+ Aimer notre prochain juif, réveille l'amour d'Hachem à notre égard :
-> Après que le peuple juif a commis la faute du Veau d'or, Hachem a menacé de les détruire. Moché les défendit, et curieusement, commença sa défense en disant : "Cette nation a commis une grande faute ('hataa guédola)" (Ki Tissa 32,31-32), ce qui est surprenant.
En général, on ne commence pas une défense en amplifiant la gravité de l'acte répréhensible (plutôt que d'accentuer la gravité de la faute). Qu'est-ce que Moché espère obtenir en disant que leur faute est "grande"?
Le Imré Elimélé'h écrit qu'être mosser néfech (abnégation, don de soi) pour un autre juif est, à un certain niveau, encore plus grand qu'être mosser néfech pour Hachem.
Celui qui risque sa vie pour sauver le fils du roi démontre un amour plus intense pour le roi que celui qui sauve la vie du roi lui-même ; son amour pour le roi est si grand qu'il s'étend même aux êtres chers du roi.
Le fait d'être mosser néfech pour un juif montre que l'on n'aime pas seulement Hachem, mais aussi les êtres qui lui sont chers.
Lorsque Moché vit que le peuple juif était en difficulté, il commença à prier Hachem d'avoir pitié d'eux.
L'amour de Moché pour le peuple juif était tellement enflammé qu'il ne s'est pas contenté d'essayer de sauver uniquement les tsadikim, dont l'implication dans la faute du Veau d'or était vraisemblablement moindre ; il a également prié pour les réchaïm, qui avaient commis une "grande faute".
Moché dit à Hachem que s'Il ne pardonnait pas à tout le peuple juif, il aimerait être effacé de la Torah.
Moché était prêt à être effacé de la Torah pour sauver même le niveau le plus bas du peuple juif, les réchaïm, et pas seulement les tsadikim.
C'était une remarquable démonstration d'amour pour les juifs, et plus encore, une démonstration d'amour pour Hachem, leur Père céleste.
C'est l'amour de Moché pour chaque membre du peuple juif qui a déclenché un flux intense d'amour d'Hachem, qui s'est déversé sur le peuple juif, même sur les réchaïm, et les a épargnés de la destruction.
Moché nous a montré que plus nous démontrons notre amour pour les enfants d'Hachem, plus nous réveillons l'amour d'Hachem pour Ses enfants, ce qui génère une pluie d'amour sur nous.
Ainsi, se concentrer sur la bonté envers notre prochain juif pendant les périodes où il est difficile de se concentrer sur Hachem n'est pas seulement une stratégie pour continuer à grandir, mais aussi une stratégie pour que les choses soient moins douloureuses.
[rav Kalonymus Shapira - Aish Kodech - Ki Tissa 5700 (1940) ]
<--->
-> Même si en apparence on a l'impression de ne pas aimer Hachem, la réalité est qu'au fond de lui tout juif aime constamment Hachem.
Le fondement de l'amour de notre prochain juif (ahavat Israël) est l'amour d'Hachem (ahavat Hachem), puisque l'âme de chaque juif est Divine.
En un sens, en travaillant sur notre amour pour les autres (juifs - enfants d'Hachem), on travaille également notre amour pour Hachem.
-> Il existe un principe : l'amour d'un juif pour un autre juif suscite l'amour d'Hachem pour les juifs, et par conséquent, un flot de bonté et de miséricorde pour les juifs.
[ Avodat Israel - Avot 1,5 ; Avodat Israel - Noa'h ; Tomer Dévora - pérek aléf ; Gaon de Vilna - Iyov 8,5]
-> Selon le rabbi Elimélé'h de Lizhensk, en priant pour qu'Hachem fasse des bontés pour notre prochain juif, nous réussissions à ouvrir les portes de la bonté pour nous-mêmes, intensifiant ainsi l'effet de nos propres prières.
[cela peut explique le Magen Avraham (Ora4h 'Haïm 46) qui rapporte au nom du Arizal, qu'avant la prière, une personne doit accepter sur elle-même la mitsva "d'aimer son prochain comme soi-même" (d'autres donnent également à la tsédaka en ce sens).]
<--->
-> Le rav Kalonymus Shapira enseigne :
"Il est possible de dire que lorsque Moché a vu que Israël avait besoin de tant de miséricorde pour être pardonné d'un tel péché (d'une telle ampleur) [le Veau d'or], cela a suscité en lui tant d'amour pour les Bné Israël qu'il était prêt à donner sa vie pour eux, et pas seulement pour les Justes (tsadikim) parmi eux, mais aussi pour les pires réchaïm qui avaient commis une si grande faute, et tout cela uniquement parce qu'ils étaient les fils d'Hachem.
Et grâce à son grand amour pour chaque Bné Israël, avec un tel effort, il a déclenché énormément d'amour d'Hachem pour tous les Bné Israël.
Et le fait qu'il ait amplifié le péché était pour qu'il puisse en venir à conclure que, malgré tout cela (c'est-à-dire, malgré la grandeur de la faute), 'efface-moi de Ton livre - pour eux'".