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"Tu la recouvriras d'or pur, à l'intérieur et à l'extérieur" (Térouma 25,11)

-> Rav dit : "Tout érudit dont la vie intérieure ne correspond pas à son apparence n'est pas un érudit"
Abbayé ou selon certains Rabba bar Oula, lui répondit : "Il est même appelé immonde"
Rabbi Chmouël bar Na'hmani dit au nom de Rabbi Yonathan : "Malheur aux érudits qui étudient la Torah sans être animés de crainte du Ciel"
[guémara Yoma 72b]

-> Nos Sages nous apprennent que Bétsalel confectionna l'Arche sainte par 3 coffres : 2 en or, avec entre eux un coffre en bois.
C'est ainsi qu'elle avait un intérieur (en bois), qui n'était pas conforme à son extérieur (en or).

=> Pourquoi prendre l'Arche en exemple d'une idée qui semble évidente (être authentique), et qu'elle semble ne pas respecter?

Le rav Pin'has Goldwasser explique ainsi :

-> 1°/ A l'extérieur : il y avait un 1er coffre en or = cela symbolise le fait qu'un érudit, incarnation de la Torah aux yeux des hommes, est tenu de manifester une dignité princière.

Plus un érudit dégagera (et non imposera) extérieurement du respect, plus les messages qu'il dira, auront de l'importance à nos yeux, car venant d'une personne importance.

-> 2°/ Ensuite, il y avait un coffre en bois = cela symbolise la modestie, l'humilité que l'érudit doit posséder.
Il doit être conscient que s'il est "adulé" c'est pour la Torah qui est en lui, que ce n'est qu'un cadeau de D., qu'un "habit" afin de porter au plus fort l'honneur de la Torah.

On doit veiller à ne pas prendre pour nous, le kavod qui revient à Hachem.

-> 3°/ Enfin, il y avait à l'intérieur un coffre en or = derrière sa grande humilité, l'érudit en Torah doit être conscient de sa véritable valeur, car comme le rapporte le Sabba de Slabodka : "l'essence de la modestie est la conscience d'être doté d'un potentiel élevé".

[Je ne suis pas rien, je ne suis pas tout, je suis moi-même et exploitant au mieux toutes les capacités que D. me donne]

C'est pourquoi la guémara (Sota 5a) statue : "L'érudit doit posséder 1/8e d'orgueil".
=> Au fond lui, il doit y avoir de l'orgueil, symbobilisé par ce coffret en or.

==> On comprend maintenant pourquoi l'Arche est prise en symbole de l'harmonie entre notre attitude extérieure et intérieure.

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-> A ce sujet, le Méam Loez (Térouma 25,16) nous enseigne :
"L'hypocrite ne viendra pas devant [Hachem]" (Iyov 13,16).
Ceci enseigne qu'un hypocrite ne méritera pas de contempler la Présence Divine dans le monde à venir.
On enseigne que 4 catégories de personnes ne mériteront pas d’accueillir la Présence Divine : les railleurs (ceux qui se moquent de tout et ne sont jamais sérieux), les calomniateurs, les menteurs, et les hypocrites. [guémara Sotah]

De même, la guémara (Pessa'him) dit qu'il existe 3 catégories de personnes que Hachem hait, et l'une d'elle est celle qui dit une chose avec sa bouche et en a une autre dans le cœur. Le Temple fut détruit à cause de ces hypocrites détestés.

Les prières d'un hypocrite ne sont pas acceptés et sont considérées comme impures au même titre que le sang menstruel.
Cet homme attire la colère Divine sur le monde : même les fœtus dans le ventre de leur mère le maudissent et demandent qu'il soit fait prisonnier.
Cet homme finira par hériter du Guéhinam.
[...]

L'intégrité suppose de ne pas se montrer meilleur que l'on est.
La guémara (Yoma 86b) enseigne : "Il faut faire connaître les hypocrites à cause de la profanation du Nom".
Il s'agit d'hypocrites n'étant pas particulièrement vertueux, mais qui en public se font passer pour des tsadikim.
... [et cela] pour 2 raisons : afin que les gens n'imitent pas ses mauvaises actions (prenant exemple sur une personne qu'il considère comme vertueuse), et pour éviter la profanation du Nom Divin. En effet, lorsqu'un hypocrite est châtié, les gens peuvent dire : "Les bonnes actions n'aident pas l'homme! Voyez cet homme pieux! Son mérite ne l'a-t-il pas protégé?"
[...]

[selon nos Sages, chez lui, un homme peut être aussi pieux qu'il le désire. Mais hors de soi, il faut couvrir sa piété et la dissimuler.
Faire étalage de sa piété est une marque d'orgueil.]
[...]

Nous voyons que l'Arche de bois, relativement dépourvue de valeur, était cachée entre 2 précieux coffres d'or afin d'être recouverte d'or de tous côtés, comme si la chose la plus importante était le coffre de bois, les coffres d'or étant secondaires.
Nous devons honorer un érudit de la Torah même s'il est pauvre. Lui manquer de respect revient à manquer de respect à la Torah.
Il n'existe aucune différence entre riche et pauvre lorsqu'il s'agit d'un érudit : il faut l'honorer parce qu'il étudie la Torah.

[on peut éventuellement ajouter que dans ce monde matériel, les données sont faussées. Généralement, l'or est la valeur cible, et le bois délaissé. Mais avec l'Arche, c'était l'inverse (" comme si la chose la plus importante était le coffre de bois").
De même, dans le monde futur, on se rendra compte que la seule véritable valeur dans le monde est la Torah!]

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= "Tu la recouvriras d'or pur, à l'intérieur et à l'extérieur"

-> Le Imré 'Hanan (rabbi 'Hanan Lévi) enseigne :
L’Arche symbolise l’homme, qui est doté du bon penchant, symbolisé par l’or, et du mauvais penchant, comparé au bois.
Le bon penchant exige de l’homme qu’il soit parfait dans ses qualités, qu’il ne dise que ce qu’il pense, comme l’Arche qui est recouverte d’or à l’intérieur et à l’extérieur.
En revanche, il faut faire disparaître le mauvais penchant et le soumettre en le recouvrant par le bon penchant des 2 côtés, pour qu’il mette pas a exécution la pensée du mauvais penchant.

-> Rabbi Yossef David de Brisk dit :
Tout talmid ‘hakham est comparé à l’Arche sainte, et le verset l’avertit : ne le recouvrez pas d’or uniquement à l’intérieur et non à l’extérieur. Cela signifie qu’il ne doit pas se préoccuper uniquement de sa subsistance, sans se soucier d’inspirer le respect aussi à l’extérieur et d’avoir des vêtements honorables qui le feront estimer comme il convient.

Quand on donne de la tsédaka, celui qui reçoit devient un objet de mitsva, comme un bel étrog qui réjouit tout le monde et qu’on admire.
[tout juif doit nous apparaître dans son essence, dans son intériorité, comme en or (puisqu'ayant une part Divine en lui), que les fautes viennent dissimuler. De plus, à l'extérieur il doit aussi être comme de l'or car en l'aimant, le respectant, ... ont réalise des mitsvot, et il est ainsi comme un objet de mitsva, comme de l'or à nos yeux!]

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-> "Tu la revêtiras d’or pur" (Térouma 25,11)

Le Sifté Cohen affirme que le comportement à adopter à table est caché dans le terme "zahav" (זהב), dont les lettres sont les initiales des mots "Zimra" (chant), "Hallel" (louange) et "Barou'h" (bénédiction).
Ceci nous enseigne qu’à table, il faut ponctuer le repas de paroles de Torah, réciter des chants et des louanges et ne pas oublier de prononcer la bénédiction correspondant à chaque aliment que nous consommons.

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"Tout élève dont l'intérieur ne correspond pas à l'extérieur, qu'il ne mette pas les pieds dans la maison d'étude"

[Rabban Gamliel le jour où il a été nommé Nassi - guémara Béra'hot 28a]

C'est seulement lorsque que le titre de nassi (responsable) fut transmis à Rabbi Elazar ben Azarya, que le poste de gardien fut supprimé et les portes de la maison d'étude ouvertes à toute personne.
La guémara ajoute qu'en ce jour, on dut ajouter une grande quantité de bancs dans la maison d'étude : 400 selon certains avis, 700 d'après d'autres.

=> Comment à l'époque de Rabban Gamliel, le gardien était -il en mesure de distinguer l'élève sincère de celui dont les apparences cachaient un caractère différent? Sondait-il les pensées?

Le Mayana Chel Torah, rapporte une réponse de l'Admour de Sadigora : le gardien de cette maison n'était autre qu'une grande porte solidement fermée et verrouillée.
L'élève sincèrement désireux d'entrer et d'entendre les enseignements de la Torah mettait tous ses moyens en œuvre pour pénétrer le bâtiment.

S'il n'hésitait pas à grimper, creuser et franchir tous les obstacles, c'était bien la preuve de sa détermination et de sa sincérité.

-> Le Michméret Ariel explique que ce qui fait la différence entre celui qui est "tokho kébaro" (dont l'intérieur correspond à l'extérieur) et celui qui ne l’est pas se trouve dans son désir ardent d’étudier, dans sa disposition à le faire malgré les difficultés ou l’inconfort.
Par exemple, un élève qui est "tokho kébaro" sera prêt à étudier debout, ne cherchera pas à tout prix à s’assoir. D’ailleurs, nos Sages affirment qu’à une certaine époque, les gens étudiaient debout, et à cause du déclin au fil des générations, les gens eurent besoin de s’assoir pour étudier convenablement.
Ainsi, il n’y avait pas réellement de garde à l’entrée de la maison d’étude, mais le "garde", le "filtre" était l’inconfort, le manque de bancs à l’intérieur.
[on pourrait éventuellement avancer qu’un garde était effectivement présent et qu’il prévenait les disciples potentiels du fait qu’il n’y avait pas de banc dans la maison d’étude ; ceux qui n’étaient pas "tokho kébaro" n’entraient pas, parce qu’ils n’étaient pas prêts à subir un tel inconfort.]

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=> Que vient nous apprendre le nombre de bancs ajoutés?

Selon le rav Guédaya Eizman, cela ne souligne pas uniquement le nombre de nouveaux élèves, mais aussi la différence de leur qualité.
En effet, les nouveaux venus, en dépit de leur volonté manifeste d'étudier, n'étaient quant à eux pas prêts à s'y consacrer à n'importe quel prix : il leur fallait des bancs.

Les anciens dont la sincérité était fidèle à leur apparence, ignoraient les difficultés matériels, et étaient satisfaits même sans bancs (tant qu'il y a de la Torah, tout va!).

-> Dans la suite de son explication, le Michméret Ariel enseigne :
A l'époque de Rabban Gamliel, ceux qui n’étaient pas "tokho kébaro" n’étaient pas suffisamment motivés à étudier dans de telles conditions (l’inconfort, le manque de bancs) et restèrent dehors.
Et quand Rabbi Elazar ben Azaria autorisa le retour de tous les disciples, il fallut ajouter des bancs, parce que les nouveaux élèves n’étaient pas au niveau d’étudier debout, d’où l’accent mis par la guémara sur la nécessité d’apporter des sièges.

-> Ainsi, la personne qui n'est pas "tokho kébaro" est celle qui apparait extérieurement comme un tsadik, mais qui s’abstient d’étudier à cause de circonstances pénibles.

Le rav Pin'has Scheinberg insistait beaucoup sur l’importance d’un tel effort. Il dit que nombreux sont ceux qui ne sont prêts à étudier que quand tout va bien (ils ont besoin de chambres spacieuses, d’un climatiseur, le calme, ...), mais si tout ne fonctionne pas comme ils le désirent, ils ne peuvent pas continuer.
Les disciples les plus illustres sont ceux qui poursuivent leur étude en toute circonstance.
C’est le sens de la michna de Pirké Avot (6,4) : "Tel est le chemin de la Torah ; du pain [trempé] dans du sel tu mangeras, tu boiras de l’eau par petites quantités et tu dormiras sur la terre" = cela ne signifie pas que l’on doit vivre ainsi pour pouvoir étudier, mais qu’il faut être capable d’apprendre même dans des situations tellement défavorables.

-> De son côté dans un divré Torah, le rav Yéhonathan Gefen écrit :
Il est important de souligner et de garder à l’esprit que la guémara (Béra'hot 28a) admet que l’approche de Rabbi Elazar ben Azaria était correcte (ex: ajouter du confort, des sièges). Donc même celui qui n’est pas encore "tokho kébaro" doit rester motivé à étudier la Torah. En effet, de l’étude mue par des motivations externes on en arrive à étudier de façon désintéressée (mitokh chélo lichma, ba lichma).
Donc même celui qui ne désire pas encore se dévouer complètement à l’étude (avec messirout néfech) doit s’efforcer d’étudier dans l’espoir de développer cette qualité par la suite.

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-> On a vu que : le poste de gardien fut supprimé et les portes de la maison d'étude ouvertes à toute personne.
La guémara ajoute qu'en ce jour, on dut ajouter une grande quantité de bancs dans la maison d'étude : 400 selon certains avis, 700 d'après d'autres.
Nos Sages rapportent que lorsque Rabban Gamliel a vu combien de nouveaux élèves sont arrivés, il a regretté son action passée (de n'accepter que les élèves dont les actes extérieurs élevés étaient en adéquation avec leur intériorité spirituelle élevée).
Pourquoi cela?

Le 'Hidouché haRim nous explique :
"Lorsque ces élèves dont l'extériorité ne correspondait pas aux hauts niveaux intérieurs de droiture, entraient dans la maison d'étude de la Torah (beit midrach), alors la sainteté du beit midrach les transformait à tel point qu'ils changeaient immédiatement pour le meilleur, et leur extériorité correspondait à leur intériorité.
Lorsque Rabban Gamliel a observé cette transformation, il a été bouleversé de sa décision antérieure, ce qui implique que même à son époque ces disciples auraient dû pouvoir entrer, et alors le pouvoir du beit midrach les aurait également transformé."

[on voit l'importance d'avoir un environnant/entourage qui soit en or spirituellement parlant, afin que cela nous influence à devenir en or dans notre intériorité.
De plus, cela met en avant le pouvoir de la synagogue, du beit midrach : rien que par le fait d'y être on est influencé positivement, au point de devenir une personne avec un intérieur en or.]

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-> La guémara (Yoma 35b) rapporte que Hillel était très pauvre, et il consacré la moitié de ses revenus pour sa famille et l'autre moitié pour écouter les enseignements des maîtres de l'époque : Shémaya et Avtalyon (selon cet avis l’accès aux maisons d'étude était alors payant!).

Une veille de Shabbath, il était incapable de payer les frais d'entrée, il monta alors sur le toit pour assister aux discussions par la lucarne, et on le retrouvera sous une épaisse couche de neige.

=> On se rend compte du caractère indispensable de la Torah à ses yeux, comme de l'oxygène.

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-> "Rava a enseigné que tout érudit dont l'intériorité ne ressemble pas à l'extériorité n'est pas un érudit en Torah" (guémara Yoma 72b).

Ceci provient d'un raisonnement à fortiori : si déjà l'Arche n'entend pas, ne parle pas et ne sait pas ce qu'elle contient en son sein (il est écrit à son propos : "Tu la recouvriras d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur" (Térouma 25,11), afin qu'elle soit identique à l'intérieur comme à l'extérieur).
A plus forte raison, l'érudit qui voit, entend et sait ce qu'il y a en son for intérieur, devra être à l'intérieur comme à l'extérieur (to'ho kébaro - תוכו כברו).
De plus, nous pouvons remarquer une allusion sur la formule de Rava : les 2 lettres centrales du mot : "to'ho" (intérieur - תוכו) sont וכ et sont identiques à la 1ere et à la dernière lettre du mot "kébaro" (כברו), et les 2 lettres kaf vav (כו) ont une valeur numérique de 26 qui est équivalente au Nom divin (יהוה).

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-> "Tu le couvriras [le Aron] d’or pur à l’intérieur et tu le couvriras de l’extérieur" (Térouma 25,11)

-> Le Kli Yakar souligne qu’Hachem ordonne à 2 reprises de recouvrir l’Arche ; la première fois pour le côté intérieur et ensuite pour l’extérieur. Elle avait donc deux couches d’or. Toutefois, la Torah précise que l’or doit être pur en ce qui concerne le revêtement intérieur, mais pas pour la couche externe.
=> L’or pur état certainement également requis à l’extérieur, alors pourquoi la Torah n’insiste-t-elle que sur l’intérieur en or pur?

-> Le Kli Yakar explique :
C’est pour nous enseigner une leçon importante dans notre avodat Hachem. La couche intérieure d’or fait allusion à l’accomplissement des mitsvot de manière discrète, en privé tandis que la couverture extérieure se réfère aux mitsvot faites en public. Lorsque l’on effectue une mitsva alors que personne ne nous voit, il est plus facile d’avoir de nobles intentions ; on peut donc décrire l’action de "pure". En revanche, quand d’autres personnes sont au courant de notre bonne action, la motivation est probablement moins sublime, puisqu’il y a un risque qu’elle soit faite avec le souhait que notre entourage puisse en témoigner. On ne peut donc pas la qualifier de "pure".

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