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Karpas

+ Karpas :

-> La raison pour laquelle nous avons besoin de tremper 2 fois [pendant la Séder : karpass trempé dans l'eau salée, et le maror trempé dans le 'harosset] est afin que cela soit remarqué par les enfants. [Pessa'him 114b]

Nous trempons la karpas dans de l'eau salée afin de susciter l'intérêt des enfants lors du Séder.
Nos Sages voulaient que les choses du Séder sortent de l'ordinaire afin de capter l'attention des enfants et de les inciter à poser des questions sur la sortie d'Egypte.
Pourquoi avons-nous besoin du Karpas avant de réciter la Haggadah? D'ordinaire, nous ne récitons pas la Haggadah lors d'une séouda, de sorte que sa récitation en elle-même devrait suffire à éveiller l'intérêt des enfants, et le Karpas ne devrait pas être nécessaire.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Nous disons dans le "ma nichtana" : Toutes les nuits de l'année, nous ne trempons pas, même pas une fois, mais la nuit de Pessa'h, nous trempons deux fois".

La première fois où l'on trempe le karpas dans l'eau salée, est une allusion au trempage lors de la vente de Yossef, qui a entraîné l'exil en Egypte.
"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un chevreau et trempèrent la robe dans son sang" (Vayéchev 37,31), pour faire croire à leur père que Yossef n'était plus en vie.

Le deuxième trempage est le maror dans le 'harosset.
Ce trempage est une allusion au trempage que les Bné Israël ont effectué avant la plaie des premiers-nés.
"Vous prendrez une poignée d'hysope, vous la tremperez dans le sang reçu dans un bassin et vous teindrez le linteau et les deux poteaux [des portes de nos maisons] de ce sang du bassin" (Bo 12,22).

Bien qu'il ait été dit à Avraham, de nombreuses années auparavant, que les Bné Israël entreraient en exil, la cause directe de leur entrée en exil fut la vente de Yossef.
La vente de Yossef s'est produite parce qu'il y avait un manque de shalom et d'unité parmi les Shévatim, ce qui a été démontré par le fait que les vêtements de Yossef ont été trempés dans le sang.
La Torah nous enseigne comment y remédier : avant de quitter l'Egypte, les Bné Israël devaient à nouveau se tremper dans le sang, mais cette fois-ci avec unité (tous les juifs unis dans leur maison autour du korban Pessa'h, avec interdiction de sortir), suivant ainsi la volonté d'Hachem et se préparant à quitter l'Egypte.
Nous trempons 2 fois la nuit de Pessa'h pour nous rappeler cette importante leçon.
[nos divisions, notre manque d'amour d'autrui génère un exil plus long et dur, et inversement par notre unité et paix entre nous. ]

-> La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne qu'à cause de la "Koutonet Passim", la tunique spéciale que Yaakov confectionna pour Yossef, ses frères le jalousèrent et à la suite de cet épisode, tout convergea vers la descente de nos ancêtres en Égypte.
Rabbénou Manoa'h rapporte que c'est la raison pour laquelle nous avons l'habitude de manger du "Karpas", comme Rachi le commente là-bas : "Passim : c'est un vêtement de fine laine comme il est écrit dans la Méguilat Esther (1,6) : "laine de couleur multiple : blanche, verte et bleue.""

De même, le Ben Ich 'Haï lie le "Karpas" à la "Koutonet Passim" et explique que les lettres Kaf et Rèch sont la fin du mot "Makhar" (vendu) et les lettres "Pé et Sameé'h" sont le début du mot "Passim".
Tremper le "Karpas" dans le vinaigre rappelle la difficulté de l'esclavage, conséquence de la vente de Yossef et du fait qu'ils aient trempé sa tunique dans le sang, ce qui avait occasionné une immense peine à Yaakov.

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-> Selon le Yisma'h Israël :
Les légumes utilisés pour le Karpas sont ceux que l'on mange habituellement en accompagnement et non en plat principal.
Le soir du Séder, nous commençons par le Kidouch, puis nous passons directement à Our'hatz, pour nous laver les mains en préparation du Karpas. Il s'agit d'une partie très importante du Seder.
Le Karpas, les plats d'accompagnement; représente les personnes qui ne sont pas importantes, qui se sentent indignes de louer Hachem ou de bénéficier de Sa grande bonté.
Cependant, le soir du Séder, nous commençons par le plat d'accompagnement, le Karpas, qui nous enseigne que chaque juif doit se rendre compte qu'il est important.
Cette nuit-là, nous atteignons des sommets élevés et nous devons essayer d'emporter ce sentiment avec nous tout au long de l'année.

[ex: c'est comme si un jour dans l'année, Hachem allumait la lumière de ce monde obscur, qu'Il nous dévoile clairement (au moins à notre intériorité) qui nous pouvons être, à quel point Il nous aime et nous sommes importants à Ses yeux, ... Nous devons prendre cela pour nous renforcer le restant de l'année. ]

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-> Selon le Shem MiShmouel :
Les légumes sont presque toujours consommés en accompagnement d'aliments plus lourds, comme le pain. Si une personne mange des légumes et attend ensuite pendant une longue période avant de manger des aliments plus lourds, elle aura un grand appétit pour les aliments plus lourds.
Plus on attend, plus l'envie est grande. Après avoir mangé le karpas, nous attendons longtemps avant de manger la matsa, ce qui augmente notre appétit pour la matsa.
Il s'agit d'une allusion pour la séquence d'événements qui s'est produite en Egypte.

Moché s'est rendu en Egypte pour annoncer aux Bné Israël la géoula à venir. Ce n'est que 6 mois plus tard qu'il conduisit les Bné Israël hors d'Egypte, et ce spécifiquement pour leur bénéfice.
Lorsque Moché arriva pour la première fois en Egypte, les Bné Israël se trouvaient à un niveau spirituel très bas. Ils avaient perdu tout espoir d'être un jour libérés d'Egypte et n'avaient aucun désir de sainteté.
Moché vint et réveilla leur espoir d'être libérés et leur désir de sainteté.
Au cours des 6 mois suivants, l' "appétit" des Bné Israël pour la sainteté augmenta jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être libérés d'Egypte pour toujours.

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-> Selon le Lev David :
Karpas (כרפס) est l'acronyme de : "klal richon pé saguour" (כלל ראשון פה סגור - la première règle est que la bouche doit être fermée".
Lorsqu'une personne a la bouche fermée, elle ne parle pas de paroles inutile (dévarim bétélim). Cela permet d'éviter de fauter avec sa bouche. Plus on parle, plus on risque de fauter.
La première étape pour devenir kadoch est de faire attention à sa bouche.
Il y a une allusion à cela dans le Séder. Kadech, Our'hatz, puis Karpas = si l'on veut devenir kadoch et se laver de ses fautes "la première règle est que la bouche doit être fermée" (כרפס).

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-> Selon le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 473,4) :
Le Maharil écrit que pendant Pessa'h, il y a une coutume de manger du karpas.
Le mot כרפס est une contraction pour ס פרך , c'est une allusion 600 000 [bné Israël] qui ont travaillé [en tant qu'esclaves] : "עבודת פרך" (travail dur - avodat péré'h).
[ס vaut 60]

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-> Le 'Hatam Sofer (Shu"t Ora'h 'Haïm 132) écrit :
"Mon rabbi, rav Nathan Adler HaCohen, a cherché assidûment à trouver le légume appelé karpas. Il a découvert que dans la plupart des langues, on l'appelle אפיא (céleri).
L'acronyme de אפיא est "א-ל פועל ישועות אתה" (E-l poél yéchouot ata) = Hachem est un D. qui apporte des yéchouot (délivrances).

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-> Certains ont expliqué que le "Karpas" a pour valeur numérique 360 "Chass", ce qui correspond au fait que l'on trempe le céleri dans de l'eau salée. Le Tana (Pirké Avot 6,4) nous enseigne effectivement : "Ainsi est la voie de la Torah, tu mangeras du pain trempé dans du sel."

-> Une autre raison a été avancée dans le livre Matamé Its'hak : les initiales du mot "Karpas" sont "Kol Sousse Ré'hev Pharaon" (tous les chevaux et les chariots de Pharaon).
Nous trempons le céleri dans de l'eau salée en souvenir des Égyptiens qui se sont noyés dans les eaux salées de la mer Rouge.

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