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"Yaakov fit venir ses fils, et il dit : Rassemblez-vous, je veux vous raconter ce qui vous arrivera dans la suite des jours." (Vayé'hi 49,1)

Yossef rassemble ses fils autour de lui et désire leur révéler la date de la fin des temps.
Néanmoins, lorsqu'il s'apprête à dévoiler ce secret, la présence divine s'écarte de son esprit et sa vision est brouillée.

-> Il leur dit : "Rassemblez-vous, réunissez-vous en un faisceau fraternel indestructible".
(Béréchit Rabba 98b).

-> Nos Sages ont dit : "Israël ne connaîtra la délivrance que lorsqu'il constituera un seul faisceau"
(midrach Tan'houma - Nitsavim I).

Toute dissension intervient du fait de l'émergence de volontés individuelles s'affrontant entre elles.
La paix ne peut venir que lorsque les hommes sont prêts chacun à renoncer à leur propre désir et volonté en faveur d'autrui.

=> C'est le secret de la guéoula, comme le disent nos Sages : "D. n'annonce à Israël sa guéoula que par la paix" (Dévarim Rabba 85).

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba), les fils de Yaakov étaient dispersés à travers toute l'Egypte, et un ange vint et les rassembla tous.

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-> Rachi explique : Il a voulu leur révéler la fin, mais la Présence Divine l’a quitté, et il a commencé à dire d’autres choses.

Sur ce mot de "rassemblez-vous", le rav David 'Hanania Pinto écrit : Yaakov leur a insinué le grand principe duquel dépend la fin. En se rassemblant, ils seront dans l’unité et n’en arriveront pas à l’exil.
C’est aussi cela qui leur permettra de sortir de l’exil, comme l'affirment nos Sages (guémara Yoma 9b) : le 2e Temple a été détruit à cause de la faute de la haine gratuite.
Ils n’étaient pas unis ni rassemblés.
Nos Sages enseignent (midrach Yalkout Chimoni Amos, 549) que les juifs ne seront pas délivrés avant de constituer un seul groupe.

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-> "Rassemblez-vous et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours"

-> Rassemblez-vous et je vous dirai, uniquement par la force du rassemblement, c’est l’unité qui fait qu’un moment est propice, et qu’il y a une possibilité d’arriver au niveau de la prophétie et de révéler la fin.
[Imré Shéfer]

-> Au moment où les juifs s’unissent, il n’y a pas besoin de demander un moment propice, car par l’unité, le moment devient de toute façon propice.
[l'Admour Sar Shalom de Belz]

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Au moment de révéler la fin des temps à ses enfants, la Présence divine a quitté Yaakov.

A ce moment, Yaakov a pensé que l'un de ses fils, nouvel Ichmaël ou Essav (à l'image de ses parents : Avraham et Yits'hak qui n'ont pas enfanté que des tsadikim), était peut-être indigne de cette révélation et il les a interrogés à ce sujet.

En guise de réponse, les fils ont énoncé avec une parfaite harmonie ce qui constitue le 1er verset du Shéma : "Ecoute, Israël [c'est-à-dire notre père - Yaakov a aussi comme nom : Israël!] ... de même qu'il n'y a qu'Un dans ton cœur, de même n'y a-t-il qu'Un dans le nôtre (Hachem élokénou, Hachem é'had)!"

En entendant, que ce n'était pas à cause d'un écart de conduite de ses enfants que l'esprit prophétique l'avait quitté, Yaakov, plein de gratitude, s'est exclamé : Béni soit le nom de Son royaume glorieux à tout jamais (Barou'h chèm kévod mal'houto léolam vaéd).
[guémara Pessa'him 56a]

=> Cela nous donne un nouveau regard sur le Shéma Israël, ci-après : http://todahm.com/2014/12/21/un-nouveau-regard-sur-la-declaration-du-shema-israelYaakov comprit alors que D. ne souhaitait pas révéler la fin des temps.
Ce n'est pas dans l'échéance et dans les dates qu'Israël doit trouver le réconfort, mais dans la foi et l'observance des préceptes de D.
Pour approfondir, le fait de calculer la fin des temps, ci-après : http://todahm.com/2015/12/27/calculer-la-date-de-la-venue-du-machiah-2

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-> Rachi nous dit que Yaakov voulait transmettre la date de venue du Machia'h, mais la présence divine l'a quitté, et il a alors parlé d'un autre sujet.
Si c'était le moment de parler de la venue du Machia'h, pourquoi la présence divine l'a quitté?
Si c'était interdit d'en parler, pourquoi Yaakov voulait la dire?
Il est écrit dans la guémara (Shabbath 30b) : "la présence divine ne se dévoile à une personne uniquement si elle est dans un état de joie et de gaieté, et non lorsqu'elle est triste et en peine."

Si Yaakov était sur le point de révéler la date de venue du Machia'h, évidemment que cela était permis.
Mais, au moment de le dire, il a vu les grandes douleurs et souffrances que les juifs vont endurer dans le futur, avant la révélation du Machia'h.
Cela a causé à Yaakov beaucoup de peine, et la présence divine s'est alors retirée de lui.

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-> Le rabbi Bounim de Pchis'ha explique que Yaakov désirait révéler à ses enfants l'atmosphère qui règnerait à la période pré-messianique, celle d'ignorance et d'effronterie, mais l'esprit Divin le quitta.
Pourquoi donc?

Car Hachem ne désirait pas qu'il prononce des paroles désobligeantes sur le peuple juif.

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La guémara (Sanhédrin 97a) dit que le Machia'h viendra à un moment où les juifs ne penseront plus à la guéoula (béhésa'h hada'at).
Si Yaakov avait pu révéler la date de venue du Machia'h,  les juifs n'auraient-ils pas attendu avec impatience, sans cesser d'y penser sa venue?

On ne doit pas comprendre la notion d'oublier de penser à la guéoula, par le fait d'oublier le Machia'h, car tous les jours, à la fin de la prière, dans les 13 articles de foi du Rambam, nous disons : "Je crois d'une foi parfaite que ... le Roi Machia'h viendra" (c'est l'article de foi n°12 : chéyavo mélé'h aMachia'h).

On peut expliquer cette notion (béhésa'h hada'at) par le fait que la génération durant laquelle viendra le Machia'h ne trouvera aucune raison valable, rationnelle, justifiant qu'il s'y révèle.
[si à des générations nettement plus méritantes, connaisseuses en Torah, ... le machia'h n'est pas venu, pourquoi viendrait-il à notre génération?].

Néanmoins, par le mérite de notre foi, notre génération qui doit réaliser les tous derniers détails/finitions d'avant la guéoula, va mériter de voir le Machia'h très bientôt, avec tout le peuple le plus méritant possible b"h. Amen!

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-> "Rassemblez-vous, et je vais vous dire ce qui vous arrivera à la fin des temps" (49,1)

Rabbénou Bé'hayé commente :
Il est dit dans la Aggada : Yaakov a vu que tout d'abord que toutes les lettres figuraient dans les noms de ses 12 fils, à l’exception du ‘het et du tet.
Il a dit : comme il n’y a pas en eux de faute (‘het - חט), ils sont dignes qu’on leur dévoile la fin.
Quand il a vu ensuite qu’il n’y avait pas en eux de "kouf" ("kadoch" - saint), ni de "tsaddik" (juste), il a dit : ils ne sont pas dignes qu’on leur dévoile la fin (kéts - קץ), c’est pourquoi il ne l’a pas dévoilée.

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-> "Et Yaakov appela ses fils et dit : Assemblez vous et je vous relaterai ce qui vous arrivera dans la suite des temps" (Vayé'hi 49,1).

-> Avant de quitter ce Monde, Yaakov rassembla ses enfants, les 12 Tribus, autour de son lit.
La guémara (Pessa'him 56a) nous dévoile la conversation entre Yaakov et ses fils : "Yaakov voulut dévoiler [à ses enfants] la fin des temps [le dévoilement du Machia‘h], quand la Présence Divine le quitta immédiatement ; il s'interrogea : "Peut-être que ma descendance n'est pas parfaite, à l'image d'Avraham qui engendra Ichmaël et d'Its'hak de qui sortit Essav.
Ses enfants le rassurèrent : "Chéma Israël Hachem Elokénou Hachem E'had" (Ecoute Israël [Yaakov], de même qu'Hachem est Un et Unique à tes yeux, il L'est également à nos yeux).
[Rassuré], Yaakov dit : "Barou'h Chem Kévod Malkhouto Léolam Vaéd" (Bénis le nom de gloire de Sa royauté pour l'éternité)."

-> Le Rambam (Hilkhot Shéma 1,4) voit dans cette conversation, l'injonction concernant l'Unicité de D. : "Nous avons pour tradition que lorsque Yaakov rassembla ses enfants en Egypte, à l'article de la mort, il les exhorta concernant l'unicité de D. et le chemin d'Hachem suivi par Avraham et par Its'hak son père".

-> De son côté, le Maharal de Prague voit dans les propos de la guémara (ci-dessus), la marque de l'unité du peuple juif.
C'est ainsi que le mot "é'had" (אחד) qui conclut la déclaration du Shéma, est étroitement lié avec Yaakov et sa descendance : la lettre א a pour valeur numérique 1, la lettre ח a pour valeur 8, et enfin la lettre ד a pour valeur 4.
A ce titre, les 12 fils de Yaakov sont tous issus d'un même père qui incarne donc la lettre א.
Or Yaakov a eu 2 femmes (Ra'hél et Léa) et 2 servantes en tant que concubines (Bil'a et Zilpa).
De ses 2 femmes sont sortis 8 fils (2 de Ra'hél et 6 de Léa), tandis que des 2 servantes : 4 (2 chacune).
L'union de Yaakov, représenté par la lettre א avec les 8 fils de ses 2 femmes, représentés par la lettre ח, et avec les 4 fils des 2 servantes, représentés par la lettre ד, exprime le mot אחד (Un), signifiant ainsi que Yaakov et sa descendance ne forment qu'une seule entité indissociable.

=> Ainsi, à travers le commentaire du Rambam et celui du Maharal, nous comprenons que l'Unité du peuple juif autour de l'Unicité de D., est le secret que nous a transmis notre père Yaakov pour concrétiser promptement notre foi de la venue du machia'h en réalité tangible.
[d'après le Collel de la communauté de Sarcelles (5780)]

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