+ Réflexions sur la matsa :
-> La matsa est un mé'hla dé'atvata (nourriture de guérison), car c'est un remède pour les maladies spirituelles. La matsa pénètre dans le corps et en sanctifie les parties internes.
La matsa est également un mé'hla dé'méhémanoutsa (nourriture de la émouna). Le peuple juif était convaincu que Hachem prendrait soin d'eux lorsqu'ils quitteraient l'Egypte. Ils sont partis dans la précipitation et n'ont pas eu le temps de faire lever leur pâte, et c'est ainsi qu'ils ont eu de la matsa.
Contrairement au pain levé, la matsa n'est pas enrichie d'huile ou d'autres substances. Elle se compose de 2 ingrédients seulement, de la farine et de l'eau, et on ne la laisse pas lever.
Lorsque nous mangeons la matsa, nous devons nous connecter à elle ; nous devons nous considérer comme la matsa plate, humble et basse. Nous ne sommes rien comparés à Hachem, et nous sommes prêts à suivre tout ce qu'Il nous ordonne.
De même, les seuls ingrédients de la émouna sont l'humilité et notre soumission totale à Hachem, qui découlent de la reconnaissance de notre nullité par rapport à la sagesse et à la puissance infinies d'Hachem.
[Zohar]
<--->
-> Le Zohar Hakadosh dit que la matsa est "mé'hla dé'atvata". La raison pour laquelle elle est appelée ainsi peut être expliquée par le Maharal, qui explique que la pâte n'a pas eu le temps de lever jusqu'à ce que Hachem se révèle à eux, et qu'ils aient dû quitter l'Egypte (avec précipitation). Comment se fait-il que la pâte n'ait levé dans aucun des pains des six cent mille membres du peuple juif?
Il semblerait qu'au moins quelque chose se soit transformé en 'hametz, car le Shoulchan Aroukh indique que parfois, même dans un laps de temps très court, la pâte peut se transformer en 'hametz.
Le Maharal explique qu'une fois que la Présence Divine (Chékhina) s'est révélée, il n'y a plus eu de concept de temps, car devant la Chékhina, ce concept n'existe pas. Le temps n'était donc plus un facteur, et rien n'est devenu 'hametz.
[lorsque la Torah dit "au commencement D. créa" = Il créa la notion du temps, car Hachem est au-dessus de toute limitation. ]
Le Maharal nous apprend que la matsa fait allusion à ce qui n'est pas régi par le temps. Hachem a ordonné au peuple juif de manger de la matsa pour montrer qu'ils sont au-dessus du temps, car même lorsque le temps s'écoule, le peuple juif continue d'avancer [comme étant le seul immortel, au-dessus du temps, divin].
À de nombreuses reprises au cours de l'histoire, on aurait pu penser que le peuple juif serait anéanti, mais il est toujours en vie et le sera toujours. La matsa est appelée mé'hla dé'atvata (nourriture de guérison), en référence au fait que Hachem nous guérit toujours et que nous resterons toujours.
[Akh Pri Tévoua]
<--->
-> La guémara (Béra'hot 17a) dit que le yétser ara est le "chéor chéba'issa" (la levure dans la pâte).
La levure, qui fait lever la pâte, symbolise le pouvoir du mal qui pousse l'homme à devenir arrogant au point d'ignorer effrontément les ordres d'Hachem.
On ne peut fauter que lorsqu'on est arrogant au point de penser qu'on a autant le droit qu'Hachem de décider ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.
Comme on pense avoir tout autant son mot à dire (que Hachem), on décide seul de ce qu'il faut faire et ne prête aucune attention aux paroles d'Hachem. [on se créé un dieu qui convient à nos désirs, par exemple en se convaincu qu'Hachem comprend et accepte ce que je fais dans mon cas personnel, faut être moderne, souple. ]
La matsa est plate et n'est pas gonflée par la levure ; elle ne s'élève pas.
Ainsi, le Zohar dit que la matsa est "nourriture de guérison" ; c'est le remède à la maladie spirituelle avec laquelle le yétser ara cherche à infecter les gens.
Lorsque nous mangeons la matsa, nous devons nous connecter à elle ; nous devons nous voir comme de la matsa plate, humble et basse (face à Hachem). Nous ne sommes rien comparés à Hachem, et nous sommes prêts à suivre tout ce qu'Il nous ordonne.
L'homme est profondément affecté par ce qu'il mange. De même qu'une personne constamment exposée à des sons forts perd la capacité d'entendre les sons fins et de détecter les légères différences, de même, si quelqu'un ingère de la nourriture non cachère, cela cause une grande perte à son être spirituel et le désensibilise à la sainteté qu'il aurait pu atteindre autrement.
Comme nous le disent nos Sages : en mangeant de la nourriture non cashère "cela bouche le cœur d'une personne".
Tout comme le fait de manger une mauvaise chose peut entraîner la perte ou l'absence de sainteté, de la même manière, le fait de manger des bonnes choses peut créer plus de sainteté au sein d'une personne.
[...]
La matsa est synonyme d'humilité et de soumission à Hachem.
Lorsque le peuple juif a quitté l'Egypte, il a mangé de la matsa, ce qui l'a aidé à développer les outils nécessaires pour être en mesure de recevoir la Torah au mont Sinaï.
Le mont Sinaï était une montagne basse, symbolisant l'humilité, et la Torah leur a été enseignée par Moché, le plus humble de tous les hommes.
Nous mangeons de la matsa à Pessa'h, infusant en nous cette mida d'humilité, afin que nous soyons prêts à Shavouot à être capable de recevoir la sainte Torah.
[rav Tsadok haCohen de Lublin]
<--->
-> La vérité est qu'en présence d'Hachem, l'orgueil n'a pas de sens.
Si quelqu'un devait saisir ne serait-ce qu'un peu la grandeur d'Hachem, en particulier par rapport à lui-même, il n'y aurait absolument aucune place pour l'arrogance.
La matsa fait allusion à cela, car lorsque Hachem a révélé Sa présence divine en Egypte pour délivrer les juifs, même la pâte n'a pas pu lever et se gonfler. La simple présence d'Hachem rendait la chose impossible.
[en Egypte, Hachem s'est manifesté d'une manière visible (ex: les plaies, ou bien à la mer Rouge où la personne la plus simple a vu de la divinité ce qu'un prophète ne voit pas), au point où symboliquement où même la pâte (l'inerte) n'a pas gonflé d'orgueil. Ainsi, plus on rapporte le récit d'Egypte, plus on retire le voile de la nature et on voit davantage la "main d'Hachem" derrière toute chose. Plus Hachem est présent dans notre vie, plus nous pouvons être une matsa (humble) le restant de l'année. ]
Dans la Haggada, nous disons : "matsa zo chéanou o'hlim, al choum ma", ce qui signifie qu'en ce qui concerne la matsa que nous mangeons, c'est pour nous enseigner que nous devons toujours nous considérer comme "ma" = que sommes-nous face à Hachem?
[Baal HaTanya ]
<--->
-> La spiritualité et la matérialité sont 2 forces concurrentes, deux côtés de la balance.
Si quelqu'un poursuit la matérialité, cela signifie qu'il ne poursuit pas vraiment le spiritualité.
Pour avoir un véritable lien avec Hachem et la Torah, il faut concentrer ses efforts dans ce monde sur les questions de spiritualité. Les questions de matérialité ne sont là que pour faire avancer sa spiritualité.
Lorsque l'on mange de la matsa, le pain simple et sans ornement de la pauvreté, on symbolise sa propre richesse spirituelle. On est satisfait de son sort dans la vie, et le matérialité n'est pas ce qui compte le plus.
On est lié à Hachem et à Sa Torah, ce qui nous rend vraiment libre, car on suit l'appel de notre essence la plus profonde, c'est-à-dire l'âme (néchama) dont on a été doté par Hachem, l'âme qui vient d'en dessous du Trône de Gloire d'Hachem (Kissé Ha'kavod).
[rav Tsadok haCohen de Lublin]
<--->
-> La matsa fait référence au yétser hatov et le 'hametz au yétser hara.
Selon nos Sages, nous devons : "Se détourner du mal et faire le bien" (sour méra vaassé tov - Téhilim 34,15). Il ne faut pas écouter les idées et les conseils du yétser hara, et il faut faire tout ce que le yétser hatov nous enseigne et lui conseille de faire.
En ce sens, nous recevons [d'abord] la mitsva de détruire le 'hametz, d'éradiquer le levain dans la pâte, qui représente le yétser hara.
Ensuite, nous avons la mitsva de manger de la matsa, qui représente le yétser hatov, ce qui signifie que nous devons nous connecter à cela et non au yétser hara, le 'hametz.
[Mahari Shteif]
<--->
-> La matsa est une représentation du émet (la vérité) qui est l'opposé au shéker (le mensonge), et le 'hametz représente donc le shéker.
C'est ce que dit le 'Hatam Sofer : le 'hametz représente le shéker, car nous voyons que lorsque la pâte lève, elle semble plus grande qu'elle ne l'était auparavant. En réalité, il s'agit de la même quantité de pâte qu'auparavant ; elle monte simplement de manière à paraître plus grande.
C'est un shéker, car il n'y a pas de pâte supplémentaire. Avec la matsa, ce que vous voyez est ce que vous obtenez ; c'est le émet ; elle n'essaie pas de se faire passer pour plus importante ou plus grande qu'elle ne l'est.
[Mahari Shteif]
<--->
-> Nous devons comprendre que tout dans ce monde est dirigé par Hacham. De même que rien n'arrive à la matsa sans la préparer, de même, rien dans ce monde n'arrive sans que Hachem ne le fasse.
La matsa nous rappelle cela pour renforcer notre émouna en Hachem.
[de même qu'il faut constamment s'activer pour ne pas laisser la pâte se reposer pour pas qu'elle fermente, de même pas Hachem est constamment impliquer dans la gestion du monde. ]
[Bné Yissa'har - Nissan 8,1]
<--->
-> En raison de la valeur des mitsvot pour le peuple juif, j'ai vu que les personnes de grande stature (spirituelle), qui aiment les mitsvot, embrassaient la matsa et le maror au moment de l'accomplissement de la mitsva. Loué soit celui qui sert Hachem avec joie et un grand attachement.
[Chlah Hakadoch ]