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[Lorsque Rivka apprit qu'Essav prévoyait de tuer son frère Yaakov, elle lui dit de fuir à 'Haran, chez son frère Lavan. Elle dit, ] "Tu resteras chez lui quelque temps, jusqu'à ce que s'apaise la fureur de ton frère. Lorsque l'animosité de ton frère ne te menacera plus et qu'il aura oublié ce que tu lui as fait, je t'enverrai ramener de là bas : pourquoi m'exposer à vous perdre tous 2 à la fois?" (Toldot 27,44-45)

=> Il est étonnant que Rivka prononce la même phrase à 2 reprises : "jusqu'à ce que s'apaise la fureur de ton frère. Lorsque l'animosité de ton frère ne te menacera plus".
Qu'essayait-elle de dire à Yaakov?

Le Panim Yafot (rabbi Pin'has Horowitz) répond :
La traduction littérale de la déclaration de Rivka est : "jusqu'à ce que la colère de ton frère se calme de ta part" (ad shouv af a'hikha mimé'ha => mimé'ha = de toi!).

Rivka dit à Yaakov : "Fuis 'Haran et restes-y jusqu'à ce qu'Essav s'apaise de sa fureur contre toi, et abandonne son plan de te tuer".
Mais comment allait-il savoir que la fureur d'Essav s'était calmée et qu'il serait en sécurité pour rentrer à la maison?

La réponse est : "de ta part" (mimé'ha) = de toi, en examinant tes propres sentiments.
Lorsque le jour viendra où tu ne ressentiras plus de colère envers lui, alors tu pourras être certain qu'il ne portera plus de rancœur à ton égard.
En effet, les émotions humaines suscitent un réponse mutuelle : la bienveillance engendre la bienveillance, la haine engendre la haine.

[tu veux qu'autrui t'aime, alors commence par l'aimer, par avoir un regard positif sur lui dans ton cœur!

A l'image de l'eau qui reflète ton visage, le cœur d'autrui reflète les émotions qui sont dissimulées dans ton cœur à son égard.
Si tu as l'impression qu'autrui ne t'apprécie pas, alors développe beaucoup d'amour dans ton cœur, et il en viendra à t'apprécier d'avantage!]

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-> "Comme le reflet du visage dans l'eau, tel le cœur de l'homme pour l'homme" (Michlé 27,19)

-> "Notre maître [le rav 'Haïm de Volozhin] a enseigné qu'il existe un remède certain pour celui qui aurait des ennemis : il s'efforcera de penser qu'ils sont des tsadikim parfaits et il les jugera favorablement.
Ils se transformeront alors sur le champ en amis".
[rav Its'hak de Volozhin - dans son Pé Kadoch]

A partir de cela le rav Its'hak de Volozhin dit que l'on peut également apprendre l'inverse : si quelqu'un désire vérifier si untel le hait, il faudra qu'il examine s'il n'entretient pas lui-même un ressentiment à son égard dans son cœur.
C'est ce que Rivka dit à Yaakov : comment sauras-tu que la colère de ton frère s'est estompée?
Lorsque disparaîtra "la colère ... de toi", c'est-à-dire lorsque tu feras disparaître la colère que tu éprouves à son égard.
Rav Its'hak ajoute que ce n'est pas seulement un signe mais également une raison : si un homme extirpe de son cœur tout ce qu'il reproche à son prochain, alors ce dernier cessera lui aussi de le haïr.

[en ce sens les 'hassidiques mettent en pratique ce concept : en inondant d'amour autrui, il va forcément en venir à avoir des liens d'affection, des sentiments positifs réciproques.]

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