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Une personne est tenue de respecter le verset : "Je place Hachem devant moi en permanence" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8), mais il est normalement impossible pour une personne de penser à Hachem en permanence.
Cependant, lorsqu'une personne sert D. afin de lui donner satisfaction et plaisir, alors ce plaisir lui-même inspire la personne à concentrer ses pensées sur son Créateur.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,2 ]

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=> En servant Hachem pour lui faire plaisir, nous pouvons Le garder constamment à l'esprit.

Notre vie = une succession de déplacements, à l’image des juifs dans le désert

+++ Notre vie = une succession de déplacements, à l'image des juifs dans le désert :

"Moché consigna leurs départs selon leurs déplacements sur l'ordre de Hachem, et voici leurs déplacements selon leurs départs" (Massé 33,2)

-> Nous devons nous concentrer sur le changement d'expression. La première fois, il est écrit : "leurs départs" (motsaé'ém) et ensuite "selon leurs déplacements" (lémas'éém), alors que la seconde fois : "leurs déplacements" est écrit avant "selon leurs départs".
Pourquoi les deux sont-ils inversés dans les deux parties du verset?

Il semble que la réponse soit la suivante : comme on le sait (Zohar 2,157a) tous les déplacements du peuple juif dans le grand et redoutable désert ont été ordonnés par Hachem pour extraire les étincelles saintes qui y étaient tombées dans les klipot (forces impures du mal).
C'est pourquoi le peuple juif campait à certains endroits pour une longue période, et à d'autres pour une courte durée. La durée d'un campement était déterminée par la quantité de travail nécessaire pour extraire les étincelles divines qui étaient incrustées dans ce lieu particulier.
[...]

[Dans le désert, les juifs] devaient élever toutes les étincelles qui tombaient dans ces régions [où ils passaient], en les ramenant à leurs racines respectives, au royaume de la sainteté. Tel était l'objectif principal de leur trajet dans le désert.

C'est pourquoi le verset commence par dire : "Moché consigna leurs départs".
Comme le mot pour "leurs départs" (motsaé'ém) peut également être lu comme "leurs actes de retrait", il fait allusion à l'élévation des étincelles qu'ils ont retirées du domaine du klipot (forces d'impureté).
Le verset continue ainsi : "selon leurs déplacements sur l'ordre de Hachem", ce qui signifie que ce processus a été dirigé par Hachem, et accompli par leurs voyages vers les lieux spécifiques où se trouvaient ces étincelles, en y restant jusqu'à ce que Hachem détermine que toutes ces étincelles ont été élevées.

Le verset conclut : "leurs déplacements selon leurs départs", ce qui signifie que ces déplacements du peuple juif dans le désert étaient, nous dit la Torah, principalement destinés à "leurs départs", c'est-à-dire à retirer les étincelles de l'endroit où elles étaient piégées afin de les ramener à leur source sacrée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Massé 33,2 ]

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-> Le Baal Chem Tov affirme que chaque juif fait l'expérience dans sa propre vie, depuis le moment de sa naissance jusqu'à ce qu'il entre dans la "Terre de la Vie", des 42 déplacements que le peuple juif a effectués dans le désert. Et tout comme ces déplacements avaient pour but d'extraire les étincelles sacrées, il en va de même dans nos vies. Lorsque nous nous efforçons de le faire, toute la matérialité cède et se laisse conquérir pour entrer dans le royaume de la sainteté.
[le Déguel Ma'hané Efraïm - début Massé]

"Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve" (Yitro 20,17)

-> Lorsque Hachem lui-même nous déclare : "Je suis Hachem, ton D. ... Tu n'en auras pas d'autre", ces paroles Divines ont laissé une empreinte indélébile dans le cœur de chaque juif, de sorte que même le juif le moins méritant fait volontiers preuve d'abnégation pour sanctifier le nom d'Hachem.

C'est ce à quoi font allusion les mots "Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve", ce qui implique que Hachem lui-même a déclaré "Je suis D." afin de nous donner les moyens de résister aux épreuves de la foi.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,17 ]

Pourquoi Moav craignait les juifs?

+ Pourquoi Moav craignait les juifs :

"Moav fut terrifié par le peuple ... et Moav fut dégoûté par les Bné Israël" (Balak 22,3)

=> Pourquoi le verset désigne-t-il d'abord le peuple juif comme "le peuple", puis comme "les enfants d'Israël (Bné Israël)"?

-> Comme on le sait, le midrach (Chémot rabba 42,6) et le Zohar (2,191a) affirment que chaque fois que la Torah emploie le terme "peuple", elle fait allusion au érev rav.
C'est pourquoi il est dit ici que Moav fut très effrayé par le peuple, ce qui signifie qu'il fut effrayé par "le peuple", c'est-à-dire le érev rav. Moav avait peur parce qu'il voyait que partout où le peuple juif séjournait, la population locale se convertissait, comme l'avait fait le érev rav, qui s'était convertie et avait rejoint le peuple juif en Égypte.
C'est pourquoi Moav craignait que, si le peuple juif arrivait à sa frontière, certains de ses habitants se convertissent eux aussi au judaïsme.

Afin que vous ne vous demandiez pas pourquoi Moav s'en soucie, la Torah répond : "Moav a été dégoûté par les Bné Israël", ce qui signifie que Moav haïssait intensément le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 22,3 ]

=> Les Moavites craignaient le peuple juif non pas à cause de ce qu'il pouvait leur faire, mais parce que certains des leurs pouvaient se convertir au judaïsme. La haine intense qu'ils éprouvaient à l'égard des juifs ne leur permettait pas d'envisager une telle éventualité.

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-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Balak 22,4) écrit :
Les âmes des pénitents, qui sont une sorte de "convertis", peuvent plus facilement élever les étincelles qu'une personne qui a été juste depuis sa jeunesse.
[lorsqu'une personne se repent (fait téchouva), elle élève les étincelles divines intégrées dans les aspects matériels de la vie avec lesquels elle a fauté auparavant.
De même, lorsqu'un non-juif se convertit, il élève les étincelles divines qui se trouvent dans les activités auxquelles il participait auparavant et qui sont interdites aux juifs. Une personne qui a été un juif vertueux depuis sa jeunesse n'a pas la possibilité d'élever ces étincelles.
(Néanmoins, cela ne signifie pas qu'une personne devrait délibérément choisir de fauter afin de se repentir par la suite et d'élever ainsi les étincelles qu'elle a rencontrées. Seul Hachem peut déterminer quelles étincelles ont besoin d'être élevées de cette manière, et s'Il détermine que c'est nécessaire, Il "arrangera" les circonstances nécessaires pour que cela se produise.)

Le racha Balak était effrayé par le peuple juif, parce qu'en voyageant, le peuple juif élevait des étincelles divines, et ce malfaiteur haïssait intensément tout ce qui était saint (Zohar 2,157a).
C'est l'allusion au verset "Et Moav fut dégoûté à cause du peuple juif" (v.22,3). Être juif était dégoûtant pour ce racha.

C'est l'allusion à la phrase "Moav fut terrifié par le peuple" car chaque fois que les mots "le peuple" (a'am) sont écrits, il s'agit du érev rav, des convertis au sein du peuple juif.
C'est l'allusion dans la suite de ce verset "car il était 'redoutable' [ki rav ou]" (lien entre érev rav et rav) = cela fait allusion au érev rav, les convertis. Il craignait que le erev rav ne les élève, car il était plus apte à élever les étincelles que les Bné Israël nés naturellement.

[ainsi, Balak craignait que certains membres de son peuple ne se convertissent au judaïsme, élevant ainsi les étincelles divines latentes en eux vers le monde de Beria, tout comme un animal, en mangeant de l'herbe, passe du monde de Yétsira au monde de Beria.
Une fois que ces étincelles se trouvaient dans le monde (plus élevé) de Beria, elles pouvaient alors être élevées par les juifs nés dans le monde de l'Atsilout, tout comme une personne peut élever les étincelles de yétsira dans l'herbe en mangeant l'animal qui l'a mangée.]

=> Il n'y a rien de plus terrifiant pour un dirigeant racha que la perspective de voir son peuple transformé en son antithèse, la bonté et la sainteté.
C'est pourquoi le roi de Moav était pétrifié à l'approche du peuple juif, d'autant plus qu'il était accompagné de la multitude mixte, particulièrement apte à transformer le mal en sainteté.

"Hachem est lent à la colère" (Hachem éré'h apayim - Chéla'h Lé'ha 14,18)

-> Lorsque le peuple juif a fauté en fabriquant le Veau d'or, il a transgressé D.
Ici, lorsque Moché a envoyé les espions, la faute des espions a violé la stature même du peuple juif, car elle a montré un manque de croyance qu'ils avaient le pouvoir de tout renverser, même l'affaire la plus difficile, grâce à leurs prières.

En réalité, l'attribut de compassion/miséricorde d'Hachem est basé sur Son empathie avec les mondes inférieurs, de la même manière qu'une personne riche, lorsqu'elle fait preuve de compassion envers une personne pauvre, doit d'abord compatir à la détresse de la personne pauvre afin de pouvoir ensuite lui témoigner de la compassion. Il en va de même pour l'attribut de compassion de D.

De même, l'attribut de bonté de D. consiste à nous faire trouver la faveur, la grâce, aux yeux de D.

La faute des espions reflétait un manque de croyance en cet attribut de la compassion, selon lequel D. compatit à la situation critique/difficile du peuple juif.
Il exprime également une incroyance à l'égard de Son attribut de bonté, puisque leurs actions ont été motivées par leur non croyance à l'égard du fait que nous trouvons grâce aux yeux d'Hachem.
C'est pourquoi, dans ce verset, Moché n'a pas essayé d'évoquer le trait Divin de la compassion ou celui de la bonté.

Lorsque D. a proclamé ses 13 attributs de miséricorde (Ki Tissa 34,6), il a énuméré les attributs de la compassion et de la bonté avant l'attribut de la lenteur à la colère.
A la place, Moché commença par l'attribut "lent à la colère".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> L'empathie d'Hachem à l'égard de la situation difficile des juifs l'amène à faire preuve de compassion et de grâce à notre égard. Les espions ne croyaient pas à l'empathie d'Hachem.
C'est pourquoi, lorsque Moché plaide pour le pardon de D., il saute ces 2 attributs et commence plutôt par le suivant : "lent à la colère" (éré'h apayim).

Vayakel – L’éclat du Shabbat

+ Vayakel - L'éclat du Shabbat :

-> A la fin de la paracha précédente (Ki Tissa), les bné Israël ont vu le visage radieux de Moché Rabbénou après sa descente du mont Sinaï.
Le Kol Bo (37) note que nous nous référons à cette idée dans la Amida de Shabbath : "klil tiféret bérocho natata" (Tu as placé une couronne de gloire sur la tête [de Moché]).
Le Baal haTourim (Vayakel35,1) explique la juxtaposition de cet épisode avec le début de la paracha Vayakel, qui traite du fait de s'abstenir de travailler le Shabbath. Il cite le midrach (Béréchit rabba 11,2) : "le visage de chaque juif est radieux le Shabbath".

Le Midrach commente le verset "Vayévaré'h Elokim et yom hachévi'i vayékadéch oto" (Et D. bénit le 7e jour et le sanctifia - Béréchit 2,3) en disant que la bénédiction était le don de la manne et que la sanctification ("le sanctifia") était le don d'un visage lumineux.

-> Plusieurs anecdotes ont été rapportées à propos de rabbins des dernières générations dont le visage était visiblement différent le Shabbath.
Par exemple, le rav Isser Zalman Meltzer (1870-1953) a raconté que le visage du Nétsiv (1816-1893) dégageait une aura particulière le Shabbath. Dès qu'il faisait Havdala, cette aura disparaissait.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour II) notait que le visage du machgia'h de la yéchivah Mir, le rav Yérou'ham Lévovitz (1873-1936), était tellement transformé le Shabbath qu'en le voyant entrer dans la yéchiva le vendredi soir, un nouvel étudiant pensait que Mir avait un machgia'h spécial pour le Shabbath.

-> Le Choul'han Aroukh stipule que pour réciter les Shéva Bra'hot pour un marié et une mariée pendant les 7 jours suivant leur mariage, une personne qui n'a pas assisté à la cérémonie de mariage doit être présente. Cette personne est appelée "panim 'hadacho" (littéralement, un "nouveau visage").
Shabbath, cependant, est une exception ; un nouvel invité n'est pas nécessaire.
Le Sfat Emet explique qu'étant donné que le Shabbath, chaque juif reçoit un nouvel éclat, toutes les personnes présentes remplissent l'obligation de panim 'hadachot.

Les Tossafot (Kétoubot 7b), cité dans Choul'han Aroukh (Even haEzer 62:8), expliquent que les panim 'hadachot augmentent la joie du 'hatan et du kalla, puisque la nouvelle personne n'a pas encore fait la fête avec eux.
Le Shabbath, les jeunes mariés augmentent leur joie grâce à la nourriture supplémentaire servie en l'honneur du jour, de sorte que les Shéva Bra'hot peuvent être récitées même en l'absence d'un nouvel invité.
Pour cette raison, explique le Gaon de Vilna (Biour haGra 24), le Choul'han Aroukh ajoute que les panim 'hadachot ne sont pas requis à Yom Tov non plus.

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+ La lumière de la création

-> A première vue, la juxtaposition notée par le Baal haTourim semble purement technique : le visage de Moché s'est illuminé après avoir parlé à Hachem, et le visage de chaque personne s'illumine [automatiquement] le Shabbath.
Cependant, le rav David Goldberg (Chirat David) décèle un lien plus profond.

Nos Sages ('Haguiga 12a) nous disent qu'Hachem a créé une lumière spéciale le premier jour de la création et l'a ensuite réservée aux tsadikim dans le monde à Venir.
Néanmoins, Moché a reçu une partie de cette lumière lorsqu'il est né, c'est pourquoi toute la maison s'est remplie de lumière à sa naissance (Rachi - Chémot 2,2).
Une fois que Moché est entré dans le palais de Pharaon, l'aura a disparu, ne revenant que lorsqu'il a reçu la Torah au mont Sinaï. Pour dissimuler cette lumière céleste, nous dit le Zohar, Moché portait un masque.

[cette lumière qu'il a reçu, peut provenir de l'étude de Moché directement auprès d'Hachem ou d'un étude très approfondi de la Torah (lorsque Moché était au Ciel il a étudié constamment la Torah).
Le Ramban (fin de Chaar haGemoul), citant le Séfer haBahir, écrit qu'Hachem a mis de côté 6/7e de la lumière originelle, de la création pour le monde à Venir, plaçant le 7e restant dans la Torah.
Comme le dit le verset : "Car une mitsva est une bougie et la Torah est une lumière" (ki ner mitsa véTorah or - Michlé 6,23).
De même, le Baal haTourim (Béréchit 1,4) note que la guématria de "את האור" (ét a'or - la lumière) est égale à celle de "בתורה" (baTorah - dans la Torah), ce qui implique que la lumière réside dans la Torah.
De même, le Zohar 'hadach (Ruth 103b) affirme que la guématrie de "את האור" est de 613, le nombre de mitsvot dans la Torah.
Nous comprenons maintenant pourquoi, le Shabbath, nous disons "Yisma'h Moché bématnat 'helko", en référence à la réception de la Torah par Moché au mont Sinaï, et ensuite nous disons "klil tiféret bérocho natata", en référence à la lumière qu'il a reçue en conséquence. ]

Chaque juif peut accéder à cette même lumière le Chabbath.
[bien qu'Hachem ait réservé cette lumière aux justes (tsadikim) dans le monde à venir, tous les juifs font partie de cette catégorie. Comme nous le dit la michna (Sanhédrin 11:1) : "Tout Israël a une part dans le monde à venir. Comme il est dit : "Ton peuple est composé de justes" (vé'ameé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)." ]
15. Comme le dit la Guemara (Berachos 57b), le Chabbath représente un soixantième du monde à venir.

Puisque Shabbath est mé'én olam haba, un semblant du monde à Venir (Shabbath représente 1/60e du monde à Venir - Béra'hot 57b), alors le rav Goldberg explique que chacun mérite une forme de cette lumière spéciale qui a été désignée pour monde à Venir et que Moshé a méritée au mont Sinaï.

Ainsi, nous voyons une raison encore plus profonde pour la juxtaposition des deux parchiyot (Ki Tissa & Vayakel) : le visage de Moché était illuminé du même éclat que celui que chacun d'entre nous reçoit chaque Chabbath.
Le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du monde à Venir. Le potentiel est là ; il suffit de le saisir.

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-> Le Bné Yissa'har (maamaré haShabbatot 3:7) citent le midrach (Béréchit rabba 11,2) selon lequel Hachem était prêt à "éteindre" la lumière le premier vendredi soir de la création (suite à la faute originelle), mais en l'honneur du Shabbath, Il a attendu jusqu'à la fin du jour.
Comme le dit le verset : Hachem "bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3). Le Bné Yissa'har suggère que cette bénédiction reste ancrée à chaque Shabbath, et que ceux qui observent le jour correctement bénéficient de cette lumière sacrée.

-> L'explication du rav Goldberg (Shirat David) met en lumière une coutume intéressante dans le Temple.
La guémara (Roch Hachanah 31a) indique que tandis que les Lévi'im accompagnaient le korban tamid (sacrifice quotidien) avec des chants tirés des Téhilim, le chant pour l'offrande de Moussaf du Shabbath était tiré de la paracha Haazinou.
Le Maharcha explique qu'étant donné que Shabbath est plus saint que les jours de la semaine, son chant provient de la Torah, qui est plus sainte que les Téhilim.

La guémara ajoute que le chant de Haazinou était divisé en 6 parties, représentées par l'abréviation : הזי"ו ל"ך.
Le Maharcha explique que cette abréviation était un "siman tov" (bon signe), puisqu'elle forme les mots hébreux signifiant "l'éclat est à toi" (aziv la'h). Cette phrase souligne le fait que la chanson chantée le Shabbath a été écrite par Moché, dont le visage rayonnait lorsqu'il est descendu du mont Sinaï.
Au vu de l'explication du Shirat David, nous pouvons ajouter que nous divisons Haazinou spécifiquement de cette manière pour montrer que le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du même "ziv" (l'éclat, rayonnement) que Moché a eu.
[la guémara poursuit en disant que nous devrions diviser les montées (aliyot) de la paracha Haazinou comme elles l'ont été dans le Temple. ]

"Moché rassembla toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "... le 7e jour sera saint pour vous ... le jour du Shabbath".
Moché parla à toute l'assemblée des bné Israël en disant : "... prenez de chez vous un prélèvement pour Hachem, ... [la Torah liste les contributions pour le Michkan, puis sa construction]" (Vayakel 35,1-5)

-> Le Kli Yakar souligne que Moché a donné les instructions aux bné Israël en s'écartant apparemment de l'ordre avec lequel les instructions lui ont été données par Hachem.
Paracha Térouma et paracha Tétsavé, ainsi que la première section de Ki Tissa, détaillent la manière et l'objet de la construction du Michkan. Dans ces chapitres (25-31,11), Hachem a donné à Moché les instructions qu'il devait transmettre aux bné Israël.
Le compte rendu de l'action de Moché de ces instructions d'Hachem, et de leur exécution des par les juifs se trouve dans les parachiyot de Vayakel et Pékoudé (chapitres 35-40).

Cependant, vers la fin du chapitre 31 (versets 12-17), Hachem a donné à Moché une instruction supplémentaire pour les juifs : les lois du Shabbath. Moché avait reçu l'ordre d'Hachem de parler aux juifs d'abord du Michkan, puis du Shabbath.
=> Alors pourquoi Moché a-t-il inversé l'ordre dans Vayakel, en transmettant d'abord les lois du Shabbath (35,1-3), puis en donnant les détails de la construction du Michkan?

Le Kli Yakar (Vayakel 35,2) explique que les objectifs du Shabbath et du Michkan sont très différents.
Le Shabbath n'honore rien d'autre qu'Hachem. Il montre qu'Il a créé le monde. Il ne met pas en valeur ou ne promeut pas la gloire ou l'honneur des bné Israël.
D'un autre côté, l'existence même du Michkan a prouvé qu'Hachem voulait résider parmi les juifs. Il leur a pardonné le faute du Veau d'or et a voulu avoir une maison avec eux ; pour Hachem, les juifs sont importants!

==> Le Michkan montre comment les juifs sont honorés par Hachem, tandis que le Shabbath montre comment Hachem est honoré par eux.

Hachem, dans Son amour pour les juifs, plaça le Michkan en premier. Il ordonna à Moché de parler aux bné Israël d'abord des lois du Michkan, puis de celles du Shabbath.
Moché s'y opposa. Les pensées d'un juif doivent avant tout être tournées vers l'honneur et la gloire d'Hachem. Tout d'abord, il a parlé aux juifs (au début de Vayakel) du Shabbath. Ils doivent toujours être conscients du Créateur. Ce n'est qu'ensuite qu'ils peuvent envisager de se concentrer sur le Michkan, qui reflète l'honneur d'Israël (à quel point tout juif est important et aimé par papa Hachem), avec qui Hachem a choisi de résider.

Le peuple juif possède la sainteté des Patriarches, comme l'indique le verset : "Sa nation est une portion de D., Yaakov une corde de Son héritage" (Haazinou 32,9).
Hachem a choisi le peuple juif en raison de la sainteté que ses pères lui ont léguée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 19,6 ]

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-> Notre statut de peuple choisi par D. est héréditaire.

Le haKtav véhaKabbala (Mikets 44:5) note que les mots 'hochen et na'hach (serpent) ont les mêmes lettres, peut-être pour souligner le contraste entre les deux : le na'hach a été la première créature à donner de mauvais conseils ; purement égoïste (voir Rachi - Béréchit 3,1), le serpent a introduit l'impureté dans le monde.
Le 'hochen, qui abritait les Ourim véToumim, dispensait des conseils purs et désintéressés qui favorisaient la sainteté dans le monde.

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-> Selon le Maharal (Nesiv Lev Tov) pour mériter le roua'h hakodesh nécessaire à l'utilisation des Ourim véToumim, il faut avoir un bon coeur.

L’importance de la prière

+ L'importance de la prière :

-> "Lorsqu'on fait notre prière, on se tient devant le Roi et converse avec lui face à face, pour ainsi dire.
...les midrachim décrivent comment les couronnes divines de gloire sont créées à partir de nos prières.
La mitsva de la prière englobe toutes les mitsvot, de la même manière que la colonne vertébrale soutient l'ensemble du corps d'une personne.
Bien que la colonne vertébrale soit au centre de tous les membres et organes du corps, elle n'est pas incluse dans les 248 membres et les 365 tendons, car elle n'est pas une partie distincte du corps. Il s'agit plutôt de la base du corps tout entier. De même, le concept de prière n'est pas [défini] comme une mitsva distincte parmi les mitzvos (à la différence du Rambam, selon l'avis du Ramban, prier n'est pas une mitsva de la Torah), car la prière est un concept global".
[ Arou'h haChoul'han - Ora'h 'Haïm 59:6]

-> En de nombreux endroits du Zohar, nous constatons que la prière est l'une des formes les plus importantes de avodat Hachem.
En fait, le Zohar (Vayakel 201a) écrit : "La téfila, que l'on est obligé de prier devant Hachem, est l'une des façons les plus grandes et les plus importantes de servir son Maître".

-> "La prière [de tout juif] est très appréciée par Hachem". [midrach rabba Dévarim 8,1]

-> Un vendeur pressé qui court d'un magasin à l'autre pourrait presque oublier qu'il y a un Créateur dans le monde, et ne se souvient qu'il est temps de faire la prière que lorsque min’ha arrive. Il soupire en pensant qu'il a gaspillé toute sa journée en bêtises et se précipite dans un coin du beit midrach/synagogue pour faire la prière.
Bien qu'il ne comprenne pas ce qu'il dit, sa prière est importante et précieuse devant Hachem, et son soupir traverse les cieux!
[Magen Avraham - paracha Balak]

-> "Il s'est tourné vers la prière des malheureux et n'a pas méprisé leur prière" (Téhilim 102,18). Le midrach (Vayikra rabba 30,3) dit : "Rav Its’hak explique que ce verset fait référence aux générations actuelles, où il n'existe ni roi, ni prophète, ni Cohen, ni Ourim véToumim.

Tout ce qui reste, c'est la prière ; le roi David se tourna vers Hachem et dit : "Maître de l'univers, ne méprise pas leur prière".”

-> Lorsque les juifs finissent de prier, les anges rassemblent tous leurs prières, et avec ils couronnent Hachem
... "Israël, par toi Je serai glorifié" (Yéchayahou 49,3), car Hachem est couronné par les prières de [chaque] juif.
[midrach Chémot rabba 21,4]

-> "Rabbi 'Hama dit : "Venez voir la louange et la sainteté d'Hachem, combien Il chérit le peuple juif.
Bien qu'il y ait des milliers et des dizaines de milliers de groupes d'anges pour Le servir, Il ne désire pas leurs louanges. Tout ce qu'Il désire, c'est la louange du peuple juif.
[midrach Cho'her Tov - Michlé 14]

-> "Même si quelqu'un n'est pas digne de recevoir une réponse pour ses prières, ni digne de recevoir des bontés [d'Hachem] , à partir du moment où il prie et intensifie ses supplications, alors Je [Hachem] lui montrerai de la compassion."
[midrach Tan'houma Vayéra 1]

-> Hachem a dit à Moché : "Il y a des gens qui n'ont ni Torah ni bonnes actions, et qui n'ont même pas le mérite des bonnes actions de leurs ancêtres. Pourtant, lorsque ces mêmes personnes se lèvent, me remercient, me bénissent, m'exaltent et m'implorent, Je me tourne vers elles [et Je les exauce], comme le dit le verset : "Il s'est tourné vers la prière des malheureux et n'a pas dédaigné leur prière" (Téhilim102,18).
[Tana déBé Eliyahou Zouta 6]

-> "Une prière du pauvre" (Téhilim 102,1) ; "Une prière de Moché, un homme de D." (Téhilim 90,1).
Dans le monde, lorsque 2 personnes se présentent devant un tribunal et que l'une est pauvre et l'autre riche, le tribunal fait taire la personne pauvre et écoute la personne riche/renommée.
Pourtant, avec Hachem, il n'en est pas ainsi. Les petits et les grands sont traités de la même manière par Hachem ; le verset décrit la prière de Moché, le plus grand des dirigeants du peuple juif, et la prière du pauvre avec les mêmes termes : "Une prière de ...", ce qui montre qu'Hachem accepte les 2 prières (de Moché et du pauvre [spirituel]) de la même manière.
[Yalkout Chimoni Téhilim - remez 855]

-> Le Rabbi Pin'has de Koritz se tourna vers son disciple et lui dit : "Ne crois-tu pas que le plus grand racha, s'il veut seulement prier avec persistance son Créateur, peut accomplir tout ce qu'il veut?"

-> Le Kouzari (3:5) enseigne :
"Le moment où l'on est censé faire la prière ne doit pas être ressenti comme un fardeau, comme si l'on n'en avait pas le désir. Au contraire, ce moment de la journée devrait être le plus important de son emploi du temps quotidien.
Tous les autres moments devraient pâlir en comparaison du temps qu'on mérite pour prier son Créateur.
Tous les autres moments ont été créés pour qu'on puisse satisfaire ses besoins physiques essentiels, afin de fortifier son corps et de préparer son âme à déverser ses supplications devant son Créateur, avec une profonde kavana dans la prière.
Tout au long de la journée, on doit aspirer au moment où l'on pourra prier et se tenir [en face à face] devant son Créateur ; le moment des 3 prières doit être le fruit de sa journée et de sa nuit".

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-> "Les gens ignorent que la prière d'une personne traverse l'atmosphère et les cieux, ouvrant des portes qui étaient fermées. La prière s'élève alors".
[Zohar - Vayakel 201a]

-> Rabbénou Bé'hayé (Ekev 11,13) écrit : "Vous devez savoir que le pouvoir de la prière est si grand qu'elle change même la nature, sauve d'un danger et annule ce qui a déjà été décrété.
[...]
Nous voyons que la prière annule ce qui a déjà été décrété par 'Hizkiyahou, le roi de Yéhouda. Hachem a prolongé sa vie de 15 ans grâce au pouvoir de la prière, comme le dit le verset : "J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici que je vais ajouter 15 ans à tes jours" (Yéchayahou 38,5).
Le mot "ajouter" implique que le moment de sa mort avait déjà été décrété, et que ses prières ont contribué à annuler le décret.

Grâce au pouvoir de la prière, on peut annuler même ce qui a été décrété directement par Hachem. Comme 'Hizkiyahou l'a dit à Yéchayahou, fils d'Amotz : "Cesse de prophétiser et pars. De la maison du père de mon père, j'ai appris que même si une épée tranchante est placée sur le cou d'une personne, celle-ci ne doit pas désespérer de la miséricorde d'Hachem, comme le dit le verset : "S'Il [était sur le point de] me tuer, je continuerais à espérer en Lui" (Iyov 13,15).
Ce verset nous informe que la prière peut atteindre un endroit qui est plus proche d'Hachem que la source d'où les prophète reçoivent leur prophétie".

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-> Le Rokéa'h (Siddour haRokéa'h II 387) écrit : "Depuis le jour de la destruction du Temple, toute bénédiction qu'Hachem accorde à Israël est uniquement due au mérite de la prière".

-> La guémara (Yébamot 63a) dit : "Tout bien qui entre dans le monde est "bichvil" - en raison des juifs".
Le rav Na'houm de Tchernobyl fait remarquer que le mot "bichvil" a un double sens ; il peut signifier "en raison de", mais aussi "sur le chemin". Ainsi, la guémara peut être expliquée de manière homilétique : les juifs (Israël) tracent un chemin dans le monde pour faire descendre le flot abondant des bénédictions divines, par le biais de leurs prières.

-> "La prière d'une personne apporte la perfection aux mondes d'en haut et d'en bas.
Grâce à la bénédiction que l'on prononce pour Hachem, les mondes d'en haut et d'en bas sont bénis. Ainsi, grâce à la prière du peuple juif, tous les mondes sont bénis."
[Zohar Vayé'hi 250a]

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem IV,5) écrit :
"Hachem a organisé le monde de telle sorte que pour recevoir un "chéfa", un flux de bonté d'Hachem à une personne, elle doit d'abord se motiver et faire un pas pour se rapprocher d'Hachem et Lui demander [pour ses besoins].
Le flux de bonté Divine qui lui sera accordé sera proportionnel à sa motivation et à son rapprochement d'Hachem. S'ils ne font pas le premier pas vers Hachem, ils ne recevront aucun flux divin.
Hachem veut constamment faire bénéficier ses créatures de ses bienfaits. Il a donc organisé ce service Divin sur une base quotidienne, afin que le flux (chéfa) de succès et de bénédiction soit attiré vers eux pour répondre à leurs besoins, en fonction de leur situation dans le monde."

-> "Chaque mot de la prière ou d'une bénédiction monte vers le haut, porté par des anges, où il accomplit l'objectif de ce mot particulier ; il s'élève jusqu'à son lieu d'origine et s'enracine dans le monde supérieur.
C'est ainsi que l'on participe avec le Créateur de l'univers à la construction et à la plantation de nombreux mondes."
[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm 2:10]

-> Le rav de Volozhin cite le Tikouné Zohar (18:35b) :
"Lorsqu'une personne émet des vocalisations et des mots pendant la prière, de nombreux oiseaux (c'est-à-dire différents types d'anges) ouvrent leurs ailes et leurs bouches pour les recevoir.
Comme le dit le verset : "les oiseaux des cieux transmettent des sons, et ce qui a des ailes transmet des paroles" (Kohélet 10,20).
Hachem prend ces mots et construit des mondes à partir d'eux."

-> Dès qu'un juif commence à étudier ou à prier, dans le monde d'en haut, on fait taire les anges et on leur dit de s'abstenir de leur avoda, afin qu'ils puissent entendre le chant et la prière du peuple juif.
[cité par le rabbi Binyamin Chicha]

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-> La prière change l'ordre naturel de la création. En ce sens, le Méïri (Beit haBé'hora Baba Kama 80b) écrit :

"Les tendances et les inclinations innées d'une personne ont un grand effet sur ses affaires, ses succès et ses entreprises, dans la mesure où les portes qui sont scellées ne s'ouvriront pas rapidement.

Néanmoins, il ne s'agit pas d'une limitation totale. Au contraire, cela dépend de la prière et des bonnes actions ; les portes de la prière et/ou des bonnes actions ne sont jamais fermées.

Au contraire, elles nous protègent des maux naturels qui auraient pu nous être destinés et nous font sortir de notre nature et de nos limites.

Il s'agit là d'une composante propre et nécessaire de la croyance en Hachem et des principes fondamentaux du judaïsme".

-> La guémara (Moed Katan 28a) dit : "La vie, les enfants et la subsistance ne dépendent pas des mérites que l'on a acquis ; ils dépendent plutôt du mazal".

Cependant, en priant pour la miséricorde [d'Hachem], on peut changer son mazal.

[Maharcha - 'Hidouché Aggadot Shabbath 151b]

-> On peut se demander comment un décret peut être changé de mauvais en bon par la prière, peut-on changer la volonté d'Hachem?

Cependant, chaque décret dépend du niveau spirituel de l'individu et de sa capacité à recevoir la bonté d'Hachem. Celui qui se change pour être digne de recevoir la bonté d'Hachem peut changer les décrets qui sont dirigés vers lui.

Les Bné Yissa'har (Kétonet Passim 47b) ajoutent qu'en priant, on se transforme en une personne différente (la prière étant une dose de émouna) ; ainsi, le mauvais décret ne s'applique plus à nous, puisqu'on est une personne différente.

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-> Le Zohar (Vaét'hanan 260b) écrit que la Chekhina se tient en présence de celui qui fait une prière.

-> De même, nos Sages (guémara Sanhédrin 22a) disent : "Celui qui fait la prière doit se percevoir comme si la Chékhina était devant lui."

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem) enseigne :
"Plus on s'empêtre dans les affaires de ce monde, plus on s'éloigne d'Hachem et de Sa lumière de sainteté, et plus on descend dans les ténèbres spirituelles [dépourvues de la présence d'Hachem].
Hachem a préparé un moyen de remédier à cette situation, qui consiste à faire précéder toutes ses activités quotidiennes d'une [prière] consistant à se rapprocher de la présence d'Hachem, à Lui adresser une requête pour tous ses besoins et à se rendre totalement dépendant d'Hachem.
Hachem, dans Sa bonté, a permis à l'homme de s'approcher de Lui, même si l'état naturel de l'homme est loin de la lumière (la Présence de D.) et est plongé dans l'obscurité (c'est-à-dire là où la Présence de D. n'est pas ressentie).
[au cours de chacune des prières,] Hachem a permis à l'homme de se tenir devant Lui et de l'appeler. De cette manière, il peut temporairement s'élever de sa bassesse naturelle et se rapprocher de D., et placer sa dépendance totale sur Hachem".

-> "Tu t'es fait une barrière avec des nuages, pour que la prière ne puisse pas passer" (Eika 10,20).
Selon le rav Mordé'haï de Tchernobyl, cela doit être compris ainsi : lorsqu'une personne est dissimulée par les nuages de ses fautes, qui créent une barrière entre elle et Hachem, alors, grâce à sa prière, tous les jugements sévères et toutes les barrières sont dépassés et supprimés.
[notre yétser ara essaye de nous persuader qu'au regard de notre comportement nos prières n'auront pas d'impact (Hachem veut pas nous entendre, nous voir ...). Cela est faux : tout juif (même le plus fauteur) garde intact le pouvoir énorme de sa prière! ]

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+ La prière = plus grand que d'offrir des korbanot au Temple :

-> "Rabbi Elazar dit : "La prière est plus grande que les sacrifices, comme le dit le verset : "Pourquoi ai-je besoin d'une multitude de vos sacrifices, dit Hachem" (Yéchayahou 1,11)."
[guémara - Béra'hot 32b]

-> "Hachem dit à Israël : "Soyez très méticuleux avec la prière, car il n'y a pas de mérite plus grand que celui-ci ; elle est même plus grande que tous les sacrifices (korbanot)".
[midrach Tan'houma - Vayéra 1]

-> Moché a vu par le esprit saint (roua'h hakodech) que le Temple serait détruit et que le peuple juif n'apporterait plus de sacrifices au Temple. Il a donc établi que le peuple juif devait prier 3 fois par jour, car la prière est plus chère à Hachem que toutes les mitsvot et tous les korbanot.
[midrach Tan'houma - Ki Tavo 1]

[imaginons si on nous donnait la possibilité d'apporter un sacrifice au Temple, on trouverait cela incroyable. Et bien à chacune de nos prières on fait un acte plus important que cela aux yeux d'Hachem! ]

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-> Le principal moyen de maîtriser le yétser ara est par notre prière. [Yicher Divré Emet 35]

-> En quoi la prière est-elle semblable aux sacrifices (korbanot)?
Lorsque quelqu'un apporte un sacrifice, il se sacrifie pour Hachem. Lorsqu'un sacrifice est brûlé sur le Mizbéa'h, le sang rouge et les graisses du sacrifice se transforment en fumée blanche qui monte vers le ciel. Les passions des transgressions, représentées par le sang rouge, atteignent l'expiation, symbolisée par la fumée blanche.
Le sacrifice expie et blanchit les fautes, comme le dit le verset : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s'ils sont devenus rouges comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la laine" (Yéchayahou 1,18).
Cela n'est vrai que si l'on fait téchouva au moment où l'on apporte le sacrifice. On se perçoit alors à la place du sacrifice et les feux de la téchouva, qui brûlent en nous, nous purifient de la faute et transforment la passion du péché en un désir de se rapprocher d'Hachem.

De même, lorsqu'une personne fait la prière avec une kavana intense, sa ferveur consume le désir de fauter et les mots qui sortent de sa bouche s'élèvent comme la fumée blanche des korbanot.
[Maor vaChémech]

-> Grâce à la prière, nous pouvons expier nos fautes ; comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 26b), la prière remplace les sacrifices [qu'on apportait pour expier nos fautes].

"Le monde repose sur 3 piliers : l'étude de la Torah, le service divin et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2).

Rabbénou Yona commente :

"A cause de nos fautes, le Temple a été détruit et la avoda a cessé. La prière prend sa place, comme le disent nos Sages à propos du verset : "Et de Le servir de tout votre coeur" (Ekev 11,13). Quel est le service du cœur? C'est la prière (guémara Taanit 2a)".

Cependant, les sacrifices (korbanot) ne sont pas apportés pour expier des transgressions intentionnelles, comme le dit le verset : "Car Tu ne veux pas de sacrifice, sinon je le donnerais ; un holocauste Tu ne veux pas" (Téhilim 51,18).

Lorsque le roi David a fauté avec Batchéva, il s'agissait d'une faute intentionnelle, pour lequel un sacrifice n'est pas apporté. Le roi David dit : "Si je pouvais apporter un sacrifice pour expier, je le ferais. Puisque je ne le peux pas, [parce que ma faute est un faute intentionnelle,] 'Hachem, ouvre mes lèvres, et ma bouche proclamera Ta louange' (Téhilim 51,17) = accepte ma prière au lieu d'un sacrifice, et pardonne-moi pour mon péché."

Nous aussi, qui manquons de sacrifices pour expier nos fautes intentionnelles et non intentionnelles, demandons à "Hachem d'ouvrir mes lèvres" et d'accepter nos prières à la place des sacrifices."

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-> "Hachem dit : 'Quiconque s'engage dans l'étude de la Torah et les actes de bonté et prie avec le tsibour (communauté), Je le considérerai comme s'il nous avait délivrés, Moi et Mes enfants, d'entre les nations du monde". [guémara Béra'hot 8a]

-> Le Maharcha ('Hidouché Aggadot) commente que les 3 principes mentionnés dans cette guémara sont à mettre en parallèle aux 3 piliers sur lesquels tiens le monde : "l'étude de la Torah, le service divin [dans le Temple] et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2).
Cette michna d'Avot fait référence à l'époque où le Temple existait. Cependant, aujourd'hui, alors qu'il n'y a pas de Temple, la prière bétsibbour prend la place de l'avoda (service dans le Temple), c'est l'équivalent du Korban Tamid qui était apporté 2 fois par jour dans le Temple.
[prier n'est pas que bouger les lèvres, c'est réaliser une action sur laquelle repose le monde entier, et a donc le pouvoir d'amener des délivrances personnelles et collectives. ]

-> Le Bné Yissa'har (Maggid Taalouma Béra'hot 8a) expliquent que le but de la création de l'humanité est pour le peuple juif ; lorsque le peuple juif a été envoyé en exil, c'est comme si le monde entier avait été détruit, puisque le peuple juif est la base de toute l'existence.
L'affaiblissement des "trois piliers" dont dépend le monde menace la continuité de son existence. C'est pourquoi, en étudiant la Torah, en priant et en faisant de la bonté ('hessed), on renforce les trois piliers qui soutiennent le monde, c'est comme si le peuple juif avait été délivré et c'est comme si on reconstruisait le monde (même en exil).

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) écrit :
"Une personne peut se demander : "Qui suis-je et quelle importance ai-je à prier au sujet de l'exil et de Jérusalem, mes prières amèneront-elles le rassemblement des exilés et le début de la guéoula?
La réponse est à portée de main, comme cela a été enseigné,
La réponse est toute proche, comme on l'enseigne : "C'est pourquoi Adam a été créé seul, afin que chacun puisse se dire : "C'est pour moi que le monde a été créé".
Il est agréable à Hachem que Ses enfants l'implorent et prient pour [la guéoula]. Et même si leur demande n'est pas exaucée parce que le temps n'est pas mûr (ou pour toute autre raison), ils auront néanmoins fait leur part et Hachem s'en réjouit."

-> Le Divré Yoël dit que toutes nos prières sont recueillies par Hachem, et que le moment venu, nous comprendrons comment chaque prière a contribué à l'avènement de la Géoula.

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-> La guémara (Béra'hot 32b) dit que celui dont les prières ne sont pas exaucées doit prier encore et encore, comme le dit le verset : "Place ton espoir en Hachem, fortifie-toi et Il insufflera du courage dans ton cœur ; et place ton espoir en Hachem" (Téhilim 27,14)

Le Sfat Emet explique cette guémara que parfois, les prières d'une personne ne sont pas exaucés afin qu'elle soit plus humble et qu'elle prie avec encore plus de kavana.
En conséquence, il explique le verset ci-dessus : Lorsque vous vous tournez vers Hachem et que vous constatez que vos prières n'ont pas été exaucés, cela signifie que vous devez renforcer et intensifier vos prières. Ce n'est qu'alors que vous pourrez espérer que vos prières soient exaucées.

-> Le Méïri (Beit haBé'hira 21a) commente que même si l'on peut avoir l'impression que nos prières ne sont pas pris en compte, il ne faut pas désespérer, car avec le temps, elles seront exaucées.