autres, tu l'institueras et tu l'appliqueras aussi "pour toi".

[le Toldot Yaakov Yossef - Rav Yaakov Yossef de Polnoa]

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-> Lorsque le peuple juif se conduit avec miséricorde et bonté, se jugeant l'un l'autre favorablement, alors Hachem à son tour juge Son peuple favorablement, accordant le bénéfice du doute, et déversant (sur nous) Ses bénédictions de bonté et de vie.
[Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

-> "Ils devront juger le peuple selon la justice" (Choftim 16,18)
Le Rambam (Séfer haMitsvot 147) écrit qu'on apprend de là que le juge a une mitsva particulière de toujours essayer de voir le positif dans chaque plaideur et de juger en accordant le bénéfice du doute.
La guémara (Shabbath 10) dit : "Tout juge qui juge l'honnête vérité (émét laamito) devient un partenaire dans la Création du monde."

-> "Celui qui juge son prochain avec bienveillance sera jugé, lui-même (par le Ciel) avec bienveillance"
[guémara Shabbath 127b]

-> Selon le Baal Chem Tov, quelqu'un est jugé de la même façon dont il va juger une autre personne dans un scénario similaire.
En effet, lorsqu'on est amené en jugement, on nous montrera alors comment nous avons jugé autrui pour la même chose.
Si nous avions été indulgent, en accordant le bénéfice du doute, alors il sera fait de même à notre égard.
Mais si nous avions été sévère et critique, alors nous serons jugés avec la même sévérité.

En réalité, le fait de voir un autre juif faire une transgression doit être une expérience nous remplissant d'humilité.
En effet, si nous en sommes témoins c'est que nous possédons en nous la même faute, et Hachem nous présente une occasion de nous juger par le biais des actions d'autrui.

Rabbi Na'hman de Breslev affirme qu'aucun décret n'est émis contre une personne, tant qu'elle n'a pas apposé son jugement, elle-même.

=> Nous avons réellement intérêt à juger notre prochain favorablement, et cela doit être comme si nous regardions dans un miroir : Comment vais-je me juger?

-> Le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,6) explique que la façon dont nous jugeons notre prochain, va directement impacter la façon dont il va être jugé.
"Juge ton prochain favorablement" : en réalité, c'est toi qui va impacter son verdict par ton jugement à son égard!

Quelques autres divré Torah sur ce sujet (b'h) :
-> https://todahm.com/2016/10/18/4883
-> https://todahm.com/2016/06/29/4582
-> https://todahm.com/2014/02/01/juger-son-prochain-favorablement
-> https://todahm.com/2018/12/09/limportance-de-garder-sa-langue-4e-partie

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-> "Tout juge qu'il faut convoquer au tribunal pour lui reprendre l'argent dû à autrui n'est pas un bon juge."
[guémara Baba Batra 58b - rav Banaa a affiché cela sur les portes de la ville]

Un juge ne doit jamais avoir été convoqué au tribunal en tant que défendeur, il doit être d'une honnêteté exemplaire.

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-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) enseigne que même les préceptes que le bon sens nous dicte, comme l'instauration d'un système juridique, sans lequel aucune société ne saurait subsister, doivent être mis en place uniquement parce que la Torah nous l'ordonne.

Les juges ne sont pas nommés par égard pour le sens commun, mais en vertu de l'ordre explicite de la Torah.
=> Les lois de la Torah ne sont pas le produit de quelques conventions humaines, mais le reflet d'une Vérité absolue, permettant de vivre une dans une réalité authentique.

[Il faut savoir être humble, et reconnaître la justesse et la supériorité des Lois de la Torah, qui sont parfaites, puisqu'émanant du Créateur, Hachem.]

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"Tu te nommeras un roi sur toi (alé'ha)" (Choftim 17,15)

-> Le Kli Yakar explique que le roi d'Israël doit être précisément au-dessus du peuple ("sur toi").
Il doit dominer le peuple et lui inspirer de la crainte, afin qu'en tant que dirigeant, il n'en vienne jamais à flatter quiconque pour lui plaire ou le séduire.
Seule la vérité doit guider ses pas!

-> Le rav Israël Salanter (Iguéret haMoussar) extrapolait cela à chaque individu : d'après lui, tout homme est le juge de sa propre attitude, et doit rendre des verdicts sur son propre compte.
Pour échapper au yétser ara, la crainte de la punition doit être continuellement dans sa tête.

Dans ses mots : "Le travail que l'homme doit fournir dans son service divin consiste à avoir sous les yeux, en permanence, la crainte de D. et la peur de la punition, au point qu'il puisse presque entendre de ses oreilles et voir de ses propres yeux le terrible châtiment qui le guette.

Comme le disent nos Sages : "Le juge (cela s'adresse aussi à tout homme qui est juge sur lui-même) devra considérer à tout moment qu'une épée est plantée entre ses jambes et que la porte de l'Enfer est ouverte sous ses pieds" (guémara Sanhédrin 7a).

S'il tient à cette ligne de conduite et imprègne son cœur de cette idée, il sera épargné."

[Seule la vérité doit guider nos pas, ne laissant rien nous corrompre. En effet, la réussite de notre vie est en jeu!]

"Sois entier (tamim) avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Selon Rachi : "Suis-Le avec intégrité en Lui faisant confiance, et ne cherche pas à connaître l'avenir. Au contraire, tout ce qui t'arrivera, accepte-le avec simplicité.
Tu seras alors avec Lui, considéré comme Sa part."

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que ce verset doit être la base de l'existence de tout juif : vivre avec une confiance en D. simple et sans calcul.
Nos Sages (guémara Makot 24a) enseignent que Habakouk a réuni tous les préceptes de la Torah en un seul : "Le juste, c'est par sa foi qu'il vivra" (Habakouk 2,4).

-> Le Divré Chmouël explique que le but de Rachi est d’empêcher l'homme de s'inquiéter en l'écartant des extrapolations au sujet de son lendemain.
Le juif doit s'abstenir de sonder l'avenir jour et nuit pour tenter de connaître l'issue et le dénouement de son propre sort.
Il effacera de son cœur toute inquiétude (guémara Sota 42b) et bénira Hachem.
Un enfant, nourri par son père, ne s'inquiète pas du lendemain, confiant, et se repose entièrement sur la miséricorde de celui qui lui donnera à manger demain comme il lui a donné aujourd'hui. A plus forte raison l'homme doit-il se considérer lui aussi comme un petit enfant unique de papa Hachem, rempli de miséricorde, qui nourrit le monde entier par Sa bonté.
C'est ce que le Roi David déclare : "Si je ne me considère pas et ne ressemble pas au nouveau-né dans les bras de sa mère" (Téhilim 131,2).

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam, Chaar Chmirat haShabbat, 3) écrit à ce sujet : "Puisque la connaissance de l'homme est tellement limitée, nous devons nous abstenir de chercher à comprendre la conduite du Roi des rois. L'homme doit suivre les voies d’Hachem en toute innocence, avoir confiance que tout ce qu'Il fait est pour le bien et que rien de mal ne peut sortir de Lui. Il méritera alors de voir lui-même que tout est le fruit de Sa bonté".

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-> Selon le Ohr ha'Haïm : Si ta foi en D. est totale, toutes les prédictions des devins et des prophètes te sembleront insignifiantes, car D. annulera tous les mauvais présages qui te menacent, comme il l'a fait pour Avraham et Sarah : la nature les avait condamnés à ne jamais avoir d'enfants, mais D. a renversé le message des étoiles (cf.Lé'h Lé'ha 15,5).
Israël n'a donc besoin d'aucune divination, il doit seulement s'en remettre entièrement à D.

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-> La Torah emploie le mot "tamim" (fidèle, intègre), comme dans la paracha Noa'h (6,9) : "Noa'h était un homme juste et intègre dans sa génération".
En effet, contrairement à ses contemporains, Noa'h refusait de consulter les astrologues et il se fiait uniquement à D.
Ses contemporains faisaient si confiance à l'astrologie qu'ils n'ont pas écouté les avertissements de Noa'h annonçant la destruction prochaine du monde s'ils ne se repentaient pas.
Comme les astrologues [de son époque] garantissaient à qui voulait les entendre qu'aucune catastrophe imminente n'allait se produire, Noa'h était raillé par tous.

L'expression : "reste fidèle à Hachem, ton D." = signifie également que seuls les individus qui ne consultent pas les astrologues et les devins feront partie des élus de D.
"Noa'h marchait avec D." (Noa'h 6,9) : comme il évitait les astrologues, on considère qu'il marchait avec Hachem.
[...]
Le midrach rapporte que Avraham a pris peur lorsque D. lui dit : "marche avec Moi et sois fidèle (tamim)" (Lé'h Lé'ha 17,1).
Avraham a pensé que D. lui reprochait d'avoir consulté des astrologues pour savoir pourquoi lui et Sarah ne pouvaient pas avoir d'enfant.
En réalité, D. voulait faire savoir à Avraham la chose suivante : bien que les astrologues [de son époque] aient vu juste et que [naturellement] Avraham n'aurait pas de fils de son épouse Sarah, Avraham et Sarah allaient néanmoins donner naissance à une nation entière.
[...]
La Torah explique aux juifs pourquoi ils ne doivent pas écouter les paroles des devins et des augures.
Ces derniers (les autres nations) sont gouvernés par les anges et les constellations et ne peuvent invoquer qu'eux.
Par contre, la nation juive est directement (sans intermédiaire) le peuple de Hachem : son sort dépend de Lui seul ...
Nous n'avons pas à craindre les prédictions de ces devins car le peuple élu n'est [absolument] pas gouverné par les constellations. [én mazal léIsraël]
[le Méam Loez]

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-> Le rav Aharon Kotler (Michnat Rabbi Aharon) dit que la mitsva d'être "entier avec Hachem" consiste à éviter toutes formes de contradiction internes.
Il nous incombe d'être entiers avec nous-mêmes, selon notre véritable niveau, et ne pas laisser les contradictions nous envahir.

[ex: Je devrais faire/arrêter de ... mais dans la pratique cela n'est pas le cas => contradiction entre la pensée et l'action]

-> Les Tossefot ('Houlin 121b) affirment que la plus pénible question que l'on trouve dans la guémara est celle qui consiste à opposer l'avis d'un Sage à ce qu'il soutient lui-même par ailleurs.

=> A plus forte raison, ceci est également vrai pour chacun de nous, dans notre quotidien.

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-> Ce verset vient faire allusion au fait que même quand tu es seul et que personne n’est avec toi si ce n’est : Hachem ton D.", même alors, "sois entier/intègre".
Il ne faut pas être pieux que devant les hommes et se laisser tomber dans la faute quand on est seul. Car même si personne ne te voit, Hachem scrute les actions de chaque personne et voit toutes tes actions (et tes pensées).

Cela est en allusion dans le verset : "Sois entier" même quand tu ne te retrouves que "avec Hachem ton D.", et en présence de personne d’autre.

[le Alchikh Hakadoch]

[d'une certaine façon ce comportement est pire, car on témoigne ainsi que l'on craint le regard des hommes, mais pas celui de Hachem ... ]

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+ "Sois entier avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Que vient nous apprendre l'ajout de "ton D." (c'est déjà sous-entendu dans la mention de : Hachem)?

Cela vient ajouter que : si tu es entier avec Hachem, alors en conséquence tu seras avec Hachem "ton D.".
[le Gour Aryé]

Le Aavat David (אהבת דוד) enseigne que si l'on est entier dans notre démarche de faire au mieux la volonté de Hachem, alors le "ton D." vient s'ajouter, dans le sens où D. vient nous aider à réaliser Ses mitsvot.

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-> La guématria de : תָּמִים תִּהְיֶה (tamim tiyé - Sois entier) est la même que : תשרי (Tichri).

Nous devons être certain que lorsqu'arrive le mois de Tichri (mois de la téchouva avant Roch Hachana), nous corrigeons nos mauvaises actions afin de devenir "tamim" (entier) avec Hachem (sans faute faisant écran entre nous).
[Rabbénou Efraïm]

-> "Sois entier" : cela signifie que nous ne devons jamais remettre en question, même dans notre cœur, les commandements de Hachem.
Nous devons suivre la volonté de D. même si nous n'y comprenons pas la raison.
[le Na’hal Kédoumim]

-> Nous ne devons pas dire que Avraham, Its'hak et Yaakov étaient "tamin", et que nous pouvons alors nous reposer sur leurs mérites.
Mais plutôt, chaque juif doit faire tout son possible pour être au niveau de : "Sois entier avec Hachem ton D."
[Midrach haGadol]

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+ "Sois entier (tamim) avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

+ Le roi David a écrit : "La doctrine de Hachem est parfaite (témima) : elle réconforte l’âme" (Téhilim 19,8)

Le rav Its'hak El'hanan Spektor dit :
"Le lien entre ces 2 versets, nous enseigne que le peuple juif et la Torah ne sont qu'un.
De même qu'un Séfer Torah n'est plus valable si une seule lettre est manquante, de même le peuple juif est incomplet lorsqu'un seul juif est loin de la Torah."

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-> On a pu voir Rachi sur ce verset disant : "Suis-Le avec intégrité en Lui faisant confiance, et ne cherche pas à connaître l'avenir."

Comment savons-nous que nous ne devons pas interroger des astrologues concernant le futur?
Cela vient du verset : "tamim tiyé" ("Sois entier [avec Hachem ton D.]" - Choftim 18,13).

Selon la guémara (Pessa'him 113b), le peuple juif ne dépend pas des mazalot (signes astrologiques), puisqu'ils ont une brit mila.

Hachem a demandé à Avraham "marche devant Moi et sois intègre (tamim)" (Lé'h Lé'ha 17,1).
La guémara (Nédarim 32) enseigne que Avraham n'a été appelé "tamim" qu'après avoir fait sa circoncision.

Cependant, il est écrit : "Noa'h était un homme juste, intègre (tamim)" (Noa'h 6,9).
Comment a-t-il pu être appelé ainsi, sachant que la brit mila a commencé avec Avraham?

Rachi (guémara Avoda Zara 6a) explique que c'est parce que Noa'h était humble, qu'il a également été qualifié de : "tamim".

Hachem dit : "Moi et lui [celui qui est arrogant] ne peuvent pas résider dans le même monde" [guémara Sotah 5a]

=> Ainsi, si une personne est humble, alors elle mérite de toujours évoluer avec Hachem à ses côtés.
[le תוספות אמרות טהורות]

[D'une façon passive, notre brit mila permet d'être "tamim" avec Hachem.
Nous pouvons également l'être d'une manière active, en étant humble. ]

[sois entier = tout juif a une âme, une partie Divine en lui. Ainsi, nous ne pourrons jamais être entièrement mauvais. En nous demandant d'être entier, la Torah nous signifie de laisser humblement entièrement la place à Hachem et non à notre égo!]

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Il vaut mieux être simple (tamim) que sage, mais combien de sagesse il faut à un juif pour arriver au niveau d'être simple avec Hachem.
[rabbi Naftali de Ropschitz]

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-> Sois simple/entier (tamim tiyé) = la simplicité c'est d'être entier.
Celui qui est simple et entier ne "suppose" rien, c'est pourquoi il n'a pas à chercher ce qui se passera dans l'avenir, car il ne se "mêle" pas de la façon qu'a Hachem de le conduire, il est rempli d'espérance, de confiance dans le Maître du monde.
[pour être entier, chacun doit être à sa place : Hachem est l'Infini, l'Eternel et plein de Miséricorde avec tout ce que cela implique, et je suis Sa Création, avec toute la dépendance et la limitation que cela implique.
Je n'ai donc pas à me tracasser dans ce qui n'est pas entre mes mains, car sinon je diminue la puissance, la grandeur de D. à mes yeux!
Je ne suis alors pas entier avec Hachem, car mon égo (moi JE pense, moi JE veux, ...) prend beaucoup trop de place!]

C'est pourquoi il est nécessaire d'avoir beaucoup de sagesse, pour comprendre que tout n'est pas sous ma domination, malgré tous les efforts, le temps, ... que nous pouvons y investir.
[par exemple, plus nous étudions la Torah, plus nous prenons conscience de l'étendu de notre ignorance, de la grandeur de D., et donc de notre petitesse!]

=> C'est cela la mitsva de : "sois simple avec Hachem ton D." = faire ce qui est en notre pouvoir, mais tout en sachant que tout vient de Lui et que nous n'avons pas trop à nous mêler de la conduite du monde.

"Tu procéderas selon la loi qu'ils t'enseigneront, selon la règle qu'ils t'indiqueront. Ne t'écarte de ce qu'ils diront ni à droite, ni à gauche" (Choftim 17,11)

-> Rachi dit que nous devons écouter nos Sages : "Même s’il te présente la droite comme étant la gauche et la gauche comme étant la droite."

-> Le Ramban enseigne : Même si une personne est aussi certaine que nos Sages se sont trompés, qu'elle peut différencier sa droite de sa gauche, elle doit quand même suivre les paroles de nos Sages.
La raison est que Hachem nous a donné la Torah afin qu'elle soit interprétée selon leurs enseignements, et nous nous devons donc de les suivre, même si nous sommes certains qu'ils se trompent.
En effet, les paroles de nos Sages correspondent toujours à la vérité, tu as seulement l'impression que c'est le contraire. Ton intelligence qui est loin de celle de la Torah, te fait croire qu'ils se trompent.

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-> A ce sujet, il est écrit dans le Séfer ha'Hinoukh :
"Dans chaque génération, nous devons nous en remettre aux Sages contemporains, qui ont reçu leur science de leurs prédécesseurs et s'abreuvent à la source.
Pour cela, ils s'absorbent jour et nuit dans l'étude de leurs enseignements et de leurs discussions, pour les comprendre profondément.
Si l'on suit cette voie, nous trouverons le chemin de la vérité dans une compréhension authentique de la Torah.
Mais dans le cas contraire, si nous nous laissons séduire par nos pensées et la pauvreté de nos conceptions, nous ne connaîtrons jamais la réussite ...

Même s'ils te disent que la droite est gauche, ne t'écarte pas de leurs enseignements.
Autrement dit, même si les Sages d'Israël se trompent dans un domaine quelconque, il ne convient pas pour autant de les contester : il faudra au contraire les suivre dans leur erreur. Car il est préférable de souffrir d'une erreur, qui permettre au peuple entier de rester toujours soumis à leur vision éclairée, plutôt que de laisser chacun agir comme bon lui semble, ce qui conduirait fatalement à l'anéantissement du judaïsme, à des oppositions violentes au sein du peuple et à la fin de notre nation.

C'est en vertu de cela que l'interprétation de la Torah fut confiée uniquement aux Sages d'Israël, et que nous sommes également tenus de faire fléchir la minorité face à la majorité."

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-> On peut illustrer cela à partir de la discussion citée par la guémara (Baba Métsia 59b), dans laquelle s'opposèrent Rabbi Eliézer et les Sages concernant "le four d'Akhnaï", un four d'une forme particulière, dont le statut de pureté fut l'objet de leur désaccord.

La guémara relate qu'après que tous les arguments de Rabbi Eliézer furent repoussés, ce dernier voulut prouver la justesse de son opinion à l'aide de différents prodiges : un gros caroubier se déracina de son emplacement, une rivière remonta son cours, les murs de la maison d'étude menacèrent de s’effondrer.
Finalement, une Voix sortie du Ciel proclama qu'il avait raison!

Pourtant, tous ces phénomènes n'eurent aucun effet sur la décision des Sages : s'il est dit que "la Torah n'est pas dans les Cieux" (Nitsavim 30,12), cela signifie que depuis le don de la Torah, c'est à la majorité de trancher la loi, et non aux prodiges de la nature.

A la suite de ce récit, la guémara raconte que Rabbi Nathan rencontra peu après le prophète Eliyahou et lui demanda ce que Hachem avait fait pendant ce temps.
Le prophète répondit : "Il riait en disant : Mes fils M'ont vaincu! Mes fils M'ont vaincu!"

-> Le Séfer ha'Hinoukh explique que dans l'absolu, c'est effectivement Rabbi Eliézer qui avait vu juste, comme le démontrèrent les prodiges et la Voix du Ciel.
Cependant, ses compagnons ne parvenaient pas à comprendre son point de vue, celui-ci ne put être retenu et il fallut s'en remettre à la majorité.

C'est pourquoi D. proclama : "Mes fils M'ont vaincu", car bien qu'ils se soient trompés dans leur jugement, il convient néanmoins de faire fi de la vérité pour se conformer à la mitsva de "fléchir dans le sens de la majorité".

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-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2020/03/26/13149-2

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-> "Il n'existe aucune interrogation qui n'ait sa réponse dans notre sainte Torah!
Il faut simplement être doté d'un regard suffisamment perspicace pour découvrir à quel endroit la réponse est écrite."
[le 'Hafets 'Haïm]

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-> Rachi : même s'ils [les Sages] te disent de la droite que c'est la gauche, et de la gauche que c'est la droite.

-> Le Séfer "Lévouch Yossef" y trouve le message suivant :
Quand 2 personnes se trouvent l'une en face de l'autre, la droite de l'un est la gauche de l'autre, mais si les 2 sont côte à côté, et regardent ensemble en face d'eux, la droite de l'un sera aussi la droite de l'autre.

C'est ce à quoi les Sages font allusion ici : Si on demande l'avis des grands de la Torah et de la crainte du Ciel et qu'ils disent que là c'est la gauche et là c'est la droite, et qu'on s'étonne de leurs paroles parce qu'on a l'impression que c'est le contraire, il faut savoir qu'on se tient en face d'eux et non à côté d'eux, et il faut donc changer son point de vue pour qu'il s'accorde avec le leur.

=> C'est pourquoi les Sages ne se sont pas contentés de donner un ordre, mais il faut accorder son propre point de vue à la loi juive, et à la façon de voir des grands de la Torah.

"S'il se trouve un homme animé de haine pour son ami (lérééou), le guette, se jette sur lui et le frappe de manière à lui donner la mort" (Choftim 19,11)

Comment se peut-il qu'on haïsse un ami?
En effet, si c'est un ami, il faut l'aimer et prendre soin de lui.

Le Ohr ha'Haïm répond qu'allégoriquement ce verset fait référence au yétser ara qui se déguise en notre "ami", alors qu'il nous haït.
Nous devons avoir conscience que le yétser ara nous "guette" constamment, attendant de se "jeter sur lui", et "le frapper de manière à lui donner la mort" en le faisant fauter.

 

"Les prémices de la tonte de ton mouton tu lui donneras (au Cohen)" (Choftim 18,4) :

La laine permet de concevoir des vêtements. Or dans le désert, les nuées de gloire maintenaient les habits dans de bonnes conditions, de sorte qu’on n’avait pas besoin de les changer.
De plus, nos Sages disent que ces nuées sont venues par le mérite d'Aharon le Cohen.

Ainsi, puisque par le mérite d'Aharon, les vêtements étaient préservés et il était inutile d’en concevoir d’autres, en échange il reçut donc en cadeau que le peuple lui offre les prémices des tontes, car c'est avec la laine qu’on fabrique les habits.

[le Tiféret Yonathan]

"Qui est l’homme craintif, au cœur sensible, qu’il retourne chez lui" (Chotfim 20,8)

Quand le peuple doit aller en guerre, les personnes craintifs doivent retourner chez eux et ne peuvent participer à la guerre.

Cela est également valable concernant la guerre contre le mauvais penchant.
Celui qui est craintif et au moral faible ne peut réussir à vaincre son yétser ara. En effet, la victoire dépend de la joie intérieure.

La raison essentielle qui entraîne de tomber entre les mains du mauvais penchant est la tristesse et le découragement. Celui qui se renforce et a un cœur joyeux et positif réussira.

[Rabbi Na'hman de Breslev]

"Tu te lèveras et tu monteras vers l'endroit que Hachem ton D. choisira" (Choftim 17,8)

-> Le Sifri de commenter : "Cela nous enseigne que la terre d'Israël est plus élevée que toutes les autres terres, et que le Temple est plus élevé que toute la terre d'Israël."

D'un point de vue géographique, l'Everest est le point le plus élevé du monde, comment comprendre l'affirmation du Sifri?

Le Kaftor vaFérach (Rabbi Ashtori haParchi) explique que Hachem a a créé le monde à partir de la Pierre de Fondation (éven shétiya), qui est située sur le mont du Temple, là où se tenait le Saint des Saints.
Ainsi, c'est de cette pierre que s'est développée Jérusalem, puis la terre d'Israël, et seulement ensuite le restant du monde.

Puisque la terre est ronde, quel pays peut se déclarer comme étant au-dessus des autres (la Chine, les Etats-Unis, ...)?

La seule façon de répondre est de demander à Son Créateur, par où a-t-Il commencé sa formation.
Le 1er endroit qui a émergé est le plus élevé, puisqu'étant l'ADN, qui par effet effet domino va créer Jérusalem, puis Israël, puis le restant du globe.

=> Ainsi, le monde ressemble à un Etrog, dont le Temple est la tête couronné qui règne sur l'ensemble du globe, et dont l'Everest n'est qu'une bosse sur un des côtés.

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-> Le roi Chlomo décrit le monde comme : "La terre [d'Israël] et ses cours" (Michlé 8,26).

Ce qui montre à quel point Israël en est son centre principal.

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-> "Je me suis fait des jardins et des vergers et j'y ai planté toutes sortes d'arbres fruitiers" (Kohélet 2,5)

Le roi Chlomo rapporte qu'il a planté en Israël toutes les sortes d'arbres et de végétations qui existent au travers le monde.

Comment cela est-il possible, sachant qu'un climat approprié est nécessaire à chaque fois?

Rachi, répond en citant le midrach Tan'houma (Kédochim 10).
Comme on a pu le voir précédemment, le monde entier s'est développé à partir d'Israël.
La terre d'Israël, qui est la base du développement du monde entier, possède une multitude de canaux, dont chacun est relié à un endroit du monde qu'il permet d'alimenter.

Le roi Chlomo dans sa sagesse, a pu identifier le lien de correspondance pour chacun de ces canaux, et il y a planté les arbres et les végétations appropriés.
Par exemple, il a mis un poivrier d'Ethiopie (Koush), sur le canal menant à l'Ethiopie, afin qu'il puisse avoir les minéraux et le climat propices à un développement optimal.

=> Face à toutes les merveilles que l'on peut trouver à travers le monde, on doit se dire qu'elles proviennent toutes d'Israël.
Sachons l'apprécier à sa juste valeur!

"Et tu viendras ... chez le juge en fonction à ton époque" (Choftim 17,9)

-> Rachi d'expliquer : "Même s'il n'est pas à la hauteur de ses prédécesseurs, tu dois l'écouter!
Tu ne dois pas considérer que le juge qui t'est contemporain"

-> "Bien qu'une 'génération s'en aille et qu'une génération lui succède' (Kohélet 1,4), ne dis pas : 'Si Rabbi Akiva était vivant, je me serais assis pour étudier avec lui' "
[midrach Kohélet rabba 1,4]

A chaque génération, il n'y a pas mieux, pour chacun de nous, que l'influence des rabbanim de notre génération.
Nous allons b"h développer cette notion importante.

-> "Pourquoi les noms des 70 anciens [d'Israël - qui composaient le grand Sanhédrin à l'époque de Moché] n'ont-ils pas été révélés?
Pour ne pas susciter chez les gens des réflexions [à propos des membres du beit din de leur époque) telles que : 'Untel ressemble t-il à Moché ou Aharon [pour que je l'écoute]?
Untel ressemble t-il à Nadav et Avihou?' "
[guémara Roch Hachana 25a]

-> "Après avoir été nommé chef de communauté, même le plus insignifiant doit être respecté et écouté comme s'il était le plus éminent"
[guémara Roch Hachana 25a]

-> Au sujet du verset ci-dessus (Choftim 17,9), il est également écrit :
"Peut-il venir à ton esprit qu'un homme puisse aller auprès d'un juge qui ne vit pas à son époque?
Donc (c'est pour te dire) qu'il n'y a pas mieux pour toi que les juges de ta génération."
[guémara Roch Hachana 25b]

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-> "Et Yéoyada était le supérieur d'Aharon" (Divré haYamim I 12,27)

Le midrach (Kohélet rabba 1,4) de commenter :
"Est-ce que Yéoyada était le supérieur d'Aharon?
C'est en fait, pour nous dire que si Aharon était demeuré vivant à l'époque de Yéoyada, ce dernier aurait été plus grand qu'Aharon à cet instant.
[...]
Si Aharon et ses fils vivaient à la même époque que Tsadok, ce dernier aurait été supérieur à eux, à son époque."

=> Ainsi, Aharon, qui a un niveau très supérieur à celui de Yéoyada, s'il venait à vivre à cette génération, il ne lui aurait pas été supérieur car ce n'est pas la sienne.

Des propos du type : "J'aurai été prêt à étudier avec les rabanim des générations antérieurs, mais avec ceux de ma génération, de niveau plus bas, je ne suis pas prêt!", proviennent du yétser ara.
Au contraire, à chaque génération, on doit apprécier et s’imprégner de nos Sages, car il n'y a pas mieux qu'eux pour nous.

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+ L'impact du rav :

-> Quand Rabbi Eliézer est tombé malade, ses plus éminents élèves sont venus lui rendre visite, et se sont exprimés de la façon suivante :
"Rabbi Tarfon lui dit : Tu es plus précieux pour Israël que les gouttes de pluie ...
Rabbi Yéhochoua lui dit : Tu es plus précieux pour Israël que le disque solaire ...
Rabbi El'azar ben Azaria lui dit : Tu es plus précieux pour Israël que père et mère ..."
[guémara Sanhédrin 10a]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 82) de commenter le fait qu'il est comparé :
-> à la pluie : les graines et les noyaux enfouis dans la terre ont besoin de l'influence de la pluie pour se développer et donner des fruits mûrs ; de même, notre âme enfouis dans notre corps a besoin de l'influence du rav pour se développer et révéler ses qualités supérieurs.

-> au soleil : il assure par son rayonnement la croissance des végétaux ; de même le rav, permet par son rayonnement de Torah le développement de ses élèves.
Le rav illumine aussi le chemin de ses élèves, leur épargnant tout écueil, leur retirant leurs doutes et les éclairant dans la loi (halakha) et la voie à suivre.

-> à un père et à une mère : sans la protection des parents et les sacrifices consentis pour leurs enfants, ces derniers auraient été malheureux, désorientés et sans force. De même, le rav doit se sacrifier pour ses élèves, doit être attentionné et faire preuve de patience avec ses élèves, qu'il se doit de supporter comme une maman avec son nourrisson.

[ A ce sujet, la guémara (Sanhédrin 8a) rapporte en effet :
"Il s'agit d'un avertissement aux juges (et au rav) afin qu'ils supportent la (charge de la) communauté. Jusqu'à quel point?
'Comme le nourricier porte le nourrisson' (Bamidbar 11, 12 - à propos de Moché). " ]

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+ L'attachement à son rav :

1°/ Par la vision :

-> "Rabbi dit : Si j'ai l'esprit plus pénétrant que mes compagnons d'étude, c'est que j'ai (souvent) vu Rabbi Méïr (mon maître) de dos ...
Et s'il m'avait été donné de voir Rabbi Méïr de face, mon esprit aurait été encore plus pénétrant!"
[guémara Erouvin 13b]

-> "Rabbi Yo'hanan et Rech Lakich disaient : Nous, nous n'avons bénéficié d'une bonne compréhension de la Torah que parce que nous observions le doigt (l'index) de Rabbi."
[Bétsa 5 - Halakha 2]

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) rapporte que par sa vision, l'âme de l'élève s'attache à celle de son maître et ce lien profond confère à ce dernier le pouvoir de mieux rayonner sur son élève et de lui transmettre le flux de spiritualité qu'il reçoit lui-même du Ciel.

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2°/ Par l'annulation, le respect et la crainte :

-> "Lorsque Moché (seul) parlait (aux peuple d'Israël), Aharon tendait son oreille pour écouter avec crainte, ... comme s'il avait entendu (le message) de D. lui-même"
[Yalkout Chimoni - 191]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) commente que plus l'élève s'annule devant son rav, plus il pourra progresser et se rapprocher du niveau de Torah de son maître.

-> Rava déclare : "Qu’ils sont stupides ces hommes qui se lèvent devant un rouleau de la Torah, et non devant le disciple d’un Sage qui est un rouleau de la Torah vivant."
[guémara Makot 22b]

-> "Lorsque Rava quittait (son maître) Rav Yossef, il sortait à reculons, si bien que ses pieds heurtaient le seuil et du sang coulait.
On raconta à Rav Yossef (aveugle) comment se comportait son élève à son égard, et il le bénit : 'Plaise à D. que ta tête domine toute la ville' "
[guémara Yoma 53a et 53b]

-> "Même dans le monde à venir, D. rendra honneur à ses sages"
[midrach Vayikra rabba 11,8]
=> Si même D. rendra honneur aux sages dans le monde de vérité, alors pourquoi pas nous dès maintenant, dans le monde du libre arbitre?

-> "Que la crainte (ou la vénération) vis-à-vis de ton maître soit aussi grande que la crainte (ou la vénération) envers D." (Pirké Avot 4,12)
=> Plus un élève respectera son maître, plus il donnera du "poids" à ses paroles et donc à Hachem.

-> "Réchauffe-toi au feu des sages, mais fais attention à leur charbon ardent pour ne pas te brûler, car leur morsure est celle d'un renard, leur piqûre est celle d'un scorpion et leur sifflement est celui d'un dragon" (Pirké Avot 2,10)

De même qu'il est dangereux de s'approcher trop près d'un feu, au risque de se brûler, n'approche pas de trop près les sages au risque de leur manquer de respecter.
En effet, lorsque l'on a trop de proximité et de familiarité, on en vient à considérer notre maître comme un "pote", un bon ami, ce qui fait qu'on en oublie la crainte qu'on doit avoir avec lui.

A l'image de D., qui est à la fois : "avinou" (notre père) mais également "malkénou" (notre Roi).

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3°/ Par la fidélité à ses paroles :

-> Rabbi Eliézer témoigne : "Je n'ai jamais prononcé une parole (de Torah) que je n'ai pas entendue de la bouche de mon maître."
[guémara Soucca 28a]

-> Il est pourtant écrit : "Rabbi Eliézer étudiait et commentait des paroles de Torah qu'aucune oreille n'avait jamais entendues" (Avot déRabbi Nathan 6,3)

=> Comment comprendre cette contradiction apparente?

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) de répondre qu'il ne faisait aucun commentaire, ni ne tranchait aucune nouvelle loi, sans être convaincu après réflexion que son maître en aurait été d'accord.
Mais s'il avait le moindre doute, il se retenait de transmettre son nouvel enseignement.

Ainsi, un élève doit réfléchir et se demander : "Qu'aurait dit mon maître? Comment aurait-il agit? Comment l'aurait-il expliqué?"
Il faut se conformer à son maître dans sa réflexion et ses actions.

=> Le maître enseigne essentiellement à ses élèves un regard de vérité sur les paroles de nos sages et une conception juste du monde qui nous entoure, conforme à l'esprit de la Torah, transmise de maître à élève depuis Moché, sans interruption, ni déformation.

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4°/ Par la fréquentation :

-> "La fréquentation (du rav) est supérieure à l'étude de la Torah (qu'on reçoit de lui)"
[guémara Béra'hot 7b]

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) de dire magnifiquement :
"La seule voie qui mène au véritable développement spirituel de l'élève, c'est sa communication avec son rav et sa fréquentation qui produiront plus d'effets que les paroles de Torah entendues de la bouche de son maître.
Un élève doit être très attaché à son rav pour recevoir le rayonnement de Torah depuis le Ciel, par le canal du rav et pour intégrer et comprendre la façon d'étudier de son maître."

-> "Yéhochoua bin Noun, son jeune serviteur, ne quittait pas l'intérieur de sa tente (de Moché, son maître)" (Ki Tissa 33,11).

On rapporte également (Michpatim 24,13) qu'il a campé, tout seul, pendant 40 jours au pied de la montagne, à la limite qu'on ne pouvait franchir, afin de pouvoir accueillir son maître Moché au plus tôt, dès sa descente, et ne pas perdre une seconde en sa compagnie, lui permettant d'absorber le flux de Torah que lui déverser sa proximité avec son rav (Moché).

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-> "Même si un homme a lu la Torah et étudié la michna, mais n'a pas côtoyé les sages, c'est (néanmoins) un ignorant (am aarets)"
[guémara Béra'hot 47b - les élèves de Rabbi Méïr]

+ Bonus (b"h) :
Pour information, cette guémara pose la question : Comment définir un ignorant (am aarets)?

Voici les 6 réponses qui y sont rapportées :
-> celui qui ne lit pas chaque jour le Shéma Israël (selon Rabbi Eliézer) ;
-> celui qui ne met pas ses téfilin tous les jours (selon Rabbi Yéhochoua) ;
-> celui qui ne porte pas de franges (tsitsit) à son habit (selon Ben Azaï) ;
-> celui qui ne place pas de mézouza à ses portes (selon Rabbi Nathan) ;
-> celui qui ne fait pas étudier la Torah à ses enfants (selon Rabbi Nathan ben Yossef) ;
-> celui qui étudie seul, sans fréquenter les sages (selon les élèves de Rabbi Meïr).

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-> "La vie des sages et de ceux qui recherchent la sagesse, sans étude de la Torah, est considérée comme la mort."
[Rambam - Rotséa'h 7,1]

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+ Tsadikim & renouvellement du monde tous les 70 ans :

-> "Le secret du caroubier, le monde qui est détruit" ("sod ilan 'harouvin alma dé'harouva" - rabbi 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm sur Pirké Avot 3,1)

Qu'est-ce que cela signifie?
b'h, Nous allons voir une réponse enrichissante du rav Israël Reisman.

Tous les 70 ans, qui est la durée de vie moyenne d'un caroubier (guémara Taanit 23a), Hachem fait changer fondamentalement le monde.
Cela est en allusion dans l'enseignement de la guémara (Ména'hot 44a) rapportant que le 'hilazon, une créature aquatique dont le sang était utilisé pour créer la couleur bleue du té'hélét (fils) des tsitsit, émergeait de la mer une fois tous les 70 ans.
La guémara (Ména'hot 43b) dit que le té'hélet de couleur bleue, a pour but de nous renvoyer à l'eau de la mer et au Ciel (bleus également), et cela a pour objectif de nous rappeler le Trône de Gloire de Hachem (kissé hakavod).
Par ailleurs, le rav Reisman enseigne que l'apparition du 'hilazon tous les 70 ans, a pour but de nous signifier que la perception et le service Divin sont modifiés fondamentalement toutes les 70 années.

La guémara (Taanit 23a) nous rapporte que 'Honi haMéagel a dormi pendant 70 années. A son réveil, il s'est rendu dans une maison d'étude (beit midrach), où il a entendu des Sages disant : "Ces halakhot sont aussi claires que celles pendant les années de 'Honi haMéagél, car lorsque ce dernier entrait dans un beit midrach, il résolvait aux Sages toutes les difficultés qu'ils pouvaient avoir."
'Honi leur a dit : "C'est moi 'Honi!", mais ils ne l'ont pas cru, et ils ne lui ont pas témoigné le respect dû, comme c'était le cas auparavant. 'Honi en a été bouleversé, et il en est mort.

Comment comprendre qu'il ne leur a pas prouvé son identité en partageant ses connaissances hors norme? Comment comprendre qu'il en soit mort?

En se basant sur l'enseignement du rav 'Haïm de Volozhin, le rav Reisman, dit que chaque génération à une approche et un lien unique avec la Torah, puisqu'adoptant le style qui correspond le mieux à la personnalité et aux forces du moment (D. modifiant fondamentalement le monde tous les 70 ans).
C'est pourquoi, lorsque 'Honi est revenu dans un bét midrach 70 années plus tard pour parler de Torah avec les rabbanim, il s'est rendu compte que le monde avait changé, et il était alors si bouleversé de constater à quel point il ne faisait pas partie de ce nouveau monde, qu'il en est finalement mort.

=> Ce divré Torah du rav Reisman vient bien illustrer l'idée que chaque génération ("La durée de notre vie est de 70 ans" - Téhilim 90,10) a une approche unique de la Torah, puisque Hachem fait changer fondamentalement le monde tous les 70 ans.
Il en découle que les maîtres de nos générations sont véritablement les plus appropriés, qu'il n'y a pas mieux pour nous.
[à l'image du géant en Torah : 'Honi haMéagel qui 70 ans plus tard, n'était plus en adéquation, ne se sentait plus pouvoir répondre aux besoins de la nouvelle réalité du moment que D. a pu mettre en place.]