Le shiour 'hamets (le rendant interdit) n'est qu'une quantité infime (un machéou).
La règle de nos Sages est toujours que : la mesure du bien divin est toujours plus grande que celle de la punition divine (mida tova mérouba mimidat pour'anout - guémara Yoma 76а).
Si une quantité infime de 'hamets peut créer l'interdit de 'hamets, alors une quantité infime de judaïcité, même une petite étincelle de sainteté, peut également définir toute la personne.
[Imré Emet]
[chaque juif a en lui une partie d'Hachem, qui reste pure, et ce quoiqu'on puisse faire.
Ainsi, chaque juif doit s'aimer soi-même (pas de désespoir), et autrui, car il reste toujours défini comme une sublime personne! ]
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-> Le Zohar haKadoch (3:252:1) souligne que toute la différence entre le 'hamets et la matsa est un petit point d'encre. Les 2 mots symbolisant les extrêmes de notre service d'Hachem, de ce qui ne doit pas être mangé et de ce qui doit être mangé à Pessa'h. Ils s'écrivent de manière très similaire (ה et ח), mais là où le mot חמץ ('hamets) a la lettre ח au début, מצה (matsa) a la lettre ה à la fin.
Quelle est la signification de cette distinction?
Le Sfat Emet explique qu'une est essentiellement comparée à la lettre ד, qui représente דלות (dalout - pauvreté), une création appauvrie sans rien qui lui soit propre.
Une étincelle divine peut élever la personne, cette petite ligne (י) au milieu peut transformer un ד appauvri en la lettre ה, qui confère une orientation et une direction à son avoda (service d'Hachem), une nékouda (point, étincelle) intérieure qui anime une personne.
Mais parfois, au lieu de rester concentré sur cette étincelle et de la garder à l'intérieur, une personne la tire vers elle et l'intègre à son extérieur, sans qu'on puisse la distinguer. [est-ce que j'agis pour mon véritablement moi intérieur, ou pour ce que je crois être moi-même, une moi qui s'est ajouté (par l'environnement, par la facilité, l'égo, ...)]
C'est ce qui se passe lorsque le ה est transformé en ח, cette petite ligne qui s'étend du milieu et qui n'est plus visible par elle-même (elle se fond dans la masse de la lettre 'hét, plutôt que d'être une ligne à part, unique [comme notre intériorité]). Elle devient 'hamets, sans direction ni substance.
[ainsi tout juif doit avoir conscience et apprécier ce petit youd (י - yéhoudi), cette étincelle d'Hachem qui est toujours en lui, et il doit en être très fier et joyeux. Et cela tout en sachant qu'elle vient s'abriter dans le dalét, représentant la "dalout" (pauvreté), donc l'humilité, la conscience que tout cela ne provient que d'Hachem (sans qui je ne peux pas vivre une seconde supplémentaire), et qu'on doit en faire bon usage. ]