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"Le 7e jour, le chef des enfants d'Efraïm, Elichama fils d'Amihoud" (Nasso 7,48)

=> Pourquoi le chef de la tribu d'Efraïm a apporté son offrande le 7e jour (soit le Shabbath)?

Lorsque Yossef est venu en Egypte, il y a été vendu comme esclave à la maison de Potifar.

La Torah nous relate qu'un jour il est venu à la maison afin de faire son travail, et que la femme de Potifar l'a pressé de commettre une faute.
Yossef en est devenu très effrayé, et il s'est enfui.

Selon le midrach (Yalkout Shimoni 146), c'était le jour du Shabbath, et il venait à la maison faire "son travail", qui était d'étudier et de revoir la Torah que son père lui avait enseigné.

Selon la guémara (Sanhédrin 43b), lorsqu'une personne résiste et domine le mal, c'est équivalent au fait d'offrir un sacrifice.

=> Ainsi, puisque Yossef a "offert" un sacrifice à Shabbath, Hachem l'a récompensé en faisant que son descendant (le chef de la tribu de son fils) pouvait apporter un sacrifice pour l'inauguration de l'Autel, à Shabbath.

Par ailleurs, selon le midrach rabba (14,2), Yossef a observé le Shabbath en Egypte avant qu'il ne soit donné.
On l'apprend du verset : "... (ha'hèn - הָכֵן) ..." (Béréchit 43,16)
Le mot ha'hèn est essentiellement utilisé afin d'exprimer une préparation pour Shabbath, comme on peut le déduire du verset : "le 6e jour ils préparent (hé'hinou - הֵכִינוּ) ce qu'ils auront apporté" (Chémot 16,5).

Ainsi, Hachem lui a dit : "Yossef, tu as observé Shabbath avant que la Torah ne soit donné, Je te promets que Je vais te rembourser en permettant à ton petit-fils de présenter son offrande le jour de Shabbath.
Et ce, malgré le fait qu'il soit normalement interdit à une personne individuelle d'agir ainsi, je vais accepter favorablement son offrande."

=> Mais, n'est-il pas curieux que la récompense de l'observance du Shabbath par Yossef, est une profanation (permise) par son petit fils?

D. a donné le Shabbath et nous a ordonné de le sanctifier.
Ceci s'accomplit en se retenant de tous les travaux interdits, comme le fait d'y apporter un sacrifice individuel.
Il existe cependant des sacrifices [collectifs] que nous devons offrir durant Shabbath.
Ainsi, d'une manière évidente, une offrande demandée par Hachem n'est pas une profanation du Shabbath, mais c'est un moyen de développer la sainteté du Shabbath.

C'est pourquoi la récompense de Yossef, a été, malgré le fait que normalement l'offrande individuelle soit interdite Shabbath, Hachem a donné l'autorisation à son petit-fils d'en offrir en ce jour, qui va alors permettre d'accroître et d'élever la sainteté du Shabbath.

Source (b'h) : traduction personnelle d’un dvar Torah du rabbi Moché Bogolmisky (dans son Védibarta Bam)

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A propos de l’inauguration du Michkan par les Princes (néssi'im) des Tribus, il est écrit : "Au 7e jour, le Prince des enfants d'Efraïm, Elichama fils d'Amihoud" (Nasso 7,48).
=> De quel "7e jour" s’agit-il?

-> Rabbénou Bé’hayé rapporte les 2 points de vue :
celui du sens littéral = c’est le 7e jour de l’inauguration du Michkan ;
et celui du sens allégorique = c’est le 7e jour de la semaine : le jour du Shabbath.

=> Selon cette dernière opinion, une question se pose : Pourquoi le descendant de Yossef reçut-il l’autorisation d’offrir des Sacrifices privés (appartenant à un particulier [ya'hid - יחיד]) le Shabbath (jour durant lequel, seuls les Sacrifices communautaires sont habituellement offerts)?

On peut citer les 2 réponses suivantes :
1°/ il est écrit : "Yossef, apercevant parmi eux [ses frères] Binyamin, dit à l’intendant de sa maison: ‘Fais entrer ces hommes chez moi; qu’on tue des animaux et qu’on prépare (Véa'hén - והכן) [les repas], car ces hommes dîneront avec moi’." (Mikets 43,16).
Ce soir-là était Shabbath, car il est dit : "Et qu’on prépare (Véa'hén - והכן)". Or, ce terme n’est employé qu’à propos du Shabbath, comme il est dit : "Le 6e jour, lorsqu’ils prépareront (Véhékhinou - והכינוּ) [pour le Shabbath] ce qu’ils auront apporté" (Béchala'h 16,5).
Ainsi, Hachem a dit à Yossef : "Tu as observé le Shabbath en Egypte avant que Je ne t’ordonne de garder ce saint jour [Lorsque tu as invité tes frères à dîner dans ton palais, tu as demandé à ton fils Ménaché de préparer les repas le vendredi]. En retour, J’honorerai ton descendant en lui permettant d’apporter son Sacrifice [personnel], un jour de Shabbath" [voir midrach Tan’houma Nasso 28].

Bien que les Patriarches aient observé le Shabbath avant même qu’il ait été institué, au même titre que toutes les autres mitsvot, Yossef fut le premier qui instaura le principe de la préparation du Shabbath. Ainsi, son descendant eut le privilège d’offrir son Sacrifice d’inauguration le jour saint.
La raison est double : d’une part, l’inauguration du Michkan fut aussi une préparation pour le Service divin, d’autre part, en instaurant la préparation du Shabbath pour l’ensemble du peuple juif, Yossef donna à son descendant le mérite d’offrir un Sacrifice que l’on peut considérer comme "communautaire", et donc autorisé à offrir le Chabbath. [Divré Yoël]

2) Le midrach (Bamidbar Rabba 14,3) enseigne : "Yossef craignait D., comme il est dit : ‘Comment puis-je commettre ce si grand méfait (céder aux avances de la femme de Potifar) et fauter envers le Seigneur?’ (Vayéchev 39,9).
Yossef a honoré Hachem en refusant de la toucher [la femme de son maître] en raison de sa crainte de D. Hachem lui a dit : ‘Par ta vie, Je récompenserai ton descendant [le Prince de la Tribu d’Efraïm] en l’honorant. Ainsi, lui permettrai-Je d’offrir son Sacrifice [d’inauguration] en Mon saint Jour [le Shabbath] sans que cela lui cause le moindre préjudice [bien que ce soit un Sacrifice individuel habituellement prohibé le Shabbath], comme il est écrit : ‘Au 7e jour, le Prince des enfants d’Efraïm’."

A ce propos, le midrach (Yalkout Chimoni Nasso Simane 715) interprète le nom du Prince de la Tribu d’Efraïm (Elichama Ben Ammihoud) comme faisant allusion aux actions vertueuses de Yossef.
- Eli Chama (אלי שמע) = Hachem a dit : "Yossef M’a écouté" (Eli Chama – אלי שמע) plutôt que de prêter l’oreille aux avances de la femme de Potifar"
- Amihoud (עמיהוד) = Hachem a dit : "La splendeur de Yossef fut avec Moi (imi aya odo - עמי היה הודו) et non pas parmi les réchaïm» (le cercueil de Yossef était porté au côté de celui de l’Arche Sainte).

=> Pour quelle raison le Prince de la Tribu d’Efraïm apporta-t-il son Sacrifice le septième jour, tandis que ce n’est que le 8e jour que le Prince de la Tribu de Ménaché apporta le sien?
En effet, Ménaché étant l’ainé, et Efraïm le cadet des 2 fils de Yossef, il aurait été plus logique que ce soit la Tribu de Ménaché qui ait la préséance sur celle d’Efraïm.
Le Midrache (Psiketa Rabbati) nous en révèle la raison : "C’est parce qu’il se rapetissait, et qu’Hachem aime celui qui se fait petit. D. a dit: ‘Etant donné qu’il (Efraïm) s’est fait petit, il méritera de recevoir cet honneur’."

Il est écrit : "Il arriva, à une de ces occasions (où la femme de Potifar tentait de le séduire), qu’il vint dans la maison pour faire son travail" (Vayéchev 39,11).
Rachi rapporte le commentaire de la guémara (Sotah 36b) : "Rav et Chmouel sont en désaccord. L’un dit : pour faire son travail, au sens littéral. Quant à l’autre, il enseigne : pour satisfaire ses ‘besoins’ [c’est-à-dire: pour avoir des rapports avec elle]. Mais l’image de son père lui est apparue".
Le dernier avis est difficile à comprendre : Comment Yossef pouvait-il avoir l’intention de fauter avec la femme de Potifar?
Yossef, de par sa piété, considérait, contrairement à ses frères, qu’il avait le statut de Ben Noa’h (non-Juif) et non de Ben Israël. Or, un Ben Noa’h ne doit pas se laisser tuer si on l’oblige à transgresser un de sept Commandements dont il est tenu de respecter, quand bien même, il s’agirait des trois interdits pour lesquelles un juif doit se laisser tuer : le meurtre, les unions interdites et l’idolâtrie.
Ainsi, Yossef choisit, dans un premier temps, de céder aux avances de la femme de son maître, afin d’échapper à une menace de mort proférée par cette dernière.
Finalement, Yossef décida de sanctifier le Nom de D. (voir guémara Sotah 36b) en fuyant devant la femme de Potifar, afin de donner la force aux futures générations du peuple juif de surmonter l’épreuve des unions interdites.
C’est pourquoi il mérita que son descendant offre un Sacrifice d’inauguration, équivalent à offrande communautaire que l’on offre le jour du Shabbath. [Divré Yoël]
[feuillet de la communauté Sarcelles - 5780]

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