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Choul’han Orékh

+ Choul'han Orékh :

-> Selon le Chlah Hakadoch (matsa Chemoura 217) :
Au moment du repas (séouda) du Séder, on doit reconnaître qu'il s'agit d'une séouda de spiritualité, tout comme Its'hak l'a fait la nuit où il a donné à Yaakov les bénédictions, c'était au moment de la nuit du Séder (comme il est dit dans Pirké déRabbi Eliezer).

Il s'agit aussi d'un exemple et d'une allusion à la séoudat Liv'yatan (le repas spécial du Léviathan que les tsadikim prendront après la guéoula), auquel nous serons méritants après la géoula.
[ "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) = en un sens, chaque juif à sa racine est un tsadik = koulanou tsadikim. ]
Ainsi, il faut veiller à ne pas prononcer des paroles de néant et de sottise, et encore davantage des paroles interdites, mais plutôt continuer à parler de la sortie d'Egypte et de tous les miracles que Hachem a fait et fait constamment pour nous.

-> Selon le Ora'h 'Haïm :
Nous avons "Choul'han Orékh", [ce qui signifie] que par Hachem, Sa table est toujours dressée et Il donne la parnassa à tous ceux qui ont du bita'hon en Lui.
[...]
nous disons que la table est toujours mise ; qu'il est toujours facile pour Hachem de donner. Il suffit de demander.

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-> Selon les Tossafot (guémara Avoda Zara 5b) :
Au milieu du Seder, nous avons ce que l'on appelle le "Choul'han Orékh". Nous mangeons une séouda.
Il ne s'agit pas simplement d'un repas (séouda) standard que l'on mange le Shabbath ou à Yom Tov, mais plutôt d'une partie intégrante du Seder, car c'est un moment où l'on cél notre rédemption de l'esclavage à la liberté.

-> Selon le Séder Hayom, ce repas doit être mangé d'une manière qui démontre que nous sommes libres et que nous appartenons à la royauté (les enfants du Roi des rois, Hachem).

-> Selon le Nagid véNafik :
Il y a une coutume de dresser la table le soir du Seder avec des couverts raffinés, et il faut le faire autant que possible. C'est une pratique que l'on ne retrouve à aucun autre Yom Tov.
Pourquoi faisons-nous cela à Pessa'h?
Nous le faisons en souvenir des grandes richesses que nous avons emportées d'Égypte.
[d'une certaine façon, après avoir vécu en détails la dureté de l'esclavage en Egypte avec notre délivrane, on faite cela concrètement lors de la séouda. ]

-> Selon le Chlah Hakadoch :
La séouda doit être consommée avec une grande joie, mais en même temps il doit y avoir un sentiment de solennité, car c'est un moment de avodat Hachem.

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+ La matérialité comme moyen au service de la spiritualité :

-> Selon le Avodat Israël :
Le fait de manger peut être fait d'une façon spirituelle et peut être une expérience spirituellement édifiante, ou, D. préserve, cela peut être une chute spirituelle.
Une table devient comme une sainte Mizbéa'h lorsque l'on est méticuleux et que l'on imprègne son repas de sainteté, par exemple en se lavant les mains, en récitant des bénédictions et en prononçant des divré Torah.
C'est ce que nous appelons un "choul'han".

Cependant, si une personne n'élève pas sa séouda au rang de spiritualité, mais qu'au contraire elle se concentre sur la satisfaction physique, matérielle, par la consommation de nourriture, alors les lettres de "שולחן" (choul'han - table) sont réarrangées pour épeler "לנחש" (léna'hach - le serpent [originel] ), qui symbolise Satan, c'est-à-dire que le repas va au serpent, ce qui signifie que la table est occupée par Satan et qu'il cherche à inculper la personne pour ses fautes.

Nous appelons la séouda "Choul'han Orékh" (la table dressée), afin d'appuyer sur notre nécessité de se comporter pour que les lettres de choul'han sont dressées et doivent le rester, de sorte que notre séouda doit participer à la sainte avoda du Mizbéa'h.

-> Selon le Emet léYaakov :
Dans les Pirké Avot, on nous enseigne que lorsqu'un homme s'assoit pour prendre un repas, il s'agit d'une expérience qui peut être soit édifiante, soit avilissante. Lorsque trois personnes mangent ensemble et ne prononcent pas de paroles de Torah à table, c'est comme si elles avaient mangé une offrande idolâtre. Mais si elles prononcent des paroles de Torah, c'est comme si elles avaient mangé à la table même d'Hachem.
Il n'y a apparemment pas de juste milieu ; c'est soit comme si l'on avait mangé à la table d'Hachem, soit de la avoda zara (idolâtrie).
Il existe une différence fondamentale entre les juifs et les non juifs quant à la manière dont ils perçoivent ce monde.
Les non juifs croient que le monde physique et le monde spirituel sont deux mondes complètement séparés. Ils croient qu'ils peuvent se connecter au monde spirituel en priant, mais dès qu'ils cessent de prier et s'engagent dans le monde physique, comme manger, il n'y a plus de connexion avec le monde spirituel.
Cependant, nous croyons que notre travail dans ce monde est d'infuser des étincelles de sainteté dans toutes nos actions physiques et d'élever chaque partie de notre vie.

Un juif est autorisé à apporter un Korban Shélamim, qui est mangé par celui qui l'apporte, alors qu'un non-juif n'est autorisé à apporter qu'un Korban Ola, qui est complètement brûlé.
Ils ne peuvent pas apporter un Korban Shélamim parce que nous ne voulons pas qu'ils en mangent, car ils ne reconnaissent pas que le fait d'en manger peut être transformé dans le monde spirituel.
Le peuple juif prend part aux Shélamim et les élève au rang de spiritualité.

Manger est une nécessité de la vie, et si l'on n'insuffle pas de spiritualité dans son alimentation, on est comme les non-juifs, et d'ailleurs comme toutes les créatures de la terre qui mangent de la nourriture pour vivre. Il faut manger, boire, dormir et accomplir toutes les actions physiques et banales en pensant qu'on le fait pour que son corps fonctionne correctement et qu'on puisse servir Hachem.
Celui qui dit des divré Torah lors d'une séouda (repas) élève toute sa séouda de telle sorte qu'il a l'impression d'être assis à la table de Hachem et d'y prendre part.

Il est certain que la nuit de Pessah, nous devons nous assurer de manger cette séouda de manière correcte (dans l'état d'esprit adéquat à ce grand moment, où Hachem est proche parmi nous!) afin qu'elle soit une séouda de spiritualité.

[la sortie d'Egypte marque la naissance du peuple juif. Ainsi, la partie du Séder Choul'han Orékh, doit nous faire réfléchir sur notre relation avec la matérialité, qui se doit d'être différente de celle des non juifs.
Si nous voulons être des personnes vraiment libres, nous ne devons pas être esclaves de la matérialité (vue comme une finalité), mais plutôt comme un moyen vers un but essentiel (infiniment plus grand), selon la volonté d'Hachem. ]

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-> Selon le Imré Shéfer :
La séouda que nous appelons Choul'han Orékh, que nous mangeons au milieu de notre récitation du Hallel, fait elle-même partie du Hallel, c'est une extension de notre louange à Hachem.

-> Selon le Maharid miBelz :
Pourquoi partageons-nous le Hallel en 2 parties, avec le Choul'han Orékh entre les deux?
La mitsva de Korban Pessa'h nous enseigne que même en matière de matérialité, on peut suivre la volonté d'Hachem.
La partie principale du Korban Pessah est la nourriture physique, [qui] nourrit le corps, et avec cela on est capable d'accomplir la volonté d'Hachem.

Lorsque le peuple juif mange cette nuit avec sainteté et pureté, et que, par leur alimentation, ils réalisent de nombreuses mitsvot de la Torah et déRabbanan, ils sont élevés à un grand niveau de spiritualité, de sorte que [même] le corps, et pas seulement l'âme, est élevé de telle sorte qu'on dit des chants et des louanges (chirot vétichba'hot) à Hachem.

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+ Manger un œuf :

-> Selon le Gaon de Vilna :
Il n'est pas approprié d'avoir une quelconque forme de deuil pendant le Séder, car c'est un moment de joie totale. Des œufs doivent être mangés lors de la séouda, non pas pour symboliser le deuil, mais plutôt pour commémorer le Korban 'Haguiga, qui a été apporté à Pessa'h.

-> Selon le Kol Bo :
Lors de la séouda, il existe une coutume qui consiste à manger des œufs. En araméen, "œuf" se dit "ביעה", ce qui peut également signifier "comme on le souhaite".
Nous mangeons l'œuf comme symbole du grand désir d'Hachem de libérer son peuple de Pharaon, afin qu'il puisse être le serviteur d'Hachem.

-> Selon le 'Hatam Sofer :
Nous avons la coutume de manger des oeufs à la séouda le soir du Séder. Il est établi que les oeufs sont un souvenir de deuil (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 378:9).
Quel deuil avons-nous la nuit de Pessah?
Une coutume de nos ancêtres, remontant à l'Egypte, veut que le premier jour de Pessah soit un jour de deuil comme le 9 Av. C'est le jour où l'exil d'Egypte a été décrété ; c'est le jour où Pharaon a pris Sarah ; c'est le jour où Yaakov s'est présenté devant Pharaon lorsqu'il a dû descendre en Egypte ; et c'est le jour où l'esclavage très intense de 86 ans a commencé. [sur les années passées en Egypte, il y a eu 86 années de travail particulièrement intense.]
Aujourd'hui, ce jour s'est transformé en un jour de joie et de bonheur, ainsi par le biais d'un souvenir du deuil, nous avons la coutume de manger des œufs.

-> Selon le Mor OuKetsiya :
Il existe une coutume qui consiste à manger des œufs lors de la séouda de la nuit du Seder.
Ce Yom Tov (de Pessa'h) est rempli de joie, car nous avons été délivrés d'Egypte et pris comme serviteurs par Hachem.
Nous mangeons des œufs, ce qui est généralement un signe de deuil, pour exprimer que nous sommes arrivés à un autre Pessa'h, et que bien que nous ayons été délivrés d'Egypte, nous n'avons pas été complètement délivrés (le machia'h n'étant pas encore arrivé).
Les œufs nous rappellent que nous sommes toujours à la recherche de la géoula ultime, celle qui nous manque encore aujourd'hui.

-> Selon le Torat Emet :
Nombreux sont ceux qui ont la coutume de manger des œufs pendant la séoudah (de Pessa'h) appelée Choul'han Orékh. Quelle est la raison de ce coutume?
On dit, au nom du Izhbitzer (le Mé haChiloa'h), que les œufs font allusion à la situation de la sortie d'Eypte.
Dans la nature, lorsque des créatures naissent, la naissance se déroule en une seule étape. L'utérus de la mère s'ouvre et un enfant sort de la mère pour venir au monde. La naissance est l'étape finale nécessaire à la survie de l'espèce.
Cependant, la création d'un œuf n'est pas une étape finale, mais plutôt une étape préliminaire, car quelque chose d'autre doit se produire pour donner naissance à cette nouvelle vie. Après l'éclosion de l'œuf, c'est alors que la progéniture émerge dans le monde et que la naissance est complète.

La sortie d'Egypte ressemblait beaucoup à un œuf. Il s'agit également d'une première étape, comme l'œuf qui est créé, mais qui n'est pas encore le but ultime.
L'achèvement de la naissance viendrait plus tard, c'est-à-dire au mont Sinaï, lorsque le peuple juif serait méritant de la sainte Torah. C'est alors que la naissance fut complète et qu'une nouvelle nation naquit, le peuple juif.

Le Arizal affirme explicitement que Hachem nous a fait sortir d'Egypte afin de nous donner la Torah. C'est en recevant la Torah que nous sommes devenus des êtres humains.
Pour que nous recevions la Torah, nous devions d'abord quitter l'Egypte, comme lors de la création de l'œuf. Puis, au mont Sinaï, l'œuf a éclos, et nous étions complets. Jusqu'au mont Sinaï, le peuple juif était vraiment caché, comme le poussin dans un œuf.
Ainsi, nous mangeons l'œuf le soir du Séder pour nous rappeler qu'il s'agit de la première étape et que le but ultime de notre départ d'Egypte était de recevoir la Torah.

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