"Tout celui qui est miséricordieux là où il faut être cruel, finira par être cruel là où il faut être miséricordieux."
[midrach Kohélet rabba 7,16]
Catégorie : Citations – Guémara & co
"Quand un tsadik disparaît, ce n'est que pour sa génération qu'il a disparu"
[guémara Méguila 15a]-> La guémara poursuit par une comparaison : lorsqu'un homme perd une pierre précieuse, où qu'elle se trouve, elle conserve son nom de pierre précieuse ; elle n'est perdue que pour son propriétaire.
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-> La guémara (Béra'hot 19b) nous enseigne que "même après leur mort, les tsadikim sont considérés comme vivants".
-> Le Zohar (III - 70b) affirme que sans les prières des tsadikim, le monde ne pourrait pas perdurer un seul instant. Les tsadikim protègent le monde, plus encore après leur mort que pendant leur vie terrestre.
-> Lorsque Kalev est venu à Hévron : "Il alla se prosterner sur les tombes des Patriarches. Il dit : Pères du monde, priez pour moi afin que je sois sauvé du mauvais conseil des autres explorateurs." (guémara Sota 34b).
-> Le midrach (Berechit rabba 49,7) rapporte que notre Matriarche Ra'hel fut enterrée sur la route à Bet Lé'hem afin que ses enfants (les juifs à travers l'histoire) en exil puissent prier sur sa tombe et qu’elle puisse prier pour eux [à Hachem].
Par exemple, le Méam Lo’ez (Berechit 37,36),décrit que Yossef vendu par ses frères, versa de chaudes larmes sur la tombe de sa mère [lors de son chemin vers l'Egypte].
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[on ne prie pas directement le tsadikim, mais que par son mérite, qu'il puisse être notre intermédiaire auprès de Hachem, pour qu'Il accepte nos prières.
Les tsadikim sont des très très proches de D., et ils ont cette capacité de demander facilement des bénédictions avec largesse, pour nous..
Par ailleurs, le fait d'être dans un cimetière (on est tous mortels, de bref passage dans ce monde!) et de se rendre compte d'à quel point ce tsadik a pu réussir à remplir positivement sa vie (malgré toutes ses difficultés), cela génère en nous des pensées de téchouva et d'humilité, qui donnent également de la force à nos prières. ]
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Il est une raison importante pour laquelle les tadikim sont comparés aux étoiles.
Nos Sages enseignent que les tsadikim ne meurent pas : même après leur mort, on les considère vivants.
Ils continuent à vivre parce que leur âme se trouve sous le Trône de Gloire Divin (kissé haKavod).
C'est en cela qu'ils ressemblent aux étoiles. Bien que les étoiles soient invisibles de jour, elles continuent à exister là où elles sont. Si nous ne pouvons les voir, c'est à cause de la clarté du Ciel.
Il en est de même des tsadikim : ils continuent à exister après leur mort mais nous ne pouvons les voir à cause de nos péchés. Pourtant, ils demeurent à leur place.
De même qu'il est impossible de voir la lumière des étoiles le jour, il est impossible de se rendre compte de la grandeur des saints en ce monde. Elle n'est visible qu'après leur mort.
Ainsi que nos Sages (guémara 'Houlin 7b) l'enseignent : "Les tsadikim sont plus grands après leur mort qu'ils ne l'étaient dans cette vie".
[Méam Loez - Chémot 1,5]
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"Les tsadikim sont plus grands après leur mort que durant leur vie"
[guémara 'Houlin 7b]
=> On peut s'interroger : pourquoi y a-t-il en apparence autant de mauvaises choses qui se passent dans le monde, alors que nous avons des millions de juifs au Ciel qui prient pour nous?
Qu'en est-il des millions de morts dans d'atroces souffrances, des milliers d'énormes tsadikim, ... qui prient pour nous avec davantage de forces que de leur vivant!
-> Le Maguid de Mézéritch est apparu après sa mort au Noam Elimélé'h, et il lui a dit :
"Lorsque j'étais toujours en vie dans ce monde, je voyais les choses avec un regard humain. Tout apparaissait tellement angoissant et douloureux, et c'est pour cela que je pouvais prier pour devancer les décrets.
Mais maintenant que je suis dans le monde de Vérité, je peux voir que tout n'est que bonté.
Je peux constater à quel point Hachem est impliqué dans le monde, à quel point ce qui est négatif en apparence, n'est en réalité qu'un composant des plans Divins menant à notre bien ultime.
Ainsi, puisque depuis le monde de Vérité [où je suis pour l'éternité], je ne vois que des bontés de D., comment veux-tu que [je prie] pour annuler [ce qui est perçu à tord comme des décrets négatifs sur terre]? En effet, je retirais alors de la bonté aux juifs!"
[Ohel Elimélé'h]
"Que l'un fasse beaucoup et l'autre peu, seules importent pour le Ciel les intentions du cœur"
[guémara Ména'hot 110a]
[ex: 2 personnes peuvent avoir des capacités différentes, et ainsi étudier une quantité de Torah très différente. Cependant, Hachem désire le cœur, la qualité intérieure de l'étude, qui se manifeste dans les efforts investis, la joie ressentie, ...]
Hachem "aime" 3 sortes de gens : ceux qui ne se mettent pas en colère, ceux qui ne s'enivrent pas et ceux qui ne sont pas intransigeants.
[guémara Pessa'him 113b]
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-> Le Ben Ich 'Haï y voient des allusions justifiant l'amour d'Hachem :
1°/ Le mot : ko'ess (כועס), associé au coléreux (kaas), a pour guématria 156.
D'autre part, le mot : "aava" (amour - אהבה) a pour guématria 13.
Les 12 formes d'amour d'Hachem, qui se manifestent en chacun des 12 mois de l'année totalisent donc le nombre de : 13*12 = 156, de même guématria que : ko'ess
=> Ainsi, en retenant sa colère, même une colère légitime pour défendre l'honneur d'Hachem, l'homme bénéficiera de tout l'amour d'Hachem envers lui.
2°/ La boisson alcoolisée enivrante : ché'har (שכר) a pour guématria : 520.
Or, l'amour (de guématria 13) d'Hachem se manifeste dans les 10 sphères de chacun des 4 mondes (atsilout, bria, yétsira et assia, dans l'ordre décroissant de niveau), donc 40 fois, ce qui correspond au nombre : 13*40 = 520.
=> Ainsi, il y a ici une allusion au fait que si un homme s'écarte de l'ivresse (de valeur numérique 520), ce nombre se transformera pour son bien, en un amour infini d'Hachem dans les 40 sphères (40*13= 520).
3°/ Tout homme intransigeant ne supporte pas la moindre contrariété ou la moindre déconsidération d'autrui ; ainsi il est souvent soucieux du moindre mépris que son prochain pourrait lui manifester.
Mais s'il est indulgent, il n'aura donc plus dans son cœur le souci de ce mépris, petit ou grand.
=> Alors, il aura le mérite de transformer le nombre 13, dont il s'est écarté, en un amour (aava de même guématria 13) d'Hachem envers lui.
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-> "Et qu'exultent en Toi tous ceux qui aiment Ton Nom!" (Téhilim 5,12).
Ce verset fait allusion aux qualités citées, qu'Hachem aime.
Le mot : chémé'ha (Ton Nom - שמך) est formé de 3 lettres qui sont les initiales respectives des 3 mots : chikhrout (ivresse - שכרות), midot (qualités, comme l'indulgence - מדות) et kaas (colère - כעס), auxquelles font attention ceux qui aiment Hachem, et c'est un signe qu'Hachem aime ces personnes.
[Péta'h Enaïm]
Rav Yossef, fils de rabbi Yéhochoua ben Lévi, tomba malade dans un état comateux, puis reprit conscience.
Il répondit à son père qui lui demandait ce qu'il avait vu : "J'ai vu un monde à l'envers : les gens importants (notables et riches) ici-bas (mais peu appréciés aux yeux d'Hachem) sont insignifiants dans le monde d'en-haut"
Son père lui lui dit alors : "Mon fils, c'est un monde ordonné (clair) que tu as vu!"[guémara Pessa'him 50a]
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-> Le Ben Ich 'Haï commente de la façon suivante :
Le fils de rabbi Yéhochoua était étonné de la hiérarchie inversée qu'il a vue dans le monde à venir.
Les riches donateurs, honorés dans ce monde-ci, qu'il connaissait pour distribuer l'argent de tsédaka à des pauvres, étaient moins considérés que les pauvres dans le monde à venir.
Son père lui répond : tu n'as pas vu un monde inversé, mais un monde clair, ordonné, dont la hiérarchie est logique.
En effet, selon la stricte justice, le pauvre en fait plus pour le riche que le riche pour le pauvre, par le mérite que le pauvre donne au riche l'occasion de faire de la tsédaka.
Le pauvre, déconsidéré dans ce monde-ci, retrouve sa véritable place dans le monde à venir, car son mérite absolu est supérieur à celui du donateur.
"L'assemblée d'Israël est comparée à la colombe ...
De même que les ailes de la colombe assurent sa protection, les mitsvot accomplies par l'Assemblée d'Israël assurent sa protection."
[guémara Shabbath 130a]
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+ Israël = à l'image d'un oiseau : voler haut!
-> "Rabbi Akiva dit : Le peuple juif est comparé à un oiseau. De même que l’oiseau ne peut voler sans ses ailes, ainsi le peuple juif ne peut rien faire sans Ses Anciens"
[midrach Vayikra rabba 11,8]
-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar - Si'ha 68) enseigne :
L'assemblée d'Israël est comparée à une colombe, mais d'une façon plus générale, elle est comparée à un oiseau.
De même qu'un oiseau ne peut s'envoler et prendre de la hauteur sans ses ailes, de même la communauté d'Israël ne peut pas s'élever sans ses sages.
L'oiseau a une supériorité, de par ses ailes qui lui permettent de voler haut, sur tous les autres animaux. Mais le jour où il perd ses ailes, non seulement il ne peut plus s'élever, mais sa situation devient invivable et pire que celle des autres animaux qui continuent à vivre à la surface de la terre.
De même, Israël a une supériorité sur les nations de par ses sages, qui symbolisent ses ailes, qui lui permettent de s'élever sur le plan spirituel.
Mais dès qu'Israël coupe tout contact avec ses sages, il perd ses "ailes" et devient pire que ceux qui n'étaient pas doués initialement de cet avantage (les ailes).
Dans ces conditions, la capacité d'Israël sera inférieure à celle des nations, qu'Hachem nous en préserve.
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-> "Resterez-vous immobiles entre les parcs de troupeaux, ô vous, ailes de la colombe, plaquées d’argent, dont les pennes ont la couleur éclatante de l’or fin?" (Téhilim 68,14)
-> Le Ben Ich 'Haï (paracha Kédochim) commente :
Dans ce verset, Hachem compare le peuple juif aux ailes de la colombe, et la guémara (Shabbat 49a) nous apporte les paroles de Rav Yossef qui s’interroge sur le parallèle entre Israél et la colombe. Il y répond que de la même manière que les ailes de la colombes la protège, les mitsvot protègent Israël.
Et les Tossefot d’amener un midrach qui dit: "Tous les oiseaux, quand ils sont fatigués se reposent sur un rocher, mais la colombe, elle, vole d’une aile et se repose de la deuxième".
=> D’après ce Midrach, quel est le rapport entre Israël et la colombe?
Pour y répondre on va amener une histoire : "Un Shabbath le Arizal bougeait les lèvres dans son sommeil, ses élèves lui en demandèrent la raison et il répondit qu’au cours de son sommeil son âme montait dans les yéchivot des tsadikim dans les mondes supérieurs et qu’elle allait y recevoir des enseignements de Torah".
De cette histoire on voit que les tsadikim, même quand leur corps est fatigué et se repose, leur âme continue leur Service Divin (avodat Hachem).
C’est que l’homme est composé de 2 éléments : le corps et l’âme, qui sont comparés aux deux ailes de la colombe. Le jour, les deux travaillent de concert, mais la nuit venue, les forces du corps se sont épuisées et il doit se reposer pour les régénérer. Et ce que dit le midrach que lorsque la colombe est fatiguée, elle vole d’une aile, c’est l’âme de l’homme, qui elle continue son vol vers les hautes sphères, pendant qu’elle se repose de l’autre aile, qui est le corps, qui ne peut suivre et demande du repos.
C’est d’ailleurs une des manières d’expliquer cet autre verset (Téhilim 55,7) : "Ah! me dis-je, que n’ai-je des ailes comme la colombe? Je m’envolerais et j’établirai ma demeure" = Je m’envolerai - d’une aile, l’âme – et j’établirai ma demeure – je me reposerai de l’autre, le corps.
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[la guémara (Béra'hot 53b) affirme également que : "la communauté d'Israël est comparée à la colombe" ]
"Une querelle est comme une fuite d'eau ; une fois qu'elle a jailli, elle ne s'arrêtera plus".
[rav Houna - guémara Sanhédrin 7a]
Nos Sages disent : "dans l'avenir, Hachem montrera aux tsadikim le Guéhinam et les places qui y sont libres, et leur dira : ces places libres étaient préparées pour vous, mais vous avez fait de bonnes actions et vous avez mérité le gan Eden.
Hachem fera la même chose pour les réchaïm, il leur montrera le gan Eden et les places qui y sont libres, et leur dira : ces places libres étaient préparées pour vous, mais vous avez fait de mauvaises actions et vous avez hérité du Guéhinam."
[midrach Téhilim 6]
=> C'est cela le pire des enfers. Lorsque dans le monde de Vérité, nous réaliserons à quel point notre place éternelle aurait pu être largement meilleure, si nous avions su dominer nos instincts, notre yétser ara, durant les quelques années de notre vie physique.
Il nous sera renvoyé au visage cette magnifique place qui aurait pu être nôtre, si seulement nous avions fait le nécessaire pour pouvoir l'occuper.
=> "Ah, si seulement j'avais écouté Hachem. Ah, si seulement j'avais ..." : cela constituera la pire des punitions, la pire des hontes!
"Les juifs ont prêté serment qu'ils n'abandonneraient jamais D. pour une quelconque divinité, et D. a prêté serment qu'Il n'abandonnerait jamais les juifs en faveur d'un autre peuple"
[guémara Guitin 57b]
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-> "Aujourd'hui, tu as déclaré fidélité à Hachem, faisant de Lui ton D. et [t'engageant à] marcher dans Ses voies, à garder Ses statuts, Ses commandements et Ses lois, et à obéir à Sa voix.
A Son tour, Hachem t'a déclaré Sa fidélité aujourd'hui, faisant de toi Son peuple privilégié (am ségoula) comme Il te l'a promis afin que tu observes tous Ses commandements." (Ki Tavo 26,17-18)
-> Le Yessod véChorech haAvoda fait remarquer que ces 2 versets sont le pendant l'un de l'autre : de même qu'au 1er verset, les Bné Israël reçurent le joug Divin avec amour et acceptèrent les mitsvot, de même au second verset, par amour pour eux, Hachem les choisit parmi toutes les nations pour être le peuple élu.
Cependant, pourquoi le joug des mitsvot ("que tu observes tous Ses commandements") est-il de nouveau mentionné dans la dernière partie du second verset?
Le Yessod véChorech haAvoda affirme que c'est par affection pour nous que Hachem nous a donné les mitsvot, et c'est ce que Moché dit aux Bné Israël : Ne croyez pas que les mitsvot soient un fardeau!
Bien au contraire, Hachem nous a offert un cadeau qui n'a pas de limites : les mitsvot sont la preuve de Son amour pour nous, et leur accomplissement ne peut être que bénéfique.
C'est là le sens de ce verset : "Hachem t'a distingué ... afin que tu sois Son peuple de prédilection", et c'est pour cela qu'Il t'a demandé d'accomplir Ses mitsvot.
=> Il conclut ainsi qu'il nous incombe de remercier le Maître du monde, et de nous réjouir qu'Il nous ait choisis pour être Son peuple.
[Selon le Zohar, la conscience que nous sommes juif doit nous procurer la plus grande des joies possible, au point où aucune mauvaise nouvelle apparente de ce monde ne puisse affecter cette joie. Un juif ne peut ainsi qu'être heureux toute sa vie!]
"Si quelqu'un suspecte une personne d'avoir fait quelque chose qu'elle n'a pas fait, il a l'obligation de lui faire une bénédiction"
[guémara Béra'hot 31b]
-> On apprend cela de Eli haCohen, qui soupçonna à tord 'Hanna de s'être enivrée.
-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On doit accomplir scrupuleusement cet enseignement de nos Sages, et on doit également savoir que dans un tel cas (suspicion à tord), la bénédiction a une grande influence, car l’affront subi par celui qui a été soupçonné à tort réveille dans le Ciel un flot de miséricorde Divine.