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Notre relation avec la matérialité (3e partie) :

+ Notre relation avec la matérialité (3e partie) :

-> Le luxe nécessite de l'argent. L'argent demande un grand investissement en temps.
Qui est-ce qui veut échanger des milliers de pages de guémara pour des extravagances décoratives?"
['Hafets 'Haïm]

[le fait de décorer luxueusement notre maison dans ce monde éphémère, vient au détriment des décorations de notre "maison" dans le monde à venir éternel.]

Au cours d'une visite chez un de ses proches qui avait des stores à ses fenêtres, le 'Hafets 'Haïm a dit : "Je vois des pages de guémara suspendues aux fenêtres".

=> En ce sens, le Steïpler faisait remarquer que l'on met des pages du talmud sur nos murs, des pages de michnayot sur nos tables et nos chaises élaborées, et toutes les halakhot décorent nos habits à la mode.

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-> Chacun ressent qu’il lui manque de l’argent, mais peu de personnes réalisent qu’il leur manque de la sagesse.
[Baal Tsor haMor – Rav Moché Saba]

-> Le 'Hafets 'Haïm déplorait que l'on consacre tellement de temps, de soucis à acquérir des biens dans ce monde passager, et qu'en parallèle, nous ne pensons que très peu à notre monde à venir.
[en témoigne le fait que l'on va jalouser autrui sur ce qui a une durée de vie courte, au lieu d'avoir une jalousie positive afin d'acquérir un maximum de mérites éternels.]

Le 'Hafets 'Haïm disait : "Nous investissons la plupart de nos efforts à agrandir et à décorer notre maison dans ce monde, et nous ne réalisons pas que par cela nous réduisons la taille de notre maison éternelle ".

-> Le Séfer 'Hassidim (84) explique que les plaisirs dans ce monde diminuent notre récompense dans le monde à venir.
[Nous ne devons pas oublier que ce que nous voulons véritablement, ce n'est pas ce monde-ci, mais c'est avoir le plus possible de proximité avec Hachem.]

-> Lorsque nous arriverons dans le monde de Vérité et que nous nous rendrons compte que nous avons préféré échanger des diamants (Torah, mitsvot) contre de vulgaires lentilles, et même pire que nous avons jalousé d'en avoir, en arrivant à critiquer la gestion du monde faite par Hachem, nous en ressentirons alors une honte terrible et éternelle, qui ne diminuera jamais en intensité.
[Rav Shabsai Yudelevitz - Drachot haMaggid]

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Nos Sages font remarquer que la Torah a été donnée :
- dans le désert = lieu où il y a le strict nécessaire, allusion au fait que nous devons savoir être heureux avec peu ;
- avec le feu = il faut avoir un enthousiasme et une dévotion ardentes pour l'étude de la Torah ;
- avec l'eau (selon le Shirat Dvora, les Nuées faisaient aussi tomber de l'eau). Or, selon la guémara (Taanit 7a), l'eau symbolise l'humilité, car dès que possible elle quitte sa place la plus élevée pour aller vers le bas.

=> Pour acquérir la Torah, il faut sacrifier de la matérialité, afin de pouvoir laisser de la place pour se lier au maximum à la spiritualité.

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-> "C’est un avantage pour moi d’avoir connu la misère, pour que j’apprenne Tes préceptes." (Téhilim 119,71)

-> "Soit vigilant à l'éducation des enfants de pauvres, car c'est [plus probable que ce soit] d'eux que sortira la Torah!"
[guémara Nédarim 81a]

-> Le roi David dit à Hachem : "Maître de l’univers! … Le riche se fait remarquer [devant Toi] grâce à sa richesse [qui lui permet d’être généreux]. Mais que doit faire le pauvre?"
"Le pauvre atteindra la célébrité grâce à ses enfants … D. accorde aux pauvres des fils qui deviennent des maîtres de Torah."
[Tana débé Eliyahou rabba – chap.18]

-> Lorsqu'il était jeune, le Nétsiv a rendu visite au Rachash, et ce dernier lui a demandé de clarifier une difficile explication de la guémara (Tossafot), qu'il n'arrivait pas à solutionner.
Le Netsiv lui a brillamment répondu avec un commentaire sublime.
Le Rachash a été ravi de sa réponse, et il a demandé au Nétsiv : "Pourquoi est-ce que cette explication ne m'a-t-elle pas été révélée? [Pourquoi est-ce que moi je n’ai pas trouvé la même chose?]"
Le Nétsiv lui a alors dit : "Parce que vous étudiez la Torah dans l’abondance, la richesse et les honneurs, alors que moi je peine dans l’étude de la Torah. Quand on acquiert la Torah avec difficultés, par des efforts, de nouvelles sources s’ouvrent à l’homme".

=> On voit de là que même si une personne étudie à la perfection dans le luxe, elle aurait pu atteindre des niveaux plus élevés si elle l'avait fait en se contentant du minimum.
[ainsi, lorsque l'on jalouse les biens d'autrui (souhaitant être plus riche), on doit avoir conscience que l'on renonce à de la Torah qui va avec notre situation actuelle!]

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-> Le rabbi Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou II, p.39) explique que : "celui qui tient à son âme s’éloignera de l’abondance en ce monde-ci et se consacrera uniquement à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des mitsvot avec amour.
Malheur à celui qui aspire à ce monde-ci et le poursuit, s’imaginant qu’il méritera les deux. Il finira par trébucher, car le matérialisme aura une emprise sur lui et le transformera en quelque chose de totalement matériel, et la gloire de la Torah s’en trouvera amenuisée.
Celui qui opte pour la Torah et fuit les désirs de ce monde-ci est comme quelqu’un qui fuit un danger mortel."

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-> Nous apprenons du roi David que le juif ne se lie pas à l'argent et à l'or.

On raconte à son sujet qu'il était paré d'une couronne en ornée de diamants, trophée de guerre, qui pesait plusieurs centaines de kilos.
La guémara (Avoda zara 44a) rapporte qu'il parvenait à la porter par un phénomène magnétique qui la maintenait en l'air, au-dessus de sa tête. [selon rabbi Yossi, ben rabbi 'Hanina]

Le roi David voulait ainsi faire comprendre aux juifs que l'or et l'argent n'avaient aucun rapport avec lui, se trouvant au-dessus de tête, hors de son esprit.
De plus, il ne passait pas son temps à compter sa fortune, si bien que son esprit, ainsi libre, pouvait s'imprégner de Torah et de sainteté, comme il est écrit : "Ta Loi (Toraté'ha) a pénétré jusqu'au fond de mes entrailles" (Téhilim 40,9).

La Torah était en lui, dans son corps et dans sa tête. Quant aux honneurs et à la couronne royale, ils étaient suspendus dans les airs, n'ayant aucune prise sur son corps.
Ce fut de cette manière qu'il combattit le mauvais penchant durant toute son existence.

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-> L'amour de l'argent est comparé à l'idolâtrie.
[Iguéret haKodéch - à la fin du Noam Elimélé'h]

[d'une certaine façon lorsque nous donnons tellement d'importance à notre argent, au point de lui vouer un cule idolâtre, nous ne laissons alors plus de place pour que Hachem réside en nous. Ainsi, plus la matérialité a de la place à nos yeux, moins D. n'a de place pour être avec nous!]

["Tout homme qui a en lui de l'orgueil, c'est comme s'il était idolâtre" - guémara Sotah 4b]

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-> "L’homme court après l’argent et cherche la richesse, mais il ne sent pas et ne comprend pas du tout que plus il reçoit d’un côté, plus les forces du mauvais penchant augmentent en proportion.
Le pauvre croit que s’il avait de l’argent, il serait le maître de son argent, alors que le résultat est que l’argent qu’il a acquis devient son maître."
['Hafets 'Haïm]

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-> "Accorde-moi ni la pauvreté ni la richesse" (Michlé 30,8)
Rabbénou Bé'hayé explique que le roi Chlomo affirme qu'il est préférable de n'être ni pauvre ni riche, car ces 2 états sont mauvais.
Lorsqu'un homme est riche, il devient aisément orgueilleux. Le monde lui appartient, et il ne prête aucune attention au monde futur.
Quand un homme est pauvre, il flatte autrui, ment et accomplit d'autres péchés sans s'en rendre compte.

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-> "La fortune ne sert à rien au jour de la faute" (Michlé 11,4)
-> "Par le 'hessed et la verité, la faute sera expiée" (Michlé 16,6)
-> "Celui qui donne la tsédaka et pratique la justice est préféré par Hachem à un sacrifice" (Michlé 21,3)
-> "La tsédaka sauve de la mort" (Michlé 10,2)
Nos Sages expliquent : Même si quelqu'un a fauté et que l'ange a la permission de le frapper, la tsédaka qu'il a donnée a aidé des gens à vivre, et elle sauvera son âme de la mort.

=> Combien nous devons voir nos richesses comme un moyen magnifique pour améliorer notre vie spirituelle, et non uniquement notre confort matériel éphémère, ou bien encore de le laisser dormir à la banque plutôt que de l'investir pour fructifier nos mérites éternels.

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-> Une personne qui renonce aux plaisirs matériels obtient [entre autre] le bénéfice suivant : elle ne réduit pas la récompense qui lui est destinée au monde futur. Si un homme profite de la vie en ce monde et assouvit tous ses désirs, il risque de perdre une si grande part de sa récompense qu'il ne lui restera rien au monde futur.
[...]

Dans le domaine spirituel, l'âme vient en ce monde pour acquérir les pierres précieuse et l'or que sont les commandements et les bonnes actions. Ces richesses peuvent être acquises seulement ici-bas.
Au monde futur, elles seront revendues à très bon prix.

Lorsque le voyage se fait long, certains commettent l'erreur d'échanger ces magnifiques "pierres précieuses" contre de vulgaires valeurs matérielles.
Ils perdent ainsi leur capital pour le monde futur.

Par contre, les hommes perspicaces ne vendent pas leurs bonnes actions à bas prix. Ils savent que la différence entre prix d'une bonne action en ce monde et dans le monde futur dépasse l'imagination.
Elle est bien plus importante que celle de la vente d'une pierre précieuse en Inde ou à Venise.
Comme l'enseigne nos Sages : "Une heure de tranquillité au monde futur est meilleure que toute la vie en ce monde" (Pirké Avot 4,22).

[Méam Loez - Kédochim 19,1-2]

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-> L'avare n'a pas confiance en Hachem et porte constamment son œil (ayin - עין) sur son argent (késsef - כסף).
Ce lien entre son œil (עין) de guématria 130 et son argent (כסף) de guématria 160, donne une guématria totale de 290, qui est la valeur numérique du mot : "tsar" (étroit - צר).

[lorsque nous regardons notre vie par des yeux matériels (argent), plutôt que spirituels, il en découle que nous avons un regard qui est très étroit. Nous passons à côté de notre vie, se comportant de façon très petite par rapport à nos potentialités! ]

Par contre, l'homme généreux et bienveillant fait confiance à Hachem et porte constamment ses yeux vers Lui.
[Ben Ich 'Haï]

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-> voir également : L'attirance pour l'argent, un esclavage : http://todahm.com/2022/05/18/lattirance-pour-largent-un-esclavage

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+ Pourquoi est-ce la sagesse ou la richesse, et non pas les deux?

-> Rabbi Its'hak dit : Celui qui veut acquérir la sagesse (de la Torah) doit tourner son visage vers le Sud et celui qui veut acquérir la richesse (matérielle) doit tourner son visage vers le Nord.
Il existe un signe (pour se souvenir de ces directions) : la Table (dans le Sanctuaire) était placée au Nord et la Ménora était placé au Sud.
[guémara Baba Batra 25b]

-> Selon rabbi Its'hak, un homme tourne son visage vers le sud dans sa prière pour acquérir la sagesse ou bien son visage vers le nord pour acquérir la richesse.
Du fait que s'il tourne son visage vers le sud, il ne peut pas simultanément le tourner vers le nord et inversement, il semble donc qu'il soit impossible de devenir à la fois Sage en Torah et riche ; c'est l'un ou l'autre!
Pourquoi cela?
C'est parce que tout don attribué à un homme (la sagesse ou la richesse) dans ce monde-ci est une épreuve pour lui : va-t-il s'enorgueillir de ce don et ramener les choses à lui, preuve que cette sagesse ou cette richesse matérielle est extérieure à sa personne, ou bien va-t-il utiliser ce don pour autrui et pour mieux servir Hachem?
Or, l'épreuve d'un homme sage est différente de l'épreuve d'un homme riche ; c'est pourquoi le Ciel ne donne pas en général à un même homme riche ; c'est pourquoi le Ciel ne donne pas en général à un même homme sagesse et richesse, car cela constituerait 2 épreuves très difficiles à gérer.
Cependant, si un homme a travaillé sa qualité d'humilité, modestie, alors il ne se sentira pas "propriétaire" de cette sagesse ou de cette richesse matérielle, et pour lui, ces dons ne sont qu'un outil pour mieux servir Hachem ; un tel homme pourrait bénéficier des 2 tables : spirituelles (par sa sagesse) et matérielle (par sa richesse).
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.4]

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-> "Ce qui se trouve dans les Cieux, en haut, ou sur la terre, en bas" (Vaét'hanan 5,8)

Le Ben Ich 'Haï interprète : pour le niveau spirituel (bachamayim - dans les cieux), regarde plus haut (mima'al) que toi, et pour le niveau matériel (baarets - sur la terre), regarde plus bas (mita'hat) que toi.

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=> Quelle est l'intention des signes : la Table et de la Ménora?

L'emplacement dans le Temple de la Table, symbole de la parnassa, au nord, et de la Ménora, symbole de la sagesse au Sud ont été choisis par rabbi Its'hak pour se remémorer des directions dans lesquelles il faut se trouver pour acquérir la richesse ou la sagesse.

-> Le Maharcha explique :
La Table, placée au Nord dans le Temple, ne contenait que les pains de proposition (lé'hem apanim) consommés par les Cohanim de service. Si cette Table (choul'han) symbolise la richesse matérielle, c'est-à-dire la table des princes et des riches, c'est pour enseigner à ces derniers qu'ils ne doivent pas compter sur leurs excédents financiers et matériels, car ils ne se rassasieront que du pain qui vient de la direction Sud opposée.
La Ménora placée au Sud se suffit de l'huile mise dans les gobelets pour éclairer.
Cette Ménora, qui symbolise la lumière de la Torah et sa sagesse, vient enseigner à celui qu'aspire à la sagesse qu'il doit se suffire (et être content) de peu, afin d'illuminer son âme appelé : lumière Divine (ner Elokim).

-> Le Méor Enayim enseigne :
L'activité essentielle d'un homme doit s'exercer sur les choses qui ont le plus de valeur, c'est-à-dire les paroles de Torah et la sagesse qui sont plus précieuses que l'or fin ...
Si la recherche des besoins matériels devient l'essentiel et l'activité de la Torah provisoire et secondaire, nous ne pouvons acquérir ni l'une ni l'autre.
C'est ce message qui est véhiculé dans les signes de la Table et de la Ménora.
En effet, la Ménora, symbole de la sagesse de la Torah, est placée au Sud, donc à droite (si on se place à l'ouest, face à l'est) et la droite représente le côté fort (comme la main droite) ; la Table symbole de la parnassa (subsistance) est placée au Nord, donc à gauche et la gauche représente le côté faible (comme la main gauche).

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