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Aimer Hachem = aimer autrui

+ Aimer Hachem = aimer autrui :

"Dans la mesure où [les juifs] vous vous connectez l'un à l'autre dans l'amour, et que vos âmes s'unissent pour ne faire qu'un, dans la même mesure vous vous connecterez aussi avec Hachem, pour ne faire qu'un."
[rabbi Klonimus Kalman de de Piaseczna]

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-> Le Réchit 'Hokhma (écrit au 16e siècle par le rav Eliyahou de Vidas), nous dit que notre capacité à couronner Hachem en tant que souverain sur tout dépend de la manière dont nous accomplissons la mitsva d'aimer notre prochain comme soi-même.
En accordant de l'honneur et du respect à autrui, nous accordons un grand honneur à Hachem.
Ce parallèle est tellement véridique, dans le monde à Venir, on nous demandera : "As-tu couronné ton Créateur [matin et soir] ... As-tu couronné ton prochain?" (Himla'hta ét koné'ha ... himla'hta ét 'havér'ha).
[est-ce que ton prochain est un roi, quelqu'un d'important à tes yeux, à l'image d'Hachem (ex: il a une part de D. en lui, c'est un enfant adoré d'Hachem)? ou bien tu ne t'es pas gêné de l'écraser pour mieux de faire de toi un roi, te valorisant à son détriment? ]

-> Le jour de roch 'Hodech Elloul (la ligne droite avec Roch Hachana et Kippour), un panneau était accroché à l'entrée du beit midrach de Kelm, en Lituanie : "Le royaume divin est soutenu par l'unité des serviteurs" (a'hdout ha'avadim hi kiyoum haMal'hout).
Ce rappel, apparaissant à un moment où l'introspection et la croissance personnelles étaient au premier plan de l'esprit des étudiants, les incitait à se concentrer sur l'autre.
Alors que nous réaffirmons qu'Hachem est le centre de notre existence, nous devons reconnaître que le couronnement de Hachem en tant que roi n'est possible que lorsque nous pratiquons l'amour du prochain et que nous sommes tous ensemble.

-> Le Chlah Hakadoch explique que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même (véhaavta léréa'ha kamo'ha) est "le fondement sur lequel repose le monde" (haréguel ché'haolam omed alav), et la forme la plus élevée de l'amour d'Hachem".

Ce n'est que lorsque nous reconnaissons l'amour d'Hachem pour le peuple juif et que nous renforçons notre amour les uns pour les autres que nous pouvons proclamer l'unité d'Hachem et accepter le joug de la souveraineté du Ciel (ol mal'hout chamayim).
[il y a une dynamique réciproque : plus je suis conscient que je suis important et aimé aux yeux d'Hachem, malgré mes défauts/fautes, plus je réalise qu'autrui est important et aimé aux yeux d'Hachem, peu importe le comportement qu'il peut avoir actuellement.
En aimant un autre juif malgré que cela ne me soit pas naturel, je renforce l'idée que papa Hachem m'aime aussi constamment, en toute situation. ]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) identifie l'amour envers un autre juif (ahavat Israël) comme la clé pratique de l'amour divin : Hachem n'aime que ceux qui aiment le peuple juif.
Dans la mesure où notre amour pour les autres juifs grandit, l'amour d'Hachem pour nous grandit également ... C'est comme un père qui aime quelqu'un qui a un amour sincère pour ses enfants.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).

-> Le Maor vaChémech dit que cette mitsva est le "yessod kol haTorah koula", le fondement de toute la Torah.

-> Le Baal haTanya enseigne que cet amour est un instrument, un moyen permettant "d'aimer Hachem, votre Dieu". C'est ce qu'explique l'affirmation suivante : "Quiconque est agréable à l'homme est agréable à D."

Il enseigne aussi : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" est un commentaire et une explication de "Tu aimeras Hachem ton D." (Vaét'hanan 6,5). En effet, lorsque l’on aime un juif, on aime Hachem. Car chaque juif porte en lui [véritablement] une parcelle de Divinité (voir Séfer HaTanya I, 2 sur Iyov 31,2).
Ainsi, lorsque l’on aime un juif, lorsque l’on aime la partie profonde de son être, on aime Hachem.

-> Le lien étroit entre "l’amour de D." et "l’amour du prochain" est confirmé par la guématria.
La valeur numérique du Commandement d’aimer Hachem : "véAhavta ét Hachem Elokékha - וְאָ֣הַבְתָּ אֵת ה׳ אֱל־ֹהֶיךָ - Tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5) est exactement égale à la valeur numérique (907) du Commandement d’amour de tout juif : "véAhavta léRéakha kamokha ani Hachem - וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָמּוֹך אֲנִי ה׳ - Tu aimeras ton prochain comme toi-même : Je suis Hachem (Kédochim 19,18).
Ainsi, ne doit-on pas faire de différence entre l’amour d’Hachem, les Commandements envers Lui, et l’amour d’Israël, les Commandements envers autrui.
Celle d'aimer notre prochain est enracinée dans l'unicité de D.

-> Le premier discours que le rabbi de Loubavitch prononça lorsqu'il accepta la direction du mouvement Loubavitch fut une "déclaration" selon laquelle les 3 amours : l'amour d'Hachem, l'amour de la Torah et l'amour du prochain, ne font qu'un, sont entrelacés et forment une véritable unité.
Il ne s'agit en aucun cas de trois valeurs concurrentes, mais d'aspects complémentaires d'un seul et même amour.

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-> Nos Sages insistent sur l'importance suprême d'étudier la Torah. Or, selon la guémara Shabbath 127a : "Accueillir un invité est plus grand que de se lever tôt pour aller au beit midrach étudier la Torah" (guédola hakhnassat orkhim kéhachkamat beit hamidrach).

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv Guémulout 'Hassadim 4,2) explique qu'en se rendant au beit midrach, on honore la Torah, mais que l'hospitalité envers les invités (hakhnassat orkhim), est un hommage à Hachem lui-même.
La bonté envers un autre juif, parce qu'il est un reflet d'Hachem, est "considéré comme honorant D. directement" (nechshav kevod haShechinah atsma).
Et c'est même "plus grand que d'honorer la Torah" (yoter min haTorah).

-> Selon nos Sage, lorsque nous faisons des actes de bonté à autrui, par cela nous activons et donnons de la force à la part de divinité latente en nous. Ainsi, au lieu d'interrompre notre service Divin (où nous nous lions davantage avec Hachem), faire du 'hessed à autrui est une continuation de notre avodat Hachem.
[on pourra se rapprocher d'un sage en Torah pour fixer un bon équilibre dans notre vie, entre étude de Torah, acte de 'hessed, ... ]

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-> Rabbi Shlomo Carlebach disait : "Mes amis, je veux regarder chaque être humain dans le monde, et il doit être clair pour moi que cette personne, à ce moment précis, est la plus belle chose au monde".

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-> Le Baal HaTanya (Tanya - chap.32) explique que c'est une mitsva de haïr le mal qui existe dans une personne tout en aimant l'étincelle cachée de la divinité qui réside en elle, l'étincelle divine qui anime son âme.
Cette étincelle éternelle pure de divinité (partie d'Hachem) est présente même chez le plus spirituellement dépravé de nos concitoyens juifs ; elle est simplement cachée.

-> Le rav Nathan Tsvi Finkel, l'Alter de Slabodka, comparait les juifs engagés dans des actes répréhensibles, même les soi-disant réchaïm, à des rois endormis. Même endormi, un roi reste un roi.
Même lorsqu'un juif est tombé dans un sommeil spirituel, lorsque sa sainteté est endormie, il mérite néanmoins le respect et l'honneur réservés à la royauté. Comme une pierre précieuse inestimable tombée dans la poussière, un juif qui est tombé reste un juif.

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-> L'amour que l'on doit éprouver envers D. se reconnait à travers l'amour que nous portons à autrui.
[Baal Chem Tov]

-> La preuve qu'un homme aime D. est dans l'amour qu'il porte aux autres.
[Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

-> Il nous est ordonné d'aimer chaque membre de peuple juif avec un ahavat néfech, un "amour de l'âme" (qui est une partie Divine).
[séfer ha'Hinoukh - mitsva 243]

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-> Un tsadik fait paraître tous les autres tsadikim (justes) devant Hachem en plaidant en leur faveur et en trouvant leurs mérites.
[rabbi de Berditchev - Kédouchat Lévi - parachat Noa'h 7,1 ]

[ainsi une personne juste (tsadik) aux yeux d'Hachem est celle qui voit les autres comme justes, prenant leur défense. ]

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-> En ce qui concerne la mitsva de vé'ahavta (aimer), le Rambam et d'autres demandent : "Comment peut-on nous ordonner d'aimer, de ressentir quelque chose, d'avoir certaines émotions?"

Le Sfat Emet (sur Vaét'hanan) déclare que la question est elle-même la réponse : "Il existe en chacun de nous un réservoir naturel d'amour pour Hachem et d'amour pour les autres juifs. C'est en fait ainsi que nous sommes."

-> Selon le rav Simcha Zissel de Kelm, l'amour d'autrui ne vient pas toujours intuitivement ou facilement : "Il faut s'habituer progressivement à aimer les créatures d'Hachem jusqu'à ce qu'on se réjouisse naturellement de la bonne fortune de l'autre, tout comme on se réjouirait naturellement de sa propre fortune ou de celle de ses enfants."

Une jeune femme a demandé au rabbi de Loubavitch une bénédiction pour surmonter ses traits de comportement égoïstes. Elle pensait que son égocentrisme l'empêchait de nouer des relations, et elle avait du mal à sortir avec des gens et à trouver son bon zivoug.
En réponse, le Rabbi a conseillé à la jeune femme d'accomplir de petits actes de bonté tout au long de la journée, en commençant par tenir la porte aux personnes qui vivent dans son immeuble. Lorsque nous nous conditionnons à donner aux autres, nous pouvons lentement, progressivement, atteindre les sommets de la vé'ahavta.

Nous aimons ceux à qui nous donnons : "Si tu veux avoir une relation d'amour avec ton prochain, fais-lui du bien" (Déré'h Erets Zouta 2).
Lorsque nous consacrons notre temps, nos efforts et nos ressources à une relation, la personne ou la cause devient plus chère à nos yeux.
[d'une certaine façon par cela nous mettons de notre personne en l'autre, et on aime alors plus facilement autrui, qui a une partie de nous (nos efforts) en elle. ]

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-> Rabbi Akiva dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) ; c'est un principe fondamental de la Torah" (zé klal gadol baTorah - guémara Yérouchalmi Nédarim 9,4).

Le rav Gershon Edelstein dit que si les midot d'une personne sont incomplètes, toutes les mitsvot qu'elle accomplit sont entachées et incomplètes.
Puisque "tu aimeras ton prochain comme toi-même" est une règle fondamentale de la Torah, il s'ensuit que si notre [middah de] ahavat ha'briyot n'est pas complète, cela ternit toutes les bonnes actions que nous accomplissons, et toute notre Torah et nos mitzvos sont également incomplètes.

-> Selon le Zohar : "Le peuple d'Israël, la Torah et Hachem, ne font qu'un".
Lorsqu'ils sont consciemment liés à la véahavta, chaque prière, chaque séance d'étude de la Torah et chaque acte de téchouva restaurent l'unité de ce saint cosmos. Et lorsque nous pratiquons la véahavta, nous soutenons l'intégralité de la Torah, car chaque juif est une lettre dans le rouleau de la Torah.
Par la véahavta, nous relions les âmes incomplètes à leurs racines dans la nation, ce qui est en soi une forme de téchouva, un retour à la plénitude, à l'unité originelle. Il s'agit d'un klal gadol de la Torah, le principe fondamental et sous-jacent de la Torah.

-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant de commencer à prier, nous devrions déclarer, avec une résolution sincère : "Haréni mékabel alaï ... - j'accepte par la présente le commandement positif d'aimer mon prochain (juif) comme moi-même".
L'amour d'autrui est une condition préalable à l'entrée dans le monde de la prière. En nous reliant au peuple juif, nos prières se fondent avec celles de nos frères et sœurs juifs du monde entier, et nos efforts se complètent, comme les différents membres d'un corps.

Rabbi Pin'has de Koritz va jusqu'à dire qu'une prière prononcée sans l'intention de se lier "au nom de tout Israël" (béchem kol Israël), à l'ensemble collectif du peuple juif, "éno téfila" = n'est pas considérée comme une prière".

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-> Dans sa discussion sur la mitsva d'ahavat Israël (aimer son prochain juif), le séfer ha'Hinoukh (mitsva 243) écrit :
"Celui qui traite son prochain avec amour, paix et amitié, qui recherche son bien et se réjouit de son bien, celui-là, le verset dit : "Israel, par qui Je suis glorifié" (Yeshayahou 49,3)."

=> on voit que plus on aime notre prochain juif, plus on contribue à glorifier Hachem!

[en grandissant autrui à nos yeux, on grandit Hachem dans le monde! ]

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