+ La grandeur acquise grâce à l'étude de la Torah :
1°/ L'importance de chaque mot étudié de Torah :
-> Selon le Gaon de Vilna (Chénot Eliyahou - sur Péa 81,41) : Nos Sages écrivent : "Une personne doit aimer la Torah de tout son cœur, car chaque mot qu'elle étudie est une mitsva en soi. Si tel est le cas, après avoir étudié une page, par exemple, il accomplit plusieurs centaines de mitsvot."
[le 'Hafets 'Haïm rapporte ces mots dans son Chem Olam (chaar Hachzakat haTorah chap.9). ]
Le 'Hafets 'Haïm écrit plus loin, dans le même ordre d'idées, qu'à chaque mot qu'une personne étudie, un ange est créé qui intercède en sa faveur.
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2°/ L'étude de la Torah comme but de la création du monde :
-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - chaar Hachzakat haTorah chap.9 - légèrement adapté) écrit :
"Il est connu que l'étude de la Torah est une mitsva positive de la Torah ... La création de l'homme a pour but principal qu'il fasse des efforts dans la Torah"
-> Le véritable désir de chaque juif est de faire plaisir à son Créateur. Plus une personne reconnaît que la raison principale de la création du monde est l'étude de la Torah, plus il est implicite que, par désir de faire plaisir à son Créateur, elle intensifiera son étude de la Torah.
Puisque la raison principale pour laquelle le monde a été créé est l'étude de la Torah, il est clair que c'est elle qui rapproche le plus de Hachem.
Or, une personne a un grand désir d'être proche d'Hachem et de recevoir une récompense dans le Gan Eden, et cela s'acquiert lorsque l'on réalise la volonté d'Hachem.
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3°/ L'étude de la Torah change l'essence d'une personne :
-> "Il est une mitsva de s'engager dans l'étude de la Torah et de faire de son mieux chaque jour dans l'étude de la Torah, car une personne qui étudie la Torah, son âme acquiert une autre âme sainte et devient comme un ange saint."
[rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm chaar 4, chap.15) ; intro Zohar p.12 ]
-> C'est un formidable encouragement pour une personne à rassembler toutes ses forces dans le domaine de l'étude de la Torah, car chaque juif veut s'élever et se rapprocher de Hachem, être plus spirituel et plus pur, changer son être même pour devenir plus saint ...
Nous avons la garantie que l'étude de la Torah purifie notre âme, nous élève et nous fait grimper les niveaux avec toujours davantage de proximité avec Hachem.
Le 'Hazon Ich (dans son Emounah ouBita'hon) écrit qu'une personne peut atteindre un niveau proche de celui d'un ange et pourtant continuer à se mêler aux autres, qui ne remarquent aucune différence entre elle et eux-mêmes.
La vérité ne réside que dans ce qui se trouve à l'intérieur de la personne.
Ainsi, notre yétser ara nous pousse à s'interroger : où sont les changements provoqués par ton étude de la Torah.
Cependant, il est important de connaître la vérité spirituelle, et non ce qu'elle semble être physiquement, par nos sens humain. Quiconque se consacre à l'étude de la Torah, son for intérieur change automatiquement pour devenir plus saint et plus pur. Si on ne le ressent pas, c'est uniquement parce qu'il y a un écran sur le corps qui l'empêche de le ressentir (libre arbitre oblige).
[rabbi Yaakov Ades]
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4°/ Autres changements à notre intériorité dus à l'étude de la Torah :
-> Le 'Hafets 'Haïm écrit que si une personne prenait la peau d'un animal, qui est un objet ordinaire, ne contenant aucune sainteté, et la tannait dans l'intention de l'utiliser pour un rouleau de la Torah, et écrivait un rouleau de la Torah dessus, cette peau deviendrait sainte d'une sainteté impressionnante, une grandeur de rouleau de la Torah bien connue.
À combien plus forte raison lorsqu'une personne prend son cerveau et lui enseigne les paroles de la Torah. Il est certain que le contenu de son cerveau sera sanctifié d'une sainteté extraordinaire.
Dans un rouleau de la Torah, les mots sont simplement écrits sur le parchemin, tandis que dans le cerveau, la Torah pénètre à l'intérieur du cerveau.
La différence entre une personne avant qu'elle n'ait étudié la Torah et après qu'elle l'ait étudiée est comme la différence entre un morceau de peau ordinaire et un rouleau de la Torah qui est sacré et revêt une sainteté extraordinaire.
En vérité, chaque juif, même sans avoir étudié la Torah, possède en lui une grande sainteté simplement parce qu'il est Juif.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute ici la différence entre la sainteté d'un juif avant qu'il n'étudie la Torah et la sainteté d'un juif après qu'il ait étudié la Torah, la différence est énorme, comme celle entre un morceau de peau (d'un parchemin) ordinaire et un rouleau de la Torah très saint.
En conséquence, même une personne qui a déjà beaucoup étudié la Torah, lorsqu'elle étudie pendant un temps supplémentaire, son essence est remplacée par une essence encore plus sainte, tout comme la peau ordinaire devient le rouleau sacré de la Torah.
[rabbi Yaakov Ades]
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5°/ Celui qui s'occupe de la Torah mérite une aide céleste surnaturelle spéciale :
-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha'Haïm - chaar 4 , chap.18) écrit que celui qui accepte le joug de la sainte Torah sur lui-même, honnêtement et pour son propre bien, est élevé au-dessus de tout dans ce monde et Hachem lui accorde une attention particulière, bien au-dessus de toutes les forces naturelles.
En effet, il est uni à la Torah et donc à Hachem, pour ainsi dire. Il est sanctifié par la Haute sainteté de la Torah, qui est plus précieuse que tout ce qui a de la valeur dans tous les mondes.
C'est la Torah qui donne vitalité et permanence à tous les mondes et à toutes les forces de la nature. Il s'ensuit donc qu'une personne qui s'occupe de la Torah apporte vie et stabilité à tout et est supérieure à tout.
Celui qui s'occupe de la Torah pour elle-même (lichma) mérite une aide céleste dans ses affaires matérielles, bien au-delà de ce qui est naturel. Il est même possible que ceux qui l'entourent ne le perçoivent pas. Les choses surnaturelles peuvent encore se produire de manière cachée ; l'observateur peut encore se tromper et penser que tout est naturel.
Cependant, la réalité qu'il reçoit est incroyable : l'attention (l'aide) individuelle du ciel. Heureux celui qui mérite cela.
Bien que cela soit écrit à propos de celui qui étudie la Torah pour elle-même et non à propos de quiconque étudie la Torah, cela ne doit pas affaiblir l'inspiration d'une personne à étudier la Torah.
Le Néfech Ha'Haïm (chaar 4,chap.3) écrit que "la Torah pour elle-même" (Torah lichma) ne signifie pas une incroyable proximité avec Hachem et de grands niveaux de spiritualité que beaucoup trouvent difficiles à atteindre, mais plutôt étudier dans le but de comprendre la sainte Torah et non pour d'autres objectifs physiques et matériels, par exemple pour recevoir des honneurs ou prendre plaisir à se disputer, ...
Beaucoup méritent d'étudier avec la simple intention de connaître la Torah et de la comprendre. C'est cela, la Torah pour elle-même (lichma). On n'y parvient pas toujours, mais au moins une grande partie de nos études peut certainement être motivée par la simple intention de connaître la Torah et de la comprendre.
-> Même si le Néfech Ha'Haïm a expliqué ce qui est considéré comme la Torah pour elle-même (lichma - désintéressé d'intérêts personnels), il est néanmoins vrai qu'il s'agit d'un niveau supérieur lorsqu'une personne se concentre dans son étude pour apporter de plus en plus de plaisir à son Créateur, ce qui lui permet d'étudier avec un sentiment de proximité accru envers Hachem.
De plus, l'étude qu'elle a réellement effectuée est également considérée comme étant d'un niveau supérieur.
... Il ressort clairement du Néfech Ha'Haïm qu'il n'est pas nécessaire d'atteindre des niveaux élevés de spiritualité pour mériter tout ce que l'on peut mériter en étudiant la Torah pour elle-même, c'est-à-dire recevoir une aide divine surnaturelle.
Le niveau de base de la "Torah pour elle-même" est que l'objectif de l'individu ne soit pas les choses matérielles, mais plutôt de connaître et de comprendre la Torah.
Il n'est certainement pas préjudiciable d'ajouter quelques pensées de sainteté au niveau de base de "pour elle-même" (lichma). En fait, c'est tout le contraire : c'est un bonus.
Un exemple de ces pensées pourrait être l'intention de faire plaisir à Hachem, ou d'augmenter les mérites du peuple juif et d'apporter la délivrance au peuple juif, ou afin de l'enseigner à d'autres (son intention d'enseigner aux autres doit être pour leur bien et non par arrogance), ou encore le désir de savoir comment mieux accomplir les mitsvot.
Les bonnes intentions ajoutent certainement et ne nuisent pas, comme nous le voyons dans la mishna (Pirké Avot) : "Celui qui étudie afin d'enseigner ou d'agir est préférable à celui qui étudie simplement".
[rabbi Yaakov Ades]