+ Pourquoi Moav craignait les juifs :
"Moav fut terrifié par le peuple ... et Moav fut dégoûté par les Bné Israël" (Balak 22,3)
=> Pourquoi le verset désigne-t-il d'abord le peuple juif comme "le peuple", puis comme "les enfants d'Israël (Bné Israël)"?
-> Comme on le sait, le midrach (Chémot rabba 42,6) et le Zohar (2,191a) affirment que chaque fois que la Torah emploie le terme "peuple", elle fait allusion au érev rav.
C'est pourquoi il est dit ici que Moav fut très effrayé par le peuple, ce qui signifie qu'il fut effrayé par "le peuple", c'est-à-dire le érev rav. Moav avait peur parce qu'il voyait que partout où le peuple juif séjournait, la population locale se convertissait, comme l'avait fait le érev rav, qui s'était convertie et avait rejoint le peuple juif en Égypte.
C'est pourquoi Moav craignait que, si le peuple juif arrivait à sa frontière, certains de ses habitants se convertissent eux aussi au judaïsme.
Afin que vous ne vous demandiez pas pourquoi Moav s'en soucie, la Torah répond : "Moav a été dégoûté par les Bné Israël", ce qui signifie que Moav haïssait intensément le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 22,3 ]
=> Les Moavites craignaient le peuple juif non pas à cause de ce qu'il pouvait leur faire, mais parce que certains des leurs pouvaient se convertir au judaïsme. La haine intense qu'ils éprouvaient à l'égard des juifs ne leur permettait pas d'envisager une telle éventualité.
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-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Balak 22,4) écrit :
Les âmes des pénitents, qui sont une sorte de "convertis", peuvent plus facilement élever les étincelles qu'une personne qui a été juste depuis sa jeunesse.
[lorsqu'une personne se repent (fait téchouva), elle élève les étincelles divines intégrées dans les aspects matériels de la vie avec lesquels elle a fauté auparavant.
De même, lorsqu'un non-juif se convertit, il élève les étincelles divines qui se trouvent dans les activités auxquelles il participait auparavant et qui sont interdites aux juifs. Une personne qui a été un juif vertueux depuis sa jeunesse n'a pas la possibilité d'élever ces étincelles.
(Néanmoins, cela ne signifie pas qu'une personne devrait délibérément choisir de fauter afin de se repentir par la suite et d'élever ainsi les étincelles qu'elle a rencontrées. Seul Hachem peut déterminer quelles étincelles ont besoin d'être élevées de cette manière, et s'Il détermine que c'est nécessaire, Il "arrangera" les circonstances nécessaires pour que cela se produise.)
Le racha Balak était effrayé par le peuple juif, parce qu'en voyageant, le peuple juif élevait des étincelles divines, et ce malfaiteur haïssait intensément tout ce qui était saint (Zohar 2,157a).
C'est l'allusion au verset "Et Moav fut dégoûté à cause du peuple juif" (v.22,3). Être juif était dégoûtant pour ce racha.
C'est l'allusion à la phrase "Moav fut terrifié par le peuple" car chaque fois que les mots "le peuple" (a'am) sont écrits, il s'agit du érev rav, des convertis au sein du peuple juif.
C'est l'allusion dans la suite de ce verset "car il était 'redoutable' [ki rav ou]" (lien entre érev rav et rav) = cela fait allusion au érev rav, les convertis. Il craignait que le erev rav ne les élève, car il était plus apte à élever les étincelles que les Bné Israël nés naturellement.
[ainsi, Balak craignait que certains membres de son peuple ne se convertissent au judaïsme, élevant ainsi les étincelles divines latentes en eux vers le monde de Beria, tout comme un animal, en mangeant de l'herbe, passe du monde de Yétsira au monde de Beria.
Une fois que ces étincelles se trouvaient dans le monde (plus élevé) de Beria, elles pouvaient alors être élevées par les juifs nés dans le monde de l'Atsilout, tout comme une personne peut élever les étincelles de yétsira dans l'herbe en mangeant l'animal qui l'a mangée.]
=> Il n'y a rien de plus terrifiant pour un dirigeant racha que la perspective de voir son peuple transformé en son antithèse, la bonté et la sainteté.
C'est pourquoi le roi de Moav était pétrifié à l'approche du peuple juif, d'autant plus qu'il était accompagné de la multitude mixte, particulièrement apte à transformer le mal en sainteté.