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"Et voici les ordonnances (michpatim) que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)

-> Selon Rachi, l'utilisation du terme : "véélé" (ét voici) indique qu'il y a un lien entre ce chapitre qui traite essentiellement des lois civiles (entre l'homme et son prochain), et le précédant qui rapporte les 10 Commandements et les lois concernant l'Autel (majoritairement la relation entre l'homme et D.).
De même que ce qui précède a été proclamé au Sinaï, de même "celles-ci" ont-elles été proclamées au Sinaï.

Rachi continue : Pourquoi les lois civiles font-elles immédiatement suite à celles relatives à l’autel?
Pour te dire que tu devras installer le Sanhédrin près du sanctuaire.

-> Le Sanctuaire et le Sanhédrin partagent un résultat similaire.
Le Sanctuaire/Temple amène la paix et l'harmonie entre le peuple d'Israël et Hachem par les sacrifices qu'ils y amènent et l'expiation qui en résulte. [relation ben adam lamakom]

Le Sanhédrin apporte la paix entre un homme et son prochain, en jugeant équitablement leurs différents. [relation ben adam la'havéro]
[le Har Tsvi]

-> Dans la paracha suivante, il est écrit : "Ils Me feront un Sanctuaire, et je résiderai parmi d’eux" (Térouma 25,8)

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 1,4) explique que par "résider en eux", Hachem veut dire aux juifs qu’Il résidera à l’intérieur de chacun d’eux : "car par vos actes, vous pouvez vous transformer et devenir la copie exacte de ce Sanctuaire et de ses composants".

A ce sujet, le rav Leiby Burnham dit : de même que le Temple avait son tribunal des affaires entres les hommes (Sanhédrin) juste à côté de l'Autel (sacrifices pour Hachem), de même nous devons construire en nous par nos actions, ces 2 composants d'égale importance.

-> Le rav Israël Salanter a durant toute sa vie témoigné de l'importance de ce message : les mitsvot envers Hachem et celles envers notre prochain sont aussi importantes, car provenant toutes du même D.

[la différence est que nous n'avons pas de concurrence d'égo avec Hachem (puisque comprenant qu'Il est hors catégorie), tandis qu'avec autrui ce n'est pas le cas (même perdre 1 centime peut devenir toute une affaire, par principe, par égo!)

Nous devons être autant vigilants dans ces 2 types de mitsvot, voir bien davantage avec notre prochain, car Hachem est facile à pardonner (téchouva sincère), mais ce n'est pas le cas avec autrui, où le pardon peut être impossible (ex: on ne retrouve plus cette personne, ou bien autrui ne veut pas pardonner).]

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-> La réalisation de toute la Torah dépend des lois monétaires, et selon le midrach rabba, la Torah n'a été donnée qu'à la condition que le peuple juif mette en place un système judiciaire.
Pourquoi cela?

Il arrive parfois de voir de jeunes enfants qui excellent dans leur étude de la Torah et dans la prière. Cependant, en grandissant ni ils étudient, ni ils prient.
Cela est possible car ils ont été nourris par de l'argent qui avait été volé à d'autres.
En mettant ces aliments volés dans leur bouche, cela a développé en eux l'envie de courir après leurs désirs et d'avoir de mauvais traits de caractères.
[le Agra déPirka - au nom de Rabbi Mendel de Riminov]

=> Rabbi Moché Teitelbaum (Béra’h Moché) conclut : C'est pourquoi les lois monétaires sont si essentielles à la Torah, car si quelqu'un se nourrit à partir d'argent volé, il finira par perdre son lien avec la sainte Torah.

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-> Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk enseigne :
"Pourquoi est-ce la Torah aborde les mitsvot entre l'homme et son prochain, immédiatement après avoir rapportée le don de la Torah au mont Sinaï?

Nos Sages disent : "le déré’h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1).
De la même manière qu'une préface permet d'en apprendre plus sur le contenu d'un livre, de même nous pouvons savoir combien de Torah une personne a en elle, en observant sa façon de se comporter avec ses prochains."

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+ "Et voici les ordonnances que tu placeras devant eux" (véélé amichpatim achèr tachim lifné'ém - Michpatim 21,1)

-> Il y a 5 mots dans ce verset, en allusion au fait que lorsqu'un juge rend un vrai jugement, c'est comme s'il avait accompli l'ensemble des 5 livres de la Torah.
[Rokéa'h]

-> La paracha s'appelle Michpatim (les ordonnances) car comme le Zohar le dit, le mot "michpat" implique de la miséricorde.

Le peuple d'Israël sont les enfants de Maître du monde.
Tous les jugements et les souffrances sont là pour guérir l'âme.
A l'image d'un médecin qui va couper la chair, causant beaucoup de douleur et de souffrance dans un but de guérir une personne et de lui permettre de rester en vie.
De même, un père peut en arriver à frapper son enfant, uniquement par amour, afin de le guider dans le bon chemin.
[Rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik]

-> "Puisque Hachem ne désire que le bien, et qu'Il aime Sa Création comme un père aime ses enfants, il est est souvent nécessaire de discipliner les enfants pour leur bien ultime.
Les punitions de Hachem ne proviennent pas d'une vengeance haineuse, mais plutôt de la discipline d'un Père aimant."
[Ramh'al - Déré'h Hachem - part.2 - 8,1]

[Rien ne peut nous arriver si Hachem n'en a pas donné Son accord. C'est pourquoi, lorsque nous sommes confrontés à un jugement, à une souffrance, nous devons accepter qu'à l'origine il y a Hachem, un Père plein de compassion (michpatim).]

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-> "Tu placeras devant eux", Rachi commente : Et non devant les idolâtres, et même si tu sais pertinemment, à propos d’un procès, qu’ils le jugeront comme le feraient les juges d’Israël, ne le présente pas devant leurs tribunaux! Car celui qui saisit les païens des procès d’Israël profane le Nom de D. et rend hommage à celui des idoles

-> Lorsque les juifs jugent, Hachem se tient parmi eux et les guident afin de rendre le meilleur jugement.
Même si les juges ne sont pas des experts (moum'him), mais uniquement 3 individus ordinaires (ayant suffisamment étudié pour être nommés juges), ils sont quant même cashers pour juger les cas car ils méritent que la Présence Divine soient avec eux (guémara Sanhédrin 2b).
Il est ainsi certain que Hachem va orienter les juges pour qu'ils fixe un jugement correct et juste.

En revanche, lorsque les autres nations du monde sont assises en jugement, même s'il y a les plus grands experts, Hachem n'est pas avec eux et ils peuvent ne pas parvenir au bon jugement.

=> C'est une raison pour laquelle un juif ne doit pas amener un autre juif dans un court de justice non-juive.
[Rabbi Moché Teitelbaum - Béra’h Moché]

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-> "Même si tu penses que le juge a rendu un mauvais jugement contre toi, ne le maudis pas, car une personne est aveugle à ses propres défauts." (Sforno - Michpatim 22,27)

[de même que nous sommes aveugle face à l’immensité de D., de même nous sommes aveugles face à nos propres défauts. Dans nos relations avec Hachem et avec notre prochain, nous devons accepter de ne pas tout comprendre.]

-> "Toutes les 613 mitsvot sont incluses dans les 10 Commandements" (Rachi - Michpatim 24,12)
[les lou'hot sont un tout composé de 2 parties indissociables : envers Hachem et envers autrui. ]

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-> "Le monde se maintient grâce à 3 choses : la loi, la vérité et la paix" (Pirké Avot 1,18).
- La loi dépend du juge = il doit trancher équitablement et détecter le mensonge.
- La vérité repose sur les témoins = tenus de ne pas porter de faux témoignages.
- La paix dépend des parties en litige = qu'un individu soit condamné ou disculpé, il doit accepter le verdict de bon gré.
Ainsi cesse la discorde et les 2 parties peuvent quitter le tribunal (beit din) comme si elles n'avaient jamais eu de différend.

Sans lois sociales, la civilisations cesserait d'exister. Le plus fort dominerait le faible et chacun utiliserait la force pour s'emparer des biens d'autrui.

Si ces 3 piliers du monde n’existaient plus (la loi, la vérité et la paix), le monde cesserait d’exister.
Par conséquent :
- lorsqu’il maintient la loi, la vérité et la paix, le juge est l’associé de Hachem dans la perpétuation de l’univers.
- lorsque les plaignants acceptent de bon gré la décision du juge, qu’elle soit en leur faveur ou non, eux aussi sont considérés comme les associés de Hachem dans la Création.
[…]

Les juges constituent un corps législatif appelé le Sanhédrin. Le mot Sanhédrin peut être compris comme une abréviation des mots : "soné daron", qui signifie : "qui déteste les cadeaux".
Lorsqu’un homme possède ce trait de caractère, la seule chose qu’il juge importante est la vérité.
[…]

Jérusalem ne sera reconstruite que grâce à la justice, comme il est écrit : "Sion sera racheté par la justice" (Yéchayahou 1,27).
Hachem désire la justice davantage que les sacrifices.
[…]

Le verset dit : "La force du Roi réside en ce qu'Il aime la justice" (Téhilim 99,4).
Hachem aime ceux qui rendent la justice.
La Torah ne fut donnée uniquement pour que la justice soit établie. Sinon, chacun agirait à sa guise sans craindre personne.
Peu à peu, le peuple commettrait de nombreuses fautes et la Torah serait oubliée.

[compilation personnelle du Méam Loez (Yitro 18,14 & 21-22 & Michpatim 21,1]

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"Et voici les lois que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)

-> Le terme "lois" (michpatim) peut aussi se traduire par "jugements" et les termes "devant eux" (lifné'hem) peuvent aussi se traduire par "avant eux".
Ainsi, ce verset se transcrira ainsi : "Voici les jugements que tu placeras avant eux". En effet, il peut arriver que l'homme ne comprenne pas les jugements et la justice d'Hachem. Il peut même trouver Ses Décisions injustes.
Dans ce genre de cas, la compréhension des Jugements Divins peut apparaître par la connaissance de tout l'historique des âmes. D'après la tradition, la réincarnation existe. Ainsi, une âme qui a commis une faute dans une vie, devra parfois trouver sa réparation dans une prochaine vie.
On peut parfois trouver ce qui lui arrive alors d'injuste. Mais en réalité, il vient réparer par cela une vie passée. C'est là que se trouve la justice.
Cela est en allusion dans ce verset : "Voici les jugements" = les Jugements d'Hachem peuvent parfois se comprendre que quand "tu placeras avant eux", quand tu connaîtras l'histoire des âmes "avant eux", dans une vie précédente.
[Divré Yé'hezkel]

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-> La paracha Michpatim commence par une énumération d’un grand nombre de mitsvot qui concernent les relations entre l’Homme et son prochain (ben adam la'havéro). Ces Lois traitent surtout des litiges financiers. Et quand
bien même ceux-ci sont jugés dans les tribunaux des non-juifs, ce n’est que les Juges d’Israël qui arbitreront de telles discordes. En effet, ces Lois somme toute compréhensibles par l’esprit (Michpatim) sont d’origine divine, tout comme le sont les 10 Commandements.
Ainsi, Rachi rapporte que le premier mot de notre Paracha est : "véélé" (ואלה) et non : "élé" (אלה) (la présence de la lettre "vav" implique une relation avec ce qui précède), pour nous enseigne : "De même que les premiers (les 10 Commandements) ont été proclamés au Sinaï, de même celles-ci (les Michpatim) ont-elles été proclamées au Sinaï".

Ainsi, pouvons-nous comprendre l’approche très mystique du Zohar vis-à-vis de ces Lois : "Voici les Lois (ואלה המשפטים) [c’est-à-dire] voici l’ordre des réincarnations (Guilgoulim)".
A priori, on ne comprend pas le rapport entre les Lois traitant de la réparation des dommages et les réincarnations!
Le Baal Chem Tov explique qu’il arrive parfois qu’un homme soit condamné à payer par le Beth Din, car il n’a pas 2
témoins aptes à témoigner. Bien que selon la stricte vérité, il ne devrait pas payer, il sera quand même condamné.
Il pourrait alors avoir la tentation de s’interroger comment est-ce possible que les règles de la Torah puissent jouer en sa défaveur et le condamner alors qu’il est innocent?
La Torah est pourtant le socle de la vérité et de la paix!

Le Zohar nous enseigne donc que c’est "l’ordre des réincarnations" = en effet, le Créateur du Monde et de toutes les âmes sait ce qui s’est passé entre les individus au cours des vies précédentes et Il dirige Son Monde selon la Torah, avec amour et compassion, avec droiture et véritable justice. Ainsi, est-il possible que dans une précédente vie, cet homme devait de l’argent à une personne, et Hachem lui a en fait donner la possibilité de corriger sa précédente erreur dans vie actuelle, et ainsi de réparer son âme, tâchée depuis sa précédente vie.

=> On apprend de là que toutes les épreuves que l’on traverse sont orientées uniquement pour notre bien, même si nous n’arrivons pas toujours à le percevoir!
Lors d’un moment difficile, nous devons donc garder à l’esprit qu’Hachem ne fait que du bien, et même si c’est difficile à cet instant, c’est en vérité ridicule par rapport au véritable bien que l’on tire de cette épreuve.
[d'après le Collel de la communauté de Sarcelles (Michpatim - 5780)]

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-> Si nous souhaitons juger les actes d'Hachem, nous devons prendre en considération que Sa justice [s'étend] sur plusieurs générations et peut ne devenir compréhensible que dans une seule génération ...
Ainsi, mieux vaut ne pas se poser trop de questions.
[Moussar Israël]

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-> De même, le Déguel Ma'hané Efraïm enseigne :
"Et voici les jugements que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)
Le Zohar explique : "Et voici les jugements" signifie : "Voici l'ordre des réincarnations". Quel lien existe t-il entre la réincarnation des âmes et les jugements des affaires judiciaires selon la Torah?

En fait, il peut arriver que dans une certaine affaire, le Juge soit convaincu que l'une des deux parties ait raison et soit jugée innocente. Mais s'il en vient à appliquer la loi prévue par la Torah, dans ce cas, il s’avère que le juge devra plutôt la condamner. Contrairement à ce qui semble être la véritable justice, on pourrait se demander où se trouvent la vérité et la justice?
Mais la réponse à cette question se trouve dans le secret de la réincarnation. Cet homme que la Torah condamne ici à payer sa dette, devait certainement cette dette depuis une vie antérieure. Et n'ayant pas toujours pas remboursé cette dette, Hachem a organisé ce jugement pour rétablir les choses de sorte que cette dette soit enfin payée.
Quant à son adversaire, qui a choisi délibérément de lui soutirer cet argent injustement, il devra lui-aussi réparer cela par la suite. Car la Justice Divine est imparable. C'est à cela que fait allusion le Zohar en mettant en lien les "jugements" et les "réincarnations".

Les règles de justice prévues par la Torah sont dictées le Créateur, et pas par la simple logique humaine. Même si cette justice peut paraître parfois contradictoire, allant à l'encontre du bon sens qui pourrait les percevoir comme injuste et contraire à la vérité. Mais leur logique se trouve dans l'ordre des réincarnations. Car Hachem, Qui a créé le monde entier, a créé toutes les âmes et sait tout ce qui s'est passé dans toutes les vies antérieures.
Dans Sa Perfection Infinie, Il a fixé les lois de la Torah pour que les juges Rabbiniques les appliquent et ainsi, Hachem utilise ce biais pour diriger Son monde selon la Vérité avec une justice adaptée compte-tenu de toutes les réincarnations, Il répare toutes les âmes.
Cela aussi est suggéré par les mots : "Que tu placeras devant eux (lifnéhem)", qui se traduit aussi : "avant eux". Car ces jugements selon les règles de la Torah auront la vertu d'appliquer la justice portant sur les vies "avant eux", pour apporter les réparations aux vies précédentes.

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-> La paracha de Michpatim décrit un certain nombre de lois régissant la vie sociale et le rapport au quotidien entre les hommes. Bien qu’elles soient des prescriptions compréhensibles par le commun des mortels, elles n’en demeurent pas moins des Commandements divins, comme l’exprime Rachi : "De même que les premiers (les Dix Commandements) ont été proclamés au Sinaï (par D. Lui-même), de même ceux-ci ont-ils été proclamés au Sinaï".
Les Lois de Michpatim expriment parfaitement les propos énoncés dans la prière : "Car elles (les mitsvot) sont notre vie ('hayénou) et la longueur de nos jours, nous les méditons jour et nuit", car elles régissent notre vie matérielle au quotidien.
Ainsi, pouvons-nous y voir une allusion au fait que Michpatim soit la 18e paracha de la Torah (18 étant la valeur numérique de : 'Haï (חי) – vivant).
[...]
Quand nous réalisons que la Torah et ses Commandements constituent la véritable source de la vie (‘hayénou) [et non un fardeau], nous pouvons accomplir notre tâche aisément et être assurés de notre succès.
[d'après le Collel de la communauté de Sarcelles (Michpatim - 5782)]

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