+ Les fruits de la terre d'Israël :
-> Selon la guémara (Sotah 14a) : Rav Samlaï enseigne : "Pourquoi Moché Rabbénou a-t-il tant désiré entrer dans la terre d'Israël?
Ce n'était certainement pas pour qu'il mange de ses fruits ou qu'il soit rassasié par son abondance. Moché s'est plutôt dit : "Un grand nombre des mitsvot qui ont été ordonnées aux Bné Israël ne peuvent être accomplies qu'en terre d'Israël. Je veux entrer dans le pays afin d'accomplir personnellement toutes les mitsvot".
-> "Ne souillez pas la terre où vous habitez, dans laquelle J'habite, car je suis Hachem qui réside parmi les Bné Israel" (Massé 35,34).
Le Ba'h explique :
La terre d'Israël, ainsi que tout ce qui y pousse, est imprégné de sainteté. Lorsque des fautes (avérot) sont commises en terre d'Israël, la terre elle-même est souillée, car sa sainteté inhérente est remplacée par de l'impureté. Hachem nous avertit de ne pas souiller la terre, car c'est Lui qui l'habite.
Le Ba'h pousse cette idée un peu plus loin, en se concentrant sur la fin du verset ci-dessus. Lorsque nous mangeons les fruits de la terre d'Israël, nous sommes nourris par la sainteté de la Chékhina (Présence Diviné) et nous nous élevons spirituellement.
Inversement, lorsque la terre est souillée, ses fruits absorbent l'impureté, et lorsque nous consommons de tels fruits, nous chassons effectivement la Présence divine en nous.
-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour - vol.1, p.282), citant le Ba'h ci-dessus, conclut :
Tout juif a besoin de profiter des fruits de la terre d'Israël, en les consommant, car ainsi nous nous sanctifions et nous nous enveloppons de la sainteté de la Chékhina.
[c'est comme si dans les composants d'un fruit (ex: vitamine, magnésium, ...), nous avons un élément ajouté qu'on ne trouve nulle part ailleurs : une dose de sainteté Divine. ]
Pourquoi, alors, rav Samlaï dans la guémara mentionnée ci-dessus semble-t-il impliquer que la raison pour laquelle Moché voulait entrer en terre d'Israël n'était certainement pas pour en consommer les fruits?
En guise d'explication, le rav Wolbe souligne que la guémara ne pose cette question qu'au sujet de Moché Rabbénou, qui avait déjà atteint des niveaux de spiritualité si élevés qu'il n'avait pas besoin de l'aide supplémentaire apportée par les produits de la terre d'Israël.
Cependant, tout autre juif a besoin de l'élan spirituel supplémentaire inhérent aux produits de la terre d'Israël pour élever son âme et lui permettre d'atteindre des sommets toujours plus élevés dans son service d'Hachem.