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"Voici mon D., je veux lui rendre hommage, le D. de mon père, et je veux le glorifier (l'exalter)" (Béchala'h 15,2)

-> Rachi d'expliquer : "Voici mon D." :
"C'est dans sa gloire qu'Il leur est apparu et ils L'ont montré du doigt.
La servante a vu dans la Mer ce que les prophètes (eux-mêmes) n'avaient pas vu"

Ainsi, la révélation divine a été si éclatante, qu'ils ont montré D. "Lui même du doigt", et que même la servante a vu de ses propres yeux la Majesté divine, comme il est écrit :
"La servante a vu dans la mer ce que n'a pas vu Yé'hezkiel (lui-même) ni les autres prophètes" (midrach Mékhilta Chémot 15,2).

A priori, la servante qui a bénéficié, ce jour-là, d'une vision supérieure à celle des prophètes aurait dû atteindre un haut niveau et se transformer.
=> Pourquoi, après cette vision forte de la présence divine, est-elle restée une simple servante avec toute sa légèreté?

Elle est demeurée à son niveau antérieur car cette révélation n'est qu'un cadeau de D., elle n'a fait aucun préparatif, ni aucun effort personnel pour se rapprocher de Hachem.
Ainsi, sans investissement personnel et sans efforts sur le plan spirituel, on ne peut pas s'élever, même si on voit de façon éclatante D., car après, il n'en restera rien.

[ce qui vient facilement, part facilement!]

Nos Sages affirment: "Si quelqu'un te dit : 'Je n'ai pas fait d'efforts et j'ai réussi', ne le crois pas, mais s'il te dit : 'J'ai fait des efforts et j'ai réussi', crois-le" (guémara Méguila 6b).

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 47) enseigne que cela n'est valable que dans le domaine spirituel où les résultats sont liés aux efforts, et non pas dans le domaine matériel où les résultats sont indépendants des efforts.

En spiritualité, sans un travail assidu et des efforts, ce qu'on obtient n'est pas "à nous", et repars vite.

Dans la vie, il faut s'investir au maximum pour que nos belles potentialités se transforment en de belles réalités.
Réussir sa vie selon la Torah et ne pas faire d'efforts pour cela : c'est impossible!

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+ Au moment de la traversée de la Mer Rouge, il est écrit : "Israël vit la main puissante que D. avait déployée sur l'Egypte, et le peuple craignit Hachem, et ils eurent foi (ils firent confiance) en D. et en Moché son serviteur" (Béchala'h 14,31)

Par la suite, au sujet du veau d'or, Rachi commente (Ki Tissa 32,4) :
"Voici tes dieux : et il n'a pas été dit : 'Voici nos dieux'.
De là nous apprenons que le érev rav, qui étaient montés (avec nous) d'Egypte, qui s'étaient unis contre Aharon ; ce sont eux qui ont fait le (veau d'or) et ensuite ils ont entraîné Israël à les suivre."

=> Si le érev rav n'avait pas entraîné le peuple juif à faire le veau d'or, nous n'aurions pas fauté.

Le Ramban (Béchala'h 14,31) précise que l'élite d'Israël avait déjà acquis la crainte et la foi de D., mais le érev rav n'a été animé de cette crainte et de cette confiance en D. qu’après la traversée de la mer.
De plus, comme la servante, le érev rav a vu la révélation éclatant de la présence divine et a assisté au don de la Torah en entendant les 2 premiers commandements prononcés par D. lui-même.
=> Comment expliquer la chute de leur niveau, en si peu de jours, jusqu'à devenir idolâtres et entraîner le public à fauter?

Leur nature profonde n'a pas été modifié, car ils n'ont pas fait d'efforts personnels pour accéder à ce niveau qui leur a été donné "sur un plateau" par D., et à la 1ere épreuve, lorsque Moché a tardé à descendre, ils ont perdu cette confiance et ont fait le veau d'or.

=> Malgré leur prise de conscience élevée de la grandeur d'Hachem, ils sont demeurés comme ils l'étaient auparavant (érev rav), car leur élévation ne fut pas le fruit d'un labeur.

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+ "Et les eaux leur furent une muraille, à leur droite et à leur gauche" (Béchala'h 14,29)

-> Le midrah Mékhilta fait remarquer que le mot : 'homa (muraille - חמה) est écrit sans la lettre vav, et peut se lire : 'héma (colère - חמה) : les eaux de la mer Rouge étaient en colère contre les Bnei Israël qui transportaient l'idole de Mikha lors de leur traversée.

-> "Rav Yéhouda fils de Ilaï a dit : 'L'idolâtrie (l'idole de Mikha) a traversée la mer avec le peuple d'Israël, et (pourtant) la mer s'est ouverte devant eux'. "
[midrach Yalkout Chimoni - Choftim 74]

Mikha a vu de ses propres yeux, comme tout le peuple d'Israël, la révélation de la gloire divine lors de la traversée de la mer, il assiste à ce miracle exceptionnel et pourtant il continue à faire confiance à cette idole qu'il transporte avec lui.

Plus que cela, pendant la révélation divine au mont Sinaï, le jour du don de la Torah, l'idole est encore avec Mikha, lequel pourtant entend de ses propres oreilles les 2 commandements de la "bouche de Hachem" Lui-même, et notamment le second commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux devant Moi, tu ne feras point d'idole" (Yitro 3,4).

=> Comment comprendre qu'à ces 2 moments de révélation divine intense (traversée de la mer Rouge et au don de la Torah), Mikha n'abandonne pas son idolâtrie et ne rejette pas l'idole qui l'accompagne?

Cela n'a pas modifié la nature profonde de Mikha, car cette proximité de la présence divine qu'il a vécu n'a pas été le fruit d'efforts et d'un travail spirituel personnel.
Ces révélations ne l'ont pas transformé, il est demeuré idolâtre comme il l'a toujours été, avec son idole qui l'accompagnera partout.

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+ Pour aller plus loin :

Rabbi Nathan (guémara Sanhédrin 103b) enseigne que les fumées des sacrifices (korbanot) qui montaient de l'autel établi à Chilo se mélangeaient avec celles des sacrifices idolâtres offerts à l'idole de Mikha.

Rachi (guémara Sanhédrin 103b) donne 2 explications à l'idole qui accompagnait Mikha :
-> 1°/ c'était la plaque sur laquelle Moché avait écrit le Nom divin ineffable, avant de la jeter dans le Nil afin de faire remonter le cercueil de Yaakov pour le ramener en Israël. Mais Mikha était venu la prendre discrètement, alors que son utilisation était interdite.

-> 2°/ ou bien c'était une statuette (idole) que Mikha avait confectionné en Egypte.

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+ "Il ne s'est pas levé en Israël un prophète tel que Moché" (Vézot haBéra'ha 34,10)

Le midrach rabba dit : "mais il s'en était levé chez les nations, et qui est-il? Bil'am".

Ainsi, Bil'am a profité d'un don de prophétie égal à celui de Moché, mais il est cependant resté avec ses 3 vices : un œil malveillant avec lequel il portait un regard envieux et haineux sur le monde, un orgueil démesuré et une grande cupidité (Pirké Avot 5,19).

De plus, il a dépassé toutes les barrières de l'immoralité jusqu'à cohabiter régulièrement avec son ânesse.

=> Comment comprendre alors le décalage entre le niveau élevé de Bil'am et la bassesse de son comportements?

C'est que son niveau de prophétie et sa connaissance approfondie de Hachem lui ont été donné par le Ciel, il n'a fourni aucun investissement ni aucun effort personnel pour y accéder, contrairement aux prophètes d'Israël, c'est pourquoi il est resté le même, sans avoir le pouvoir de se transformer positivement.

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