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Pourim – Importance de prier

+ Pourim - Importance de prier :

-> Le Rambam (Hakdama au Séfer haMitsvot) écrit que le jour de Pourim, il existe une mitsva qui consiste à se souvenir du miracle qu'Hachem a accompli à l'époque de Mordé'haï et d'Esther.
Hachem a écouté les prières de la nation à cette époque et l'a sauvée de sa détresse. Il est également nécessaire d'enseigner ce miracle aux générations futures.

En effet, l'importance de se souvenir de la façon dont nos prières ont été exaucées est évoquée dans la Méguila elle-même, dans laquelle Esther ordonne aux juifs "d'établir ces jours de Pourim pour eux-mêmes et pour leurs descendants, le sujet des jeûnes et de leurs cris/supplications [à Hachem]" (Méguilat Esther 9,31).

=> En quoi le miracle de Pourim est-il unique au point que nous devions nous souvenir, en plus du miracle lui-même, de la manière dont nous avons prié Hachem et du fait qu'Il a entendu nos prières?
Après tout, les juifs prient Hachem chaque fois qu'ils sont en difficulté. Si tel est le cas, chaque fois que nous commémorons un miracle, nous devrions également nous souvenir de la façon dont Il a entendu nos prières. Pourquoi cette exigence ne s'applique-t-elle qu'à Pourim?

-> Le Maharal (Ohr 'Hadach - Megilla 11) répond que pendant la menace du décret d'Haman, la prière a été le principal effort que les juifs ont pu faire.
Dans d'autres cas où nous avons affronté des ennemis au cours de notre histoire, les miracles se sont produits grâce à nos mérites ou aux mérites de nos ancêtres (et bien sûr, il y a toujours eu la prière et une certaine forme de hichtadlout, tous les efforts humainement possibles, également).
Cependant, selon le Maharal, dans le cas présent de Pourim, nous étions confrontés à Amalek, un descendant direct d'Essav. La Torah nous dit : "La voix est la voix de Yaakov, et les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22).
"Les mains d'Essav" indiquent qu'Essav possède une puissance physique supérieure à la nôtre. Cependant, "la voix de Yaakov" indique que notre prière peut surmonter les prouesses physiques d'Essav.
Ainsi, la Torah nous enseigne à concentrer nos efforts principalement sur la prière lorsque nous sommes confrontés à Essav.

-> Le rav David Cohen, roch Yéchiva de 'Hevron, nous rappelle que l'histoire de Pourim s'est déroulée à une époque de "hester panim", où Hachem "nous cachait son visage", pour ainsi dire.
Dans une telle situation, on ne peut atteindre Hachem qu'en redoublant d'efforts dans sa prière (voir 'Houlin 139b). C'est ce qu'on fait Mordé'haï et Esther à l'époque.
En effet, le midrach (Chémot rabba 38:4) nous dit que Mordé'haï priait littéralement sans arrêt pendant tout l'épisode décrit dans la Méguilat Esther.

-> Le Gaon de Vilna note que le refus de Mordé'haï d'accepter les vêtements qu'Esther lui a envoyés, choisissant plutôt de rester en "sac", est une référence voilée à la prière.
Esther a envoyé ces vêtements à Mordé'haï dans l'intention qu'il entre dans le palais et discute directement avec elle des décrets du roi. Mais Mordé'haï refuse, car cela l'obligerait à cesser de prier, et l'effort le plus important qu'il puisse faire à ce moment-là, c'est la prière.
Au lieu de cela, les deux ont eu une conversation interrompue par l'intermédiaire d'un messager, Hassach. Mordé'haï préférait utiliser cet émissaire pour ne pas avoir à cesser de prier.

Le Gaon de Vilna note qu'Esther priait également constamment à cette époque.
Il déduit cela de la déclaration d'Esther (Esther 7,6) : "Un homme qui est un adversaire et un ennemi, ce méchant Haman!".
Nos Sages (guémara Méguila 16a) expliquent qu'Esther désignait en réalité A'hachvéroch lorsqu'elle a commencé la déclaration suivante : "un adversaire et un ennemi", mais un ange a poussé sa main en direction d'Haman. Comment Esther a-t-elle pu faire une chose aussi illogique? Si elle essayait d'obtenir la délivrance de la nation et de déjouer le complot d'Haman, pourquoi s'en prenait-elle à A'hachvéroch?

Le Gaon de Vilna explique qu'Esther a prié Hachem tout au long du festin, qui a précédé la confrontation actuelle. Sa prière se déroulait principalement dans son cœur, en silence.
Cependant, lorsqu'elle prononça les mots : "Un homme qui est un adversaire et un ennemi", sa prière intérieure était une demande d'être sauvée de tous les méchants, à la fois d'Haman et à la fois d'A'hachvéroch, celui qui a donné à Haman son pouvoir.
Comme Esther pensait à A'hachvéroch en prononçant ces mots, sa main l'a instinctivement désigné.
Ainsi, dit le Gaon de Vilna, il est clair qu'Esther priait à tout moment, même en présence du roi et d'Haman.

=> Depuis l'époque de la Méguila jusqu'à aujourd'hui, nous restons dans un état de hester panim, la main d'Hachem qui nous guide reste cachée [dans l'obscurité de l'exil].
Nous pouvons apprendre de Mordé'haï et d'Esther que, lorsque nous sommes confrontés à des difficultés, nous devons avant tout nous efforcer de prier.

+ "Lorsque le mois d'Adar entre, nous augmentons notre joie" (guémara Taanis 29a).
La joie de Pourim affecte le mois entier, comme il est écrit : "le mois qui a transformé pour eux le chagrin en joie" (Esther 9,22).

=> Qu'est-ce que cette joie incroyable?
La joie principale, évidemment, est d'avoir été sauvés d'un anéantissement total. Mais le seul jour de Pourim n'est-il pas suffisant pour célébrer la joie de ce miracle? Pourquoi devons-nous nous réjouir pendant un mois entier?
Apparemment, la joie que nous essayons d'intérioriser nécessite un mois de concentration. Quelle est cette joie que nous voulons apprendre à connaître pendant ce mois?

-> La halakha stipule que pendant la lecture de méguilat Esther, une personne ne doit pas manquer un seul mot. Le rav Nathan Wachtfogel en explique la raison.
Le miracle de la méguilat est un "miracle caché" (ness nistar). Les incidents individuels de la méguilat (qui se sont déroulés sur plusieurs années) ne semblent pas significatifs. Ce n'est qu'en considérant l'ensemble du tableau, l'ensemble de la méguilat, que nous voyons que même les incidents apparemment sans importance, même ceux qui semblaient se produire naturellement, étaient en réalité orchestrés délibérément par Hachem.
Lorsque nous lisons chaque mot, nous pouvons voir comment chaque détail qui s'est produit faisait partie de Son plan directeur. Chaque mot de la méguilat est comme une note dans une chanson. Chacun est coordonné avec exactitude pour former une mélodie parfaite. Rien n'est en trop et rien ne peut être omis.
[la vie est constituée de pleins d'éléments, en apparence anodins, mais qui au final ne laissent rien au hasard, pour produire une super mélodie, dont chaque note est décrétée par Hachem. ]

L'immense joie du miracle de Pourim, outre le salut proprement dit, est qu'il nous aide à atteindre un nouveau niveau de bita'hon.
Le principe du bita'hon, comme l'explique le 'Hovot haLévavot, est la reconnaissance du fait qu'Hachem veille toujours sur nous et fait ce qu'il y a de mieux pour nous. Il se peut que nous ne voyions pas le bien dans ce qui nous arrive (sur le moment), mais nous sommes convaincus que cela fait partie du plan d'Hachem.

Par exemple, lorsqu'Esther a été emmenée au palais d'A'hachvéroch, cela a semblé être une terrible tragédie. Mais Hachem a fait en sorte que cela se produise, car Il préparait déjà notre salut, avant même que les terribles décrets ne soient promulgués. Hachem a toujours un plan ; c'est en cela que nous devons avoir confiance.

Le bita'hon apporte une grande joie à une personne, car il lui permet de vivre sans soucis, sachant qu'elle peut toujours compter sur Hachem (un juif n'est jamais seul/abandonné).
Une personne qui a du bita'hon est comparée à un bébé allaité. Le bébé n'a aucun souci à se faire ; il s'en remet entièrement à sa mère.
C'est ce que le bita'hon donne à une personne, une confiance totale en Hachem, qui se traduit par une vie sans soucis et pleine de joie.

[ il est écrit :"kégamoul alaï imo" (Téhilim 131,2) = comme un enfant qui tète aux côtés de sa mère.
En ce sens, il est dit : "La émouna n'est pas de savoir ce que l'avenir réserve, mais de savoir qui réserve l'avenir" (absolument rien ne peut se passer sans qu'Hachem émette un décret le permettant). ]

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-> A l'instar d'un bébé qui se sent protégé, aimé et lié à la mère qui le nourrit, le bita'hon permet à une personne d'établir un lien spécial avec Hachem.
Ce lien est la plus grande joie que l'on puisse ressentir, et la fête de Pourim permet d'établir ce lien.
Pourim est la fenêtre qui révèle comment le monde fonctionne réellement. Il nous permet de voir comment la main cachée d'Hachem contrôle tout.
C'est comme si la main d'Hachem était toujours recouverte d'un gant, mais à Pourim, le gant est enlevé, exposant la main à la vue de tous.
Lorsque la main d'Hachem est cachée, il est difficile de se sentir connecté à Lui. Il est difficile de se connecter à quelque chose que nous ne pouvons ni voir ni sentir.
À Pourim, lorsque nous voyons que c'est Sa main qui a orchestré tous les événements, nous commençons à nous sentir liés et aimés par Hachem, et c'est la plus grande joie qui soit.

[rav Israël Neuman]

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[le terme : méguila (מגילה) peut se décomposer en : "dévoiler Hachem" (mégalé Hachem - מגלה י).
A Pourim, on se rend compte à quel point nous sommes importants aux yeux d'Hachem (même si en apparence nous semblons être équivalent à un non juif), à quel point Il est avec nous et s'occupe de tous nos pas.
Hachem dit à chaque juif par l'intermédiaire de son prophète Yirmiyahou (31,2) : "Je t'aime d'un amour impérissable" (quoiqu'on puisse faire comme bêtise, Son amour pour nous reste intact! ).
Et en ce sens, lorsque Hachem voit un juif souffrir, alors Il souffre avec nous, pour ainsi dire, comme il est écrit : "Je suis avec lui (tout juif) dans sa souffrance" (Téhilim 91,15) et "toute leur souffrance est douloureuse pour Lui (Hachem)" (Yéchayahou 63,9). ]

Chaque Pourim rapproche la guéoula

+ Chaque Pourim rapproche la guéoula :

-> Le dernier miracle qui se produira avant la guéoula finale sera la chute d'Edom, l'éradication complète d'Amalek de la surface de la terre.
Chaque année, lorsque nous lisons la Meguila et accomplissons les différentes mitsvot de Pourim, nous détruisons un peu plus d'Amalek (Haman étant un descendant).
En fin de compte, lorsqu'un nombre suffisant de Pourim se sera écoulé, Amalek sera éradiqué pour toujours.

Esther et Mordé'haï, ainsi que les juifs de Shoushan, n'ont pas complètement et éternellement détruit Amalek. Un principe fondamental de l'histoire juive est qu'Amalek existe toujours et qu'il est toujours prêt à combattre le peuple juif. La klipa, l'écorce d'impureté d'Amalek, se profile toujours au loin, prête à frapper.
Chaque célébration annuelle de Pourim nous débarrasse un peu plus d'Amalek, nous rapprochant de la guéoula.
[d'après le Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Yoma 29a]

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-> Il n'y a pas de jeûne avant le Yom Tov de Pessa'h ou de 'Hanoucca, parce qu'il s'agissait de victoires complètes et de motifs de célébrations débridées. Pourim, cependant, n'a pas été un triomphe complet.
Le décret d'Haman continue de planer sur le peuple juif, et c'est pourquoi un jour de jeûne a été institué la veille du Yom Tov, afin d'implorer Hachem de ne pas permettre à l'édit maléfique d'Haman de devenir réalité.
Le taanit Esther a une fonction très importante. Sa raison d'être annuelle est d'abolir le reste du décret d'Haman. [l'influence d'Amalek n'étant pleinement anéantie qu'avec la guéoula. ]
[d'après le rav Yaakov 'Hagiz]

-> Le séfer Sia'h Bessamim écrit que cela nous éclaire sur la mitsva inhabituelle de s'enivrer à Pourim : "ad délo yad" = jusqu'au point où l'on ne fait plus la différence entre "maudit soit Haman" et "béni soit Mordé'hai".
Une personne intoxiquée par le vin au point de ne plus pouvoir garder à l'esprit des faits élémentaires et fondamentaux peut être considérée comme décédée, car son esprit ne fonctionne plus.
De cette façon, nous espérons que le décret d'Haman sera considérée comme accomplie dans une certaine mesure, et que les vies actuelles du peuple juif pourront être sauvées. Le décret sera considérée comme ayant pris effet à travers notre état d'ivresse.

=> Alors que nous entamons le Yom Tov de Pourim et que nous accomplissons les mitsvot de la journée, nous prions pour que les dernières influences de Haman se dissipent.
La réalisation des mitsvot de Pourim et l'observation du jeûne d'Esther contribuent à effacer tout vestige de Haman et d'Amalek, nous permettant alors d'être méritants pour la guéoula.

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-> Le 'Hida (Midbar Kedmot 40,25) écrit que Mordé'haï était en fait une réincarnation de Yaakov, et que Haman était une réincarnation d'Essav.

-> Selon le Manot haLévi (Esther 2,5), Haman n'existait que parce que le roi Shaoul a échoué à tuer Agag, le roi d'Amalek.
Le fait d'avoir permis à Agag de vivre une nuit de plus (lui permettant de concevoir), a été l'erreur fatale qui a ensuite rendu possible la naissance d'Haman, et a conduit à son décret de tuer tout le peuple juif.

Le Rama miPano écrit que ce but de l'existence de Shaoul, est évoqué dans son nom שאול qui a une guématria de 337, qui est la même que : Agag mélé'h Amalek.

Tragiquement, Shaoul n'a pas réussi à détruire Amalek.
Bien des années plus tard, Mordé'haï fut chargé d'achever cette tâche.
Le Sfat Emet (Pourim) va jusqu'à affirmer que Mordé'haï était en fait la réincarnation de Shaoul, venu pour expier son erreur.

[une personne peut avoir une âme composée de plusieurs parties d'âme venues en réincarnation. ]

Mois d’Adar = moment propice à la construction du Temple

+++ Mois d'Adar = moment propice à la construction du Temple :

+ "De même que lorsque le mois d'Av commence, nous réduisons nos réjouissances, de même lorsque le mois d'Adar commence, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)

-> Au tout début de la Méguila, Rachi nous apprend que A'hachvéroch est monté sur le trône après Korech. Ce dernier avait autorisé les juifs à commencer la construction du Temple.
Cependant, les fils d'Haman calomnièrent le peuple juif et mirent un terme à la construction. Maintenant que Haman et ses fils ont été éliminés, la construction du second Temple a pu reprendre.

Ainsi, la victoire du peuple d'Israël (à Pourim) sur Haman et Amalek a déclenché le processus de reconstruction du Temple.
La joie de Pourim est bien plus qu'une simple commémoration du miracle d'avoir été sauvé par Hachem ; c'est en fait la joie de la reconstruction du Temple.
Le mois d'Adar est un moment qui est propice à la construction du Temple, non seulement il l'a été pour le 2e, mais il l'est actuellement pour le 3e (qui sera éternel).

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-> "Le Temple fut achevé le 3e jour du mois d'Adar, au cours de la 6e année du règne du roi Dar'yavech. Les Bné Israël, les Cohanim et les Lévi'im et tous ceux qui étaient revenus de l'exil célébrèrent avec joie l'inauguration de ce Temple de D." (Ezra 6,15-16)

-> Le Malbim commente ces versets :
Le second Temple a été achevé le 3e jour d'Adar. L'inauguration a duré 21 jours.
La tradition du prophète Yé'hezkel veut que l'inauguration du 3e Temple aura lieu le 23e jour du mois d'Adar.
Lorsqu'ils commencèrent l'inauguration du 2e Temple le 3 du mois, ils avaient de grands espoirs. Ils pensaient que si l'inauguration se poursuivait jusqu'au 23 Adar, alors Hachem pourrait permettre à leur 2e Temple, qui venait d'être terminé, d'ouvrir directement la voie au 3e Temple.

Ils espéraient que le 3e Temple arriverait après l'inauguration du deuxième. Malheureusement, ils n'ont pas mérité de voir leurs plans se réaliser.
Nous continuons à attendre la construction du 3e Temple. Cependant, le livre de Yé'hezkel nous apprend qu'il sera inauguré au mois d'Adar, tout comme le 2e Temple.

=> Adar est un mois propice pour la construction du Temple, à la fois le 2e et le 3e, et c'est donc un moment désigné pour augmenter notre joie. [par cela nous matérialisons notre certitude que le Temple va être reconstruit en ce Adar. On en est tellement certain, qu'on se voit déjà avec le Temple reconstruit, avec le bonheur et la joie qui en découle. ]

Avec cela nous comprenons que la même guémara nous demande de réduir notre joie lorsque le mois de Av commene. En effet, c'est le mois où a eu lieu la destruction du 1er et du 2e Temple.
Ainsi, la joie est manifestement réduite lorsque le Temple est détruit (mois d'Av), alors qu'elle est augmentée au mois d'Adar, le mois désigné pour la reconstruction du Temple.
Ainsi, Av et Adar sont des opposés. La cause même de la tristesse de Av sera la cause de notre joie en Adar.

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+ Autre interprétation :

-> Le rav Tsadok haCohen (Kountres Divré 'Halomot (ot 15), rapporte que chaque mois correspond à une tribu différent, et que Adar correspond à Yosef. [de même qu'il a 2 enfants : Ménaché et Efraïm, chacun devenu une tribu, de même il peut y avoir 2 mois d'Adar. ]

Il ajoute que c'est la raison pour laquelle Yossef est toujours chanceux au mois d'Adar.
Yéhochoua bin Noun, de la tribu d'Efraïm, s'est élevé au rang de dirigeant du peuple juif, devenant en quelque sorte un mélé'h (roi), après le décès de Moché. Il devint le chef au mois d'Adar.
Ceci contraste avec le roi David, un descendant de Yéhouda, dont le couronnement a eu lieu en Nissan, le mois correspondant à la tribu Yehouda.

Ce schéma se poursuivra à la fin des temps. Le machia'h ben Yossef sera révélé en Adar, et le machia'h ben David apparaîtra au mois de Nissan.
Amalek devra être détruit avant que le 3e Temple ne soit construit.
Amalek, un descendant d'Eisav, ne peut que succomber aux efforts d'un descendant de Yossef.
Machia'h ben Yossef viendra en Adar, le mois de Pourim et éradiquera jusqu'au dernier vestige d'Amalek. Une fois Amalek détruit, machia'h ben David pourra se révéler en Nissan pour reconstruire le Temple.

La guémara enseigne que nous lisons la Méguila à Adar Chéni, le 2e Adar, afin de juxtaposer une géoula à une autre géoula.
Nous voulons lire la délivrance d'Haman aussi près que possible de la délivrance que nous avons connue lorsque nous avons quitté l'Egypte (Séder de Pessa'h).
La géoula de Pourim doit être lue à proximité de la géoula de Pessa'h.

Nous pouvons pousser cette approche un peu plus loin et affirmer qu'en plaçant la lecture de la Méguila dans le 2e Adar, nous nous efforçons également d'imiter la juxtaposition de la géoula de machia'h ben Yossef et de la géoula de machia'h ben David.
Machia'h ben Yossef viendra dans le 2e Adar, et il sera suivi de près par machia'h ben David dans le mois suivant, Nissan.

-> voir que : Guéoula : Tichri ou Nissan : https://todahm.com/2024/02/29/gueoula-tichri-ou-nissan

Donner aux nécessiteux – la mitsva la plus importante de Pourim

+ Donner aux nécessiteux - la mitsva la plus importante de Pourim :

-> Plusieurs mitsvot sont accomplies à Pourim. Nous lisons la Méguila, envoyons des michloa'h manot, donnons des matanot la'evyonim et participons au festin de Pourim.
Parmi ces mitsvot, celle qui consiste à donner des matanot la'evyonim est la plus importante.
Le Rambam (Hilkhot Méguila 2,10) écrit qu'il faut dépenser plus pour les matanot la'évyonim que pour le festin et les michloa'h manot, car il n'y a pas de plus grande joie que de remonter le moral des pauvres.

[d'une certaine façon, on peut également appliquer aux nécessiteux émotionnels : en ce jour plus qu'à d'autres, nous devons nous investir à écouter autrui, le complimenter, lui exprimer à quel point il est important à nos yeux ... à tous ceux qui en ont besoin autour de nous (dont : enfants, femme/mari, parents), et cela avec au moins autant d'énergie qu'on peut le faire pour nos michloa'h manot et notre festin.
Et alors s'appliquera la méguilat Esther : il y aura de la lumière et de la joie parmi les juifs! ]

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-> Les halakhot associées à la mitsva de la tsédaka à Pourim sont uniques à ce jour.
Normalement, on doit vérifier où va notre charité, mais la guémara (Yérushalmi Méguila 1:4) écrit qu'à Pourim, nous ne vérifions pas les demande d'un pauvre, ni ne cherchons à savoir si la personne qui sollicite est légitimement dans le besoin. Quiconque tend la main reçoit la tsédaka.
Le Choul'han Aroukh en tient compte en statuant : "kol mi chéporéch yado litol not'nim lo" = à quiconque tend la main, [nous] donnons". Aucune question n'est posée.

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-> Après avoir détruit le 1er Temple, Névou'hadnezar demanda conseil à Daniel pour s'assurer qu'il ne serait pas puni pour avoir agi de la sorte. Daniel lui conseilla de donner de la tsédaka, pour aider à soutenir les juifs pauvres.

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach II , drouch 15) écrit que Haman avait l'intention de suivre ce même conseil et d'utiliser pour des causes charitables, l'argent qui lui serait rendu par A'hachvéroch (qui refusa la somme énorme que Haman lui a présenté pour son plan d'éradication des citoyens juifs).
Le plan d'Haman plan consistait à exterminer les juifs, puis à utiliser l'argent pour en charité aux Perses nécessiteux.

Ce que Haman n'a pas compris, cependant, c'est que cette charité ne serait pas efficace. Il lui a été conseillé de donner la tsédaka aux juifs, les enfants d'Hachem.
Pour Haman, faire la charité après avoir anéanti les juifs aurait joué en sa défaveur. [tu sais à qui tu t'attaques : aux enfants adorés du Maître du monde! ]

Le miracle le plus important de Pourim (selon le ‘Hatam Sofer)

+ Le miracle le plus important de Pourim (selon le 'Hatam Sofer) :

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pourim) s'efforce d'identifier le véritable miracle du récit de Pourim, et il attire notre attention sur ce qu'il considère comme le miracle le plus important de l'histoire de Pourim.
En raison de son erreur de calcul, A'hachvéroch pensait à tort que le temps de la reconstruction du Temple (le 2e) était arrivé et même était dépassé.
Il célébra la continuité de l'exil du peuple juif par un festin somptueux.
Il est étonnant de constater que des membres de la communauté juive de Shoushan ont participé aux festivités.

Il s'agissait d'une offense flagrante d'une telle ampleur qu'elle justifiait une punition sévère infligée à l'ensemble de la nation. En conséquence directe de leur participation au festin d'A'hachvéroch, le peuple juif a reçu un décret d'anéantissement.
Lorsqu'ils ont fait téchouva, Hachem a annulé son décret et ils ont été épargnés.

Analysons comment le salut du peuple juif s'est produit. Quand Hachem a-t-il jeté les bases d'une possible délivrance, dans l'éventualité où les juifs se repentiraient?

En choisissant Esther comme reine et en implorant son mari de sauver son peuple, Hachem a orchestré notre délivrance. Les événements qui ont permis à Esther d'entrer dans le palais ont été les germes de la rédemption.
Notre salut fut le résultat de l'accession d'Esther au rang de reine, ce qui fut le résultat direct du détrônement de son prédécesseur, Vacthi, au cours de ce même festin qui avait en premier lieu provoqué le terrible décret!

Au moment précis où les juifs de Shoushan fautaient, alors qu'ils s'amusaient au festin d'A'hachvéroch, Hachem préparait déjà le terrain pour le salut du peuple juif, s'ils faisaient téchouva.

L'amour d'Hachem pour Ses enfants, pour le peuple juif, était si fort qu'alors que les juifs provoquaient Sa colère au point qu'Il décidait d'anéantir la nation entière, Hachem prévoyait déjà un plan d'urgence pour sauver les juifs.

Alors même que nous fautions au point de mériter la terrible punition de "léachmid laarog oulabéd" (de détruire, exterminer et anéantir tous les juifs jeunes et vieux, enfants et femmes en un seul jour - Esther 3,13), et bien au même moment l'amour profond d'Hachem pour nous impliquait qu'Il planifiait déjà un moyen pour nous sauver.
Il a orchestré les événements qui ont abouti à l'exécution de Vacthi, offrant ainsi à Esther la possibilité de devenir la prochaine reine. Au moment même où nous nous rebellions contre Lui, Hachem se concentrait sur la manière de nous sauver.

=> Le 'Hatam Sofer écrit qu'il s'agit du principal miracle de Pourim. Au moment où les fautes les plus épouvantables étaient commises, Hachem continuait à démontrer Son amour pour le peuple juif et planifiait leur délivrance.

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+ Pourquoi avons-nous mérité ce miracle?

-> Ce miracle incroyable (de Pourim) exige réflexion et contemplation. Pourquoi, en fait, Hachem orchestrerait-il des sauvetages potentiels alors que nous étions en train de fauter? Qu'est-ce qui a poussé Hachem à offrir ce cadeau incroyablement au peuple juif alors qu'ils étaient occupés à faire la fête et à se livrer à des plaisirs hédonistes dans un contexte particulier : les juifs de Shoushan célébraient la ruine du Temple! Comment auraient-ils pu mériter qu'Hachem leur offre un moyen d'échapper au châtiment qu'Il préparait?

Le 'Hatam Sofer écrit qu'il s'agit d'une démonstration claire du fait que même lorsque le peuple juif est totalement indigne, même lorsque nous commettons de graves fautes, même lorsque nous pouvons être classés comme "destructeurs", nous sommes toujours considérés comme les enfants d'Hachem (rien ne peut nous faire perdre ce statut!).
Le seul moyen nous faisant mériter un miracle aussi extraordinaire, avec la délivrance orchestrée en même temps que n'était réalisée la faute, c'est qu'Hachem nous considère comme Ses enfants.
Le peuple juif est "banim laMakom" (les enfants d'Hachem), et même en fautant, nous restons à jamais aimés de Lui.

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-> voir également : https://todahm.com/2023/01/24/38487

[ cela nous donne de la force au plan collectif et individuel : même si j'ai fait les pires fautes, que je suis passé à côté de ma vie, et bien en tant que juif, papa Hachem m'aimera toujours et Il a déjà préparé un plan pour que je m'en sorte, pour que ma vie soit une réussite à Ses yeux (rien n'est perdu, il n'y a pas place au désespoir!).
Même si Haman (notre yétser ara) a décrété une mort (spirituelle) sur moi, la délivrance est toujours possible, car un juif n'est jamais seul, abandonné : il est constamment avec Hachem qui l'aime à l'infini. ]

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+ Le salut est né à Shabbath :

-> "Le 7e jour, comme le cœur du roi était en liesse par le vin, il ordonna ... d'amener devant le roi la reine Vachti couronnée de la couronne royale" (Esther 1,10-11)

- Rachi commente que la mention du "7e jour" fait allusion au fait que ce jour fatidique était un Shabbath. L'orchestration par Hachem d'un plan de survie pour le peuple juif est en quelque sorte liée au fait que c'était Shabbath.

-> La halakha stipule qu'un non-juif qui observe le Shabbath est 'hayav mita, passible de mort (guémara Sanhédrin 58b).
Le 'Hida (Toch David - Mikets) explique la raison de cette décision stricte par l'approche suivante :
Le Shabbath est le sceptre spécial d'Hachem. La loi stipule que si un roturier (un non noble) souille le sceptre du roi en l'utilisant, il sera exécuté pour cet acte de trahison en tant que rébellion envers la Royauté (moréd bé'malkhout).
Un non-juif qui observe le Shabbath est comparable à un serviteur qui souillerait le sceptre du roi et serait passible de mort. Cependant, les enfants du roi sont autorisés à jouer avec le sceptre du roi et à l'utiliser comme bon leur semble. Ils ne seront pas punis pour l'avoir utilisé de cette manière.

Le peuple juif est autorisé à observer le Shabbath, et en fait, à profiter du sceptre du roi, parce que nous sommes les enfants d'Hachem. Nous sommes des banim laMakom et nous avons donc l'occasion unique de nous délecter et de nous prélasser dans l'éclat chaleureux du saint Shabbath d'Hachem.

Le salut du peuple juif à l'époque de Pourim a eu précisément le jour qui témoigne le plus du statut élevé de chaque juif, de son statut unique d'enfant chéri par le Maître du monde.

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+ Comprendre le nom "Pourim" :

-> "Car la part d'Hachem est Son peuple" (ki 'helek Hachem amo - Haazinou 32,9).
Le peuple juif est la portion/lot d'Hachem, parmi toutes les nations du monde, Hachem nous a choisis pour être les Siens.
Pourquoi Hachem nous a-t-il choisis? Qu'est-ce qui a motivé cette décision?

La réponse est que rien n'a incité Hachem à nous choisir et à nous aimer.
Lorsque quelqu'un gagne à la loterie, il n'y a pas de raison apparente pour que son numéro ait été choisi. Un tirage au sort représente un choix qui est fait sans aucune raison rationnelle ou logique pour soutenir la décision. Il s'agit d'un résultat aléatoire qui a été déterminé sans aucune motivation spécifique.

L'amour d'Hachem pour le peuple juif est comparable au fait de gagner à la loterie. Il n'y aucune raison, nous sommes simplement ceux qui ont été choisis. En l'absence de motivation ou d'impulsion spécifique, il n'y a pas de logique derrière l'amour d'Hachem pour nous. Il le fait, c'est tout.
C'est une réalité de l'existence. C'est comme une loterie, et le billet gagnant a été sélectionné au hasard et sans intention. Nous sommes Ses 'helek (Sa portion).

Ainsi, l'amour d'Hachem pour nous ne dépend pas de notre façon de nous comporter ou de nos comportements spécifiques. Son amour pour nous est au-delà de toute raison, il est donc sans limite et sans contingence.
[la halakha est selon Rabbi Méïr (guémara Kidouchin 36a), qu'un juif agisse ou non comme un enfant d'Hachem, peu importe les fautes qu'il peut faire, il sera toujours appelé : enfant d'Hachem. ]

C'est exactement de cette manière que le miracle de Pourim s'est produit.
Hachem a vu les juifs fauter, et la seule chose qui pouvait se tenir à nos côtés et nous offrir une protection était le principe de Rabbi Méïr.

Hachem a orchestré les événements de cette manière. Haman choisit une date pour mettre son plan à exécution, par le biais d'un tirage au sort (qui se dit en hébreu : pour - פור , et le pluriel est : Pourim [Haman tirant le jour et le mois séparemment])
Haman a organisé une tirage au sort et une date a été choisie au hasard, sans aucun raisonnement. Ce processus a activé la miséricorde d'Hachem à notre égard, car il a servi à "rappeler" à Hachem que nous aussi avons été sélectionnés par tirage au sort, sans aucune condition ni objectif.
Nous sommes Son lot, et non pas en raison d'un quelconque mérite de notre part.
Même si nous sommes souillés par la faute, rien ne changera le fait qu'Hachem nous aime entièrement et inconditionnellement. En bref, nous sommes ses enfants, quoi qu'il arrive.

Nous appelons la fête de Pourim parce que c'est le fait même que le décret ait été tirée au sort qui a activé la miséricorde Divine pour nous sauver. C'est ce tirage au sort (pour - פור) qui a incité Hachem à nous traiter de la même manière, comme Son billet de loterie gagnant, qui est choisi et chéri, inconditionnellement et sans logique.
C'est le type d'amour d'Hachem que préconisait rabbi Meir : peu importe les fautes qu'un juif peut faire, il sera toujours appelé : enfant d'Hachem.

=> Ainsi Pourim, est le moment de l'année où nous nous renforçons dans cette réalité cachée, pour qu'elle nous devienne la plus dévoilée possible.
C'est le message principal de la Meguila. Même si nous ne le méritons pas, Hachem continue à nous aimer inconditionnellement, puisque nous sommes Ses enfants, toujours et à jamais.
[adapté d'un dvar Torah du rav Daniel Glatstein]

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+ Pourim = en tant qu'enfant d'Hachem, le désespoir n'existe pas :

-> Le Sfat Emet dit que Hachem a planté les graines de la guéoula au moment même où le peuple juif était entrain de fauter au festin d'A'hachvéroch.
En effet, l'amour d'Hachem pour les juifs est si fort qu'Il anticipait déjà qu'ils feraient éventuellement téchouva par amour (méaava).
Une téchouva par amour sur une faute va la transformer en mérite, qui va garantir la délivrance. [guémara Yoma 86b]
C'est pourquoi Hachem prévoyait déjà le salut des juifs alors qu'ils étaient en plein dans la faute.

[ => Hachem nous aime tellement qu'Il a créé le concept de téchouva, et plus que cela, il existe la notion de téchouva par amour.
Non seulement nos fautes sont effacées, mais en plus en nous deviennent des mérites éternels, des anges prenant notre Défense.
Non seulement cela, mais Hachem considère ce nouveau mérite obtenu comme si c'était Lui qui avait réalisé cette mitsva à la perfection de la perfection!
Si cela n'est pas un exemple de l'importance que nous avons aux yeux d'Hachem, d'à quel point Il veut notre bien! ]

-> Le Maggid de Doubno explique :
Même les mitsvot accomplies par un tsadik sont susceptibles de présenter des imperfections. Les mitsvot sont inévitablement influencées par les limites humaines ...
Chacun, même le plus grand de tous les tsadikim, est limité dans la réalisation des mitsvot. Les mitsvot sont accomplies par des mortels et sont donc soumises aux limites et à la fragilité humaines.
Cependant, lorsque quelqu'un commet une faute, puis fait téchouva par amour d'Hachem, les fautes sont transformées en mitsvot.

Ces mitsvot lui sont données par Hachem : Hachem lui accorde ces mérites à la suite de son repentir. Hachem n'est pas soumis aux limites humaines et n'est pas affecté par la condition humaine.
Toute mitsva donnée par Hachem est donc complète et parfaite, sans aucune lacune.
Hachem dit : "Maintenant que Je te donne la mitsva, Je ne vais pas te donner le type de mitsva que tu pourrais faire toi-même. Je vais te donner le genre de mitsva que Je voudrais : accomplie sans faille (à al perfection), avec tout le kavanot nécessaires".

Les plus grandes mérites qu'une personne puisse atteindre sont lorsque les fautes qu'elle a commis sont convertis en mérites grâce à la téchouva par amour. Ces mitsvot seront inégalées, offertes par Hachem Lui-même.

-> Le 'Hida (Pné David - Choftim) enseigne :
Aussi grand que puisse être un tsadik, il est limité dans le nombre de mitsvot qu'il peut accomplir. Il y a 248 mitsvot actives/positives. Et toutes les mitsvot ne peuvent pas être accomplies par tout le monde. Certaines ne s'appliquent qu'aux Cohanim. Certains dépendent des circonstances ou de la période de l'année. Ainsi, le tsadik est limité dans le nombre de mitsvot qu'il peut accomplir.

Le baal téchouva, quant à lui, peut accomplir beaucoup plus de mitsvot. Il y a 365 interdictions qu'il a pu transgresser.
Grâce à sa téchouva, elles deviennent des mitsvot. En faisant téchouva, le fait de manger de la nourriture non casher à Yom Kippour, de cuisiner le Shabbath, de faire de l'idolâtrie, ... peut se transformer en mitsvot.
Ces mitsvot sont uniques en ce sens qu'elles ne peuvent être accomplies que par la téchouva.
Les tsadikim ne peuvent pas accomplir autant de mitsvot que celui qui a fait téchouva, car les tsadikim n'ont pas commis de fautes. Ils n'ont pas de violations et de transgressions qui peuvent être transformées en mitsvot avec la téchouva. Cette catégorie spéciale de mitsvot est uniquement disponible pour le fauteur qui fait téchouva.
[ex: transgresser Shabbath, grâce à notre téchouva par amour devient à notre actif comme une mitsva d'avoir transgressé à Shabbath. ]

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-> "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b)

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=> Si on a pu commettre une faute, on ne doit pas se décourager ou se démoraliser.
Il faut reconnaître qu'il s'agit d'une occasion de croissance extraordinaire, à un degré qui n'aurait peut-être pas été possible si la faute n'avait pas été commis. Une faute grave peut être transformée en la plus grande mitsva qu'une personne puisse jamais accomplir.

Si quelqu'un fait téchouva par amour, ses fautes peuvent le catapulter vers un niveai plus élevé que n'importe laquelle des nombreuses mitsvot qu'il a pu accomplir (puisque considéré comme réalisée à la perfection, comme si Hachem l'avait faite!).

Bien sûr, nous devons faire tous les efforts possibles pour ne pas pécher.
Mais si nous avons péché (à postériori), nous devons profiter de l'occasion remarquable qui nous est offerte de faire téchouva par amour, une occasion extraordinaire de transformer nos fautes en mitsvot les plus phénoménaux.

==> Nos fautes du passé peuvent devenir nos plus grands mérites pour nous-mêmes, nos familles et tout le peuple juif.

Taanit Esther = un jour propice pour nos prières

+ Taanit Esther = un jour propice pour nos prières :

-> Pourim est un jour saint. Et le jeûne (taanit) Esther est aussi un jour très saint.
Le Kav haYachar (chap.96) déclare que ce jour jour est un très bon moment pour pour que nos prières soient acceptées par le mérite de Mordé'haï et d'Esther.
Quiconque a besoin de la compassion d'Hachem pour quelque raison que ce soit, devrait trouver le temps de faire la prière ce jour-là et de réciter le 22e chapitre de Tehilim, dont nos Sages disent qu'il est une référence à Esther (guémara Yoma 29a).
Il faut alors déverser son cœur à Hachem et demander et demander que tout ce dont nous avons besoin nous soit accordé par le mérite de Mordé'haï et d'Esther.

Et les portes du Ciel nous seront ouvertes et notre prière sera acceptée volontiers car le jour du jeûne d'Esther et le jour de Pourim sont des jours d'acceptation et d'amour.
C'est pourquoi il est bon de prier le jour de Taanit Esther et les prières seront entendues et acceptées avec compassion.

Le Kav haYachar ajoute que :
"ce n'est pas pas seulement à Esther que le Roi, Hachem, a tendu son sceptre d'or.
Il le tend à quiconque se connecte avec eux, ce qui signifie le peuple juif vivant en l'exil et souffrant pour la gloire d'Hachem.
Il est certain qu'à travers le récitation de séli'hot et de prières en ce jour, nous éveillons le mérite de Mordé'hai et d'Esther."

Pourim & Its’hak

+ Pourim & Its'hak :

-> "Etalant la richesse de son faste royal et la rare magnificence de sa grandeur cela pendant une longue durée de 180 jours" (Méguilat Esther 1,4)

-> Le rav Aryeh Leib Tzintz (Mélo haOmer - Esther 1,4) explique la signification de ce festin organisé par A'hachvéroch qui dura 180 jours.
La durée de la fête organisée par A'hachvéroch correspond au nombre d'années de la vie d'Its'hak, et c'est le mérite d'Its'hak qui a protégé ceux qui ont choisi d'y assister de manière inexcusable.
Les 180 années de justice d'Its'hak ont protégé les participants au festin qui a duré 180 jours.

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+ Les fils d'Haman :

-> Le guérmara (Mégila 15b) fait état d'un débat sur le nombre de fils d'Haman.
Rav affirme que Haman a eu 30 fils. Dix d'entre eux sont morts, dix ont été pendus et dix ont été réduits à une pauvreté abjecte, contraints de mendier leur nourriture.

Les Rabbanan ne sont pas d'accord et affirment que le groupe d'indigents qui demandaient l'aumône se composait de 70 fils. C'est-à-dire que Haman avait quatre-vingt-dix fils, parmi lesquels il y avait soixante-dix survivants appauvris.
Rami bar Abba a une troisième opinion. Il pense qu'Haman a eu 208 fils. La Meguila y fait allusion dans le pasuk :
"Haman leur exposa la splendeur de sa fortune et la multitude de ses enfants, et comment le roi l'avait distingué et élevé au-dessus des grands et des officiers royaux" (Esther 5,11).

Le mot "vérov" (multitude - וְרֹב) a une valeur numérique de 208, une allusion aux 208 fils d'Haman.
Le 'Hatam Sofer (drachot parachat za'hor) explique pourquoi Haman a jugé nécessaire de faire allusion au nombre de ses fils. C'est parce que la guématria du nom "Its'hak" (יצחק) est également de 208.

Its'hak représente midat hadin (la rigueur stricte, le jugement). Haman a cherché à éveiller la midat hadin d'Hachem contre le peuple juif. Il le fait en se référant au nombre 208, qui est à la fois le nombre de ses fils et la valeur numérique du nom Its'hak, le Patriarche qui symbolisait la midat hadin.
Ce faisant, Haman voulait éveiller l'attribut de jugement strict d'Hachem, ce qui augmentait les chances de succès d'Haman.

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-> Le peuple juif a connu 4 exils différents : Bavel, Madaï, Yavan et Edom.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Tétsavé 27,20) cite le Zohar qui enseigne que la rédemption du peuple juif de chaque exil s'est faite au mérite d'un grand individu spécifique.
L'exil de Bavel a pris fin grâce au mérite d'Avraham, c'est grâce au mérite d'Its'hak que nous avons été délivrés de l'exil de Paras ouMadaï (la Perse). C'est le mérite de Yaakov qui a aidé le peuple juif à sortir victorieux de l'exil de Yavan (la Grèce).

Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique ensuite que les mérite de Moché vont nous aider à mériter la guéula finale de l'exil d'Edom, dans lequel nous nous trouvons actuellement.
Le mérite de Moché est le grand mérite de l'étude de la Torah. Puisque le bitoul Torah est si fréquent, notre exil est le plus long des exils.

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-> Selon le Zohar, la guéoula du 2e exil, celui de Perse et de Médie, a été par le mérite d'Its'hak.
Cela explique pourquoi le festin d'A'hachvéroch a duré 180 jours : Its'hak est l'individu désigné qui pourrait fournir le mérite nécessaire pour survivre à cet éxil, et il a vécu 180 ans.
De plus, le nom Its'hak a une guématria de 208, en parallèle aux 208 fils d'Haman.

Pourim Katan

+ Pourim Katan :

=> Qui lit la Meguila à Pourim Katan?

-> Quand il y a 2 mois d'Adar, nous célébrons Pourim pendant le second, car la Méguila est désignée par le terme "cette deuxième lettre de Pourim" (iguéret haPourim azot achénit - Esther 9,29). [Méguila 6b]

Mais השנית (achénit - la 2e) est un mot féminin, qui fait référence à "iguéret" (lettre), qui est également féminin. Le mot 'hodech (mois), est masculin. Si l'instruction ici est de lire la méguila pendant le 2e mois, le verset n'aurait-il pas dû dire השני (achéni - le 2e)?

Pourquoi, en effet, ne célébrons-nous pas Pourim pendant le premier Adar?
La règle générale n'est-elle pas que : "nous faisons les mitsvot à la première occasion, dès que possible" (én maavirin al amitsvot)?
En fait, il y a même une opinion (guémara Méguila 6b) qui dit précisément cela, nous devrions célébrer Pourim dans le premier Adar parce que nous ne devrions pas retarder l'accomplissement des mitsvot.

Cependant, nous suivons l'autre opinion de la guémara en ayant Pourim dans le 2e Adar car : "on préfère placer la guéoula (de Pourim) proche de la géoula (de Pessah - en Nissan)".
Mais pourquoi le fait de rapprocher la géoula de Pourim de celle de Pessa'h est-il si important qu'il l'emporte sur le principe de réaliser les mitsvot dès qu'on peut le faire?

Pourquoi y a-t-il deux Adar?
La lune est appelée "le petit luminaire" (méor hakaton - Béréchit 1,16), parce qu'elle a été diminuée de 3 façons différentes. Premièrement, sa lumière est de loin moins lumineuse que celle du soleil et n'est qu'un reflet. Deuxièmement, sa lumière n'est pas constante, elle est allumée et parfois comme éteinte.
Troisièmement, la lune ne peut pas suivre le rythme du soleil. Les 12 mois de la lune sont censés correspondre à la rotation du soleil autour de la terre. Cependant, elle termine ses 12 mois en 354 jours, alors que le soleil fait le tour de la terre en 365 jours. Elle perd donc 11 jours par rapport au soleil chaque année.
Pour aider la lune à suivre le rythme du soleil, nous ajoutons un Adar supplémentaire tous les trois ans environ.

La relation entre le soleil et la lune symbolise le lien entre "Hachem, qui est notre source et notre protection" (chémech oumagen Hachem - Téhilim 84,12), et le peuple juif, qui est réceptif et "beau comme la lune" (Chir haChirim 6,10).
L'inégalité entre le soleil et la lune exprime l'imperfection de notre relation avec Hachem. Le fait que la lune recule au point de perdre complètement son lien avec le soleil symbolise un hester panim sombre et profond, une dissimulation de la présence d'Hachem.

C'est pourquoi, après environ 3 ans sans mois supplémentaire, nous arrivons à "Pourim katan", le petit Pourim.
Le petit luminaire a déjà pris un retard d'une trentaine de jours (environ 11 jours par an fois 3 années), et (au moment de commencer Adar) nous sommes encore au cœur de l'hiver sombre, loin du printemps.
Nous sommes tout simplement trop faibles pour générer, à travers les mitsvot de Pourim, les lumières dynamiques qui nourriront le ciel et la terre, car la puissance de la géoula de Pourim provient de la force de la géoula de Nissan, lorsque la lune a rattrapé le soleil. Ainsi, nous devons être proches de Nissan afin d'attirer la lumière [spirituelle] de la géoula de Pourim.

Que se passe-t-il donc le 14 du premier Adar d'une année bissextile?
Un an s'est déjà écoulé depuis le dernier Pourim ; pouvons-nous survivre un mois de plus sans lire la méguila?

La vérité, c'est que nous ne pouvons pas, et c'est pourquoi la méguila est lue, mais pas sur terre.
Chaque fois que quelque chose doit être fait mais que nous sommes trop petits pour le faire, Hachem le fait pour nous. Le jour de Pourim Katan, Hachem lit la méguila dans le ciel.

Au lieu de nourrir les cieux avec des lumières générées sur terre, nous sommes nourris par des lumières générées dans les cieux.
Comme un katan, un petit enfant, notre Père subvient à nos besoins.

Les lumières générées par la lecture de la méguila par Hachem percent l'obscurité du hester panim (dissimulation de la Présence Divine), nous donnant la force d'entrer dans le 2e Adar et d'accomplir nous-mêmes les mitsvot de Pourim.

L'adjectif féminin השנית (achénit) fait référence à la lettre de Pourim, et non au mois d'Adar. Lorsque nous lisons la méguila le 14 du 2e Adar, il s'agit de sa 2e lecture, puisque Hachem l'a déjà lue au Ciel.
Bien entendu, cette 2e lecture est beaucoup plus puissante et dynamique que celle d'une année ordinaire. Il s'appuie sur la lecture du plus grand des lecteurs (papa Hachem).

[d'après le rav Moché Wolfson]

L’importance du ta’hanoun

+++ L'importance du ta'hanoun :

+ Relever les étincelles tombées suite à nos fautes :

-> Le ta'hanoun est une tâche spirituelle difficile et importante.
Le Arizal (chaar haKavanot - Néfilat Apayim 2) écrit qu'il s'agit en fait d'un moment dangereux, dans lequel l'âme d'une personne risque de tomber dans les klipot (force du mal/impureté). Cependant, si cela est récité comme il le faut, alors cela peut élever une personne à des niveaux spirituels élevés.
Il y a donc beaucoup à gagner avec le ta'hanoun, mais aussi beaucoup à perdre.

Les hôtes du Ciel interviennent également à ce moment vital. D'un côté, il y a les forces de l'impureté, qui lancent des accusations et affirment que l'âme mérite d'être perdue à cause de ses fautes.
De l'autre côté, il y a les forces de sainteté, les anges qui se tiennent dans le camp de la Chékhina, qui aspirent et espèrent son succès, afin qu'elle puisse émerger indemne dans la lumière.
Si c'est le cas, la Chékhina en bénéficie grandement, car les étincelles de sainteté qui sont tombées sont élevées, ce qui ajoute à l'éclat de la Chékhina.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) explique le verset récité dans le Ta'hanoun séfarade : "Tous ceux qui espèrent en Toi n’auront pas honte. Ceux qui se rebellent pour rien seront humiliés" (Téhilim 25,3)
Cela nous apprend que lorsqu'une personne réussit à accomplir la tâche du ta'hanoun, non seulement elle sera sauvée de la honte, mais tous les saints anges qui espèrent en elle pour le bénéfice de la Chékhina seront également justifiés dans leurs espoirs pour elle.

"Ceux qui se rebellent" fait référence aux sitra a'hra et aux forces du mal qui se rebellent contre la Chékhina. Ils avaient espéré le voir échouer et se perdre parmi les klipot, incapable de revenir.
Ils seront humiliés lorsque leurs espoirs envolés seront brisés et qu'ils n'auront plus rien à montrer.

[ le ta'hanoun = le texte général de vidouï, de confession de nos fautes, ce qui nous permet de profiter de la force de la téchouva. ]

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-> Le Arizal (chaar haKavanot) explique qu'il y a un élément de martyre dans le ta'hanoun. Dans la profondeur de sa kavana kabbalistique, au moment du ta'hanoun on abandonne notre vie pour descendre dans les klipot, afin de sauver les étincelles déchues qui y sont piégées.
Si ces kavanot ne sont pas exécutés correctement, une personne peut rester piégée en bas, incapable de revenir, et perdre ainsi sa vie.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) ajoute que lorsqu'une personne accomplit le ta'hanoun, elle renaît avec une nouvelle vie. La personne qu'on était auparavant a abandonné sa vie, et une nouvelle personne est née à la place.

C'est ainsi que nous pouvons comprendre le verset suivant du ta'hanoun : "Fais-moi connaître tes voies, Hachem, et apprends-moi ton chemin" ( דְּרָכֶיךָ יְהוָה הוֹדִיעֵנִי אֹרְחוֹתֶיךָ לַמְּדֵנִי - Téhilim 25,4)
Les premières lettres de ce verset correspondent à la guématria de ילות (yaloud - né).
Lorsqu'une personne se couvre le visage pendant le ta'hanoun (ou bien qu'elle se courbe, tombant comme "mort" devant Hachem (annulant son égo), exprimant le regret d'avoir pu bomber le torse pour agir contre Sa volonté), alors elle renaît comme un nouvel enfant.
Une telle personne se tourne alors vers Hachem pour qu'Il lui enseigne la Torah, tout comme la Torah est enseignée aux jeunes enfants, qui sont éduqués à marcher sur le chemin d'Hachem.

Le verset utilise deux synonymes pour chemins, "déra'him" et "or'hot".
Nous pouvons comprendre cela en nous basant sur le Zohar (III,88a), qui explique que "déra'him" sont les chemins bien tracés qui symbolisent les explications simples de la Torah. "or'hot" se réfère à un nouveau chemin qui vient juste d'être ouvert, et qui n'a pas encore été emprunté par les masses. Cela fait référence aux secrets de la Torah qui ne sont connus que de quelques privilégiés.
Dans ce verset, le roi David a prié pour la connaissance des deux, puisque toutes les chemins de la Torah sont ouverts à celui qui se sacrifie pour ta'hanoun.

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-> Ceux qui risquent leur vie dans le ta'hanoun pour honorer Hachem bénéficient d'une aide Divine spéciale, qui les conduit sur le chemin de la vérité.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique ainsi la suite du ta'hanoun : "Il enseigne aux humbles Son chemin" (vilaméd anavim darko - Téhilim 25,9). Une personne humble fait abstraction de ses propres intérêts et se consacre uniquement à la réalisation de la volonté d'Hachem.
En retour, Hachem la protège le long d'un chemin droit, sans obstacles ni pierres d'achoppement.
Il est écrit à son sujet : "Heureux l'homme qui se confie en Ta force et qui trace sa route dans son cœur" (Téhilim 84,6). C'est comme si une personne avait un ami de confiance qui l'oriente dans la bonne direction à tous les carrefours de sa vie.

C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique le verset du ta'hanoun : "Guide-moi dans Ta vérité et enseigne-moi, car Tu es le D. de mon salut. C'est vers Toi que j'espère tout au long de la journée" (adéri'héni baamité'ha ... - Téhilim 25,5).
Lorsqu'une personne récite le ta'hanoun avec de la kavana, elle prie Hachem de la guider sur le chemin de la vérité et de dégager son chemin des obstacles qui l'obstruent.

Une telle personne n'imagine pas qu'elle mérite ces conseils en récompense de ses propres efforts ou parce qu'elle a si bien récité le ta'hanoun. Elle se rend compte de ses nombreuses lacunes et ne compte que sur la bonté de Hachem pour la sauver, "puisque Tu es le D. de mon salut".
Telle est notre espérance, non seulement lorsque nous récitons le ta'hanoun, mais aussi tout au long de la journée et de notre vie.

[le ta'hanoun est un moment d'humilité intense, où l'on reconnaît nos torts devant le Roi des rois, et notre désir d'agir selon la volonté d'Hachem, et par cela nous méritons d'être assister et aider par Hachem dans notre vie. ]

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-> Comment expliquer qu'une personne puisse fauter et atteindre des hauteurs spirituelles uniquement grâce à la téchouva et au ta'hanoun?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique en se basant sur le verset : "Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté, car elles sont éternelles" (zé'hor ra'hamékha Hachem ... - Téhilim 25,6).
Ces hauteurs spirituelles précèdent la création du monde et constituent le fondement sur lequel le monde a été construit. Il existe un monde de pureté parfaite qui précède le monde dans lequel nous vivons, et aucune faute ne peut toucher ou nuire à ce monde de perfection.
Lorsqu'une personne met de côté ses intérêts personnels et s'élève au-dessus de ce monde physique, elle atteint ce monde primordial de perfection, où elle est purifiée de ses fautes.

C'est le sens du verset :
"Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté" = dans Ta miséricorde et Ta bonté, aide-moi à atteindre ces hauteurs spirituelles que je ne mérite pas vraiment.
"car elles sont éternelles" = elles ont précédé la création de ce monde et sont hors de portée de la faute.

[ selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde."
De même, la guémara (Nédarim 39b) met la téchouva parmi les 7 choses furent crées avant la création du monde.
En ce sens, faire ta'hanoun c'est se reconnecter avec le monde dans son état le plus parfait, le plus pur, avant la création. ]

Lorsque quelqu'un s'élève au-dessus du monde de la faute en récitant correctement le ta'hanoun, ses pas sont guidés par le Ciel pour marcher sur le chemin de la droiture.
Même s'il faute accidentellement à l'occasion, il ne continuera pas sur la voie de la faute. Il recevra immédiatement un message du Ciel, parfois à travers une courte période de souffrance, pour purifier ses fautes et le ramener sur le chemin de la vérité.
[...]

Hachem guide quelqu'un sur le chemin qu'il a choisi. En faisant les ta'hanoun (je me suis égaré dans la faute, et en réalité j'ai vraiment envie de faire ta volonté, même si le yétser ara peut être trop fort!), on mérite d'être aidés pour aller sur le chemin de la dvékout (l'attachement avec Hachem).

"Vous qui êtes attachés à Hachem votre D. êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Nous vivrons aujourd'hui : le gentri se sent sur (plus 1 pour la valeur de la phrase).
1 pour la valeur de la phrase).
La guématria הַדְּבֵקִים בַּיהוָה (attachés à Hachem) a une guématria (+1 du kollel) égale à זו נפילה (zo néfila).
Cela fait référence à la néfilat apayim, le fait de tomber sur son visage pendant le ta'hanoun, par lequel une personne mérite de s'attacher à Hachem et de gagner la vie éternelle.

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+ Corriger les fautes liées à la brit :

-> Le ta'hanoun est également efficace pour guérir les dommages causés par la souillure de la brit.

Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 36)
il y a un élément d'abandon de sa vie pour Hachem qui est inhérent au Tachanoun.
Certaines fautes sont expiées par la téchouva seule, mais certaines fautes sont si graves que la téchouva ne peut que retarder la punition, alors que l'expiation complète n'est réalisée qu'avec la mort du fauteur.
La souillure de la brit est une telle faute. Bien qu'une certaine forme d'expiation soit possible même du vivant d'une personne, l'expiation totale se fait par la mort.

Le ta'hanoun étant considéré comme une sorte de "mort", au cours de laquelle le fauteur disparaît et une nouvelle personne renaît à sa place, il peut expier même les fautes de la brit.
Une personne n'a pas besoin de mourir pour être pardonnée. Lorsqu'il abandonne sa vie à Hachem dans la téchouva et le ta'hanoun, elle renaît à nouveau et se purifie des fautes de sa vie précédente.