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"Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier" (Yitro 20,8)

-> Nos Sages disent que le Shabbat n'est pas qu'un simple jour, c'est aussi une entité spirituelle d'une très grande élévation. Cette réalité spirituelle est la fiancée du peuple juif.
[ex : la guémara (Shabbath 119a) rapporte qu’à l’entrée du Shabbath, rav Yanaï chantonnait : "Viens, fiancée, viens, fiancée!" (bo’i kala, bo’i kala! – c’est d’ailleurs devenu la conclusion du lé’ha dodi).]

Si le Shabbat, c'est le 7e jour de la semaine, c'est parce que c'est en ce jour (le samedi), que se réalise le mariage entre le peuple juif et sa fiancée, le Shabbat.
Par ailleurs, nos Maîtres affirment qu'il est interdit de se marier avec une femme avant de l'avoir vu au préalable.

C'est pourquoi la guémara dit que chaque jour de la semaine, on doit penser au Shabbat.
Ainsi, si on trouve au marché un beau poisson ou un beau fruit, on doit le réserver pour le Shabbat.
Le fait de penser et de préparer le Shabbat au cours des jours de la semaine, cela constitue le fait de voir sa fiancée avant le jour du mariage. Et c'est cela qui nous permettra de procéder au mariage quand viendra le samedi, jour du mariage.
[en hébreu au lieu d'appeler les jours : lundi, mardi, ..., on les appelle en fonction du Shabbath : 1er jour (yom richon), 2e jour (yom chéni), ...]

=> Cela est en allusion dans le verset : "Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier" = en se souvenant du Shabbat tout au long de la semaine, cela est considéré comme le fait de rencontrer sa ''fiancée'' avant le mariage.
Et cela nous permettra de "le sanctifier", c'est-à-dire de pouvoir procéder au mariage (appelé ''sanctification (Kidouchin)''), quand viendra le moment : le 7e jour de la semaine.

[le Imré Shéfer]

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-> "Souviens-toi du jour de Chabat pour le sanctifier" (Yitro 20,8)

A propos de ce souvenir dont parle le verset, Abrabanel explique que la nature de l’homme veut qu’il oublie les lois du Shabbat.
Pendant toute la semaine, il s’occupe de diverses travaux qui lui sont interdits le jour du Chabat. L’habitude l’amènera certainement à l’oubli du Shabbat.
C’est pourquoi le verset a estimé nécessaire d’éveiller la force du souvenir pour qu’il se rappelle le jour du Shabbat et s’abstienne de faire des travaux.

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+ Lien entre Shabbath & respect des parents :

-> La 4e mitsva consiste à se souvenir du Shabbat (Yitro 20,8-11) et la 5e est celle d’honorer ses parents (Yitro 20,12). Leur juxtaposition peut sembler insignifiante, mais ce n’est pas la seule fois dans la Torah que ces 2 mitsvot "dissociées" sont accolées. Dans la paracha Kedochim (19,3), ces 2 mitsvot sont mentionnées dans le même verset : "Un homme craindra sa mère et son père ; et Mes Chabbatot vous garderez – Je suis Hachem votre D."

-> Sur ce verset, nos Sages expliquent que bien que l’on doive honorer et révérer ses parents, l’obligation ne va pas jusqu’à leur obéir s’ils demandent d’enfreindre le Shabbat ou toute autre mitsva de la Torah. [Rachi - Kedochim 19,3]

-> Le rav Yaakov Kamenetsky propose une autre interprétation quant à la juxtaposition de ces 2 mitsvot.
Lors d'un vol en avion des Etats-Unis vers Israël, le Rabbi Yaakov Kamenetsky était accompagné de son fils le Rabbi Avraham Kamenetsky et par une de ses petites-filles.
Durant tout le voyage, son fils et sa petite-fille sont venus très régulièrement voir si Rabbi Yaakov avait besoin de quelque chose.

Le voisin de Rabbi Yaakov n'a pu se retenir de lui demander : "Rabbi, je vois rarement mes petits-enfants, et pour sûr je ne bénéficie pas d'un tel type de relation avec eux.
Je ne pense pas que je recevrai un jour de telles marques d'amour de la part de mon fils ou de mes petits-enfants.
S'il vous plaît, Rabbi, quel est votre secret pour une telle proximité dans votre famille?"

Rabbi Yaakov lui a répondu :
"Pour ceux qui croit en Darwin et sa théorie de l'évolution, chaque nouvelle génération est plus raffinée et développée que ses prédécesseurs.
Pourquoi, alors, un jeune devrait honorer une personne âgée?

Cependant, selon notre tradition, chaque génération antérieure est plus proche de la révélation au mont Sinaï et donc à la source de notre spécificité/particularité en tant que peuple.
Mon fils et mes petits-enfants me regardent car c'est au travers de moi qu'ils ont une connexion avec notre peuple."

=> Shabbat témoigne de notre croyance en la création du monde par Hachem en 6 jours et en Son "repos" le 7e jour.
Une fois que l’on reconnaît cette vérité, on en viendra automatiquement à réaliser que chaque génération est plus proche de la Création que nous et est donc digne de respect. C’est le rapport entre ces 2 mitsvot : toutes deux émanent de la même conviction à propos de la création du monde par Hachem.

L’explication de rav Kamenetsky peut ainsi nous servir à expliquer pourquoi nos Sages choisirent précisément le Shabbat pour nous enseigner que le respect des parents n’outrepasse pas les autres mitsvot de la Torah.

Celui qui honore ses parents montre son lien avec les générations antérieures et donc sa croyance en la création du monde et il pourra respecter également le Shabbat qui représente la commémoration suprême de la Création.

Cette façon de considérer les personnes âgées et, plus généralement, le passé est très contrastée avec la perception laïque du monde. Celle-ci met l’accent sur le progrès et sur son importance, ce qui implique souvent une dépréciation du patrimoine culturel. La Torah quant à elle insiste sur l’adhésion aux valeurs transmises depuis le Don de la Torah. Elle aborde les changements du monde moderne en fonction de ces valeurs et non l’inverse.
Ainsi, bien qu’il y ait souvent eu de nouvelles approches et des mouvements "innovateurs" dans l’histoire de notre peuple, ils restèrent toujours dans le contexte des valeurs du don de la Torah.

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