+ Remercier Hachem quand tout va bien bien, nous dispense de nombreuses souffrances :
-> Le Alchikh haKadoch (Tzav 7,11-13) explique que le but des souffrances et des difficultés est d'inciter une personne à remercier Hachem pour tout le bien qu'Il lui accorde constamment - "pour Tes miracles qui sont avec nous chaque jour ; et pour Tes merveilles et Tes faveurs à tout moment".
La guémara (Béra'hot 54b) stipule que 4 catégories de personnes sont tenues de rendre grâce [en raison de la situation de danger qu'elles ont eu à traverser] : celles qui voyagent en mer, celles qui traversent le désert, celles qui se remettent d'une maladie et celles qui ont été libérées de prison, toutes mentionnées au chapitre 107 des Téhilim.
Le Alchikh haKadeoch, comme à son habitude, pose de nombreuses questions sur cet enseignement et explique qu'en vérité, chaque personne est tenue de rendre grâce pour chaque type de bien dont elle est bénie, et que ceux qui ne se sont jamais trouvés dans une situation de danger ou de détresse ont en fait une obligation encore plus grande de rendre grâce, car Hachem leur a épargné ces épreuves.
Après tout, celui qui est arrivé à destination sans encombre, après avoir traversé la mer ou le désert sans incident, doit davantage de gratitude à Hachem que celui qui a affronté le danger et a été sauvé, car ce dernier n'a pas bénéficié d'un avantage aussi grand que le premier.
Celui qui n'a pas affronté la pluie, le vent ou la tempête, mais qui a été guidé par Hachem dans la tranquillité, doit une gratitude infiniment plus grande, car Hachem l'a non seulement sauvé, mais aussi protégé de toute détresse.
[ex: une personne qui va avoir du mal à avoir un enfant va remercier Hachem le jour où elle en aura, mais une personne qui a rapidement un enfant doit normalement davantage remercier Hachem, mais en réalité c'est l'inverse, prenant ça pour la naturalité, normalité. ]
Cependant, lorsqu'une personne mène une vie toujours tranquille, elle ne prête pas attention aux nombreuses bontés et miracles dont elle bénéficie à chaque instant, et ne réalise pas à quel point elle devrait être reconnaissante pour chaque souffle.
Hachem lui inflige donc des épreuves, puis, lorsque le danger est passé, il Le remercie et Le loue pour le grand salut dont il a fait l'expérience. À partir de ce moment, il comprendra toute la bonté dont Hashem fait preuve à son égard en le protégeant de tout mal et en lui épargnant les malheurs, et il exprimera sa gratitude pour tout, même pour les dons qui semblent naturels.
=> Ainsi, une personne sage sera donc reconnaissante pour chaque souffle qu'elle prend (ne prenant rien pour acquis), et elle n'aura alors pas besoin d'être assaillie par des épreuves, puisque le but de la souffrance est d'amener la personne à remercier Hachem, et elle le fait déjà.
Avec cette perspective, elle remercie Hachem pour toute la bonté qu'Il lui témoigne à chaque instant de sa vie.
C'est pourquoi le chapitre 107 du Téhilim se termine par ces mots : "Quiconque est sage et gardera ces choses, contemplera les bontés de Hachem".
Après avoir détaillé (dans ce Téhilim) les expériences des quatre catégories de personnes qui sont tenues de rendre grâce, le roi David conclut en disant qu'une personne sage apprendra et se souviendra du message de ce chapitre et se prémunira contre ces problèmes en contemplant les bontés d'Hachem à tout moment.
En reconnaissant la bonté d'Hachem pendant les périodes de tranquillité, lorsqu'il n'est pas en proie à des difficultés, l'homme sage mérite toutes les formes de bonté.
Tout comme une personne qui se trouvait dans une situation désespérée ou gravement malade inviterait ses parents et amis à un repas d'action de grâce, afin de louer et de remercier pour les miracles qu'elle a vécus, une personne perspicace remerciera et louera Hachem pour la bonne vie qu'Il lui a accordée et pour l'avoir protégée/évité du danger en premier lieu. [chaque jour prenons au moins un petit moment où nous imaginons des galères qu'on pourrait avoir et qu'on n'a pas. Alors : Merci Hachem! ]
Grâce à cela, on sera alors épargné de toutes sortes d'adversités, car le but des souffrances, des sauvetages miraculeux qu'une personne vit n'est que de l'inciter à remercier Hachem pour toute la bonté dont Il fait preuve à son égard (comme un réveil, électrochoc dans le train-train quotidien).
Mais lorsqu'on s'en souvient par nous-même et qu'on contemple constamment les bontés d'Hachem, alors on n'a pas besoin de vivre des épreuves et des difficultés.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]
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+ Pourquoi Hillel l'Ancien était convaincu qu'aucun malheur ne frapperait sa famille :
-> Cela éclaire le récit suivant de la guémara (Béra'hot 60a) : "Hillel l'Ancien voyageait un jour lorsqu'il entendit des cris dans la ville. Il dit : "Je suis certain que cela ne vient pas de ma maison".
A son sujet, le verset dit : "Il ne craint pas les mauvaises nouvelles, son cœur est ferme, confiant en Hachem" (Téhilim 112,7).
Rabbi Moché Almochnino (Téfila léMoché - cité par le Chlah haKadoch - Assara Maamarot - maamar 5) dit que Hillel avait habitué les membres de sa famille à reconnaître que tout ce que Hashem fait pour eux est pour leur bien. Ainsi, il était certain que les cris ne provenaient pas de sa maison, car les membres de sa famille n'auraient pas crié même si quelque chose d'apparemment négatif leur était arrivé, car ils auraient su que c'était pour le mieux.
Sur la base de ce que nous avons expliqué ci-dessus, nous pouvons ajouter que, comme Hillel avait inculqué à sa famille que tout est pour le bien et les avait formés à remercier Hachem pour tout, petit ou grand, aucun malheur ne pouvait les frapper, car une personne qui remercie et loue Hachem constamment, même lorsqu'aucun malheur n'est à l'horizon, n'a pas besoin de subir réellement de souffrances.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]