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La gravité du lachon ara

+ La gravité du lachon ara :

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3:206) écrit :
"Ceux qui parlent du lachon ara ont tendance à prendre leurs fautes à la légère. Ils imaginent que les mots prononcés sont relativement inoffensifs, ne reconnaissant pas l'ampleur des dégâts qu'ils causent en réalité.
Par conséquent, il est peu probable qu'ils reviennent à la téchouva. Et même s'ils le font, leur téchouva est superficielle et peu sincère. Ils ne reconnaissent pas la gravité de leurs fautes.
La véritable téchouva, qui purifie l'âme du péché, exige un feu brûlant de remords au plus profond de l'âme".

-> Après toutes les fautes des Bné Israël, leur destin n'était pas scellé, à savoir mourir dans le désert et se voir refuser l'entrée en terre d'Israël, jusqu'à ce qu'ils parlent de lachon ara à propos de la terre d'Israel.
Nos Sages (Arakhin 15a) en concluent que les fautes avec des mots sont pires que les fautes des actes.

-> Dire du lashon hara est comparable à nier l'existence d'Hachem, comme il est écrit : "Ils disent : 'Nos langues vont dominer. Nos lèvres sont avec nous. Qui est notre maître?" (Téhilim 12,5)

-> Le guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) affirme qu'il y a 4 fautes pour lesquelles une personne est partiellement punie dans ce monde, sans pour autant diminuer le poids principal de la punition qu'elle devra endurer dans le monde à Venir : l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre ; alors que la punition pour le lachon ara est équivalente à tous ces 3 autres fautes réunies.

Le Maharal (drouch léShabbath téchouva) écrit qu'il ne faut pas s'étonner de trouver une faute qui semble si petite et qui est pourtant si terriblement sévère. Il en va de même, dans un sens opposé, pour les mitsvot. Elles semblent souvent petites et insignifiantes, mais leur récompense dépasse notre imagination. Nos Sages (Pirké Avot 2,1) nous disent d'être aussi prudents avec une "petite" mitsva qu'avec une mitsva "sérieuse/importante", puisque nous ne connaissons pas la véritable récompense des mitsvot.
Il en va de même pour les fautes tels que le lachon ara, qui nous paraissent peu importants (ça va ce n'est que des mots, que bouger ça bouche, il n'y a pas mort d'homme!) et dont nous pensons qu'ils n'entraînent qu'une punition mineure, alors qu'en réalité le lachon ara est le pire des péchés (au moins équivalent au cumul des 3 fautes capitales : l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre), avec la punition la plus horrible qui soit.
La guémara (Sota 42a) affirme que ceux qui disent lachon ara font partie des 4 groupes de personnes qui ne mériteront pas de voir le visage de la Shechinah.

-> A partir de là, nous pouvons commencer à comprendre l'ampleur du lashon hara aux yeux d'Hachem, et l'influence horrible et destructrice qu'il exerce sur l'humanité, détruisant le corps et l'âme.
Le Zohar (II,264b) affirme que le lachon ara provoque des accusations contre le peuple juif devant la Cour céleste, libérant ainsi des forces néfastes de destruction dans ce monde.
Dans les mots du Zohar :
"Lorsque l'humanité se met à parler de lachon ara, ou même si une seule personne se met à parler de lachon ara, un mauvais esprit d'impureté appelé Sach'sicha est réveillé dans le Ciel.
Cet esprit s'appuie sur l'éveil du lachon ara prononcé par l'humanité. Il s'élève dans les cieux pour lancer des accusations, et en réveillant le lachon ara, il apporte la mort, la guerre et le meurtre dans le monde."

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-> Les dommages causés par le lachon ara ne se limitent pas à la personne qui le prononce.
Par nos fautes (avec la parole), on réveille le pouvoir de la sitra a'hra (force du mal/impureté) et on lui permet de s'introduire dans le camp des saints anges du Ciel, où elle lance des accusations contre l'ensemble du peuple juif.

Le Abir Yaakov (Makhsof haLavan - Kédochim) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : " Ne va point colportant (ra'hil) le mal parmi les tiens, tu ne te tiendras pas sur le sang de ton prochain : Je suis Hachem" (Kédochim 19,16).
Le mot "ra'hil" (רָכִיל) dans ce verset signifie littéralement un marchand ambulant (un colporteur). Dans le contexte du verset, il est généralement compris comme désignant un orateur de lachon ara, qui voyage d'un endroit à l'autre pour "acheter" des histoires intéressantes ici et les "vendre" là.
Toutefois, on peut également y voir une référence à Satan, qui est réveillé par la lachon ara et voyage de son lieu de malheur jusqu'au camp céleste des anges.

Lorsque les anges voient que le Satan est venu parmi eux, ils se demandent les uns aux autres quelle horrible faute a été commis sur terre pour lui permettre d'entrer.
L'auteur du lachon ara est alors désigné comme la source de l'habilitation soudaine du Satan. Il s'agit là d'une accusation majeure à l'encontre de l'orateur lui-même et de notre nation tout entière, comme il est écrit : "Un seul fauteur peut ruiner beaucoup de bonté" (Kohélet 9,18) = un seul mot de lachon ara peut empêcher une grande quantité de bénédictions qui auraient dû descendre sur le peuple juif.

C'est pourquoi nous sommes avertis : "N'allez pas comme un colporteur (ra'hil)", un conteur itinérant, de peur de réveiller l'autre mauvais "ra'hil", le Satan, pour qu'il lance des accusations "parmi votre nation". [en colportant contre autrui, tu permets au Satan de colporter, d'attaquer contre toi et tout le peuple juif! ]

"tu ne te tiendras pas sur le sang de ton prochain" = ces accusations peuvent entraîner de terribles décrets d'effusion de sang sur notre nation, que D. préserve. C'est pourquoi nous sommes avertis de ne pas causer de chagrin et de douleur au sein du peuple juif, par nos fautes de lachon ara.

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Dire du lachon ara a le pouvoir incomparable de briser les barrières de la sainteté.
En évitant le lachon ara, nous protégeons la sainteté de notre corps et de notre âme, en refusant toute entrée aux forces du mal.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Noa'h]

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-> La parole est si puissante parce qu'elle est essentiellement une force spirituelle, non encombrée par une substance matérielle. Elle peut donc s'élever jusqu'aux plus hautes sphères du Ciel pour effectuer des rectifications spirituelles qui ne peuvent être faites ici-bas.
Pour qu'elle ait un tel pouvoir au profit des mondes purs et saints du Ciel, elle doit elle aussi être pure et sainte, dépourvue de lachon hara et d'autres formes de paroles interdites.
Lorsque la voix d'une personne est souillée par la faute, non seulement elle est incapable de profiter aux mondes spirituels, mais au contraire, elle cause de grands dommages.

C'est ainsi que l'on peut comprendre le verset : "Vous serez saints, car Moi, Hachem votre D., Je suis saint" (Kédochim 19,2).
Si une personne souhaite se rapprocher d'Hachem et jouir de l'éclat de sa sainteté, elle doit d'abord faire de son mieux pour se sanctifier. Dans ce mérite, elle est récompensée par un flux correspondant de sainteté venant d'en-Haut. [Torat Cohanim - Kédochim 1 ; Zohar III:42a]
[...]

La parole étant une force purement spirituelle, elle résonne dans les mondes spirituels les plus élevés d'où elle est tirée.
Il peut nous sembler qu'un mot, une fois sorti de la bouche, est passé et a disparu, mais il n'en est rien. Chaque mot que nous prononçons continue d'exister à jamais dans les royaumes spirituels.
Une parole sainte, prononcée par une bouche exempte de faute, franchit toutes les barrières qui séparent les mondes. Elle s'élève jusqu'à la source de la vie éternelle et y apporte la guérison à tous les maux du monde.

Tout cela n'est possible que lorsque nos paroles de Torah et nos prières sont prononcées par des bouches pures et exemptes de fautes. C'est alors qu'elles ressemblent alors à la sainteté du Ciel et sont capables d'exercer leur influence dans ces royaumes immaculés.
Cependant, si la bouche d'une personne a été souillée par des paroles sales de lachon ara et autres, alors même lorsqu'elle prononce des paroles saintes d'étude de la Torah et de prière, celles-ci sont également entachées par les forces du mal.
La sitra a'hra (force du mal/impureté) s'attache à ses paroles de Torah et de prière.
Au lieu de renforcer les forces saintes de la création, ses paroles les affaiblissent.

Il est écrit : "Tu as fatigué Hachem par tes paroles" (Mala'hi 2,17).
Bien sûr, Hachem lui-même n'a pas de limites physiques et ne peut jamais être fatigué. Cela signifie plutôt que les forces de sainteté qu'Il a mises en place pour le bien du monde sont affaiblies par le mal que nous causons avec nos paroles.
Au lieu de construire des mondes de sainteté et de renforcer ainsi les forces du bien, nous renforçons la sitra a'hra avec des mots qui ont été entachés par la faute.
[...]

Lorsque la bouche n'est utilisée que pour des sujets saints, elle reçoit un grand pouvoir d'influence sur les mondes les plus élevés du Ciel.

[d'après les enseignements de rabbi Yaakov Abou'hatséra, le Abir Yaakov]

L’incroyable impact de la prière de chaque juif

+ L'incroyable impact de la prière de chaque juif :

-> Lorsqu'une personne prie, elle élève le monde entier par sa parole. Les kabbalistes expliquent, étape par étape, comment les différentes phases de nos prières quotidiennes élèvent les différents niveaux du monde.
Le kaddich récité avant Pessouké déZimra élève le monde du niveau de la "assiya" au niveau de la "yétsira". Le kaddich récité après Yichtaba'h élève le monde de "Yétsira" à "Bria".
Entre Ga'al Israël et la Amida, lorsque le monde s'élève du niveau de "bria" à "atsilout", il n'y a pas de kaddich, puisque lorsque nous prions la Amida, ces 2 niveaux sont considérés comme un seul.
[voir le Arizal - chaar haKavanot - drouché téfilat haCHakhar - drouch 1]

-> Le Zohar (II,129b) compare le kaddich à des chaînes de fer qui se tendent pour briser les "klipot", les enveloppes d'impureté qui cherchent à s'attacher à nos mitsvot pour s'emparer de leur pouvoir et les détourner vers le mal.
Lorsque nous nous élevons de monde en monde dans nos prières, des klipot tentent de se joindre à nous, mais le pouvoir du kaddich brise leur emprise et les empêche de nuire à nos prières.
Les différents niveaux du Ciel que nous traversons en priant sont les lieux d'habitation de différents niveaux d'anges. Le Arizal (chaar hakavanot) enseigne que le type d'anges dit "Ophanim" habitent dans le domaine de la "assiya". Lorsque nous récitons le kaddich avant le Pessouké déZimra, ils s'élèvent du niveau de "assiya" à "yétsiraé en même temps que nous.
Les anges dit " 'hayot" habitent dans le domaine de niveau "Yétsira". Lorsque nous récitons le kaddich après Yichtaba'h, ils montent avec nous du niveau de "Yétsira à celui de "Bria".

-> Notre prière est une ascension progression avec comme sommet le monde le plus élevé de "Atsilout" que l'on atteint au moment de commencer notre Amida.
À ce stade, aucun kaddish n'est requis. [en effet, nous sommes alors si élevés, si proche d'Hachem (il n'y a pas de niveau au-dessus!), que les anges ne peuvent pas venir avec nous. Chaque juif (même le plus simple, racha) dans sa Amida est en face à face avec papa Hachem, avec une proximité phénoménale! ]
b'h, au sujet de la Amida :
- https://todahm.com/2024/02/28/la-amida
- https://todahm.com/2024/03/11/la-amida-un-moment-au-plus-proche-dhachem

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-> Les anges au Ciel plaident en notre faveur et nous aident à élever nos prières vers le Ciel, lorsque nous prions avec une bouche pure de toute parole pécheresse.
Les anges du Ciel défendent les intérêts des juifs, dans la mesure où nous gardons nos lèvres pour ne dire que de bonnes choses. Lorsque nous fermons nos lèvres comme un bloc d'argent massif pour empêcher le passage de mots insensés ou méchants, n'ouvrant nos lèvres que pour émettre des mots saints de prière et de Torah, alors les anges claironnent les louanges des juifs.
[d'après le Abir Yaakov]

Notre prière & lachon ara

+ Notre prière & lachon ara :

-> Les hommes ont à peine conscience de la puissance de leur parole. Nous ne voyons devant nos yeux que la matière, et nous ne percevons pas la grande puissance des mots spirituels et informes qui sortent de nos bouches. Nous ne pouvons pas imaginer le mal que nous causons par nos mauvaises paroles, tant au Ciel que sur la Terre.
Si nous réalisions que ce monde matériel n'est que la plus petite facette de la réalité, alors que les Cieux constituent la grande majorité de l'existence, et que ces mondes spirituels n'ont pas de forme ou de substance matérielle, nous nous rendrions compte de la puissance investie dans les mots que nous prononçons.

"Lorsque j'invoquerai le Nom d'Hachem, attribuez de la grandeur à notre D." (Haazinou 32,3).
Le Abir Yaakov (Pitou'hé 'Hotam - Haazinou) commente : ici, Moché dit aux Bné Israël combien de bénéfices sont apportés aux mondes célestes chaque fois qu'ils invoquent le Nom d'Hachem dans leurs bénédictions. Nous ne devons jamais sous-estimer le pouvoir de nos bénédictions et de nos prières.
Nos mots spirituels de prière ont un grand pouvoir dans le monde spirituel du Ciel.

Les anges ne peuvent chanter leurs grandes et saintes louanges au Ciel qu'après que les juifs ont chanté les louanges d'Hachem ici sur terre.
Nous voyons ici le véritable pouvoir de la voix des bné Israël (juifs) et l'influence qu'ils exerce sur les mondes célestes.
[...]

Nous ressemblerons aux anges dans leurs prières, comme nous le disons dans les bénédictions qui précèdent le Shéma le matin : "Ils ouvrent tous la bouche dans la sainteté et la pureté ... ils proclament avec crainte et parlent avec effroi".
Lorsque nous prions avec la même sainteté, la même pureté et la même crainte, la ressemblance entre nos prières et celles des anges les incite à chanter les louanges d'Hachem dans les cieux.
Cependant, lorsque nos prières sont prononcées par des bouches souillées par le lachon ara et d'autres fautes de la parole, elles ne ressemblent en rien aux prières des anges et ne peuvent les éveiller à chanter.

À cet égard, le Abir Yaakov (Chaaré Téchouva 14) nous avertit que la voix de la prière avec laquelle nous éveillons les chants des anges doit être exempte de faute. Sinon, elle pourrait réveiller les forces du mal et se joindre à elles.
Le mot קול (kol - voix), qui fait référence à la voix de la prière, nous donne une indication à ce sujet. La guématria de קול, lorsqu'elle est doublée, est égale à ערב (arèv - doux), comme nous le voyons dans le verset : "Car ta voix est douce" (ki kolé'h arèv - כי קולך ערב - Chir haChirim 2,14).
Cela fait référence à la voix des Bné Israël, qui s'unit à la voix des anges dans le Ciel, pour faire une louange douce et agréable devant Hachem. Tout cela n'est possible que lorsque notre voix est gardée dans la pureté, afin qu'elle soit digne de se joindre à la voix des anges.

Cependant, la gematria de קול (voix), lorsqu'elle est doublée, est également égale à ברע (béra - avec le mal). Lorsqu'une voix est souillée de mauvaises paroles, au lieu de s'unir à la voix des anges, elle s'unit à la voix de la sitra a'hra (forces du mal/d'impureté).
Il est écrit à ce sujet : "Garde ta langue du mal" (nétsor léchoné'ha méra - Téhilim 34,14) = garde-la, de peur que tes prières ne soient souillées par le lachon ara, et qu'elles ne se joignent ainsi à la sitra a'hra.

[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra ]

Le pouvoir de nos paroles

+ Le pouvoir de nos paroles :

-> L'humanité s'est vue confier un don précieux et céleste : le pouvoir de la parole.
C'est l'avantage principal de l'homme sur l'animal.
Hachem "souffla dans ses narines l'âme de la vie, et l'homme devint un être vivant" (Béréchit 2,7), selon le Targoum Onkelos : "un esprit de parole" (roua'h mémaléla).
Les gens sous-estiment souvent l'importance de ce don. Ils ne se rendent pas compte du pouvoir qu'il confère, celui de construire ou de détruire des mondes entiers.

-> Le Zohar (III,31b) enseigne :
""Il prononcera un discours" (védabèr davar - Yéchayahou 58,13) = [la double formulation de ce verset implique que] lorsqu'une personne prononce une parole ici-bas, elle éveille un pouvoir de parole correspondant en-Haut ... Sa parole monte au ciel, à l'endroit qui lui correspond, et éveille les forces qui lui sont liées.
Une bonne parole éveille les forces du bien, tandis qu'une mauvaise parole éveille les forces du mal. "

-> Le Zohar (II,47b) affirme que chaque mot prononcé par une personne monte au Ciel pour éveiller une influence correspondante d'en haut.
Les bonnes paroles éveillent une force du bien, tandis que les mauvaises paroles éveillent une force du mal.

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-> Selon le Zohar (tikoun 69,p.105b) :
"Lorsque l'homme émet de sa bouche des paroles de prière, combien de saints anges étendent leurs ailes et ouvrent leur bouche pour les recevoir, comme il est écrit : "Car un oiseau du Ciel portera la voix, et les ailés rapporteront ce qui a été dit" (Kohélet 10,20).
Ensuite, Hachem prend ces mots et construit avec eux des mondes célestes, dont il est écrit : "Les nouveaux Cieux et la nouvelle Terre que Je ferai" (Yéchayahou 66,22).
... "Ne lisez pas ceci "Vous êtes Ma nation" (ami ata - Yéchayahou 51,16), mais plutôt "imi ata" (Tu es avec Moi", ensemble en tant que Mon partenaire.
Par nos mots, Hachem construit des mondes, et c'est comme si la personne qui prie les avait construits en partenariat avec Hachem."

-> Selon le Arizal (chaar Roua'h haKodech 1) :
"Nos Sages (Pirké Avot 4,11) nous disent que pour chaque mitsva qu'une personne accomplit, un ange est créé pour plaider en sa faveur.
Les paroles d'une personne créent des forces bonnes ou mauvaises, selon le contenu de son discours."

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,13) écrit à ce sujet :
"Chaque mot prononcé par une personne éveille une puissance au Ciel. Les bonnes paroles renforcent les forces de la sainteté."

-> Le roi Shlomo commence le livre de Kohélet par 7 utilisations du mot : hével (hével havalim ...). Hével signifie littéralement "brume". Le Zohar (I, p.146b) explique qu'il s'agit de la vapeur insubstantielle que l'homme émet de sa bouche lorsqu'il parle, et qui forme les piliers sur lesquels repose le monde entier.

-> Par exemple, le Zohar (II,39a) affirme : "C'est le secret des précieuses vapeurs qui sortent de la bouche et se transforment en sons. Le monde entier est soutenu par le "hével" des enfants qui étudient la Torah et qui sont innocents de toute faute".
L'étude de la Torah est plus qu'un simple effort intellectuel. Les mots de Torah prononcés ont un grand pouvoir. La guémara (Erouvin 54a) affirme que lorsqu'une personne prononce à haute voix des mots de Torah qu'elle étudie, ils la vivifient, comme il est écrit : "Car ils sont vie pour ceux qui les trouvent, et guérison pour toute sa chair" (Michlé 4,22). Ne lisez pas cela comme "lémotséé'ém" (pour ceux qui les trouvent), mais plutôt "lémotsié'ém bapé" (pour ceux qui les prononcent à haute voix).

-> De même que des paroles de Torah ont le pouvoir d'attirer la sainteté sur une personne, de même, dans une mesure égale et opposée, des paroles mauvais (selon la halakha - ex: lachon ara) attirent l'impureté sur elle.
Le Méor Enayim (Vayéra) écrit : "lorsque la parole d'une personne est pure, elle attire en elle la sainteté d'Hachem. En revanche, lorsqu'elle souille sa bouche par le mensonge, le rékhilout et le lachon ara, leur impureté bloque l'ouverture de la bouche et empêche cette sainteté d'entrer.

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-> En protégeant notre parole du lachon ara et d'autres mots interdits, nous préservons son pouvoir et sa sainteté pour l'étude de la Torah et la prière.
Le Ri Ibn Shou'ivo (Shlach) écrit que la parole est la porte de l'âme sainte. Lorsqu'une personne contamine son discours avec du lachon ara, c'est comme faire couler des eaux usées d'égout à ciel ouvert devant l'entrée du Temple.

-> Le Chlah haKadoch (chaar ha'Otiyot - shin-Shétika 22) avertit que si nous souillons bouche par du lachon ara ou d'autres formes de paroles interdites, alors toutes les paroles de Torah et de prière qu'on prononce sont dégradées par leur impureté.
Non seulement on ne recevra aucune récompense pour ces paroles, mais on sera puni. On est comme quelqu'un qui offre un cadeau au roi sur un plat sale et maculé de boue.

-> Le Chlah haKadoch (chaar ha'Otiyot - shin-shétika) compare les bavardages insensés à des relations interdites. Tout comme chaque graine est sacrée et ne doit jamais être gaspillée, il en va de même pour chaque mot que nous prononçons.
La brit de la parole est en parallèle à la brit mila. Le mot מילה (mila - l'organe masculin) a la même guématria que פה (pé - la bouche). Les efforts que nous faisons pour s'améliorer dans un domaine améliore également l'autre domaine (les 2 brit [alliance] étant liées).
De même, les fautes de l'un sont équivalents aux fautes de l'autre, comme il est écrit : "Ne laisse pas ta bouche porter le péché sur ta chair" (Kohélet 5,5).

-> Le Alchikh haKadoch (Tétsavé 28,35) ajoute que lorsqu'une personne prie, elle plaide devant le Trône d'Hachem au nom de son âme. Cependant, lorsque la même langue qui implore la miséricorde est également utilisée pour du lachon ara et d'autres fautes avec la parole, son avocat/défenseur se transforme alors en son pire procureur/accusateur.
Chaque mot prononcé pour sa défense ne fait que rappeler à la Cour céleste les nombreuses fautes qu'elle commet avec sa bouche. Ce n'est que lorsque la bouche est utilisée pour le bien, et non pour le mal, que ses paroles trouveront grâce aux yeux d'Hachem lorsqu'on se tiendra debout pour prier.

-> Le midrach (Vayikra rabba 16,2) raconte l'histoire d'un marchand ambulant qui allait de ville en ville en criant : "Qui veut la vie? Qui veut la vie?"
Rav Yanaï entendit l'appel de sa fenêtre et invita le marchand à venir chez lui pour lui vendre la vie.
Le marchand lui répondit : "Vous n'avez pas besoin de ma marchandise".
Le marchand vint chez lui, ouvrit un livre de Téhilim et lut le verset suivant : "Qui est l'homme qui désire la vie? Garde ta langue du mal" (Téhilim 34,13).
Rav Yanaï acquiesça et ajouta les mots du roi Shlomo : "Celui qui garde sa bouche et sa langue, garde son âme du mal" (Michlé 21,13).
"J'ai lu ce verset tout au long de ma vie, mais je n'avais jamais réalisé sa signification simple, jusqu'à ce que ce marchand vienne et me l'explique", conclut Rav Yanaï.

=> Sur la base de ces versets, le Ménorat Hamaor (chap.18) avertit que toutes les difficultés et les souffrances qui s'abattent sur une personne sont uniquement dues au lachon ara qu'elle prononce.

-> Le Rav 'Haïm Vital écrit dans Shaaré Kédoucha (2:5) :
"Lorsqu'une personne n'étudie pas la Torah, ses lèvres doivent rester serrées l'une contre l'autre comme une meule de pierre sur une autre. Toutes les bonnes actions et tous les mérites qu'une personne accumule tout au long de sa vie ne suffisent pas à compenser une seule mauvaise parole qu'elle prononce.
Heureux celui qui sait se comporter comme s'il était muet, sourd, aveugle ou infirme, selon la situation, afin que ses membres ne fautent pas et ne le condamnent pas à Guéhinam, comme l'a dit David Hamelech : 'Je suis comme les sourds qui n'entendent pas et les muets qui ne peuvent pas ouvrir la bouche' (Téhilim 38,14)."

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-> Il est très difficile de protéger notre parole parce que nous ignorons à quel point elle est puissante.
Nous sommes tellement immergés dans nos activités quotidiennes banales (dans le monde matériel avec la même vision que les juifs qui nous entourent) que nous perdons la sensibilité nécessaire pour percevoir la spiritualité qui sous-tend la création et les ramifications célestes de tous nos actes et paroles.
C'est pourquoi les gens ont tendance à dire des choses telles que : "Ce n'était qu'une blague. Juste quelques mots. Où est le problème? Comment pourrais-je être puni si sévèrement pour une simple remarque?" ...
C'est le plus dangereux de tous les pièges du yétser ara.
[...]

L'ampleur des pouvoirs de l'esprit (spirituel), par rapport aux pouvoirs beaucoup plus limités de la matière physique (matériel), peut être constatée en comparant le corps et l'âme. Bien que le corps semble être la principale force active, il n'en est ainsi qu'au niveau le plus superficiel.
Dans la profondeur de la réalité, c'est l'âme invisible qui agit sur le monde, utilisant le corps comme une main dans un gant.
Il en va de même pour le pouvoir de la parole, qui influence la réalité plus profonde et spirituelle de la création d'une manière que nous ne pouvons pas voir, mais que nous savons être vraie.
[...]

Puisque la parole est si importante dans notre avodat Hachem, nous devons prendre grand soin de protéger notre pouvoir de parole et ne pas le souiller avec la saleté du lachon ara et d'autres fautes de parole qui nuisent à son efficacité. La bouche souillée par des paroles fauteuses ne peut attirer la sainteté dans le monde par le biais de la Torah et de la prière.
Au contraire, de telles paroles sont aussi offensantes qu'un cadeau offert au roi sur un plat taché de boue. [voir Zohar II 263b]

[d'après les enseignements de rabbi Yaakov Abou'hatséra, le Abir Yaakov]

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Nos paroles sont articulées par la bouche, la langue et les lèvres, chacune d'entre elles représentant représentent les noms d'Hachem.

-> la bouche (pé - פה) en guématria équivaut à 85, soit 63 plus 22.
63 est la guématria des lettres du Nom d'Hachem (יהוה) lorsqu'elles sont écrite pleinement : יוד הי ואו הי.
Il y a 22 lettres dans l'alphabet hébraïque.
L'ensemble est égal à פה. Après avoir ajouté 1 pour la valeur du mot, cela équivaut également au Nom Divin : Elokim - אלהים (valeur de 86).

-> la langue (lachon - לשון) a une guématria de 386, ce qui équivaut à : Chékhina (Présence Divine) - שכינה (après avoir ajouté 1 pour la valeur du mot).
Cela équivaut également aux lettres pleines de אלהים soit : אלף למד הי יוד מם (valeur de 300), auquel on rajoute le Nom Divine : Elokim - אלהים (soit 86). [le total est 386 = lachon]

-> la lèvre (chafa - שפה) a une guématria de 385, ce qui correspond exactement à la valeur de שכינה (Chékhina).
Après avoir ajouté 1 pour la valeur du mot (שפה), il est également égal aux lettres de אלהים lorsqu'elles sont épelées : אלף למד הי יוד מם, plus le nom אלהים (86).

Si une personne mérite de sanctifier sa parole, chaque mot qu'elle prononce est investi de secrets célestes, provenant des 6 noms d'Hachem qui composent son pouvoir de parole.
Cependant, s'il ne garde pas sa langue, les forces du mal (yétser ara) usurperont le saint pouvoir de la parole pour lequel l'homme a été créé, et les déformera à des fins maléfiques.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra]

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Si une personne croyait que la providence d'Hachem guide tout ce qui lui arrive, et qu'elle n'est jamais à la merci des autres pour l'aider ou lui nuire, mais qu'elle est toujours entre les mains d'Hachem, alors elle ne serait pas poussé à la colère par les blessures qu'il a subies de leur part.
Elle ne serait pas motivée à dire du lachon ara contre eux, puisqu'elle sait que tout vient d'Hachem et que tout est pour le mieux.
De plus, même si elle voulait prononcer des paroles de lachon ara contre eux, elle serait retenu par la reconnaissance du fait qu'Hachem entend toutes ses paroles et qu'un jugement sévère attend chaque parole de lachon ara qu'elle prononce.

Réprimander avec amour

+ Réprimander avec amour :

-> La guémara (Yoma 54b) écrit que lorsque les non-juifs sont entrés dans le Temple pour le détruire, ils ont vu les kérouvim (chérubins) s'enlacer.

Le Ritva note que les Bné Israël n'accomplissaient certainement pas la volonté d'Hachem à ce moment-là, alors pourquoi les kérouvim ne s'étaient-ils pas détournés les uns des autres?

-> Le Ri Migach (cité dans Shita Mékoubétsét Baba Batra 99a) répond qu'Hachem voulait offrir aux non-juifs un aperçu de Son amour pour le peuple juif, même avant la destruction.
[Peu importe ce que nous pouvons faire, Hachem a un amour inconditionnel, une proximité particulière, avec chaque juif! ]

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 5731:26) adopte une approche différente.
La punition et la réprimande ne sont efficaces que si elles découlent d'un amour intense pour la personne qui les reçoit. Dans le cas contraire, la réprimande est impure et vouée à l'échec.
Ainsi, lorsque Hachem a puni les Bné Israël par la destruction du Temple (malgré de la patience et des avertissements préalables), les kérouvim étaient enlacés, démontrant l'amour absolu avec lequel Hachem nous réprimande.

=> Ainsi, même lorsqu'autrui, et à plus forte raison nos proches (enfants, conjoint) ... pousse notre patience à bout, avant toute réaction nous devons d'abord nous assurer que cela repose sur un amour intense, et non pas sur une blessure de notre orgueil, une vengeance de notre égo (ex: je vais avoir le dernier mot, tu vas voir de quel bois je me chauffe, tu sais qui JE suis, ...).

Le roi Shlomo dit : "Le sage a des yeux dans la tête, mais l'insensé marche dans les ténèbres" (Kohélet 2,14).

=> Qu'est-ce que cela signifie exactement? Bien sûr, le sage a des yeux dans la tête. L'insensé a-t-il des yeux ailleurs?

Cela signifie plutôt que le sage a la vision nécessaire pour reconnaître que la Présence Divine (Chékhina) plane au-dessus de sa tête à tout moment. C'est pourquoi il se conduit avec le sérieux que cela implique.
L'insensé n'est pas conscient de cela. Il "marche dans les ténèbres", pensant que ses fautes sont cachées sous le manteau des ténèbres. Il oublie que la lumière de la Chékhina brille sur lui et qu'Hachem voit toutes ses actions. C'est pourquoi il s'abandonne à la légèreté et à la frivolité.

Le roi Shlomo dit également : "Que tes vêtements soient toujours blancs et que ta tête ne manque jamais d'huile" (Kohélet 9,8).
Le Zohar (III, p.109b) précise que l'huile fait référence à la lumière de la Chékhina. Ainsi, le verset nous enseigne que si une personne souhaite garder ses vêtements blancs et propres de toute tâche de faute, elle doit toujours se rappeler que la Chékhina plane au-dessus de sa tête.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 27]

Respecter la sainteté d’une synagogue

+++ Respecter la sainteté d'une synagogue :

+ Introduction :

-> Nos Sages parlent de chaque synagogue, comme d'un mikdach mé'at, un microcosme du Temple, où l'on peut toujours trouver la présence d'Hachem.
D'une part, nous devrions être remplis de joie de pouvoir déverser nos cœurs 3 fois par jour, sachant que nos prières sont si proches de la Porte des Cieux. D'autre part, nous devrions être remplis de crainte et d'inquiétude, comme Yaakov l'a dit en se réveillant de son sommeil : "Que ce lieu est redoutable! ceci n'est autre que la maison d'Hachem et c'est ici la porte du ciel" (Vayétsé 28,17).
Étant donné qu'une synagogue est un microcosme du Temple et qu'elle en possède la sainteté, nous devons faire très attention à la manière dont nous nous comportons à la synagogue, tout comme nous le ferions si nous devions entrer dans le Temple.
En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 151:1) dit : "La frivolité, comme les plaisanteries, les moqueries et les discussions oiseuses, sont interdites dans les synagogues et les baté midrach. Il est également interdit d'y manger ou d'y boire, de s'y parer, de s'y promener ou d'y entrer pour échapper au soleil ou à la pluie. On ne doit pas non plus y faire de calculs, sauf s'ils se rapportent à une mitsva".

Le Noda biYéhouda (drouché haTsla'h - 'Hanoucca III) écrit qu'il n'y a pas de plus grande rébellion contre le maître du monde que de parler à la synagogue, dans le sanctuaire d'Hachem, où Sa présence est si forte.

Le Séfer Déré'h Moché (Yom Chémini) écrit que chaque fois que le Satan tente d'accuser peuple juif d'un méfait, Hachem le fait taire. Par exemple, lorsqu'il proclame que peuple juif est coupable de vol, Hachem répond : "Si les nations du monde avaient accepté la Torah, qui sait si elles n'auraient pas été de plus grands voleurs que le peuple juif?".
Cependant, si le Satan prétend que le peuple juif n'a pas la crainte nécessaire de la sainteté d'une synagogue, cela se manifestant par le fait qu'il y parle, alors Hachem n'a pas de réponse, puisque les non-juifs ont effectivement un sentiment de crainte et de peur lorsqu'ils entrent dans leurs lieux de culte.
Lorsque Satan porte cette accusation, Hachem permet aux forces Accusatrices de causer la destruction dans le monde, il s'agit de דבר (déver - un fléau/peste) qui est également la racine du mot דיבור (dibour - parole).
Lorsqu'une personne converse à la synagogue, elle crée des anges destructeurs qui peuvent lui nuire.

-> Le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha 14) écrit que toutes les halakhot concernant le fait de parler dans une synagogue semblent concerner la prise de parole durant la prière. Cependant, étant donné qu'une synagogue est un lieu saint, la résidence de la Présence Divine (Chékhina), on doit éprouver de la crainte et du respect pour la synagogue elle-même, et pas seulement pendant la prière.
La règle générale est qu'un lieu de sainteté doit être traité avec un sentiment de crainte.

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+ La sainteté d'un synagogue :

-> Le Smak (Asin 18) écrit qu'il existe un commandement positif d'avoir de l'admiration pour le Mikdach, comme le dit le verset : "et révère Mon Saint Temple" (Kédochim 19,30).
Nos synagogues et baté midrach (lieux d'étude) sont appelés baté mikdach mé'at, des microcosmes du Temple, comme le dit le verset : "Je serai pour eux un Temple en miniature" (Yé'hezkel 11,16).

-> "Et tu craindras Ton D." (Kédochim 19,14), le Séfer Yéréim écrit que la Torah ordonne que lorsqu'une personne entre dans le Mikdach, ou une synagogue, ou un beit midrach, elle doit entrer dans un état de crainte et de révérence, comme le dit le verset : "Vous garderez Mes Shabbath et révérerez Mon Mikdach - Mon Saint Temple"(Kédochim 19,30).
La guémara (Yébamot 6a) commente ceci : "Vous ne révérerez pas Mon Mikdach. Vous devez plutôt révérer Celui qui vous a mis en garde contre le Mikdach", c'est-à-dire votre Créateur.

Le verset dit : "Je rendrai Mikdacheékhem - vos Temples désolés" (Bé'houkotaï 26,31) ; il aurait pu dire 'le Mikdach', ou 'Mon Mikdash' (au singulier, puisqu'il ne se réfère qu'au Temple.
Le verset dit "Mikdachékhem - vos Temples" (au pluriel), afin d'inclure les synagogue et les baté midrach. [Torat Cohanim - Bé'houkotaï 2]

De même, la guémara (Méguila) commente le verset : "Je serai pour eux un Mikdach miniature dans les pays où ils entreront" (Yé'hezkel 11,16). Nous apprenons ainsi que lorsque la Torah dit "et révérez Mon Mikdach - Mon Saint Temple", elle se réfère également aux synagogues et aux batei midrash.

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-> Le 'Hatam Sofer (drachot II 309b) écrit que [après la destruction du Temple] dans Sa miséricorde pour nous, Hachem nous a laissé un mikdach mé'at : les synagogues et les baté midrach parmi nous.
Si nous les traitons avec la sainteté qui leur est due, ils sont destinés à être rétablis en terre d'Israël.
Même de nos jours, ils (les synagogues et lieux d'études de Torah) contiennent la sainteté de la terre d'Israël, et les prières qui y sont prononcés sont envoyés directement à la Porte des Cieux.

-> Craindre une synagogue est une mitsva de la Torah :
Le 'Hafets 'Haïm (Béer Mayim 'Haïm - intro assin) écrit qu'il semblerait que ce soit un commandement positif (mitsvat assé) de la Torah que d'avoir de la crainte pour les synagogue et les baté midrach.
[voir aussi le Smak (mitsva 124) ; 'Hayé Adam (1:17:6) ; Kitsour Choul'han Aroukh 13:1]

Le Maharcham (chéélot outéchouvot) ajoute que de nombreux Richonim sont de cet avis.
La michna (Méguila 3:3) déclare que même sur le site d'une synagogue qui a été détruite, il faut agir avec un grand respect, et la michna cite le verset : "Je rendrai Mikdasheichem - vos Temples désolés."

-> Le rav Ména'hem Rekanti (12) explique la raison de la mitsva de la crainte du Mikdach :
lorsque l'on craignait et tremblait dans le Beit Hamikdach (Temple), lorsqu'il était encore debout, par crainte de la Gloire qui y résidait, cette crainte et ce tremblement restaient ancrés dans l'âme ; le cœur s'adoucissait lorsqu'on venait y faire la prière en présence d'Hachem et Lui apporter des sacrifices.
Tout cela s'est produit en raison de la sainteté, de la grandeur et de l'exaltation d'Hachem.
Aujourd'hui, en raison de nos fautes, lorsque nous n'avons pas de Temple, une synagogue est un microcosme du Temple. C'est pourquoi : "révérez Mon Mikdach", ayez la même crainte que s'il s'agissait du Temple.

-> Certains 'hassidim évitent de parler du début de la prière jusqu'à la fin de Alénou. La raison de cette coutume est qu'à partir du moment où l'on commence à parler au roi, il est inapproprié de se retourner et de parler à Son serviteur jusqu'à ce qu'il ait terminé son audience avec le roi.

-> Le Séfer 'Harédim (66:110) écrit que quelqu'un qui empiète sur la propriété d'autrui, en construisant une maison sur la terre d'autrui, est sévèrement puni.
Malheur à celui qui empiète sur la propriété du roi, pour réfléchir à des affaires personnelles ou mondaines, sans parler de converser à ce sujet, dans la maison de prière d'Hachem."

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-> Dans les lieux saints, il convient de se tenir avec crainte et effroi et avec une sainteté accrue. On doit s'imposer la crainte du Ciel (yirat Chamayim) dans ses paroles, ses pensées et ses actions. Par conséquent, une personne qui converse de questions banales dans le beit midrach ou la synagogue, même si ce n'est pas pendant la prière ou l'étude, enlève la yirat Chamayim de son corps.
Il s'agit d'une faute supplémentaire qui s'ajoute à celui des conversations mondaines en général.
[Chlah haKadoch ]

-> Une synagogue est un microcosme du Temple ; c'est un lieu de sainteté.
Le simple fait de respirer l'air d'une synagogue apporte des bénédictions de force et de longévité.
Cependant, si quelqu'un parle de choses banales à la shusynagogue, il empoisonne l'atmosphère ; il se nuit à lui-même et aux autres physiquement et spirituellement.
Il leur nuit physiquement en leur faisant respirer un air vicié ; il leur nuit spirituellement puisque cette impureté renforce le yetser ara. Chacun est en droit de le réprimander pour avoir causé du tort à autrui.
[Yessod haEmouna - Likouté Shass 57]

-> Selon le Maguen Avraham (Ora'h 'Haïm 151:1)
"Les non-juifs n'ont commencé à traiter le Temple avec mépris que lorsque le peuple juif a cessé de lui accorder le respect qui lui est dû ...
La faute de frivolité à la synagogue peut même entraîner la transformation d'une synagogue en une maison d'adoration d'idoles, que D. préserve."

-> Le Rokéa'h (Shomer Emounim - maamar Pit'hou Chéarim) suggère une raison possible pour la punition si sévère qui attende ceux qui parlent pendant la prière du tsibour : la même punition que celle infligée à quelqu'un qui se moque des paroles de nos Sages. Puisque nos Sages ont émis tant d'avertissements sévères à ce sujet, et que cette personne n'est toujours pas inquiète et n'a aucune crainte, elle est jugée comme quelqu'un qui se moque des paroles de nos Sages.

-> La Michna Broura (151:2) écrit qu'il faut veiller à ne pas parler inutilement à la synagogue et dans le beit midrach, car cela peut souvent conduire à des propos interdits, tels que des conversations qui impliquent les interdictions de calomnie, de querelles et de disputes.
Outre la gravité réelle de ces transgressions, ces fautes sont multipliées lorsqu'elles sont commises à la synagogue ; il n'y a pas de comparaison entre fauter lorsqu'on est seul et commettre la même faute dans le Palais du Roi (la synagogue).
De plus, on pousse les autres à fauter également. On peut commencer une dispute avec un petit groupe de personnes, mais en fin de compte, un groupe après l'autre se joindra à l'un ou l'autre camp, jusqu'à ce que toute la synagogue soit entraînée dans la conflagration qui se développe à partir de la dispute.

La Michna Broura poursuit : Très souvent, à cause de nos fautes, cela conduit à des insultes d'une telle ampleur que l'on peut même embarrasser quelqu'un en public, et très souvent cela se produit en présence d'un séfer Torah.
Nos Sages (Sanhédrin 99b) disent que celui qui embarrasse un autre en présence d'un talmid 'hakham est un hérétique qui n'a aucune part dans le monde à Venir. Il est donc évident que cela s'applique à celui qui embarrasse quelqu'un en présence d'un séfer Torah, devant l'honneur de la Chékhina.
Parfois, les disputes peuvent même conduire à des bagarres physiques, à la dénonciation d'autres personnes et à la profanation du Nom d'Hachem parmi les non-juifs. Le premier qui a commencé à parler est en fait la cause de tout cela, et il sera certainement puni autant que tous les autres réunis.
Par conséquent, celui qui craint Hachem doit toujours être sur ses gardes et éviter les conversations futiles à la synagogue ou dans le beit midrach. Ces lieux doivent être réservés à la Torah et à la prière.

-> Dans son introduction au séfer 'Hafets 'Haïm, la Michna Broura (151:2) ajoute :
Celui qui parle du lachon ara dans le beit midrach ou à la synagogue a violé le commandement positif de "et révère Mon Saint Temple" (Kédochim 19,30).
Cette mitsva exige que nous craignions Celui qui réside à l'intérieur du Temple. Lorsqu'une personne converse à la synagogue, elle montre qu'elle ne croit pas vraiment qu'Hachem y réside. Sinon, elle n'oserait pas s'engager dans une telle conversation dans la maison du Roi, en faisant ce qui est contraire à Sa volonté.

-> Dans de nombreux sefarim, il est écrit qu'il n'y a pas de plus grande profanation du Nom d'Hachem que de parler pendant la prière ou lorsque Son Nom est prononcé dans une bénédiction. Par conséquent, il ne faut certainement pas répondre lorsque quelqu'un nous parle. Au contraire, on doit faire savoir que ce n'est pas le moment de parler ...
Chaque fois que quelqu'un essaie de nous parler et que nous ne répondons pas, nous accomplissons la mitsva de "Je serai sanctifié" (Emor 22,32), car nous sanctifions le Nom d'Hachem en faisant cela."
[Séfer haTakanot 41]

-> Selon le Pélé Yoets (Erekh Beit haKnesset) : celui qui est prudent à cet égard (de ne pas y parler), en plus de se sauver d'une punition sévère, recevra également une grande récompense, en tant que personne ayant accompli une mitsva. En effet, il a accompli la mitsva "et révère Mon Saint Temple" (Kédochim 19,30), ce qui inclut la crainte de la synagogue, un microcosme du Temple.

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+ Parler à la synagogue :

-> Chaque mot inutile créé un ange Destructeur :
Le Réchit 'Hokhma (Déré'h Moché Yom Chémini) présente une parabole concernant une personne qui avait gagné beaucoup d'argent à l'étranger. Afin de protéger son argent lors de son voyage de retour, il engagea des gardes de sécurité pour l'accompagner, et réussit à terminer son voyage en toute sécurité.
De même, nos prières doivent s'élever jusqu'aux Cieux, un voyage de 500 ans. Dans l'atmosphère terrestre, il existe de nombreuses forces destructrices et nuisibles qui ont l'intention d'empêcher l'ascension des prières. Certaines de ces forces destructrices attendent depuis des temps immémoriaux le moment opportun pour arracher les prières.
Cependant, de nouveaux anges destructeurs sont créés à chaque mot prononcé pendant la prière, de Barou'h Chéamar à la Amida ; ces anges s'emparent de la prière et la détruisent.
La seule façon de protéger nos prières est d'éviter de parler à la synagogue.

-> Nos os ne pourriront pas :
Le Réchit 'Hokhma (chaar haanava 3) cite un puissant midrach.
Rabbi Na'hman bar Its'hak engagea des ouvriers pour enlever un monticule de terre de son vignoble. Au cours du 2e jour de creusage, un homme est apparu du monticule dans la vigne de Rabbi Na'hman bar Its'hak et s'est assis sur le monticule, se balançant et criant à plusieurs reprises : "Peut-être que le temps de la résurrection des morts est arrivé?"
Les ouvriers coururent appeler Rabbi Na'hman bar Its'hak, qui demanda à l'homme : "Qui es-tu ?". Il répondit : "Je suis un mort. L'heure de la résurrection des morts est-elle peut-être arrivée?"
Rabbi Na'hman lui demanda alors : "Qu'avez-vous à voir avec ce monticule de terre ?" L'homme répondit : "Je vous l'ai déjà dit - je suis un mort".
Rabbi Na'hman lui demanda : "Les morts ne pourrissent-ils pas?" Il répondit : "N'a-t-il jamais été apporté dans la maison du rabbin et lu dans le séfer Michlé (14,30) les mots du roi Shlomo : "L'envie [conduit à] la pourriture des os" ? Tout au long de ma vie, j'ai toujours négligé le fait que les gens me fassent du tort, je n'ai jamais été envieux d'un autre, je n'ai pas conversé dans le beit midrach ou à la synagogue, mon cœur et mon esprit étaient toujours concentrés sur les pensées de la Torah, comme le dit le verset : 'Celui qui m'écoute se reposera en toute sécurité' (Michlé 1,33)."

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-> Lorsque le peuple juif part en guerre, les officiers demandent : "S'il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit lâche, qu'il se retire et retourne chez lui, pour que le cœur de ses frères ne défaille point comme le sien" (Choftim 20,8).
Nos Sages (Sota 44a) commentent que cela fait référence à quelqu'un qui doit quitter le champ de bataille parce qu'il a peur de ses propres péchés.
Le Beit Yossef (Tour OH 54) cite le midrach (Tan'houma) selon lequel la faute consistant à parler dans la prière entre Yichtaba'h et Yotser [Or] est une faute pour laquelle on doit quitter le champ de bataille.
Le Matté Moché (53) explique que les klipot (forces d'impureté/du mal), les obstructions qui empêchent les prières de monter, sont neutralisées par les Pessouké dézimra que nous disons (cha'harit).
Mais lorsque l'on parle entre Yichtaba'h et Yotser Or, ces klipot sont réactivées.
Ces klipot sont les légions de soldats qui nous font la guerre dans notre combat pour accomplir la volonté d'Hachem.

-> Le Séfer Hagan (Yom Shéni) cite le Rokéa'h selon lequel même un talmid 'hakham qui étudie constamment la Torah ne peut pas étudier pendant la prière et lorsque le tsibour dit les bénédictions ; le temps pour étudier et le temps pour la prière doivent être séparés.
Si un talmid 'hakham manque la prière à cause de son étude, même s'il a étudié toute la journée et enseigné aux autres, on considère qu'il n'a pas étudié du tout ce jour-là.

-> La Michna Béroura (151:10) dit que le Arizal faisait très attention lorsqu'il était à la synagogue à ne pas dire autre chose que les mots de la prière ; il évitait même de dire des mots de moussar à la synagogue afin de ne pas conduire à une conversation mondaine.

-> "Il ne faut pas parler de choses banales pendant que l'officiant répète la Amida. Si quelqu'un parle, c'est qu'il est un pécheur, dont la transgression est trop grande pour être supportée, et il doit être réprimandé". [Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 124:7]

-> Le Choul'han Aroukh haRav (124:10) ajoute que quelqu'un qui converse à la synagogue pendant que le tsibour loue Hachem, montre qu'il n'a pas sa place au sein du peuple juif. Même si quelqu'un étudie la Torah pendant les prières, ce qui n'est pas une faute aussi grave, ce n'est toujours pas convenable.

-> Le Kaf Hachaim (53:16) écrit que c'est une grave faute de parler lorsque l'on a terminé la Amida Esrei et que l'on attend que l'officiant commence la répétition.
L'officiant doit également faire très attention à ne pas parler à ce moment-là ; comment peut-on représenter le tsibbour devant Hachem après avoir commis une telle faute?

-> Le midrach (Bamidbar rabba 4:21) rapporte le récit suivant.
Un homme se trouvait à la synagogue avec son fils. L'officiant faisait la prière, et tout le monde répondait allélouka, tandis que le fils répondait par des sottises. Le tsibour dit au père : "Votre fils dit des choses stupides", et il répondit : "Que dois-je faire, ce n'est qu'un enfant, laissons-le jouer".
Le lendemain, la même chose se répète : ils répondent tous amen et allélouka et son fils répond par des bêtises. Le tsibour dit au père : "Ton fils dit des choses stupides", et il répondit : "Que dois-je faire, ce n'est qu'un enfant, laissez-le jouer."
Pendant les 8 jours de Souccot, le fils répondit aux prières par les mêmes paroles idiotes, et personne ne dit un mot à l'enfant. Avant la fin de l'année, le père mourut, ainsi que sa femme, son fils et son petit-fils, en tout, 15 personnes de la même famille. Tout ce qui resta de cette famille fut 2 personnes, l'une estropiée et aveugle, l'autre est une personne stupide et racha.

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-> Le Zohar (A'haré Mot 75b) dit : "[Le peuple] d'Israël reste en exil pour 3 fautes : pour avoir fait honte à la Chékhina pendant l'exil, pour avoir tourné le dos à la Chékhina, et pour s'être souillé en présence de la Chékhina."
Le fait de parler de choses banales à la synagogue, ce qui revient en fait à tourner le dos à la Chékhina, fait que le peuple juif reste en exil."

-> Le père du Chlah haKadoch (Séfer Yech Nochalin) ajoute qu'il n'y a pas de faute aussi grave que de parler pendant la prière.
Lorsqu'une personne transgresse d'autres fautes, telles que le vol, l'immoralité ou la consommation d'aliments non casher, le yétser ara l'attire par le plaisir physique.
Cependant, le yétser ara d'une personne qui parle à la synagogue n'est pas aussi fort ; lorsqu'une personne succombe, elle choisit de renforcer son yétser ara et de commettre une faute qui ne lui procure aucun plaisir physique. En outre, non seulement elle commet une faute, mais elle entraîne aussi les autres à fauter, car une conversation implique au moins 2 personnes.

[le 'Hafets 'Haïm (Pessikha léHilkhot Lachon ara 7) rapporte que selon le Choul'han Aroukh : parler à la synagogue est une faute grave, malheur à celui qui parle et à celui qui écoute. ]

-> Le Gaon de Vilna (dans sa lettre Alim léTéroufa) dit que pour chaque conversation vaine à la synagogue ou un beit midrach, il faut descendre dans les profondeurs du Guéhinam ; on ne peut commencer à imaginer la souffrance intense qu'on endurera pour chaque mot ; aucun mot n'est oublié.

Le Shéma Israël

+ Le Shéma Israël :

-> Au sujet du verset suivant du Hallel : "Du lever du soleil jusqu'à son coucher, le nom d'Hachem est loué" (mimizra'h chémech ad mévo'o, méoulal chem Hachem - Téhilim 113).
Cela peut être compris comme une référence à la récitation du Shema matin et soir, par laquelle le Nom d'Hachem est unifié dans le monde.
Les premières lettres de "mimizra'h chéméch ad" (ממזרח שמש עד) forment le mot שמע (Shéma).

De plus, les dernières lettres de ces mots forment le mot חדש ('hadach - nouveau), ce qui nous apprend que chaque fois que nous récitons le Shéma, il s'agit d'une nouvelle expérience. Les mots sont les mêmes, mais à chaque fois, ils apportent de nouvelles rectifications dans le Ciel, qui n'existaient pas auparavant.
En ce sens, le verset de Téhilim poursuit en disant : "Le Nom d'Hachem est loué de la même manière". Cela fait référence aux nouvelles rectifications qui sont annoncées dans le nom d'Hachem.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Bigdé Hasrad ]

La prestigieuse descendance d’Haman

+++ La prestigieuse descendance d'Haman :

++ Rav Yéhouda, fils de Rav Shmouël bar Chilat, dit au nom de Rav : "De même que lorsque le mois d'Av commence, nous réduisons nos réjouissances, de même lorsque le mois d'Adar commence, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)

=> Cet enseignement est populaire, mais que savons-nous véritablement sur son auteur?
+ Qui est rav Shmouël bar Chilat?

-> La guémara (Sanhédrin 96b) rapporte que les descendants d'Haman étudiaient la Torah à Bné Brak.
La guémara ne donne pas le nom du petit-fils d'Haman qui étudiait la Torah. Cependant, le Ein Yaakov propose une autre version de la guémara, qui nous informe effectivement du nom du petit-fils d'Haman qui étudiait la Torah à Bnei Brak, et il s'agit d'un Amora reconnu : rav Shmouël bar Chilat.

Que savons-nous de lui?
La guémara (Baba Batra 8b) nous apprend que de rav Shmouel bar Chilat était un "mélamed tinokot", quelqu'un qui enseignait la Torah aux enfants, et qui méritait donc le statut élevé d'être l'un des matsdiké harabim (renforcait, élevait spirituellement, la communauté).

Rav raconte qu'il rencontra un jour par hasard le rav Shmouel bar Chilat en train de profiter de son jardin. Lorsqu'il lui demanda pourquoi il négligeait ses élèves en passant du temps dans son jardin, le rav Shmouel bar Chilat répondit que c'était la première fois en 13 ans qu'il s'aventurait dans son jardin, et que même maintenant, alors qu'il se promenait dans la verdure, il pensait à ses élèves (talmidim).
Il convient de noter que, parmi toutes les professions qu'il aurait pu choisir, le rav Shmouel bar Chilat a choisi d'enseigner la Torah aux enfants, et c'est Rav qui a témoigné de son dévouement en tant qu'enseignement envers ses talmidim.

-> Its'hak dit à Yaakov : "La voix est celle de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Toldot 27,22).
Le midrach (Béréchit rabba 65,20) nous enseigne qu'il existe un outil qui peut efficacement empêcher les mains d'Essav de faire le mal.
Lorsque les enfants juifs sont engagés dans l'étude de la Torah, alors Essav n'a aucun pouvoir sur le peuple juif.
Lorsque la voix de Yaakov peut être entendue sous la forme d'enfants étudiant la Torah, les mains d'Essav ne peuvent exercer aucun pouvoir.
A l'inverse, si les enfants n'étudient pas la Torah, alors Essav sera capable de faire du mal aux juifs.

-> Lorsque Yaakov a prié pour être sauvé de son frère, il a dit : "Sauve-moi, s'il te plaît, de la main de mon frère, de la main d'Eissav" (atsiléni na miyad a'hi miyad Essav - הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד אָחִי מִיַּד עֵשָׂו - Vayichla'h 32,12).
Le Baal haTourim souligne que l'acronyme des premiers mots de la prière de Yaakov (הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד - Sauve-moi, s'il te plaît, de la main) est : Haman (המן).
Yaakov priait non seulement pour être sauvé d'Essav, mais il priait aussi pour que ses descendants soient épargnés d'Haman.
Il a prié pour être sauvé "miyad" (מיד), ce qui, selon le Arizal, est numériquement égal à 54, soit une autre allusion à Haman, dont le nom apparaît 54 fois dans la Méguila.

=> Le rav Shmouel bar Chilat, descendant d'Haman, arrière-petit-fils d'Essav, a consacré sa vie à neutraliser les efforts des mains maléfiques de son arrière-grand-père.
Il s'est efforcé de rectifier et de corriger le "yadaïm yédé Essav", les mains d'Essav et d'Haman, qui cherchaient à détruire le peuple juif.
En enseignant la Torah aux enfants, le rav Shmouel bar Chilat a directement contrecarré les efforts d'Essav. Ses efforts ont permis de s'assurer que les mains d'Eisav ne seraient pas capables d'infliger la moindre douleur au peuple juif.

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+ Qui est Chilat?

-> Chilat, le père de rav Shmouel, est également un descendant d'Haman.
Le Rama miPano (maamar tsévaot Hachem) révèle l'allusion mystique contenue dans ce nom inhabituel. [Ohel Moché - Pourim 57-58]
Les lettres de Chilat (שילת) sont l'acronyme de : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (je place constamment Hachem devant moi - שִׁוִּיתִי יְהוָה לְנֶגְדִּי תָמִיד - Téhilim 16,8).
Comme l'écrit la Michna Broura, il s'agit d'une instruction visant à toujours visualiser le nom d'Hachem devant nos yeux. Nous devrions nous représenter le : Youd Ké Vav Ké (יְהוָה) comme s'il était juste devant nous à tout moment.
Amalek, Essav et Haman ont tous cherché à détruire le nom d'Hachem, à diminuer le Youd Ké Vav Ké (יְהוָה). Le nom de leur descendant (Chilat - שילת) est un acronyme qui signifie qu'il faut toujours garder Hachem devant soi.
Chilat a été nommé ainsi pour contrer la mission d'Amalek. En guise de réparation pour les actions et la mission de son ancêtre, il a été nommé ainsi afin de toujours se rappeler d'envisager le Nom complet et entier d'Hachem. [je place constamment Hachem (יְהוָה) devant moi. ]

Le mois d'Adar est passé d'un mois de peur et d'inquiétude à un mois de "lumière et joie" (ora vésim'ha).
C'est le moment de se réjouir et d'accroître le bonheur. Et personne n'est mieux placé pour nous conseiller à ce sujet que la personne qui a témoigné de la transformation totale de ceux qui cherchaient à nous détruire.
Non seulement le descendant d'Haman ne cherchait plus à éradiquer le Nom d'Hachem, mais il utilisait sa position d'enseignant des jeunes en Torah pour saper complètement les efforts d'Haman et d'Amalek.

Cela doit nous être racontée par Rav, qui a été personnellement témoin des efforts de rav Shmouel bar Chilat pour contrecarrer les actions de son ancêtre (Haman), et dont le père (Chilat) représentait l'antithèse du désir d'Amalek de diminuer le nom d'Hachem.

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+ Pourquoi rav Yéhouda ? :

-> Le Kissé haKavod, le Trône d'Hachem, a 4 pieds : Avraham, Its'hak et Yaakov (nos Patriarches), mais ce trône à 3 pieds n'était pas stable, vacillant sans un 4e pied de soutien, jusqu'à la naissance de Yéhouda.

Lorsque Yéhouda est né, la Torah nous dit : "vataamod milédét" (Vayétsé 29,35), ce qui peut être interprété comme "cette naissance (milédét) a apporté la stabilité (amida)".
Le Trône était enfin stable et entièrement soutenu.
Yéhouda était l'ancêtre du roi David, qui constitua le 4e pied du trône.

Le Chlah haKadoch écrit que le roi David, par l'intermédiaire de son descendant le machia'h, assurera l'accomplissement du verset : "ce jour-là, Hachem sera Un et Son Nom sera Un" (bayom aou yiyé Hachem é'had ouchmo é'had - Zé'haria 14,9).
C'est ce à quoi font allusion les dernières lettres de : "é'had ouchmo é'had" (Un et Son Nom sera Un - אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד) qui forment David (דוד).

Le Chlah haKadoch fait noter que le nom : יהודה (Yéhouda) contient le nom d'Hachem יהוה plus la lettre ד, représentant David (דוד), le 4e pied du Trône de Gloire, que David a rendu complet.

Ainsi, le nom Yéhouda est donc l'antithèse totale d'Amalek. Il contient à la fois le Nom complet d'Hachem et l'achèvement de la Kissé haKavod.

=> "Rav Yéhouda, fils de Rav Shmouël bar Chilat" = le rav Shmouel bar Chilat s'est donné pour mission de contrecarrer la mission d'Amalek et d'Haman en enseignant la Torah aux enfants. Il s'efforça de perfectionner le message inhérent au nom de son père Chilat (שילת) sont l'acronyme de : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (je place constamment Hachem devant moi).

A la naissance de son fils, quel meilleur nom choisir que Yéhouda? Il nomma son fils Yéhouda, symbole du Nom complet d'Hachem et du Trône achevé, qu'Amalek et Haman avaient cherché à saper.

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+ "Parmi les descendants de Haman, il y en a qui ont étudié la Torah à Bné Brak"
[guémara Sanhédrin 96b]

=> Quel mérite a permis à certains de ses descendants de se convertir au judaïsme, et même à étudier la Torah?

-> Selon le Likouté Shlomo, Haman bien que racha, provoqua (malgré lui) un kidouch Hachem (sanctification du Nom d’Hachem), qui réalisa des merveilles pour sauver le peuple d’Israël de son décret.
[ à ce sujet, on peut rapporter la guémara (Méguila 14a) : "Plus grande fut la cession de l’anneau royale [de A'hachvéroch à Haman] que les 48 prophètes et 7 prophétesses qui livrèrent leurs messages aux enfants d’Israël sans parvenir à les remettre sur le droit chemin, alors que le fait d’avoir ôté l’anneau royal les ramena sur la bonne voie [à faire une téchouva totale]." ]

-> Le rav Nevenzahl suggère que c'est grâce à l'importante somme d'argent (10 000 kikar d'argent) qu'il a versée à la tsédaka.

-> Le ‘Hazon Ich explique qu’il s’agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d’après le père, qui dans notre cas n’était pas un descendant d’Amalek.
Par contre, s’ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

=> Quel illustre personnage a été un descendant de Haman?

-> Le Métivta (sur guémara Sanhédrin 96b) affirme que Rabbi Akiva fait partie des descendants de Haman qui ont étudié à Bné Brak.
Une version du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 425) également explicitement cela.

-> Rabbénou Nissim (guémara Béra'hot 27b) et le Rambam (vers le début de l'introduction au Michné Torah) écrivent que Rabbi Akiva venait d'une famille de convertis.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 32b), son lieu principal où il a vécu est : Bné Brak.

-> Rachi (guémara Baba Métsia 11b) rapporte que Rabbi Akiva s'occupait tout particulièrement de la tsédaka (gabbaï tsédaka).

=> Le rav Nevenzahl suggère que cela n'est pas une coïncidence, et que cela provenait du fait que son arrière-arrière-arrière grand-père (Haman) avait donné à la tsédaka une importante somme.

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-> Il est évident que Haman a donné à la tsédaka avec les pires intentions possibles : pour aider à anéantir le peuple juif! Néanmoins, il a quand même mérité une certaine récompense pour cela.
Il est évident qu'il est punie au Guéhinam pour ses terribles fautes, et pour son désir d'avoir cherché à détruire les juifs, mais malgré cela il reçoit une récompense pour sa bonne action.

Nos Sages nous enseignent également que Balak a mérité une récompense pour les 42 sacrifices qu'il a pu offrir à D. dans le but de maudire le peuple juif.
En effet, malgré ses mauvaises intentions, il a mérité d'avoir comme descendante : Ruth, le roi David, ...

=> S'il en est ainsi chez les réchaïm, à combien plus forte raison devons-nous considérer avec importance les conséquences positives de nos bonnes actions!!

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-> La mitsva du demi-Shékel (ma'hatsit aShékel – מחצית השקל) a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d’argent qu’Haman voulait donner à A’hachvéroch pour anéantir les juifs.

En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu’Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c’est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C’est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d’écouter la paracha Chékalim."

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+ Complément : Amalek fait que le Nom d'Hachem n'est pas complet :

-> "C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala’h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le Trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> Le Ben Ich 'Haï pose l'énigme suivante : Qu'est-ce qui a poussé Haman à se battre contre le peuple juif?
Il répond mystérieusement : "Haman a déclaré que ses ancêtres en avaient enlevé 3 et qu'il en restait 4. Il s'est mesuré et s'est trouvé à égalité. Il a donc décidé de se battre contre le peuple juif".
=> Que signifie cette déclaration énigmatique?

Dans sa réponse, le Ben Ich 'Haï rapporte ce qu'on a vu précédemment.
Ainsi, 3 lettres ont été supprimées (ה ו א), et il en restait 4 (kess ya - כֵּס יָהּ).

-> "Car Hachem a choisi Tsion ; Il l'a désiré pour sa demeure" (ki ba'har Hachem béTsion, iva lémochav lo - כִּי בָחַר יְהוָה בְּצִיּוֹן אִוָּהּ לְמוֹשָׁב לוֹ - Téhilil 132,13)
Le Rokéa'h (Béchala'h 17,16) et le Maharcha (guémra Ména'hot 87a) expliquent ce verset.
Lorsque Hachem choisira Tsion au moment de la guéoula, Amalek sera vaincu et אִוָּהּ (iva), les trois lettres [supprimées par Amalek], seront "mochav lo" (retourné à Lui - מוֹשָׁב לוֹ).
Le א, le ו et le ה seront toutes remises à leur place légitime.
Nous avons alors le "Trône de D." qui sera complet :
- le א retournera à כֵּס (kess) pour former : kissé" (כסא) ;
- le ו et le ה retourneront au יָהּ (Y-a) pour avoir le Nom d'Hachem complet (יהוָה).

Entre-temps, sans ces 3 lettres (ה ו א), il nous reste quatre lettres : כֵּס יָהּ qui a une guématria de 95.
La gématria du nom Haman (המן) est également de 95.
Haman déclara que comme son nom était numériquement équivalent aux 4 lettres restantes, alors il était idéalement placé pour détruire totalement le peuple juif. [il viendrait terminer le travail de son ancêtre Amalek]

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek (מִלְחָמָה לַיהוָה - mil'hama l'Hachem), de génération en génération" (Béchala’h 17,16).
Le rav Its'hak haCohen de Koritz ajoute que les mots מִלְחָמָה לַיהוָה (une guerre d'Hachem) ont une valeur de 179, lorsqu'ils sont ajoutés à כֵּס יָהּ (Trône de D. - guématria de 95), cela donne une valeur totale de 274, ce qui équivaut numériquement à מרדכי (Mordé'haï - guémaria de 274).
Cela indiquant que Mordé'haï est apte à mener la guerre d'Hachem et à s'opposer à Haman.

-> Les Tossafot (Béra'hot 3a) cite l'explication du Ma'hzor Vitri suivante :
Dans le Kadich nous disons : "Yéhé Chémé (שמיה) Rabba".
Le terme שמיה (chémé) doit se lire comme שמ י-ה , c'est à dire "le Nom" (chém) י-ה (Ya).
Ainsi, nous demandons : "Que le Nom י-ה soit grandi (rabba)!" Nous prions pour que Hachem permette à Son Nom de redevenir grand et complet avec les 4 lettres réunies.
Nous prions pour l'éradication d'Amalek, pour que le machia'h se dévoile, et que le Nom Divin soit de nouveau entier et Son Honneur soit ainsi rétabli.

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-> Dans la méguilat Esther, le nom de Haman est mentionné 54 fois, comme la valeur numérique de : em'hé (j'effacerai - אמחה).
Dans la paracha Béchala'h (17,14), Hachem dit à Moché : "Effacer, J'effacerai" (le souvenir d'Amalek), soit : מָחֹה אֶמְחֶה, et qui a une valeur numérique de : 107, ce qui équivaut à : "C'est Haman!" (זה המן).
[Séfer haMatamim]

-> Le Baal Hatourim fait remarquer que la valeur numérique de l’expression "ma'ho em'hé" (J’effacerai - מחה אמחה) du verset : "car J’effacerai la trace d’Amalek de dessous les Cieux" (Béchala'h 17,14) est égale à celle des mots "zé Haman" (c'est Haman - זה המן - soit 107).

-> Le Gaon de Vilna (Divré Eliyahou - Béchala'h) dit que le mot אֶמְחֶה (ém'hé - J’effacerai) est l'acronyme des différentes forces d'Amalek tout au long de l'histoire.
En Egypte, nous avons été sauvé par : Aharon, Moché, 'Hour et Hachem yitbara'h.
A l'époque de Pourim, l'exil de Paras, nous avons été sauvé par : Esther, Mordé'haï, 'Harvona, et Hachem yitbara'h.
Au moment de la guéoula, il s'agira de : Eliyahou, Machia'h, les 'hét nessi'him (8 princes - comme discuté dans la guémara Soucca 52b) et Hachem yitbara'h.

-> "Effacer, j’effacerai (ma'ho, ém'hé) la trace d'Amalek de dessous les cieux" (Béchala'h 17,14)
Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) commente :
La destruction d'Amalek n'entraînerait pas leur retour à Hachem. Par conséquent, ils seront également effacés et éradiqués du monde à Venir.
C'est pourquoi la Torah emploie un double verbe (ma'ho, ém'hé), indiquant qu'ils seront éradiqués à la fois de ce monde et du monde à Venir. (midrach Chémot rabba 27,6 ; Esther rabba 10,13)
Ce n'est pas le cas des autres nations. Lorsqu'elles sont détruites, D. est exalté et elles reçoivent donc une récompense en conséquence.

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-> Le Rokéa'h attire notre attention sur plusieurs allusions contenues dans la Meguila qui démontrent comment Haman, la force qui tente de contrecarrer le Nom d'Hachem, est précisément contrée par Mordé'hai et Esther, qui se battent pour renforcer la manifestation du Nom d'Hachem.

Le nom d'Haman apparaît 54 fois dans la Méguila. Il est également mentionné une fois sous le nom de Mémou'han.
Il est à noter que 54 est également le nombre précis de lettres contenues dans la liste des 10 fils d'Haman.
Le nom d'Esther est également mentionné 54 fois dans la Méguila, et une fois, elle est désignée sous le nom de Hadassa.

Zérech, la femme de Haman, est mentionnée 4 fois. Si l'on ajoute à cela le nom de son mari, Haman, on obtient un total de 58.
C'est le nombre de fois (58) où le nom Mordé'haï est mentionné dans la Meguila.
De plus, on peut noter que des 54 fois où le nom d'Haman est mentionné dans la Méguila, c'est aussi

Le mot אֶמְחֶה (ém'hé - J’effacerai) a une gematria de 54.
Hachem déclare : "ki ma'ho em'hé" =Je vais éradiquer Haman, qui est mentionné 54 fois dans la Méguila. Je vais effacer les 10 fils d'Haman, dont les noms ont un total de 54 les lettres.
Cela sera accompli grâce aux efforts d'Esther, dont le nom est également mentionné 54 fois.

-> Le Mégalé Amoukot rapporte du Arizal un autre exemple où le nombre 54 est significatif.
La première paracha de la lecture du Shéma, dans laquelle nous acceptons le joug Divin (ol mal'hout chamayim) contient 54 mots. Amalek cherche à détruire l'unité du Nom d'Hachem, qui est attestée dans la première paracha du Shéma.

-> Le Gaon de Vilna écrit que le texte authentique de la prière que nous ajoutons dans la Amida et le Birkat haMazon de Pourim (bimé Mordé'haï véEsther), contient également 54 mots, ce qui représente le nombre de fois où Haman est mentionné dans la Meguila.

-> L'un des noms d'Hachem qu'Amalek cherche à détruire est le nom אדני (Ado -nay).
Les 2 lettres du milieu (דנ) totalisent également une valeur de 54.

Le midrach Yalkout Réouveni (Chémot 246) explique que les 2 lettres extérieures représentent l'Attribut Divin de miséricorde, tandis que les 2 centrales (דנ) représentent l'Attribut Divin de justice/rigueur.
Haman s'est emparé du דנ dans le but d'amener Hachem à nous traiter avec un jugement strict, sans miséricorde.

-> La mitsva d'effacer Amalek est mentionnée 2 fois dans la Torah : une fois dans la paracha Béchala'h et une autre fois dans la paracha Ki Tétsé.
Il y a 119 mots contenus dans les versets : "Amalek est venu" (Béchala'h 17,8-16).
Et dans "Souviens-toi de ce qu'Amalek t'a fait" (Ki Tétsé 25,17), il y a 47 mots.
La somme des mots des passages dans les 2 parachiyot qui traitent de la destruction d'Amalek est de 166.
Etonnement, cela est précisément le nombre de versets contenus dans Méguilat Esther.
=> Amalek cherche à effacer le nom d'Hachem ; Mordé'haï et Esther, dans la Méguila, contrent Haman et glorifient le nom d'Hachem.

Pourim – la raison de danser de joie

+ Pourim - la raison de danser de joie :

-> Dans la Méguilat Esther (8,16), le verset indique que les juifs "ont accompli et accepté sur eux-mêmes" les mitsvot de Pourim.
Nos Sages (guémara Shabbos 88a) interprètent ces mots comme signifiant que les juifs ont accepté la Torah à nouveau au moment du miracle de Pourim.

L'acceptation initiale au pied du mont Sinaï avait été forcée, car nos Sages enseignent qu'Hachem tenait la montagne au-dessus de leurs têtes. Hachem a déclaré que s'ils n'acceptaient pas la Torah, elle serait leur lieu d'enterrement.
En revanche, les juifs ont accepté la Torah par amour, et non par crainte, après le miracle de Pourim. Rachi (ibid.) explique que cette acceptation était due à l'amour que la nation ressentait en raison des miracles qu'Hachem avait accomplis pour elle à cette époque.

De nombreux autres miracles se sont produits depuis que la Torah a été donnée. Pourquoi n'ont-ils pas incité les juifs à accepter la Torah par amour? Qu'y a-t-il de si spécial dans les miracles de Pourim?

D'ailleurs, qu'est-ce que les juifs ont accepté d'eux-mêmes à cette époque? Cette nouvelle acceptation ajoutait-elle simplement des sentiments d'amour à l'acceptation initiale, ou entraînait-elle une nouvelle obligation?

-> Le Gaon de Vilna (Méguilat Esther 1,2) explique que les miracles de Pourim étaient uniques, comparés à ceux qui les avaient précédés : ils se sont produits pour la nation en exil. Les juifs venaient tout juste d'être expulsés de leur terre d'Israël par Nabuchodonosor, et ils ressentaient encore la douleur de cette conséquence.
Lorsqu'ils ont vu qu'Hachem ferait des miracles pour eux, même au milieu de Sa colère, ils ont ressenti une fois de plus l'amour puissant qu'Il leur portait. Cela les a incités à Lui rendre la pareille en L'aimant à leur tour.

Le Gaon de Vilna propose une analogie : Il était une fois un roi qui était très en colère contre son fils, le prince, en raison de son comportement inapproprié. Il décida de l'expulser de son palais jusqu'à ce qu'il se corrige. Le prince n'eut d'autre choix que de traverser une forêt dangereuse. Là, il fut attaqué par un animal sauvage. Il essaya en vain de se défendre, mais un groupe d'hommes surgit de nulle part et vint à son secours. Le prince pensa qu'il s'agissait d'une simple coïncidence, remercia les hommes et poursuivit son chemin.
Plus tard, un groupe de hors-la-loi attaqua le prince. Une fois de plus, un groupe d'hommes surgit de nulle part et sauva le prince. Cette fois, le prince se rendit compte que ce n'était pas une coïncidence : son père avait manifestement fait en sorte que ces hommes soient là pour le protéger.
Lorsque le prince s'est rendu compte que son père prenait toujours soin de lui, même lorsqu'il était puni, il a ressenti un amour plus grand que jamais pour son père.

De même, lorsque les juifs réalisèrent qu'Hachem continuerait à faire des miracles pour eux, même pendant leur période d'exil, leur amour pour Lui s'éveilla et ils furent prêts à accepter la Torah une fois de plus.

En quoi consistait précisément cette nouvelle acceptation?
Le midrach Tan'houma (Noa'h 6,9) explique qu'au mont Sinaï, les juifs ont accepté de plein gré la Torah Ecrite et l'accomplissement de ses mitsvot. Cependant, ils n'ont pas accepté de bon gré l'étude rigoureuse de la Torah Orale. Pour que la Torah soit étudiée correctement, elle doit être étudiée jour et nuit, au prix d'efforts considérables et d'une volonté de renoncer aux plaisirs, à la richesse et même au sommeil.

Bien que la nation juive ait désiré la Torah d'Hachem au Sinaï, il lui était difficile d'accepter un tel sacrifice. Cependant, maintenant qu'ils avaient fait l'expérience d'une forte manifestation de l'amour d'Hachem, cela a instillé en eux un plus grand amour pour la Torah, et ils ont accepté ces sacrifices de tout cœur.

Pourim est l'occasion pour nous d'accepter la Torah à nouveau, chacun à son niveau (renforçant notre abnégation et dévotion dans l'étude, dans la prière, ...). [plus on intériorise l'amour énorme d'Hachem pour nous, plus on a envie de tout donner pour agir selon Sa volonté, en retour. ]

-> Le rav Avraham Its'hak Kook dit qu'avant Pourim, nous devrions prendre le temps de nous rappeler ce que nous célébrons. Nous devons nous rappeler que la joie de Pourim est fondée sur l'amour d'Hachem et de Sa Torah.
Les chants et les danses ont pour but d'exprimer notre joie d'être la nation d'Hachem et d'avoir le privilège d'étudier Sa Torah.
Même si nous nous déchaînons [pendant cette fête], ce n'est que l'expression de ce grand amour.

La coutume de boire à Pourim est également censée être basée avant tout sur la joie que nous ressentons pour Hachem et Sa Torah. [la fierté d'être juif(ve), d'avoir la Torah, les mitsvot, une proximité et un amour fou avec D., ... ]
Le Michna Broura (O.C. 695:2) cite le 'Hayé Adam, déclarant explicitement que l'on ne doit pas boire si cela nuit à l'accomplissement d'une seule mitsva, telle que Birkat haMazon.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz explique que la guémara en question (Méguila 7b) : "Un homme doit boire à Pourim jusqu'à ce qu'il ne fasse plus la différence entre 'béni soit Mordehaï' et 'maudit soit Haman' ", signifie que l'on doit se sentir proche d'Hachem même si son intelligence a été affaiblie par l'alcool. Même dans un tel état, notre corps doit s'accrocher à Hachem.
[l'alcool fait ressortir l'intériorité. Or, au plus profond d'un juif, (même s'il est salit par beaucoup de fautes), il y a une âme, une partie d'Hachem, qui restera toujours pure, et qui fait que nous sommes toujours très précieux/aimés aux yeux de D. ]
De nombreux juifs s'enivrent le jour de Pourim, et pourtant, ils ne parlent que de divré Torah.
Si une personne ne se sent pas proche d'Hachem après avoir bu, elle doit comprendre qu'elle n'accomplit pas correctement la mitsva de Pourim.